Un soir comme les autres ? Peut-être pas tant que ça finalement. Un jour comme les autres, pour moi c’était devenu une embrouille, sans issue, avec Aaron. Mais aujourd’hui, il n’y avait rien eu. Ni aujourd’hui, ni hier, ni avant-hier. Et ça me faisait peur, un peu. J’avais une impression, bizarre, indescriptible. C’était encore pire qu’avant, presque. En tout cas, c’était l’impression que j’avais. Et pourtant, que demander de mieux ? J’avais fait des efforts pour ne plus m’inquiéter pour rien, il en avait fait en me prévenant lorsqu’il rentrerait tard, sans me dire où il allait, mais il avait raison : Je n’avais aucun droit de m’immiscer dans sa vie, et s’il voulait m’en parler, il me le dirait. Je prenais sur moi pour ne pas taper une crise, et ça marchait. Nous n’étions pas encore comme avant, c’est vrai. Nous ne serions plus jamais comme avant dans tous les cas. Impossible de retrouver notre complicité d’antan, il y aurait toujours une petite gêne, c’est sur. Mais on commençait à se rapprocher, nous remangions ensembles le soir, quoique un peu en décalé lorsqu’il rentrait plus tard ou que moi-même je devais partir plus tôt, ou que je rentrais plus tard. Et pourtant, j’avais l’impression que c’était encore plus bizarre entre nous. Comme une nouvelle gêne de se rapprocher de nouveau, après ces longs mois à s’engueuler nuit et jour. Comme si d’un coté, nous n’arrivions pas à nous pardonner, et qu’on se retenait de parler, de peur d’engendrer une nouvelle embrouille.
Ce soir, Ron m’avait proposé d’aller manger une pizza à la pizzeria de Shoreditch, cette pizzeria, où nous avions l’habitude d’aller de temps en temps tous les deux, se faire un petit repas, juste amical, se raconter les potins du moment, les nouveautés, comment se passent les cours de Ron, comment avancent les recherches de ma sœur, les petits monstres que je garde… J’avais acceptée bien entendu ! Les pizzas du restaurant me manquaient, et me retrouver avec lui à parler de tout et de rien me manquait aussi, je ne pouvais pas le nier. J’avais décidée de faire un minimum d’effort sur ma tenue, sortant de mon armoire une tenue que je n’avais pas mise depuis la fac : jupe en tube noire et blanche aux motifs aztèques et un chemisier blanc. Ma veste en cuire noire et mes petites chaussures fermées à talon noire. Quant à mes cheveux, je les avais laissés lâchés et bouclés comme ils l’étaient au naturel. Noir léger autours des yeux, mascara et phare à paupière chair. J’étais prête en une dizaine de minutes, et Aaron n’eut pas à m’attendre bien longtemps « On y va ? » dis-je en souriant à mon colocataire alors que je sortais à peine de ma chambre.
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(✰) message posté Lun 2 Mar 2015 - 22:16 par Invité
Ronfia
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Icroyable, mais vrai, ça s'était plutôt calmé à l'appartement. Je ne m'étais pas embrouillé une seule fois avec Sofia depuis quelques jours. C'était du jamais vu. Je ne me rappelai même plus la dernière fois que les choses allaient aussi bien entre nous. J'avais repensé à notre conversation, du fait qu'elle s'inquiète pour moi et j'avais commencé à l'a prévenir de mes absences en soirées. Après, je n'entrais pas dans les détails en lui disant ce que je faisais. Je ne le voulais pas vraiment. Je savais qu'elle n'aimait toujours pas me savoir au bar. Je lui envoyais un texto avant de partir, comme cela, elle savait quand je rentrais. Je m'étais aperçu qu'elle faisait des efforts aussi de son côté. Elle angoissait beaucoup moins qu'avant. Elle ne cherchait plus à toujours me poser des questions. Elle ne me demandait pas où j'allais, ce que je faisais et avec qui j'étais. Elle ne se mêlait plus de ma vie. On recommençait à redevenir proches, plus ou moins. Certains soirs, on mangeait ensemble, sans même se prendre la tête. Je mentirais si je prétendais que cela ne m'avait pas manqué. Juste d'être avec elle. Sans crise. Bien sûr, il y a certaines choses qui n'avaient pas changés. J'avais beau faire comme si de rien n'était, je sentais toujours une tension entre nous. Je ne savais pas si c'était juste moi. Il y a des fois où j'évitais son regard. Cela ne me ressemblait pas, pourtant. J'essayais d'oublié ce détail en me concentrant sur le fait qu'on ne s'engueulait plus comme avant et qu'on s'en portait mieux tous les deux. Mais combien de temps cela allait durer ? Je ne le savais pas. Et honnêtement, je préférais ne pas le savoir.
Cela faisait longtemps, voir un siècle, qu'on n'avait pas fait un truc ensemble Sofia et moi. Je ne parlais pas d'écouter un film devant la télé. Quoique ça serait bien aussi. En fait, j'avais envie de sortir quelque part. Je me rappelai qu'avant, nous avions l'habitude d'aller à la pizzeria de Shoreditch. Cela pouvait sembler banal, mais on passait toujours un bon moment ensemble. Ce genre de soirée me manquais et c'était pourquoi je lui avais donc proposé qu'on y aille ce soir et elle avait accepté sans hésiter. J'espérais que la soirée se passe bien. Je ne m'étais pas cassé la tête sur ma tenue et j'avais pris les premiers trucs qui me sont tombés sous la main -ou presque- ; une chemise à carreaux, un jean brut et un blouson noir. J'étais le premier prêt et j'attendais ma colocataire dans le salon. Quelques minutes plus tard, je me levais en entendant la porte de sa chambre s'ouvrir. « On y va ? » Je remarquais sa tenue. De la façon qu'elle était habillée me rappelai le temps où elle était mon élève et à quel point j'avais apprécié l'avoir dans ma classe. Et la petite veste de cuir lui donnait un certain style. J'aimais bien. Je gardais cette petite réflexion pour moi, ne voyant pas l'utilité de lui en faire part. « Oui, allons-y ! On devrait pouvoir se trouver une table. » ai-je répondu en lui retournant son sourire. En effet, la pizzeria était assez fréquentée. Surtout que nous étions un samedi soir. J'espérais qu'il n'y aille pas trop de monde. Il n'était pas si tard, donc on aurait peut-être de la chance. On quitta l'appartement. Je laissai Sofia passer la porte la première et je refermais la porte avant de fermer à clef derrière nous.
Étant donné que la pizzeria se trouvait à quelques rues de l'appart, nous n'avions pas besoin de prendre le bus pour s'y rende. Les mains dans mes poches, je marchais aux côtés de ma meilleure amie. Je me tournais la tête de temps en temps pour la regarder. J'avoue que j'avais encore du mal à croire que je n'étais pas en train de m'imaginer tout ça. Parce que depuis des semaines, on s'embrouillait pour tout et rien. Et là, on marchait tranquillement pour aller manger une pizza. Rien de plus normal ? Pas tout à fait. Je ne savais pas comment expliquer ça, mais ce n'était pas normal. Rien ne l'était entre nous depuis des mois. Plus je l'observais, plus j'avais l'impression que quelque chose la préoccupait. « So', tu vas bien ? Ça fait quelques minutes qu'on marche et tu n'as rien dit. » dis-je en fronçant légèrement les soucils. Peut-être que c'était juste moi qui me faisais des idées. Il manquait plus je devienne parano. M'enfin, je devais m'assurer que ça allait, car je sentais que cela allait me trotter dans la tête toute la soirée si je ne lui demandais pas maintenant.
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(✰) message posté Sam 7 Mar 2015 - 20:21 par Invité
Il était debout devant moi. Je lui souris, il me sourit, il me répond « Oui, allons-y ! On devrait pouvoir se trouver une table. » J’acquiesce en silence. J’n’avais tout de même pas besoin de parler à chaque secondes quand même, je devais déjà être assez chiante à parler sans arrêt… On finit pas quitter l’appartement. Ron, en bon gentleman me laissa passer en première. Ca faisait bien longtemps qu’on n’était pas sortis comme ça. J’attendis Ron tandis qu’il refermait la porte à clef derrière nous. Nous marchions en direction de la fameuse pizzeria, lui les mains dans les poches, moi les bras croisés sous ma poitrine. En silence. C’était trop silencieux, beaucoup trop, je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas les blancs entre nous, alors que nous nous étions entre autre rapprochés comme avant. Je voyais Ron se retourner vers moi quelques fois, me lancer des regards intrigués, comme s’il se posait des questions. Ou alors peut-être que j’avais quelque chose sur le visage ? Mon maquillage qui avait coulé ? Argh, je n’avais tellement pas l’habitude de me maquiller que maintenant je stressais pour un rien. Dès qu’on arrivera à la pizzeria, j’irais aux toilettes, histoire de… « So', tu vas bien ? Ça fait quelques minutes qu'on marche et tu n'as rien dit. » il me coupa de mes pensées. Ah, peut-être que je n’aurais pas besoin d’aller aux toilettes finalement. Je le regarde en fronçant les sourcils, ralentissant la cadence de la marche. Si j’allais bien ? « Oui… » enfin, je suppose… « Oui ça va. » Je ne parlais pas. Pourquoi je ne parlais pas ? Et pourtant, je m’interrogeais sur le silence qui régnait entre nous. Et je n’ai rien fait pour y remédier. Je suis vraiment irrécupérable, oui, irrécupérable. Il n’y avait pas pire que moi. C’est sur. Me rattraper. Comment me rattraper. « Ah oui, nan mais c’est parce qu’aujourd’hui il s’est passé beaucoup de truc auquel j’ai repensée puis voilà, j’ai pas pensée à parler… » on aurait dit une gamine de 15 ans qui parlait et qui tentait d’expliquer à ses parents la raison d’une conneries qu’elle venait de faire. Une raison inventée à la dernière minute, je précise. J’avais l’air d’unes de ces gamines là… Oui, j’étais irrécupérable. « Et toi, ça va ? Tu n’as pas beaucoup parlé non plus… » bon, Ron n’étais pas du genre locasse, mais bon, je parlais maintenant, et on ne pouvait pas m’en empêcher. Beaucoup de questions me venaient à l’esprit : comment ça se faisait qu’on avait cessé de s’engueuler comme ça, tout à coup ? Pourquoi la pizzeria ? Pourquoi ne pas manger à la maison ? Pourquoi se demandait-il si j’allais bien ? Pourquoi venais-je de lui mentir… ? C’était pour ne pas avoir à lui expliquer… Non, ça ce n’était pas une question. Je lui avais menti, et je n’avais aucune idée du pourquoi. C’était idiot, comme d’habitude. Moi pas pensé à parler ! Ron me connaissait par cœur, c’était vraiment idiot d’avoir dit ça. Moi qui parle tout le temps, qui ne fait que ça, qui ne dis que des conneries. Quand je n’parlais pas, quand je n’riais pas, c’était qu’il y avait quelque chose, et ça, il le savait pertinemment. Voilà pourquoi il m’avait posé cette question. Et comme une idiote je lui avais menti. Manquait plus qu’à espérer qu’il me croit et qu’après tout ce temps, il ne se souvienne plus très bien comment j’étais lorsqu’il y avait quelque chose qui n’allait pas…
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(✰) message posté Sam 14 Mar 2015 - 20:42 par Invité
Ronfia
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On marchait depuis plusieurs minutes en direction de la pizzeria. Aucun de nous n'avait dit quoi que ce soit depuis que nous avions quitté l'appartement. Le silence qui planait commençait à devenir très lourd. J'avais l'impression que quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas normal pour Sofia d'être aussi silencieux. Elle avait toujours un truc à dire. Parfois, je devais lui demander de se taire, tellement qu'elle pouvait être bavarde. Même si au fond, cela ne me dérangeait pas. Ce n'était pas vraiment dans mes habitudes de parler pour ne rien dire. Faut dire qu'elle parlait suffisamment pour deux. Avant, il n'y avait pas cette tension entre nous et on n'avait jamais ce genre de silence. « Oui... Oui ça va. » fut tout ce qu'elle me répondit. Je fronçais les sourcils, ralentissant à mon tour la cadence de mes pas pour ne pas la distancer. Je n'arrivais pas à la croire. Ça sonnait faux. Juste quand je viens pour répliquer un truc, elle ajoute: « Ah oui, nan mais c'est parce qu'aujourd'hui il s'est passé beaucoup de truc auquel j'ai repensée puis voilà, j'ai pas pensée à parler... » À nouveau, je fronçais les sourcils. Quels trucs ? Qu'est-ce qu'elle me cachait ? Ce n'était peut-être pas comme avant entre nous, mais elle savait bien qu'elle pouvait tout me dire. Merde, les choses allaient bien entre nous. Comme jamais cela ne l'avait été avant, alors pourquoi elle ne me disait rien ? Et là, comble de moi-même, je commençais à m'imaginer tout pleins de trucs. Des trucs pas cools, comme par exemple ; est-ce que quelqu'un lui avait fait du mal ou blesser ? Ou alors, est-ce qu'elle avait rencontré un nouveau mec ? Va savoir pourquoi, mes mains ont commencer à se serrer à cette idée. Heureusement qu'elles se trouvaient toujours dans les poches de ma veste, car Sofia l'aurait sans doute remarque. Quoique je sentais que les traits de mon visage pourraient me trahir. Encore une chance, il faisait nuit, donc il y avait pas moyen qu'elle le remarque. Mais qu'est-ce que cela pouvait bien me faire qu'elle est un petit-ami ? J'ai bien des copines moi. Elle avait sa vie et j'avais la mienne. D'où me sortait cette jalousie ? Peut-être que c'était un truc tout bête aussi. Ça me tuait de ne pas savoir ce qu'elle avait. Je n'osais pas trop lui demander, même si ça me brûlait la langue. Je ne voulais pas qu'elle pense que je m'inquiétais pour elle, même si c'était clairement le cas. « Et toi, ça va ? Tu n'as pas beaucoup parlé non plus... » Elle me sortait vivement de mes pensées. Elle marquait un point. Le dialogue, ce n'était pas mon fort. Elle le savait, pourtant. Quand je disais un truc, ce n'était pas pour simplement combler un quelconque silence. C'était que j'avais un truc à dire. Enfin, ça dépendait aussi. Quand j'étais en rogne, je devenais plutôt loquace et je déversais ma colère à fond. Sauf que là, j'étais plutôt calme. Je n'avais pas grand chose à lui dire non plus. En même temps, il y a tant de choses que je pourrais lui dire. Comme le fait que j'aimais ce qu'elle portait. Mais bon, je ne lui dirais pas... « Mouais, bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ? C'est samedi soir et on va manger une bonne pizza comme avait l'habitude de le faire avant. » Malgré ça, cela me semblait irréel. Il y a une semaine, je n'aurais jamais cru aller manger une pizza avec ma meilleure amie, comme si c'était une chose qu'on faisait tous les jours. C'était étrange, je sentais qu'il y avait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. « Si je ne parle pas, c'est que je n'ai pas grand chose à dire. Il s'est rien passé d'intéressent aujourd'hui à la fac. C'était plutôt ennuyeux. » ajoutai-je en me grattant l'arrière de la tête d'une main. C'était la vérité, ma journée avait été plutôt banale, contrairement à elle. Je recommençais à repenser à ce qu'elle m'avait dit. Je repensais à ces trucs auxquels elle repensait. Ça m'agaçait sérieusement. Décidément, je n'aurais pas tranquille tant que je ne le saurais pas. « Dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ? C'est quoi ses trucs ? » lâchai-je précipitamment. Peut-être un peu trop précipitamment. Je venais de craquer comme un con. Ouais, au fond, je savais que si je ne l'avais pas fait, cela aurait été plus tard. Alors autant le savoir maintenant et ne plus en reparler après.
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(✰) message posté Sam 4 Avr 2015 - 19:07 par Invité
Il ne répondit pas tout de suite. Réfléchissait-il à ce qu’il pourrait répondre ? A quelque chose à dire pour me donner tort à ma remarque précédente ? Ou est-ce qu’il réfléchissait au fait que je lui avais menti ? Tentait-il de se rappeler lorsque je mentais ? Tentait-il de trouver la raison de mon silence ? Si c’était le cas, il aurait beaucoup de mal, oui, beaucoup trop ! Moi-même, je n’avais aucune idée de la raison de mon silence, qui pourtant pourrait être si évidente… Mais pourquoi elle ne l’était pas pour moi ? J’avais rarement été aussi silencieuse… La dernière fois, c’était quand j’avais appris que j’avais une demi-sœur. Et que ça avait fait polémique, débat interminable et engendré des disputes incessantes dans ma famille, autant maternelle que paternelle… J’avais été silencieuse pendat des jours et des jours, suite à ça. Mais la différence, c’est que je savais pourquoi ce silence : J’étais perdue, je ne savais plus où je devais aller, à qui je pouvais faire confiance, si j’avais fait confiance aux bonnes personnes depuis mon enfance, si je pourrais pardonner à ma mère ce mensonge énorme… Aujourd’hui, ce soir, je ne sais plus rien. Trop de questions, pas assez de réponses. « Mouais, bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ? C'est samedi soir et on va manger une bonne pizza comme avait l'habitude de le faire avant. » Comme avant… ? Je tressaillit. Non pas que c’était faux, non pas que cette phrase me glaçait le sang. Comme avant… Cette phrase, enfin, ces deux mots plutôt, voulaient dire beaucoup et en même temps, pas assez. Comme avant. Comme avant, nous sommes plus proches. Comme avant, nous allons manger une pizza. Comme avant, nous marchons dans la rue, nous discutons, sans dispute, sans tension. Comme avant… Mais c’était beaucoup trop mécanique. Comme si, depuis quelques jours, on nous avait programmés pour que tout se passe comme avant. Nous n’étions plus vraiment nous-mêmes, plus réellement le professeur et l’élève, devenus bons amis, puis presque comme frère et sœur, une complicité absolue… Bien sur que nous n’étions plus ces personnes, nous avons grandis, vieillis… Comme notre relation. Elle a changée, mais malheureusement, pas vraiment dans le bon sens… « Si je ne parle pas, c'est que je n'ai pas grand chose à dire. Il s'est rien passé d'intéressent aujourd'hui à la fac. C'était plutôt ennuyeux. » Il se gratta l’arrière de la tête. C’était bien Ron… De toute manière, il n’avait jamais été très locasse, ni avant, ni maintenant. De nous deux, c’était moi qui faisait la conversation. C’était presque des monologues, qui sortaient de ma bouche, pendant des dizaines et des dizaines de minutes. Mais grâce aux petits commentaires de Ron comme « Mh oui… », « Haha », « C’est sur » et d’autres, je n’avais pas cette impression de parler seule… Et pourtant. Maintenant, j’avais peur de parler, c’est vrai. Lui… ça ne changeais pas, il ne parlais pas avant, il ne parlera pas maintenant, il ne parlera pas plus tard. « Dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ? C'est quoi ses trucs ? » Aouch. Je ferme les yeux. Il avait lâché ça vraiment vite, comme s’il avait envie de le savoir… Et moi comme une conne, je lui avais dit qu’il y avait beaucoup de choses qui s’étaient passés aujourd’hui et que ça me trottait dans la tête ! Comme si je n’avais pas fait assez de conneries depuis notre arrivée à Londres… Trouver une réponse… Trouver une réponse… Aussi plausible que possible… Essayer qu’il y croit… Avoir l’air réelle… ne pas bégayer… Trouvé ! « Oh… disons que c’est concernant ma recherche d’emploi tu sais, j’ai envoyée des demandes à beaucoup d’écoles et je me demande si elles vont être bien reçut, ou même si elles vont être lut… Quand je dis beaucoup de chose, c’est pas vraiment beaucoup de choses, tu sais ! » j’eu un petit rire nerveux que je coupa vite en me contentant de sourire : c’était moins cramé que je mentais. Je regarde devant moi : la pizzeria ! Nous y étions enfin arrivés, et cette marche de logiquement un peu plus de cinq minutes m’avait semblé interminable. Je m’avance vers la porte pour l’ouvrir. Bon, logiquement c’est le gars qui l’ouvre, mais j’étais devant et qu’est-ce que ça pouvait bien foutre que ce soit moi qui tienne la porte ou non ? J’ouvris par la même occasion la porte à des clients qui sortaient tout juste, et j’attendis Ron en leur souriant en guise de « Salut » et « Derien » à la fois.
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(✰) message posté Mer 15 Avr 2015 - 20:47 par Invité
Ronfia
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Je n'ai jamais été du genre à m'inquiéter pour rien. À part quand il s'agissait de ma petite soeur, mais j'ai toujours pensé que c'était normal. Parce que c'est ce que fait un grand-frère, non ? Non pas que je me foutais du sort des autres. Comme Sofia, il m'arrivait de m'en faire pour elle. Plus souvent que je ne voudrais l'admettre. Après, c'est normal de s'en faire pour les gens qui nous ai proche et elle avait toujours été une personne proche pour moi. Donc oui, une fois de temps en temps, je me faisais du souci pour elle. Même si, depuis un moment, cela devenait de plus en plus fréquent. En général, j'arrivais à ce qu'elle ne s'en aperçoive pas. Que ça passe inaperçu. Sauf que là, quand elle me parlait de ''trucs'', sans rentrer dans les détails, c'était pratiquement impossible. Je me posais pleins des questions. Trop de questions. Je devais savoir. À tel point que j'en avais la langue qui me démangeait. J'avais tout fait pour ignorer ce besoin de savoir, mais j'avais fini par lui demander. Je ne sais pas si c'était par curiosité ou bien si c'était pour une autre raison... Peu importe, c'était bête de ma part. Même si j'avais envie de savoir, je n'aurais pas dû. Alors que je m'apprêtais à lui dire de laisser tomber, elle me répondit : « Oh... disons que c'est concernant ma recherche d'emploi tu sais, j'ai envoyée des demandes à beaucoup d'écoles et je me demande si elles vont être bien reçut, ou même si elles vont être lut... Quand je dis beaucoup de chose, c'est pas vraiment beaucoup de choses, tu sais ! » En l'entendant rire, j'avais tourné la tête vers elle, mais aussitôt que je l'avais regardé, elle s'était arrêtée. Je n'arrivais pas à distinguer clairement ses traits, -à cause qu'il faisait sombre-, mais je devinais qu'elle souriait à présent. J'étais perplexe. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise que c'était à cause de ça. Quoique je ne savais pas trop à quoi je m'attendais. Son excuse était logique. Pourtant, il y avait une voix dans ma tête qui me disait de ne pas le croire. Qui me disait que je la connaissais trop pour entrer dans le panneau aussi naïvement. Je n'étais pas assez sûr pour me fier à mon intuition. Puis, je savais que si je disais quelque chose, qu'une dispute allait éclater entre nous et je ne voulais pas. C'était notre première soirée en dehors de l'appart depuis des semaines. Je ne voulais pas la gâcher pour un stupide impression qu'elle n'était franche avec moi sur toute la ligne. Du coup, je prétendais la croire, cette fois. « Ah... bah, dites-toi que tu as fait ce qu'il fallait. T'embêtes pas avec ça, je suis sûr que tes demandes ont été reçut et qu'ils vont les lire. Tu auras forcément des nouvelles bientôt. » Ma réponse était encourageante et optimiste, mais pas trop. Je suivais son regard. La pizzeria se trouvait droit devant nous. Je n'étais pas déçu qu'on soit enfin arrivés. Cela m'évitait de supporter à nouveau ce silence ou d'essayer de le combler. Sofia passait la première et elle ouvrit la porte. J'esquissais un sourire. C'était cliqué de croire que c'était au gars d'ouvrir la porte à la fille. Peut-être que c'était faire preuve de galanterie, mais que ce soit moi ou elle qui ouvre, ça revenait au même. À quoi ça sert de proclamer l'égalité des sexes sinon ? Je laissais les clients sortir avant de passer devant ma colocataire en lui disant un bref « merci ». Une jeune fille vint nous accueillie avant de nous conduire jusqu'à une table pour deux. Son visage me semblait familier. « Je pense que j'ai déjà couché avec cette fille. » ai-je murmuré en me penchant légèrement vers Sofia, pour qu'elle soit la seule à attendre. Je ne cherchais pas à la provoquer. Loin de là. Pour tout dire, je ne savais pas pourquoi je lui avais dit ça. C'était comme si j'avais voulu tester sa réaction. Comme si cela allait lui déranger que je me sois déjà taper la serveuse ou non. Quand nous arrivons à notre table, je m'assoyais en jetant un coup d'oeil à la serveuse. Elle nous donnait des menus, puis elle me jeta un regard noir avant de repartir. Je ne pus m'empêcher de rire. « Je confirme, j'ai bel et bien couché avec elle. À en juger par sa façon qu'elle m'a regardée, elle m'en veut de ne pas l'avoir rappelé. » Ma voix trahissait une pointe de sarcasme. Ce n'était pas la première fois que je devais faire face à la rancune d'une fille avec qui j'avais passé une nuit. J'étais pourtant clair avec elles ; Je ne cherchais pas une relation à long terme. Ce n'était pas ma faute si certaines s'imaginaient pouvoir me changer en une nuit. J'espérais que cette petite parenthèse n'allait pas créer un malaise à cette soirée. Je ne voyais pas pourquoi. Sofia savait parfaitement ce que je faisais de la majorité de mes samedis soirs. Je me raclais la gorge en regardant le menu de plus près. « Quelle pizza te donne envie ? » Je levais les yeux du menu pour regarder Sofia. Est-ce que j'essayais de changer de sujet ? Peut-être. Mais bon, si on était là, c'était bien pour manger. Je savais que la serveuse n'allait pas tarder à revenir et mon petit doigt me disait qu'elle n'allait pas faire preuve de patience avant nous. Autant savoir ce qu'on veut quand elle reviendra nous voir.
Il n’avait pas semblé convaincu, et avait attendu quelques longues secondes avant de me répondre. Je me suis mordue la lèvre inférieure en attendant sa réponse, comprenant que je n’avais pas été assez convaincante, m’attendant à ce qu’il le fasse remarquer. Ce par quoi je fus surprise vue sa répondre « Ah... bah, dites-toi que tu as fait ce qu'il fallait. T'embêtes pas avec ça, je suis sûr que tes demandes ont été reçut et qu'ils vont les lire. Tu auras forcément des nouvelles bientôt. » J’acquiesçai sans vraiment y croire non plus, les yeux écarquillés. Aaron s’était retenu de parler ? De remarquer que je lui avais menti ? Pourquoi ? Ce n’était pas dans ces habitudes ! Ou alors peut-être pensait-il que c’était quelque chose de plus grave, et qu’il ne tenait pas à insister à moins que je lui en parle de moi-même. S’il savait. Il n’y avait rien, rien de personnel, rien d’impersonnel, juste des songeries dans ma tête.
Il passa la porte en me remerciant vivement, je passai derrière lui, refermant délicatement la porte, ne cherchant pas à faire beaucoup de bruit en faisant claquer la porte et nous faire remarquer tout de suite (car si on finissais par s’engueuler, on se ferait remarquer, sans aucun doute…). Une jeune femme vint nous accueillir pour ensuite nous conduire à une table. Mon regard s’attarda sur son physique. Grande et élancée, brune et cheveux longs, un visage de poupée… Une fois installés, Aaron me murmura « Je pense que j’ai déjà couché avec cette fille. » je clignai des yeux plusieurs fois en l’espace de deux secondes. Pourquoi me disait-il cela ? J’en avais sincèrement rien à foutre… Enfin, si, peut-être que j’étais intéressée, enfin, pas dans un certain sens mais… Roh et puis, il fait ce qu’il veut avec qui il veut. Cependant, le fait qu’il n’en a pas la certitude me laissait perplexe. Comme s’il se fichait des femmes avec qui il passait la nuit, comme si rien, même leur nom et leur visage ne l’intéressait chez elles. Juste leur corp et la nuit passée avec elles. Je levais les yeux au ciel. Je le trouvais vraiment immature des fois, voir même irrespectueux… M’enfin. La fameuse serveuse nous donna la carte, elle tourna sa tête vers Aaron, seulement je ne pu voir ce qu’il s’affichait sur son visage. « Je confirme, j'ai bel et bien couché avec elle. À en juger par sa façon qu'elle m'a regardée, elle m'en veut de ne pas l'avoir rappelé. » je levais une seconde fois les yeux au ciel. Que cherchait-il à me faire cracher ? Voulait-il vraiment que nous recommencions à nous engueuler ? Malgré la pointe de sarcasme dans sa voix, ça ne me plaisait pas… Mais je l’avais toujours connu ainsi, il était lui. Il se racla la gorge, remarquant sans doute que je ne voulais pas me prononcer sur le sujet. « Quelle pizza te donne envie ? » Je ne pu retenir un sourire. Il avait changé de sujet, de toute manière, s’il avait persévéré sur la serveuse, il aurait fait un monologue jusqu’à ce qu’il cesse d’en parler. J’aurais fait la sourde oreille. Je levais mon regard de la carte « Je t’avoue que la nouvelle m’intéresse bien ! » fis-je en pointant du doigt la pizza de laquelle je parlais : une pizza façon française, fromage à « raclette », champignons, fromage à pizza, jambon, saucisse de « Strasbourg », oignons et olives. J’avoue qu’elle était assez garnie, mais peut-être que Aaron aurait flashé sur cette même pizza, et on pourrait en prendre une pour deux. « Et toi ? » je ne me souvenais plus très bien quelle pizza il avait l’habitude de prendre lorsque nous venions avant.