(✰) message posté Lun 12 Jan 2015 - 20:17 par Sharona K. García-Brown
Nothing changes on New Year's Day
ft. Elijah S. Hamilton && Sharona K. Garcia-Brown
Mercredi 31.12.2014 • Westminster • Buckingham Palace • Salle de bal
« Tú ? En un salón de baile ? - No me crees ? Yo puedo bailar mejor que cualquiera de nosotros ! Eres tonto, Marlon ! »
Je suis revenue en salle vexée. Marlon est pas toujours très délicat, et en même temps, je vais pas trop lui jeter la pierre, moi non plus. Et je sais bien que je suis pas la fille la plus douce du monde, encore moins la plus féminine, mais ça n'empêche que quoi qu'il en pense, si, je sais danser. C'était même toute ma vie, mon rêve de petite fille, l'ultime objectif à atteindre... Jusqu'à ce que je me blesse. T'es con Marlon... Je crois bien qu'il a essayé de dire quelque chose comme je tournais les talons et me sauvais des cuisines pour pas lui mettre ma main dans la tronche direct, mais je l'ai ni écouté, ni entendu. Je suis retournée en salle, donc, mon pauvre carton d'invitation à la main, qui servira jamais. Il faut venir impérativement accompagné, qu'ils disent, et j'aurais jamais personne pour ça. Ivana et Kaspar ont déjà leurs projets pour le nouvel an, et je vais pas emmerder Tyler. Et à part eux, et Marlon, qui donc vient de me rire au nez, j'ai franchement personne vers qui me tourner. Et je marmonne encore en espagnol quand je vais servir le café à quelques clients qui me font signe. Je suis, pour le coup, pas vraiment super avenante, et à un moment, je croise le regard de mon patron qui me fait signe de sourire. Je bouillonne intérieurement, là, j'ai juste envie de tout envoyer bouler et de me barrer, mais je pourrais plus payer ma part de loyer si je fais ça, et je peux pas faire ça à Ivana, alors je serre les poings sur la anse de ma cafetière et m'approche d'une table un peu plus loin, un sourire un peu crispé sur le visage après avoir marmonné toujours dans la langue de ma mère que j'aurais bien envie de lui arracher les yeux, à ce vieux pervers qui nous sert de Boss...
« Un peu de café ?... »
Je dois avoir l'air tellement sympathique, là... Malgré mon teint très mat, je doute pas un instant qu'on remarque la rougeur de mes pommettes, clairement pas dû à de l'embarras ou de la réserve, mais bel et bien à la colère que la réaction de mon collègue a induite. Et je pousse un profond soupir, repousse une petite mèche de cheveux qui s'est sauvée de ma queue de cheval et commence gentiment à boucler à nouveau - c'était bien la peine de les lisser, tiens...
« Hum... Désolée, je suis pas de super humeur aujourd'hui... »
Je sais pas pourquoi je lui ai dit ça, je suppose qu'il en a pas grand chose à secouer de toutes les façons, et j'ai posé le carton qui sert à rien sur la table en lui servant donc un peu plus du breuvage amer, comme ça se fait chez moi. Y a pas beaucoup de fast-foods et diners qui font comme chez moi, le café à volonté, mais je suis venue bosser dans un des rares du genre, au final. Au moins, je suis pas complètement paumée, ça change pas trop mes habitudes.
« Vous avez besoin d'autre chose ? »
Bon normalement, les commandes, c'est en caisse. Et en général, on me répond non merci, si bien que je suis déjà prête à tourner les talons, zappant complètement l'invitation - bel acte manqué, je suppose... Si on m'avait dit, ce jour-là, que ça me mènerait, une un peu plus d'une semaine après, justement dans la salle de bal de Buckingham Palace, j'y aurais juste absolument pas cru...
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 15 Jan 2015 - 17:10 par Invité
J’étais étrangement de bonne humeur ce jour-là, si bien que si j’avais croisé un mendiant dans la rue je lui aurais certainement donné un billet de 10 livres. Il y avait des jours comme ça, où je me sentais d’humeur généreuse. Peut-être que la période de fêtes y était pour quelques choses. Noël ça adoucit même les plus ronchons, moi j’ai toujours adoré ça. La ville de Londres était encore plus belle à cette période de l’année. J’étais réellement content de ne plus être à Glasgow. Cependant j’ignorais encore ce que j’allais faire pour le réveillon de la nouvelle année, j’avais entendu parler du bal organisé à Buckingham Palace et j’aurais beaucoup aimé m’y rendre mais je n’avais pas de cavalière. Athénaïs s’y rendait avec Julian et je n’ai pas d’autres amies filles, mes chances d’y aller étaient donc compromises. Vous devez surement vous demandez pourquoi je n’essayais pas tout simplement de chercher une autre fille pour m’accompagner, c’était exactement ce que m’avait suggérer Athé. Mais je ne vois pas comment...Si j’invite une demoiselle que je ne connais pas à m’accompagner dans un endroit pareil, elle va forcément croire que je suis intéressé. Or il y a peu de chance que ce soit le cas ! Pour ne pas dire aucune. C’est vrai, les filles c’est très jolies mais je n’adhère pas. Peut-être parce qu’elles rêvent de trouver un garçon qui va être là pour les protéger et leur offrir tout un tas de cadeaux. Vous m’avez déjà bien regardé ? Je suis haut comme trois pommes et les filles ça aiment mettre des talons, donc pour en trouver une plus petite que moi il faudrait éventuellement que j’envisage de flirter avec une naine. En plus j’ai horreur de faire des cadeaux, j’ai une mémoire de poisson rouge pour les anniversaires et je déteste envoyer des textos. Vous serez d’accord avec moi pour admettre que je ne suis pas le meilleur parti, de toute façon je préfère les garçons. Mais ça, peu de gens le savent. La plupart pense que je suis juste un célibataire endurci, légèrement asocial et beaucoup trop égocentrique pour partager sa vie avec quelqu’un. Ce n’est pas les propositions qui manquent en général…c’est plutôt l’envie. D’ailleurs je me suis fait à l’idée que je resterais probablement seul toute ma vie. Ça ne me dérange pas plus que ça, pour être honnête ma libido n’a jamais été très développée et j’aime le petit confort que me fournis ma solitude. Vous pourriez, en effet, me comparer à une femme de 70 ans ménopausée. Pourtant je vous assure que je me sens très bien.
J’étais assis dans un café, je venais de temps en temps pour y lire le journal. Parfois les gens me dévisageaient en me voyant seul, quelqu’un avait même eu le culot d’essayer de venir s’asseoir en face de moi il y a deux semaines. La pauvre jeune femme ne savait pas sur qui elle était tombée, je n’avais même pas pris la peine de lever mes yeux de la chronique sportive, pourtant la partie que j’aime le moins. Je ne suis pas méchant, j’ai juste un peu de mal parfois avec les gens que je ne connais pas, sauf quand c’est pour le boulot. Ma tasse de café était vide et j’eu à peine le temps de faire signe à la serveuse qu’elle se dirigeait déjà vers moi avec la cafetière. J’ai l’oreille pour les langues étrangères et même si je n’étais pas juste à côté j’avais entendu quelques phrases qui ressemblaient fort à de l’espagnol. Mon patron m’avait prié d’apprendre cette langue latine, car il avait envie de me confier plus de contrats, il avait pris la peine de rajouter sur un ton que je n’appréciais pas beaucoup « Si vous avez envie d’évoluer, c’est la marche à suivre ». J’avais envie de lui répondre « Merci pour vos conseils, mais je n’envisage PAS de passer le restant de ma vie dans votre boîte pourrie. J’ai l’intention de devenir enseignant et lorsque j’aurais trouvé un moyen pour le faire à Eton, je claquerais la porte si fort que vous serez sourd pour les 4 jours qui suivront. » Mais si je tenais à avoir un gagne-pain en attendant je devais me contenter de sourire et d’obéir. Heureusement j’adore les langues étrangères et en apprendre une nouvelle n’était jamais vraiment une corvée. Soudain j’eus une idée. Alors que la demoiselle à la peau mate remplissait ma tasse d’un liquide noire, elle marmonnait quelques mots à mon égard qui réussirent presque à me dissuader de lui adresser la parole. Mais ma curiosité était bien trop forte.
« Excusez-moi…vous êtes espagnole ? »
Je la cherchais du regard, un large sourire au bout des lèvres. J’espérais qu’elle ne m’enverrait pas voir ailleurs si elle y était, même si elle aurait surement raison de le faire. Ce que j’ignorais c’est que le destin venait de me trouver une cavalière pour le bal.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Ven 16 Jan 2015 - 23:05 par Sharona K. García-Brown
Nothing changes on New Year's Day
ft. Elijah S. Hamilton && Sharona K. Garcia-Brown
Mercredi 31.12.2014 • Westminster • Buckingham Palace • Salle de bal
Cest pas mon genre de juger les habitudes des gens, on a tous nos petits trucs, nos petits rituels et je crois que personne devrait rien avoir à y redire. En fait, je pense que personne devrait rien avoir à redire sur les autres, tant qu'ils ne blessent pas les autres. Les goûts et les couleurs, quels qu'ils soient, ça se discute pas. Bon, j'ai peut-être aussi un passif particulier sur ce point, d'accord. Mais n'empêche...
Alors les gens qui viennent toujours le même jour, à la même table, qui prennent toujours la même chose ou qui lisent seuls le journal, à mon sens, ils font bien ce qu'ils veulent. Ce type-là, donc, qu'est installé tout seul avec son canard, je l'ai déjà vu, et si j'y réfléchis bien, c'est toujours un peu le même cas de figure... Mais j'y pense même pas, en réalité. Je sais juste que j'ai déjà vu sa tête, et je vois juste que sa tasse semble vide, donc je fais mon boulot. Je sais aussi que je dois pas avoir l'air très avenante, ni rien, et je préfère le prévenir, parce que si jamais quelque chose me déplaît là maintenant tout de suite, je sais bien que je peux grave partir en live. Je m'attends cependant pas à sa question.
Evidemment, si j'en reste là, il va croire que je suis en train de le jeter, hein ? Respire Sha', il y est pour rien, lui, si ton collègue est un crétin.
« Je suis américaine en fait, d'où l'accent... »
Qu'il ne peut évidemment pas louper. Et en parlant d'accent, je crois bien que le sien change aussi. Un peu comme celui du type devant le théâtre.
« Mais ma mère est d'origine mexicaine. Et indienne, mais ça a rien à voir avec l'espagnol... Enfin bref, c'est grâce à elle que je parle les deux langues... Pourquoi cette question ? »
Parce que je te croirais pas une seconde si tu me dis que t'es espagnol, mec, t'as plus une tête d'irlandais ou je sais pas trop quelle nationalité plus dans le nord quoi...
« Vous venez d'où vous ? »
Dans trente secondes, mon chef me tombe dessus et m'explique que je suis pas payée pour faire la causette avec les clients. Mais fallait que j'ai l'air plus sympa y a cinq minutes... A un moment, faudrait savoir... Mon regard tombe finalement sur le carton d'invitation abandonné et...
« Oh pardon... Je voulais pas vous encombrer votre table... Même si bon, ça vous servirait sans doute plus qu'à moi... »
Oui bon bah la déception se lit sans doute sur ma gueule... Et il imagine même pas à quel point je vais me sentir redevable après le jour de l'an...
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