"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Appel de Eugenia Lancaster à Julian Fitzgerald 2979874845 Appel de Eugenia Lancaster à Julian Fitzgerald 1973890357


Appel de Eugenia Lancaster à Julian Fitzgerald

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() message posté Mer 7 Jan 2015 - 21:44 par Invité
loving him was empty love letters chained to your ankles, dragging you down with bittersweet words whenever you pulled yourself back up again only to fall into his embrace. ✻✻✻ Mes doigts frôlèrent avec douceur les pétales de cette fleur accrochée au bracelet de bal. Une foule de souvenirs me revenaient, se propageant dans mon âme et dans mes veines. Malgré moi, j’esquissai un sourire tandis que mon cœur se serrait dans ma poitrine. J’avais compris à l’instant où mes yeux s’étaient posé sur l’accessoire. J’avais compris à l’instant où mes yeux avaient remarqué cet indice qui m’avait échappé la première fois. Il avait fallu que je m’en rende compte trop tard. Il avait fallu que je comprenne après. Il avait fallu, comme à chaque fois, que les choses se présentent lorsque je ne pouvais plus faire machine arrière. J’avais été en train de me débattre avec la robe pour la sortir une nouvelle fois de son paquet, après tout ; j’avais eu pour projet de soigneusement l’accrocher dans mon armoire, avant de finalement découvrir le reste. Avant de finalement découvrir ce que j’avais manqué de peu. Avant de finalement additionner deux et deux, comprendre ce qui m’avait échappé et saisir toutes les nuances d’une colère sourde que je n’avais pas saisie.
J’avais trouvé le bracelet de bal, empaqueté avec soin au fond de l’emballage.
La robe ne m’avait pas été envoyée par mon père. Mais par Julian.
Je ne pus m’empêcher de saisir mon téléphone et de composer son numéro que je connaissais presque par cœur. Je n’avais pas eu le temps de réfléchir. Je n’avais pas pris le temps d’analyser mes gestes que cela sonnait déjà à l’autre bout du fil. Les minutes s’écoulèrent. Elles s’écoulèrent jusqu’à ce que je finisse par penser faire machine arrière et raccrocher. Mais, à l’instant même où j’écartai le combiné, sa voix résonna. Résonna dans mon âme. « Oui ? C’est moi. » Je secouai la tête en entendant ma bêtise. J’avais l’impression d’être une gamine. Une gamine terrifiée. « Je ne vais pas te déranger longtemps. Je voulais simplement te remercier pour… Te remercier pour la robe. » Je déglutis en fixant le tissu clair. En me souvenant des messages que nous avions pu échanger.
Et, une nouvelle fois, même si j’avais la sensation d’être différente, je me rendis compte à quel point nous n’étions que des étoiles qui ne faisaient que de se rater.
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() message posté Mer 7 Jan 2015 - 22:50 par Invité
“ You make it look like it’s magic cause I see nobody but you. I'm so used to being used. So I love when you call unexpected. I'ma care for you, cause you're perfect and you're always worth it. You know our love would be tragic but you're my favorite kind of night.” Je tournais en rond dans mon bureau, incapable de trouver le fil conducteur de mes nombreuses enquêtes. Le bal du nouvel an hantait chacune de mes pensées, et malgré mes efforts obstinés je ne parvenais pas à me détacher du visage de Ginny enlaçant celui de Lior.  Cette vision d’horreur restait ancrée sur ma peau comme une cicatrice indélébile. Je ne comprenais pas ce sentiment – ma vanité devait certainement y être pour quelque chose. Je déglutis en plongeant le nez dans mes papiers désordonnés. Mon cerveau était en effervescence, pourtant je n’arrivais pas à concentrer mon énergie de manière productive. Le Times uk m’ennuyait depuis quelques temps déjà. Je soupirai en sortant une cigarette.  Mon regard sombre se posa sur le détecteur d’incendie désactivé, et je souris satisfait de ma petite fraude. Les filets de fumée entouraient mon souffle irrégulier, tandis que je me cachais dans ma bulle de solitude. Ma secrétaire frappa à la porte, et je lui signifiai que je ne voulais pas être dérangé de toute la journée – je connaissais mon programme par cœur, je n’avais pas besoin qu’elle me suive d’aussi près. Je fis la moue en m’enfonçant dans mon fauteuil. Comment avait-elle pu oublier notre fête improvisée le soir du bal de promo ? Comment avait-elle pu balayer d’un revers de la main tous nos souvenirs, alors que – comme un idiot- je m’accrochais encore aux mirages d’un baiser qui n’avait jamais eu lieu ? Je soupirai avant de me redresser brusquement. J’écrasai mon mégot dans le cendrier avant de me diriger vers l’énorme baie vitrée. Je pouvais voir la rue s’étendre d’un bout à l’autre, mais je n’arrivais pas en apprécier l’architecture ou la beauté. Le monde me semblait dérisoire. J’haussai les épaules avant de faire volteface : Le téléphone sonnait. Je fronçai les sourcils, j’avais spécifié que je ne voulais pas être dérangé bon sang ! Je mis quelques minutes avant de réaliser que c’était mon portable et non le fixe du bureau qui brisait ma routine.  Je répondis tout de suite en lisant le prénom de mon interlocuteur. « Eugenia. » Soufflai-je calmement en appuyant sur le hautparleur.   « Oui ? C’est moi. Je ne vais pas te déranger longtemps. Je voulais simplement te remercier pour… Te remercier pour la robe. »  Les vibrations de sa voix envahissaient l’espace vide. Je postai une main sur mon visage en faisant la moue, puis un rire nerveux m’échappa.

« Je croyais qu’il ne fallait pas que je fasse une fixette sur cette robe. » Fis-je remarquer avec un amusement feint. « Elle était aussi moche que ça ? » M’enquis-je en penchant la tête. « Je suis désolé. » Les voilà ses excuses.
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() message posté Jeu 8 Jan 2015 - 15:06 par Invité
loving him was empty love letters chained to your ankles, dragging you down with bittersweet words whenever you pulled yourself back up again only to fall into his embrace. ✻✻✻ Mon cœur battait sans doute trop vite. Je n’avais pas eu de nouvelle de lui depuis le nouvel an, après tout. J’avais eu le droit à un silence radio. Un silence pesant. Un silence rempli de toute notre amertume connue, moi contre lui, lui contre moi. Je l’avais vu en compagnie d’une blonde, riche et belle, et j’avais eu l’impression d’être blessée. Il m’avait vu en compagnie de Lior, magnifique et adorable, et il avait sans doute ressenti la même chose. Il m’avait fait une scène à propos d’une robe que j’avais adorée, une robe qui n’avait pas été à son goût ; désormais, je savais que sa colère avait été générée par une forme singulière de jalousie.
J’avais mis la robe d’un autre plutôt que la sienne. Mais je ne l’avais pas su. Je ne l’avais pas compris. Quelque part, cela me perdait également. Cela était comme s’il avait toujours l’envie de me garder pour lui. Comme si, malgré l’autre jeune femme à son bras, il m’avait couvé d’une attention toute particulière. Je déglutis avec difficulté, tandis que sa voix s’élevait de l’autre côté du fil. « Je croyais qu’il ne fallait pas que je fasse une fixette sur cette robe. Elle était aussi moche que ça ? » me demanda-t-il et je roulai des yeux, demeurant silencieuse. Je ne tenais pas à repartir dans ce débat qui m’avait vexé et blessé. Je ne tenais pas à me rembarquer dans un échange d’arguments qui ne nous mènerait à rien. « Je suis désolé. » marmonna-t-il alors. J’esquissai un sourire, presque satisfaite. Non. Pas presque. J’étais satisfaite. « Une éternité, ce n’est pas si long, au final. » commentai-je. Je n’avais pas réussi à masquer mon entrain victorieux dans mes paroles. « Je ne te parle pas de la robe que je portais. Je te parle de l'autre. » repris-je en me raclant la gorge. « Je viens de voir le bracelet de bal. C’est toi qui me l’as envoyé, n’est-ce pas ? Je pensais que c’était mon père. » Ma voix demeura en suspens sur la ligne, le grésillement de la communication prenant place dans mes oreilles. Je retins mon souffle. Quoi qu’il me dise, je savais. Je savais que je ne me trompais pas.
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() message posté Dim 11 Jan 2015 - 23:09 par Invité
“ You make it look like it’s magic cause I see nobody but you. I'm so used to being used. So I love when you call unexpected. I'ma care for you, cause you're perfect and you're always worth it. You know our love would be tragic but you're my favorite kind of night.” J’entendais le son de sa voix raisonner dans l’étendue de la pièce vide. Mon cœur bataillait vaillamment contre les sermons de ma conscience. Je n’avais pas le droit de l‘empêcher d’avoir une vie heureuse, lorsque je savais pertinemment que je la conduisais inévitablement à vers la perte de l’âme. Je n’avais plus aucun droit sur elle. Le froid grandissant s’éleva, imprégnant mon dos incurvé. Je penchai la tête avec recueillement, avant de sourire d’un air désinvolte. Je me cachais comme si elle pouvait me voir. Je me cachais de ses jugements et de mes propres interprétations. Un soupir m’échappa, tandis qu’elle vibrait de nouveau comme un chant mélodieux. «Une éternité, ce n’est pas si long, au final.» Je me mordis la lèvre inférieure, amusé. « Ah bon ?! » M’enquis-je dans un murmure. « Tu n’avais pas besoin d’être immortelle au final. » Le temps s’était comme arrêté dans ma tête ; J’avais presque l’impression que les choses ne s’étaient jamais brisées entre nous. J’imaginais un appel amical, dépourvu de reproches ou d’excuses bancales. J’entendais ses répliques amusantes et son entrain habituel – les étoiles s’étaient enfin alignées dans un monde parallèle, mais ce n’était qu’une vague illusion. Elle me rappela à l'ordre bien assez vite. «Je ne te parle pas de la robe que je portais. Je te parle de l'autre. Je viens de voir le bracelet de bal. C’est toi qui me l’as envoyé, n’est-ce pas ? Je pensais que c’était mon père.» Je me redressai brusquement dans mon siège laissant échapper le couinement du coussin. Je n’avais pas le temps de trouver une excuse ou de répliquer de manière sèche – elle m’attendait à l’autre du bout du fil. Je fis la moue devant mon appareil en gesticulant comme un gamin. Je pestais intérieurement contre la technologie, et contre sa mémoire défaillante. Je plongeai mes deux mains dans ma chevelure de bronze en fermant les yeux.« Le bracelet de bal ? Oh mais j'avais compris pour ton père ... » Je déglutis. Je n’avais plus aucun contrôle sur mes émotions. J’éclatai d’un rire nerveux avant de reprendre un visage impassible ; j’étais fait comme un rat autant plonger la tête la première.« Oui. C’est moi. J’ai réagis comme un idiot parce que je suis impulsif et que … Je savais que tu n’avais pas ce genre de robe … J’ai pensé te faire plaisir. »


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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 11:24 par Invité
loving him was empty love letters chained to your ankles, dragging you down with bittersweet words whenever you pulled yourself back up again only to fall into his embrace. ✻✻✻ J’avais une boule au fond de ma gorge qui ne semblait pas vouloir me quitter. Mon estomac se serrait en rythme avec mes inspirations mal contenues et je me rendais compte que je paniquais, d’une certaine manière. Je paniquais sans parvenir à me contrôler. Sans parvenir à faire la part des choses. Je réalisais que cela ne remontait pas au Nouvel An, la dernière fois que j’avais bien pu lui parler ; les messages textes que nous avions échangés avaient été vides de toute sincérité, de tout sens. Non. La dernière fois que nous avions communiquée l’un avec l’autre remontait au Réveillon de Noël, lorsque nos barrières étaient tombées.
Parce qu’entre nous, c’était ainsi. Nous nous cachions derrière nos grands airs une centaine de fois avant d’accepter de se dévoiler à l’autre. La sincérité était une notion que nous ne remplissions guère, au final. La sincérité était une chose que nous ne nous accordions que très peu. « Ah bon ?! Tu n’avais pas besoin d’être immortelle au final. » J’esquissai un sourire ; j’avais l’impression de pouvoir la palper du doigt, cette sincérité, cette authenticité qui me rappelait pourquoi tout ce que nous avions vécu valait la peine. Puis, surprise par mes propres pensées, je secouai doucement la tête pour revenir sur Terre ; je n’avais pas le droit. J’étais avec Lior. C’était terminé.
Mais je ne parvenais pas à m’y faire.
Je nous coupais dans notre élan de candeur en me souvenant de la raison de mon appel. Je le sentis presque se raidir à l’autre bout du fil lorsque j’évoquais la robe qu’il m’avait envoyé ; sa réponse se fit attendre et je demeurai silencieuse, refusant de le brusquer, l’angoisse grandissante. Je ne savais jamais, avec lui. Je ne savais jamais s’il allait m’offrir son masque d’homme froid ou s’il allait accepter de me laisser entrapercevoir la personne que j’avais connue. « Le bracelet de bal ? Oh mais j'avais compris pour ton père... Oui. C’est moi. J’ai réagis comme un idiot parce que je suis impulsif et que… Je savais que tu n’avais pas ce genre de robe… J’ai pensé te faire plaisir. » J’esquissai un léger sourire, presque soulagée. Durant son discours, mon cœur avait loupé un battement, comme si cela m’importait toujours.
Mais, quoi que j’en puisse dire réellement, cela m’importait. « Ça m’a fait plaisir. » lui répondis-je doucement, sincère. « Et ça m’aurait fait bien plus plaisir si tu m’avais directement dit que c’était toi qui me l’avais envoyé, sans dénigrer celle que je portais au bal. Mais ce n’est pas grave. Tant pis. Je t’appelais pour te remercier. » Mes pensées se bousculaient dans mon esprit. Se bousculaient au fond de mon être. Après tout, Julian demeurerait ce qu’il était devenu, à mes yeux ; un grand mystère.
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 16:34 par Invité
“ You make it look like it’s magic cause I see nobody but you. I'm so used to being used. So I love when you call unexpected. I'ma care for you, cause you're perfect and you're always worth it. You know our love would be tragic but you're my favorite kind of night.” J’avais envie de tout abandonner ; la vie, le temps, l’espoir, mais Eugenia s’accrochait à moi comme une sangsue. Elle me vidait de toute mon énergie à chaque fois que j’essayais de m’acquitter de mes pêchers. Je ne l’avais pas quitté par dépit, ou par pitié – Je m’étais évertué à sacrifier une partie de moi pour son bonheur. C’était le geste le plus altruiste dont j’étais capable à son égard, et pourtant je supportais de moins en moins son absence. Athénaïs m’avait retenu dans un monde parallèle, au-delà de mes supplices et de mes inquiétudes refoulées. Elle m’avait appris à ressentir l’amour autrement, mais malgré toute sa bienveillance et ses sollicitudes, elle ne pouvait pas me sauver. Je ne voulais pas être sauvé. Mes démons m’accompagnaient dans ma solitude, et maintenant que j’étais à nouveau orphelin, j’avais besoin d’embrasser l’obscurité à nouveau. Je ne me forçais plus à rire ou à crier. Je laissais mon esprit transcender comme bon lui semblait. Je me libérais enfin de toutes mes inhibitions, et comme un idiot je retombais dans l’insouciance qui avait bercé mon quotidien à Cardiff. Je savais qu’Eugenia partageait ma nostalgie. Je savais que ses souffles réguliers, et sa voix mielleuse, ne me trompait plus. Je souris avant de me redresser.
«Ça m’a fait plaisir. Et ça m’aurait fait bien plus plaisir si tu m’avais directement dit que c’était toi qui me l’avais envoyé, sans dénigrer celle que je portais au bal. Mais ce n’est pas grave. Tant pis. Je t’appelais pour te remercier. » Mon cœur eut un raté, c’était comme si on m’insufflait la vie que j’avais perdu. J’avais la force de la réincarnation en moi. Au fond je n’avais pas besoin du phénix. Je n’avais plus besoin de rien. Je me raclai la gorge avec douceur. « Tu n’as pas à me remercier, Ginny. J’ai toujours été fourbe. J’ai voulu tester ta mémoire, et ton affection pour moi une dernière fois. Et il me semble que j’ai ma réponse. » Je marquai un silence. « Mais je ne l’ai pas dénigré. Je trouve juste que ma robe t’aurais mieux défini, mais ce n’est que ma vision de toi. Ce n’est pas un bout de tissu qui te rend plus belle ou plus attirante Eugenia. Je suis tombé amoureux de toi alors que tu avais un chignon et d’énormes lunettes. » Je ris nerveusement.« Tu as passé une bonne soirée ? Je suis parti dans la précipitation. » Mon ton était posé et calme. Je ne cherchais pas à l'insulter ou à me braquer. Ce n'était qu'une pause que je m'accordais dans mon malheur.


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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 23:58 par Invité
loving him was empty love letters chained to your ankles, dragging you down with bittersweet words whenever you pulled yourself back up again only to fall into his embrace. ✻✻✻ Mes doigts palpaient le tissu, inlassablement, au fil des mots que je pouvais prononcer ou entendre. Mes doigts trouvaient presque un certain réconfort dans ce toucher ; il était agréable et doux, apaisant et rassurant. J’avais la sensation de me sentir proche de lui, d’une certaine manière. J’avais la sensation qu’il était là, juste à côté de moi.
Mais c’était faux. J’en avais conscience. Il était à des centaines de kilomètres de ma réalité ; nous n’avions pas partagé la même dimension depuis que nous nous étions retrouvés. Nous n’avions fait que de nous effleurer. De nous croiser. Nous avions été deux astres en orbite incapable de se rencontrer à cause de la gravité. Peut-être était-ce là, notre damnation. Peut-être était-ce ainsi que nous étions censés finir. Loin l’un de l’autre. Loin du monde et de nous-même. Loin, tout simplement, parce que lorsque nous étions trop près nous ne faisions que nous brûler.
Ma gorge se serra doucement. J’aurais aimé être proche de lui, en cet instant. J’aurais aimé le serrer dans mes bras mais je me refusai de penser de la sorte. C’était fini. Tout était terminé. « Tu n’as pas à me remercier, Ginny. J’ai toujours été fourbe. J’ai voulu tester ta mémoire, et ton affection pour moi une dernière fois. Et il me semble que j’ai ma réponse. » me déclara-t-il et je fronçai les sourcils. Je ne savais pas s’il prenait en compte dans ses calculs que je n’avais vu que trop tard le bracelet commun à nos deux mémoires ; cependant, je préférais me taire, usée de nos disputes, lasse de sans cesse le contredire. Je rendais les armes, quelque part. Je rendais les armes parce que je comprenais que cela ne valait peut-être pas la peine de me battre. « Mais je ne l’ai pas dénigré. Je trouve juste que ma robe t’aurait mieux défini, mais ce n’est que ma vision de toi. Ce n’est pas un bout de tissu qui te rend plus belle ou plus attirante Eugenia. Je suis tombé amoureux de toi alors que tu avais un chignon et d’énormes lunettes. » Je sentis mes joues doucement rosir. « J’ai tendance à l’oublier, parfois. » marmonnai-je dans un souffle. J’eus envie de lui faire remarquer qu’à l’époque il n’avait pas connu de princesse héritière pour me voler son cœur ; mais, une nouvelle fois, je me tus. Cela était comme si je m’imposai des limites en m’adressant à lui. Cela était comme si je ne laissai même plus le libre cours à ce que j’étais. « Tu as passé une bonne soirée ? Je suis parti dans la précipitation. » me demanda-t-il et j’hochai la tête. Je me souvins au bout de quelques secondes qu’il ne pouvait pas me voir. « J’ai eu l’impression d’être une princesse, Julian. » lui confiai-je avec un sourire au bout des lèvres. « C’était comme si j’étais à ma place. Et que… Que mon fauteuil ne comptait plus. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. C’est dommage que tu sois parti aussi vite. » J’avais eu la sensation de marcher. J’avais eu la sensation d’avoir ma place. J’avais eu la sensation de compter, de compter pour Lior, de compter pour les autres. Et, dans mon bonheur éphémère, j’avais eu une tache d’ombre dans mon cœur.
Une tache d’ombre qui ne disparaitrait jamais réellement.
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 1:19 par Invité
“ You make it look like it’s magic cause I see nobody but you. I'm so used to being used. So I love when you call unexpected. I'ma care for you, cause you're perfect and you're always worth it. You know our love would be tragic but you're my favorite kind of night.” Je voulais briser l’espace-temps et franchir les barrières de l’impensable. Je me surprenais à désirer une étreinte qui m’était interdite. Mon cœur se déchirait au gré de sa respiration ; je m’offrais l’illusion d’une caresse, et parfois même d’un baiser. Je venais à peine de quitter une relation romantique, et pourtant mon âme esseulée vibrait à nouveau sous le timbre de sa voix. J’étais condamné à répéter le même cercle à tout jamais. Je déglutis. «J’ai tendance à l’oublier, parfois. » Marmonna-t-elle avec délicatesse. La déception enveloppait ma poitrine douloureuse afin de souligner ma solitude cuisante. Je clignai des yeux plusieurs fois avant de me remettre de mes émotions. Elle oubliait parfois. Je souris d’un air narquois. « Ce n’est pas grave. Je ne te le répète pas assez. Je n’aime pas le dire. » Je visualisais son visage enfantin, et ses regards au coin. J’imaginais ses cheveux ondulés et ses gestes maladroits. Eugenia inondait chacune de mes pensées, comme une marque au fer rouge. « Ce que j’essaie de dire, c’est que ... Laisse tomber. » J’abandonnais à mon tour. J’étais lassé d’argumenter, fatigué de parler, ou d’enchainer la même boucle. C’était fini. J’avais choisi cette fin tragique. Je croyais avoir gagné une bataille, mais chaque jour en son absence ne faisait que me rappeler que j’avais perdu ma plus grande inspiration. «J’ai eu l’impression d’être une princesse, Julian. C’était comme si j’étais à ma place. Et que… Que mon fauteuil ne comptait plus. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. C’est dommage que tu sois parti aussi vite.. » Confessa-t-elle avec jovialité. Son humeur était nuancée par une innocence que j’avais toujours adorée chez elle. Je me surpris à sourire à mon tour. Je ramenais les mains devant mon visage, et je gloussai avec légèreté.« Je suis content pour toi. » J’étais sincère, son bonheur conditionnait le mien. Je fis la moue. « Tu étais définitivement la plus belle ce soir-là. Avec ou sans ma robe. » M’amusai-je. « J’ai bien fait de partir. Tu sais que je gère mal mon humeur. Puis j’ai un peu bu sur la pelouse avec Rhys, et Sam. J’étais complètement déchainé. Ce n’était pas en harmonie avec l’ambiance pailletée de la noblesse britannique. » Je marquai un silence. Je te manque ? Avais-je envie de demander. Eugenia, est-ce que je te manque ? Tu sais que j’ai peur d’être seul. Ton veston a remplacé le foulard de ma mère sous mon oreiller. Parce que je suis fou si je ne m’imprègne pas des odeurs du passé. Parce que je suis fou, tout court. Je retins ma respiration.« Je voulais te demander pour ton traitement depuis Noel, mais je n’ai jamais osé. Les cachets que tu as pris pendant l’apéro – tu as mal ? » M’enquis-je d’une voix étrangement douce.
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 13:11 par Invité
loving him was empty love letters chained to your ankles, dragging you down with bittersweet words whenever you pulled yourself back up again only to fall into his embrace. ✻✻✻ C’était souvent ainsi, avec Julian. C’était souvent chaud ou froid. Tumultueux ou doux. J’adorais les instants de répit qu’il pouvait m’accorder lorsqu’il semblait enclin à laisser ses élans belliqueux de côté. J’aimais être parachutée dans notre passé commun, j’aimais avoir la sensation d’être proche de lui, même si cela n’était pas fondamentalement vrai. J’aimais croire que nous étions encore amis. J’aimais croire que nous avions encore des choses en commun hormis les centaines de disputes qui avaient bien pu nous séparer. « Ce n’est pas grave. Je ne te le répète pas assez. Je n’aime pas le dire. Ce que j’essaie de dire, c’est que... Laisse tomber. » Il s’interrompit dans le cheminement de ses pensées. J’eus envie de lui demander ce qu’il essayait de me dire. J’eus envie d’en savoir plus, de connaître la suite. J’eus envie qu’il me le dise et de savoir mais je n’insistai pas, sachant parfaitement qu’avec une parole maladroite de ma part cette conversation calme pouvait déraper. Alors, je me raclai simplement la gorge tandis qu’il me parlait du bal, et je fis comme si rien n’était.
Comme si mon envie de savoir ce qu’il n’avait pas eu le courage de me dire ne me démangeait pas.
L’entrain prit possession de mes paroles et je le laissais me porter dans notre conversation. Je pus presque entendre le sourire de Julian dans le combiné ; j’eus l’impression que l’on m’ôtait un poids de la poitrine. « Je suis content pour toi. Tu étais définitivement la plus belle ce soir-là. Avec ou sans ma robe. » Je souris en sentant l’embarras teindre mes joues. J’aurais pu répliquer qu’il n’avait pas le droit de me dire des compliments pareils avec la créature qu’il avait eu au bras toute la soirée, mais je décidai de ne pas m’en formaliser ; quelque part, peut-être apprenais-je à grandir. « Merci beaucoup. Si j’avais su, je serais venue toute nue, ça m’aurait évité bien des peines. » commentai-je en riant doucement. Je secouai la tête en me rendant compte de ma bêtise. « J’ai bien fait de partir. Tu sais que je gère mal mon humeur. Puis j’ai un peu bu sur la pelouse avec Rhys, et Sam. J’étais complètement déchainé. Ce n’était pas en harmonie avec l’ambiance pailletée de la noblesse britannique. » Ma gorge se serra en entendant les prénoms de Rhys et Sam. Ma gorge se serra d’autant plus lorsque je compris qu’il n’avait pas passé une aussi bonne soirée que moi. « Tu as trouvé un moyen de profiter à ta façon. » lui adressai-je dans un murmure. C’était tout. C’était tout ce que je pouvais lui dire puisque je ne savais même plus ce qui m’était autorisé.
J’étais avec quelqu’un d’autre, maintenant. Avais-je toujours le droit de me soucier de lui ? Je ne savais pas. Je n’avais jamais su. « Je voulais te demander pour ton traitement depuis Noel, mais je n’ai jamais osé. Les cachets que tu as pris pendant l’apéro – tu as mal ? » Sa question me surprit, et je revins brusquement sur Terre. Je fronçai les sourcils avant de sentir une forme d’angoisse inonder mes veines ; sans m’en rendre compte, je mordais déjà l’intérieur de ma joue. « Pas plus de d’habitude. » lui répondis-je doucement. « Ce sont des traitements à vie, tout du moins, dans le pire des cas. J’en ai des différents le matin et le soir. C’est pour les spasmes musculaires, la douleur… Les insomnies, aussi. » Je me rendais compte que cela était la première fois que je lui confiai des choses sur ma condition physique. Sur ce que je vivais. Et cela me remplissait d’une anxiété presque incontrôlable.

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() message posté Ven 16 Jan 2015 - 1:09 par Invité
“ You make it look like it’s magic cause I see nobody but you. I'm so used to being used. So I love when you call unexpected. I'ma care for you, cause you're perfect and you're always worth it. You know our love would be tragic but you're my favorite kind of night.” Je suppliais une présence invisible de me tenir à l’écart des déceptions du cœur. Je ne voulais pas m’indigner ou hausser le ton, après tout je m’étais retiré de la salle de bal avec la ferme intention de sceller mes sentiments. Mes pensées se noyaient dans les eaux troubles et gluantes d’un passé que je rejetais avec obstination. Il était trop tard pour ma passion. Il était trop tard pour mes espérances, et mes ambitions. Je me tenais devant la bordure de la réalité, mais une part de moi – certainement la plus idiote de toutes, refusait de traverser et de renoncer complètement à la fantaisie. Je fis la moue en me tenant le visage. «Merci beaucoup. Si j’avais su, je serais venue toute nue, ça m’aurait évité bien des peines.» Je voulais m’amuser de la situation, mais je l’imaginais dévêtue devant les regards indiscrets ou pervers des invités du palais, et mon cœur se serra. Je ne voulais pas la voir. Je ne voulais pas savoir ou réaliser que j’étais jaloux. « Tu as bien fait de porter l’autre robe. Tu aurais attrapé froid sans rien. » Soufflai-je d’une voix lente, comme si parler me demandais un effort considérable. Je m’étalai sur la fin de ma soirée bien arrosée. La présence de Rhys à elle seule était une incitation à la perversion. Nous avions tout expérimenté ensemble par le passé, le retrouver au bal ne faisait que me rappeler à quel point nous étions complices et dépravés. « Tu as trouvé un moyen de profiter à ta façon. » J’acquissai de la tête par réflexe avant de rire avec légerté.« En effet, j’ai toujours eu un faible pour Rhys et son humour à deux balles. Bizarrement, lorsqu’elle est soual Sam est plus agréable avec ses exs. » Fis-je remarquer avec amusement.« Il me manque des parties, mais je sais que je me suis évadé pendant un court moment. J’en avais besoin. » Je ne voulais pas lui confier la vérité sur mes échecs amoureux, ni la façon théâtrale avec laquelle Athénaïs avait quitté la salle de danse.

Eugenia resta silencieuse pendant quelques secondes avant de répondre à mon interrogation. Je ne doutais pas que ma requête l’avait surprise. Après tout, nous n’avions jamais réellement parlé de son état de santé ou des conséquences de son handicap sur sa vie de tous les jours. « Pas plus de d’habitude. Ce sont des traitements à vie, tout du moins, dans le pire des cas. J’en ai des différents le matin et le soir. C’est pour les spasmes musculaires, la douleur… Les insomnies, aussi. » Je fis la moue. Mon estomac se tordit et je dû croiser les jambes afin de retenir une lamentation. Je n’avais pas réellement de la peine pour elle, enfin si, mais je me sentais démuni comme si ses paroles venaient de m’extirper toute mon énergie d’un coup. « Je vois. » Marmonnai-je. « Ce n’est pas la pneumonie alors. » Lançai-je avec douceur, sans pour autant prendre la peine de m’excuser de mon acte déraisonné au Pays de Gale.

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