(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:11 par Invité
Andy Louise Bartholomaeus
London calling to the faraway towns
NOM(S) : Everwijn-Bartholomaeus, mais ce serait beaucoup trop long. PRÉNOM(S) : Andy, Louise. ÂGE : Vingt-deux ans et deux neurones. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Le vingt-et-un juin mille neuf cent quatre-vingt-douze, à Cairns en Australie. NATIONALITÉ : Australienne. STATUT CIVIL : Libre comme une bouteille de whisky. MÉTIER : Officiellement, maître-nageuse; officieusement, collectionneuse de petits boulots. TRAITS DE CARACTÈRE : Insouciante - rêveuse - spontanée - drôle - tête brûlée - casse-cou - hargneuse - enjouée - énergique - irresponsable - bornée - immature - sociable - adroite. GROUPE : Walk on the line.
My style, my life, my name
Elle adore les soirées jeux vidéo ou films d’horreur. Mais elle assume pas ; après avoir regardé The Grudge, elle a dormi dans la chambre de son frère pendant deux semaines. • Tout ceux pour lesquels elle a eu des sentiments ont fini par lui avouer qu’ils la voyaient juste comme un pote, une petite sœur, mais que ça leur allait de coucher avec elle. Oui, tous. Elle se considère donc comme une habitante perpétuelle de la friend zone. • Le dimanche matin, c’est son moment série. Totalement incontournable. • Elle n’aime pas vraiment le thé, mais continue d’en boire parce que ça la rapproche de sa mère. • Son surnom est Speedy. • Elle vit pour les sensations fortes. • Elle est très sportive et cours six matins sur sept. • Elle pratique le tricking et le parkour. • Elle n’a pas de préférence sexuelle et ne prend pas le temps de s’en soucier. • Elle n’est absolument pas romantique, mais s’entiche facilement des gens. • Elle n’est pas spécialement féminine. Elle préfère les vêtements confortables. • Elle a un gros chat, trouvé dans la rue, qu’elle a appelé Pantoufle. • Son ordinateur, son téléphone, son sac à dos et certains de ses tee-shirts sont à l’effigie de Game of Thrones et de Badland. • Elle est totalement irresponsable ; même votre cactus, ne lui confiez pas. • Elle est accro au jeu Badland, parce que « les bestioles sont juste trop chou. » • Elle fume quelques joints par-ci, par-là mais jamais de tabac. Elle n’a consommé que de la LSD. • Elle rêve de partir à l’aventure et de voir chaque recoin du globe. • Elle déteste les pâtisseries sauf quand elles contiennent du chocolat. •
PSEUDO : Sea Of Mountains. PRÉNOM : Nina. ÂGE : 18. PERSONNAGE : inventé. AVATAR : Zippora Seven. CRÉDITS : Regina(ICONS) & Morphine. (AVATAR) COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : Top site x Bazzart. CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: Nope
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:12 par Invité
At the beginning
Liberté.
Le vide n’est qu’un concept ; ça n’existe pas. Une idée faussée qu’on les Hommes de leur peur de tomber. C’est pour cela que l’expression « tomber dans le vide » n’a aucun sens, pas sur Terre en tout cas, mais nous ne parlerons pas d’astronomie ici. Il y aura toujours quelque chose pour arrêter notre chute effrénée, même s’il s’agit du macadam qui recouvre les charmants quartier de Londres, et ce peu importe la peur que vous ayez de vous écrasez. Évidemment, cela n’empêche pas le fait que si vous tombez de trente mètres de haut, vous avez peu de chance d’en réchapper indemne – sauf si, apparemment, vous portez des chaussures en caoutchouc, mais passons. Je n’ai d’ailleurs aucun argument à opposer à l’expression « s’écraser comme une crêpe ». Toujours est-il que si vous n’avez pas peur de tomber, que vous vous élancez de toutes vos forces du haut d’une falaise avec pour seul objectif de crever la surface étincelante de l'Océan Pacifique, alors, peut-être, découvrirez-vous que tomber n’est pas forcément une finalité, mais plutôt le début de mille et une autres perspectives. Vous découvrirez peut-être que le mot liberté n’est pas qu’une idée abstraite balancée par les grands de ce monde quand ils cherchent à qualifier leurs actions, mais que c’est en réalité une sensation qui vous prend aux confins de vos tripes, qui vous fait trembler tant et si bien que vous vous sentez immense et minuscule à la fois. Les savants appellent cela l’adrénaline, mais je doute que l’un d’eux y ait déjà suffisamment goûté pour réduire ce sentiment à une simple hormone. La liberté, – ou l’adrénaline, si vous préférez – une fois que vous y goûtiez, vous n’avez de cesse de la retrouver ; car hélas, cette sensation est éphémère. Et c’est pour cela que je n’avais de cesse que de tester les limites de mon corps. Au début, l’adrénaline vient rapidement. Elle vous happe quand vous vous y attendez le moins et vous retourne comme une crêpe en mettant toutes vos convictions à l’envers. Les première fois, vous la redoutez, car tandis que vous surfez la vague incertaine de la liberté, vous ne savez pas combien de temps elle durera et surtout, comment elle finira, et ce doute vous empêche d’en profiter pleinement. Ce n’est que quand vous commencerez à la domestiquer que vous vous rendrez compte d’à quel point elle est précieuse. Vous surprendrez alors à la guetter, à la chercher comme un assoiffé cherche une oasis. C’est là qu’elle se fera attendre, vous fera languir et ne pointera le bout de son nez qu’un bref instant, juste de quoi faire palpiter votre cœur et faire oublier à vos poumons quand exhaler l’air à laquelle ils s’accrochent. Mais ce ne sera pas suffisant, il vous en faudra plus. L’adrénaline est une drogue vicieuse, tout aussi addictive et létale que la cocaïne. J’ai découvert cette étrange drogue, secrétée par notre corps lui-même, pendant mes cours de gymnastique olympique, à laquelle ma mère elle-même m’avait inscrite. Si elle savait qu’elle avait été l’investigateur de ce que je suis maintenant, cela la rendrait malade. Les barres asymétriques avaient été installées au centre de la salle, juste en face des miroirs. D’épais tapis avait été disposés en dessous, mais ne me semblaient d’aucun secours que je m’y écraserais de tout mon poids. Faire un soleil, c’est tout ce que nous demandait le professeur pour nous habituer aux sensations. Les autres enfants étaient passés en premiers, pas du tout effrayés à l’idée d’abandonner la gravité au profit d’une barre en bois qui vacillait dans ses attaches. Je passais en dernière, me mordais les lèvres pour empêcher une supplique de m’échapper. Ma mère détestait qu’on abandonne sans même avoir essayé. Mords sur ta chique, disait-elle. Je savais qu’elle me forcerait elle-même à le faire si elle apprenait que j’avais renoncé. Mes petites mains tremblantes s’étaient agrippées à la barre et je sentis les muscles de mes épaules et de mon dos brûler tandis que je m’y mettais en suspension. Je ne bougeais plus, figée, le cœur battant. Bienveillante, le professeur m’aida à basculer vers l’avant ; la monde tourna, les visages de mes camarades se confondirent en une marée floues, et un puissant élan d’acide remonta des profondeurs de mes entrailles jusqu’à poitrine, où il brûla mon cœur et mes poumons. Mes doigts lâchèrent la barre et je tombais lourdement sur mes fesses, devant mes copains hilares. Je ne m’en souciais pas cependant, tout ce qui importait était les tremblements qui emportaient mon corps et ce sentiment intenses de, comme je l’appellerais plus tard, liberté. Je remis trois ans avant de me risquer à nouveau sur les barres asymétriques. Mais une fois que je me fus lancée, la spirale avait été engrainée. La gymnastique ne fut bientôt plus suffisante, et je passais à un tout autre niveau. Le parkour et le tricking sont des sports de rue, pratiqués par des initiés, qui comme moi, ont soif de sensations, de se sentir en vie. Le stress de rater un mouvement, de lâcher prise au mauvais moment exacerbait tout. C’était un milieu beaucoup plus sombre que tout ce que j’avais connu jusqu’à présent, mais qui me plut. La drogue, la vraie, celle qui vous met en prison, était monnaie courante, mais elle ne m’intéressait pas. Je voulais juste partager ma joie de pousser mon corps à ses limites. Et comme je l’ai dit, il y a un moment où ce n’est plus assez ; il vous faut encore plus pour vous sentir en vie. Il y a les classiques : le saut à l’élastique, la chute libre, le saut en parachute, le parapente, le rafting. Mais tout cela avait un coût que nous n’étions pas tous prêts à payer. Et quand bien même j’en avais les moyens, je doutais que mes parents soient d’accord de payer autant pour que je m’envoie en l’air, littéralement. Alors on a trouvé autre chose. Complétement con, mais pas encore assez pour les fou furieux que nous étions. Nous sautions d’une dizaine de mètre, parfois une quinzaine quand on était sûr que l’eau était assez profonde et qu’il n’y avait pas trop de rocher en bas. Il était évident qu’un accident finirait par advenir, mais on n’avait pas envie d’y penser. On balayait nos inquiétudes d’un revers de la main et on plongeait. C’était ça, le deal. Le rite. C’était notre endroit habituel. Celui où on revenait presque chaque semaine parce que la falaise culminait juste assez haut et qu’il n’y avait pas de rochers en contre-bas. On l’aimait aussi car ce n’était pas trop loin de la barrière de corail, bien qu’on ne se risquait jamais à trop s’approcher ; c’était surveillé et beaucoup de petit bateau mouillait aux alentours. Tim a sauté le premier. Et honnêtement, je n’ai jamais compris ce qui s’était passé. Il a percuté la paroi et n’est pas remonté à la surface. Milo a tout de suite sauté pour le récupéré pendant que Ella et moi rejoignions la côté en courant et démarrions le bateau. Cela nous fit drôle de le voir en chaise roulante.
Alcoolisée.
Un gloussement m’échappa et je me mordis les lèvres pour prévenir un rire hystérique de me filer entre les dents. Chrissy me jeta un regard agacé à travers le rétroviseur et je lui souris, penaude. Elle roula des yeux et se concentra à nouveau sur la route. Il faisait noir et le sentier que nous devions emprunter pour rentrer était mal éclairé par endroit. Nous traversions d’ailleurs une longue flaque d’obscurité que les phares de sa vieille Honda peinaient à dissiper. Le chemin sinueux n’aidait pas non plus, une voiture pouvait facilement se cacher dans les tournants. Mais je n’étais pas inquiète – je n’étais pas en état de l’être de toute façon – et Chrissy non plus. Il était tard – quatre heures du matin – et seuls quelques oiseaux matinaux ou chouettes nocturnes risquaient de croiser notre route. Je me dandinais lentement jusqu’à ce que la ceinture de sécurité, dans laquelle Chrissy m’avait ligotée, me permette de passer mes bras autour du siège passager devant moi, contre lequel j’enfouis mon visage. « Chriiiis…J’dois vomir. » Elle leva les yeux au ciel pour la énième fois et claqua la langue avec réprobation. Elle détestait venir me chercher après l’une de mes beuveries et chargeait d’habitude notre frère de le faire. Connie était beaucoup plus patient et, à vrai dire, me trouvait plutôt drôle dans mes dérives alcoolisée, tout simplement parce qu’il savait ce que s’était, d’être complètement ivre. Or, Chrissy n’avait jamais été du genre à aimer les sorties, outre le cinéma, le théâtre et le restaurant. Elle aimait la tranquillité, étudier et lire. Elle m’avait toujours semblée différente, presque étrange comparée à Connie et moi. Elle était douce quand j’étais hargneuse. On se parlait peu, et la plupart du temps, c’était pour s’engueuler. Je l’aimais, évidemment, elle était ma sœur et même si ce n’était pas réciproque, elle était toujours là pour moi. « Sérieusement, Andy ? Siffla-t-elle, sa voix pleine de frustration, on est bientôt arrivé. - T’expliqueras ça à tes sièges, gloussais-je joyeusement en me laissant retomber en arrière. » Honnêtement, je n’étais pas certaine de vouloir vomir, mais mon ventre me faisait un mal de chien et j’avais envie d’ennuyer la si parfaite Chrissy et de la pousser à bout. Elle s’énervait facilement, mais feignait toujours que rien ne pouvait l’atteindre. C’était l’une des choses qui nous rendait si profondément incompatible. Elle claqua sa langue contre son palais et se gara précautionneusement sur le bas-côté. Il avait plu, tant que mes chaussures s’enfoncèrent dans une épaisse couche de boue gluante. Je ne parvins pas à m’en préoccuper. Maintenant qu’on était arrêtées, je sentais le goût âpre de la bile au fond de ma gorge. Je fis quelques pas avant de me courber en deux et de répandre le maigre contenu de mon estomac dans les herbes hautes. J’entendis Chrissy jurer, mais elle ne sortit pas de la voiture. Je l’imaginais pianoter nerveusement sur le volant en grinçant des dents sur mon imbécillité. L’idée me fit sourire, mais pas longtemps ; une nouvelle salve remontait le long de mon œsophage. Une longue mèche de cheveux blond se colla au travers de mon visage, m’aveuglant pendant une dizaine de secondes. Pourtant, je les vis. L’intérieur de ma paupière vira du noir au gris et des tâches bleues et rouges se mirent à y danser. Mon cerveau eut du mal à identifier ce changement subit, mais m’envoya l’urgence d’ouvrir les yeux et de me reculer. Une immense paire de phare m’aveugla dès que je soulevais le voile de plomb qui pesait sur mes yeux. Le bruit de la calandre se pliant sous l’impact me vrilla les oreilles. Je ne vis que le tourbillon rouge de la voiture de Chrissy, tandis que le nez d’un autre véhicule venait disparaître dans son pare-choc. Dans mon empressement de m’éloigner, je tombais sur les fesses, droit dans la boue et le précité contenu de mon estomac. Je suivais la trajectoire incertaine de la Honda, dans laquelle j’imaginais Chrissy, toujours agrippée à son volant, mais terrifiée cette fois. Contrairement à moi, elle aimait quand ses deux pieds étaient fermement plantés sur le plancher des vaches. Je suppose que j’étais vraiment soûle, car cette pensée parvint à m’arracher un ricanement malgré la gravité évidente de la situation. La voiture arrêta sa course contre la clôture d’une prairie, sous le regard effaré d’une dizaine de vaches. Il y eut un instant de battement, pendant lequel je tâchais de me relever. L’autre conducteur, une petite bonne femme engoncée dans une robe crème, sortit de la voiture à grande enjambée furieuse et se dirigea vers Chrissy. Je supposais qu’elle ne m’avait pas vue et parvenais enfin à me redresser afin de suivre la femme. Chrissy n’était toujours pas sortie de la voiture et je commençais doucement à m’inquiéter. Malgré mon piteux état, je parvins à dépasser la matrone et à rejoindre la pauvre Honda, assez sérieusement cabossée. En rapprochant, je remarquais que les vitres avaient éclatés sous l’impact et que l’aile droite était totalement enfoncée. Je m’agrippais à la fenêtre du côté conducteur, grimaçais quand des éclats de verres me rentrèrent dans la paume. Chrissy, les jointures blanches d’avoir serer le volant, la tête ballotant mollement sur le côté, à quelques centimètres de l’airbag déployé, était inconsciente et plus silencieuse que je ne l’avais jamais connue. La bouche pâteuse et le cerveau encore lent, je me tournais vers la bonne femme et l’enjoignais d’appeler une ambulance. Elle me rejoignit à ce moment-là et fronça directement les narines : « Vous puez l’alcool. » La réprobation était lourde dans sa voix. L’agacement se mêla à ma fatigue et au stress que je sentais monter crescendo. « Appelez une ambulance ! Répétais-je. » J’avais envie de la bousculer, de la secouer pour lui faire comprendre que ce n’était pas le moment de me faire la leçon. Elle s’éloigna pour téléphoner. Le coup de fil dura moins d’une minute et elle s’avança à nouveau vers moi. J’étais toujours en train de me creuser la cervelle pour me rappeler des gestes à faire en cas d’accident. Je regrettais de ne pas avoir pris plus au sérieux l’étude du code de la route. « Que faisiez-vous arrêter au milieu de la route, en pleine nuit ? S’enquit la bonne femme ; elle posa une main sur sa hanche et me toisa du haut de son mètre soixante. - Oh, fermez-la. » Son sifflement offusqué ne me satisfit même pas. Je passais lentement mon bras droit par la vitre fracassée afin d’ôter les clés du contact et ainsi, ouvrir le coffre. J’en sortis le triangle de pré-signalisation que j’allais placer quelques mètres derrière la voiture de l’autre femme. Je crois que l’alcool, même s’il me faisait chanceler, m’aidait à conserver mon calme. Je n’étais jamais de ceux qui gardent leur self-control, mais plutôt à me laisser submergée par mes émotions. Je n’étais jamais la femme de la situation. Mais pour une fois dans ma vie, c’était à moi d’être responsable, et ça me terrifiait. Heureusement, l’ambulance arriva rapidement et m’empêcha de faire une bêtise.
∞
Chrissy s’en sortit avec deux côtes cassées, quelques vilaines coupures, une grosse bosse sur le front et une envie folle de m’encastrer dans le mur. Elle se remit facilement des trois premiers, mais je crois que la dernière va la poursuivre pendant un certain temps. La bonne femme porta plainte contre nous, mais ce fut classé sans suite quand il eut été prouvé qu’elle avait commis un excès de vitesse assez conséquent. Pour ma part, j’écopais de dix points de sutures sur la main,< d’un très long sermon et de deux mois de punition à devoir dorloter ma chère sœur. Ce dont nous nous serions toutes les deux passé.
Oxygène.
Le tintement de mes clés sur la table à manger me surprend et je me fige quelques secondes, le temps de comprendre pour quoi. Depuis combien de temps n’étais-je pas revenue à la maison ? Un an, peut-être même deux, passes à dormir à droite et à gauche en bonne ou mauvaise compagnie, à agrandir les horizons de mon univers en réalisant mon rêve avec une poignée d’amis. Je me rendais soudainement compte que pendant ces années passées en France, en Italie, aux Etats-Unis, en Corée, au Cameroun, je n’avais pas pensé un seul instant à ma mère. Je me souvenais pourtant parfaitement du jour où j’avais claqué la porte, criant que j’avais besoin d’air et qu’il était inutile de me chercher ; je reviendrai toute seule. Chrissy n’avait de cesse de me dire que j’étais une gamine immature et totalement égoïste, je suppose qu’elle n’avait pas tort. Je n’étais pas sortie grandie de cette expérience. J’avais été soutenue par mes amis, ils s’étaient occupés de moi, comme ils l’avaient toujours fait. Ils avaient tous cette affreuse tendance à vouloir s’occuper de moi. Sans doute parce qu’il était évident que je n’étais pas capable de le faire moi-même. La maison n’en était plus une. C’était devenu un endroit hostile, dépourvu de cette chaleur qui m’avait fait grandir et fait de moi cette fille naïve et insouciante que je risquais sans doute d’être pour le restant de mes jours. Il y faisait froid, bien que je devine que le feu de la cheminée rongeait langoureusement les bûches que ma mère avait passé la matinée à couper. À vrai dire, c’était peut-être le silence, inhabituel, qui rendait cette maison lugubre et funeste. Chrissy était partie étudier à Londres, Connie avait adopté la même tactique que moi : la fuite. Et mon père était mort deux ans auparavant. Cela avait été fulgurant.
Le téléphone fixe avait sonné un vendredi après-midi ; or, plus personne ne nous appelait sur ce numéro. Ma mère avait été décroché en râlant, pestant sur les foutus démarcheurs et promettant qu’elle ne leur laisserait même pas le temps de lui dire un mot. J’étais dans la cuisine, chipotant machinalement dans un bol de céréale en essayant d’apaiser ma gueule de bois. Les sonneries ont subitement cessées et la quiétude s’est lentement réinstallée dans la maisonnée. Connie m’enlaça brièvement par derrière et j’enroulais jalousement mes bras autour de mon jus d’orange et de mes céréales. Ses câlins n’étaient jamais gratuits. Je le soupçonnais de vouloir me voler mon précieux déjeuner. Il m’enfonça cependant un doigt dans les côtes et profita de mon sursaut pour prendre mon verre et le descendre d’une traite. J’allais protester, quand ma mère revint dans la cuisine. Nous nous sommes tous les deux tu. Il était évident que quelque chose n’allait pas. Elle s’était assise, la main droite sur le front, tremblante. « Mam’ ? » La voix râpeuse et mal réveillée de Connie la fit tressaillir. Elle leva lentement les yeux ; ces deux énormes perles bleus, qui lui mangeaient le visage, étaient noyés de grosse larme qu’elle tâchait de ravaler. « Votre père… Il y a eu un… un… » Les mots de lui ne vinrent jamais. Mais on comprit sans nulle doute que papa était mort. Plus tard, nous apprîmes qu’il y avait eu un pillage dans le magasin dans lequel il travaillait. Une balle dans la gorge, c’était tout ce qu’il fallut pour la mener de vie à trépas, et notre famille, de joyeuse à brisée. On alla reconnaître le corps l’après-midi même. Je ne l’ai pas vu. J’avais décidé de rester dans la salle d’attente, décidant comme d’habitude de fuir plutôt que regarder la réalité en face. Un an s’écoula après cela, pendant lequel l'air devint de plus en plus irrespirable au sein de la maison ; Connie fut le premier à partir. Il se réveilla un matin et décida qu’il voulait rejoindre Chrissy à Londres et commencer des études à son tour. Je restais encore quelques mois après son départ. Ma mère et moi vivions comme deux étrangères qu’un destin cynique avait réunies dans la même maison. Nous nous disputions souvent. Elle avait peur chaque fois que je sortais et rentrais tard. Et comme d’habitude, quand les choses ne m’arrangeaient plus, je décidais de tout laisser tomber. Ma valise était déjà faite quand j'ai été la prévenir que moi et mes économies, on allait partir pour un bout de temps, voir un peu de pays.
Sans trop savoir pourquoi, je progressais à pas de loup sur le vieux plancher grinçant de notre vieille bâtisse. Je me sentais comme une voleuse investissant les lieux de ses futurs méfaits. J’entrais dans la cuisine et me figeais. Assise à la table de la cuisine, se trouvait ma mère. Ses courts cheveux grisonnants étaient tirés en un chignon fatigué et ses yeux étaient comme fanés. « Andy ? » J’arrêtais carrément de respirer. La voir me ramenait deux ans en arrière, quand elle avait appris la mort de mon père et était devenue une ombre. « Maman. » Des larmes insoupçonnées me coulèrent sur les joues et je n’ai pas le temps de penser que je me retrouvais serrée dans ses bras. Ma frêle carcasse totalement englobée dans la chaleur de sa solide ossature. Nous restons là un temps infini. Et je réalisais à quel point j’ai de la chance d’avoir une mère pareille. Il m’arrive de réaliser quelle enfant gâtée je suis, à quel point je suis ingrate de la chance qu’on m’a donnée, mais il y a aussi des moments comme celui-ci où je prends soin de graver dans ma mémoire la gentillesse dans laquelle je suis née. « Seigneur, où étais-tu ? » Je secouais la tête et seul un croassement m’échappe. « Tu n’as donné de nouvelles à personne. Même pas à Connie, ou même Chrissy. » Elle pleurait aussi. Et je sens que son soulagement laissera un jour place à la colère. Mais je ne dis rien. Quand nous sommes prêtes à nous lâcher. Elle me fait m’asseoir et s’affaire silencieusement dans la cuisine pour préparer du thé. Elle adore le thé, et par extension, moi aussi. Celui-ci était au jasmin. Et je lui expliquais alors. Comment j’avais découpé ma carte de téléphone pour être sûre de ne pas les appeler, ni à leur répondre. À quel point j’avais besoin de changer d’air, parce que j’avais l’impression d’étouffer ici. Je lui parlais de ces pays, de ces gens que j’avais rencontrés pendant ce voyage. À quel point cela avait été difficile parfois parce qu’on avait plus assez d’argent pour se payer une chambre d’hôtel. Les petits boulots qu’on dénichait péniblement et qui nous donnaient qu’une maigre somme d’argent. Tout juste de quoi louer un appartement pour une semaine ou deux et s’acheter de quoi manger. Ma joie chaque fois qu’on réunissait assez d’argent pour une autre destination. Le silence s’installa longuement après que j’aie cessé de parler. « C’était totalement idiot, finit-elle par admettre. Enfin, Andy, on a pas arrêté d’essayer de te joindre. La seule chose qui m’a empêché d’appeler la police, c’était que tu m’avais… prévenue que tu partais. Imagine que j’aie déménagé. Ou même que Chrissy et Connie aient déménagés. Ou pire, qu’il nous soit arrivé quelque chose ? Qu’est-ce que tu aurais fait, Andy ? » Ce n’était pas le genre de chose auquel je réfléchissais. À vrai dire, je ne réfléchissais pas, j’agissais comme bon me semblait. Devant mon absence de réponse, elle enchaîna : « Tu as toujours été comme ça. Tu prends la fuite dès que les choses ne vont pas comme tu veux. Tu es terrifiée par les contrariétés et les problèmes, et ton seul moyen de défense, c’est prendre la fuite et tout laisséer derrière-toi. C’est pas comme ça que ça marche, la vie. On ne peut pas décider de tout laisser tomber du jour au lendemain et de claquer la porte. » J’eu la décence de baisser les yeux devant son regard furieux. Bien sûr que je sais tout cela. Chrissy me le répète depuis qu’elle est en âge d’être une insupportable miss je-sais-tout. « Qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ? Il est temps de te prendre en main, Andy et de donner un sens à ta vie. » Sa dernière phrase me sembla d’une cruauté tout à fait gratuite. Ma vie avait un sens. Peut-être pas à ses yeux, mais aux miens, oui. « Etudier ? » Elle arqua un sourcil, visiblement dubitative. Quiconque me connaissant un peu savait que je n’étais pas de ceux qui étudient. J’avais réussi mes années lycéennes au ras des pâquerettes, et seulement parce que mes parents m’enfermaient dans ma chambre avec pour seule compagnie, mes cahiers et ma calculatrice. « Oh, j’ai pas dit que j’allais devenir ingénieur en aéronautique. » Elle roula des yeux et je levais les miens au ciel. « Très bien. Tâche juste de trouver quelque chose d’utile et de ne pas embêter ton frère et ta sœur. - Comme si. » Elle me jeta une œillade sévère, signifiant très clairement que j’allais devoir me tenir à carreaux. Et c’est ainsi que je repartais à nouveau.
To be continued
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:16 par Invité
Coucou! Malheureusement, Cara est déjà prise.... par moi. Si tu as besoin d'aide pour un autre avatar, n'hésites pas à demander!
Bienvenue parmi nous
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:21 par Invité
Mon dieu, oui. Mais je suis tellement bigleuse que c'est grave, hein. J'ai regardé une petite quinzaine de fois avant de m'inscrire, et là, tout de suite, maintenant, je vais revoir et je vois que Cara est prise. //SBAM// Et je vois que c'est toi qui commente en plus. Bref, moment d'hilarité et de solitude à la fois. Je change d'ici peu. J'hésite avec Freya Mavor et Gabriella Wilde, mais je pense que je vais encore chercher. Je retrouverai peut-être une autre cutie aussi tarée que Cara
Merci pour l'accueil en tout cas et superbe choix de vavatar. Je viendrai assurément te demander un lien
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:27 par Invité
Ça arrive des fois! C'est pas grave! Courage en tout cas! Et avec plaisir pour le lien! Les deux célébrités cités sont vraiment magnifiques! :luve: Et si tu veux quelques idées, il y a aussi Charlotte Free qui est libre dans le genre un peu déjanté.
Alycia Hemsworth
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 0:38 par Alycia Hemsworth
N'hésite pas à demander de l'aide si besoin est pour trouver un autre avatar .
Bienvenue , bon courage pour ta fiche .
En attendant d'être validée tu peux venir papoter sur la cb cb ou faire un tour sur le flood pour faire plus ample connaissance avec nous . Et si tu as besoin, n'hésite surtout pas .
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 1:20 par Invité
Bienvenue !
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 1:31 par Invité
Bienvenue parmi nous.
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 1:35 par Invité
Bienvenue Bon courage pour ta fiche et le nouveau choix d'avatar
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(✰) message posté Dim 8 Mar 2015 - 1:56 par Invité