"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Enjoy the silence ft John' 2979874845 Enjoy the silence ft John' 1973890357
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Enjoy the silence ft John'

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() message posté Mer 1 Oct 2014 - 0:44 par Invité
“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” Mon cerveau était en fusion, mon corps engourdi ployait avant de se redresser, malmené par les divagations de mon esprit. Je tirais sur ma cigarette comme s’il s’agissait de mon dernier espoir de salut. Les parfums de nicotine et de goudron s’engouffraient dans mes poumons, douloureux, mais exquis à l’extrême. Je jetai mon regard sombre sur l’étendue des cieux que m’offraient les hauteurs de cet établissement crasseux. Je savais que j’avais un problème, mais les thérapies me semblaient si surfaites. Les débâcles psychologiques et les histoires poignantes d’inconnus, me donnaient l’impression de retomber dans un monde sombre et débile que je ne supportais pas. Pourtant je revenais chaque semaine, poussé par un instinct primitif et le besoin intense de partager quelques instants de silence avec mon nouveau compagnon de cellule.

Je ne connaissais pas son prénom, mais son visage blême et placide captivait toutes mes attentions. Il n’avait jamais fait le premier pas vers moi, comme je n’avais jamais osé prononcer un mot. Les paroles étaient insignifiantes, incapables de combler ce vide cuisant, et le poids de nos injustices. Alors je fumais avant de lui tendre mon joint et toute ma compassion muette.  Je soupirai, en balançant mes pieds par-dessus le toit. Le vent glacial titillait ma barbe naissante avant de s’engager dans un voyage hors du temps. J’étais seul et désabusé. J’apercevais les nuages grisonnants danser à nouveau. Je fermai les yeux, et le corps éclopé d’Eugenia me frappait de plein fouet. Je l’avais abandonné par dépit. Je l’avais abandonné, et je m’étais évertué à détester chaque souvenir comme si elle avait trahit un amour dont elle ignorait l’existence même. Ma bouche se courba, trahissant la profondeur de mes sentiments.

L’air était si froid et si calme. La ville me semblait si petite et dérisoire. Il y ‘avait un million de questions dans ma tête mais je refusais d’y répondre. Je savourais cet instant en comptant les déceptions que j’avais enduré. Ma voix s’éleva pour crier le prénom de la désillusion : « Eugenia ! ». J’ouvrais les yeux, elle ne pouvait plus marcher à ma rencontre. J’étais perdu dans le chemin du retour, espérant un miracle pour recommencer à vivre à nouveau. Je serrai les poings avant de jeter ma cigarette à peine entamée. La psychologue avait dit qu’il y ‘avait toujours un élément déclencheur pour fermenter mon désir de cogner ou de mutiler mes poings. Il y’ avait toujours une origine, une conséquence et une douleur du traumatisme cognitif. Eugenia était toutes ces choses. Eugenia était ma perte.

Un soupir m’échappa. Je me retournai pour descendre de mon perchoir ; pourquoi n’était-il pas venu partager mon désarroi en cette journée brumeuse ? Je roulai des yeux, avant de sortir un joint. J’allumai la tige en me laissant glisser le long du muret. Toujours seul et désabusé.
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() message posté Mer 8 Oct 2014 - 16:13 par Invité

“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.”« Alors, Johnathan, pourquoi êtes-vous en colère ? » Son sang ne fit qu'un tour. Cela faisait une heure que John écoutait un tas d'inepties et qu'il prenait sur lui pour ne pas pêter un câble. Cette question me mets en colère. Votre tête me mets en colère. Vos histoires, ces heures à écouter les gens se plaindre pensant remonter la pente me mets en colère. Voilà ce qu'il avait envie de lui répondre. Il avait aussi envie de se lever, de prendre la chaise vide à ses côtés, sur laquelle il ne pouvait pas s'asseoir étant donné qu'il était déjà dans son fauteuil, et de la balancer. Pas forcément sur le thérapeute. Pas forcément sur quelqu'un en particulier. Il n'avait pas l'envie de faire du mal, comme lui souffrait. Il était tout simplement en colère, et à cause d'un tas de choses qu'il ne pouvait pas énumérer, sur lesquelles il ne pouvait pas mettre de mots. Alors il se mettait en colère. Même si personne ne lui voulait de mal au final, sa réaction automatique et certainement de défense était l'énervement. C'était devenu une habitude depuis quelques mois. « ça ne se voit pas ? » John releva à peine la tête avant de baisser à nouveau ses yeux. Il avait gardé la même position depuis qu'il avait mit un frein aux roues de son fauteuil: les bras croisés sur la poitrine, la tête baissée, le regard fixé sur rien du tout. Il n'avait d'ailleurs jamais vraiment regardé les autres personnes présente autour du cercle. Il n'avait pas envie. De voir leurs misères, leur tristesse ou leur bonheur quant à leur rétablissement. Il ne voulait pas.

« J'aimerai que vous vous ouvriez à nous Johnathan. Que vous nous dites ce que vous ressentez réellement au fond de vous. » La réponse ne lui convenait pas. Et pourtant, John n'en avait pas d'autre. Ni pour lui, ni pour les autres. Il soupira alors avant de prendre les roues de son fauteuil entre ses mains et de rouler jusqu'à la sortie. Personne ne l'en empêcha. C'était la règle ici. Personne n'est obligé de faire quoique ce soit, et cela concernait le fait de rester alors qu'il n'en avait pas envie. Cela arrangeait bien le jeune homme qui quittait régulièrement les séances en avance, et toujours pour se rendre au même endroit. Depuis maintenant trois ou quatre séances, John avait l'habitude de retrouver ce jeune homme dehors, dans un coin où personne ne passait plus. Il ne savait rien de lui, ni son nom, ni son histoire. Oh, il avait certainement due l'entendre raconter ce qui le mettait en colère oui, mais il ne l'avait pas écouté, ni identifié. Et il s'en fichait. Lui ne l'obligeait pas à parler, à raconter, à mettre des mots sur ses pensées et ses ressentiments. Il lui offrait une compagnie neutre et calme, accompagnée d'une fumée à laquelle John commençait à s'accoutumer.

La tête toujours baissée, John fendait l'air des couloir de ce bâtiment si peu chaleureux. Il connaissait le chemin par cœur, et ne prenait même plus la peine de regarder devant lui. Si des gens passaient par là, ils s'écarteraient. C'est toujours ce que les gens font quand ils croisent une personne en fauteuil roulant. Par compassion, par pitié, par convention, peu importe à John, tout ce qu'il veut, c'est pouvoir marcher à nouveau, et ne plus être regardé de travers. Poussant la porte de sortie d'une main, le jeune homme peut enfin respirer l'air frai de la liberté. Les voix s'éteignent alors dans sa tête. Toutes ces questions, ces confessions et autres plaintes disparaissent presque immédiatement. Il inspire alors une grosse bouffée d'air avant de rejoindre le coin de fumée habituellement squatté.

Le jeune homme est là, une main arrondie autour d'un joint, l'autre allumant un briquet. Les roues du fauteuil écrasent quelques feuilles mortes à leur passage avant de s'arrêter aux côtés du jeune homme. N'adressant pas mots, il attendit simplement jusqu'à ce que l'autre lui tende son joint. L'ancien footballeur le porta finalement à sa bouche et tira une latte, les yeux fermés. Il rendit son joint au jeune homme avant de replonger son regard dans le vide. « John. »
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 0:58 par Invité
“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” J’avais l’impression d’être dans une autre dimension, parallèle, étrangère et lointaine. Si ma voix brisait le silence, tout s’écroulait. Si je parlais, tout s’effondrait. La quiétude qui m’animait en cet instant était inhabituelle. Mon âme bougeait suavement, comme un cobra face au fakir, hypnotisée par une onde de nostalgie. Je suçais ma cigarette mal roulée avec passion. Ma vie ne dépendait que des poisons et des senteurs cannabis.

Je fermais les yeux afin de m’abandonner à l’engourdissement : Ma tristesse était inévitable. Elle me guidait immanquablement vers les sentiers battus de mon passé : Eugenia. Je n’étais rien d’autre que le craquement d’une porte rouillée ou le cliquetis d'une chaîne de prison. Mon cœur brisé avait guérit mais je gardais les séquelles de son abandon pour mouvoir toute ma colère. Je ne comptais plus les plaies sur mon corps, mais c’était ça une vie de route. Je baissai les yeux en songeant aux terres inconnues que j’avais sillonnées avec mon père- à la recherche d’un deuil perdu. Je pris une grande inspiration en crispant les doigts autour des poussières et des feuilles mortes qui jonchaient sur le sol. Il se passa quelques minutes avant que je ne réalise la présence de mon compagnon de labeur. Les roues de son fauteuil grincèrent à quelques centimètres de moi, mais il me paraissait ailleurs, propulsé sur une orbite différente. Je souris d’un air absent en écartant le bras à l’extrême. Je le frôlai sans le toucher. Il était juste à côté, alors pourquoi cette impression de distance ? Il prit le joint afin de tirer une latte.

« John. »

Sa voix sonnait creuse dans cette ambiance morbide. J’haussais les épaules en récupérant mon bien. Je déglutis avant de m’enivrer de fumée.

« Enchanté … » Sifflai-je en somnolent. « Jules. »

Mes yeux se perdirent sur l’étendue de la cour. Je ne m’attendais pas à ce qu’il engage la conversation en premier. Dans mon esprit j’avais toujours imaginé, que je serais le premier à briser la glace. Je me retournais lentement vers lui afin d’accrocher son regard ombrageux. Il avait une étincelle au fond des yeux qui captivait tous mes sens. J’arquai un sourcil : Qui était-il au juste ? Une pâle imitation du destin  tragique d’Eugenia ?

« Je crois que j’ai un peu forcé sur la dose. » Avouai-je en lui repassant, l’objet de convoitise favori de toutes les âmes en peine du monde. Je voulais parler avec éloquence et intensité afin qu'il me révèle tous ses mystères, mais j'étais las de prétendre. Je n'étais rien sans ma colère.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 23:44 par Invité

“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” △ Le fait que John fut le premier à prendre la parole avait un sens caché. Caché de Julian, mais aussi et surtout de lui-même. Il aurait pu rester silencieux à partager le joint pendant plusieurs minutes comme d'habitude, mais ce jour-là, il avait eu envie de parler. De briser le silence pesant qui les définissait tous les deux. Un silence qui l'envahissait un peu plus de jours en jours. Non seulement John était-il en colère et triste, mais il était également silencieux. Et pas seulement avec cet étranger. Avec ses amis, sa famille, les gens qu'il aime. Un silence qu'il avait adopté à partir du moment où il s'était réveillé deux jours après l'accident. Un silence qu'il n'avait jamais brisé et qu'il ne pensait jamais briser.

Seulement ce jour-là, il avait engagé ce qu'il pensait être une conversation. Il n'avait pas formé de phrase pour autant, mais dire son prénom -ou plutôt le diminutif de son prénom- était une sacrée avancée ! Son compagnon de dérive le lui rendit bien. Jules. ça pouvait être un prénom à part entière, mais John avait le sentiment qu'il s'agissait d'un diminutif également. Peut-être à sa façon de le dire ? bah, peu importait au final. Il était en train de se prendre la tête pour pas grand chose.
Alors qu'il ne cessait de tirer sur son joint, il avoua avoir un peu trop fumé. Pas moi. Il s'empara du sain graal et le porta immédiatement à sa bouche. Quelques fois, il se demandait ce que Maisy penserait de lui fumant des substance pas très légales. Il avait réussi à garder ça pour lui jusque là, et espérait que ça allait durer encore longtemps. Il n'était pas accro. C'était une simple détente dans toutes ses journées su pourries. Il en avait besoin, et en même temps il était persuadé qu'il pouvait s'en passer.

« T'as une copine en fauteuil roulant c'est ça ? » Pas subtile ? Bah, de toutes façons John n'était pas en état pour être subtile. Il avait tout simplement entendu parlé de cette histoire. Il continuait à tirer sur le joint, jusqu'à ce qu'il n'en reste presque plus. Il préférait tout de même en garder un petit peu, il se calma donc sur la chose. « Bah, c'est moins pire que ce que je pensais. » Il montra alors son fauteuil. C'est vrai que c'était moins pire que ce qu'il s'été imaginé. Mais c'était peut-être parce qu'il pouvait marcher ne serait-ce qu'un peu lui. Même avec l'aide de béquilles.
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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 14:49 par Invité
“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” La fumée entourait mon visage placide. Les plaisirs de la perdition s’emparaient peu à peu de mon esprit volatile. Les mots n’étaient que violence et tristesse. Je me laissais bercer par le silence et les sifflements du vent gémissant. Tout ce que je désirais se dérobait sous mes doigts crispés. L’amour, les sentiments, les souvenirs, n’étaient que des notions surfaites et douloureuses. Ma colère grondait à l’intérieur de mon système détraqué, m’insufflant des promesses de liberté aux quelles je ne pouvais résister. Je voulais cogner les murs de glace et annihiler les parois en bétons par la seule force de mes poings. La rage qui m’habitait était si intense, si poignante, qu’elle se confondait avec mes traits de caractère. J’étais devenu incontrôlable mais qu’à cela ne tienne. J’étais soulagé en exorcisant mes maux. J’inhalais l’air en fermant les yeux. L’odeur particulière du cannabis enivrait mes sens, et me transportait au-delà des limites autorisées. Il n’y avait pas meilleure thérapie au monde !

John bougeait lentement à mes côtés. Ce n’était qu’une impression, mais je me sentais lié à son histoire. Son prénom raisonnait comme une sirène d’alarme dans mes oreilles. Je me détournais de mon joint afin de l’observer avec toute l’animosité dont j’étais capable. Je voulais lever le voile sur ma nature torturée et lui confier mon pire secret : J’avais la haine. Tout le temps.

« T'as une copine en fauteuil roulant c'est ça ? . »

J’arquai un sourcil tout d’abord surpris, puis je finis par éclater d’un rire enfantin. C’était presque drôle de songer qu’Eugenia était ma copine. Je ne gardais même pas le souvenir de l’avoir cité lors de ma présentation. Je devais être trop stone pour contrôler le cheminement de mes pensées. Je fis la moue en baissant les yeux. Il tirait sur la tige de cigarette avec le même engouement qui me caractérisait. C’était plaisant de voir que je n’étais pas le seul dépressif sur terre.

« Bah, c'est moins pire que ce que je pensais.. »

Il montra son fauteuil. Je suivis son regard avant de me cambrer – Mes épaules s’étaient engourdis à force de rester bloquées contre le muret. Je passai une main tremblante dans ma chevelure rebelle.

« Je ne saurais dire, ce qui est pire ou pas. » Sifflai-je avec une profonde lassitude. « Tu savais qu’on te surnomme grincheux dans le groupe ? »

J’esquissai un sourire terne. Sa personnalité brisée animait tous les débats. Je ne m’étais jamais rendu compte de la froideur qu’il dégageait, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche. J’haussai les épaules avec désinvolture.

« Je connais une fille en fauteuil roulant. Elle me l’a caché pendant une année. » Finis-je par confier.

J’avais du mal à poser une étiquette sur ma relation avec Eugenia : Meilleure amie ? Premier amour ? Inconnue ? J’étais perdu dans un million de définitions, et aucune ne semblait satisfaire mon cœur. Je soupirai en sortant ma petite boite magique. A défaut d’alcool – le cannabis ferait l’affaire.
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() message posté Mer 19 Nov 2014 - 18:45 par Invité

“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” △ Le cannabis avait un effet étrange sur John. Il l'avait essayé au début pour réduire es douleurs qu'ils ressentaient dans le dos après ses opérations juste après l'accident. On lui disait que ça allait vite passer et qu'elles de viendraient certainement beaucoup plus supportables d'ici quelques temps, puis qu'elles s’atténueraient petit à petit, jusqu'à disparaître à jamais, sans même qu'ils ne s'en rende compte. Mais ils n'étaient pas patient, et certainement pas pour attendre que ses douleurs disparaissent. Il n'avait jamais été aussi en colère et sous pression qu'à cette époque, et n'en faisait donc qu'à sa tête. Le cannabis avait semblé être une idée plutôt bonne. Il joignait l'utile à l'agréable. John n'en avait jamais fumé, même pas dans son adolescence. il avait toujours été ce garçon très gentil et sérieux qui ne se met jamais dans des situations dangereuses où il risquerait gros. C'était donc une première fois pour lui. Mais jusque là, il avait toujours fumé seul, dans sa colère et sa tristesse, broyant le noir qui envahissait son esprit à l'époque.

Beaucoup de choses s'étaient passé depuis, et John avait évolué. Il avait toujours ce passager noir qui l'animait au plus profond de lui-même, mais il parvenait à le contrôler d'une certaine façon. Et le cannabis, c'était maintenant plus que pour le plaisir. Il ne ressentait plus de douleur, même pas celle du membre fantôme. Il ne ressentait tout simplement plus sa jambe la moitié du temps. Est-ce mieux ? Ou est-ce pire ? Il se le demandait. La douce herbe le calmait donc, le pénétrant jusqu'au plus profond de ses muscles pour les détendre au maximum et le laisser flotter comme sur un nuage. Il avait tout de même la tête qui tournait, mais c'était toujours agréable.
Il comprenait ce que lui disait Jules. Même si les mots prenaient leur sens avec un délai inhabituel. « Je ne saurais dire, ce qui est pire ou pas. » La conversation était lente et semblait flotter elle aussi bien haut. Il lui apprit qu'on l'appelait le grincheux dans le groupe. John sourit intérieurement à cette annonce. Non il ne le savait pas, mais peu lui importait. Et ils avaient raison finalement. « ça me colle parfaitement à la peau ! » Caithleen l'appelait comme ça également. Elle tentait de le faire sourire en blaguant sur sa tendance à faire la gueule à longueur de journée. Mais ça ne fonctionnait pas vraiment..

Si John était grincheux, Jules était d'une désinvolture notable. John se demandait si c'était à cause de l'effet du cannabis, ou bien était-ce une réalité. Malgré tout, il répondit à la question de John. Alors c'était vrai, il avait réellement une copine en fauteuil roulant. John ne savait rien d'elle, de leur histoire, mais il se demandait tout de même s'il s'agissait d'un handicap de naissance ou bien issu d'un accident, comme le sien. Il n'était pas non plus assez curieux ou même assez intéressé pour demander des détails. « Comment n'as-tu pas pu t'en rendre compte durant une année ? » Il était perplexe. Quand une personne se déplace en fauteuil roulant, ça saute pas mal aux yeux normalement. A moins qu'ils ne se soient pas vu pendant cette année-là. « Ouais.. enfin, pourquoi elle te l'a pas dit ? » Il parlait lentement, pesant chaque mot qui sortait de sa bouche.

Il porta une dernière fois le joint à sa bouche, tirant la toute dernière taffe. Il avait toujours trouvé que la fin était le meilleur. Il garda donc la fumée un moment dans sa gorge avant de la recracher lentement, puis de jeter le mégot d'une pichenette tout droit dans une bouche d'égout. Il ferma alors les yeux, levant les yeux au ciel et s'affalant sur le dossier de son fauteuil, appréciant ces neurotransmetteurs se modifier à l'intérieur de son cerveau. Ses sens commençaient à être décuplés et l'odeur de l'automne envahissait ses narines. « Je pense que ma femme et moi ne pouvons pas avoir d'enfants car je suis stérile ou quelque chose comme ça. »
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() message posté Jeu 27 Nov 2014 - 21:03 par Invité
“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” Le silence enveloppait mon esprit engourdi. Je me plaisais dans le calme plat et serein du toit. Le vent froid me créait l’illusion d’une liberté inconditionnelle que je peinais à retrouver dans la vie de tous les jours. Il n’était question que de rage et de domination. La colère battait à l’unisson avec mon cœur meurtri. Je vivais dans l’ombre de mes sentiments refoulés. Mes poings se serraient contre le sol givré. Le gravier rugueux perçait ma peau par endroits, mais la douleur, l’affliction, et l’abominable tristesse n’étaient rien comparés aux poids que je portais. Je jouais avec la flamme de mon briquet comme un enfant. Le feu rougeoyant s’éteignait malgré mes pressions sur le bouton. Je soupirai avant de me relancer dans un cliquetis infernal. John se perdait dans ses pensées, à quelques centimètres de moi. Il errait lui aussi – c’était certainement pour cette raison que j’appréciais autant nos échanges. Nous étions côtes à côtes et pourtant, nos âmes respectives voguaient au loin, à la dérive. Je me sentais moins seul.

Je remuai légèrement mes fesses afin de changer de position. Mon mégot se consumait à une vitesse fulgurante. Nous étions sans doute trop dépendants à l’endormissement du cannabis, chaque lampée était toujours plus longue et plus intense que la précédente. Le gout amer de la fumée se confondait avec ma salive. Je déglutis en me tournant lentement vers lui. Mes yeux enflés papillonnaient, agressés par la lumière de soleil. Le son de sa voix brisée sonnait en moi comme un appel au secours. Je m’éveillais peu à peu de mon ensorcellement.

« ça me colle parfaitement à la peau !. » Lança-t-il avec lassitude. Je lui souris d’un air contenu. Tous mes réflexes étaient inhibés par la drogue et les cachets que je bouffais par million. Le médecin avait eu la stupide idée de laisser mon ordonnance ouverte. J’étais le seul capable de quantifier ma douleur, et par conséquent la posologie de mes médicaments ne répondait qu’à mon libre arbitre. Mon genou me lança comme pour soutenir mes pensées. J'abusais des calmants afin de succomber au sommeil et de mieux guérir. Sur le moment, cette idée me semblait brillante - alors que maintenant, je me permettais de juger mes gestes irréfléchis et stupides.

« On m’appelle le tyran, là où je travaille. » J’haussai les épaules avec désinvolture. « Les gens sont cons. Ils croient que parce que je ne commente pas, je ne vois rien, que je n’entends rien. »

Un rire malsain m’échappa tandis que les filets de fumé coloraient mon haleine. John se dressait avec une lenteur maladive et pourtant chacun de ses gestes me semblait intense et puissant. La terre tournait en orbite autour de moi. J’étais le soleil terne et fatigué. Il était un astre qui se mourrait dans l’immensité du ciel. Je me mordis l’intérieur des joues afin de sortir de ma torpeur.

« Comment n'as-tu pas pu t'en rendre compte durant une année ? Ouais.. enfin, pourquoi elle te l'a pas dit ? »

Je ne pus réprimer un second rire. Il fallait avouer que de mon point de vue, la situation était assez drôle.

« ça il faudra le demander à Mlle. » Sifflai-je. Un éclair de folie brilla au coin de mon regard sombre. « Je ne sais pas. Elle a jugé que je n’étais pas à la hauteur, alors elle a coupé les ponts. Je refuse de croire ses explications. »

Je laissai mon ami savourer la dernière taffe, tout en préparant un nouveau joint. J’étais déjà assez étourdi, mais il en fallait beaucoup plus pour me mettre complètement dans les vapes. Je voulais oublier et connaitre l’indolence à nouveau. Je roulai les brins d’herbe séchés avec application.

« Je pense que ma femme et moi ne pouvons pas avoir d'enfants car je suis stérile ou quelque chose comme ça. » Confia-t-il subitement.

Je lui tendis le joint sans l’entamer. C’était le geste le plus altruiste et le plus indulgent, que je pouvais me permettre.

« Elle pense que je ne comprendrais jamais ce que c’est. Devrais-je me péter les deux jambes pour rivaliser ? » Soufflai-je. « Tu me prêteras ton fauteuil un jour ... »

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() message posté Mar 30 Déc 2014 - 23:46 par Invité

“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” △ Les doigts tremblant, John porta une dernière fois le joint à sa bouche, aspirant la dernière matière possiblement consommable. Il s'été toujours demandé si la cigarette réchauffait les gens qui fumaient. C'était l'impression qu'il avait lorsqu'il voyait les gens dehors par -15, tirer sur leurs cigarettes comme des affamés. Par curiosité, il avait demandé à un de ses amis s'il se sentait plus au chaud une fois qu'il avait avalé une taffe, mais il lui avait répondu que ça n'avait aucun rapport. Quand il fumait, il donnait simplement au corps ce qu'il lui demandait, c'est-à-dire sa dose de nicotine journalière. Mais alors qu'il tirait sur son joint, John sentait qu'il avait moins froid. Alors était-ce un simple état d'esprit ? Juste l'impression que la fumée se répandent dans ses poumons était chaude ? Il ne savait pas. il se sentait mieux, et son cerveau se relaxait un peu plus encore.
Malheureusement, le joint était terminé. il le jeta à terre après l'avoir écrasé contre le ciment du muré contre lequel il s'été garé.

Julian venait de lui dire que tout le monde le nommait "grincheux". John ne savait pas s'il lui avait dit ça pour le faire enrager, par pure information personnelle ou bien pour faire la conversation, mais cela ne faisait rien à John. Il en avait eu des surnoms, et celui-ci était plutôt bien trouvé étant donné son état actuel. Il vit alors Julian rigolait lacement tandis qu'il lui disait que ce surnom lui collait à merveille à la peau. Le blond avait l'air à l'ouest. John mit ça sur le dos du cannabis, même s'il imaginait qu'il y avait autre chose derrière.
Il partagea ensuite une anecdote, disant qu'il été appelé le "tyran". John chercha dans sa tête, dans sa mémoire. Il ne connaissait que très peu l'homme, mais il essayait de trouver une correspondance entre son attitude et ce surnom plutôt radical. Mais il ne trouva pas. Certainement car son cerveau était un peu engourdis. « Peut-être qu'ils veulent juste te faire réagir. » Qu'est-ce qu'il en savait ? Il se sentait juste obligé de lui donner une solution, même si elle était absurde.

John releva les bras, les étirant dans le ciel. Maintenant que son cerveau était détendu, il avait besoin que son corps prenne le pas. Il redressa donc son dos, vertèbre après vertèbre, jusqu'à former une ligne droite et rigide vers le ciel. Il resta ainsi quelques secondes, retenant son souffle et sentant chacun de ses muscles s'étirer. Puis il se relâcha, appréciant l'effet que cela avait sur ses trapèzes et les muscles de son dos. Ne sentant quasiment plus rien de la partie inférieure de son corps, il se retrouvait souvent énormément crispé au niveau du cou et du haut du dos, comme s'il cherchait à compenser.

John entendit son compagnon de détresse rire à l’évocation de son amie en fauteuil roulant. Au moins il ne l'avait pas vexé ou rendu mal à l'aise, c'était déjà ça ! En tous cas, ses explications étaient trop compliquées pour le cerveau fatigué de John. Il n'avait qu'un point de vue de personne accidentée en fauteuil roulant. Est-ce que cela était bien venu de le donner ? « Normale. Si je comptais le nombre de personnes qui ne savent pas que je suis dans cet état, on serait encore là demain. » Bon ben au moins c'était dit. « Y compris mes amis proches de New-York. » Car oui, tout le monde n'était pas encore tout à fait au courant, et il évitait bien gentiment le sujet, surtout quand il s'agissait d'en parler avec ses amis de foot, dont Aiden principalement, à qui il n'avait pas adressé la parole depuis des mois, ne supportant pas de détourner la conversation quand il s'agissait de ses progrès en sport. « Je sais pas ce qu'il lui ai arrivé, je connais pas votre relation, mais je sais que c'est pas des choses faciles à dire, surtout aux personnes proches. » D'un coup, il trouvait que trop de mots sortaient de sa bouche.

Mais il s'été senti obligé de raconter ce qu'il avait sur le cœur: cette histoire de présumée stérilité. En réponse, Julian lui tendit le joint qu'il venait tout juste d'allumer. Visiblement, il s'agissait d'un geste important. John attrapa le joint avant d'en tirer une petite taffe. Il voulait une pause. Il avait simplement accepté le joint par politesse. Il le rendit donc à Julian, écoutant attentivement sa réponse. Il devait maintenant se concentrer pour comprendre les mots que disait Julian, et les assembler pour comprendre la phrase qui en résultait. « Si tu penses que c'est nécessaire pour arranger la situation, oui, fais-le. » Les mots étaient sortis plus vite que la pensée. « Crois-moi, tu ne veux pas vivre dans un fauteuil roulant. » avait-il ajouté, comme si la première phrase qu'il avait prononcé n'avait jamais existé. Le cannabis avait un effet étrange sur son cerveau. Comme s'il était bourré, mais en pire. « Peu importe si tu ne comprend pas ce que c'est. Ce que tu dois faire, c'est être là pour elle quand elle te le demandera. » Maisy avait toujours été là pour lui. Toutes les heures de tous les jours depuis l'accident.
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() message posté Jeu 1 Jan 2015 - 21:33 par Invité
“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” Avais-je besoin de sombrer dans les vices de la parole pour exister ? J’avais essayé de m’accoutumer aux mœurs de la société avec application, avant de réaliser que les autres étaient vains et dérisoires. Je n’avais que faire des échanges lorsque les vapeurs de nicotine pouvaient combler tous les vides de mon esprit. Mon addiction était assez grande pour m’embraser tout entier. Je baissai les yeux sur le sol, et le mégot que John venait d’écraser. Les couleurs du vent entouraient chacune de mes divagations. Je fus tenter de rire comme un enfant ; avec jovialité et insouciance, mais mon penchant pour la réserve me rattrapa bien assez vite. Je laissai mes doigts grouiller sur mes cuisses avant de me concentrer à nouveau sur le toit, et la thérapie que je venais de rater. Encore une fois.

J’esquissai d’un signe de la tête lorsque sa voix vibra dans mes oreilles. Il avait une façon de s’exprimer très étrange ; comme si chacune de ses tonalités était empreinte d’une profonde lassitude, ou d’une tristesse incommensurable. Je soupirai en jouant avec mes feuilles de tabac. « Peut-être qu'ils veulent juste te faire réagir. » Lança-t-il comme une révélation. A quoi bon me faire réagir ? Je n’étais pas une personne très agréable, je le concevais parfaitement, je m’appliquais même à éloigner les âmes vaillantes qui osaient perturber la quiétude de ma bulle.« Je ne sais pas. » Finis-je par trancher en me léchant la lèvre inférieure. Les longues taffes, et le vent glacial, avaient séché mes muqueuses. J’aurais tué pour une gorgée d’eau, mais c’était peine perdue dans cette prison dorée. Je me retournais vers John afin de croiser son regard chocolat pour la première fois. Je battais des cils, analysant chaque revers de son âme torturée. Il finit par s’étirer en harmonie avec les sifflements du vent. Je me détournai brusquement, comme pour lui offrir un instant d’intimité.

Je songeais à Ginny, et à sa détresse lorsqu’on lui avait annoncé qu’elle avait perdu l’usage de ses jambes à jamais – je songeais à ses parents, à sa famille réellement proche, et je me sentis exclu. Elle faisait partie intégrante de ma vie, puis tout à coup, elle avait disparu. « Normale. Si je comptais le nombre de personnes qui ne savent pas que je suis dans cet état, on serait encore là demain. Y compris mes amis proches de New-York. » Je serrais les poings, en sentant la colère s’immiscer dans mon cœur meurtri. « Je sais pas ce qu'il lui ai arrivé, je connais pas votre relation, mais je sais que c'est pas des choses faciles à dire, surtout aux personnes proches. » Mes bras se contractèrent, prenant une inflexion bizarre. Il ne s’agissait pas du mensonge ou des cachoteries uniquement. Il n’était peut-être même pas question de l’étreinte trompeuse de l’abandon, ou de mes désillusions déçues. Je lui avais pardonné d’avoir raté mon grand geste romantique, et ma demande en mariage parce qu’elle était alité quelque part à Londres. Les évènements s’étaient chevauchés de manière cruelle ; et je l’avais détesté pendant des mois. Je l’avais hait et maudit de toutes mes forces. Je m’étais accroché à chacun de ses souvenirs, et je les avais ternis par dépit. Je soupirai ; je l’avais cru heureuse avec une copie conforme du prince charmant. Je l’avais imaginé courant sur la plage de Cardiff avec quelqu’un d’autre. Je roulai nerveusement le joint ; mon anxiété m’avait pris par surprise. Eugenia était un sujet sensible – le déclencheur de toute mes mauvaises pulsions.

« Je n’ai jamais été à son chevet. Je ne me suis jamais accroché à cet espoir qui fait, que sa simple renaissance soit suffisante. Le fait qu’elle soit en vie ne me suffit pas lorsque je vois sa condition. Je suis incapable de prononcer le mot han … » Handicapée, souffla ma conscience vicieuse. « J’ai pensé à des choses égoïstes. J’ai alimenté ma haine pour m’en sortir sans elle, c’était mon grand amour. Et je me rends compte que je suis une personne horrible. Elle a fait de moi quelqu’un de lamentable, quelqu’un qui n’a jamais été là. » Dénonçai-je tristement. J’abandonnai le masque de l’indolence pour exorciser une blessure profonde.

John saisit le joint que je lui tendais, avant de me le répondre. Je m’accrochais au filtre avec désespoir, laissant les poisons tromper ma conscience. Je ne voulais pas réfléchir. Je ne voulais faire aucun effort intellectuel. Je voulais me tenir stupidement comme un être végétal, et succomber au destin. Mon compagnon de labeur se tourna vers moi. « Si tu penses que c'est nécessaire pour arranger la situation, oui, fais-le. Crois-moi, tu ne veux pas vivre dans un fauteuil roulant. Peu importe si tu ne comprend pas ce que c'est. Ce que tu dois faire, c'est être là pour elle quand elle te le demandera. »

J’eus un rire sarcastique.

« Il est plutôt clair qu’elle ne me demande rien. » Soufflai-je. « Je n’estime rien, ni personne. C’est fini. » Je pris deux bouffées de suite, avant de m’effondrer contre le muret. J’étais dans un état de semi-éveil. Je souris d’un air bête. Maintenant, c’était parfait !

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() message posté Ven 2 Jan 2015 - 21:17 par Invité

“We sit silently and watch the world around us. This has taken a lifetime to learn. It seems only the old are able to sit next to one another and not say anything and still feel content. The young, brash and impatient, must always break the silence. It is a waste, for silence is pure. Silence is holy. It draws people together because only those who are comfortable with each other can sit without speaking. This is the great paradox.” △  C'était étrange. La situation était étrange. Jamais John n'avait pensé qu'un jour il ouvrirait la bouche pour discuter avec ce jeune homme qu'il voyait pourtant très régulièrement et avec qui il fumait des joints quasiment après chaque réunion. Les choses avaient commencées d'une façon très naturelle et pourtant très bizarre et inhabituelle. Ils s'été adossé au même muret, Julian avait allumé un bédo, puis l'avait tendu à John qui avait commencé à fumer. Cette conversation silencieuse avait duré plusieurs minutes, jusqu'à ce que le joint soit entièrement consumé, et que John reprenne les roues de son fauteuil en main pour s'en aller. C'était tellement plus simple comme conversation. Quand chacun avait la tête dans ses pensées, sans avoir à les retranscrire en des mots, des phrases, des explications et des conseils. C'est ce qu'ils cherchaient à fuir après la fin de ces stupides réunions à cœur ouvert. Pourquoi continuer à l'extérieur ? Et pourtant, John s'été aventuré sur une pente glissante, et il n'avait jamais autant parlé dans cet endroit.

Plus il entendait Julian parler de son amie, plus il avait l'impression d'être à côté de la plaque. Ou alors, c'était le blond qui l'était. Il ne savait pas trop. Ce qui était certain, c'était qu'il comparé cette relation et l'accident de cette jeune femme avec son propre accident et son état d'esprit. Les choses n'étaient peut-être pas les mêmes, mais cela le faisait réfléchir à sa situation. Et les choses devenaient de plus en plus claires. Entendant Julian déballer ses sentiments, John avait l'impression qu'il ne faisait que sa lamenter. Un sentiment de colère commençait à naître dans ses tripes. Le cannabis avait peut-être une part de responsabilité dans cela, mais il sentait bien que son corps s'énervait.
Visiblement, la relation entre Julian et son amie était bien trop complexe pour que John ne la comprenne ou partage le sentiment de son compagnon de silence. Mais son esprit la simplifiait pour lui. Il la vulgarisait même certainement car tout ce que Julian tentait de lui expliquait dans des démonstrations compliquées, John le voyait très simplement: c'était un lâche. Son amie était handicapée, et au lieu de faire avec, d'aller plus loin en ignorant ce facteur, il s'acharnait à forcer le passage, s'attardant sur ce qui était le plus difficile.

Mais les pensées restaient dans son cerveau pour le moment. Il l'écoutait continuer, ce demandant comment de telles jugements de lui-même pouvaient animer le jeune homme. Il comprenait tout un tas de choses maintenant. Sur Julian, mais aussi sur lui. Pourquoi était-il un véritable fantôme depuis l'accident ? Pourquoi avait-il perdu toute foie en sa santé et en la vie ? Pourquoi ne cherchait-il pas à remonter la pente ? Toute ces questions que sa famille se posait depuis tout ce temps et auxquelles il n'avait pas de réponse. Tout commençait à prendre sens alors qu'il digérait les paroles de Julian.
Ou alors il était en complet bad trip et il se réveillerai le lendemain avec toujours si peu d'envie de vivre.

« C'est con. De perdre la foie en la vie comme ça. De ne plus croire en l'amour et d'abandonner. Si facilement. » Il s'agissait peut-être que d'une réflexion personnelle qu'il tentait de s'injecter à lui-même, mais il l'avait dit tout haut. C'était ce qu'il pensait après tout. « Elle est handicapée, toi tu ne l'es pas. Soit valide pour deux. » C'était un peu ce qu'il ressentait par rapport à sa relation avec sa femme.

L'étirement avec peut-être plus réveillé ses muscles que les détendre. John sentait comme une force l'animer. Il avait de la colère, et une envie de se bouger assez inhabituelle. Quelque chose changeait, il le sentait. Mais il ne savait pas ce que c'était, et comment ça allait se faire. « Ma femme a fait une fausse couche et je suis stérile. Bah je crois bien qu'on va adopter. » Il s'été confié une première fois, et cela était passé inaperçu. Mais il avait envie de prouver quelque chose maintenant. Maisy avait fait une fausse couche. Ils avaient perdu un bébé, et depuis, John était retombé dans la spirale noire qu'il connaissait si bien. Mais aujourd'hui, il commençait à voir la situation d'un autre œil.
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