Je m'en voulais, réellement. Je n'aurais pas du m'emporter de la sorte. Ivana était triste à cause de ma réaction et les larmes qui perlaient dans ses yeux me le faisait comprendre. J'étais peut être allé trop loin et j'allais le regretter. Je commençais déjà à le faire, sauf que j'étais dans un si piteux état que je n'étais pas tout à fait conscient de ce que je disais et que je ne contrôlais pas non plus mes émotions. Or, je voulais tout sauf rendre Ivana malheureuse. Ça me fendait le cœur, encore plus de savoir que c'était à cause de moi et de ma fichue colère qui avait produit tout cela. Quelque part dans ma tête une voix me demandait si ça n'avait pas été nécessaire. Parfois les "disputes" pouvaient avoir du bon, c'était ainsi que l'on avançait. Peut être étais-ce un mal pour un bien et j'aimerais pouvoir le prendre comme ça.
J'espérais pouvoir me racheter bientôt, quand je serais en meilleure forme. Être plus docile et moins nerveux.
« C’est… pas grave. » l'entendis-je prononcer doucement. Je lui adressais un regard peiné. On n'avait pas la même conception des choses en ce moment même.
"Si, c'est grave... je veux pas que tu sois triste..." gémis-je doucement en lui caressant la main. "Je suis désolé.."
« Fais comme chez toi. Je reviens dans cinq minutes, d’accord ? »A ces mots, elle m'embrassa rapidement sur la joue avant de disparaitre de la salle. Je restai là un moment à regarder la porte par laquelle elle était sortie avec le cœur brisé. Elle reviendrait pour m'annoncer que c'était fini entre nous que je ne lui en voudrais même pas ou n’essaierait pas de comprendre pourquoi. J'allais peut être trop loin dans mes idées, mais je m'en voulais tellement que j'imaginais le cas extrême.
"Je t'aime..." dis-je à la porte mais surtout indirectement à Ivana qui ne devait pas m'entendre. J'avais plus envie de me lever et ce n'était pas uniquement à cause de la fatigue.
Il me fallu un moment avant de me décider à me lever. La première fois, je glissais mon coude contre le rebord de la baignoire.
"Aïe!" pestai-je contre moi même tout en m'extirpant de là. J'attrapais la serviette, me séchai avec avant de la nouer autour de la taille. A la sortie de la salle de bain, je fus surpris de ne pas voir la rouquine et mon cœur se pinça, légèrement inquiet. Je lui faisais confiance, mais je ne pouvais m'empêcher d'être anxieux. Forcément, je me remettais en question et me demandais dans combien de temps elle allait rentrer, si ses cinq minutes n'allaient pas se transformer en toute la nuit par exemple. Pour m'occupe l'esprit, je pris dans ma valise un t-shirt que j'enfilai ainsi qu'un boxer puis plongeais dans le lit de la chambre. Sous les couverture, j'avais du mal à lutter contre le sommeil mais je m’interdisais de m'adonner à mon inconscient avant le retour d'Ivana. Fort heureusement, j'entendis du mouvement peu après. Je sentis sa présence toute proche et fut aussitôt rassuré. Elle me rejoignit dans le lit et, bien qu'à demi conscient, je l'entendis me demander : "Tu dors?", ce à quoi je répondis quelque chose comme
"mmhhhgghhnnn..." qui exprimait parfaitement mon état physique à cet instant. La sentir contre moi me ravissait tellement que je m'endormis sur le champs. Une véritable nuit, cette fois ci.