(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 13:10 par Invité
June O'Denell
London calling to the faraway towns
NOM(S) : Officiellement, je porte encore le nom de mon ex mari, Buckley, le temps que le divorce soit prononcé du moins. Mais je préfère utiliser mon nom de jeune fille : O'Denell. PRÉNOM(S) : June Tamara. ÂGE : 40 ans depuis quelques semaines, et c'est loin de m'enchanter. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Le 12 décembre à Cardiff, au Pays de Galle. NATIONALITÉ : Anglaise et Irlandaise. STATUT CIVIL : Divorcée, enfin presque. MÉTIER : Auteur de romans à succès, que je signe heureusement avec mon nom de jeune fille, depuis le premier. TRAITS DE CARACTÈRE : Fiable, organisée, douce, rêveuse, sensuelle, protectrice, sensible, sportive, un peu trop guidée par mes sentiments qui me dépassent trop souvent, impulsive, honnête, travailleuse acharnée, créative, un peu capricieuse, charismatique, curieuse, naturelle, courageuse malgré moi. GROUPE : black cabs.
My style, my life, my name
J’ai trois enfants : des jumelles de 22 ans Eugenia et Scarlett et un garçon de 5 ans, Liam. + J’ai vécu les violences conjugales de mon ex mari pendant 6 ans, avant de finalement dire stop, il y a 3 mois. + Je fais beaucoup de sport, j’en ai toujours fait et je ne peux pas m’en passer, c’est ce qui m’aide à ne plus penser. + Je suis droguée à la caféine. + J’ai deux tatouages, les dates de naissances de mes enfants à mon poignet droit, en chiffre romain, et un symbole particulier dans le bas du dos. + Je porte toujours mon alliance. Comme pour ne pas oublier ce que j’ai vécu avec Aaron. + Je n’ai pas conduit depuis la jour où j’ai eu un accident de voiture avec Liam, qui a failli nous coûter la vie. C’était il y a 4 ans. + J’ai eu une histoire avec ma meilleure amie quand j’étais plus jeune. + J’adore manger, mais jamais de malbouffe. D’ailleurs, je ne fume pas et ne bois pas, j’ai une vie très saine. + Le caramel est mon pêcher mignon. Et je déteste le chocolat. + J’ai toujours adoré écrire, et j’en ai fait mon métier, à force de courage et de persévérance. Il a fallu attendre mon 4ème roman pour qu’il ait du succès. + Je suis née à Dublin, à 18 ans j’ai quitté ma ville natale pour Cardiff, pour suivre mon petit ami de l’époque, avec qui j'allais fonder une famille. J'ai mis au monde nos jumelles, et 5 ans après, il a disparu. + J’ai vécu 5 ans à Londres avec mes filles après le départ de leur père, et c’est pendant un voyage à Cardiff pour rendre visite à une amie que j’ai rencontré Aaron, qui est rapidement devenu mon mari + Je suis rentrée à Londres avec Liam il y a seulement un mois et demi.
PSEUDO : Tinkerbell. PRÉNOM : Vic. ÂGE : 25. PERSONNAGE : scénario. AVATAR : Beckinsale la plus belle CRÉDITS : unkown. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : TopRPG. CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: non.
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(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 13:10 par Invité
At the beginning
Un coup, un nouveau coup. Je me recroqueville sur moi-même, les genoux rabattus contre ma poitrine, la tête enfouie sous mes bras, pour me protéger. Les larmes coulent sur mes joues, et il continue de hurler, encore et encore. Mais les secondes passant, je ne l’entends plus. Je pense à mes enfants, à Liam qui vit encore sous notre toit. Scarlett et Eugenia sont grandes, elles vivent à Londres maintenant, mais Liam n’a que 5 ans, et je ne voudrais pas qu’Aaron porte la main sur lui un jour. Je ne peux plus subir toute cette violence, toute cette haine dans ses yeux, je dois trouver un échappatoire. Six longues années que ça dure, que je dois cacher mes hématomes quand je vais au supermarché, mettre des lunettes noires quand je me promène dans la rue, porter toujours des vêtements à manches longues pour n’alerter personne. En six ans, il a évincé tous mes amis, tous les gens qui étaient importants pour moi, il a empêché ma reconstruction après tout ce qu’il avait détruit. Je frissonne, j’ai mal, j’ai envie de hurler. Et alors qu’il fait quelques pas pour s’éloigner de moi, je me lève d’un seul coup, prise d’une force que je n’ai jamais eue. J’ouvre le tiroir contenant les couteaux de cuisine et en sors un, le tenant fermement entre mes doigts. J’avance vers lui d’un pas décidé. « C’est fini maintenant. C’est fini tout ça. » « Mais comment ça c’est fini ? » Il hurle, encore, dos à moi. Mais lorsqu’il se retourne, son regard se pose sur ce long couteau entre mes mains, puis il voit mon regard noir, rempli de haine. « C’est fini. Tu me toucheras plus jamais. Je demande le divorce, et tu crèveras sûrement avant d’avoir revu ton fils. » De ma main libre, j’attrape le téléphone, pointant toujours le couteau fièrement dressé contre mon mari. J’appelle la police, qui ne tardera pas à arriver. Ma lèvre ouverte, mes poignets rougis et mes hématomes un peu partout sur le corps traduisent pour moi toute la violence qu’il a. Et il est rapidement emmené par la police pour être mis en garde-à-vue. Je crois que je n’ai jamais aussi bien dormi que cette nuit là. « Liam mon chaton, tu veux bien remplir un gros sac à dos avec tous tes jouets préférés ? On va aller prendre quelques vacances. D’accord ? ». Je laisse mon fils préparer ses affaires alors que j’enfourne le nécessaire dans une valise de mon côté. Liam arrive dans ma chambre avec son gros sac rempli de jouets. J’esquisse un sourire. « Et on va aller où en vacances ? » Je m'accroupis auprès de mon petit bonhomme et réajuste sa petite veste qu'il vient d'enfiler. « Chez Mary, tu te souviens la copine de maman qui vit à Londres ? Et puis là bas, ce sera toi l’homme de la maison, je compte sur toi hum ? » Il hoche la tête fièrement. Je plaque un baiser sur ses cheveux bouclés et me relève pour finir ma valise. J'ai déjà hâte de quitter cet endroit, où les souvenirs hantent les lieux.
Une semaine que j’ai remis les pieds à Londres. Cette ville ne change pas, jamais. Elle est telle qu’elle l’a toujours été. J’y ai vécu cinq ans avec Eugenia et Scarlett quand elles étaient petites, avant de rencontrer Aaron et m’installer avec lui à Cardiff. Retrouver toutes les rues de cette époque me fait du bien, bizarrement. Je me sens plus libre, même si la peur me colle toujours à la peau. « Tu sais ce que tu devrais faire ? Sortir ! Retourne dans ce bar que t’adorais quand on était plus jeunes. Change-toi un peu les idées. Moi je garde Liam. » Mary est une de mes plus anciennes amies. Une des seules qui a su être là pour moi quand j’ai mis au monde les jumelles, quand le père de mes filles m’a lâchement abandonnée. Et même si on s’est perdues de vue pendant un long, très long moment, elle reste pour moi un des piliers de ma vie. Un peu comme une soeur. « T’as raison. Je vais aller me changer les idées. Tu repars quand ? » « Dans deux jours. » Mary travaille beaucoup, voyage beaucoup, et c’est aussi pour ça qu’elle a bien voulu nous héberger Liam et moi, c’est parce que son appartement à Camden Town est vide la moitié de l’année, alors autant qu’il nous serve, du moins, le temps que je décide si je veux rester ici, et si c’est le cas, que je me trouve un appartement. Je décide donc de me faire jolie, pour la première fois depuis bien longtemps. Une robe noire légèrement décolletée, moulante au niveau du buste, évasée à partir de la taille, s’arrêtant au dessus de mes genoux. De jolies bottes noires et un petit perfecto en cuir noir, me voilà parée pour changer d’air, pourquoi pas retrouver d’anciennes connaissances. J’ai beau avoir 40 ans, j’ai toujours été juvénile dans ma tête, et même si ma vie a laissé des traces, on me donne rarement cet âge. Heureusement. Ce soir, je rencontre Joackim, un charmant trentenaire. On s’enveloppe de sourires et de cocktails à la vodka. Juste ce qu’il me fallait. Mais d’un seul coup, les sons s’assourdissent, ma vision devient floue. « Je.. je crois que j’ai trop bu, je vais aller… » aller où ? Mon cerveau semble se mettre en mode off, et à partir de cet instant, c’est le trou noir. Lorsque j’ouvre les yeux, j’essaie de comprendre où je me trouve. Ma tête me fait atrocement mal, et je suis totalement incapable de me souvenir de ce qui s’est passé la veille. Mon dieu. Je sors de ce lit miteux et heureusement je me rends compte que je suis encore toute habillée, seul mon collant est fortement filé. Manquait plus que j’ai passé la nuit avec un homme dont je ne me souviens pas. Je récupère mes bottes et à pas de velours, je me dirige vers la porte qui mène au salon. Un chien fonce vers moi et vient me renifler. Mon coeur se met à battre plus fort. Je lui donne une caresse et le supplie, dans ma tête, de ne pas réveiller son maître. Je pose d’ailleurs les yeux sur celui-ci, visiblement profondément endormi sur le canapé. Canapé tout aussi miteux que le lit, ou le reste de l’appartement. Qu’est-ce que je fous là ? Je m’approche à pas de loup, récupère un papier dans mon sac et y griffonne quelques mots avant de le déposer sur la table basse. Etrangement, je me sens mon regard happé par ce jeune homme, étendu là. Je détaille les traits de son visage, ses bras musclés. Il est beau, très beau. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais je sens au plus profond de moi qu’il n’a pas voulu me faire de mal, bien au contraire. Et puis sur la pointe des pieds, je quitte cet appartement avant de rentrer chez Mary.
« Bastian ? » Il se retourne pour me regarder. Et chaque fois qu’il plante son regard dans le mien, je sens quelque chose se passer au plus profond de moi. C’est dingue. J’ai l’impression de n’avoir jamais ressenti ça auparavant. Cela fait un moi que je me suis réveillée chez lui après qu’il m’ait sauvé la vie. La mémoire m’est revenue le jour où je suis allée le voir pour lui demander ce qui s’était passé. Et puis, il habite à seulement deux pas de chez Mary. Ce soir, Liam est chez un de ses camarades rencontré à l’école. Cet enfant a toujours été très sociable. Je suis donc seule avec Bastian. Il est tellement beau. J’ai du mal à détacher mes yeux de lui, sa jeunesse le rend insouciant, malgré ses allures de bad-boy et ses gros muscles. Je le regarde s’habiller. Je sais qu’il doit partir, mais je n’en ai pas réellement envie. Depuis un mois, j’ai la sensation d’avoir envie de le voir le plus souvent possible. Je ne sais pas tout à fait pourquoi, mais sa présence m’apaise, avec lui je me sens femme, plus que jamais. « Tu peux rester encore un peu tu sais… » Je m’approche de lui et attrape de mes mains le col de sa veste pour la réajuster. Je me sens si frêle et si fragile face à lui, pourtant, il a à peine plus de la moitié de mon âge. Ma main glisse jusque sur son torse et je ne le lâche toujours pas des yeux. « Ouais, je sais… M’enfin, ça vaut peut-être mieux, non… ? ». Il n’a pas tout à fait tort. Ça vaut sans doute mieux. « Moui, sans doute… Bonne nuit alors ? » « Je… Ouais, bonne nuit… » Je ne sais pas où pourrait nous mener cette histoire, nos différences. Pourtant, au fond de moi, je sais que j’en ai envie. J’ai envie de passer plus de temps avec lui, j’ai envie de goûter à ses lèvres, envie de sentir ses mains danser sur mon corps. Mais le voilà qui s’échappe déjà. Je le raccompagne jusqu’à la porte, à contre coeur, et referme la porte derrière lui, le coeur lourd, la frustration sur le visage. Mais la sonnerie de l’appartement me redonne soudainement espoir. En ouvrant, je retrouve son visage, et le mien s’illumine d’un sourire. Un sourire sincère qui n’a pris place sur mes lèvres depuis un moment. Un très long moment. Ses mains de part et d’autre de mon visage m’électrisent totalement, et son baiser vient donner le coup de grâce. Je l’attire à moi, et la nuit nous appartient. Plus rien n’existe autour de nous. Je ne suis plus mère, je ne suis plus en instance de divorce, je n’ai plus quarante ans, en train de faire l’amour à un jeune homme de 23 ans, je suis simplement une femme comblée, dans les bras d’un homme plus tendre encore que je l’aurai imaginé.
Cette nuit me hante, me trotte dans la tête plus encore que je ne l’aurai imaginé. Si au départ je pensais qu’elle n’aurait rien signifié de plus qu’une nuit, pour le plaisir, aujourd’hui je me rends compte que c’est bien plus que ça, et cette simple pensée me glace le sang. Je ne peux pas m’attacher à lui, à son minois, son sourire, son appartement miteux et son jeune âge. Je cherche tous les points qui m’éloignent de lui, ils sont trop nombreux. Il a quasiment l’âge de mes filles ! Merde ! Alors je prends mon courage à deux mains et me dirige devant chez lui. Personne. Seul le chien jappe derrière la porte en entendant du bruit. Tant pis. J’attendrai. Alors je m’assieds sur les marches du perron, attendant le retour de Bastian, qui heureusement ne tard pas trop à arriver. « June ? Y a longtemps que t'es là ? » Je relève la tête, le visage presque froid. Je me dois de le rester pour lui dire ce que j’ai à lui dire, si je ne veux pas succomber devant sa belle gueule. « Fallait que je te parle... » Je me lève avec son aide et me tiens désormais près de lui, le contact de sa main dans la mienne ne m’aide pas à mettre de l’ordre dans mes pensées, dans mes mots. Alors le plus délicatement du monde, je me défais de son emprise. « Qu’est-ce qui va pas ? » « Rien, rien… Juste que, voilà, je… Je pense qu’on a fait une bêtise cette nuit… » Je baisse les yeux, presque honteuse de lui dire tout ça. Honteuse de renier ces sentiments naissants. « June, c’est toi qui… » « Oui, oui, je sais… » Je me mords la lèvre nerveusement et passe mes mains dans mes cheveux comme pour reprendre possession de mon coeur, de mon corps. Je soupire légèrement, parce que j’ai vraiment du mal à poser mes mots. Lui dire ce que je veux lui dire. « Je sais que j’ai voulu que tu restes et, enfin, je dis pas que j’ai passé un mauvais moment mais… Je me sens pas prête pour ça, c’est tout. » Je pourrais lui dire la vérité, sur tout, sur moi, sur mon histoire, sur mes jumelles qui ont le même âge que lui. Lui dire simplement que je ne me sens pas les épaules d’assumer une relation maintenant, et encore moins avec un homme qui a 17 ans de moins que moi. Mais rien de tout ça ne sort d’entre mes lèvres, et je clos la discussion d’un simple « Désolée. ». Minable. Alors je contourne le corps imposant de mon amant. Ou dirons-nous, ex amant. Je hâte le pas pour m’éloigner de lui avant de regretter mon geste et mes paroles. Je dois me protéger. Je dois me protéger. Je ne cesse de me répéter cette phrase sur le chemin qui me mène jusque chez Mary. Liam est là sur le canapé, il m’attendait sagement. « Maman ça va pas ? » Les larmes me montent aux yeux. « Si chéri. Très bien. Je vais prendre une douche d’accord, tu es sage ? » Je dépose un baiser sur le haut de son crâne et m’éclipse dans la salle de bain. Je regrette déjà mes paroles face à Bastian, mais j’essaie de me convaincre que c’est le mieux pour nous deux.
(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 13:15 par Invité
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche. Si tu as la moindre question, n'hésite surtout pas.
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(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 13:18 par Invité
bienvenue parmi nous
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(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 13:23 par Invité
Merci beaucoup à toutes les deux, j'espère que je vais faire un heureux ! :chou:
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(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 14:02 par Invité
Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche.
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Invité
(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 14:14 par Invité
bienvenuuue et bon courage pour ta fiche ♥
Kate Beckinsale est superbe ♥
Robin T. Lawford
MEMBRE
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» Schizophrénie : aiden (t. james) & liam (k. harington)
(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 14:26 par Robin T. Lawford
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche
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Invité
(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 14:41 par Invité
Bienvenue
Alycia Hemsworth
growing strong
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» Pseudo : margaux ; stardust
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» Schizophrénie : jamie & gabrielle
(✰) message posté Dim 15 Fév 2015 - 14:51 par Alycia Hemsworth
Bienvenue chez nous & bon courage pour ta fiche . Si tu as besoin, n'hésite surtout pas .
En attendant d'être validée tu peux venir papoter sur la cb cb ou faire un tour sur le flood pour faire plus ample connaissance avec nous . Ça c'était pour le côté staff .
Accueil 
Un coup, un nouveau coup. Je me recroqueville sur moi-même, les genoux rabattus contre ma poitrine, la tête enfouie sous mes bras, pour me protéger. Les larmes coulent sur mes joues, et il continue de hurler, encore et encore. Mais les secondes passant, je ne l’entends plus. Je pense à mes enfants, à Liam qui vit encore sous notre toit. Scarlett et Eugenia sont grandes, elles vivent à Londres maintenant, mais Liam n’a que 5 ans, et je ne voudrais pas qu’Aaron porte la main sur lui un jour. Je ne peux plus subir toute cette violence, toute cette haine dans ses yeux, je dois trouver un échappatoire. Six longues années que ça dure, que je dois cacher mes hématomes quand je vais au supermarché, mettre des lunettes noires quand je me promène dans la rue, porter toujours des vêtements à manches longues pour n’alerter personne. En six ans, il a évincé tous mes amis, tous les gens qui étaient importants pour moi, il a empêché ma reconstruction après tout ce qu’il avait détruit. Je frissonne, j’ai mal, j’ai envie de hurler. Et alors qu’il fait quelques pas pour s’éloigner de moi, je me lève d’un seul coup, prise d’une force que je n’ai jamais eue. J’ouvre le tiroir contenant les couteaux de cuisine et en sors un, le tenant fermement entre mes doigts. J’avance vers lui d’un pas décidé. « C’est fini maintenant. C’est fini tout ça. » « Mais comment ça c’est fini ? » Il hurle, encore, dos à moi. Mais lorsqu’il se retourne, son regard se pose sur ce long couteau entre mes mains, puis il voit mon regard noir, rempli de haine. « C’est fini. Tu me toucheras plus jamais. Je demande le divorce, et tu crèveras sûrement avant d’avoir revu ton fils. » De ma main libre, j’attrape le téléphone, pointant toujours le couteau fièrement dressé contre mon mari. J’appelle la police, qui ne tardera pas à arriver. Ma lèvre ouverte, mes poignets rougis et mes hématomes un peu partout sur le corps traduisent pour moi toute la violence qu’il a. Et il est rapidement emmené par la police pour être mis en garde-à-vue. Je crois que je n’ai jamais aussi bien dormi que cette nuit là. « Liam mon chaton, tu veux bien remplir un gros sac à dos avec tous tes jouets préférés ? On va aller prendre quelques vacances. D’accord ? ». Je laisse mon fils préparer ses affaires alors que j’enfourne le nécessaire dans une valise de mon côté. Liam arrive dans ma chambre avec son gros sac rempli de jouets. J’esquisse un sourire. « Et on va aller où en vacances ? » Je m'accroupis auprès de mon petit bonhomme et réajuste sa petite veste qu'il vient d'enfiler. « Chez Mary, tu te souviens la copine de maman qui vit à Londres ? Et puis là bas, ce sera toi l’homme de la maison, je compte sur toi hum ? » Il hoche la tête fièrement. Je plaque un baiser sur ses cheveux bouclés et me relève pour finir ma valise. J'ai déjà hâte de quitter cet endroit, où les souvenirs hantent les lieux.
Une semaine que j’ai remis les pieds à Londres. Cette ville ne change pas, jamais. Elle est telle qu’elle l’a toujours été. J’y ai vécu cinq ans avec Eugenia et Scarlett quand elles étaient petites, avant de rencontrer Aaron et m’installer avec lui à Cardiff. Retrouver toutes les rues de cette époque me fait du bien, bizarrement. Je me sens plus libre, même si la peur me colle toujours à la peau. « Tu sais ce que tu devrais faire ? Sortir ! Retourne dans ce bar que t’adorais quand on était plus jeunes. Change-toi un peu les idées. Moi je garde Liam. » Mary est une de mes plus anciennes amies. Une des seules qui a su être là pour moi quand j’ai mis au monde les jumelles, quand le père de mes filles m’a lâchement abandonnée. Et même si on s’est perdues de vue pendant un long, très long moment, elle reste pour moi un des piliers de ma vie. Un peu comme une soeur. « T’as raison. Je vais aller me changer les idées. Tu repars quand ? » « Dans deux jours. » Mary travaille beaucoup, voyage beaucoup, et c’est aussi pour ça qu’elle a bien voulu nous héberger Liam et moi, c’est parce que son appartement à Camden Town est vide la moitié de l’année, alors autant qu’il nous serve, du moins, le temps que je décide si je veux rester ici, et si c’est le cas, que je me trouve un appartement. 
« Bastian ? » Il se retourne pour me regarder. Et chaque fois qu’il plante son regard dans le mien, je sens quelque chose se passer au plus profond de moi. C’est dingue. J’ai l’impression de n’avoir jamais ressenti ça auparavant. Cela fait un moi que je me suis réveillée chez lui après qu’il m’ait sauvé la vie. La mémoire m’est revenue le jour où je suis allée le voir pour lui demander ce qui s’était passé. Et puis, il habite à seulement deux pas de chez Mary. Ce soir, Liam est chez un de ses camarades rencontré à l’école. Cet enfant a toujours été très sociable. Je suis donc seule avec Bastian. Il est tellement beau. J’ai du mal à détacher mes yeux de lui, sa jeunesse le rend insouciant, malgré ses allures de bad-boy et ses gros muscles. Je le regarde s’habiller. Je sais qu’il doit partir, mais je n’en ai pas réellement envie. Depuis un mois, j’ai la sensation d’avoir envie de le voir le plus souvent possible. Je ne sais pas tout à fait pourquoi, mais sa présence m’apaise, avec lui je me sens femme, plus que jamais. « Tu peux rester encore un peu tu sais… » Je m’approche de lui et attrape de mes mains le col de sa veste pour la réajuster. Je me sens si frêle et si fragile face à lui, pourtant, il a à peine plus de la moitié de mon âge. Ma main glisse jusque sur son torse et je ne le lâche toujours pas des yeux. « Ouais, je sais… M’enfin, ça vaut peut-être mieux, non… ? ». Il n’a pas tout à fait tort. Ça vaut sans doute mieux. « Moui, sans doute… Bonne nuit alors ? » « Je… Ouais, bonne nuit… » Je ne sais pas où pourrait nous mener cette histoire, nos différences. Pourtant, au fond de moi, je sais que j’en ai envie. J’ai envie de passer plus de temps avec lui, j’ai envie de goûter à ses lèvres, envie de sentir ses mains danser sur mon corps. Mais le voilà qui s’échappe déjà. Je le raccompagne jusqu’à la porte, à contre coeur, et referme la porte derrière lui, le coeur lourd, la frustration sur le visage. Mais la sonnerie de l’appartement me redonne soudainement espoir. En ouvrant, je retrouve son visage, et le mien s’illumine d’un sourire. Un sourire sincère qui n’a pris place sur mes lèvres depuis un moment. Un très long moment. Ses mains de part et d’autre de mon visage m’électrisent totalement, et son baiser vient donner le coup de grâce. Je l’attire à moi, et la nuit nous appartient. Plus rien n’existe autour de nous. Je ne suis plus mère, je ne suis plus en instance de divorce, je n’ai plus quarante ans, en train de faire l’amour à un jeune homme de 23 ans, je suis simplement une femme comblée, dans les bras d’un homme plus tendre encore que je l’aurai imaginé. 
Cette nuit me hante, me trotte dans la tête plus encore que je ne l’aurai imaginé. Si au départ je pensais qu’elle n’aurait rien signifié de plus qu’une nuit, pour le plaisir, aujourd’hui je me rends compte que c’est bien plus que ça, et cette simple pensée me glace le sang. Je ne peux pas m’attacher à lui, à son minois, son sourire, son appartement miteux et son jeune âge. Je cherche tous les points qui m’éloignent de lui, ils sont trop nombreux. Il a quasiment l’âge de mes filles ! Merde ! Alors je prends mon courage à deux mains et me dirige devant chez lui. Personne. Seul le chien jappe derrière la porte en entendant du bruit. Tant pis. J’attendrai. Alors je m’assieds sur les marches du perron, attendant le retour de Bastian, qui heureusement ne tard pas trop à arriver. « June ? Y a longtemps que t'es là ? » Je relève la tête, le visage presque froid. Je me dois de le rester pour lui dire ce que j’ai à lui dire, si je ne veux pas succomber devant sa belle gueule. « Fallait que je te parle... » Je me lève avec son aide et me tiens désormais près de lui, le contact de sa main dans la mienne ne m’aide pas à mettre de l’ordre dans mes pensées, dans mes mots. Alors le plus délicatement du monde, je me défais de son emprise. « Qu’est-ce qui va pas ? » « Rien, rien… Juste que, voilà, je… Je pense qu’on a fait une bêtise cette nuit… » Je baisse les yeux, presque honteuse de lui dire tout ça. Honteuse de renier ces sentiments naissants. « June, c’est toi qui… » « Oui, oui, je sais… » Je me mords la lèvre nerveusement et passe mes mains dans mes cheveux comme pour reprendre possession de mon coeur, de mon corps. Je soupire légèrement, parce que j’ai vraiment du mal à poser mes mots. Lui dire ce que je veux lui dire. « Je sais que j’ai voulu que tu restes et, enfin, je dis pas que j’ai passé un mauvais moment mais… Je me sens pas prête pour ça, c’est tout. » Je pourrais lui dire la vérité, sur tout, sur moi, sur mon histoire, sur mes jumelles qui ont le même âge que lui. Lui dire simplement que je ne me sens pas les épaules d’assumer une relation maintenant, et encore moins avec un homme qui a 17 ans de moins que moi. Mais rien de tout ça ne sort d’entre mes lèvres, et je clos la discussion d’un simple « Désolée. ». Minable. Alors je contourne le corps imposant de mon amant. Ou dirons-nous, ex amant. Je hâte le pas pour m’éloigner de lui avant de regretter mon geste et mes paroles. Je dois me protéger. Je dois me protéger. Je ne cesse de me répéter cette phrase sur le chemin qui me mène jusque chez Mary. Liam est là sur le canapé, il m’attendait sagement. « Maman ça va pas ? » Les larmes me montent aux yeux. « Si chéri. Très bien. Je vais prendre une douche d’accord, tu es sage ? » Je dépose un baiser sur le haut de son crâne et m’éclipse dans la salle de bain. Je regrette déjà mes paroles face à Bastian, mais j’essaie de me convaincre que c’est le mieux pour nous deux. 
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