(✰) message posté Sam 3 Jan 2015 - 20:17 par Nathanael E. Keynes
It's always tea time
ft. Barbara C. Lewis && Nathanael E. Keynes
Samedi 03.01.2015 • East London • Shoreditch • Home
« Hey Barbie, ça te dit de venir prendre le thé samedi ? »
Après avoir souhaité la bonne année par sms à ma fiancée, c'est à peu près ce que le message suivant a comporté. Et s'il n'y a absolument rien de romantique entre nous, si on rejette complètement l'idée saugrenue de nos parents de nous fiancer, ça n'empêche que nous, on s'entend plutôt bien. Peut-être justement parce qu'on se retrouve à devoir faire front commun, d'ailleurs. En tout état de cause, quand ils ont lâché le morceau l'été dernier, j'ai littéralement pété un câble et claqué la porte - ce que je regrette un peu, vu qu'elle s'est retrouvée seule avec eux ensuite - avant de la recontacter, elle, et de mettre les choses au clair. Certainement que si nous n'avions pas eu la même vision de cette union forcée, notre relation aurait été moins agréable, mais pour le coup, on s'est tout de suite entendu à ce sujet : il n'en est juste pas question. Et comme un mariage - comme tout contrat - est nul s'il ne présente pas le consentement des deux parties, on sait très bien qu'on se passera pas la bague au doigt. Mais histoire de pas de prendre la tête dans la vie de tous les jours, on laisse courir, c'est le deal qu'on a fini par passer, et d'ici à ce que ça devienne vraiment on est à peu près tranquille jusqu'au jour J. Là, ça explosera, on le sait bien, mais je boude clairement pas la paix qu'on a entre temps.
Et peut-être que je leur dirai "non, je veux pas me marier avec Barbara, c'est Tyler que j'aime", devant l'autel, ça serait du plus bel effet... Mouais, je sais pas ce qui me tomberait dessus si je fais ça, mais je suis pas sûr d'en sortir vraiment indemne. De toute façon, on ira pas jusque-là. J'ai beau mépriser la capacité de mon père à tout acheter avec son fric, je vais quand même pas le laisser payer un peu tout pour son mariage rêvé à lui en sachant pertinemment qu'il foutra l'argent par les fenêtres... Ne serait-ce que parce que c'est aussi le fric de ma mère.
On est encore loin de la grande noce, cela dit, et donc, j'essaie de pas trop y penser. J'ai autre chose en tête, en réalité, ne serait-ce que parce que le mois dernier a été assez chargé en rebondissements, si on peut dire ça comme ça. Entre le journal, la reprise des concerts et (surtout) Tyler, j'avoue que la routine habituelle, je connais plus trop bien. Ce soir, je retourne au Barfly, mais ça fait un moment que j'ai pas revu Barbara et je me suis dit qu'un petit moment pour discuter un peu tous les deux, ça peut être cool, si elle est dispo, évidemment... Mais j'ai supposé que ses partiels étaient passés, qu'elle a été un peu en vacances aussi, et qu'un samedi, à l'heure du thé, j'avais peut-être bien une chance qu'elle le soit. Du coup, j'ai pas été trop surpris d'avoir une réponse positive, mais plutôt content pour la peine. Et un peu avant cinq heures, il y a effectivement du thé et des petits gâteaux qui l'attendent sur ma table basse.