(✰) message posté Mer 15 Avr 2015 - 17:51 par Invité
Deelan ∞ Swann
I can't drown my demons, they learned how to swim
Elle soupire en repoussant la couverture au bout de son lit puis elle jette un regard perdu vers son radio réveil qui lui annonce quatorze heures. Elle a l'impression qu'un éléphant lui écrase le cerveau mais elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même, elle n'avait qu'à pas faire la fête après la fermeture hier soir. C'est ça son problème, elle boit, elle boit et le lendemain, elle regrette. Elle traîne son corps encore endolori de cette soirée sous la douche avant d'attraper un jean et un débardeur, elle fait la fermeture ce soir, et elle sait que les nuits sont fraîches même si le soleil traverse la fenêtre. Elle attache ses cheveux en une queue de cheval, rapide mais efficace. Puis elle s'assoit, elle s'assoit dans son canapé et tire d'un magazine, une photo de famille, de sa famille (sans son père, évidemment). Ils lui manquent, mais elle ne peut pas revenir, pas comme ça, pas maintenant. Ce serait abusé, et elle ne veut pas qu'ils la détestent. Elle est devenue tellement indépendante qu'elle sait qu'elle craquerait et qu'elle retournerait vivre dans ce taudis. Elle ne sait même pas s'ils ont encore la-bas, elle se demande même s'ils n'ont pas été placés après son départ, elle n'a aucune nouvelles et elle s'en veut.
Elle se lève et respire un grand coup pour chasser le coup de cafard qui la menace et regarde s'il ne lui a pas envoyé de messages, non plus. Tout le monde finit par partir. C'est ce qu'elle se dit, peut-être qu'il a jeté l'ancre, peut-être qu'il est vraiment retourné avec sa femme. Tant pis pour elle, elle n'avait qu'à pas lui cracher à la figure qu'elle le détestait. Attrapant ses clés de studio, elle claque la porte et descend les escaliers quatre à quatre avant de s'enfoncer dans la rue et d'atteindre le bar. Elle salue les habitués accoudés au bar et salue ses collègues. Passant par le vestiaire, elle prend sa première pause clope de la soirée, et lorsqu'elle revient, elle le voit. Lui. Puis tout lui revient en mémoire, la rencontre à Dublin, les nuits passés ensemble, l'attachement, la révélation, le départ à Londres, son départ puis le sien. Le fait qu'elle cherche à le revoir alors que ce n'est pas la peine, parce qu'après tout, c'est devenue une vraie garce avec les hommes, alors il finira par souffrir comme elle, elle a souffert à cause de son père. Passant à travers les clients, elle évite soigneusement l'endroit où il est assis, mais de toutes façons, c'est dans son secteur, elle va bien être obligée de le servir. Elle a envie de s'enfoncer six pieds sous terre. Remarque, peut-être qu'il ne la remarquera pas. Ce serait tellement mieux. Après avoir servi les consommations des autres tables, elle se rapproche de sa table « Bonjour ! Qu'est ce que je vous sers ? » Faire semblant. Peut-être qu'il ne la reconnaîtra pas. Peut-être.
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(✰) message posté Mer 15 Avr 2015 - 21:39 par Invité
WHERE MY DEMONS HIDE
SWANN & DEELAN
when the days are cold, and the cards all fold, and the saints we see are all made of gold. when your dreams all fail, and the ones we hail are the worst of all, and the blood’s run stale. i wanna hide the truth, i wanna shelter you but with the beast inside, there’s nowhere we can hide. no matter what we breed we still are made of greed. this is my kingdom, come. when you feel my heat, look into my eyes : it’s where my demons hide. don’t get too close, it’s dark inside — imagine dragons.
Les journées se suivent et se ressemblent, un peu trop. C’est comme être enfermé dans un train-train quotidien qui t’étouffe. Parfois, tu t’en contentes ; parfois, tu as l’impression d’être sur le point d’exploser. Tu aimerais pouvoir éclater cette bulle dont tu es désormais prisonnier. C’est entendre des cris à l’intérieur de toi que tu n’es pas capable de pousser. Toute cette rage à l’intérieur, c’est épuisant. Il y a des jours comme ça où tu te demandes pourquoi. Pourquoi tu es revenu à Londres, pourquoi tu as tant voulu la revoir. Pourquoi tu es toujours aussi amoureux d’elle. Tu pourrais être en Irlande, à vivre une vie totalement différente. Ou peut-être même serais-tu parti sur les routes, sac à dos sur les épaules et lunettes de soleil sur le nez. Le rêve – ton rêve. Un rêve que tu aurais voulu pouvoir partager, que tu avais pensé pouvoir partager avec elle, Selena. Mais tu as fini par admettre que ça ne resterait jamais qu’un rêve d’enfant en quête d’aventures et que la vie était bien plus dure lorsqu’on devenait adulte et plein de responsabilités. Les responsabilités ; tu détestais ça à l’époque, c’était tout ce qui te rebutait et t’effrayait. Aujourd’hui, tu te retrouvais avec la tête enfoncée dedans et aucun moyen de leur échapper. Parce que tu as grandi, parce que tu as mûri. Et le temps du bonheur d’adolescent s’est fini lorsque ton premier amour a tourné les talons et t’a abandonné, là, seul, sur le pavé.
Assis à la table d’un café – pas le vôtre, un nouveau, un différent – tu laisses ton regard vagabonder sur la rue derrière la vitre et observes tous ces gens qui passent. Beaucoup se mettent à courir, peut-être déjà en retard au travail, une mère tire sa petite fille par la main pour l’empêcher de traîner les pieds. Il y a des hommes d’affaires, des adolescents. Il y a toute une vie, là dehors. Une vie dont tu ne sembles pas faire partie, à certains moments. Tout était mieux, finalement, en Irlande. Trop perdu dans tes pensées moroses, ce n’est que lorsqu’une voix chantante vient résonner à tes oreilles que tu daignes tourner la tête vers la serveuse. Et tu as juste le temps d’ouvrir la bouche en un parfait o bien rond que tu clignes des yeux. Comme si tu avais vu un fantôme – et c’est peut-être le cas finalement. Cette fille-là, juste à ta table. Tu la connais. Tu la connais même très bien. « Swann ? tu articules avec difficulté. C’est bien toi ? » Elle a changé, comme toi, mais tu la reconnais sans mal malgré le temps qui a passé. Tu es surpris de la voir ici, tu la pensais à Dublin. Mais il est vrai que tu n’as pas pris beaucoup de ses nouvelles depuis votre dernière conversation. Une conversation qui t’a marqué, qui résonne encore parfois en toi. Tu l’as blessée, tu l’as heurtée. Même si tu ne le voulais pas.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es revenue depuis longtemps ? demandes-tu après être sorti de ta torpeur. Je te croyais en Irlande. » Swann et toi avez vécu une brève histoire de cœur. Une histoire qui n’a jamais réussi à te guérir de Selena. Tu as pensé pouvoir tourner la page avec elle, démarrer quelque chose de nouveau. Mais tu t’es trompé. Et quand tu t’en es rendu compte, il était déjà trop tard – elle s’était attachée à toi. Trop attachée. Mais tu ne voulais pas lui mentir, tu ne voulais pas l’utiliser comme on utilise de vulgaires objets avant de les jeter. Tu n’étais pas prêt pour une nouvelle relation et ce n’était pas honnête de ta part de continuer de vivre avec elle alors que tu n’étais pas enclin à lui donner un peu de toi en retour. Tu l’appréciais plus comme une sœur, comme une amie. Pas comme une amante. Elle l’a compris d’elle-même, elle a été la plus mature et vous avez décidé qu’il valait mieux arrêter les frais. Mais depuis ça, il y avait presque eu comme un vide entre vous. Un écart. Et, trop honteux, tu n’avais pas pris la peine de véritablement le combler. Pourtant, aujourd’hui que tu la revois, tu te rends compte que sa présence t’a manqué. « Je suis content de te revoir, ça fait plaisir, tu souris avec chaleur, hésitant à te lever pour l’enlacer. Tu travailles ici alors ? Tu as un peu de temps pour prendre un café avec moi ? »
(✰) message posté Mar 21 Avr 2015 - 19:57 par Invité
Deelan ∞ Swann
I can't drown my demons, they learned how to swim
Elle déteste cette vie, elle aimerait que l'argent tombe du ciel et que les factures cessent. Pourtant, quand elle a de l'argent, elle est heureuse mais il s'en va aussi vite qu'il est arrivé. Elle travaille alors tout le temps, quand elle peut, elle pose aussi parfois. Tout ce qui est bon pour se faire de l'argent est bon à prendre, de toutes les façons, ce ne sera pas Aaron qui lui donnera de l'argent. Il est plus occupé à nourrir sa femme et sa gamine, rien que de penser à lui, lui donne envie de vomir. Il vient la voir que quand il a besoin de satisfaire ses besoins, et elle a beau refuser de le voir à chaque fois, il la fait craquer. Et tout les jours, elle se déteste pour cela, quand elle se réveille en pleine nuit et qu'elle ne le sent pas à côté d'elle, alors qu'il s'est endormi à ses côtés, elle a envie de le frapper. Elle pourrait partir encore, à Paris, ou à Barcelone. Mais non, elle veut rester à Londres, Londres est la ville qui l'a vu grandir. Lorsqu'il pousse la porte du bar, elle a envie de le faire virer, mais elle ne peut pas, elle a toujours mis un point d'honneur à ne pas mêler travail et vie privée. Même s'il n'est pas rare qu'elle se retrouve dans le lit d'un client. En toutes discrétions bien évidemment. Elle aime quand elle sait qu'elle n'est pas de repos, parce que dans des moments comme cela, elle ne pense pas, elle reste avec ce sourire dressé sur ses lèvres et cette ambiance dans le bar, te donne envie de te lever le matin. Sauf dans des journées comme cela, quand tu croises quelqu'un que tu ne veux pas voir. Deelan. Elle ne veut pas le servir, mais elle est obligée. Lorsqu'il me demande si c'est bien moi j'ai envie de le gifler « Il faut croire oui. » Ma voix est sèche, mauvaise. Je tapote du pied en attendant qu'il me dise ce qu'il veut commander. Mais il semble surpris, et cela lui fait du bien.
Elle se souvient le jour où elle l'a rencontré quand elle l'a vu débarqué au bar, et ce jeu qu'ils avaient mis en place en flirtant, puis les sentiments qui étaient venus se mêler à ce jeu, des sentiments que dans un sens. Puis cette rupture, qui lui a fait plus de mal qu'elle avait pensé, mais elle ne veut pas lui dire qu'il lui a fait de la peine, il le sait bien suffisamment. Il ne faut pas qu'elle soit rancunière, elle l'a bien trop été par le passé. « Je suis revenue depuis six mois environ. Je travaille ici comme tu peux le voir. » Elle sourit alors et lui montre le bloc qui lui sert à noter ses commandes. « Et non, je suis revenue quelques temps avant que tu sois parti, le temps de faire les démarches administratives. » Elle est devenue tellement indépendante que cela lui fait peur. Elle n'avait pas l'habitude de ne penser qu'à elle avant, c'était ses frères et sœurs, puis elle. Mais elle est devenue égoïste et il n'y a plus qu'elle qui compte, elle et son plaisir. Ca lui fait plaisir de la revoir, mais il aurait pu se manifester avant, pourquoi est-ce qu'il faut voir les gens pour daigner prendre de leurs nouvelles ? Elle ne comprendra jamais. « Oui, moi aussi, ça me fait plaisir. » Son cœur se serre un peu et elle secoue légèrement la tête avant de le laisser continuer. « Oui, comme je te l'ai dis, je travaille ici. Et euh, je ne sais pas. » Elle jette un coup d'oeil vers sa collègue pour savoir si elle peut prendre une pause. Elle lui fait signe qu'elle lui expliquera après, et elle s'installe, rangeant son bloc dans la poche arrière de son jean, puis elle tire la chaise en face du jeune homme et s'installe en face de lui, mordillant sa lèvre, elle est stressée et elle déteste cela. « Alors, quoi de neuf ? Tu as réussi à la récupérer ? » Elle sait que s'il est parti, s'il l'a laissé c'est à cause d'une fille, alors autant mettre les cartes sur table tout de suite. Elle a envie de lui faire un câlin, mais c'est indécent, elle ne peut pas décemment faire cela sur son lieu de travail. Peut-être plus tard. « Enfin, si tu ne veux pas en parler, je ne te force pas hein ! Café ? » Elle se lève alors prête à aller préparer leurs consommations.
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(✰) message posté Mer 22 Avr 2015 - 10:20 par Invité
WHERE MY DEMONS HIDE
SWANN & DEELAN
when the days are cold, and the cards all fold, and the saints we see are all made of gold. when your dreams all fail, and the ones we hail are the worst of all, and the blood’s run stale. i wanna hide the truth, i wanna shelter you but with the beast inside, there’s nowhere we can hide. no matter what we breed we still are made of greed. this is my kingdom, come. when you feel my heat, look into my eyes : it’s where my demons hide. don’t get too close, it’s dark inside — imagine dragons.
Tu te sens mal et tu te sens heureux à la fois. C’est étrange. Parce que revoir Swann de manière aussi imprévisible a le don de te déstabiliser. Tu ne sais pas vraiment où te mettre, en réalité. Tu as honte de lui avoir fait du mal alors qu’elle n’avait été que douceur et générosité avec toi. Tu aurais pu être heureux avec elle, s’il n’y avait pas eu Selena. Selena, Selena, toujours elle. C’était ce foutu amour qui te brûlait le cœur qui t’avait empêché de construire quoi que ce soit avec la jolie blonde. Tu aurais voulu, mais tu n’as pas pu. Parce que tout ton être appartenait à une autre. Et même si tu ne sais pas si ton retour à Londres va tout arranger entre vous, tu gardes au moins l’espoir d’avoir une seconde chance. Tu gardes au moins l’espoir que ta vie se remettra en ordre. « Oh, d’accord, tu lâches un peu bêtement avant de jeter un coup d’œil alentour. Et ça se passe bien ? Ils sont sympas avec toi, ici ? » Tu la sens un peu sur la défensive, prête à te mordre. Et tu ne peux l’en blâmer après tout ce que tu lui as fait. Tu tentes un sourire un peu maladroit, en priant pour qu’elle se rappelle de tous les bons moments que vous avez partagés. Ça avait été si simple d’être avec elle avant que tout ne devienne finalement compliqué. À cause de toi. À cause de ce passé qui te collait à la peau, à cause de tous ces souvenirs qui pourtant te brisaient un peu plus le cœur à chaque fois. Tu en avais tellement voulu à Selena de te gâcher ta chance d’être heureux à nouveau – alors qu’elle était si loin, alors qu’elle n’en savait rien, alors qu’elle n’était pas même responsable. Et le destin avait toujours un drôle de tour pour toi – voilà que tu retrouvais Swann.
Cette rencontre te rappelle la première fois où tu l’as vue. C’était dans un bar, un peu comme celui-ci. À croire que tu es destiné à voir se répéter certains événements de ta vie. Certaines erreurs aussi. « Je ne sais pas trop, tu réponds d’un air embêté avant de venir te gratter la nuque. Je l’ai revue, oui. Récupérée, je suppose que c’est une autre histoire. » Une histoire bien différente, en vérité. Car tu ne sais pas vraiment où tu en es avec elle, où elle en est avec toi. Oui, vous vous êtes parlé. Vous avez passé des heures à discuter, à rattraper le temps perdu et à vous décharger de toute cette peine, cette douleur qui vous rongeait. Mais est-ce suffisant ? Est-ce que ça suffira pour que vous recommenciez une nouvelle fois ? « Oui, je vais prendre un cappuccino, merci. » La vérité, c’est que tu es perdu. Tu as du mal à savoir quoi faire désormais. Avant, tout te paraissait simple avec Selena. Tout était naturel, inné. Comme si tu avais attendu une telle relation toute ta vie durant sans jamais oser l’imaginer. Et puis elle était arrivée et ta vie avait changé. Tu avais changé. Jusqu’à ce que la bulle de bonheur t’éclate en plein visage et que la chute te laisse amoché sur le pavé. Quelque part, Swann avait été celle qui a pansé tes plaies. Elle a rafistolé maladroitement ton cœur meurtri sans rien attendre en retour. Et à ton tour, tu avais été celui qui laissait. Qui abandonnait. Baissant les yeux sur tes doigts emmêlés, tu te mordilles la lèvre inférieure. « Je suis désolé, lâches-tu maladroitement. Je suis désolé de t’avoir blessée, je ne le voulais pas. Tu ne méritais pas ça. » Non, elle méritait bien plus. Bien mieux que toi.
« Elle… elle a… Elle n’a pas gardé le bébé, tu finis par lâcher après un silence, la voix blanche, alors que Swann allait sûrement retourner au bar chercher ta commande. Elle n’a pas gardé le bébé. » C’est la première fois que tu le dis à voix haute, de toi-même. Bien sûr, cette vérité s’était ancrée en toi comme une épine dans ta chair mais tu n’avais encore jamais été capable de le formuler véritablement. Tu n’osais pas. Parce que mettre des mots sur cette réalité était comme la rendre encore plus palpable, plus concrète. Comme si la passer sous silence signifiait que ça ne pouvait être qu’un cauchemar. Qu’un mauvais rêve. Mais voilà que c’est sorti désormais, comme tu vomis ton petit-déjeuner. C’est sorti comme une douleur qui pourrissait au fond de ton estomac depuis trop longtemps déjà. Tu ne sais même pas si tu avais parlé du bébé à Swann – peut-être. Tu ne te rappelles pas. Tout ce à quoi tu peux penser c’est ce vide dans son ventre qui était autrefois comblé. C’est comme marqué en lettres néons qui t’aveuglent. C’est douloureux. Tu avales ta salive, la gorge serrée. Les mots tournent dans ta tête. Tu ne savais pas à qui parler. Peut-être Swann n’est-elle pas la bonne personne, peut-être même n’a-t-elle pas envie de t’écouter. Mais tu ne savais pas à qui parler. Et elle est là, juste devant toi. Un peu comme une main tendue alors que tu te noies.
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