"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Seize the moment and don't squander it (andrew) - Page 2 2979874845 Seize the moment and don't squander it (andrew) - Page 2 1973890357
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Seize the moment and don't squander it (andrew)

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() message posté Sam 7 Mar 2015 - 21:44 par Invité
Ceux qui affirmeraient n'avoir jamais eut de pensée malgré eux seraient de parfaits menteurs. L'esprit est humain, il fait naître ce qu'il voit sans même qu'il ne le veuille vraiment parfois. Il imagine un mélange de noir et de blanc, un mélange de réel et d'irréel. Un mélange de fantasme et de dégoût, lorsque les situations glissent sous nos doigts. C'est ce qu'il m'arrive à ce moment-là, alors que je l'attire un peu plus à moi en tirant le pot de mon côté. Alors que je le vois basculer un peu vers l'avant, et que la scène se termine d'elle-même dans ma tête sans qu'elle ne se déroule. Dans quel monde se serait-elle diable terminée, bon sang ? Et je ne sais pas si c'est ce que j'imagine, la sensation de ne pas comprendre mon geste durant un quart de seconde en le sentant beaucoup trop proche, ou la déception de me dire que ça ne serait de toute façon jamais arrivé qui me fout le plus la trouille. Qui m'envahit le plus. J'ai l'impression de ne plus réussir à penser correctement. J'essaie, mais plus je le fais, moins j'y arrive. Plus je tente, plus je vois simplement ses lèvres et ce que j'ai pu parfois imaginer le concernant, même durant une brève seconde. Comme si ça voulait dire quelque chose, tout associé. Quelque chose qui ressemble vaguement à de l'attirance. Plus forte que celles que j'ai pu ressentir et que je peux ressentir en général pour quelqu'un, mais... J'imagine que c'est la situation qui l'exige. J'imagine. Et je me mets à espérer qu'à défaut de me sortir cette idée et cette envie désormais indélogeable, lui aussi songe à la même chose. Ca voudrait au moins dire que ce n'est pas tout à fait étrange, après tout. Sauf qu'il a l'air loin d'être là où mon esprit s'égare puisqu'il reprend dans le même ton que précédemment, sans se soucier de notre proximité. Du moins, c'est ce dont j'ai l'impression, et c'est ce qui reste graver dans ma tête... « Aw. Tu pensais que j’étais quelqu’un de loyal ? Désolé, quand il s’agit de ma gourmandise, la loyauté n’existe plus. » Je ne l'écoute même plus vraiment, trop concentré sur ce que j'imagine et son visage bien trop proche du mien. Sur ses lèvres qui bougent, son souffle que je peux presque sentir, son ton bas qui sonne différemment à présent. Si je ne me mets pas à paniquer face à tout ce qui m'assaille, c'est bien parce que... Hé bien, parce que j'ai déjà connu ça après tout. La phrase je ne suis qu'un homme serait assez adéquate... Si je mets de côté le fait qu'il soit mon futur beau-frère et que je n'ai jamais voulu être proche de quelqu'un au-delà d'une attirance physique qui se résoudrait dans une partie de jambe en l'air. Et de toute façon, ce genre de chose n'arriverait pas. Si je n'étais pas aussi hypnotisé à ce moment-là, et aussi perdu dans le flot incessant de mes songes trop torturés sous l'envie que je ressens et la raison presque inexistante, je me rendrais compte de... De plusieurs choses différentes. Parce que c'est lui, et pas une quelconque fille un peu jolie ou comme cet homme à la Nouvelle Orléans qui fréquentait la même salle de sport que moi. Qu'au lieu de vouloir lui virer ses vêtements et l'imaginer sans, c'est plutôt sur ses lèvres et la chaleur de son corps que je me focalise. Comme si je pouvais, moi, m'intéresser vraiment à quelqu'un. Comme si avoir appris à le connaître rendait les choses plus vraies, mais aussi encore plus intenses. Comme si ce n'était pas que son physique que je trouvais attirant maintenant. Comme si, comme si, comme si. Soudainement, je n'ai plus du tout envie de retourner dans ma chambre. Je sais que je vais passer des heures à penser à tout ça, à tourner le problème dans tous les sens sans pour autant chercher réellement à le résoudre ou le comprendre. Parce que ce serait trop effrayant, et que j'ai tendance à fuir les tortures mentales quand je le peux. Ce que j'ai parfois du mal à faire, tellement je deviens obsessionnel. Et je sens que... Quoique je puisse en penser, là maintenant, ce sujet-là le deviendra, obsessionnel. C'est la situation qui veut ça, c'est tout. Je déglutis silencieusement sans m'en rendre compte, alors que le temps semble à la fois se figer et tourner en accéléré. Pourquoi est-ce que cet abruti sent bon, en plus ?

Je n'ai jamais été le genre à passer à côté d'une occasion, si celle-ci me permet d'avoir ce que je veux. Blake me traite souvent de gosse à cause de cela, de gosse pourri gâté. Peut-être qu'elle a raison. Peut-être suis-je trop impulsif, aussi, trop poussé par ce dont j'ai envie, parce que je sais que de toute manière... Que je le fasse ou non, ça me restera dans le crâne. Que j'y penserais constamment. Alors ça finirait par arriver, parce que je suis quand même un petit peu le Marshall d'apparence. Celui qui veut avoir ce qu'il désire peu importe les moyens, qui croit que le monde lui appartient. Je suis ce mélange de ce que je montre et ce que je cache, ma carapace étant trop dure pour ne pas se mélanger au reste. Parfois, il m'arrive sincèrement de songer que je suis important, que ce sont les autres qui ne le sont pas. Puis, tout ça disparaît. Tout ça disparaît comme la confiance en moi que je perds considérablement sous ses yeux trop proches des miens. Cette confiance que je n'ai pas, et qui pourtant me pousse à m'avancer et à terminer la distance entre nos lèvres. Au fond de moi, il y a cette voix qui me dit que je suis définitivement bizarre, que quelque chose cloche réellement et que je viens simplement de mettre le doigt dessus. Cette voix qui me murmure déjà que je suis horrible à faire une chose pareille, parce que je sais pertinemment qu'il ne va pas bien réagir et que... Que ce n'est vraiment pas une chose à faire, autant pour lui, pour moi... Que pour la situation en elle-même, et cette amitié naissante. Mais je n'arrive même pas à l'écouter, aimant un peu trop le contact que je lui oblige à avoir durant quelques secondes à peine, avant de me reculer dans une légère lenteur et les joues aussi rouges que des braises. Rouges comme elles ne le seraient sûrement pas, si j'arrivais à garder cet aspect du Marshall totalement sûr de lui et arrogant. Mais je n'y peux rien, c'est trop tard maintenant, tout ce dont j'ai envie c'est m'enfuir dans ma chambre et à la fois... A la fois je n'ai même pas envie de partir, plutôt de recommencer. La sensation du baiser est toujours présente, mon cœur est affolé et me rend fébrile, mes doigts s'accrochent au canapé alors que mes yeux refusent de le croiser. Je sais ce que je risque d'y voir et... Là maintenant, ce n'est plus le Clarence qu'il connaît à qui il a à faire. C'est celui tapis dans l'ombre qui a envie de laisser ses tremblements se faire voir. J'entrouvre à peine les lèvres avant de céder et de les refermer, mes yeux suivant le mouvement pour tenter de me calmer. Je refuse que quelqu'un me voit comme ça. Que quelqu'un voit à quel point je suis faible, en réalité.

Rapidement, je sens sa prise se retirer du pot et son corps basculer en arrière dans un mouvement précipité. Je me mords l'intérieur de la joue, les yeux de nouveau ouverts. Je lâche le pot à mon tour sans en prendre vraiment conscience, le laissant glisser contre le tissu. Mes doigts se serrent entre eux, craquant sans que je ne puisse m'en empêcher. « Pourquoi tu… » C'est entendre sa voix qui me fait prendre conscience de ce que j'ai fait. Prendre conscience des répercussions qu'il peut y avoir. Il suffit de quelques secondes pour que tout bascule, et ça n'a jamais été aussi vrai. La gorge nouée, je soupire pour tenter d'y calmer la douleur que je ressens à force de la sentir se serrer, en vain. Qu'est-ce que je peux bien lui dire, franchement ? Que je l'ai fait pour le déstabiliser ? Que je l'ai fait parce que j'embrasse très bien et qu'il m'a demandé de trouver autre chose pour le convaincre de je ne sais plus quoi ? Que si mes joues sont rouges, c'est parce qu'il fait soudainement chaud dans la pièce, ou parce que je suis extrêmement bon comédien en plus d'être parfait ? Mensonge, mensonge, mensonge. Je n'ai même plus envie d'en proférer. Mais si je me lève et fuit maintenant... Qu'est-ce que je vais y gagner ? Des questions en plus, rien que ça. Je n'en ai pas besoin. « Pourquoi t’as fait ça ? Qu'est ce qu'il t'a prit...? » Son ton de voix me fait me crisper, et mes doigts se serrent un peu plus entre eux – ou sur le tissu du canapé que je tiens toujours. Je baisse légèrement la tête, me mordant la lèvre inférieure. Au pire, je sais qu'il dira rien sur ce que j'ai fait et ce qu'il voit de moi à cet instant – ce truc affreusement peu sûr de lui qui fuit un simple regard, alors qu'il est généralement celui qui défie celui des autres – parce qu'il semble... Beaucoup trop gêné, perdu... En colère ? Pour ça. Et que je ne sais pourquoi j'ai un peu confiance en lui, là-dessus. Puis, ça ruinerait pas mal de chose si Blake le savait, et je doute que Andrew veuille se rajouter des problèmes lui aussi. Haussant un sourcil en fixant le sol, je soupire lourdement dans une mine totalement désabusée et presque vaincue de quelque chose qui m'échappe. Pourquoi est-ce que j'ai dû être aussi stupide ? La soirée se passait bien. Et maintenant... Son goût est beaucoup trop sur mes lèvres, sans l'être suffisamment en même temps. « Euh... » Génial, il ne manquait plus que ça, un cruel manque d'éloquence pour laisser voir à quel point je suis... Je suis... Moi, en fait. « Je... Je n'sais pas. » Ce qui n'est pas tout à fait faux, pas tout à fait vrai... La situation me semble soudainement tellement irréelle que sur le moment, je me demande si je ne l'imagine pas. Malheureusement, non. Je tousse un peu à mon tour, bougeant sur place avant de tourner la tête, fixant son t-shirt plutôt que son visage. Combien de personne pouvait se vanter de m'avoir entendu un jour être aussi incertain, perdu ? Avec un triste amusement, je songe d'à quel point ce serait utile de pouvoir le tuer pour qu'il ne dise rien de tout ça à quelqu'un d'autre, ou pour qu'il n'ait pas cette image de moi gravée et effaçant les autres que je m'évertue à faire naître. Un peu comme ces menaces bidons lancées dans nos conversations sur des sujets sensibles, secrets, voir stupides. Timidement, je relève la tête vers lui, croisant enfin son regard. « Simplement pour... T'ennuyer » Essayé-je d'un ton mal assuré, haussant doucement les épaules sans savoir ce que je dois lui répondre, ou ce que je dois faire, là maintenant... Ce que je dois faire, à part fuir ou remonter le temps. Ou lui avouer que le pire, dans tout ça, c'est que j'ai envie de recommencer.
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() message posté Dim 8 Mar 2015 - 15:59 par Invité
Dans l’esprit d’Andrew à cet instant, c’était un peu quelque chose comme un « Courage fuyons » qui se déclencherait avec un peu de retard, le faisant s’écarter de Clarence après quelques secondes flottement, quelques secondes passées à simplement le fixer, le regard écarquillé et les lèvres brulantes d’un contact éphémère et non voulu… Du moins, le pensait-il. Comment pourrait-il vouloir de quelque chose comme ça, lui qui avait toujours fait en sorte de ne jamais se tenir trop proche d’un homme ? Lui qui était mal à l’aise rien qu’à l’idée d’une simple accolade innocente entre deux amis qui ne se sont pas vu depuis longtemps, comment pouvait-il simplement vouloir, accepter l’idée qu’un autre homme, que Clarence, pose ses lèvres sur les siennes ? Il l’appréciait beaucoup mais… Mais pas comme ça, n’est-ce pas ? Il appréciait énormément le temps qu’ils passaient ensemble, les petits jeux auxquels ils jouaient, les messages qu’ils s’envoyaient de plus en plus souvent… Mais c’était juste… Juste de l’amitié, juste ça, non ? Et s’il se forçait certains soirs à ne pas dormir alors que pour une fois il aurait pu se reposer, c’était simplement parce qu’il voulait profiter un peu de sa présence, parce qu’en journée entre son travail et Blake, il n’avait pas le temps. Voilà tout. C’était juste une amitié, juste une amitié à laquelle il tenait énormément… Juste une amitié qui risquait d’être gâchée par un geste, une action qu’il ne comprenait pas. Qu’il n’arrivait pas à comprendre, peu importait combien il essayait. Peu importait combien il faisait de son mieux pour ça. Il n’y arrivait pas. Il n’arrivait pas à voir les raisons qui l’avaient poussé à faire ça, et pire que tout… Il ne comprenait pas pourquoi ce n’était pas le dégout – ou au pire l’indifférence, après tout ça n’était pas censé ne rien lui faire du tout ? – qui avait toute la place dans sa tête. Il y avait autre chose avec ce dégout, cette colère qu’il devrait ressentir exclusivement. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à définir exactement, quelque chose de … De plus doux, de beaucoup moins agressif comme si une partie de lui avait appréciée, pire, que cette partie avait réellement attendu qu’il fasse ça. Il fixait Clarence, mais il ne le voyait pas réellement à cet instant, beaucoup trop perdu et perturbé pour ça sur le moment. Cette partie qui n’avait absolument pas sa place en lui semblait même déçu de la distance qu’il avait prise avec l’autre homme et un frisson horrifié lui vint à l’idée que peut-être inconsciemment il pourrait vouloir être plus proche de lui.
Mais ça n’allait pas arriver, et comme pour s’en convaincre ou s’en assurer, ses muscles se raidirent un peu plus encore qu’ils ne l’étaient jusque-là, le gardant presque douloureusement figé, droit comme un i sur le canapé. Entre ses doigts tremblants, il sentait la moiteur de la bouteille de bière et la sensation désagréable de grains de pop-corn écrasés contre celle-ci mais il n’eut même pas le réflexe basique de relâcher sa prise, de s’essuyer les mains, de faire quelque chose qu’au fond il aurait fait sans même y penser en d’autres circonstances parce qu’il aurait détesté la sensation. Son regard se fit un peu plus conscient de ce qu’il observait alors qu’il s’extrayait difficilement de ses pensées qui tourbillonnaient un peu trop. Il détailla sans pouvoir s’en empêcher le profil que lui offrait le plus jeune qui ne le regardait plus désormais. Une pointe de douleur s’insinua sournoisement en lui à ce constat, comme si le regard de l’autre lui manquait après ce bref – mais intense – moment passé avec ses yeux plongés dans les siens. Le rouge qui décorait ses joues captèrent son attention malgré lui, plus ou moins hagard, alors qu’il réalisait qu’il ne l’avait surement jamais vu rougir réellement – pas à ce point en tout cas – jusqu’à présent. Et ça, plus sa volonté de ne pas le regarder directement, sa volonté de cacher son regard, tout ça lui donnait un air qu’il n’avait jamais vu. Quelque chose de beaucoup moins assuré que normalement. Quelque chose qui semblait … Qui semblait presque attendrissant. Quelque chose de … Fragile ? Ce fut le craquement qui retentit trop clairement dans le silence lourd régnant entre eux qui le sortit de cette contemplation déplacée et qui lui permit de prendre la parole, plus ou moins efficacement. Il voulait savoir, il voulait comprendre ses raisons à défaut de pouvoir comprendre tout ce qu’il se passait dans sa tête. Il se disait que s’il avait une bonne explication, quelque chose qui tenait la route alors il n’aurait plus besoin de se casser à la tête à tenter de décrypter ses pensées. Il pourrait juste… Juste mettre ça de côté. Juste se refouler. A nouveau. Des années après qu’il avait pour la première fois violemment refusé la réalité de qui il était, il espérait pouvoir recommencer à brider ce côté de lui qui n’aurait jamais dû exister. Il voulait des réponses, il voulait désespérément des réponses, tellement désespérément qu’il n’avait même pas conscience de prier intérieurement pour qu’il lui dise ce qu’il voulait entendre. Peu importait que cela fusse des mensonges, tant que ça apaisait son esprit en ébullition, tant que cela calmait la panique qu’il sentait doucement monter en lui. Il n’avait même pas conscience du ton qu’il prenait, de l’accusation que sa voix charriait. Accusation d’avoir franchi cette ligne invisible entre eux, ligne qui se faisait de plus en plus faible et intangible au fur et à mesure du temps qu’ils passaient l’un avec l’autre, au fur et à mesure du temps où ils pensaient l’un à l’autre. Accusation d’avoir gâché ce qu’ils construisaient. Accusation d’avoir réveillé ce qu’il ne fallait absolument pas réveiller.
Il le vit baisser la tête et sa main resserra sa prise sur son pantalon, se mordant la langue pour s’empêcher de parler à nouveau, de le presser pour qu’il réponde. Pour qu’il fasse cesser tout ça. Et en même temps… En même temps le voir ainsi faisait naître quelque chose en lui qui voulait le pousser à se rapprocher à nouveau pour lui faire perdre cet air qu’il ne lui connaissait pas et son ventre se tordit douloureusement, désagréablement quand il le réalisa. Il ne devait pas avoir ce genre de pensées… Ce genre d’envie. Son soupir lourd lui fit cligner des yeux et il déglutit difficilement, un peu plus perdu encore. L’explication n’allait pas lui plaire. Pitié qu’il ne dise pas qu’il avait simplement eut envie de l’embrasser, qu’il était attiré par lui que… Non. Non, il ne fallait pas. Il ne fallait pas parce que ça gâcherait tout, définitivement. Parce qu’il ne pouvait pas. Parce que… Parce que ça l’empêcherait d’ignorer les questions qu’il se posait et les envies qui se pressaient au fond de lui désormais. C’était juste un baiser, juste ses lèvres effleurant les siennes… Et ça avait été comme un ouragan plus violent que n’importe quoi d’autre qui se serait déclencher en lui. « Euh… » Il pinça les lèvres, déstabilisé par le manque d’éloquence de Clarence, absolument pas habitué à ça de sa part. Lui il connaissait le Clarence au sourire en coin, un peu moqueur, qui n’hésitait jamais à parler, à s’exprimer, à dire ce qu’il pensait… Il ne connaissait pas celui qu’il avait devant les yeux… «  Je… je n’sais pas. » Un peu plus perdu encore, il secoua légèrement la tête. Ca n’était pas ce qu’il voulait entendre… Ca n’était pas ce qu’il devait entendre. Il sentit les muscles de son dos se raidir un peu plus quand il se tourna vers lui et tenta de son mieux d’ignorer l’inexplicable déception quand les yeux ne montèrent pas jusqu’aux siens et s’arrêtèrent sur son t-shirt. Et quelques instants plus tard, c’est la pointe douloureuse dans son cœur qu’il essayait d’ignorer quand il osa enfin – et honnêtement il ne pensait jamais voir Clarence ne pas oser le regarder dans les yeux – remonter son regard timidement dans le sien. Il inspira profondément et à cet instant il ne savait pas ce que son regard exprimait. Espoir quant aux prochains mots qui sortiront ? Colère ? Trouble ? Quelque chose d’autre qu’il ne comprendrait toujours pas ? « Simplement pour… T’ennuyer. » Il fronça doucement les sourcils sans vraiment comprendre et sa langue passa sur ses lèvres rendues sèches par la nervosité et l’inquiétude. «  M’ennuyer… » Répéta-t-il doucement, ses yeux le fixant avec hésitation, sans vraiment la certitude qu’il devait le croire… Il secoua la tête et souffla à son tour. Bien sûr qu’il allait le croire, parce que c’était ce qu’il voulait entendre. Parce que ça réglait tout, parce que… Parce qu’il n’y aurait pas de problèmes, si c’était juste ça. Aucun problème. Juste quelques efforts à faire pour ignorer à nouveau tout ça. « Alors c’était juste pour ça ? Juste parce que… Parce que j’ai pas voulu dire ce que tu voulais entendre, hein ? » Il créait les liens entre les évènements lui-même, faisant en sorte que tout colle. Un sourire crispé, tremblant, lui vint et il détourna les yeux légèrement. «  Ne… Ne refais plus ça… Je suis sûr que tu es tout à fait capable de trouver autre chose pour m’ennuyer juste… Juste pas ça. Je ne suis pas… » Il se tût, ne terminant pas sa phrase trop tremblante pour être vrai, sincère. A quoi bon préciser ça ? C’était juste pour l’ennuyer, qu’il le soit ou non n’importait pas. Il avait surement dû compter sur le fait qu’il ne l’était pas pour être sûr que ça l’ennuierait vraiment… Juste … Le fais plus. » Et peu importait combien une part de lui pouvait protester à ça, peu importait à quel point cette partie était triste. Peu importait à quelle point elle, elle aurait voulu une autre explication.
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 21:41 par Invité
Il me reproche mon geste.
Dans son regard, dans sa voix, dans ses mots qu'il ne prend même pas la peine de rendre moins rudes. Il me le reproche et je ne sais même pas si je m'en veux ou si je lui en veux à lui. Si je m'en veux d'avoir fait ça alors que c'était stupide – enfin, dans ma tête, c'est loin de l'être – ou si je lui en veux de le prendre ainsi. De réagir comme si ça avait été la pire des choses à faire sur le moment. Si je n'étais pas aussi perdu moi-même, je le bousculerais sûrement encore, trouvant ça assez étrange malgré tout qu'il réagisse aussi mal pour un geste qui n'a même pas été poussé, pour un contact léger. Beaucoup trop léger. Peut-être que c'est normal. Peut-être qu'en réalité c'est moi qui ne peut m'empêcher de trouver tout ce qu'il se déroule ce soir étrange, depuis que j'ai séparé la distance qu'il y a toujours entre nous. Une distance que j'ai commencé à vouloir réduire, sans vraiment m'y attarder. Que j'ai commencé à réduire, même, parfois. Lorsque l'on discutait et que je me rapprochais doucement sans pour autant aller empiéter sur son espace vital. Cette fois, il faut bien dire que je l'ai carrément écrasé. Réduit à néant. Reculé dans un geste vif et sec, j'ai même l'impression qu'à le sentir aussi tendu, il n'a pas l'air de retrouver ce dit espace vital. Comme si je l'avais brisé pour la soirée entière et qu'il ne savait plus comment le faire revivre hormis rester loin de moi. Un coup au cœur me vient lorsque je me demande si je suis vraiment à fuir, maintenant, ou... Dangereux pour je ne sais quoi, pour qu'il fasse en sorte que je sois loin de sa portée. Un coup au cœur qui se répète inlassablement depuis que j'ai quitté ce costume me collant à la peau, qui s'accentue parfois et se réduit seulement sous la lassitude que je ressens d'être ainsi, et l'angoisse de l'être devant lui. Mon ventre se tord, je contiens mes tremblements. Mais ma voix, elle, flanche littéralement. Mes mots sont mal assurés, sortant sans aucun naturel comme ils le font en règle générale. Je ne sais même pas quoi lui dire. J'ai simplement envie... Simplement envie de fuir, et à la fois de rester. De revivre ce moment, et à la fois de l'oublier. Je serais vraiment tenté de lui dire que c'est la situation qui veut ça et qui me bouscule un peu trop, celle d'une relation de confiance où s'établit des codes, une relation proche qui se déroule souvent quand la nuit est déjà tombée. Quand les âmes de l'appartement sont endormies. Je serais vraiment tenté de le faire, si je ne sentais pas au fond cette pointe désagréable, chaude et froide à la fois. Celle que je ne comprends pas, mais qui me fait comprendre que si je suis ainsi, ce n'est peut-être pas que pour ça. Que si la situation me semble aussi attrayante, c'est peut-être parce qu'il y a quelque chose qui l'a poussé à être comme ça à mes yeux. Sauf que je ne veux pas l'entendre. Je sais que j'aurais toute la nuit pour ça, pour me torturer avec ce genre de chose, de pensées et d'envies que j'ai et que j'ai eut bien avant ce soir. Là, maintenant... Je suis simplement trop chamboulé pour ça, comme emporté dans cette tempête noire et profonde que j'ai moi-même provoqué sans savoir comment maintenant. Sans savoir pourquoi j'ai tellement voulu l'embrasser lui. Mais surtout, sans savoir pourquoi je n'arrive pas à retrouver mes réflexes habituels, mon éloquence, mon aisance. Tout ce que j'ai acquis durant toutes ces années pour paraître comme je le veux, comme je l'entends. Pour sembler être ce que j'aimerais être. Je n'y arrive tout simplement plus. C'est comme si j'avais oublié comment respirer, comme lorsque j'ai ces crises de panique qui prive mes poumons d'air : plus je panique, moins j'y arrive. Pourtant, j'essaie, encore et encore. Je tente de reprendre une attitude correcte, en vain. Je tente de le regarder dans les yeux, l'entendant inspirer fortement sans savoir si c'est parce qu'il redoute ce que je vais lui dire, ou s'il a envie de me frapper, ou autre. Lorsque je tente une explication totalement bancale, ma voix reste aussi mal assurée qu'avant, aussi pleine de doute et de mensonge totalement lisible cette fois-ci. Et me dire que c'est ce qu'il veut sûrement entendre n'aide absolument pas, me tordant l'estomac un peu plus encore.

Voyant sa langue passer sur ses lèvres, je la suis des yeux avant de me remettre à fixer le haut de son t-shirt pour ne pas à avoir à soutenir son regard. Normalement, je suis celui qui fixe, qui déstabilise. Ce soir, c'est tout l'inverse. Voilà Andrew, maintenant tu sais qu'en réalité j'ai horreur des regards qui croisent le mien. Mes doigts se crispent un peu plus, bien que je suis tellement fébrile qu'ils ne semblent pas bouger d'un millimètre. Ma bière, déposée sur le côté du canapé avant que tout ça n'arrive, attire mon regard. Une goutte fraiche coule jusqu'au sol et ce simple constat me tire un frisson désagréable. Je ne serais pas aussi figé à ma place, je serais partie remédier à cela. Mais au lieu de ça, je reste vissé sur cette goutte qui met un temps fou à venir s'écraser contre le parquet, m'obsédant plus qu'elle ne le devrait. Si seulement elle pouvait balayer le reste de mes obsessions ce soir. «  M’ennuyer… » Mes sourcils se froncent brièvement. D'un ton toujours chancelant, j'acquiesce à ce qu'il dit, émettant un bref « Oui, t'ennuyer » à voix très basse. Son souffle me fait me mordre l'intérieur de ma joue. Depuis quand l'atmosphère est aussi lourde ? « Alors c’était juste pour ça ? Juste parce que… Parce que j’ai pas voulu dire ce que tu voulais entendre, hein ? » Cette fois, je relève la tête vers lui, plissant un peu les yeux dans les siens. Ca me semble à la fois logique, à la fois totalement stupide. Mais c'est moi qui ait commencé à partir sur cette voie-là, alors je me dois d'y rester. Sinon je crois que je vais littéralement me liquéfier sur place à me sentir aussi mal et aussi... Aussi... Moi. Vraiment moi. Tentant de perdre ma mine perplexe, je ne fais en réalité que l'accentuer et entrouvre les lèvres, cherchant l'air qui me pousserait à répondre. « Hm... Voilà, c'est ça. J'imagine... » Qu'attend-il réellement ? Que je saute sur mes pieds et me marre comme une baleine en lui disant que je l'ai bien eut avant de lui taper dans le dos ? Non. Non parce que je ne pourrais pas prétendre à ce point. Non, parce que moi aussi ça m'a aussi choqué que lui ce geste, pour tout ce que j'ai pu ressentir et ressens encore.

Lorsqu'un sourire crispé apparaît sur ses lèvres, je grimace et baisse brièvement les yeux, les relevant uniquement lorsqu'il détourne la tête. «  Ne… Ne refais plus ça… Je suis sûr que tu es tout à fait capable de trouver autre chose pour m’ennuyer juste… Juste pas ça. Je ne suis pas… » J'ai l'impression de me prendre un coup de poing en plein visage lorsqu'il me dit ça, écarquillant doucement les yeux avant de les fermer. Un bref sourire tremblant me vient avant qu'il ne disparaisse, aussi vite qu'il est venu. En réalité, ça fait assez mal. Voir très mal. Au fond de moi, je sens le peu de confiance que j'ai disparaître, s'évaporer comme de la fumée le ferait. C'est peut-être ridicule, mais... Un rien suffit à l'anéantir. Et j'ai la terrible impression que si ça vient de lui, c'est encore pire. Surtout après ce qu'il vient de se passer. Surtout sur ça. J'ai un bref mouvement en avant sans que je ne puisse me retenir, comme si mon estomac était si serré que je ressentais le besoin de me recroqueviller un peu. « Juste … Le fais plus. » J'attends une seconde. Deux secondes. Trois secondes. Puis un rire sans air me vient, secouant pourtant mon corps sans qu'aucun son ne sorte. J'ai envie de pleurer, putain. Je ne veux même pas me demander pourquoi. Je sais simplement que si je le pouvais, je le ferais. « Tu n'es pas quoi ? Gay ? » Repris-je d'une voix cassée et pourtant sèche, froide. « Hein Andrew, qu'est-ce que tu n'es pas dis moi ? » J'insuffle vivement de l'air, serrant mes bras autour de mon ventre sans faire attention au fait que je suis toujours un peu penché en avant. Je m'en fiche, à cet instant. J'ai simplement... Simplement besoin de répliquer, comme le ferait un animal – même le plus fragile qui soit – en se sentant agressé. Presque... En danger de mort. « Ou bien étais-ce libre que tu voulais insinuer ? Pour me rappeler que tu es amoureux de... Oh, mais comment s'appelle-t-elle... De ma frangine ? » J'ai besoin d'évoquer Blake, logique ou non. Parce que depuis que je le sens être ainsi, je ne peux plus effacer son image de mon crâne. S'il y a quelques années je mettais toute mon énergie à me dire qu'elle n'avait rien de plus que moi, au contraire, désormais je ne peux même plus me mentir à moi-même. Voilà ce qu'elle a, elle. Et sur le moment, je ne sais même pas si je suis énervé, ou triste. Ni même pourquoi. Je veux simplement laisser ça s'exprimer, ces ressentiments qui commencent à me ronger. Tremblant, je me redresse et me lève du canapé, ne cachant plus mon corps pris de légers spasmes. « Dis-le si c'était si horrible. Vas-y, je t'écoute. C'était si horrible que ça ? Je suis aussi nul que ça ? » Je déglutis, ramenant mes bras contre moi après les avoir quelque peu balancé autour de moi pour appuyer mes mots. Debout non loin de lui, je le fixe, le mettant au défi de dire une chose pareille, de... De dire quelque chose, en tout cas. Mais je sais qu'il dira que c'était horrible. Je le sais, et pourtant j'ai besoin de l'entendre. Comme si me sentir rabaisser par tout et n'importe quoi ne suffisait pas. Comme si mes démons ne s'en chargeaient pas pour moi.
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 23:29 par Invité
Il aurait voulu pouvoir se raccrocher à quelque chose de connu, quelque chose de rassurant, quelque chose qui lui aurait permis de ne pas paniquer comme il était en train de le faire. Il faisait de son mieux pour le cacher, mais il savait très bien qu’à cet instant il devait plus montrer l’image d’une pauvre biche prise dans les phares d’une voiture, complètement figée et terrorisée, plutôt que l’image de l’homme assuré et pas déstabilisé pour deux sous qu’il voudrait afficher. Il se sentait glisser dans quelque chose de complètement inconnu et de franchement effrayant, quelque chose qu’il ne voulait pas connaître. Quelque chose qu’il avait évité toute sa vie, persuadé que c’était mauvais, que ça n’était pas quelque chose de bien. Que ça n’était pas quelque chose pour lui. Il le sentait, il sentait parfaitement qu’il perdait pied et il n’y avait rien, strictement rien pour le rattraper. Rien pour lui prendre la main et le tirer hors de ce ravin sans fond dans lequel il s’apprêtait à chuter. Rien pour enfermer pour lui ses démons qu’il avait ignoré durant beaucoup trop longtemps pour qu’ils se laissent faire désormais. Rien pour répondre à l’appel à l’aide mentale qu’il lançait. Rien. Même pas Clarence, l’instigateur de tout ça. Clarence qui l’avait lentement mené au bord du précipice et qui, d’un effleurement aussi doux qu’une plume, l’avait poussé sans qu’il s’y attende. Sans qu’il le voit venir. Même pas lui, non, parce qu’à cet instant même lui, il n’est pas celui qu’il connaissait, celui qu’il commençait à connaître. Même lui il était différent, et c’était comme si tout s’était simplement ligué pour qu’il ne puisse plus retrouver son calme. Sous ses yeux qui ne pouvaient s’empêcher de le supplier alors même qu’il ne le regardait pas, le plus jeune était tendu. Mal, sans qu’il n’arrive vraiment à comprendre ce qu’il se passait. Il ne comprenait plus rien depuis longtemps, de toute façons. N’était-ce pas lui qui avait provoqué tout ça ? Pourquoi ? Pour quelle raison ? Pour jouer avec lui ? Parce qu’il trouvait ça drôle ? Non… Non, il n’avait pas du tout l’air de trouver ça drôle. Il ne riait pas, il ne souriait pas. Et Andrew avait l’impression d’étouffer, de se noyer dans tout ce qu’il ressentait et qu’il ne comprenait pas. Ca avait juste été un baiser, un baiser tellement léger qu’il ne devrait pas ressentir encore ses lèvres sur les siennes. Qu’il ne devrait pas réagir aussi violemment. Il ne devrait pas, il aurait dû laisser passer ça, en rire, parce que ça ne pouvait qu’être une blague et tant pis pour l’attitude de Clarence qui hurlait le contraire… Il aurait dû. Mais il n’y arrivait pas et à cet instant il voulait juste respirer à nouveau, et l’idée de sortir, d’aller dehors pour respirer un grand bol d’air frais l’effleura … Mais non. Non, il ne pouvait pas partir. Pas sans explications.
Et celle que lui donna Clarence ne le convainquit pas, au fond. Au fond, il sentait parfaitement dans la voix chancelante du plus jeune que ça n’était pas ça. Que c’était juste une sorte de porte de sortie qu’il tentait. Il savait que ça n’était pas la vérité, et pourtant il s’y accrocha avec le désespoir d’un noyé à qui on lançait une bouée de sauvetage. Il s’y accrocha et tenta de la rendre vrai, et tant pis pour le reste. Tant pis pour les vrais raisons. Il ne voulait pas les connaître. Il voulait juste que ça redevienne comme avant. Il voulait juste continuer cette soirée, mettre ça de côté comme une foutue erreur à ne pas reproduire. Comme un pas de côté qui ne se réitérerait pas. La simple idée de perdre Clarence lui fit beaucoup plus mal que ça aurait dû, et il ne se rendait même pas compte que c’était avec l’attitude qu’il était en train de prendre qu’il risquait le plus de le perdre. «  Oui, t’ennuyer. » Il eut presque du mal à percevoir la réponse, soufflée d’un ton très bas et franchement instable et même s’il savait que ça n’était pas normal, il ne s’y arrêta pas, continuant de se convaincre de la réalité de l’explication. A cet instant, pour lui, c’était la seule solution qu’il voyait pour effacer ce moment, inconscient du fait que quoiqu’il pourrait faire, il ne s’effacera jamais et restera là, gravé dans un coin de sa tête, revenant constamment le hanter sans qu’il ne puisse lutter. Quand il releva la tête vers lui, Andrew se mordit la lèvre attendant désespérément qu’il confirme ce qu’il venait de dire et ce malgré la perplexité que Clarence affichait et qui rendait tout ça encore plus faux. «   Hm… Voilà, c’est ça. J’imagine… » Doucement il hocha la tête, déglutissant difficilement. C’était ça. Il le disait lui-même. C’était ça… Alors pourquoi, pourquoi il ne se sentait pas mieux ? Pourquoi à l’intérieur de lui son cœur se crispait douloureusement, violemment ? Pourquoi ces regrets au fond de lui ? Pourquoi cette impression brûlante, douloureuse d’avoir commis une erreur… ? Il sentait clairement qu’une partie de lui se rebellait contre ce qui venait de se dire, qu’elle n’était pas d’accord et cette impression de ne plus se comprendre lui-même était beaucoup trop perturbante pour lui.

Alors il insista, juste pour être sûr que ça ne se reproduirait pas. Juste pour être sûr qu’il n’aurait jamais à revivre ça, sans savoir qu’il ne cesserait plus de ressentir tout ça jusqu’au moment où il céderait enfin. Où il accepterait ce qui lui semblait tellement horrible à cet instant. Il put mesurer la réaction de Clarence en direct, il put voir ses yeux s’écarquiller, les paupières les cacher – encore, pourquoi détestait-il à ce point ne plus voir son regard ? -  il aperçu même le sourire tremblant, éphémère. Il vit tout ça et même là il ne comprit pas réellement qu’il venait de commettre une erreur. Qu’il n’aurait jamais dû dire ça. Il ne comprit pas qu’il n’était pas le seul à avoir été profondément perturbé, à avoir du mal avec ce qu’il venait de se produire. Il ne comprit pas qu’il n’était pas le seul à ne plus rien contrôler. Il le vit bouger, se pencher un peu comme pour se recroqueviller et il dû lutter pour lâcher les derniers mots, comme s’ils refusaient de sortir, comme si eux, ils savaient le mal qu’ils pouvaient faire. Le rire silencieux qui suivit fit tressaillir Andrew et il déglutit douloureusement alors qu’il posait enfin sa bouteille près de lui, par terre, les grains émiettés tombant à leur tour alors qu’il desserrait les doigts. Sa gorge était serrée, tellement serrée. Et il avait tellement envie de lui faire arrêter ce rire qu’il n’entendait pas mais ses mains n’arrivaient pas à bouger, n’arrivaient pas à se tendre vers lui pour l’attraper, pour… pour… Il ne savait même pas pourquoi il ferait ça. Il savait juste qu’une partie de lui avait envie de réparer les erreurs qu’il n’avait pas encore conscience d’avoir commise. «  Tu n’es pas quoi ? Gay ? » Il tressaillit violemment, visiblement, tant pour la voix cassée et froide que pour ce mot qu’il s’était refusé de penser clairement, qu’il s’était même refusé à dire comme si le prononcer le rendrait plus réel, comme si ça ferait de lui ce qu’il refusait d’être. Il ne put que secouer la tête, sa gorge se resserrant un peu plus encore. Non, non, il n’était pas… Il ne l’était pas. Il ne l’était pas. Il ne l’était pas. Il ne l’avait jamais été, il ne le sera jamais. « Hein Andrew, qu’est-ce que tu n’es pas dis-moi ? » Il secoua un peu plus fort la tête, la panique grondant encore plus fort à l’intérieur de lui, n’attendant que le bon moment pour éclater avec violence, comme quand il était jeune quand il se sentait acculer. « Clarence… » Sa voix n’était qu’un balbutiement mal assurée mais il continua, « Arrête, s’il te plait… » C’était une supplication, il le suppliait de ne pas continuer là-dessus, de ne pas insister. Il ne l’était pas, c’était clair. C’était net. C’était comme ça. Pourquoi il voulait lui faire redire, pourquoi…
Il n’avait pas conscience de la respiration lourde qui s’échappait d’entre ses lèvres entrouvertes, presque tremblantes mais celle-ci s’intensifia légèrement quand il le vit resserrer ses bras autour de lui, quand il le vit toujours penché, toujours tellement… Tellement fragile. Et lui, dont le corps ne semblait plus savoir comment se détendre, incapable de bouger. «  Ou bien étais-ce libre que tu voulais insinuer ? Pour me rappeler que tu es amoureux de… Oh mais comment s’appelle-t-elle… De ma frangine ? » Un souffle choqué s’échappa de lui alors qu’il prenait comme un violent coup dans l’estomac, ses yeux s'écarquillant brusquement. Il venait de réaliser à cet instant qu’il n’avait jusque-là pas pensé une seule seconde à Blake. Alors que c’était ce qu’il aurait dû faire, n’est-ce pas ? Dans la logique des choses, alors que son frère venait de l’embrasser, il aurait dû penser à Blake. A sa fiancée. Il aurait dû… Mais non. Non, pas à un seul moment, et la lourde chape de la culpabilité le fit se courber légèrement. «  Ca n’est pas… Ce n’est pas ça que je voulais dire… Clarence s’il te plait… » Sa voix tremblait sous la trop grande charge d’émotion qu’il ressentait et qu’il n’arrivait pas à trier. Pourquoi il faisait ça ? Pourquoi il insistait ? Pourquoi est-ce qu’il voulait pas juste se rassoir à côté de lui, qu’ils continuent leur soirée, comme avant… Les yeux écarquillés, il le suivit du regard quand il se leva, se raidissant inconsciemment sous le mouvement. Il entrouvrit les lèvres mais ne pu prononcer un seul mot, presque… Presque choqué de voir si clairement les tremblements, les spasmes, qui agitaient le corps de l’autre homme. Pourquoi ça tournait comme ça ? « Dis-le si c’était si horrible. Vas-y, je t’écoute. C’était si horrible que ça ? Je suis aussi nul que ça ? » Il s’était légèrement reculé quand il l’avait vu commencer à s’agiter et sa tête se secouait doucement sans qu’il sache réellement ce qu’il essayait de dire. Pourtant il devrait le dire, que c’était horrible. Qu’il avait détesté. C’était ce qui devait sortir de sa bouche, parce que c’est ce qu’il aurait dû ressentir. Du dégout. Juste du dégout. Juste ça. Mal à l’aise à la sensation d’être en position d’infériorité dans une situation comme celle-ci, son corps agit de lui-même, le poussant à se lever à son tour, à se tenir face à face avec lui, le regard défiant du plus jeune planté dans le sien, trop perdu et effrayé.  Et il craqua, à moitié se faisant plus agressif alors qu'il voulait tout le contraire. «  Qu’est ce que ça peut faire ? Qu’est-ce que ça peut te faire putain ? » Sa voix le lâcha à la fin de sa phrase et il inspira précipitamment, ses poings se serrant contre son corps alors qu’il essayait de ne pas trembler. Il ne voulait pas dire ça, il ne voulait mais les mots se précipitaient hors de sa bouche, faible, terriblement faible tentative de défense face à tout ça. Face à lui. Face à ses questions auxquels il refusait de répondre parce que ce qu’il devait dire, il n’arrivait simplement pas à le dire. «  Qu’est-ce que ça peut bien te faire si ça a été nul ou pas ? Si c’était horrible ou pas ? Si j’ai aimé ou pas ? » Il continua, ne faisant même pas attention au fait qu’il n’avait jamais demandé s’il avait aimé. «  Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu l’as dis, c’était juste pour me faire chier, ça a parfaitement marché alors maintenant… Maintenant pourquoi tu veux juste pas laisser tomber ça ? » Et à nouveau c’était une supplication qu’il lâchait, le souffle court, face à lui. Une supplication pour qu’il abandonne, pour qu’il laisse la soirée reprendre son cours. Comme si rien ne s’était passé, parce que ça n’était rien. Juste une provocation. Et tant pis si même lui ne croyait pas un mot de ce qu’il disait.
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() message posté Mar 10 Mar 2015 - 22:38 par Invité
Le monde semble à la fois trop tourner, à la fois trop figé. Comme si le temps s'était arrêté. Comme si la Terre n'arrivait plus à me supporter, m'obligeant à basculer en avant sous le poids lourd qui pèse sur mon estomac. Qui pèse dans ma poitrine. Le monde semble ne plus exister. Je ne sens que ces tremblements légers au bout de mes doigts, cette sensation fantôme et amère de ses lèvres contre les miennes. Je n'entends que son intonation, ses mots claquants entre nous pour mettre un terme à quelque chose qui n'aurait pas dû exister. Quelque chose qui n'existe de toute manière pas. Alors pourquoi est-ce que le voir la briser me fait aussi mal ? Une lave brûlante s'insinue dans l'entièreté de mon corps au fil des secondes, et se déverse finalement à peine ai-je pu ouvrir la bouche pour parler de nouveau. Comme si la garder à l'intérieur était impossible, inconcevable. Comme si elle allait me consumer de l'intérieur si je ne la laissais pas s'évacuer, colorant chacun des mots que je prononce dans une teinte pourtant aussi froide qu'elle semble brûlante entre mes veines. Gay. Je n'ai jamais pensé un seul instant à cette partie de l'histoire, parce que je n'ai jamais pensé à quelconque histoire qu'il pourrait y avoir, même un semblant de chapitre étalé sur un papier usé comme semble l'être ce baiser qui me paraissait anodin. Mais qui ne l'est visiblement pas, que ce soit pour lui, ou pour moi. Je ne me suis jamais demandé si j'étais gay. Ca me semblait... Trop naturel d'être attiré par le genre de personne que je désire, pour me fixer sur les étiquettes, et les règles. Ca ne m'a pourtant jamais empêché de taire ce côté de ma personne. Peut-être tout simplement parce que ce simple mot en dirait trop sur ce que je suis. J'ai tellement pris l'habitude de taire tout ce que je peux avoir à l'intérieur que ce n'est qu'un stupide réflexe que je n'arrive pas à perdre. Que je n'ai pas envie de perdre. Gay. Pourquoi ce simple mot le fait tressaillir à ce point ? Est-ce qu'il est homophobe, ou quelque chose du genre ? Un goût acide vient glisser le long de ma gorge avant que je ne continue, le poussant à mon tour à répondre, à réagir, comme lui l'a fait jusque-là pour que je lui fournisse une explication qui vaille la peine d'oublier ce qu'il vient de se produire.
Le problème ? Je n'ai absolument pas envie d'oublier. Non, pire, j'ai l'impression que je ne le pourrais pas, même si je le voulais. Moi aussi, j'ai envie de paniquer. Moi aussi, j'ai envie de tout envoyer en l'air pour aller me réfugier quelque part, n'importe où loin de ce qu'il s'est passé. Alors, comme toujours lorsque quelque chose ne va pas comme je l'espérais, je m'emporte. Et je m'emporte encore plus, de façon plus profonde, plus sincère, sous la souffrance personnelle que je ressens sous la moindre de ses réactions. Que ce soit son regard, sa distance, son secouement de tête, sa voix. Tout rend les choses encore pires. Tout rend ses mots trop vraies, me ramenant dans une réalité que j'aurais préféré oublier, cette fois-ci. « Clarence… » Je ne veux même pas l'écouter. Je sais qu'il veut se défiler, parce qu'il sait que ses réponses ne me plairont pas. Alors je ne veux simplement pas l'écouter. « Arrête, s’il te plait… » Non. Non je n'ai pas envie d'arrêter. Non, non je ne peux pas arrêter. Tout ce dont j'ai besoin pour faire passer ce trop plein de ressentiments que j'ai à l'intérieur depuis le début de tout ceci, c'est le bousculer désormais. Avoir des vraies réponses, moi aussi. Lui montrer que je ne courberais pas l'échine pour lui offrir l'excuse la plus bidon qui soit, du moment que ça lui allège l'esprit. Et le mien ? Le mien n'en a-t-il pas besoin ? Un tremblement plus fort me vient, mais je n'arrête toujours pas. Je me contente de lui lancer un regard mi-noir, mi-désespéré, le pointant brièvement du doigt pour lui signaler de se taire et me laisser parler. Mes bras se resserrent contre moi. Maigre protection contre ce qui tape à l'intérieur de mon crâne. Et j'aborde le sujet glissant. Blake. Non, je n'aime pas ma sœur. Oui, je la hais encore plus maintenant. Oui, je l'envie sur le moment. Mais... Oui, je me sens minable tout d'un coup de vouloir, en quelque sorte, lui voler son bonheur à elle. Minable, et assez pathétique. Idiot, aussi, pour avoir songé l'espace d'un instant que j'aurais peut-être un peu plus de considération qu'un regard froid et des mots cinglants pour me signaler de ne plus jamais faire une chose pareille. «  Ca n’est pas… Ce n’est pas ça que je voulais dire… Clarence s’il te plait… » Je grince des dents, m'arrachant un frisson glacial qui vient se coller à mon échine pour ne jamais s'en déloger de la soirée. J'ai simplement envie de le faire taire. Simplement envie qu'il parle, en même temps, mais qu'il cesse ses suppliques. J'ai envie de me pencher encore plus en avant et de coller mes mains sur sa bouche pour qu'il arrête de me parler comme si je n'étais qu'un enfant qui faisait une crise pour x raison. Je ne veux plus entendre le tremblement de sa voix. Je veux à peine entendre ce qu'il va chercher à me dire pour que tout ça s'arrête. C'est terriblement douloureux, mon cœur m'oppresse et me semble soudainement beaucoup trop gros pour ma poitrine trop étroite, mais je ne veux pas que tout ça se termine sur ça. Sur des mots qui m'ont fait mal. Je ne le peux pas. Mon corps réagit à ma place et je me sens me lever, face à lui. Je me sens l'observer, d'un mélange du Marshall arrogant que je peux être, et du Clarence totalement affecté et angoissé que je suis. Un mélange de deux choses qui ne vont pas ensemble. Pourquoi réagit-il comme ça ? Je n'en peux simplement plus...
Bon sang, qu'il le dise, je le sais qu'il a dû se sentir dégoûté que je l'embrasse. Que ce soit mes lèvres et non pas les siennes à elle qui viennent se poser contre les siennes. Qu'il le dise, pour de bon ! Ca ne peut pas être pire, maintenant. Acculé et agressé par le ton que j'emploie et l'attitude que j'ai, je le vois rapidement se lever après un bref moment où il resta stoïque, secouant simplement la tête sans que je ne comprenne ce qu'il voulait y insinuer. De me taire ? Qu'il ne veut pas répondre ? «  Qu’est ce que ça peut faire ? Qu’est-ce que ça peut te faire putain ? » Sous son ton de voix dur et assez violent, je me sens déglutir, fermant distraitement les yeux en tentant de les garder dans les siens. Qu'est-ce que ça peut me faire... ? Je tremble à nouveau puis serre les poings pour m'en empêcher, relevant la tête comme pour le défier de continuer, mal assuré. Ce qu'il fait, me donnant simplement plus envie de fuir et de me réfugier dans un endroit calme et chaud. «  Qu’est-ce que ça peut bien te faire si ça a été nul ou pas ? Si c’était horrible ou pas ? Si j’ai aimé ou pas ? » J'entrouvre les lèvres, mais sur le moment, son attitude me perd un peu trop et je les referme, impressionné malgré moi comme chaque fois que quelqu'un hausse la voix. Mais généralement, je ne le montre pas, bien au contraire. Ce qui n'est pas le cas, ce soir, reculant d'un pas en serrant un peu plus les poings.  «  Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu l’as dis, c’était juste pour me faire chier, ça a parfaitement marché alors maintenant… Maintenant pourquoi tu veux juste pas laisser tomber ça ? » Mes yeux se baissent sans que je ne leur ordonne, les dents serrées et oppressées entre elles à m'en faire mal. Je craque mes poings toujours douloureusement crispés, puis redresse la tête, n'arrivant même plus à réfléchir sur ce que je dois dire, ou faire. Je n'y arrive plus... Et je sais que tout ce qui va m'échapper sera de toute manière un peu trop vraie pour ne pas me heurter un peu plus encore.
« Et qu'est-ce que ça peut te faire de me répondre ? Si c'était juste pour t'emmerder que je l'ai fait, qu'est-ce que ça peut sérieusement te foutre d'y répondre honnêtement ? Ca n'a aucune logique ce que tu dis ! » Je peux bien parler... Je ne sais même plus ce que je lui raconte. Je fais un pas en avant, puis un deuxième pour rattraper celui de recul que j'ai pu faire auparavant. « Tu sais que lorsque l'on répond par une question, c'est parce que la réponse que l'on veut donner ne nous plaît généralement pas ? Ou bien tu sais simplement pas quoi répondre ? » Mes yeux se plissent. Ma gorge se serre. « Quoi, ça te gêne à ce point de parler d'un contact... Gay ? » Je tente de calmer mes tremblements, effectuant de nouveau un pas vers lui. « Tu as un problème avec ça peut-être, Von Ziegler ? » Je marque une pause, très brève, avant de souffler d'un ton mauvais et bas. « Peut-être même que je te dégoûte pour oser une chose pareille. » Sûrement. N'est-ce pas ? « Mais tu sais quoi, va donc rejoindre ta fiancée pour qui tu n'as strictement aucun doute. Je suis sûr qu'elle te fera oublier ça, pas vrai ? » Ouch. Je ne sais même pas qui cette pique atteint le plus, à ce moment-là. Lui. Ou moi.
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