Il y a si longtemps que je n'ai pas rêvé, il y a si longtemps que mes cauchemars sont les seuls à diriger ma vie. Autrefois, mes soucis semblaient si minimes comparé à aujourd'hui, je me devais juste d'être à l'heure à la maison et me coucher à une heure raisonnable. Faire mes devoirs en silence et bien entendu ne pas déranger ma mère qui planait continuellement. Les choses se sont aggravées entre-temps et mon innocence à volé en éclats en moins d'une seule seconde. Seulement parce que j'étais là ou je ne devais pas être. Parce que je n'aurais pas dû voir ce que j'ai vu... Certains diront que c'est le destin, mais vous savez quoi ? J'emmerde ce foutu destin I. Nous ne discutons pas la famille. Quand la famille se défait, la maison tombe en ruine. « Maman... Mamaaaaaaaaan. Tu te réveilles ou quoi ?? » La petite rousse secoue sa mère dans tous les sens comme chaque matin. La mère d'Oksana n'arrête pas de dormir sur ce canapé sans qu'elle ne sache pourquoi. La vérité elle l'apprendra bien plus tard, là ce n'est qu'une enfant naïve qui croit que sa mère ne veut simplement pas d'elle. Elle sait qu'elle ne l'aime pas mais ce qu'elle voudrait savoir c'est pourquoi. Ce n'est pas une petite fille ingrate, elle fait même le ménage chez elle depuis qu'elle a l'âge de tenir un balai, la seule chose qu'elle demande, c'est qu'on lui offre de l'amour. Et c'est sûrement la seule chose que sa mère ne peut lui offrir.
« Quoi ? » Les yeux de la jeune femme ne s'ouvrent même pas, elle ne fait même pas l'effort de regarder le visage de son enfant, son seul enfant. La petite mordille sa lèvre inférieure, soudainement mal à l'aise de la manière dont sa mère vient de lui répondre.
« Il faut que j'aille à l'école ! C'est l'heure. Tu m'amènes ? » Chaque matin elle lui demande ça et chaque matin sa mère lui répond exactement la même chose.
« Je suis fatiguée chérie, j'ai très mal à la tête, tu peux demander à la voisine de t'amener ? » Oksana lève les yeux vers sa mère sans rien répondre, elle voudrait tellement que celle-ci se lève et l'amène à l'école, une fois juste une fois. Qu'elle l'embrasse sur la joue et lui donne son petit sac en lui faisant un signe de la main en souriant. Ça ne semble pas si difficile comme demande, non ? Pourtant, elle a l'impression de demander la lune à chaque fois.
« Mais maman... » Anna ne lui laisse pas le temps de protester qu'elle ouvre les yeux brusquement, fixant sa fille du regard, un regard glacial et profondément mauvais. «
Je viens de te dire quoi Oksana !!! » La colère de sa mère, Oksana la connaissait parfaitement, elle en avait l'habitude mais à chaque fois elle sentait les larmes poindre aux bords de ses yeux.
« Oui maman. » Elle prend son sac à dos et se tient une seconde devant la porte avant d'ouvrir de nouveau la bouche.
« Est-ce que papa rentre ce soir ? » « Pfff... » Oksana ne savait pas vraiment pourquoi sa mère ne supportait pas quand sa fille lui demande si son père rentrait le soir, il pouvait disparaître des jours entiers sans qu'elle ne sache pourquoi mais elle s'en fichait, son père était un amour et cajolait sa fille chérie comme si elle était la prunelle de ses yeux. Il l'aimait d'un amour inconditionnel et rattrapait les erreurs de sa femme sans hésiter. Il lisait des histoires à Oksana et lui racontait ses rêves, il jouait avec elle et lui faisait pleins de cadeaux. Mais il n'était pas toujours présent pour elle et les trois quart du temps elle restait avec sa mère, toute seule dans un monde de silence et d'animosité. Une fois dans la voiture de sa voisine, elle entortille ses mains sans rien dire pendant un moment avant de lui poser une question qui lui brûle les lèvres.
« Est-ce que ma maman va mourir ? » Choquée sa voisine ne répond rien pendant un petit moment avant de s'arrêter sur le bord de la route et de se tourner vers la petite fille.
« Pourquoi tu me demandes ça ma puce ? » « Elle est toujours couchée et elle a mal à la tête, elle est malade ? » Le regard compatissant de la jeune femme n'étonne pas la petite fille tout le monde l'a regardait comme ça, comme si elle était la plus malheureuse du monde et que les gens voulaient l'aider.
« Non mon cœur ta maman ne va pas mourir. » L'école se passe comme toujours, Oksana est très intelligente et elle reste concentrée toute la journée même si elle pense à sa mère et à son père sans arrêt. Elle se demande toujours dans quelle famille elle a pu naître, elle n'est pas malheureuse mais ça ne ressemble pas au bonheur des contes de fées non plus. Le soir alors qu'elle termine ses devoirs elle entend la porte s'ouvrir et part en courant vers son père qui l'attrape dans ses bras immédiatement.
« Papa !!! » Elle le serre dans ses bras le plus fort possible avant que le venin de sa génitrice attaque son père.
« T'étais ou encore ??? Tu pues la bière et les putes... » « Anna on peut parler de ça ailleurs s'il te plaît ? » « Quoi ta fille te réclame à longueur de journée elle peut entendre ou tu te trouves pendant tout ce temps non ? Et pourquoi tu disparais sans un mot pendant des semaines ! » La petite fille tremble un peu dans les bras de son père, elle n'aime pas les disputes, elle en a même horreur, elle préfère quand sa mère dort sur le canapé finalement. Elle allait faire fuir son père.
« Oksana tu peux aller dans ta chambre s'il te plaît ? Je dois parler avec ta maman. » Comme toujours Oksana hoche la tête et s'en va rapidement de la pièce, mais elle écoute quand même les dires de ses parents, il faut jamais faire ça ce n'est pas beau la curiosité et elle va l'apprendre un peu plus tard. Pour l'heure, elle voulait savoir ce que ses parents allaient se dire.
« Bon qu'est-ce qu'il te prend aujourd'hui !! C'est une gosse t'as besoin de parler de ça devant elle ?? » Le rire cynique d'Anna glace le sang d'Oksana, elle n'avait jamais vu sa mère dans cet état. Est-ce à cause de son mal à la tête qu'elle était si mauvaise ? La vérité est toute autre, la mère d'Oksana est une droguée de la pire espèce, elle prend de la cocaïne depuis l'âge de vingt ans et elle s'est seulement arrêté le temps de mettre son bébé au monde et pouponné six mois avant de reprendre ses habitudes de merde.
« J'en ai marre de ta sale gosse d'accord ?? Si tu l'aimes tant tu n'as qu'à t'en occuper moi je m'en vais ! » Et elle est partie laissant seule le père et la fille. Elle revenait en pleure de temps en temps et repartait encore cultivant ainsi la haine d'une petite fille qui en avait déjà bien trop vu pour son âge. Jusqu'à ce qu'elle revienne le jour des dix ans d'Oksana avec un bébé dans le ventre. Sa sœur. L'amour de sa vie.
II. "La fortune nous corrige de plusieurs défauts que la raison ne saurait corriger."« Tu es sûre de toi là ? C'est énormément d'argent cinq mille dollar. » Oksana regarde ses cartes sans rien dire à son père, elle reste concentrée sur la partie de poker qui se déroule sous ses yeux, elle vient de miser gros et si elle perd, elle perdra toutes les économies de leur foyer.
« Tu veux bien arrêter de te tortiller comme ça tu me files le tournis. Et si tu allais voir Kalli dans sa chambre, elle t'attend pour dormir. » A ce moment précis on se demande qui est le père et qui est la fille. Oksana n'a que quatorze ans et pourtant elle a bien changé désormais. Quand sa mère est arrivée enceinte de sa petite sœur la jeune fille de dix ans a prit de l'assurance et elle a mûri d'un seul coup, principalement parce que sa mère est décédée à la naissance de Kalli et que son père se retrouvait avec deux enfants sur les bras. Rapidement de petite fille Oksana est devenue une véritable maman pour cette petite fille et aujourd'hui alors qu'elle a l'âge de s'intéresser un peu au garçon et de faire des soirées pyjama elle préfére s'occuper de sa sœur. Ou comme ce soir faire des parties de poker dans son salon avec une bande de malfrats sans scrupule.
« Eh bien petite c'est assez osé ce que tu viens de faire, tu es sûre de vouloir prendre ce risque ? On n'est pas à l'école ici, je prendrais ton argent sans aucune hésitation. » Oksana ne relève même pas les yeux de son jeu elle hausse les épaules un instant comme si elle était en train de réfléchir avant d'ouvrir la bouche et de parler sur un ton glacial.
« Est-ce que vous allez discuter encore longtemps ? Perdre du temps ne vous amènera à rien. » C'était ainsi qu'elle vivait désormais, depuis son plus jeune âge son père lui apprend à jouer au poker et quand elle a eu treize ans il lui a fait découvrir la vie d'une toute autre manière, brisant son innocence d'un seul coup. Il l'a amené dans un sous-sol et l'a présenté à ses amis. Dans ce sous-sol, elle a découvert l'envers du décor, des combats illégaux et principalement les paris. Très vite elle a commencé à prendre goût à ce décor et il est devenu sa vie. Elle parie régulièrement sur des combats, sur des matchs de football ou de baseball, elle joue au poker et quand elle sera plus vieille peut être fera elle les quatre cent coups dans un casino. Elle aimait vivre dangereusement, la scène qui se déroule sous ses yeux en est la preuve. Un grognement la ramène rapidement sur terre et elle jette un regard à son adversaire. L'homme doit avoir la quarantaine, il est costaud et il a une énorme cicatrice sur le visage, ses yeux son perçants et il doit faire peur autour de lui. Peur à n'importe qui sauf à Oksana qui elle, n'a peur de rien ni de personne. Sûrement à cause de sa jeunesse et de sa naïveté.
« Je t'aime bien gamine mais fait bien gaffe à ta langue je ne voudrais pas la couper. » Un sourire hypocrite frôle ses lèvres et elle reprend la parole tout en déposant ses yeux sur son jeu. Signe qu'elle se fichait bien des menaces de cet homme.
« J'en tremble d'avance. » Elle sent le regard de son adversaire sur elle, il la jauge, se demande sûrement si elle n'est pas folle, personne n'a encore eu le cran de lui parler ainsi.
« Je demande à voir. » Elle dépose ses cartes sans un mot ni même un rictus, c'est après avoir déposé la dernière carte sur la table qu'elle annonce fièrement.
« Quinte flush royale ! » Un large sourire s'accroche à ses lèvres. Elle avait gagné, elle le savait.
« Putain de merde... » Oksana se met à rire en l'entendant dire cela et récupère l'argent devant elle.
« Par ici la monnaie. » Plus de dix mille dollars gagnés en une soirée c'était plutôt une bonne soirée pour elle, elle devait bien l'avouée. Une fois le tout dans sa poche elle se retourne vers un homme plus vieux qu'elle mais seulement de quelques années, le frère de celui qu'elle venait de plumer à l'instant.
« Toi aussi mon petit donne moi mes cinq cent dollars que tu as pariés contre moi. » Il sourit en la voyant faire et sort les billets qu'il lui doit puis s'agenouille devant elle les deux mains tendues.
« Tu veux m'épouser ? » Elle hoche la tête négativement en l'entendant dire cela.
« Même pas en rêve. » Elle se met une nouvelle fois à rire, à cet instant ce n'est plus une adulte elle se montre comme une adolescente comme les autres, une gamine de quatorze ans mais personne ne lui en tiendra rigueur la partie était terminé. La première fois qu'elle avait joué avec des hommes comme ceux-là, on se foutait ouvertement d'elle, qu'est-ce qu'une gamine venait faire dans des parties de poker comme celle-là ? Puis à force elle a fini par gagner le respect de ses paires. Une fois tout le monde parti et après avoir récupéré le numéro de téléphone du garçon qui voulait soudainement l'épouser, elle se retrouve nez à nez avec son père.
« Ça a marché ? » Vous croyez réellement que le petit emportement de la jeune femme contre son père n'était pas une mise en scène ? Ils avaient l'habitude de faire ce genre de chose pour déstabiliser l'adversaire.
« Évidemment. Comme d'habitude, voilà ton argent papa. » Elle dépose le tout dans sa main en souriant. Elle avait fait du bon boulot ce soir elle était ravie, ils allaient pouvoir vivre comme des princes quelques semaines.
« Tient garde ça, met le de côté avec le reste d'accord ? Tu pourrais aller faire les boutiques avec tes amies. » Oksana ne fait pas de shopping et n'a pas d'amies, très peu la comprennent et de toute manière elle préfère être solitaire. Son père ne le sait pas néanmoins, il s'inquiéterait pour elle.
« C'est gentil merci. » Elle commence à monter dans les escaliers pour rejoindre sa sœur quand elle s'arrête et se retourne vers son père.
« Au fait tu regarderas le match ce soir j'ai parié mille dollars sur monsieur muscle, je voudrais savoir si nous avons gagné un petit pactole ou non. » Le visage de son père se ferme immédiatement en l'entendant dire ça.
« Oksana... Arrête de parier dans mon dos. » Mais elle n'arrêtera jamais et il le sait parfaitement.
« Oui oui papa. Je t'aime. » « Hummm... Moi aussi, je t'aime. » Il aurait peut-être mieux fait de la laisser dans l'ignorance finalement, sa fille baigne désormais dans un trafic conséquent, aucune gamine de son âge devrait traîner la dedans normalement.
III. "Je suis mécaniquement vivant, puisque mes doigts bougent et que mes yeux clignent. Mais je suis rempli de vide."« Papa, il va bientôt rentrer ? » Cette question Oksana l'entendait tous les soirs depuis deux semaines, son père était parti je ne sais où et la jeune femme s'occupait de sa sœur comme toujours. Elle en avait l'habitude et elle ne s'en plaignait pas. Elle était âgée de dix-sept ans aujourd'hui et sa sœur était et restera son seul amour. Sa sœur passera toujours avant les autres, même avant son père.
« Oui, mon cœur, il devrait rentrer demain. » Elle caressait les boucles blondes de sa sœur, un sourire réconfortant aux lèvres, la petite fille avait seulement sept ans et elle ne voulait pas que Kalli manque de quoi que ce soit et surtout pas d'amour. Malgré le manque d'une mère, la petite fille se sentait tout de même aimé, principalement grâce à sa grande sœur, mais le manque de leur père était flagrant pour l'une comme pour l'autre.
« Pourquoi il est presque jamais à la maison ? » Difficile d'imaginer pourquoi cet homme n'était jamais là, Oksana savait que ça avait un rapport avec tous les trafics dans lequel il baignait, mais qu'il ne disait rien à son ainée de peur qu'elle tombe dedans, mais elle ne posait pas de question et ne souhaitait aucune réponse non plus. Difficile de mentir à sa sœur dans ce genre de situation, mais elle était encore petite, elle ne voulait pas qu'elle soit comme elle à quatorze ans.
« Tu n'es pas bien avec moi ? » Un grand sourire illumine le visage de cette jolie blonde, la plus belle chose qu'elle n'ait jamais vue surement.
« Si, bien sûr. Je t'aime Oksi. » L'ainée Porochenko sourit et embrasse la petite fille avant de la couvrir et de caresser ses longs cheveux.
« Moi aussi chaton. » Puis tout doucement, elle la laisse tomber dans un sommeil profond avant de rejoindre l'homme de sa vie dans le salon. Celui-ci l'attend sagement sur le canapé, il avait l'habitude de voir les deux sœurs prendre leur temps et Oksana appréciait le fait qu'il ne lui en tienne pas rigueur, jamais il ne lui avait fait la moindre remontrance.
« Elle dort ? » Elle se glisse dans les bras de son petit ami en souriant et hoche la tête avant de poser ses lèvres dans le cou de son amant.
« Oui, ça y est. Elle s'inquiète pour mon père, c'est normal. » « Vient par là toi. » Il la prend directement sur ses genoux et lui donne un long baiser avant de descendre ses mains le long de son dos tout en douceur.
« Monsieur aurait-il une idée derrière la tête. » La séduction, elle l'avait appris avec lui. Ses premiers baisers, elle lui avait offert. Ses premières caresses et sa virginité aussi, elle lui faisait entièrement confiance. Ils étaient ensemble depuis deux ans maintenant et c'était le grand amour, elle en était sûre.
« Ça se pourrait. Une certaine jeune femme m'a longtemps rejeté, il faudrait remédier à cette affreuse injustice. » « Qui a bien pu rejeter un homme aussi charmant que toi, quelle déception cette fille. » Effectivement, la jeune femme s'était méfiée de cet homme au début, c'était le frère de l'homme qu'elle avait plumé trois ans auparavant, celui qui lui avait donné son numéro de téléphone après l'avoir demandé en mariage, il était bien plus vieux qu'elle, la vingtaine, et il lui faisait peur. Non pas qu'elle avait peur d'une quelconque menace de sa part, elle avait seulement peur de n'être qu'une conquête de plus sur un tableau de chasse bien garni. Elle l'avait repoussé un long moment, il l'avait séduite sans s'arrêter, venant la chercher, lui laissant le temps qu'elle souhaitait jusqu'à ce qu'il lui offre son premier baisé le jour de son quinzième anniversaire. Il a une allure de bad boy, mais c'est un cœur tendre, elle se sent en sécurité avec lui et il lui rend bien. Il est totalement fou d'elle. Jamais elle n'a eu peur de le voir la tromper avec une autre femme. Et il ne lui a jamais donné aucune raison de douter de ses sentiments. Elle dépose ses lèvres sur les siennes après lui avoir susurré quelques mots au creux de son oreille.
« Je t'aime. » Un grand sourire aux lèvres, il lui répond avec douceur tout en caressant son visage.
« Moi aussi, je t'aime. » Ils ont passé une nuit merveilleuse avant qu'il ne parte au petit matin retrouver sa propre famille.
Alors qu'Oksana était en train de préparer le petit-déjeuner pour sa petite sœur assise devant la télévision, elle entend frapper à sa porte. Elle n'attendait personne, surtout pas à cette heure. C'est quand elle a ouvert la porte, un pressentiment affreux s'est insinué douloureusement au fond de son ventre.
« Mademoiselle Porochenko ? » Deux agents de police se tenaient devant sa porte. Pour quelle raison ? Est-ce qu'il avait découvert ce que son père et elle faisaient ? Non. Ce n'était pas ça, elle le sentait.
« Oui, que puis je, pour vous inspecteurs ? » « C'est en rapport avec votre père mademoiselle, est ce que nous pouvons rentrer ? » Elle ouvre la porte en grand tout en retenant son souffle alors qu'ils rentraient dans son humble demeure. Qu'est ce qu'ils voulaient à la fin.
« Monsieur Porochenko est décédé mademoiselle... Il a été retrouvé... » Le reste ? Elle ne s'en souvient pas. La douche froide qu'elle venait de recevoir avait été tellement douloureuse qu'elle se souvient seulement avoir hoché la tête plusieurs fois avant de raccompagner les deux inspecteurs dehors. Elle marchait comme un robot. Son père était mort. Il fallait qu'elle fasse les démarches nécessaires pour l'enterrement, qu'elle arrête ses études, qu'elle se fasse émanciper, qu'elle prenne sa sœur sous son aile... Sa sœur, elle devait lui dire. Maintenant. Elle était tellement jeune ça lui ferait un mal fou. C'est donc calmement et sans verser une larme qu'elle a dit à sa sœur que leur père ne reviendrait plus auprès d'elles, il était mort. La petite fille hurla, se mit à pleurer, mais Oksana était présente pour sécher ses pleurs et l'aider à combattre sa tristesse. Le soir même Kalli, sept ans, demandait à Oksana pour la centième fois de la journée si leur père allait revenir bientôt.
« Ma chérie tu te souviens ce que je t'ai dit, papa ne reviendra plus, il est au ciel avec maman... Mais un jour dans très très longtemps, on le reverra, je te le jure. » Dans un geste pour l'apaiser elle caressait ses cheveux. Elle allait devoir aider sa sœur à vivre maintenant.
« Est-ce que tu vas m'abandonner ? » Oksana sait très bien pourquoi sa sœur lui demande ça, la jeune femme devait emménager avec son petit ami l'année prochaine pour ses dix-huit ans, ils avaient tous prévu, un mariage était même dans leur projet mais ce n'était plus envisageable désormais.
« Jamais de la vie mon cœur, jamais je ne t'abandonnerais. Essaie de dormir un peu maintenant. » Elle abandonne le lit de sa sœur à contrecœur quand elle entend frapper à sa porte. Cette fois-ci pas de doute, elle savait que c'était Nikolàs. Elle n'avait même pas eu le temps de l'appeler pour lui dire.
« Oksana j'ai appris pour ton père, comment tu vas ?? » « Ça va aller, je crois que je suis encore sous le choc... » Et c'était le cas parce que d'un seul coup elle se jette sur son petit ami. Elle lui enlève ses vêtements avec une telle rapidité que Nikolàs doit se demander ce qu'il lui prend. Cette nuit à un goût amer, un goût d'adieu et une fois leur passion enfouit Oksana se retourne vers son petit ami, elle caresse sa joue du bout des doigts comme pour imprimer chaque détail dans sa tête.
« Nikolàs... C'est fini entre nous. » Il relève la tête d'un coup brusque, visiblement il ne s'attendait pas à ça. Ça peut se comprendre.
« Qu... Quoi ? Mais pourquoi, je t'aime Oksi et je sais que toi aussi tu m'aimes. » Oksana sent les larmes lui montaient aux yeux, oui elle l'aimait, il n'y avait aucun doute là-dessus mais elle savait aussi que c'était la seule chose à faire désormais. Son père était mort, elle n'avait plus le choix.
« Plus que tout oui, mais je ne peux pas vivre une histoire d'amour. Mon père... Mon père est mort Nik et je suis seule, seule avec Kalli et je ne peux pas me permettre de vivre une histoire d'amour, pas en ce moment. Je dois être présente pour ma sœur, je dois arrêter les cours et me mettre à travailler. » Le jeune homme comprend que ce n'est plus la peine de discuter, Oksana était une femme têtue et elle ne reviendrait pas en arrière, il se lève et ramasse ses vêtements pour les enfiler.
« Tu veux bien faire quelque chose pour moi néanmoins ? Si tu entends parler d'une partie importante ou d'un tuyau n'importe lequel tient moi au courant je dois tout faire pour donner une belle vie à ma sœur. » Elle devait se faire de l'argent et rapidement en plus, elle n'avait pas le choix, elle était seule pour entretenir sa sœur désormais.
« D'accord... Mais tu sais que tu pourras toujours compter sur moi. » Elle hoche la tête et se lève du lit en enfilant un t-shirt avant de prendre les mains de son ex petit ami.
« Je sais... Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, merci pour m'avoir appris tout ce que je sais... Merci de m'avoir offert cet amour et cette tendresse que je ne connaissais pas, je ne t'oublierais jamais... Je t'aime. » « Moi aussi je t'aime Oksana. » Et après un baiser d'adieu Oksana se retrouve seule. C'est à ce moment-là que le choc disparaît et qu'elle sent la douleur, la douleur de la perte, elle s'écroule sur son lit et fond littéralement en larmes. Son père n'était plus. Sa sœur vivait désormais que pour elle et Nikolàs avait disparu de sa vie pour toujours. Elle n'avait que dix-sept ans, elle n'était pas prête. Pourtant il le fallait.
IV. "Et alors il s'est passé quelque chose, je me suis laissé aller, dans un total oubli de moi même envahi par la nuit le silence et la plénitude. J'avais trouvé la liberté. Perdre tout espoir, c'était cela la liberté."« Vient par là ma petite et raconte moi ce que tu as vu. » Elle s'assoit lourdement sur la chaise en face du bureau, tremblotante, elle a les pieds en sang et sa belle robe noire est déchiré à plusieurs endroits. Elle n'arrête pas de tordre ses mains dans tous les sens pour reprendre un peu ses esprits, la boisson l'a grisée, mais elle n'est pas saoule, elle boit depuis longtemps maintenant et ce n'est pas quelques vodkas qui l'ont mise dans cet état. C'était plutôt ce qu'elle a vu une heure plus tôt en sortant de son bar de prédilection.
« Je sortais de ce bar, vous savez celui qui est très mal fréquenté, je buvais un peu, j'ai eu soudainement très chaud, je suis sortie et j'ai entendu du bruit dans la ruelle. Un bruit étrange. J'étais curieuse et c'est là que j'ai vu ce qu'il se passait. Il y avait cet homme qui retenait à bout de bras un autre, il l'avait acculé contre le mur et n'arrêterait pas de lui murmurer des choses. J'ai entendu à son ton qu'ils allaient se battre, ou plutôt il allait le battre. Puis il y a eu un silence assourdissant. Et puis du sang. Énormément de sang. J'ai eu tellement peur que j'aie reculé en douceur mais j'ai attiré l'attention du tueur sur moi, il n'a rien pu voir, seulement ma tenu et ce tatouage sur mon bras. J'ai couru le plus vite possible abandonnant par la même occasion ma paire de chaussures et je suis venu ici immédiatement. » Elle admire son tatouage qu'elle s'est fait faire il y a quelques années maintenant, une paire d'as sur son avant bras, entouré d'un serpent. Elle n'a jamais regretté ce pari jusqu'à présent. Une marque de plus sur sa peau pouvait la faire tuer dorénavant elle le savait. Oksana venait d'assister à son premier meurtre, elle venait de voir pour la première fois la mort en face et ça l'a tellement choquée qu'elle ne s'en remettra jamais après ça. Voilà la provenance de ses cauchemars. Si seulement elle n'avait pas été aussi curieuse. Si seulement elle était sagement restée devant le bar au lieu d'aller voir dans la ruelle la source de ses gémissements... Mais voilà la curiosité était un très vilain défaut, on aurait pu croire qu'après avoir entendu sa mère dire à son père qu'elle ne voulait plus d'elle, elle aurait compris que c'était mal d'être curieux, mais non. Plus elle vieillissait, plus elle était curieuse. Ne croyez pas qu'aujourd'hui elle s'est calmée, non elle continue à être curieuse.
« Est-ce que vous reconnaîtriez cet homme si vous le voyez ? » Elle soupire lourdement. Elle savait qu'il était brun et avait des yeux bleus mais son visage reste flou, elle ne pourrait pas le reconnaître, c'était une évidence. Néanmoins elle se souviendrait de sa voix.
« Non mais par contre je reconnaîtrais sa voix sans le moindre souci. » Elle pouvait reconnaître la voix de quelqu'un même s'il lui avait simplement dit bonjour un jour dans la rue. Alors oui, elle pouvait le reconnaître sans problème.
« L'homme n'arrêtait pas de lui demander pardon et le suppliait de ne pas le tuer vous savez. Il n'a eu aucune pitié et l'a laissé se vider de son sang sur le sol, comme s'il avait égorgé un cochon. C'était affreux. » Un frisson de dégoût la parcourt d'un seul coup, faisant remonté ses vodkas dans sa gorge, elle n'a eu le temps que de prendre la poubelle de l'inspecteur et d'abandonner à l'intérieur le contenu entier de son estomac. Une fois calmée, elle relève la tête vers l'homme en face d'elle, son maquillage avait coulé, les tremblements s'étaient accentués et elle avait la nausée. Mais elle hoche tout de même la tête pour qu'il continue son interrogatoire.
« Que faisiez-vous dans un bar aussi dangereux à trois heures du matin mademoiselle Porochenko ? » Que faisait-elle là-bas c'est vrai ? Eh bien elle jouait au poker comme chaque mois. Elle venait de gagner une jolie somme d'ailleurs, Kalli et elle pourraient vivre quelques semaines avec ça. Depuis la mort de son père Oksana vivait principalement de ses paris et des parties de poker improvisé, elle chantait aussi dans un bar pour se faire de l'argent légalement. Sa petite sœur grandissait et l'argent viendrait un jour à manquer, surtout parce que son père avait des dettes de jeu à honorée, il n'en a jamais parlé à Oksi qui l'a appris seulement deux semaines après la mort de son père. Quand les créanciers sont venus pour vandaliser sa maison familiale en la menaçant sa sœur et elle. Elle leur a donné tout ce qu'elle avait sur elle soit dix mille dollars mais elle continue à payer même six ans plus tard. Mais ça elle ne pouvait décemment pas le dire à cet homme. Elle était en tort et elle le savait.
« Je n'étais pas seule, j'étais avec des amis et nous venions nous détendre un peu, on a l'habitude de venir là une fois par mois. Est ce un crime ? » Il hoche la tête tout en continuant d'écrire ce que la jeune femme lui dit. Il relève la tête en voyant son coéquipier ouvrir la porte.
« Mon partenaire va prendre la fin de votre déposition, d'accord ? » Elle hausse les épaules, lui ou un autre, elle s'en fichait bien.
« Alors mademoiselle Porochenko, êtes-vous sûre de ce que vous avez vu ? Vous avez beaucoup bu ce soir et vous semblez ne pas avoir les idées claires. » Cette voix... Elle la connaissait parfaitement, elle l'avait entendu il y a peu, dans cette ruelle sombre. S'armant d'un courage incroyable elle se retourne vers l'homme, elle voit son visage pour la première fois en pleine lumière, il avait effectivement les cheveux bruns et des yeux d'un bleu perçants, ses frissons s'accentuent en voyant son regard se vriller au siens.
« Je ne me sens pas très bien, puis je aller aux toilettes cinq minutes ? » Elle avait dit cela sur un ton extrêmement calme, si calme que ça la choque elle-même, elle referme les bras sur sa poitrine pour ne pas qu'il voit son tatouage même si une fois qu'il aura lu sa déposition il comprendra qu'elle savait qui il était et ce qu'il avait fait cette nuit-là. Un policier véreux, elle n'avait pas imaginé cela, elle pensait que ça se passait seulement dans les fictions et pas dans la réalité.
« Bien entendu, je vous en prie. » Et ce fut la seconde erreur qu'il ait faite ce soir-là, elle se lève gentiment de sa chaise et se met à courir le plus vite possible une fois en dehors du commissariat. Elle rentre immédiatement dans sa maison, attrape ses affaires après avoir payé la baby-sitter et range le tout dans un sac. Elle attrape tous son argent liquide et ses faux passeports avant de rentrer précipitamment dans la chambre de sa sœur.
« Mon cœur, mon cœur réveille toi. » « Quoi ? Il y a un problème ?? » Comment dire ça à sa sœur ? Elle ne pouvait décemment pas lui dire ce qu'il se passait. Kalli était encore trop jeune pour ça. Elle ne savait même pas que sa sœur jouait.
« Oui. Prends un sac, met seulement ce qui te semble important dedans et rejoins moi immédiatement dans la voiture compris ? » Kalli hoche la tête et prépare un sac totalement apeuré par le comportement de son ainée. Elle qui était pourtant si calme d'habitude. Une fois le tout mis dans son sac elle rejoint Oksana qui part en trombe vers la maison de son ex petit ami avec qui elle est toujours en contact.
« Nikolàs, je suis dans la merde. » « Qu'est-ce qu'il se passe ?? » Elle n'a même pas eu le temps d'enfiler autre chose que sa robe noire, elle tremblait toujours autant. Sa sœur l'attendait patiemment dans la voiture.
« J'ai été témoin d'un meurtre... C'était un flic le coupable, il a vu mon visage Nik.. Il faut que je parte immédiatement, tu peux t'occuper de la vente de mon mobilier et de ma voiture ? Je te recontacterais par téléphone prépayé pour te dire ou je suis. » Elle avait un débit de parole rapide, elle ne tenait pas en place plus d'une seule seconde et elle n'était pas sûre que tout soit clair dans l'esprit de Nikolàs à cet instant. Il l'attrape par les épaules pour la maintenir en place.
« Hey, hey calme toi ma puce on va trouver une solution. » Quelle solution ? Il n'y en avait pas d'autre. Elles devaient fuir.
« Non. Tu sais aussi bien que moi, que nous n'allons rien pouvoir faire, je suis morte si je reste ici. J'ai un faux passeport et un pour Kalli, j'avais fait ça il y a quelques mois... Juste au cas où le bateau prendrait l'eau... » Juste au cas où les créanciers de son père essayeraient de s'en prendre à elle. Juste au cas où elle n'aurait plus d'argent pour payer. Juste au cas où les gens qu'elle plumait devenaient violents. Mais ça, elle ne l'aurait jamais vu venir. Jamais.
« Merde. Jamais je n'aurais imaginé devoir partir d'ici de cette manière, je suis tellement désolé pour tout ce que je t'ai fait subir... S'il m'arrive quelque chose... » Elle avait peur pour sa sœur, elle avait peur qu'elle se retrouve seule une fois que son aînée aurait passé l'arme à gauche.
« Arrête ! Il ne t'arrivera rien Oksana. Je te le jure. Ne me parle pas comme si tu allais mourir. » Elle hoche les épaules, elle devait bien mourir un jour de toute manière et Oksana était désormais morte, ils le savaient tous les deux.
« C'est Breony à partir de maintenant. » Ils se sont souri avant de s'embrasser une dernière fois, un dernier au revoir, un dernier adieu. Ils avaient eu des relations avec d'autres personnes depuis, mais ils étaient toujours amoureux l'un de l'autre, c'était une évidence. Une fois tout réglé avec Nikolàs, les deux sœurs ont pris la route vers l'aéroport avant de prendre un allée simple pour les Etats-Unis. Heureusement pour elles, elles parlaient l'anglais parfaitement bien. Elles savaient ou aller en cas de coup dur.
« Tu es prête à voir Chicago ma puce ? les États-Unis ça va te plaire, tu verras. » Enfin, elle l'espérait vraiment. Elle s'en voulait de faire ce genre de chose à sa sœur, mais elles n'avaient pas le choix.
V. "Tu sais quand tu es née, j'étais tellement fière, la plus heureuse des petites filles. Je n'aurais jamais crue que tu puisse devenir ma pire ennemie. "« Hey petit con, tu te lèves de mon canapé immédiatement. » Breony claque violemment la porte d'entrée en rentrant. Il est trois heures du matin, elle rentre de son travail et elle se trouve nez à nez avec sa sœur Kalli, nommée Ella désormais, et son petit ami Kylian. Une tête à claques que Breony ne supporte pas.
« Breony !! » L'indignation de sa sœur la rend réellement folle, elle aimerait l'attraper par les épaules, lui mettre deux gifles et l'a secoué dans tous les sens pour qu'elle réalise que cette loque n'est pas pour elle. Il lève à peine le regard sur la maîtresse de maison d'ailleurs. Breony sent la colère lui monter au nez, elle se met devant la télévision et devant cet abruti sans nom.
« Je t'arrête tout de suite Ella j'en ai ras le bol de voir ce branleur dans mon canapé 24h sur 24. Il est toujours défoncé, il bouffe à l'œil depuis des semaines et vous foutez le bordel. Alors maintenant il dégage de chez nous de lui-même ou je lui mets mon pied au cul ok ? » Enfin. Elle a son attention. Il se lève d'un bon, un sourire suffisant sur le visage, il mesure deux têtes de plus qu'elle, mais elle n'a pas peur de sa manière de la regarder, bien au contraire.
« J'aimerais bien te voir faire ça. » « Crois-moi mon gars, tu n'aimeras pas ce que tu verras... Soit tu dégages soit je te fais dégager, j'ai été clair là ? » Elle serre les dents, ce type faisait vraiment sortir le pire en elle, elle se retourne pour fouiller dans son sac alors qu'il se rassoit dans ce foutu canapé !
« Parfaitement claire mademoiselle ! Tout ça c'est clair comme de l'eau de roche. » Ce sourire suffisant elle pouvait le sentir dans son dos, elle se retourne, son arme entre les mains, elle ne tremble pas et n'a aucune peur. Elle est prête à s'en servir maintenant. Depuis deux ans elle prend des cours d'autodéfense et elle sait se servir d'une arme, au cas où, juste au cas où son passé à Kiev revenait.
« Tu as trois secondes pour sortir ton cul de mon canapé... Sinon je te tire dans la jambe. » Et elle était sérieuse, le compte à rebours commence et elle enlève la sécurité de son arme.
« Ok ok je me casses. » Il se lève et s'en va sans même embrasser sa petite amie, sans même lui dire au revoir, quel connard. Elle repose son arme dans son sac immédiatement comme s'il lui avait brûlé les mains.
« Putain Oksana, mais t'es tarée ou quoi ??? Je l'aime et maintenant, il va me quitter à cause de toi !! » Breony attrape le bras de sa sœur et touche du bout des doigts les bleus qui constellent celui-ci.
« Regarde toi Kalli t'es une loque avec lui, regarde-moi ces bleus sur ton bras, t'attends qu'il t'en colle une dans la gueule pour partir ou tu vas le suivre comme un chien ? Ce mec c'est un voyou de la pire espèce !! » Kalli arrache son bras de l'emprise de sa sœur et se met à rire, un rire sinistre.
« Ohh parce que Nik il était doux comme un agneau peut-être. » Cette remarque lui fait l'effet d'une poignée de sel sur ses plaies, sa séparation avec Nik a été brutale et elle ne s'en est jamais réellement remis, elle l'aimera sûrement toujours. Mais Nikolàs n'était pas comme Kylian, il était adorable avec elle, patient et amoureux, tout le contraire de ce type.
« Nik n'a jamais levé la main sur moi et n'a jamais tenu tête à papa quand il lui disait de partir. » « Tu n'es pas ma mère Breony !! Je fais ce que je veux et je sors avec qui je veux !! » Ça lui fait mal, elle doit bien l'avouer, sa sœur c'est un peu comme sa fille, elle s'en occupe depuis l'âge de dix ans, elle l'a élevée alors oui c'est un peu sa mère. Breony met ça sur le compte de la colère passagère de sa sœur et ne relève pas cette affirmation monstrueuse, elle n'imagine pas Kalli être aussi ingrate avec elle. Tout ce qu'elle a fait c'était dans son intérêt et ça depuis toujours. Elle a abandonné Nik pour s'occuper d'elle, elle travaille beaucoup et sort peu pour être toujours là pour elle, alors voir si peu de reconnaissance ça l'a blesse.
« T'es chez moi et tant que tu seras sous mon toit, tu feras ce que je te dis, je suis sérieuse, je ne veux plus voir sa tête chez moi c'est clair ? » « Je te déteste !!! » Et Kalli s'en va dans sa chambre en claquant la porte. Elles étaient furieuses toutes les deux il valait mieux attendre le lendemain pour se parler. Mais le lendemain une toute autre surprise apparaît devant les yeux d'une Breony sidérée. La chambre de sa sœur était vide.
« Nik... » Voilà la première personne qu'elle appelle en voyant la chambre de sa sœur vide.
« Qu'est-ce que tu fous à Londres Breony ?? Il y a un problème ?? » Un long soupir s'échappe de ses lèvres, heureusement que son ami a eu la bonne idée d'installer un système de traçage sur le téléphone de Kalli, au cas où il arriverait quelque chose à Breony.
« Dieu merci... Rappelle-moi de te baiser les pieds le jour où je te reverrais grâce à ton système de traçage, je vais pouvoir, aller chercher ma sœur par les cheveux, elle est partie comme une voleuse avec son débile de petit ami. » Breony ne pouvait s'empêcher d'être en colère même si elle était inquiète pour sa sœur, elle attrape ses vêtements et tous son argent avant de partir jusqu'à l'aéroport avec Nik au téléphone.
« Ça me rappel vaguement quelqu'un ça. » Un sourire tendre se dessine sur le visage de Breony, effectivement quand son père a appris qu'elle sortait avec Nik à l'âge de quinze il est devenu fou furieux et a consigné la demoiselle, c'était la première fois. Du coup Breony est sorti en douce de chez elle pour rejoindre son petit ami et elle lui a dit qu'ils devaient s'enfuir ensemble pour ne jamais être séparés. Nik l'a raisonné et au bout de cinq minutes seulement elle a compris qu'elle ne pourrait pas abandonner sa famille de toute manière. Elle n'aurait jamais fait ça à sa sœur... Cette sœur qu'elle aimait tant mais qui s'était enfuie comme ça, sur un coup de tête. Rageusement, Breo serre les mains sur son volant alors qu'elle abandonne ses vieux souvenirs dans son esprit.
« Arrête, je me suis jamais enfuit moi... Et tu n'étais pas lui. Nik il lui cogne dessus. » Un grognement de rage et de frustration sort de la bouche de Nik. Kalli était comme une petite sœur pour lui aussi et il ne pouvait pas s'empêcher de bouillir en entendant son amie lui dire ça.
« Je vais le buter cet enfoiré. » De nouveau ce sourire triste se redessine sur son visage, il était toujours là pour elle, dans n'importe quelle situation, c'était son seul contact à Kiev le seul qui lui manque chaque matin et chaque soir.
« Non... Moi d'abord. Tu crois que je prendrais combien d'années de prison si je tue ma sœur en premier ? » Un rire leur échappe.
« Tu veux que je vienne te rejoindre ? » Elle soupire en l'entendant dire ça, oui, oui, je veux que tu viennes, je veux que tu me prennes dans tes bras, je veux que tu m'embrasses, j'ai envie que tu me dises que ça ira, tu me manques tellement... Mais elle ne lui dira jamais tout ça. Il avait sa famille et une petite amie à Kiev, elle était déjà terriblement jalouse de sa relation avec le jeune homme, elle ne pouvait pas tout gâcher, il méritait d'être heureux.
« T'es un ange, mais ça ira, je peux gérer ce petit con toute seule, je te le promets. » Le soupir qu'il pousse prouve à quel point il tient à Breony, il se sent frustré qu'elle ne veuille pas de lui et elle le sait, mais elle fait ça pour lui.
« Appel moi quand tu l'auras retrouvé, ok ? » Et elle a acquiesçait. La première personne qu'elle appelle d'ailleurs, c'est lui. Londres n'est pas vraiment un endroit qu'elle voudrait visiter, mais elle n'a pas le choix, elle se met en chasse de sa sœur, quitte à la tirer par les cheveux pour repartir à Los Angeles. Là où elles habitaient depuis un an seulement. Au bout de quelques heures, elle rencontre Kylian dans une ruelle à quelques pas de son appartement. Elle l'accole immédiatement contre un mur.
« Écoute-moi bien toi, si tu touches à un cheveu de ma sœur, je te ferai manger tes dents. » Il se met à sourire comme toujours, comme si elle venait de lui faire une blague. Il attrape la demoiselle par les bras et la bloque contre le mur, le regard sombre d'un seul coup, sa main se vissant contre son joli cou.
« Si tu essaies encore une fois de me menacer, je te ferais regretter amèrement tes paroles, je ne suis pas ton chien. Et Ella est à moi, que tu le veuilles ou non, elle m'appartient, j'en fais ce que j'en veux. » Il essaie de lui faire peur sans vraiment y arriver, Breo peut être un peu folle sur les bords. Elle lui met d'abord un coup de genou dans l'entrejambe avant de lui mettre son poing dans la figure.
« Je t'avais prévenue... Touches pas à ma sœur ou cette fois ci je te promets d'utiliser mon arme contre toi. » Et c'est ainsi que la demoiselle est arrivée à Londres pour surveiller sa sœur et son abruti de copain qui ne l'a quitte pas. Deux ans et demi plus tôt, elles étaient proches et respiraient la joie de vivre. Aujourd'hui ? Breony et Ella ne se parlent plus. Néanmoins, l’aînée n'abandonnera pas sa sœur et elle veille sur elle. Hors de question que Kylian lève la main sur sa jeune sœur, sinon elle lui fera payer.