(✰) message posté Mar 7 Avr 2015 - 19:09 par Invité
What are friends for ?
ft. Casey
« It's been a long day without you my friend... And I'll tell you all about it when I see you again. »
Mes pieds nus sur la bâche émettaient un son étrange, mais j’avais toujours aimé ça alors je ne me pressais pas. Tranquillement je posais ma bière sur le bureau avant de me diriger vers mon ordinateur pour mettre un peu de musique. Quelque chose d’assez mélancolique, il m’arrivait d’avoir besoin de ce genre de moments. Ces moments pour se souvenir de choses moins enjouées que ce que je projetais constamment. Sourire était épuisant parfois. Comme maintenir un tableau trop lourd faisant semblant qu’il était tranquillement clouté au mur. Je m’attachais les cheveux avec un vieil élastique et contemplais la grande toile blanche par terre ainsi que les divers pots de peintures que j’avais sortis quelques minutes plus tôt avant de me mettre à quatre pattes.
Le sol était frais, la bâche aussi. Mes genoux nus car j’étais en short je pouvais ressentir la fraicheur du carrelage, mais je m’en fichais. J’allais être en mouvement et avoir chaud d’ici peu. Puis j’étais mieux pour travailler en short. Au moins ça me faisait moins de fringues à décaper. Car peindre me faisait toujours travailler très salement. Je commençais par faire du violet, foncé, encore plus, presque noir en fin de compte. Puis, j’attrapais un pinceau et le trempais dedans avant de rester la main tendue devant la toile le pinceau imbibé de mon violet morose. Malgré moi, une goute tomba sur la toile. Un soupir, et je me lançais pour continuer à peindre autour de la toile. Rapidement, je créais un bleu dans des tons aussi foncés. Puis du gris, et du vert, et tout un tas d’autres couleurs. J’entendais seulement la musique, et ne voyait que les couleurs. Mon cerveau et mon bras étaient à présent engagés dans une valse comprise seulement par eux. Et je laissais faire. Cela me faisait du bien, un bien fou. C’était mon exutoire, mon exorcisation.
Deux heures plus tard, je me relevais pratiquement aussi peinte que ma toile. Mes genoux étaient gris, mes mains et mes avants bras partiellement peints et j’étais presque sure d'en avoir aussi dans les cheveux. M’éloignant de mon travail je terminais ma bière en grimaçant parce qu’elle était tiède. Vu d’ici, ce que je pensais être une femme se révéla être ma mère. Un long moment, je la regardais totalement vide et vidée. Il ne m’arrive que rarement de penser à elle. Celle qui nous a abandonné il y a plus d’une décennie à présent. Parce que nous étions trop, trop tout. Et pas assez ce qu’elle voulait. Je savais bien que ça avait changé à l’arrivée de Jules et moi. Les filles n’avaient jamais osé l’exprimer vraiment. Mais je savais, nous savions tous. Nous avons marqué un tournant dans sa vie Jules et moi. Et elle n’avait plus jamais été la même. A cause de nous. Je ne culpabilisais pas. Car comment un enfant qui n’a pas demandé à naitre pourrait culpabiliser. Je lui en voulais toutefois. De nous avoir abandonné ainsi. De s’en être allé sans égards pour nous. Je me souvins du jour où on l’avait retrouvée morte dans la salle de bain et fermait les yeux face à ce souvenir douloureux.
Mon père était entré dans la salle de bain, et Jules – curieux – avait été voir en l’entendant crier. Quelques secondes plus tard, ne voyant pas mon jumeau revenir, j’avais suivis ses pas et était arrivée dans la salle de bain où mon père hurlait à mon frère d’appeler les secours. Mais Jules ne bougeait pas. Celui qui m’avait jusqu’alors toujours protégé était tétanisé. J’avais bougé. En pleurant, j’avais été appeler les secours décrivant tant bien que mal la situation du haut de mes treize années. Et nos vies étaient devenus catastrophiques par la suite. Secouant la tête je tentais de me soustraire à ces souvenirs, et au moment où j’ouvrais les yeux je surpris une souris à courir sur ma bâche ses pattes dégoutantes émettant un bruit étrange. Aussitôt je grimpais sur mon bureau hurlant à m’en briser les cordes vocales. Je détestais les souris, les rats, les serpents. J’avais beau être un garçon manqué sur pas mal de choses, mais les bêtes c’était juste dégoutant. Enfin, sauf quand elles étaient mortes et que Curtis s’amusait à effrayer Savannah avec. Mais ce n’était définitivement pas le cas là. Pensant à mes frères je sortais mon portable de ma poche bien décidée à téléphoner à quelqu’un avant de descendre de mon bureau. Consultant l’heure je grimaçais. Ni l’un ni l’autre ne serait debout à une heure pareille un dimanche. Puis, j’avais besoin de quelqu’un qui pourrait être ici rapidement.
Faisant défiler à toute allure mes contacts je souris de soulagement en voyant s’afficher le prénom de Casey dans mes appels récents. Ah bon sang. Casey. Il habite juste à côté, et viendra me sauver. Il ne me laisserait jamais dans la galère. Puis il avait une paire de double de mes clés. Rapidement, je composais son numéro observant le sol en restant sur le qui-vive. « Allez, décroches, décroches, décroches… Pitié, ne sois pas avec une fille en train de faire des trucs pas catholiques… » je me serinais priant pour que ce ne soit pas le cas. Je n’étais pas sortie la veille, mais cela ne m’étonnerait pas que ce soit le cas pour lui. Il aimait autant faire la fête que moi, et je n’étais pas sortie juste parce que j’étais trop fatiguée de ma journée de travail pour me décider où aller. Et je m’étais endormie comme une personne âgée dans mon canapé aussi… Finalement, après ce qui me semblait être une éternité, et qui n’était en vérité que trois secondes, Casey décrocha et je lui sautais dessus en lui déclarant d’une voix légèrement alarmiste « Casey pitié viens me sauver, il y a une bête chez moi je suis sur mon bureau et je peux pas descendre… » prononçant cette phrase je me rendis compte qu’il se foutrait obligatoirement de moi. C’était totalement ridicule et irrationnel. Mais les peurs sont ainsi, ridicules et irrationnelles. Puis mince, si on peut plus appeler ses amis quand on est dans la misère !
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(✰) message posté Ven 17 Avr 2015 - 23:51 par Invité
What are friends for ?
Poppy & Casey.
Je ne sais pas depuis combien de temps je tourne dans mon lit, mais ça doit bien faire plus d'une heure, peut-être même deux, je ne sais pas réellement. Et ça m'énerve parce que je ne vais pas me lever si tôt un dimanche. Non, je ne peux pas. C'est tout bonnement impossible, je m'y refuse. Un dimanche, c'est fait pour se prélasser au lit jusqu'à pas d'heure et ne rien faire de la journée. Ça, c'est un vrai dimanche. Là, il est hyper tôt, j'ose même pas regarder l'heure d'ailleurs. Je ne devrais même pas déjà être réveillé, je suis rentré assez tard hier soir. Ou plutôt cette nuit. Je ne me souviens plus de l'heure exact, mais la nuit était tombée et les rues étaient désertes, à quelques passants près. Alors j'imagine qu'il n'était pas bien tôt. Je n'ai pas la notion du temps lorsque je sors. Je n'y pense pas, je suis bien trop occupé généralement. Je lâche un long soupir qui peut certainement s'entendre dans tout mon appartement, et je me retourne pour la énième fois. Le sommeil n'est jamais au rendez-vous quand on a le plus besoin de dormir. C'est comme tout de toute façon. Dès qu'on a besoin de quelque chose à un moment précis, ça n'arrive jamais. Mais quand on en a pas besoin, alors là, ça y va. La vie est parfois mal faites tout de même. Je devrais arrêter de me plaindre par moment. Mais c'est parce que je n'ai pas eu mes 8h de sommeil quotidiennes. Je suis complètement déréglé maintenant.
Je finis par me lever parce que de toute façon, je ne vais pas réussir à fermer l’œil de nouveau. J'enfile un jogging et un t-shirt avant de me traîner jusqu'à la cuisine. J'ai une faim de loup, comme tous les matins. Je me fais chauffer de l'eau pour mon thé et je sors un peu tout ce que j'ai pour le petit-déjeuner. C'est le repas que je préfère parce que... Parce que je ne sais pas. On peut manger un peu tout ce qu'on veut. De sucré ou du salé et c'est ce qui me plaît, je pense, dans ce repas. J'ai l'impression que je vais recevoir toute ma famille pour petit-déjeuner alors que non. Je vais le passer seul. Quel tristesse. Ou non. Je suis bien très bien seul en vérité. Je suis quelqu'un d'un peu solitaire mais j'aime beaucoup la compagnie. Oui je suis un garçon très logique, mais ne cherchez pas à comprendre, ça vaut mieux pour vous. Vous y serez encore là demain, et je n'ai pas envie que vous passiez votre journée sur la logicité de ma personne. Je verse l'eau chaude dans une tasse et je mets le sachet de thé dedans. Et en attendant que ça infuse suffisamment, je me prépare quelques tartines avec du beurre et de la confiture. Je n'oublie pas un petit bol de céréales et pour accompagner le tout, je prends un fruit. Et je vous jure qu'après tout ça, je n'ai plus faim. Et ça me tient jusqu'au repas du midi. Ça a plutôt intérêt d'ailleurs parce que s'il faut que je me prenne quelque chose à 10h, je ne comprendrai plus mon estomac. Et pendant que j'engloutie tout ça, je tcheck un peu les messages sur mon téléphone. Mes mails surtout, auxquels je ne répondrai que demain parce que c'est dimanche, et que je ne travaille pas aujourd'hui. Mais juste pour voir à quoi je dois m'attendre pour la journée de demain. Puis essayer de m'organiser. Même si moi et l'organisation, ça fait bien 10, voir plus. Je ne suis pas un génie de l'organisation, loin de là. Je verrouille mon téléphone quand mon repas est presque terminé. Je finis de boire les quelques gorgées de thé qu'il me reste avant de ranger le tout pour aller à la douche.
Je me précipite en dehors de la douche en entendant mon téléphone sonner. Je manque de me casser la gueule puisque je n'ai pas eu le temps de m'essuyer avant d'en sortir. Ni même de couper l'eau, c'est pour dire. Mais on ne sait jamais, ça peut être important. Je m'essuie rapidement les mains en jetant un coup d’œil à mon téléphone. Poppy ? Pourquoi elle m'appelle aussi tôt un dimanche ? Des milliers de scénarios me passent en tête et je finis par rapidement décrocher avant que je ne manque l'appel. J'imagine que c'est important. Ou alors, c'est juste pour m'embêter et me réveiller, parce qu'elle doit penser que je dors à l'heure qu'il est. Je n'ai pas le temps qu'elle m'agresse déjà à l'autre bout de fil. « Casey pitié viens me sauver, il y a une bête chez moi je suis sur mon bureau et je peux pas descendre… » Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire en entendant ses mots. Ce n'est pas si important que ça finalement. Mais elle a l'air vraiment paniqué tout de même. « Le genre de bête toute petite qui ne ferait pas de mal à une mouche, c'est ça ? » Je me moque un peu, mais c'est dans ma nature. Et, je suis désolé, mais là, c'est beaucoup trop tentant. Elle me donne une occasion en or de me moquer gentiment d'elle, alors je ne vais pas la laisser passer. « La bestiole peut attendre que je finisse ma douche ou non ? » Je finis par couper l'eau parce que ça va finir par me coûter la peau des fesses si je ne m'en sers même pas. Et je prends la serviette pour me couvrir un peu et ne pas attraper froid. Ce serait vraiment embêtant de l'être maintenant, sachant que je ne le suis que très rarement, voir pas du tout. Je ne dois pas attirer les microbes et ce n'est peut-être pas plus mal. Même si l'idée de rester dans mon lit toute une journée me plaît beaucoup, je préfère nettement me tuer à la tâche à mon boulot.
« Tu ne bouges pas, j'arrive dans quelques minutes. » Je dis avant de rapidement raccrocher. Je ne vais pas la laisser comme ça, alors qu'elle a l'air totalement paniquée. Je ne suis pas un connard sans cœur non plus. Je suis là pour mes amis quand ils ont besoin de moi. Je réponds toujours présent de toute façon, quitte à les faire passer avec moi-même. Ils sont très importants pour moi, même si je le leur dis que très rarement, voir pas du tout. Je ne dévoile pas mes sentiments. Amicaux ou familiaux d'ailleurs. Je ne sais pas réellement ce qui me bloque ou même de qui je tiens, mais je suis très pudique à ce niveau-là. C'est peut-être une bonne chose dans un sens, et une mauvaise dans un autre. Je pense surtout que ça a un bon comme un mauvais coté. Mais passons, je m'habille avec les vêtements que j'ai préparé après m'être entièrement séché, et je sors de la salle de bain, de chez moi même, pour me rendre chez mon amie qui habite juste à coté. Une chance pour elle quand même. Je rentre directement chez elle parce que je ne pense pas qu'elle va descendre de son bureau pour venir m'ouvrir si je sonne ou frappe. Et c'est ouvert. Alors je rentre en prenant soin de fermer derrière moi. Si j'ai bien compris, elle m'a dit qu'il y avait un rat, ou une souris chez elle au téléphone. Alors, c'est peut-être mieux qu'il n'en sorte pour l'instant, histoire d'être sûr qu'on puisse l'avoir. Je m'engouffre dans l'appartement pour la rejoindre dans sa salle de travail. Et elle était effectivement là, debout sur son bureau, apeuré. Je me retiens de rire mais je vous jure que la scène est très drôle à voir. « C'est quoi que tu voulais peindre ? La toile ou toi ? » Elle est couverte de peinture. Mais ce n'est pas pour me moquer que je dis ça. Mais plus pour la détendre et peut-être la faire rire. Même si ma méthode n'est peut-être pas la meilleure. « Bon, elle est où cette petite bêbête ? » Ce n'est une bestiole de ce genre qui va me faire peur. Il en faut beaucoup plus. Je ne sais même pas si quelque chose me fait peur. Je veux dire un animal, petite ou grande. Ça ne m'est encore jamais arrivé jusque là. Il faut une première fois à toi après tout.
« It's been a long day without you my friend... And I'll tell you all about it when I see you again. »
Cela ne manqua pas bien sûr. Immédiatement je visualisais sa frimousse angélique avec un immense sourire sur le visage. Le salopard, on verra lorsqu’il sera pris d’une crise de panique un jour. Je fis la moue, me demandant ce qui pourrait effrayer Casey. Tiens, un bon sujet sur lequel réfléchir, histoire que je puisse devenir son héroïne un jour et me moquer à mon tour. Je secouais la tête en me re-concentrant sur le sol histoire de guetter l’horrible monstre se baladant au sein de ma chaleureuse demeure en toute impunité. Vivement que Casey vienne lui régler son compte, tiens. Je me mordis légèrement la lèvre lorsqu’il me parla de sa douche et m’en voulu un quart de seconde de l’avoir affolé alors qu’il se lavait. « Oui, tant qu’elle n’escalade pas le bureau ça devrait aller. » je lui répondais jouant la femme forte mais craignant que cette maudite bête aie les capacités physique d’escalader mon bureau.
Rapidement il raccrocha en m’intimant de ne pas bouger. Un instant, je fixais mon téléphone désabusée « Sérieusement… si je pouvais bouger je n’aurais pas téléphoné Caz’ » répondis-je dans le vide, scrutant les alentours avec attention, hurlant de nouveau en apercevant quelque chose bouger près de la bouche d’aération. Bon sang, j’allais insulter le concierge et le propriétaire. Au prix des loyers ils se permettent d’avoir des bêtes pareilles dans les alentours. Non mais sérieusement, ils vont dératiser tout l’immeuble s’il le faut mais plus jamais. C’est horrible, horrible, horrible.
Au bout d’un moment qui me sembla interminable en dépit de ma crise de rage mentale contre les personnes en charge de l’immeuble, j’entendis la porte de l’appartement s’ouvrir puis se refermer. « Dis-moi que c’est toi et pas un cambrioleur, il manquerait plus que ça ! » m’exclamais-je tentant de faire un peu d’humour histoire d’avoir un minimum de dignité tout de même. Parce que oui, d’ici quelques secondes il allait me contempler debout sur mon bureau, pleine de peinture et habillée de mon short le plus déchiré possible. Bref, pas l’image de jeune fille respectable que je m’évertuais à donner depuis quelques années déjà.
Cela ne manque pas, il arrive et dès lors que nos regards se croisent je ne peux m’empêcher d’afficher une moue boudeuse. Même si il fait des efforts, je voyais immédiatement dans ses yeux cet éclat de malice exprimant parfaitement le fait qu’il était en train de se marrer intérieurement. Je ne dis rien cependant, bien trop dépendante de son intervention pour pouvoir continuer ma journée, flippée certes, mais capable de me mouvoir un peu plus… librement dirons-nous. A moins que je n’aille immédiatement acheter des pièges à rats. Sa remarque me surprends car je m’attendais pas à ce qu’il débute sur ça. Je souris faiblement et souris « J’ai toujours rêvé de tester le body-painting, c’est sexy il parait ! » je lui répondais en tentant de me détendre, mais observant toute la pièce malgré tout, pas rassurée du tout. Enfin, il posa la question fatidique et je consentis à m’assoir sur mon bureau plutôt que de rester debout passant pour une totale aliénée. « Je crois qu’elle est vers la bouche d’aération à gauche, là. C’est totalement… dégoutant. Pourtant dieu sait que j’ai vu des trucs pas beaux, mais là… » je frissonnais et désignais le coin où je l’avais vue pour la dernière fois tout en fixant mon regard sur mon héros du jour.