(✰) message posté Dim 18 Jan 2015 - 17:32 par Invité
Laine & Hermeline
Meeting my neighbour.
Après avoir passé plusieurs jours à l'hôtel, j'avais finalement trouvé un appartement sympa dans le quartier de Hammersmith. L'endroit était plutôt spacieux, et la décoration design à l'intérieur me plaisait tout autant que l'immense cuisine américaine ouverte sur le salon assez grand pour recevoir une trentaine de personnes. Je m'imaginais déjà organisant des soirées. L'appartement comprenait aussi une salle de bain avec une baignoire-thalasso et deux chambres. Mais avant de profiter de mon nouveau chez moi, j'allais devoir m'occuper de l’emménagement et surveiller des gorilles décérébrés entrain de maltraiter mes objets fragiles et précieux.
Les déménageurs étaient finalement arrivés une heure en retard, soi-disant à cause des bouchons. Du coup, je me suis énervée, ils auraient pu anticiper. Je déteste attendre, ça fait partie de mon côté prétentieux, un peu comme une princesse. Une fois calmée, je pris bien le soin de leur expliquer qu’il fallait faire attention car les cartons étaient tous chargés d’objets fragiles tels que de la vaisselle ou des objets d’art que je collectionne. Je n’avais pas pris la peine de faire venir des meubles de France, l’appartement étant déjà très bien meublé et décoré. Les anciens propriétaires avaient bon goût et mes parents n’hésitent jamais à mettre une somme considérable pour faire plaisir à leur fille unique.
Je me postai donc à l’entrée de mon appartement, indiquant aux déménageurs où ranger tel ou tel carton ou encore pour leur rappeler d’être délicats. Ces gars étaient vraiment des stéréotypes du gars fort mais idiot, et j’en venais à penser qu’ils essayaient de jouer à celui qui me ferait sortir de mes gonds en premiers quand ils commencèrent à monter ma collection d’œuvres en porcelaine. Je les entendais tinter du bas des escaliers, et pour me calmer je décidai de me faire un thé et de ne pas assister au massacre, car à ce rythme-là je risquais vraiment de finir avec un ulcère avant la fin de la journée.
Alors que la bouilloire faisait un vacarme sans nom – j’allais devoir un racheter une car ce sifflement me tapait vraiment sur le système – je cherchais le carton dans lequel j’avais entassé mes boîte de thés, j’entendis un bruit dans le couloir qui m’horripila. Je priai pour que ce soit une fenêtre cassée plutôt qu’un de mes précieux objets, tout en me ruant dans le couloir. Manque de pot, c’était bien un de mes objets qui était cassé, un papyrus égyptien encadré, et le déménageur avait fait tomber le cadre. Il y avait du verre partout, mais ce n’est pas ce qui m’inquiétait le plus : je priais pour que le papyrus, authentique et qui m’avait coûté une fortune ne soit pas endommagé. C’est alors qu’un des gorilles me tendis un bout de papier, qui s’avéra être le précieux document. « Tenez, v’la votre bout de papier, on vous rachètera un cadre. »
« Bout de papier ». Cette appellation me fit sortir de mes gonds et je me mis à hurler sur l’abruti, qui avait eu raison de mes nerfs. « Ce bout de papier, monsieur, est un authentique et inestimable papyrus égyptien que vous ne pourrez jamais payer en une vie ! Alors je vous prierai de me le donner, délicatement, si ce n’est pas trop dur pour un abruti de votre genre, pour que je puisse le remettre en sécurité. Et j’espère que vous êtres très bien assuré, car cette ‘légère maladresse’ va vous coûter très cher ! » Je me saisis délicatement du papyrus, fulminant et mourant d’envie d’apprendre la délicatesse par la force à cet abruti de première. « Et les autres, continuez de travailler et faites gaffe, putain ! » Il y a vraiment des fois ou on n’est pas mieux servi que par soi-même.
(c) crackle bones
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(✰) message posté Mer 28 Jan 2015 - 9:55 par Invité
Laine somnolait devant un grand bureau où s’entassaient ses nombreux papiers : factures, poèmes, réflexions diverses, lettres. Son ordinateur portable était allumé, de nombreuses pages étaient ouvertes parce qu’il faisait des recherches pour voir comment il pouvait s’y prendre pour reprendre ses études à distance : il ne souhaitait pas lâcher son boulot pour le moment car il avait besoin de cet argent et il ne se voyait absolument pas aller sur les bancs de la fac. Il n’y était jamais allé et il se doutait bien que c’était sûrement une expérience enrichissante, mais il avait vingt-sept ans et il lui semblait qu’il était trop tard pour la vivre. Il sortit de son sommeil léger d’un bond lorsqu’il entendit qu’il y avait du vacarme dans les couloirs de l’immeuble. Laine était du genre très curieux et lorsqu’il y avait du bruit, il aimait bien savoir ce qui se tramait. Pas qu’il soit une commère, ou peut-être que discuter tous les jours avec ses clientes qui adoraient les ragots, il avait peut-être fini par sombrer… Il se leva donc, se passa les mains dans les cheveux lorsqu’il se croisa dans le miroir pour avoir l’air présentable, au cas où, et regarda d’abord par le judas pour essayer d’y voir quelque chose : c’étaient des déménageurs, apparemment, il y avait donc quelqu’un qui s’installait dans l’appartement qui s’était libéré quelques jours plus tôt – ça allait très vite, à Londres, et la personne qui avait réussi à louer ce logement avait eu de la chance car les demandes étaient sûrement très nombreuses. Il entendit gueuler et il sourit, amusé : la jeune femme qui emménageait avait un tempérament de feu et la vie dans l’immeuble promettait d’être mouvementée ! Il crut aussi reconnaître un petit accent et sa curiosité ne fit que s’accroître – il aimait bien discuter avec les étrangers, connaître leur histoire, savoir pourquoi ils venaient s’installer à Londres. Il décida d’aller la saluer et de lui proposer son aide pour quoique ce soit, sachant très bien que ça faisait toujours plaisir de rencontrer des voisins sympathiques dès le début. Il n’avait rien à lui proposer à part du vin, mais ça attendrait peut-être la fin de la journée alors il sortit de son appartement les mains vides, mais le cœur plein de bonnes intentions. Bonjour, il salua les grands types musclés qui portaient les cartons et les meubles et il monta d’un étage avant de constater les dégâts. Oula, dit-il en voyant le verre cassé et l’air énervé de la jeune femme (peut-être une étudiante Erasmus ? C’était devenu très courant et il en avait déjà croisé à Hammersmith). Je dois avoir des cadres qui traînent chez moi, j’achète ceux que je trouve beaux et finalement je n’ai rien à y mettre, ce sera mon cadeau de bienvenue, il sourit un peu alors que le déménageur partait continuer son travail. Je suis Laine, se présenta-t-il en tendant sa main à sa nouvelle voisine. Je ne sais pas si c’est un bon moment pour venir te dire bonjour, tu permets que je te tutoie ?, je n’ai pas trop envie de me faire hurler dessus comme tu as hurlé sur ce pauvre homme, il dit, joueur, mais il fallait que je vois qui avait réussi à choper cet appartement. Tu es une étudiante étrangère ? J’ai cru percevoir un accent alors que je t’entendais crier à travers tout l’immeuble… Il était taquin, il espérait qu’elle ne soit pas trop de mauvaise humeur sinon il regretterait certainement d’avoir voulu l’amuser un peu.
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(✰) message posté Mer 28 Jan 2015 - 16:00 par Invité
Un voisin avait été attiré par le bruit. J'avais entendu que les gens des grandes villes étaient du genre à râler pour un rien, je m'attendais donc à ce qu'il se mette à me sermonner pour le boucan occasionné par l'incompétence de ce déménageur. Mais il n'en fut rien. Il devait avoir une petite dizain d'années de plus que moi, et s'était présenté comme Laine. Je trouvai son prénom étrange, si les anglais savaient que c'était en français ce qu'ils appellent 'wool', je pense que ça les ferait bien rire. Je ne lui fis pas la remarque de peur de le vexer, bien qu'il me sembla qu'il était un peu taquin. Je lui rendis son bonjour, et apparemment je devais avoir l'air d'un pitbull vu comme il 'adressa à moi avec précaution, bien qu'il me parlait avec cet air taquin que me fit oublier un peu ma colère envers le déménageur qui en profita pour se remettre au travail en s'éclipsant discrètement. Cependant je n'étais tout d même pas d'humeur à répondre à sa taquinerie, j'adoptai donc un ton neutre. "Je te rassure, je ne vais pas te mordre, le rassurais-je. Et merci pour le cadre, tu nous sauve la vie à ce papyrus et moi! Au fait, je suis Hermeline, et je ne t'en voudrai pas si tu n'arrives pas à prononcer mon prénom à la française." Je n'avais pas pensé qu'on pouvait me prendre pour une étudiante, mais vu mon âge il est vrai que je devrais être sur les bancs de la fac plutôt qu'entrain de poursuivre mon rêve, comme les gens de mon âge. Mais comme je suis plutôt du genre à faire ce que je veux et à foncer bille en tête, je débarquais ici avec juste mon bac pour conquérir Londres. "Non, je ne suis pas étudiante mais je suis bien étrangère. Je viens de France, et je suis venue conquérir Londres! Et par pitié, ne me fais pas la morale en me disant que je devrais faire des études au lieu de poursuivre mon rêve qui est de créer ma propre marque de parfum, si non là je risque de m'énerver. En plus j'étudie chez moi de manière autodidacte, les bancs de la fac ne sont pas faits pour moi. Non pas que je sois idiote, mais le formatage ce n'est pas pour moi. Enfin, je te raconte ma vie mais mes cartons ne vont pas se défaire tous seuls. Je te propose une tasse de thé pendant que je commence à défaire mes cartons essentiels. Qu'en penses-tu?" J'amorçai un geste vers chez moi puis m'interrompis. "Ah, tu crois que tu pourrais chercher le cadre d'abord? Je ne voudrais pas abîmer ma relique. ", demandais-je un peu gênée de me montrer exigeante. "Je préparerai le thé pendant ce temps et ferai un peu de place sur mon canapé pour que tu puisses t'asseoir."
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(✰) message posté Mer 4 Fév 2015 - 14:51 par Invité
Apparemment il n’avait pas réussi à la mettre de bonne humeur avec sa petite remarque taquine, mais ce n’était pas grave, il pourrait réessayer plus tard ; il n’aimait pas laisser les gens dans leur boudin, surtout le jour d’un emménagement, important dans une vie, surtout pour une étudiante étrangère, s’il s’avérait qu’il avait raison. Il ne perdit donc pas son sourire et il s’agrandit même lorsqu’elle insinua qu’elle était française lorsqu’elle se présenta. Hermeline, enchanté, dit-il en français, vraiment fier de lui puisqu’il l’avait très bien prononcé – après tout, il était bilingue… En fait, c’était même plus que ça s’il jouait sur les mots : le français était sa langue maternelle, puisqu’il lui venait de sa mère, tandis que l’anglais était sa langue paternelle… Non, je ne suis pas étudiante mais je suis bien étrangère. Je viens de France, et je suis venue conquérir Londres! Et par pitié, ne me fais pas la morale en me disant que je devrais faire des études au lieu de poursuivre mon rêve qui est de créer ma propre marque de parfum, si non là je risque de m'énerver. En plus j'étudie chez moi de manière autodidacte, les bancs de la fac ne sont pas faits pour moi. Non pas que je sois idiote, mais le formatage ce n'est pas pour moi. Laine bougeait presque la tête au rythme des paroles de cette jeune française (une française ! dans son quartier ! ça risquait d’être vraiment intéressant) : il avait trouvé aussi bavard que lui, voire plus vu le nombre d’informations qu’elle débitait. Il récapitula dans son esprit histoire de ne pas passer à côté de quelque chose – il savait que les gens adoraient lorsqu’on se souvenait de petits détails les concernant : elle était donc française, elle venait à Londres pour poursuivre son rêve, qui était construire une marque de parfum. Elle était autodidacte et elle préférait éviter les bancs de la fac, tout comme lui. Bon ! Il sourit, encore plus amusé qu’avant. Tu débites dis donc, dit-il en riant. Je ne m’étais donc pas trompé sur une chose : tu es bien étrangère ! Tu ne seras pas tellement dépaysée avec moi, ma mère est française, je connais donc bien la langue et le pays. Tu viens d’où exactement ? Si elle venait de Paris, ce serait parfait ! Ils pourraient discuter de leurs magasins préférés, des restaurants qu’ils avaient essayés… Et je ne vais pas te faire la morale, j’ai moi aussi arrêté après le lycée, et pas pour poursuivre un rêve… Donc au contraire, je te félicite, c’est très courageux ! Pourquoi Londres par contre ? Paris n’aurait pas suffi ? Il se demandait ce qu’il serait advenu de lui s’il avait décidé de suivre ses rêves plutôt que de rechercher à gagner de l’argent rapidement en devenant coiffeur. Trouverait-on dans les librairies ses recueils de poèmes ? Serait-il professeur dans une université renommée ? Ou serait-il un saoulard sans succès, attablé à sa table dans un bar miteux à écrire des poèmes bourrés de clichés d’homme malheureux ? Il préférait ne pas y penser : son présent lui convenait. Enfin, je te raconte ma vie mais mes cartons ne vont pas se défaire tous seuls. Je te propose une tasse de thé pendant que je commence à défaire mes cartons essentiels. Qu'en penses-tu? Ah, tu crois que tu pourrais chercher le cadre d'abord? Je ne voudrais pas abîmer ma relique. Il hocha rapidement la tête, ravi de se faire inviter. Très bien, je file chercher ça, à tout de suite ! Et plus de casses ! dit-il à l’encontre d’un déménageur qu’il croisa dans les escaliers alors qu’il retournait chez lui pour chercher ce qu’il avait promis à Hermeline. Il mit bien dix bonnes minutes avant de trouver un cadre pas trop poussiéreux et joli et remonta avec des petits gâteaux qu’ils pourraient partager avec le thé. Il entra par la porte et ouverte et rejoint la demoiselle. Voilà ! dit-il en élevant son cadre pour qu’elle le voie bien. Il te plaît ? J’ai ramené de quoi grignoter aussi, ajouta-t-il en posant la boîte là où il pouvait. Alors, Hermeline. Du parfum hein ? C’est original. Qu’est-ce qui t’a donné cette passion ?
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(✰) message posté Ven 6 Fév 2015 - 15:57 par Invité
Laine revint avec un cadre plutôt joli et des petits gâteaux qui me donnèrent l'eau à la bouche. Il te plaît ? J’ai ramené de quoi grignoter aussi. Alors, Hermeline. Du parfum hein ? C’est original. Qu’est-ce qui t’a donné cette passion ? Tout en répondant à sa question, je servais la thé: "Oui, il est super sympa, et les gâteaux, c'est une super idée, surtout que je suis super gourmande!, lui répondis-je en riant. Eh bien j'ai hésité super longtemps pour trouver ma voie, alors je me rendais à pas mal de forums pour l'orientation. Un jour, je suis allée à celui organisé par mon école, mais comme je m'étais inscrite super tard, j'ai été mise dans un groupe au hasard. Celui-ci devait assister à la conférence d'un nez. J'ai été impressionnée par cette profession, j'ai eu une illumination en quelque sorte. Le hasard à bien fait les choses, c'est ce qu'on peut appeler la destinée. J'ai choisi Londres car c'est une ville qui m'a toujours attirée, bien plus que Paris que je connais déjà très bien, même si je viens de Poitiers. Je trouve que le Royaume-Uni est un pays plus beau, plus bucolique que la France, à part peut-être pour sa gastronomie. Enfin, j'ai bien l’intention de conquérir cette ville en tous cas!" Pendant que je parlais, j'avais nettoyé le cadre et j'étais entrain de mettre mon parchemin dedans avec mille précautions. Puis je me rendis compte que je parlais de moi depuis tout à l'heure et que je n'avais même pas pris le temps de laisser parler mon interlocuteur. Mes parents ne seraient pas fiers de moi en cet instant si il me voyaient oublier ainsi mes bonnes manières. " Tout à l'heure tu disais que tu avais quitté l'école toi aussi, mais pas pour une passion. Tu fais quoi maintenant du coup? Tu travailles? Et dis-moi, toi aussi tu as un rêve après lequel tu cours?" Je trouve que vivre sa vie sans poursuivre un but est extrêmement triste, mais je ne dis pas le fond de ma pensée, je ne tenais à le vexer si il n'avait pas de rêve à poursuivre en lui disant qu'il vit une vie qui ne vaut pas la peine d'être vécue. Si on nous enlève nos rêves, que nous reste-t-il? Je pris un gâteau qui s'avéra aussi bon qu'il en avait l'air. Ça me rappela les gâteaux que me faisait la bonne quand j'étais petite, et je me sentis nostalgique pendant un instant. C'était une vieille femme rondouillarde, très sympathique, qui avait travaillé pour nous presque toute sa vie. Elle était morte d'un cancer il y a quelques années. Je m'arrachai à mes pensées. "Ces gâteaux c'est toi qui les a faits? Ils sont vachement bons! Personellement, je n'ai jamais cuisiné, mais il va bien falloir que j’apprenne maintenant que je n'ai plus de bonne."