(✰) message posté Sam 7 Mar 2015 - 12:30 par Invité
Aussi étonnant que cela puisse sembler, James ne remarqua même pas l’ironie de la jeune femme lorsqu’elle voulu savoir s’il était disponible de nuit. En réalité, il l’était. Travailler inlassablement faisait partie intégrante de son quotidien, tant et si bien qu’il perdait un peu la notion de la normalité dans ce domaine. Bien souvent, ses associés et ses collaborateurs lui faisaient remarquer qu’il n’était pas sain de passer autant de temps dans son bureau. Mais pour lui, c’était la routine. Puis ne nous voilons pas la face ; James était passionné par son métier et travailler revêtait un aspect ludique indéniable à ses yeux. « Vous n’aurez qu’à venir quand vous le désirez. » se contenta-t-il de répondre le plus naturellement du monde. Il n’y avait rien de plus à en dire. Attentivement, l’éditeur écouta la description minutieuse de la jeune femme, tout en essayant de comprendre ce qui semblait tellement lui plaire dans les deux ouvrages qu’elle venait de citer. Pinçant légèrement ses lèvres, il acquiesça lentement tandis qu’elle égrainait ses idées. Elle a avait de bons arguments, c’est un fait. Sans compter que son point de vue sur l’œuvre était juste et parfaitement fondé. « Je vois … je connais bien d’autres héroïnes susceptibles de vous plaire. Des femmes fortes à la destinée hors du commun. Ce livre là en est un bel exemple… » Son regard se posa alors sur le livre qu’il avait déposé sur son sac quelques minutes plus tôt. Involontairement, il avait choisi un livre qui plaisait beaucoup à Eira. Cette fois-ci, il espérait bien qu’elle ait la curiosité de dévorer l’ouvrage et pas seulement de se contenter de la page qu’il avait pris soin de marquer pour elle. En entendant la question de la jolie rousse au sujet de son propre livre préféré, James prit une profonde inspiration. « En toute honnêteté, il me semble bien difficile de répondre à cela . La littérature regorge de tant de trésors qu’il me paraît impossible de me contenter d’un seul ouvrage. Je pense même que ce serait extrêmement réducteur au regard des merveilles que l’on peut trouver à travers le monde. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai découvert les œuvres d’un poète égyptien… un homme dont les écrits étaient censés avoir été brûlés au sein même de la bibliothèque d’Alexandrie. Miraculeusement, certains poèmes ont été retrouvés à des centaines de kilomètres, ils avaient été soigneusement conservés. Comment vous dire ça … j’ai été subjugué par la beauté de ces écrits. Ainsi, j’aime me laisser surprendre. L’inattendu, la découverte … soit autant d’éléments qui me fascinent dans mon métier. J’en apprends chaque jour. Je découvre quotidiennement. Alors ne choisir qu’un seul livre serait bien trop compliqué pour moi. » James esquissa un léger sourire. Ce n’était pas la première fois qu’on lui posait cette question. Il n’avait jamais été en mesure de fournir une réponse appropriée. Ne nommer qu’un seul livre était impossible. Il en découvrait chaque jour. Pas seulement des anciens d’ailleurs. En effet, parmi les jeunes auteurs qui tentaient leur chance en envoyant leurs écrits chez Ramble, beaucoup étaient dotés d’un talent incroyable. « Je crois que... ce sont les mots. » L’éditeur pencha la tête sur le côté et la laissa aller jusqu’au bout de sa réflexion, sans jamais oser l’interrompre. A vrai dire, il ne pouvait qu’être entièrement d’accord avec ce qu’elle tait en train de dire. Lui-même éprouvait toutes ces émotions chaque fois qu’il tournait les pages d’un roman. Il aimait se laisser surprendre, découvrir d’autres temps, d’autres terres… il aimait côtoyer ces personnages nés de l’imagination d’un autre. « Et... et vous ? D’où vous viens cette passion dévorante ? » Tout comme elle, sa passion lui venait du plaisir qu’il prenait à lire. Mais pas seulement … « De ma solitude. » énonça-t-il gravement. En effet, lire avait été la seule et unique solution qu’il avait trouvé étant enfant. Lire pour ne pas penser. Lire pour s’évader. Lire pour oublier. Les personnages fictifs avaient alors bien plus d’importance que n’importe quel individu qu’il pouvait rencontrer dans le monde réel. A bien des égards, James savait que la littérature l’avait sauvé. Pas seulement lorsqu’il était enfant, mais bien après. A la mort de son fils, il avait de nouveau trouvé refuge dans son royaume littéraire. C’est à partir de ce moment là qu’il avait commencé à s’investir pleinement dans sa maison d’édition. Lire. Lire. Lire. Encore et encore. Lire jusqu’à oublier que le monde existe. « Pour moi, ils ont été une sorte d’armure me permettant de faire face à toutes les épreuves. Sans eux… je ne sais pas ce que je serai aujourd’hui. En fait, les livres ont toujours fait partie intégrante de mon existence. Je ne peux pas vivre sans eux.» Un sourire imperceptible fendit ses lèvres. Il se sentait un peu gêné de dire tout ça en présence de la jeune femme. Tout ceci lui semblait tellement… personnel.
(✰) message posté Jeu 19 Mar 2015 - 9:32 par Invité
Quand elle le voudrait, elle inclina a tête, la sale gosse en elle aimait ça. Sale gosse, elle esquissa un sourire goguenard, elle était une enfant timide, renfermée, et ce qui était amusant c'est que ça ne l'empêchait pas de faire de farce, son air angélique lui évitant toute suspicion et toute punition. Oh elle ne s'en plaignait pas, un joli visage permet bien des opportunités, elle en avait conscience, tout comme ses traits juvéniles étaient un atout dans certaines situations, notamment pour griller quelque place au tarif étudiant au cinéma. Oh elle avait les moyen de payer plein tarif, mais la petite dose d'adrénaline quand à se faire prendre ou non était inestimable. Elle suivit son regard sur le livre qu'il avait choisit pour elle, sans doute que cette fois-ci elle le lirait en entier. C'était étrange cette relation, elle avait du mal à comprendre mais cette incompréhension ne la dérangeait pas. Pendue à sa bouche elle se laissait enivrer par les mots qu'il prononçait. Il était passionné et elle se sentait galvanisait par sa passion, elle était palpable et transmissible Elle l'écouta dériver sur sa solitude sur le rempart qu'étaient les mots pour lui face au monde. C'était compréhensible. Elle hocha doucement la tête, faisant retomber des mèches rousses devant ses yeux vert. La solitude, elle s'interrogea, se demandant quelle genre de solitude il avait rencontré, si tout comme elle il se sentait seul alors que la pièce grouillait de temps de fourmis humanoïdes. Quelles épreuves avait-il connu ? Elle doutait de le savoir un jour et elle se demanda si c'était réellement de l'intérêt qu'elle avait pour lui ou si ce n'était que de la banale curiosité. Sans doute que ça devait être la seconde option. Eira ne s’intéressait pas à grand monde, elle mettait du temps à s'attacher, du temps à savoir ce qu'elle pouvait ressentir pour les autres. Elle l'avait volé mais il semblait vouloir lui donner une autre chance, elle se questionna. Était-ce judicieux, Est ce que tout cela n'allait pas partir en sucette ? Sans doute se posait-elle trop de question inutile, mais ça l'angoissait. La soleil avait décliné, elle était seul avec lui, aucun danger apparent et elle angoissait. L'autre était un étranger pour elle, dans son périmètre de sécurité son corps régissait pour expulser l'inconnu, ce corps étranger, elle en faisait sans doute une infection mentale, le regard fuyant, observant les issus de secourt et le moyen de partir au plus vite ? Calme, elle devait rester calme, tenter de dompter le flot de pensées et questions oppressantes. « Il faut prendre garde au muraille, c'est autant une protection qu'un enfermement. Mais je comprend, ça était une source de réconfort sans doute, un moyen de se préserver, je ne connais pas votre vie et je ne la connaitrais sans doute jamais je serais bien mal avisée de juger. » Elle secoua la tête, soucieuse. Ca lui revenait sans cesse à l'esprit, cette scène. Elle avait fait une connerie, c'était obligée, pourquoi avait-elle fait ça pour finalement le regretter ? Elle soupira, elle devait apprendre à se concentrer sur la personne en face d'elle et non pas a une autre, absente. C'était plus facile à dire qu'à faire. « Ce qui est amusant c'est que vous voyez l'aspect défensif d'un ouvrage... alors que j'y voit capacité plus offensive. On lit, on s'instruit, on exerce son style, on enrichie son verbe et les joutes n'en sont que plus exaltantes. » Elle esquissa un sourit poli mais sincère avant de ranger les livres dans son sac dont celui que James avait choisi avec soin pour elle. Elle attacha ensuite ses cheveux en queue de cheval et contrôla l'heure. « Vous allez encore resté par ici ou vous sortez ? » Elle voulait juste le savoir, sans savoir où ça irait, ils se sépareraient sans doute ici, ils n'étaient jamais allé ailleurs ensemble, ou alors ça jouerait la carte de la surprise et de l'aventure, mais combien préféré les aventure dans les livres que dans la vrai vie...
(✰) message posté Dim 22 Mar 2015 - 23:50 par Invité
Elle avait raison sur un point : elle ne saurait jamais rien au sujet de la vie de James, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas la moindre intention de lui révéler quoi que ce soit. Pour quelle raison devrait-il lui faire confiance ? Eira lui avait prouvé qu’elle n’en était pas digne avant même qu’ils ne puissent échanger le moindre mot. Oh, elle avait sans doute de bonnes raisons d’agir comme elle l’avait fait. Mais trahir James, c’était prendre le risque de le voir devenir encore plus méfiant qu’il ne l’était habituellement. S’il acceptait de laisser une seconde chance à cette jeune femme en lui proposant de lui rapporter son livre, cela ne voulait pas dire pour autant qu’il allait se confier à elle les yeux fermés. Puis d’abord, il n’en avait aucune envie. James n’était pas un homme particulièrement doué pour parler de lui-même. Non pas qu’il ne trouvait pas les mots adéquats, mais il n’aimait pas laisser quiconque s’immiscer dans sa vie personnelle. Il était une véritable énigme, y compris pour ses proches. « Je ne vous demande pas de comprendre. A dire vrai, je pense que personne ne le peut. Vos conseils sont avisés, mais je pars du principe que cet enfermement me satisfait pleinement. Il s’agit d’une protection non seulement pour moi, mais aussi pour les autres. Je ne suis pas un homme particulièrement fréquentable, vous voyez. » James n’avait pas envie de s’épancher plus longuement sur ce sujet mais il fallait qu’elle comprenne que la distance qu’il mettait entre les autres et lui était parfaitement réfléchie et maitrisée. Il ne donnait à voir que ce qu’il souhaitait. Le reste ne concernait personne.« Ce qui est amusant c'est que vous voyez l'aspect défensif d'un ouvrage... alors que j'y voit capacité plus offensive. On lit, on s'instruit, on exerce son style, on enrichie son verbe et les joutes n'en sont que plus exaltantes. » Son point de vue était intéressant. Elle n’avait naturellement pas tort sur ce point et James la rejoignait totalement à ce niveau-là. « La littérature est une arme redoutable, mademoiselle. Hélas, les hommes ont toujours eu peu tendance à utiliser les mots en guise de réponse. Pourtant, ils sont bien plus efficaces que tout le reste.» Il comprit que cette petite conversation ne tarderait pas à prendre fin. Eira était déjà en train de rassembler ses affaires tandis que pour sa part, James ne bougea pas d’un pouce. « Vous allez encore resté par ici ou vous sortez ? » Sa question le fit sourire imperceptiblement. Elle n’imaginait tout de même pas qu’il allait quitter les lieux avec elle ? Oh cela n’avait rien de personnel. Mais James ne fréquente pour ainsi dire, personne. Attaché à sa solitude, il n’était pas question pour lui de sortir prendre l’air ou d’aller boire un verre avec qui que ce soit. « Je reste. » répondit-il le plus naturellement du monde. D’ailleurs, il avait encore pas mal de travail à achever. James ne s’accordait que peu de temps pour ses loisirs personnels. Sauf quand il décidait de s’offrir un tête à tête avec Sidney. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Sidney n’était pas une femme mais un avion. Son avion. Son jouet. « Je compte sur vous pour passer à mon bureau dans la semaine. » Non seulement car il voulait récupérer son livre, mais aussi car il lui avait clairement fait entendre qu’elle pourrait découvrir de nombreux trésors qu’il était certain qu’elle apprécierait. C’est elle qui avait les cartes en main désormais. « Je vous souhaite une agréable journée, mademoiselle Byrne.»