| ( ✰) message posté Lun 15 Déc 2014 - 23:57 par Invité the world is a vampire, sent to drain.
Du rouge, vermillon, écarlate, des teintes grenadines, des pigments de feu que tu abats sur ta toile qui était vierge il y a quelque seconds. Tu la colores. Tu l’ensanglantes par la matière comme si c’était ton propre sang qui venait giclé sur l’espace. Tes pinceaux deviennent ton arme, ton couteau que te plante mécaniquement laissant tes mouvements prendre le dessus sur ta raison. Tu t’imprègnes le cerveau et tes cadences deviennent de plus en plus rythmé. T’en fou partout aussi, sur toi. Dans l’obscurité de Londres, dans cette lumière légère de ton atelier. La violence s’imprègne de tes coups de pinceaux. Et puis quand tu as fait ce que tu voulais tu changes les valeurs, les contrastes en y ajoutant d’autres couches et puis tu dois attendre que ça sèche pour continuer. Tu dois penser à acheter des rideaux vraiment parce que tu es un brin paranoïaque et que tu as déjà vu ta voisine d’en face qui regardait par la fenêtre. T’es pas spécialement pudique enfin ça dépend des circonstances mais tu vas séparer ton espace de travail de ton espace de vie pour que ton salon soit séparer de toutes tes toiles, de tout ton matériel.
Tu viens te poser dans ton canapé, tu mets de la musique sur ton ordinateur, The Cure. C’est bien. La voix de Robert Smith qui souffle dans dans son micro, presque en chuchotant ça te déconnecte. Elle est sensuel sa voix, qui sait combien tu apprécies son timbre et puis tu t’ouvres le couvercle de la boite placé sur ta table base, tu retrouves ton téléphone et en même temps tu as un peu d’herbe qui te reste alors tu te roules un petit splif tranquillement que tu te mets à fumer, forcement tu l’as pas fait pour le regarder. Tu décides d’allumer ton téléphone, tu reçois un message d’un galeriste à qui tu as liquidé quelques toiles, pas spécialement pour te faire de la tune mais surtout pour liquidé de la place, bon aussi quand même pour payer ta bouffe et tes factures parce que t’es en retard. La paperasse, les obligations d’adultes ça jamais été ton truc, tu serais plutôt le genre à vivre du jour au lendemain si c’était possible mais tu fais des efforts de ce coté là, enfin t’essaie. Il t’annonce que trois toiles sont vendu. Tu as un léger rictus qui vient ce dessiner sur ton visage, ça veut dire que ce que tu fais est apprécié par des personnes. Ça fait plaisir, vraiment. Il te dit aussi qu’un client va passer me voir dans quelques jours, tu regardes la date, il l’a envoyé avant-hier. Tu lui répondras demain.T’as la flemme de répondre maintenant, t’es trop posé pour taper sur ton clavier et surtout que les lettres sur l’écran bougent légèrement. Tu t’allonges en fumant et tu t’échappes pour quelques instants, aux musiques diverses qui passent dans tes tympans. Les psychés divergent, les formes du plafond deviennent encore plus présente. T’arriverait presque à devenir architectes dans ses instants.
T’es violemment rappelé à la réalité par la sonnerie. Tu te demandes qui sa peut-être. T’as des illusions qui viennent danser dans ton cerveau un instant en imaginant qui pouvait bien être derrière mais tu les chasses. Tu appuies sur le bouton. « Oui ? C’est qui ? » tu patientes quelque instants pour te rappeler le message, t’ouvre. Et tu fais glisser l’énorme porte pour que la personne puisse rentrer une fois qu’elle sera monté par l’ascenseur vieillot ou les escaliers. Et puis tu vois un homme arrivé, ça doit être le client en question. Tu sais pas bien pourquoi il vient mais bon, peut-être qu'il veut une peinture que tu as pas encore donné à la galerie.
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