× don't tell me i'm insane ×
ROMEO & LYLA × 12 MARS 2015Je martèle la touche « b » de ma Nintendo DS, bien décidé à empêcher ce bon vieux Salamèche d’évoluer. Je sais que je devrais être occupé à faire nos valises… c’est d’ailleurs la raison que j’ai donné à Elias pour rester à la maison… mais le fait est que je n’ai aucune envie de bouger aujourd’hui. A la base, on devait rejoindre Mila et aller promener Noam… programme qui m’aurait enchanté si Mila ne s’était pas mariée avec ce bon vieux Hyland. Car autant j’aime beaucoup Mila, autant j’ai toujours beaucoup de mal à accepter le fait qu’elle soit liée à l’ex-meilleur ami d’Elias… Du moins, si on peut appeler ça comme ça. J’ai toujours considéré Casey comme mon meilleur ami et, bizarrement, on est jamais tombés amoureux l’un de l’autre et ce, même pour un jour. A moins que ça le cas pour Casey ? Non, surement pas… Enfin bref, tout ça pour dire que je suis jaloux, jaloux comme pas possible à la simple pensée de l’imaginer passer l’après-midi avec Mila… mais j’imagine que je dois me faire une raison. On est en couple, pas en prison. Il est libre de voir qui il veut et je ne pense pas pouvoir lui interdire quoi que ce soit… Et c’est réciproque… il pourrait dire ce qu'il veut, je ne cesserai jamais de parler avec Casey… Enervé par toute cette histoire, je finis par poser la console portable à côté de moi et inspire un grand coup. J’ai besoin de me calmer les nerfs… J’irai bien boire un truc, mais il est trop tôt. Et c’est sans parler de ma peur bleue de l’alcool. Va savoir pourquoi, je n’y touche plus depuis mon opération… comme si mon rein allait lâcher à la première goutte d’alcool avalée.
« Et puis merde… » Avec un sourire, je me laisse tomber contre le dossier du canapé et relève mes hanches histoire de déboutonner mon jean. Car à défaut de pouvoir boire, je peux toujours m’amuser avec moi même. Elias et moi avons beau s’être envoyé en l’air ce matin, je suis toujours aussi chaud que la braise… Malheureusement pour moi, je n’ai pas le temps de faire quoi que ce soit que mon téléphone vibre. Avec un soupir de lassitude, j’attrape mon téléphone et suis surpris de voir le nom de Lyla s’afficher… Surpris parce que ça fait bien deux jours que je ne lui ai pas parlé. D’abord parce que je suis en colère et ensuite parce que je ne sais pas trop quoi lui dire. Elle est revenue avant Noël, toute fière de nous annoncer qu’elle était enceinte d’un mec qui ne voulait pas d’elle, un mec qui se trouvait être mon ami… un mec qui est très vite devenu l’ennemi numéro un des Hanwell. Et quand tu entends les gens que tu aimes critiquer quelqu’un tu finis très vite par prendre parti. Sans vraiment le vouloir, j’ai adopté le point de vue des Hanwell et ce, jusqu’à me mettre dans tous mes états. Avant le malaise d’Elias et bien avant mon opération, j’ai envoyé un mail à Oliver, lui disant ses quatre vérités et à quel point il était irresponsable. La réponse, je ne l’ai reçu – ou plutôt vu puisqu’avant ça je n’ai pas vraiment fait attention - il y a deux jours de ça. A l’intérieur, Oliver assure ne pas être au courant, s’insurge… Autant dire que je n’ai pas mis longtemps à le croire… Bien sûr, j’ai gardé tout ça pour moi. Je n’ai rien dit aux Hanwell, je n’ai rien dit à Elias. Et dieu seul sait à quel point je n’aime pas lui cacher des choses… surtout pas depuis ce qui s’est passé récemment. Après avoir répondu par la positive à Lyla, je me redresse et reboutonne mon jean. A la va vite, je range les valises et fait de mon mieux pour que tout semble le plus ranger possible. Ma conversation avec Lyla risque de durer longtemps et je n’ai aucune envie qu’Elias se rende compte de mon inactivité. Une fois tout en place, je jette un coup d’œil à mon accoutrement et le juge convenable. Un débardeur noir, un jean… c’est suffisant. Et puis c’est pas comme si Lyla avait quoi que ce soit à me dire… elle vient tout les trois jours et ce, quand bon lui semble… cela ne sera pas la première fois qu’elle me surprendra à pieds nus… et c’est toujours mieux que la dernière fois où j’étais à moitié à poil…
Deux minutes plus tard, j’ai reposé mon cul sur le canapé et fait de mon mieux pour gagner mon match Pokémon. Quand on frappe à la porte, je souffle un grand coup, éteins ma console et me relève. A l’ouverture de la porte, je force un sourire.
« Sa.. » Pas le temps de finir que Lyla me jette sa bouffe à la gueule.
« Tiens prends les avant que je mange tout » Les sourcils froncés, je souris… Toujours aussi délicate. A croire que la grossesse ne l’aide pas.
« Salut à toi aussi j’imagine… » Dis-je finalement quand elle finit par m’embrasser sur la joue. Pour le coup, j’en oublie presque toute l’histoire d’Oliver, toute cette histoire de mensonge. Car une chose est sûre : j’aime Lyla. Je l’aime comme si elle était ma propre sœur et j’aime qu’elle en fasse de même… Mais le fait est que je lui dit tout… tout à propos de moi, de son frère, de son frère et moi… (Autrement dit : j’en dis parfois trop) J’aurais juste apprécié que cela soit réciproque…
« Bah écoute, ça va… fatigué. J’ai pas arrêté de trier mes fringues… savoir ce que j’emmène et ce que je laisse là… » Tout en parlant, je l’invite à s’asseoir sur le canapé. Elle a beau être devenue la plus grosse menteuse de tout les temps, elle reste enceinte… loin de moi l’envie de la faire souffrir…
« Et toi ? Comment tu gères tout ça ? Tu veux boire quelque chose peut-être ? » Je souris en pointant la cuisine du doigt. Avec tout ces foutus gâteaux, elle doit avoir une soif de chameau… Et puis les mensonges, ça creuse…