Gertrude dans mon sac à dos, je pédalais tranquillement jusqu'à Great Ormond Street Hospital. Je devais me contrôler pour ne pas aller trop vite. Après tout, je ne voulais pas une énième remontrance de mes médecins. Ils détestaient plus que tout au monde que je prenne autant de risque pour ma santé. Dans un sens, je les comprenais, mais en même temps, je détestais tout autant me faire dire quoi faire. C'était mon corps après tout. J'en faisais ce que je voulais. Mais je ne voulais pas qu'ils en parlent à ma mère. Cette dernière s'inquiétait déjà assez comme ça avec son café qu'elle gérait ainsi que les paiements pour mes médicaments! Bref, je devais être le moins essoufflée possible en arrivant. D'ailleurs, ce fut enfin le cas après plusieurs dizaines de minutes. J'habitais tout de même loin de e Great Ormond street! J'installai le vélo dans le rack prévu à cet effet et y mit un cadenas. Et voilà le fameux moment d'entrer pour la millième fois dans l'hôpital arrivait à grand pas. Je marchai tranquillement jusqu'aux portes et m'y engouffrai, pas du tout pressée d'aller me faire ausculter. Je me dirigeai vers le bon département, connaissant l'endroit sur le bout de mes doigts. J'avais fait la majorité des départements et le plus visité à ce jour? L'urgence... Je connaissais presque tous les membres du personnel... Ce n'était pas vraiment une bonne chose... Et il ne fallait pas m'en vanter! Je connaissais une infirmière plus que tous les autres. Je ne savais pas pourquoi, mais à chaque fois que je venais, elle venait à ma rencontre. Remy. Elle était gentille et ne me prenait pas en pitié à cause de ma maladie. J'étais heureuse lorsque je la voyais et je me demandais bien si la jeune femme allait être présente aujourd'hui....
Arrivée dans le bon département, la secrétaire me salua de la main, me connaissant très bien évidemment. « Comment tu vas aujourd'hui, ma belle Blaiz? » me demanda-t-elle, poliment. Je ne savais pas pourquoi... mais elle insistait toujours sur mon prénom. Trop original pour elle? Mais bon, elle n'était pas méchante, alors je la saluai à mon tour avant d'aller m’asseoir sans faire de commentaire désobligeant. « Ça va parfaitement bien! » lui avais-je dit avant de prendre un magazine, faisant semblant de le consulter. Je n'avais pas trop envie de discuter encore un moment. Les conversations dénuées de tout intérêt me donnait mal au cœur.
Les minutes s'écoulèrent tandis que j'attendais toujours. On dit enfin mon nom à l'intercom presque une heure après mon arrivée. Je sautais sur mes pieds et traînai Gertrude derrière moi jusqu'à la salle. Dans la pièce, il n'y avait personne, alors je m'assieds et attendis encore une fois... Je me demandais bien si on faisait autre chose dans un hôpital mise à part attendre encore et encore....
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(✰) message posté Sam 13 Déc 2014 - 23:38 par Invité
C'est ironique, presque drôle de voir Remy Baldwin dans sa tenue d'infirmière. Elle qui ne semble se soucier que de sa personne d'habitude. Rarement gentille, si ce n'est par intérêt et trop égocentrique pour pouvoir s'intéresser aux autres. Pourtant, à l'hôpital, c'est naturellement que Remy s'occupe des autres et vient en aide. Adossée contre la paroi de l'ascenseur, elle enfile son troisième chocolat chaud de la matinée. Elle souffle dessus, un peu, pour le refroidir. Dans l'ascenseur, deux médecins font le point sur leur week-end respectif. L'un a eu le droit à un dimanche en famille. Tandis que l'autre s'énerve sur le score que son équipe de rugby a obtenu. Ils saluent Remy qui se contente d'un hochement de tête. Soulagée qu'ils ne lui posent aucune question sur ses jours de congés, elle sort de la cabine. Elle a passé les deux derniers jours dans son lit devant Game of Thrones qu'elle connait pourtant par cœur. Ses poumons ont recommencé à la faire souffrir. C'est douloureux, presque gênant de respirer. Mais Remy, elle a pris l'habitude de faire semblant, de montrer que tout va bien même si c'est faux. De l'autre côté du couloir, il y a Naël qui lui fait un signe de la main. L'infirmière s'empare d'une pile de dossiers avant de lui adresser un sourire. Elle aurait aimé le rejoindre et passer le reste de la journée avec lui. Pourtant son bipeur la rappelle à ses obligations. C'est seulement lorsqu'elle rejoint à nouveau l'ascenseur, qu'elle réalise avoir oublié son chocolat sur le comptoir. Ça l'agace mais il y a un distributeur à chaque étage, ça compense. Arrivée à l'accueil, un rire s'échappe de ses lèvres lorsqu'elle délaisse les dossiers sur le bureau de la réceptionniste. Elle va sûrement y passer la journée. Dans son dos, on entend des vagues murmures. Certains patients discutent entre eux, habitués de se retrouver. Remy se retourne, adresse des sourires à chacun avant qu'on lui indique la présence d'une patiente dans la salle de consultation. En plus de faire patienter tout ce monde, elle est déjà en retard avec sa première visite. D'un pas décidé, elle s'avance dans le couloir avant de soudainement poser son regard sur le dossier qu'elle tient dans ses mains. Celui d'une brune. Une brune qu'elle connait bien trop et qui est déjà assise dans la salle. Blaiz. Blaiz, accompagnée de Gerturbe, évidemment. « Blaiz. » qu'elle l'interpelle alors. Il y a un sourire doux qui s'affiche sur ses lèvres et elle s'approche tout naturellement. « Tu attends depuis longtemps ? » D'un geste de la main, Remy referme la porte. Ça fait un moment qu'elle n'a pas vu Blaiz. Peut-être qu'inconsciemment elle espérait la croiser aujourd'hui. Même si les raisons de leurs rencontres ne sont jamais joyeuses. Toujours pour des consultations. « C'est la folie ici aujourd'hui. Tu as passé un bon week-end ? » Mais ça lui plait à Remy. Elle a ce besoin incessant de bouger, de faire quelque chose. La tranquillité l'effraie. Le silence la terrorise. Sûrement pour ça que son métier lui plait tant. Et indirectement elle excuse ses collègues d'avoir fait attendre Blaiz si longtemps. Alors qu'elle contourne le bureau pour s'installer sur la chaise, son regard se pose sur la bouteille d'oxygène de son amie. Remy, elle l'a toujours détesté, encore plus quand Blaiz a annoncé lui avoir donné un nom. Ça rend la chose encore plus réelle. Comme si elle était amie avec sa maladie. Remy n'irait jamais donné un nom à ce qui pourri dans ses poumons. Elle s'efforce de ne pas y penser et prétend ne rien avoir. « Comment va Gertrude ? » questionne-t-elle alors qu'elle ouvre le dossier de Blaiz, puis attrape un stylo. C'est sa façon, bien à elle, de lui demander des nouvelles.
J'étais occupée à fixer le mur blanc en face de moi lorsque j'entendis une voix familière m'interpeller par mon prénom si peu commun. Je me retournai lentement pour confirmer qu'il s'agissait bien de Remy, une infirmière que je croisais régulièrement ici. Je ne souriais pas souvent, mais lorsque je la voyais, mon visage s'illuminait automatiquement. Elle était un des rares membres du personnel que je supportais ici. La jeune femme s'approcha alors de moi. Je la saluai dès qu'elle fut à mes côtés. « Tu attends depuis longtemps ? » me demanda-t-elle en refermant la porte derrière elle. J'eus un petit rire. « Tu as d'autres questions? » lui demandais-je, amusée. Je ne pouvais pas être irrespectueuse envers elle, alors que c'était dans mes habitudes. Elle était bien trop gentille avec moi pour que je lui manque de respect. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de relever l'ironie de sa question. Oui, j'attendais depuis longtemps. Mais c'était cela dans les hôpitaux, même quand on était une habituée comme moi. Je n'avais aucun passe droit à force. Le seul avantage que j'avais, c'était que je connaissais l'endroit sur le bout de mes doigts.... Si on pouvait appeler cela un avantage... « C'est la folie ici aujourd'hui. Tu as passé un bon week-end ? » me demanda-t-elle. « Oui, et toi? Mais bon, je n'ai fait que jouer aux jeux vidéos à la place d'étudier... » lui dis-je. Je ne racontais pas ma vie à tout va, mais à elle, ça ne me dérangeait pas. Sa présence était bienveillante, amicale. Oui, on pouvait dire dans un sens que nous étions amis. Même si ça restait plus une relation patient-professionnel de la santé, tout de même. Disons que c'était plus facile parler avec Remy que la dame de l'accueil... « Comment va Gertrude ? » me demanda-t-elle alors en ouvrant mon dossier. Je haussais un sourcil, comme je le faisais si souvent. Je regardai la principale intéressée... Les gens se demandaient toujours pourquoi je lui avais donné un nom. Ça pouvait semblait effrayant, je l'accordais. Mais à force de la traîner partout, elle faisait partie de moi. Jamais, je ne pourrais m'en défaire. Il était impossible de guérir de ma maladie. Lui donner un nom, c'était l'accepter comme une partie de moi. À force, je m'étais fait une raison. « Ça va... ça va.... » lui dis-je. Je ne savais jamais si je pouvais réellement parler à Remy ou pas... Mais en même temps, vu mon âge, je doutais qu'elle ait le droit professionnellement de divulguer des secrets sur ma santé, et ce, même à ma mère. « Par contre, j'ai de plus en plus de difficulté à faire du vélo ces temps-ci sans avoir de difficulté à respirer... mais tu me connais... » lui dis-je en haussant les épaules. Elle savait très bien que je ne me ménageais pas le moins du monde. Si ma mère me voyait parfois, elle serait encore plus inquiète qu'elle ne l'était déjà. On aurait dit à me voir aller que je souhaitais mourir plutôt que prévu... Mais à vrai dire, je souhaitais plutôt vivre ma vie à fond pendant que je le pouvais encore. Je ne voulais pas me ménager et faire semblant de vivre, comme beaucoup le faisait...
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(✰) message posté Mer 24 Déc 2014 - 16:39 par Invité
« Tu as d'autres questions? » qu'elle répond, du tac-o-tac. C'est vrai, sa question était stupide, surtout que Remy sait à quel point l'attente est longue à chaque fois. Pourtant, elle essaie toujours d'être rapide et efficace. Si elle aime faire attendre ses amis et saouler son monde, à l'hôpital, elle met un point d'honneur à agir comme une professionnelle. Bien sûr, parfois elle reste plus longtemps avec certains patients, incapable de les laisser sans avoir tenté de leur redonner le sourire. Ou parce que les soins sont plus longs que d'autres. « Oui, j'ai acheté des nouvelles chaussures, tu en penses quoi ? » Malicieuse, elle se lève à nouveau pour tourner une fois sur place et ainsi montrer ses chaussures à Blaiz. Souvenir de sa dernière séance de shopping en compagnie de Ivana. Son rire se joint rapidement à celui de la brune. Elle est contente que la jeune femme ne soit pas contrariée, elle n'aurait pas supporté une dispute avec Blaiz. L'une des rares personnes avec laquelle Remy ne se montre pas insupportable. « Tu devrais m'accompagner la prochaine fois que j'irai faire les boutiques. » dit-elle avant de se réinstaller sur sa chaise. Ça les changerait de ses quatre murs blancs qu'elles côtoient à chaque fois qu'elles ont l'occasion de se voir. Leur relation apparaitrait sans doute plus comme une amitié en dehors de l'hôpital. Alors c'est tout naturellement que Remy la questionne sur son week-end. Comme deux vieilles copines auraient fait si elles s'étaient retrouvées autour d'un café. Il y a un mélange d'amitié et d'intérêt professionnel dans sa question. C'est son travail, après tout, de prendre des nouvelles des patients. « Oui, et toi? Mais bon, je n'ai fait que jouer aux jeux vidéos à la place d'étudier... » Elle hoche simplement la tête et fait tourner le stylo entre ses doigts. Remy, elle n'y connait rien en matière de jeux vidéos. Blaiz se confie toujours si simplement que pour la première fois, l'infirmière se sent stupide de ne rien y connaître sur le sujet. « Je bas le record du week-end le plus ennuyant du monde si tu veux tout savoir. » Un rire s'échappe d'entre ses lèvres. « Je suis restée au lit, devant ma télé. Dommage que je sois novice avec les jeux vidéos, ça semble mieux. » Un nouveau rire et elle ouvre le dossier de Blaiz. Rapidement elle repère la date de sa dernière consultation. Remy a toujours l'impression qu'elles se voient trop souvent. Dans son métier, ce n'est jamais bon signe. Mais nécessaire dans le cas de la brune. Les deux femmes posent alors leurs regards sur Gertrude, la bonbonne d'oxygène de Blaiz. Toute trace de sourire a disparu des lèvres de Remy. « Ça va... ça va.... » Son regard océan se pose sur la jeune femme et elle hausse les sourcils. Elle ne s'imagine pas l'obliger à se confier, surtout qu'elle remarque son hésitation. Peut-être que son amie préfère parler directement de son état de santé à son médecin. Beaucoup de patients sont plus facilement rassurés, Remy en a l'habitude. « Par contre, j'ai de plus en plus de difficulté à faire du vélo ces temps-ci sans avoir de difficulté à respirer... mais tu me connais... » L'infirmière se contente de hocher la tête et de griffonner quelques notes dans le dossier ouvert. Il faut bien laisser une trace sur l'état de santé de la brune. Elle connait Blaiz, c'est vrai, elle est têtue, difficile lorsqu'il s'agit de se ménager, et prendre soin d'elle. « Peut-être que tu devrais ralentir le rythme. » conseille-t-elle alors. Son sourire habituel illumine à nouveau ses traits et elle repousse sa chaise pour contourner son bureau. « Et prends un taxi la prochaine fois que tu veux te déplacer. » Elle rit, un peu, avant de tendre sa main à son amie. Blaiz ne va pas l'écouter, elle la connait. « Voilà que je te conseille sur le meilleur moyen de transport au lieu de faire mon travail. Je vais vérifier ta tension, viens. » Consultation classique que le médecin va forcément lui refaire plus tard.
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(✰) message posté Jeu 25 Déc 2014 - 17:17 par Invité
Je ne désirais pas vexer la jeune femme en lui demandant « si elle avait d'autres questions à me poser » de manière si directe. J'étais simplement comme cela. La faculté de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler n'existait simplement pas chez moi. Avais-je déjà possédé ce talent? Peut-être avant de savoir pour ma maladie, la fibrose kystique. Je ne savais pas. Je n'aurais jamais l'occasion de le savoir. J'étais tellement habituée à me battre contre vent et marée que j'avais oublié comment prendre des gants blanc avant de parler à qui que ce soit. Quand on avait si peu de temps devant nous, on oubliait ces futilités, ces pertes de temps monumentales. On n'en avait pas besoin. On avait autre chose à faire que de tourner autour du pot! Aurais-je pu cependant rajouter un sourire ou une touche d'humour à mes paroles? Sûrement. Mais des fois, ça, non plus, ce n'était plus inné chez moi. À croire que les facultés sociales m'étaient étrangères... Mais j'essayais très fort de m'y conformer malgré tout, spécialement avec la jeune infirmière, parce qu'elle m'était fort sympathique. Et elle ne méritait simplement pas le traitement que j'imposais à d'autres personnes qui semblaient me juger. Parce que ce n'était pas le cas de Remy. Elle n'avait jamais montré de signe de pitié envers moi et c'était plus que rafraîchissant! La jeune femme ne dit rien cependant suite à mes paroles, me montrant plutôt ses nouvelles chaussures, trouvailles de son week-end passé à faire les magasins, me demandant ce que j'en pensais. Je lui fis un petit sourire. « Elles sont splendides! » lui dis-je avec un petit sourire, ravie qu'elle ne soit pas fâché du ton que j'avais employé quelques instants plus tôt. Et j'étais plus qu'honnêtes en prononçant ces mots. Elles étaient magnifiques. « Tu devrais m'accompagner la prochaine fois que j'irai faire les boutiques. » me dit-elle en se réinstallant sur la chaise. J'eus pendant quelques secondes à peine un air surpris face à sa proposition, mais il s'effaça tout de suite pour laisser place à un sourire, encore. « Ce sera avec plaisir... » lui dis-je, enthousiaste. Je n'avais pas beaucoup d'amis. Je les comptais sur les doigts d'une main. Faire du shopping était rare et des fois, ça faisait du bien, même si ce n'était pas pour dépenser, mais pour ne faire que du lèche vitrine. Cela pouvait être amusant, surtout en compagnie de Remy.
« Je bas le record du week-end le plus ennuyant du monde si tu veux tout savoir. » dit la jeune blonde en riant lorsque je lui fis mention que j'avais passé le week-end à jouer aux jeux vidéos à la place de faire des révisions plus qu'ennuyantes. « Je suis restée au lit, devant ma télé. Dommage que je sois novice avec les jeux vidéos, ça semble mieux. » me dit-elle. « Ah mais ça s'apprend, hein? J'y connaissais rien moi aussi avant, mais là, après de longues heures de pratique je suis douée... » lui dis-je avec un sourire qui s'éteignit presque sur le champs. Ce n'était pas nécessairement le meilleur accomplissement du monde après tout, maintenant que j'y pensais. En un sens, c'était également une perte de temps... Mais bon, je m'amusais, c'était ça l'important, j'imagine! « Si on fait les magasins ensembles, tu viendras chez moi après. Je te montrerai! » lui dis-je.
Mais bon, le sujet dévia vers ma santé, la raison de ma venue ici. Remy me conseilla de ralentir le rythme après ma confession. Je soupirai. Je savais pertinemment qu'elle avait raison, mais allais-je l'écouter? Non, parce que j'étais tout simplement têtue comme une mule.... Et peut-être même pire encore! « Et prends un taxi la prochaine fois que tu veux te déplacer. » ajouta-t-elle en riant un peu. Je choisis de rire un peu avec elle, ne voulant pas lui avouer que je n'avais pas l'argent pour prendre ce moyen de transport. Remy tendit alors sa main vers mon bras, voulant prendre ma tension. « Des fois, tu voudrais pas être médecin à la place d'être infirmière... T'es vraiment plus douée avec les gens qu'eux.... » lui dis-je avec un petit sourire. C'était qu'elle était définitivement plus agréable que la plupart d'entre eux! Plus à l'écoute aussi. J'avais davantage envie de me confier avec elle qu'avec toute autre membre du personnel de cet hôpital!
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(✰) message posté Ven 23 Jan 2015 - 18:02 par Invité
La franchise de Blaiz, c'est ce que Remy préfère. Elle a toujours cette façon particulière de lancer au visage des gens, la plus profonde de ses pensées. Comme si c'était la dernière chose qu'elle pourrait dire. Si Remy déteste qu'on lui sorte ses quatre vérités au visage, de la part de Blaiz, elle pourrait sûrement tout entendre. Tout accepter. C'est à la fois fascinant et terriblement terrifiant. « Je sais. » qu'elle dit, en réponse au compliment de la brune pour les chaussures. Et c'est avec une joie non dissimulée qu'elle hoche la tête lorsque Blaiz accepte son invitation à sa prochaine séance shopping. C'est drôle, elle ne s'était jamais imaginée demander à un patient de se voir à l'extérieur de l'hôpital. Mais pour Blaiz, elle peut, elle a envie. Après tout, elles deviennent amies, ça lui semble normal, comme une évidence. Une façon de renforcer leur amitié naissante. Elle s'imagine embarquer Ivana avec elles évidemment. « Ah mais ça s'apprend, hein? J'y connaissais rien moi aussi avant, mais là, après de longues heures de pratique je suis douée... » Son sourire s'agrandit alors qu'elle joue avec le stylo entre ses doigts. Ça ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il fallait s'entrainer pour être doué aux jeux vidéos. Remy avait toujours pensé que c'était inné. « Si on fait les magasins ensembles, tu viendras chez moi après. Je te montrerai! » Toute trace de sourire a disparu du visage de Blaiz. Elle qui semblait pourtant heureuse de parler d'un sujet qu'elle adore. Alors, Remy, elle a envie de la revoir sourire. « Je sais jouer qu'au Tetris et je perds rapidement. Tu vois mon niveau. » Un rire s'échappe de ses lèvres et elle se lève pour s'installer à côté de Blaiz. Elle doit vérifier son pouls, sa respiration et tout ce manège habituel qu'elles connaissent sur le bout des doigts. Autant Blaiz que Remy. « Tu joues à quel genre de jeux ? Mario, Luigi, tout ça ? Ou à des jeux de guerre ? » L'image de Blaiz jouant à des jeux de stratégies et de guerre s'impose dans ses pensées. Et ça l'amuse, Remy, de croire ça. Elle sourit alors que ses mains s'emparent du tensiomètre qui repose sur une table roulante. L'infirmière se montre patiente, pas décidée à faire vite pour ne pas bâcler son travail. « Des fois, tu voudrais pas être médecin à la place d'être infirmière... T'es vraiment plus douée avec les gens qu'eux.... » Leurs regards se croisent et Remy hausse les épaules. « Je n'y ai jamais pensé. Pourquoi pas. » qu'elle dit avant d'entourer le bras de Blaiz avec l'appareil. « Tu me dis si je serre trop. » La vérité, c'est que Remy, elle voudrait en rire de tout ça. De cette idée de devenir médecin. Il y a vraiment qu'ici qu'elle peut entendre ce genre de chose. Dehors, tout le monde la trouve chiante et agaçante. Parce qu'elle cultive cette réputation et qu'elle aime emmerder son monde. Une Remy infirmière, ça semble déjà grotesque, alors médecin. Pourtant, soigner les gens, les écouter et les aider, elle adore ça, elle aime son travail. Plus qu'elle ne l'aurait pensé. « Tu veux un secret ? » Ça lui paraît étrange de se confier, ce n'est pas son genre. Ni même habituel dans son cas. Elle est là pour écouter les patients, pas pour se confier. Son doigt enclenche le moniteur et elle relève les yeux vers Blaiz. Fascinant à quel point ça semble si facile de se confier à cette fille. « J'ai toujours eu envie de devenir pompier. Pas infirmière, ni médecin. » Elle ne sait même pas si ça lui plairait. Probablement. D'un coup une sensation étrange l'envahit, pas habitué à se dévoiler ainsi. Même sur un sujet si banal. Interrompu par le bruit du tensiomètre, Remy est soulagée de ne pas avoir à préciser pourquoi elle n'a pas accompli son rêve. « Et toi, il y a un métier que tu rêves de faire ? » Son regard se durcit lorsqu'elle observe le résultat de sa tension. « Ton cœur est d'accord avec moi, il va falloir ralentir avec le vélo. »
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(✰) message posté Lun 26 Jan 2015 - 20:04 par Invité
Les médecins fonctionnaient toujours de la même façon lors des rendez-vous. Ils te posaient deux trois questions sur ta vie, histoire de te faire croire que ça les intéressait. Mais ça se voyait sur leurs visages qu'au final ta vie, ils s'en fichaient pas mal. C'était seulement une façon d'être poli avec toi, comme les caissières dans les épiceries. Ou ailleurs. Le « Salut. Ça va? » classique de tout début de conversation. Le problème, c'est qu'il fallait toujours répondre « oui » à cette question, parce qu'au final, même si tu as des problèmes, la société s'en fichait totalement. Nous étions que des petits pions. Mais étonnamment, avec Remy, ce n'était pas cela. Je sentais qu'elle voulait réellement savoir ce qui se passait dans ma vie. Et c'était rafraîchissant. Tandis qu'elle prenait ma tension et autre, elle me demanda à quel genre de jeux vidéos je jouais. Je rigolai quelques instants. Cela faisait un moment déjà que je n'avais pas joué à Mario Kart ou Mario Bros. J'étais plus jeux rpg à univers ouvert. Où on pouvait monter un personnage de A à Z, comme Elder Scroll : Skyrim qui était d'ailleurs mon jeux préféré sur la X-Box 360. Mais évidemment, si je voulais lui montrer les jeux vidéos, je n'allais certainement pas commencer avec celui-ci. « Je préfère d'autres sortes de jeux, mais ceux où les personnes ont des pouvoirs magiques me vont. » lui dis-je en guise de réponse. « Je suis devenue trop douée aux jeux de la Wii...... C'est une console au cas où tu ne saurais pas... » lui dis-je avec un sourire. Je ne voulais pas me moquer d'elle. C'était pour éviter une éventuelle question.
Je lui demandai alors si elle ne voulait pas faire médecin au lieu d'infirmière parce que visiblement, elle était plus douée qu'eux avec les gens. « Je suis sérieuse, hein? » lui dis-je avec un petit sourire en coin. Elle pris alors ma tension. « Oui, oui. » lui dis-je. Mais j'étais tellement habituée à ce genre d'exercice que ça ne me faisait rien. « Tu veux un secret ? » me demanda-t-elle. « Tu as toute mon attention! » lui dis-je. Les secrets, j'adorais. Je me demandais bien qu'elle était le sien. « J'ai toujours eu envie de devenir pompier. Pas infirmière, ni médecin. » me dit-elle. Je fus surprise. Elle? Pompier? Mais pourquoi pas? Lorsque c'était son rêve, il fallait l'embrasser et le réaliser! Pourquoi ne l'avait-elle pas fait? « Et alors? Pourquoi es-tu devant moi? » lui demandais-je. Si j'avais un rêve comme le sien, je le réaliserais sans hésiter. Remy avait toute la vie devant elle, mais il ne fallait pas qu'elle tarde non plus. On ne savait jamais ce qui pouvait se pointer dans notre chemin pour nous empêcher d'avancer. « Et toi, il y a un métier que tu rêves de faire ? » me demanda-t-elle alors. « J’étudie pour être architecte, mais ce n'est pas réellement ma passion dans la vie. Je n'en ai pas vraiment à vrai dire... » lui dis-je. J'étais honnête. Je n'avais aucun réel plan de vie. Ça donnait quoi de toute façon? J'allais mourir jeune. À quoi bon? « Ton cœur est d'accord avec moi, il va falloir ralentir avec le vélo. » m'avertit-elle. Je soupirai. « Je vais te dire un secret à mon tour.... Ce n'est pas prêt de changer! » lui dis-je en haussant les épaules. Je n'allais pas arrêter le vélo. J'allais continuer à jouer avec le feu. Parce que je n'avais que trop peu de temps. Autant vivre ma courte vie à cent à l'heure! « Je suis désolée.... » lui dis-je. Ce n'était pas contre elle. C'était juste ma façon de penser depuis toujours, depuis qu'on m'avait diagnostiqué cette maladie de malheur.
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(✰) message posté Ven 30 Jan 2015 - 14:22 par Invité
Ses souvenirs lui renvoient l'image d'un petit homme à moustache qui court, évite des tortues, attrape des étoiles et doit sauver une princesse. Il rentre dans des tuyaux, combat des ennemis et grandit lorsqu'il mange des champignons. Remy, elle ne se souvient pas de grand chose lorsqu'elle repense à Mario. Enfant, elle ne jouait qu'avec ses robes de défilés, dansait et passait son temps sur la plage. Pour la première fois de sa vie, l'infirmière se sent complètement à côté de la plaque. Pourtant son sourire ne quitte pas ses lèvres amusée par la précision de son amie. « Ouais, la Wii, je connais. Ça se joue avec une télécommande, non ? » Naël lui avait fait tester un jeu avec des sports mais ça n'avait pas été très concluant. Elle esquisse un énième sourire et détache son regard du tensiomètre. Voilà comment Remy se retrouve à confier des secrets à sa patiente. Elle aime la curiosité soudaine dont fait preuve Blaiz. Évidemment qu'elle veut savoir. Tout le monde aime entendre les secrets des autres. Mais personne n'aime se confier. Avouer le métier de ses rêves, ce n'est finalement pas un si grand secret. Seulement si on connait les raisons qui l'ont poussé à y renoncer. « Pourquoi es-tu devant moi? » Son regard croise celui de Blaiz. Douce et intéressée, elle n'a rien d'une femme qui salive du prochain commérage qu'elle entendra. L'infirmière fait mine d'être occupée par l'analyse du résultat qu'affiche l'écran du moniteur. La vérité, c'est que son analyse est déjà faite depuis un moment. Elle cherche à gagner du temps, ne trouvant pas le courage de tout avouer maintenant. Ses mains attrapent le dossier de Blaiz sur le bureau et elle y griffonne quelques mots. « Tension en légère hausse depuis la dernière visite. Blaiz a confié avoir de plus en plus de difficultés à faire du vélo. »« Si tu veux, je peux demander à une autre infirmière de me remplacer. » Pas très subtile, mais elle esquive la question, laissant le silence s'installer. Alors c'est tout naturellement que Remy lui renvoie la question, ne souhaitant pas que le sujet s'attarde sur elle. C'est Blaiz qui doit être au centre de leur conversation. « J’étudie pour être architecte, mais ce n'est pas réellement ma passion dans la vie. Je n'en ai pas vraiment à vrai dire... » Interrompue par le bruit du tensiomètre, elle ne répond pas directement, préférant retourner sur un sujet plus difficile. La santé de Blaiz qui se dégrade. « Je vais te dire un secret à mon tour.... Ce n'est pas prêt de changer! » Son sourire s'efface de son visage alors qu'elle referme le dossier entre ses mains. Agacée par l'aveu de Blaiz, Remy se retient pour ne rien montrer. Son visage reste neutre, serein, animé seulement par de la sympathie pour sa patiente. « Je ne t'ai pas demandé d'arrêter, Blaiz. Seulement de ralentir. » Un soupir s'échappe de ses lèvres. A défaut de pouvoir l'empêcher de grimper sur ce maudit vélo, Remy tente simplement de la convaincre de moins l'utiliser. Son travail ne consiste pas seulement à écouter la respiration des malades ou de gratter une ordonnance. Et peut-être que son amitié pour Blaiz joue pour beaucoup mais Remy s'en fout. Laisser un patient abandonner, c'est une chose qu'elle refuse. Pas dans son service, pas lorsqu'elle est chargée de l'aider. Elle adresse un regard absent à la jeune femme tout en retirant l'appareil autour de son bras. Ça lui paraît presque scandaleux de faire la morale à Blaiz alors qu'à côté, elle-même est incapable de se faire soigner. « On pourrait faire un compromis. Tu diminues tes déplacements en vélo et je fais quelque chose pour toi en échange. » Ça n'a rien de professionnel, mais Remy essaie une dernière façon de convaincre Blaiz. Elle se lève, se dirige vers une grande armoire qu'elle ouvre. « Tes études se passent bien ? » Revenir sur un sujet plus normal et utiliser leur amitié, c'est l'idée aussi pour l'amadouer. Et elle ajoute : « Les jeux vidéos, c'est pas une passion ? T'as aucun rêve ? La plupart des gens rêvent tous de voyager. Pas toi ? »
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(✰) message posté Jeu 5 Fév 2015 - 2:29 par Invité
Il était évident que parfois l'image que je reflétais était celle d'une nerd aux yeux des autres. Ma fascination pour les jeux vidéos en était une des nombreuses causes. Parmi mes autres passes-temps, je lisais également des comics books ce qui n'aidait pas mon cas. Mais cela ne me dérangeait pas. J'aimais beaucoup mes hobbies. Si j'étais considérée une geek, alors soit! Il s'agissait là plutôt d'un compliment pour moi. Je rêvais d'ailleurs d'aller au Comic Con de San Diego aux États-Unis. Peut-être un jour? Il ne fallait pas désespérer. Mais ce n'était pas parce que je connaissais ces univers sur le bout de mes doigts que je jugeais ceux qui n'en avaient que peu de connaissances comme c'était le cas de Remy. Chacun ses passions dans la vie! « Oui, ça se joue avec une manette en force de télécommande. » lui dis-je pour répondre à sa question. « Ou il y a aussi un volant, etc. selon les jeux. » ajoutais-je avec un petit sourire en coin. Le volant, c'était pour les jeux de course comme Mario Kart, ce qui s'avérait un accessoire fort amusant. Mais bon, la conversation sur les jeux vidéos était désormais terminée. La jeune femme attisa ma curiosité lorsqu'elle me confia un secret. Elle me révéla que ce qu'elle désirait faire vraiment dans la vie, c'était de devenir pompier et donc, d'aider les gens d'une autre manière. Je me demandais bien pourquoi elle n'avait pas réalisé son rêve, alors je lui posai une question à laquelle elle ne me répondit que de façon évasive. Ce que l'infirmière ne savait pas, c'était que j'étais plus que persévérante et que je n'oublierais pas cela. Que me cachait-elle? Pourquoi avait-elle commencé à en parler si elle ne voulait pas me donner de réponse précise? C'était comme emmener un enfant dans une confiserie, mais ne rien lui acheter. C'était cruel en un sens.
Le tensiomètre vint encore changer le sujet de la conversation et nous renvoya au principal, ma santé. Un sujet que je voulais éviter, bien évidemment. Remy sembla agacée par la réponse que je lui fournis, même si elle était très douée pour le dissimuler. Mais je ne pouvais tout de même pas lui mentir. De toute façon, qu'est-ce que ça allait changer? « Ralentir... Oui, je t'ai entendu. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Je ne peux pas me déplacer en taxi ou en autobus partout comme tout le monde.... » lui dis-je en haussant les épaules. Il n'y avait pas d'argent pour ça. Les médicaments coûtaient trop chers. « C'est soit le vélo ou la marche rapide... » ajoutais-je. Ni l'un ni l'autre n'était vraiment mieux. Mais si Remy pouvait me proposer une alternative j'étais toute ouïe, mais évidemment, il ne restait pas grand chose comme choix.. « Je t'écoute. Comme quoi? » lui demandais-je, intriguée lorsqu'elle me dit qu'elle ferait quelque chose pour moi en échange d'une diminution de mes déplacements en vélo.
Remy se leva alors et se dirigea vers une grande armoire. Elle me demanda alors si mes études se passaient bien. « Bah, dans un sens, oui. J'ai de bonnes notes. » dis-je en haussant des épaules. Et ce, sans réellement étudier et aller au cours. J'étais douée naturellement. « Les jeux vidéos, c'est pas une passion ? T'as aucun rêve ? La plupart des gens rêvent tous de voyager. Pas toi ? » me demanda-t-elle. « Oui, c'est une passion les jeux vidéos... » lui dis-je. Je ne me voyais pas en faire un métier, loin de là. « Et oui, je rêve d'aller en France et d'y habiter. » lui dis-je avec un petit sourire. « Toi, tu veux voyager? » lui demandais-je. Une question de ma part n'était jamais loin.
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(✰) message posté Ven 6 Fév 2015 - 9:23 par Invité
L'ambiance entre les deux femmes se refroidit presque instantanément lorsque Remy reparle du sujet qui fâche. Sous-entendu : l'état de santé de Blaiz. Elles paraissent penser la même chose et puis, soudain, elles se liguent l'une contre l'autre. Pas décidée à lâcher l'affaire, Remy est prête à tout pour convaincre Blaiz. Son état de santé empire, elle est malade et ça l'agace de la voir si peu s'en soucier. Du moins, pas autant qu'elle le devrait. L'ironie dans l'histoire, c'est que Remy, elle aussi, elle est malade. Et quand sa mère l'appelle de sa voix affolée pour la supplier de se soigner, l'infirmière change de sujet et l'ignore. « Ralentir... Oui, je t'ai entendu. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Je ne peux pas me déplacer en taxi ou en autobus partout comme tout le monde.... » L'argent, Remy n'y avait pas pensé. Mais elle ne s'excuse pas, ce n'est pas dans sa nature d'être désolée. « C'est soit le vélo ou la marche rapide... » Dans un soupir, elle se détourne pour reposer le dossier médical de Blaiz sur le bureau. « Je peux t'acheter des tickets de bus sinon. » Elle ronchonne, puis essaie une dernière idée, une dernière tentative. Proposer un compromis, un foutu deal pour que son amie accepte de se ménager. Un peu. « Je t'écoute. Comme quoi? » Aucune réponse, l'infirmière hausse les épaules. Si elle avait du temps, si elle était douée pour la conduite ou même si elle était gentille, Remy se proposerait pour être son chauffeur personnel. Mais l'infirmière n'a rien de tout ça. Ni de gentillesse, ni de temps libre. Alors elle réfléchit à une autre option tandis qu'elle ouvre une grande armoire. Son sac se trouve à l'intérieur et elle en tire son téléphone portable. Une idée commence à germer dans sa tête. Une idée qui devrait plaire à Blaiz, c'est évident. Sans un regard pour la jeune femme, Remy fait défiler les photos sur son écran. Un sourire se dessine sur son visage alors que son plan se forme dans sa tête. Elle écoute qu'à moitié quand son amie parle de sa passion pour les jeux vidéos. « Et oui, je rêve d'aller en France et d'y habiter. » Même pas besoin d'insister, Blaiz lui fournit exactement l'information que Remy voulait. La France, elle ne pouvait pas choisir meilleur pays. L'infirmière vient se réinstaller à côté de son amie, téléphone toujours à la main. « Je vais sûrement retourner en Australie cet été. » Parler de voyages, Remy, ça la fascine. Si elle pouvait, elle irait partout, n'importe quand. Dans les pays où la chaleur en devient étouffante et où le Soleil ne semble jamais réellement disparaître. Parfois, elle se demande pourquoi elle est venue se perdre en Angleterre. « J'ai trouvé un compromis, Blaiz. » Remy s'aime. C'était déjà officiel depuis longtemps mais l'occasion est trop bonne pour qu'elle se proclame encore une fois la meilleure. Un sourire nait sur son visage alors qu'elle prend les mains de son amie dans les siennes. « Viens avec moi en France. » L'idée lui semble tellement géniale. Pourquoi n'y a-t-elle pas pensé directement ? Remy est rarement gentille ou sincère. C'est souvent par intérêt qu'elle l'est. Emmerder le monde, c'est sa spécialité et il le lui rend bien. Mais elle est décidée à faire plaisir à Blaiz. Pourquoi ? Personne ne sait. « Mon colocataire a des origines françaises. Et sa famille possède plusieurs résidences en France. Blablabla, bref on s'en fout. Il acceptera de nous prêter les clés d'une maison si on veut voyager. » Impatiente, elle attend la réaction de la jeune femme. Impossible qu'elle refuse si Remy décide de lui offrir le voyage. « Des vacances en France avec une super amie comme moi, tu peux pas dire non. » Son sourire s'agrandit. D'un geste, elle montre son portable à Blaiz où est affichée la photo d'une maison sur les côtes françaises. « A une condition : moins de vélo et tu te ménages. »