It’s Blake, leave a message. Ses lèvres se pincent doucement sous l’inquiétude et sa main vient fourrager dans ses cheveux, défaisant dans sa nervosité ce qu’il avait mis un moment à arranger, cheveux désobéissants et maniaquerie obligent. Un soupir finit par s’échapper de lui et il laisse finalement son message, ne cherchant même pas à dissimuler sa voix teintée d’inquiétude
Blake, on est au restaurant, on t’attend avec mes parents. Ce n’est pas dans tes habitudes d’être en retard, je ne comprends pas. Rappelle-moi. Andrew.
Rappelle-moi C’est exactement ce qu’il lui a dit, ce jour-là, maladroitement. Pas qu’il soit d’un naturel maladroit avec les filles, non, il n’était pas le tombeur de ces dames mais il a toujours parfaitement réussi à tirer son épingle du jeu. Non, maladroitement à cause des circonstances, maladroitement à cause de ce que la vision de la jeune femme – la sœur de la femme de son cousin décédé – assise seule sur ce banc, à l’écart, lui avait fait. Elle l’avait ému, il l’avait trouvé vraiment belle malgré la tristesse qui marquait ses traits. Lui qui s’était éloigné pour fumer, pour essayer d’évacuer sa propre peine comme il le pouvait s’était laissé prendre au piège sans même chercher à se débattre. Alors il lui a demandé de le rappeler, quand elle le souhaitait, au cas où elle aurait besoin de soutien, au cas où elle voudrait juste parler. Au cas où elle aurait envie de le voir, aussi. Parce que lui avait envie de la revoir.
Et c’est lui qui a rappelé, dans la journée. Impatient, un peu inquiet aussi à l’idée qu’elle ne le fasse pas. Et depuis ils sortent ensemble. Depuis quelque chose comme quatre ans maintenant, presque cinq. Ce jour-là, il n’avait pas vraiment fait le lien avec la petite fille qu’il avait vu quelques années encore avant, ses yeux étant beaucoup trop occupé à détailler l’ainée de la famille avec beaucoup d’attention. Mais il ne regrettait absolument pas le fait de n’avoir jamais eu aucune chance avec Katherine, puisqu’au final ça lui permettait d’être avec Blake. Et elle le rend heureux. Vraiment heureux.
Enfin, sauf là, tout de suite. Là, elle le rend inquiet et nerveux. Sa main se resserre sur son portable, y jetant un coup d’œil des fois qu’il aurait reçu un texto, mais rien. Certes elle ne répondait pas à ses sms depuis ce matin mais, il ne s’était pas inquiété, il pensait qu’elle était occupée voilà tout. Ca arrivait. Mais maintenant… Maintenant il se demande s’il n’y a pas autre chose. Mais il se force à afficher un sourire sur son visage, rajustant sa tenue avant de rentrer à nouveau dans le restaurant. Il se dirige d’un pas rapide vers sa table, adressant un sourire rassurant à ses parents en se réinstallant, plaçant dans le même mouvement son téléphone avec précision sur la table, afin de pouvoir garder un œil sur lui.
« Je lui ai laissé un message, ne vous inquiétez pas. Elle devrait me rappeler, elle a dû avoir un contretemps. »
Et alors que sa mère hoche la tête d’un air convaincu et que son père tente de l’entrainer dans une discussion, il se demande qui il cherche à convaincre. Ses parents ou lui. Et son mauvais pressentiment ne le lâche pas.
Le temps s’écoule et le téléphone reste désespérément silencieux. Aux regards de plus en plus insistants de ses parents, il répond par des sourires de plus en plus crispés, son esprit imaginant déjà mille et un scénarii dramatiques qui auraient pu arriver à sa fiancée. Accident, agression, kidnapping… Il n’est pas d’un naturel pessimiste mais le manque de nouvelles sans qu’aucune explications ne lui viennent n’aide en rien, bien au contraire et il finit par s’excuser auprès de ses parents. Il leur dit qu’il préfère rentrer, qu’il s’inquiète et que de toute façon il ne pourra rien avaler, mais qu’ils peuvent profiter du repas malgré tout. Il dit tout ça d’un ton automatique, déjà impatient d’être rentré, d’essayer à nouveau de l’avoir au téléphone, par internet, n’importe où. Tant qu’elle lui répond.
Leur mariage est prévu pour dans quelques temps, 3 mois en vérité, et il mentirait s’il disait qu’il n’était pas inquiet. Mais c’est normal n’est-ce pas ? N’importe quel futur marié serait inquiet, c’est un changement… Bon, pas drastique, ils vivent ensemble déjà et depuis le temps qu’ils sont ensemble il se doute que le mariage n’apportera pas forcément de modification drastique, mais c’est… Symbolique. Ils se lient, ça a quelque chose de plus… Définitif, concret. Inquiétant. Il ne sera plus un petit ami, plus un fiancé, mais un mari. Un époux. C’est peut-être vieux jeu mais… Un chef de famille aussi. Avec les responsabilités qui vont avec. Mais étonnamment ce n’est pas forcément ça qui l’inquiète le plus. Ce ne sont pas non plus ses sentiments envers Blake. Il sait qu’il l’aime, vraiment, profondément. Il sait que ça ne partira pas comme ça. Que ça ne partira pas du tout. Ca fait quatre ans qu’il est tombé sous son charme, et il n’a aucune envie de se relever. Quatre ans qu’il l’aime, la soutient, construit sa vie avec elle. Non c’est plus… Profond que ça, comme inquiétude et alors qu’il ouvre la porte de leur appartement, il ne peut s’empêcher d’y penser. Son regard capte sans problème l’absence des chaussures de Blake quand il dépose les siennes et son cœur se serre. Quand il s’avance dans l’appartement, sa maniaquerie fait qu’il n’a aucun mal à remarquer le problème : Des affaires qui étaient encore là il y a quelques heures et qui n’y sont plus. Mais en même temps, elle n’a pas tout pris, elle n’a pas vidé leur appartement… C’est bon signe, non ? Il déglutit difficilement, fait l’inventaire, remarque que se sont surtout des vêtements qui ont disparu. Comme pour un voyage. Mais où ? Elle ne lui a rien dit. Elle n’a rien montré, rien laissé deviner. Ou est-ce lui qui s’est laissé aveuglé ? Qui a raté le plus important ?
Il saisit son téléphone et appelle à nouveau, laissant des messages de plus en plus inquiets, demandant ce qu’il se passe et priant intérieurement pour qu’elle ne le laisse pas. Qu’elle ne le quitte pas.
- Allo ?
- Clarence, c’est Andrew. Je suis désolé de te déranger aussi tard, mais…
Que ferait-il si elle décidait soudainement à partir ? De partir vraiment. Pour de bon. Il est heureux avec elle. Ils sont complices, ils rient, ils se disputent mais se réconcilient toujours. Il n’arrive pas à voir le problème. Il n’arrive pas à comprendre où et quand il a fait une erreur et alors qu’il fait de son mieux pour ne pas déverser son inquiétude sur le jumeau de Blake, il cherche et cherche encore à quel moment elle a pu prendre une décision pareille. A-t-elle finalement vu quelque chose en lui qui l’aurait fait fuir si brusquement ? Il passe en revu leur vie, se passe lui-même en revu, perdu dans son incompréhension, complètement impuissant face à la situation. Il déteste ça. Il ne supporte pas être ainsi.
Est-ce que c’est ça qui l’aurait fait partir ? Sa maniaquerie ? Son besoin de contrôle sur les choses, les évènements, les gens autour de lui ? Sur lui-même. Il pensait pourtant s’être amélioré avec le temps. Certes, il n’arrive toujours pas à supporter quand quelque chose dépasse où n’est pas à sa place, et il fait toujours en sorte que ça soit impeccable, d’être impeccable, mais il s’agit simplement des restes d’une éducation stricte d’une famille en grande majorité militaire. Ce genre d’éducation ne laisse pas beaucoup de place à la liberté ou à l’extravagance. Mais en dehors de ça, il n’est pas constamment derrière elle, il n’est pas toujours à chercher ce qu’elle fait, quand et avec qui. Il la laisse libre. Ils s’appellent souvent, mais ça n’avait pas l’air de la déranger. Pas jusque-là. Est-ce que ça serait ça ? Non… C’est ridicule. On ne part pas pour quelque chose comme ça, elle lui en aurait parlé, forcément.
Il raccroche, les sourcils froncés et pas vraiment plus rassuré qu’auparavant. Certes, Clarence lui a dit qu’elle allait bien, mais il n’a rien voulu dire de plus. Peu importe ses insistances, ses supplications presque. Il n’a rien dit de plus. Pourquoi refuse-t-il de lui dire où se trouve la jeune femme ? Est-ce qu’elle lui a demandé de lui cacher ? Non… Il sait pertinemment que leur relation son très loin d’être bonnes, elle ne serait jamais venu vers lui pour lui demander une chose pareille. Son front s’appuie contre la fenêtre – et il fait de son mieux pour oublier qu’il allait devoir nettoyer la marque juste après – et le froid de la vitre lui fait un peu de bien, calmant légèrement son angoisse alors que son regard parcourt les lumières de la ville. Il finit par le baisser, parcourant du bout du doigt sa liste de contact, hésitant à rappeler de nouveau le téléphone de Blake. Déglutissant légèrement, il laisse son doigt appuyer sur une touche, portant l’appareil à l’oreille.
- Allo, oui ?
– Mme Marshall ? Est-ce que Blake est chez vous ?
Ou alors, c’est autre chose en lui qui l’a fait fuir. Quelque chose qu’il se cache à lui-même mais qu’elle aurait finit par découvrir il ne sait comment. Quelque chose qu’il n’accepte pas, qu’il nie complètement, qu’il rejette de toutes ses forces. Tellement qu’il est presque convaincu que cette chose n’existe pas. Parce que ça ne rentre pas dans sa vision du monde, parce qu’à cause de ça il a l’impression de ne plus se contrôler. Parce que ce n’est pas dans l’esprit de sa famille, que ça n’est pas correct dans ce genre de milieu peu importe l’époque dans laquelle ils sont. Leur monde, celui de la haute société mêlé à celui de l’armée, ne commence à changer que maintenant, mais c’est déjà trop tard pour lui. Il s’est déjà convaincu de sa normalité, autant qu’il s’est convaincu du contraire dès que cette part de lui se montre trop. Mais comment aurait-elle pu savoir quelque chose que lui-même a remisé très loin au fond de lui ? Depuis qu’ils sont ensemble, son contrôle sur lui-même et ses réactions s’est renforcé et si avant son regard pouvait parfois s’égarer là où il ne fallait pas, depuis presque cinq ans maintenant ça ne s’est plus jamais produit. Il n’a pas conscience de se détruire un peu plus à chaque fois qu’il se refoule ainsi. Il n’a pas conscience que sa peur de se faire rejeter par sa fiancée, par sa famille et ses amis, ou même par des inconnus complets est devenue plus qu’une phobie, le faisant haïr cette part de lui-même avec tellement de force que parfois l’air lui manque. Que parfois, avant qu’il ne connaisse Blake, il pouvait éclater dans des crises de colère, de rage effrayante tant pour lui-même que pour les autres.
Mais ça ne s’est plus jamais produit à partir du moment où Blake est arrivée. Elle l’a calmé, a calmé ce côté sombre qu’il n’aime pas. L’a presque fait disparaître. Pas complètement, pour qu’il disparaisse complètement il faudrait qu’il arrête d’ignorer qui il est réellement, mais c’est déjà un grand pas pour lui. Elle est importante, tellement importante pour lui. Il n’arrive pas à s’imaginer sans sa présence apaisante, sans ses sourires, ses taquineries, ses colères, même ses angoisses et inquiétudes. Sans tout ce qui fait qu’elle est elle. Sans tout ce qui fait qu’il réussit à être ce qu’il pense être lui-même.
Il enclenche un nouvel appel à peine le précédent terminé.
It’s Blake, leave a message. Un nouveau soupir douloureux, son regard se fixe à nouveau sur l’extérieur après un bref détour vers l’horloge de la pièce. Déjà cette heure-là. Et toujours aucunes nouvelles.
Blake je commence à m’inquiéter. Il est tard et j’ai pas de nouvelles depuis ce matin. J’ai appelé Clarence il m’a dit que t’allais bien mais on sait jamais avec lui. Rappelle-moi quand t’as ce message. Je t’aime. Andrew.
Il termine l’appel en souriant sans joie réelle. Il
commence à s’inquiéter. Ouais. Il est déjà mort d’inquiétude, serait plus juste. Mais ce n’était pas non plus la peine de lui dire, de trop le montrer. Il n’a pas tellement l’habitude d’exposer ses émotions ; sauf peut-être quand ils sont juste tous les deux ou entourer de leurs amis ; mais au moins, il a dit le principal.
Je t’aime. C’est tout ce qui importe, au fond. Du moins, il l’espère.
Il n’a pas vraiment conscience d’avoir été se coucher, et pourtant c’est la sonnerie de son téléphone qui le réveille quelques heures plus tard, le faisant sursauter violemment. Hagard et encore complètement endormi, il cherche par réflexe le corps endormi de sa compagne à ses côtés mais c’est le froid du drap que sa main rencontre, le réveillant plus efficacement que n’importe quelle sonnerie. C’est avec une pierre au fond de l’estomac qu’il se redresse, son regard examinant l’autre côté du lit et ses couvertures encore presqu’impeccablement placées avec l’espoir enfantin qu’en espérant très fort, ça allait faire revenir la jeune femme. Il n’avait jamais réfléchit à comment il se sentirait si jamais leur histoire devait se terminer d’une façon ou d’une autre. Mais jamais il n’aurait pensé qu’il se sentirait tellement… Abandonné. Seul. Comme quelqu’un qui aurait perdu son garde-fou contre ses démons intérieurs. Il se frotte les yeux, essayant de chasser la lourdeur de ses paupières, inconscient de l’heure qu’il était, inconscient qu’au final il n’avait que très peu dormi puis finit par attraper son téléphone, allant directement dans sa boite de réception avant de se figer face au nom de l’expéditeur. Pendant quelques secondes il hésite, presque effrayé du message qu’il pourrait lire avant de finalement ouvrir le sms, définitivement réveillé.
TO: Andrew Von Ziegler
FROM: Blake Marshall
MESSAGE: Andrew je suis désolée pour hier soir, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je crois que c’est la pression, le mariage, mes parents, tout ça. J’ai besoin de prendre un peu de distance. Je suis partie à Londres voir Olivia, je ne peux pas imaginer me marier sans elle à la cérémonie et elle n’a toujours pas répondu au faire-part. Je suis désolée d’être partie sans prévenir mais ne t’inquiètes pas, je vais bien. Je t’appelle dès que j’arrive chez Olive. Je t’aime.
Un juron lui échappe et il se laisse tomber en arrière, sa main se posant sur ses yeux en signe de soulagement intense. Il réapprenait à respirer correctement, prenant enfin conscience du poids que la peur avait fait peser sur lui. Elle n’est pas partie. Enfin, si, mais pour aucune des raisons qu’il a pu se citer. Elle est partie pour voir sa sœur, pour essayer d’évacuer la pression. Quel idiot. Il aurait pu y penser au lieu de s’inquiéter à ce point, au lieu de s’imaginer toutes ces choses. Evidemment qu’elle est sous pression, évidemment qu’elle a besoin d’air. Un sourire soulagé lui vient et la fatigue reprend le dessus avant qu’il puisse répondre à son message. Il se rattrapera dans quelques heures, lui assurant qu’il n’y avait pas de problème mais qu’elle lui avait fait peur. De prendre tout le temps qu’il lui faudrait, que tout ce qu’il souhaitait était qu’elle se sente bien. De lui donner de ses nouvelles, souvent. Et qu’il l’aime. Mais pour l’instant, il s’endort avec son téléphone contre lui et le cœur bien plus léger.
Il pèse le pour et le contre depuis plusieurs heures maintenant, adossé contre le dossier de sa chaise, le regard perdu dans le vide et ses mains redressant correctement des objets qui n’en n’ont pas réellement besoin. Juste parce que ça lui donne l’impression de mettre ses pensées en ordre. Le nouvel an est passé depuis quelques jours maintenant. Blake est partie depuis quelques jours de plus. Ca lui a vraiment fait bizarre de ne pas pouvoir l’embrasser lorsque minuit à sonner et de devoir simplement faire la bise et serrer des mains lors d’une soirée qui lui a paru beaucoup trop longue. Soirée qu’il a passé à guetter un quelconque message de la jeune femme. Il déteste être loin d’elle comme ça. Oh, ce n’est pas qu’il ne lui fait pas confiance, bien au contraire. Il a confiance en elle, il sait qu’elle ne le trahirait pas, qu’elle ne le tromperait pas. Il n’a même aucun doute à ce sujet. Non, c’est lui qui pose problème. Lui qui voit le contrôle qu’il avait réussi à acquérir sur lui-même partir lentement mais surement en fumée. Lui qui s’énerve à nouveau, qui se retrouve à nouveau confronter à quelque chose qu’il ne peut pas accepter. Lui qui se sent beaucoup trop seul sans sa présence, lui qui s’inquiète sans cesse pour elle malgré les messages échangés et qui ne peut même pas vérifier qu’elle va bien parce qu’elle est à des centaines de kilomètres de là.
Mais est-ce qu’il pourrait partir pour autant ? Quitter la Nouvelle-Orléans, pour Londres ? Certes, ça ne serait surement pas pour longtemps mais tout de même. Il n’a pas réellement voyagé jusqu’ici, n’en n’ayant pas vraiment éprouvé le besoin. Jusqu’à maintenant. Jusque là, il a toujours suivit ce qu’on attendait de lui, se pliant aux exigences, cassant une partie de lui pour rentrer dans le moule, et il n’était pas certain que partir sur un coup de tête rentre dans ce qu’on veut pour lui. Son regard songeur finit par tomber sur une photo sur son bureau et sans qu’il puisse y repenser à deux fois, il appelle sa secrétaire, lui donnant ses instructions sans quitter l’image imprimée sur papier glacé.
- Monsieur ?
– Réservez-moi un vol pour Londres, s’il vous plait.
- … Monsieur ?
– Le plus tôt possible. Si vous en avez un pour aujourd’hui, ou demain à la rigueur ce serait parfait.
– Mais…
– Et prévenez mon père que si par hasard il voudrait que je vois des clients pour lui là-bas, il faut me le dire maintenant. Sinon, il faudra se passer de moi pendant un petit moment. Merci Sandra.
– Très bien monsieur, je m’en occupe tout de suite… Vous êtes sûr ?
– Plus que ça même.
Alors que la jeune femme quitte son bureau, il finit par attraper le cadre, souriant légèrement face au couple heureux et enlacé qui y est représenté. Il s’en souvient parfaitement, c’était l’hiver dernier. Juste après le cliché, il a réussi à la faire basculer dans la neige, et ça s’est finit par une bataille de boule de neige et par eux deux s’amusant comme des gosses. Et par un rhume carabiné, aussi, mais ça en valait la peine. Alors tant pis s’il avait l’air capricieux à cet instant, tant pis s’il s’attirait les foudres de son père, il était simplement hors de question de rester séparé d’elle plus longtemps.
TO: Blake Marshall
FROM: Andrew Von Ziegler
MESSAGE: Hey sweety, j’espère que tu as caché correctement ton amant dans le placard, parce que j’arrive. (Je plaisante. Le cache pas dans le placard, c’est là que je vérifierais en premier. )
Tu me manque trop. L’avion arrive, je vais bientôt embarquer, je peux venir te voir directement en atterrissant ?
Je t’aime.