"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 2979874845 ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357


❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON

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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:18 par Invité

Avalon Octavia Wexford

London calling to the faraway towns
NOM(S): Wexford, provient de la contraction des mots west et ford (littéralement les Ford de l'ouest de l'Angleterre). Elle a été pendant trois ans Mrs Wexford-Rhodes. PRÉNOM(S) : Avalon, l'île mythique de la légende arthurienne. Ca n'aide pas toujours, d'avoir une mère docteur en littérature médiévale anglaise. Elle utilise généralement Octavia comme seul second prénom puisqu'elle a horreur de Philomène. ÂGE : 29 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 22 juillet 1985. NATIONALITÉ: britannique, plus particulièrement anglaise avec des origines irlandaises du côté de son père. Elle a bénéficié de la nationalité américaine pendant cinq ans mais elle y a renoncé sans scrupule. STATUT CIVIL: veuve depuis huit ans maintenant. Célibataire depuis. MÉTIER: directrice d'une agence spécialisée dans les séminaires et les congrès d'entreprises. TRAITS DE CARACTÈRE: orgueilleuse, bornée, jalouse, créative, ambitieuse, sociable, intelligente, calculatrice, hautaine, malicieuse, ordonnée, possessive, polie, impulsive, acharnée, spontanée, pétillante, virulente, consciente, fidèle, violente, susceptible, fière, attentive, secourable, autoritaire, cynique. GROUPE: black cabs, l'art de héler les taxis.



My style, my life, my name

Ses parents ont divorcé quand elle avait sept ans; son père a refait sa vie, a eu deux enfants, puis a quitté sa nouvelle compagne pour se remarier avec son ex-femme. Autant dire que'elle évite d'évoquer les tribulations maritales de ses parents + elle adore ses parents mais cela ne l'a pas empêché de très mal vivre leur remariage; elle s'est notamment  sentie très coupable pour ses deux demi-frères, Alix et Jérémiah, qui n'avaient pas trois ans à ce moment-là +  elle est fille unique et n'a que très peu de rapports avec ses cousins, son père ne fréquentant pas vraiment sa famille. Ca ne l'a jamais dérangée, quoi qu'on en dise. + adolescente, elle a connu une phase d'anorexie mentale pendant sa scolarité dans une école privée pour jeunes filles. + sa phrase fétiche est "tu te fiches de moi ?". Elle la sort approximativement 218 par jour, sur toutes les intonnations possibles et dans toutes les situations + elle a touché a environ toutes sortes de job, au grand dam de ses parents. Elle a ainsi été standartiste dans un grand complexe hôtelier, professeur de kick-boxing, serveuse dans un pub, vendeuse en cosmétiques, ouvreuse à l'opéra, photographe, bloggeuse en free-lance pour des sites web féminins, infographiste et guide touristique + elle s'est mariée quand elle avait 19 ans, et contrairement à ce que tout le monde a insinué à l'époque, elle n'était pas enceinte. + elle a passé cinq fois son permis avant de l'obtenir. Ce n'est pas une chauffarde, mais elle est plus vulgaire en voiture que n'importe où ailleurs. Ce qui, évidemment, ne plaisait pas aux examinateurs. + elle a vécu cinq ans en Floride avec sa mère, après le divorce de ses parents, mais elle a toujours détesté y résider. + avec les années elle s'est beaucoup rapprochée de ses "demi", particulièrement de Jérémiah. + elle trouve que The Notebook est le film le plus déprimant du monde. + elle adore ses parents, mais elle est plus "amis" que "famille". Elle a tout un cercle d'amis proches qui la comblent. + elle ne se sent pas encore prête à avoir des enfants, même si elle n'est pas foncièrement contre. Sans doit-elle d'abord trouver le père. + elle tient plutôt mal l'alcool, mais il n'empêche qu'elle a l'ivresse joyeuse. + bien qu'elle ait réellement été au fond du gouffre à la mort de son mari, les divers témoignages de sympathie excessive et de sollicitude l'ont très vite fortement agacée. + elle ne parle pas souvent de son mari ni même de son mariage, et la plupart des gens évitent soigneusement d'en parler.
 
PSEUDO : VANDERBILT. PRÉNOM : cam, camomille, camomo, who cares. ÂGE : 18 ans. PERSONNAGE : inventé.  AVATAR : Sophia Anna Bush. CRÉDITS : endlesslove. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : honey, please.


 

 
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:18 par Invité

At the beginning


Prologue


La pierre grise n’est plus aussi brillante qu’auparavant. Je peux distinguer quelques tracés sinueux de gouttelettes de pluie, à certains endroits. Il faudrait sans doute la nettoyer un jour, au printemps peut-être. Je promène mon regard sur la pierre froide, fixant les détails qui alimenteront ma mémoire pendant l’année à venir, et qui se confondront plus ou moins aisément avec des souvenirs plus anciens lors des soirées solitaires. Je gèle dans mon blouson déjà énorme. Le froid me mord les joues, la bise glaciale me brûle les yeux. J’émets un reniflement glacé et rejette une mèche de mes cheveux en arrière. Je me mords la lèvre et, dans un dernier soupir, tourne les talons. Je m’oblige à me concentrer sur la route, sur le trajet du retour. Je surveille scrupuleusement les chiffres du compteur, marque les temps d’arrêt où il faut, mesure mes pauses. Je ne suis sans doute pas la meilleure conductrice du monde. Mais peut-être au moins une fois par an. Je déverrouille la porte de chez moi, défais mon manteau et m’apprête à le crocher quand une voix me fait sursauter. « La sortie annuelle déprimante », soupire ma mère en arrivant du salon. Mon rythme cardiaque, après avoir raté un battement, recouvre sa vitesse naturelle. « Maman, qu’est-ce que tu fiches ici ». Ce n’est même pas une question. Nous jouons ce dialogue tous les ans, exactement de la même façon. Je me dirige vers la cuisine sans même prendre le temps de la saluer. Inutile que je me montre gentille et polie. Je mets de l’eau à chauffer dans la bouilloire et sors des tasses du placard tandis que ma mère m’observe, bras croisés, l’air d’attendre la suite. « Je m’inquiète pour toi, mon cœur ». « Ce n’est pas nécessaire. Je suis adulte, et ça me regarde ». Mon ton est sec, même si je sais que rien ne détournera ma chère maman de l’obscure mission qu’elle s’est fixée un jour sans doute. « Ava », soupire-t-elle. Je fais volte-face, la fixant droit dans les yeux. « Ecoute-moi bien maman, je ne te demande pas de comprendre ce que je peux ressentir, et je ne te le souhaite pas. Mais ne me dis pas comment je dois me comporter ». Ma mère me dévisage à son tour. « Alors explique-moi. Explique-moi pourquoi tu continues d’aller sur sa tombe alors que tu aurais tout donné pour ne jamais mettre les pieds à son enterrement ». Je serre les mâchoires. Je suis quelqu’un de contrasté. J’ai des principes, des valeurs. Des tonnes. Mais qui souvent se contredisent. Je suis comme ça. Et elle le sait. Je détourne le regard l’espace d’un instant. Je ne peux pas lui expliquer. Je ne peux pas lui expliquer que j’ai été plus heureuse avec lui de son vivant que tout au long de mon existence. Jamais je n’aurais imaginé quand j’avais dix, douze ans, que je marierais à dix-neuf ans seulement et que je serais veuve à vingt-et-uns. La vie est imprévisible. Et douloureuse. « Parce que je l’ai aimé. Il fait partie de ma vie, de mon passé, de ce que je suis. Je l’ai haï, je l’ai haï plus que n’importe qui sur cette Terre. Je lui en ai voulu, vraiment, à n’en plus dormir la nuit. Mais il est une partie de moi. Tu sais mieux que personne qu’on ne peut pas faire une croix sur son premier amour, pas vrai ? ». Ma mère laisse retomber ses bras le long de son corps dans un soupir en levant les yeux au ciel. « Je t’en prie Avalon, tu ne peux pas comparer ce qui n’est pas comparable. Ton père et moi étions divorcés », rétorque-t-elle. J’ai un sourire condescendant. Merci pour l’information. Comme si je n’étais pas déjà au courant. « Jamais je ne pourrais lui pardonner ce qu’il m’a fait. Mais il n’a jamais pu s’expliquer et… » Je sens ma gorge se nouer. Je ne vais pas pleurer. En six ans je n’ai jamais pleuré une seule fois depuis les funérailles. Mais je me sens abattue. Complètement. « Et d’aller tous les ans sur sa tombe c’est… c’est parce que j’ai l’espoir débile qu’un jour j’aurais cette foutue explication », je murmure d’une voix rauque. « Avalon… », soupira ma mère en s’approchant. Je m’écarte quand elle tente de me serrer contre elle. « Non. C’est bon. Je vais bien ». Je vais bien. Je suis adulte. Je suis forte.

Chapitre 1



« Je n’en reviens pas, elle va vraiment faire une chose pareille ? Et voilà, qu’est-ce que je disais ! Non mais tu te rends compte, elle n’est même pas divorcée et elle trompe déjà son nouveau fiancé avec son frère. Quelle traînée ! » s’exclama Nola, bouche-bée, les yeux rivés à l’écran de la télévision. « Qui donc ? » , s’enquit distraitement James en levant les yeux de ses papiers, étalés sur la table de la salle à manger. « Connie, dans Somerset. Je ne comprends pas comment au bout de cinq saisons ça fonctionne encore pour elle. Sérieusement, la moitié des hommes de la série pourraient vouloir sa mort », décréta Nola dans un soupir en changeant de chaîne. James se leva, s’approcha du canapé et posa ses mains sur les épaules de Nola. « Mon cœur, je crois que tu devrais éviter de regarder cette série, elle te stresse complètement «, s’amusa-t-il en déposant un baiser sur ses cheveux auburn. « Et que veux-tu que je fasse ? Attendre bien sagement jusqu’à la fin de la grossesse ? Je vais mourir d’ennui avant, et ce sera ta faute » , pleurnicha Nola en frottant doucement son ventre rond. « Tu sais bien ce qu’a dit le médecin, trésor » . Nola fit la moue. Bien sûr qu’elle le savait. Elle en était au quatrième mois de grossesse lorsqu’il y avait eu cette chute ridicule. Elle était au téléphone avec sa sœur, et stupidement elle était tombée dans les escaliers. Ça n’était certes pas grand-chose en apparence, mais James avait été si inquiet qu’il l’avait obligé à se rendre aux urgences immédiatement. Le diagnostic était nébuleux pour elle — elle n’était pas médecin, elle savait à peine faire la différence entre un traumatisme crânien et un œdème pulmonaire —, mais le docteur avait copieusement insisté sur une immobilité quasi-totale jusqu’à la fin de la grossesse. Mais les journées étaient longues, désastreusement longues pour elle. C’était facile pour James, ce n’était pas lui qui était enfermé dans cette maison sans pouvoir sortir. Lui se rendait chaque jour à son cabinet d’avocats, il voyait du monde. Certes le droit financier n’était pas la chose la plus trépidante du monde. Mais pour Nola, même ça ferait l’affaire. Elle saturait tellement des talk-shows stupides et des émissions culinaires pour ménagères de plus de cinquante ans qu’elle était sur le point d’ouvrir les livres de droit de James. « Je sais bien mais… Je suis faite pour l’action, le terrain, tu vois ? J’ai passé deux mois et demi dans cette maison, je sais même que notre rampe d’escalier compte vingt-six barreaux et dix-huit marches ! » , s’exclama Nola tandis que James s’asseyait près d’elle. « C’est vrai que la vie d’universitaire est pleine d’aventure et de rebondissements » , se moqua James, s’attirant le regard noir de sa femme. « Tu te moques d’une femme enceinte. C’est moche » , rétorqua Nola en se levant difficilement du canapé. « Attends je vais t’aider » , proposa James, secourable. Nola l’arrêta de la main. « Non, c’est bon. Je ne suis pas malade, je suis juste enceinte » . Elle rassembla les pans de son gilet maxi-size et se dirigea vers la cuisine. James se laissa retomber sur le canapé en soupirant. Il sentait venir les problèmes. L’entendant s’animer dans la cuisine, il finit par se lever. « Nola, tu sais que je n’y peux rien. Ça ne va plus durer longtemps maintenant, quand le bébé sera là ce sera complètement différent. Tu n’auras plus le temps de t’ennuyer, et la maison ne sera plus vide » , tenta-t-il, appuyé contre le chambranle de la porte. Nola se retourna, une tasse vide à la main. « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu crois vraiment que je vais rester à la maison une fois le bébé né ? » , s’exclama-t-elle. James haussa les sourcils. « Eh bien… Ça me parait logique ? Enfin je veux dire… » « Logique ? En quoi ça parait logique ? James, n’imagine même pas que je resterais dans cette maison un jour de plus, même avec tout l’amour du monde pour le bébé, je serais capable de me tuer et je serais curieuse de voir comment tu te débrouillerais tout seul avec » . « Je te signale que j’ai élevé à moitié mes frères et sœurs, et en faisant mes études de droit en même temps. Alors je sais ce que c’est » « Oh oui, c’est formidable de voir comment ils s’en sont sorti. Laisse-moi me souvenir… Emmy, comment s’en sort elle avec ses enfants ? Des jumeaux à dix-neuf ans, c’est pas évident. Et Willy, depuis qu’il a tenté de dealer à la sortie de l’école privée ? » « Nola, tu deviens blessante, je comprends que tu en ai marre de rester ici, mais je n’y suis pour rien » , répliqua James, sourcils froncés. Il y eut un moment de flottement et Nola finit par pousser un soupir à fendre l’âme, fixant la tasse entre ses mains. « Je suis désolée Jamie… Mais tu sais que tout ça c’est compliqué pour moi, je n’ai jamais eu de bébés dans ma famille… Je ne sais même pas m’y prendre avec une plante verte, et ça me fait peur ! Je me dis que si je reste avec cet enfant toute seule dans cette maison il va y en avoir un de nous deux qui va mourir, et je suis pas certaine que ce soit lui, si tu vois ce que je veux dire ! » James se radoucit et s’approcha de sa femme. « Je flippe depuis que je sais que je suis enceinte, parce que je me dis que si ça se trouve je serais une mauvaise mère » . « Ne sois pas ridicule, Nola. Tu vas être une maman formidable, je te le promets » .

Chapitre 2



« Tu veux le cube ? Ava, tu veux le cube ? Regarde comme il est beau, tu as vu ? » , demanda James en agitant tour-à-tour les cubes. Appuyée contre le chambranle de la porte, Nola laissa échapper un rire moqueur, s’attirant le regard interrogateur de James. Assis à même le sol, encore vêtu de son costume trois pièces dont la veste était nonchalamment posée sur le dossier d’une chaise, il resplendissait de bonheur avec sa fille près de lui. « Regardez-moi donc mon brillant avocat de mari s’acharner sur un être qui ne comprend même pas ce qu’on lui dit » , se moqua gentiment Nola, croisant les bras et faisant quelques pas dans la pièce. James roula des yeux et déposa un baiser sur le front de leur fille. « Tu as tort, Ava comprend quand je lui parle, elle me regarde » , répliqua James. Nola ne put s’empêcher de rouler des yeux. « Au fait, Jamie, j’attends toujours la réponse pour le brunch avec ta famille » . James cligna des yeux et se mordit la lèvre. Il continua à agiter doucement un cube entre les menottes de sa fille sous le regard de Nola. « James ? » « Je n’ai pas encore appelé » , avoua-t-il dans un soupir. Nola leva les yeux au ciel et posa les mains sur hanches redevenues fines. « Ça fait trois semaines que j’attends ta réponse, chéri j’avais arrêté la date la semaine prochaine exprès parce que ça nous allait » , s’exclama-t-elle, s’attirant un regard inquiet de Avalon qui la fixait de ses grands yeux bleus. James la prit sur ses genoux pour la rassurer. « C’est une période chargée pour Jerry. Tu sais bien, la fin d’année, tout ça… Le commerce c’est tout un métier. Et Emmy s’en sort difficilement avec les jumeaux, alors elle limite les sorties je crois » . « Stop. Et Willy ? Willy est débordé lui aussi ? et ta mère ? Bon sang James, ça fait quatre ans que nous sommes mariés et j’ai dû rencontrer deux fois les membres de ta famille. C’est quoi le problème, je te fais honte ? Tu as honte de moi c’est ça ? » James fixa Nola avec hébétude et secoua la tête. « Ça n’a rien à voir, Nolly, ne sois pas ridicule » « Alors quoi ? » Son mari baissa la tête et poussa un long soupir contrit. « Nola, tu sais comme je t’aime et tu sais comme j’aime notre Ava. C’est juste que… Ma famille est compliquée, je ne te l’ai jamais caché. On ne sait jamais comment ça va finir quand on est tous réunis au même endroit, alors je préfère m’en passer tant que ce n’est pas absolument nécessaire » . Nola n’en croyait pas ses oreilles. Voilà qu’il lui faisait le coup de l’enfance malheureuse et de la famille en crise ! Certes James n’avait pas toujours eu une vie rose et dorée. Mais tout de même, c’était un simple brunch, pas une invitation à vivre en communauté sous le même toit ! « C’est ta famille James, mais c’est aussi celle de Avalon. Je veux que notre enfant sache d’où elle vient, d’où elle tiendra son don pour le piano ou sa passion pour le dessin. Tu ne peux pas la couper d’une partie de son histoire simplement parce que c’est plus commode pour nous » . « Ce n’est pas une question de commodité. C’est une question d’intelligence. Je ne cacherais rien à Avalon — ou du moins presque rien. Mais je ne vais pas spontanément provoquer des disputes simplement pour que Avalon puisse avoir la joie de rencontrer ses insupportables cousins. Tout le monde n’a pas la perfection de ta famille » . « C’est quoi ça ? Tu me reproches d’avoir une vie de famille équilibrée ? » , s’indigna Nola. « Je ne te reproche rien ! Tu as la chance d’avoir une famille normale et aimante, d’être fille unique et en plus de ça d’être épanouie depuis que tu es en âge de dire « papa » . Seulement ce n’est pas le cas de tout le monde » . « Tu pourrais tout-à-fait rendre les choses plus normales si tu te donnais les moyens de voir ta famille plus souvent ! Vous ne vous parlez jamais, ça ne peut pas bien se passer ! » , s’exclama Nola. James se releva, soulevant Avalon dans ses bras. « Chérie, je te dis ça très rarement parce que je t’aime énormément. Mais ça ne te regarde pas, ce sont mes affaires ». Nola pinça les lèvres et émit un reniflement hautain. Elle s’empara de Avalon et tourna les talons, ses cheveux auburn rebondissant sur ses épaules.

Chapitre 3



« Alors Avalon, comment vas-tu ? Tu apprécies ta vie ici ? » Avalon eut un imperceptible mouvement de lèvres que la psychologue assimila à une grimace. « Ca te change beaucoup de l'Angleterre, n'est-ce pas ? » Avalon hocha la tête, fixant le bureau en verre du fond de son siège. Face au silence de sa jeune patiente, la psychologue se résolut à noter les premiers mots sur son calepin. Manifestement, l’intégration était compliquée. « Il faut toujours chaud ici » , marmonna Avalon. « C’est la Floride » . « Je déteste la Floride. Il fait chaud, et je déteste la chaleur. Je déteste le sable aussi. Et je déteste la maison où on vit. Il y a du bruit tout le temps et la maison n’arrête jamais de grincer ». La psychologue fixa un moment Avalon, laquelle ne cilla pas, ses yeux bleus fermement plantés dans les siens. La professionnelle finit par s’en détourner et les reporter sur son calepin, sans rien y noter toutefois. Avalon balançait ses jambes dans le vide, l’air engendré effleurant sa peau pâle. Elle n’avait même pas menti ; elle était au contraire tout ce qu’il y avait de plus sincère. La chaleur l’empêchait de dormir convenablement, lui procurant des cauchemars, et les fréquentes alertes aux orages achevaient de meubler ses terreurs enfantines ; sans compter la vaste maison fraîchement acquise par Nola qui lui inspirait les pires craintes lorsqu’elle avait le malheur de s’y retrouver toute seule. « Est-ce que tu es sûre que c’est la Floride que tu détestes, Avalon ? » , demanda posément la psychologue. La fillette plissa les yeux, lèvres pincées. « Je déteste la Floride » , répéta-t-elle. « Oui, j’ai bien compris. Mais tu ne crois pas que cela peut venir d’ailleurs ? Du fait que ta maman ait préféré quitter ton papa et de t’emmener aussi loin de lui, par exemple ? ». Le regard bleu d’Avalon glissa sur le sol. « Je pense que tu es triste parce que tu ne peux plus voir ton papa, et c’est pour cela que tu n’aimes pas la Floride » . La fillette se mordit la lèvre. Qu’est-ce qu’elle attendait d’elle, au juste ? Qu’elle se mette à pleurer en disant qu’elle voulait rentrer à la maison ? Maman avait insisté. La maison, maintenant, c’était la Floride. Alors ça ne servait à rien de pleurer pour rentrer. Elle avait beau n’avoir que huit ans, ça, elle l’avait compris. « Avec ta maman, ça va bien ? » Avalon hocha la tête. Maman avait retrouvé un travail dans une grande école, il ne lui en avait pas fallu beaucoup plus pour être heureuse. Une maison, un travail, sa fille. « Et ton papa ? Il vit toujours en Angleterre ? » « Oui » « Tu l’as revu quelques fois depuis le divorce ? » « Aux vacances seulement. Et une fois il est venu me voir parce qu’il travaillait pas très loin » . Avalon avait l’impression que cette journée resterait toute sa vie comme l’un des plus beaux jours qu’elle ait jamais connus. Elle adorait maman. Mais papa lui manquait beaucoup. A la sortie de l’école il l’avait attendue, et elle s’était souvenue que maman lui avait promis une surprise ce jour-là. Ils avaient mangé une glace ensemble, et il lui avait offert plein de cadeaux, du popcorn et une énorme peluche. Elle n’en demandait pas beaucoup plus, elle non plus, pour être heureuse. « Et l’école, tu t’y plais ? » Avalon haussa les épaules, secouant impatiemment ses jambes dans le vide. Elle en avait marre de ses questions, quand est-ce que ça allait se terminer ? « Tes résultats scolaires sont très bons au regard des récents évènements. Ce n’est pas toujours facile pour une petite fille de ton âge » . « Mrs Perkins me l’a dit, oui » , répondit simplement Avalon, indifférente. Elle avait toujours été la première de la classe. Elle ne l’avait jamais cherché spontanément, ne travaillait pas plus que cela. Elle faisait ses devoirs, révisait ses leçons. Mais ça s’arrêtait là. Et pourtant il y avait manifestement quelque chose de merveilleux dans cette aptitude qu’elle avait à réfléchir, comprendre, analyser. Elle n’avait pas dix ans et les gens admiraient cela en elle sans qu’elle sache bien pourquoi. Même maman ne se lassait pas de dire à qui voulait l’entendre qu’elle était une surdouée, qu’elle avait su lire à quatre ans et demi. Mais elle, ce qu’elle voulait, c’était son papa. Peu importait le contenu de son livret scolaire.
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At the beginning


Chapitre 4


L’océan s’étendait à perte de vue en contrebas, déployant sa masse d’azur sous les nuages duveteux. Avalon fixait son regard par le hublot de l’avion, pensive. Elle jeta un bref coup d’œil à sa mère, assise à sa droite, et se résolut à lui poser la question qui la taraudait depuis un moment déjà. Depuis un an, exactement. « Maman ? Est-ce que tu vas refaire ta vie, maintenant que papa a refait la sienne ? ». Nola releva les yeux lentement puis referma doucement le livre dans lequel elle était plongée. Elle fixa le dossier du siège devant elle et poussa un imperceptible soupir. « Sans doute ma puce. Si un jour j’en ai l’occasion », admit-elle. Elle ébaucha un sourire en tournant la tête vers sa fille. Avalon la fixa en silence, et reporta son attention sur le dossier face à elle. « Tu ne ressens vraiment plus rien pour papa ? Je veux dire… On est en train de traverser l’océan pour assister au baptême de ses enfants… Ca ne te fait vraiment rien ? », demanda-t-elle encore d’une voix posée. Nola haussa doucement les épaules. C’était une question qu’elle s’était posée à de nombreuses reprises, au cours de ces dernières années. Du plus loin qu’elle se souvenait, depuis la première minute où elle avait rencontré James, elle s’était toujours vue finir sa vie avec lui. Avoir peut-être d’autres enfants, vivre sereinement dans une grande maison et s’épanouir dans sa carrière à l’université. Elle aurait vu ses cheveux blanchir, sa peau se plisser, et ensemble ils auraient accueillis leur petits-enfants, dans le parc derrière la maison. Sauf que ça n’arriverait jamais. Dans le meilleur des cas, James et elle se partageraient les visites de leurs petits-enfants comme ils l’avaient fait avec Avalon ; quinze jours par-ci, une semaine par-là. Noël en décalé, Pâques un peu en avance, des bonbons pour un Halloween un peu tardif. Et maintenant que James avait refait sa vie avec April, l’une de ses collègues de son cabinet d’avocats, et qu’ils avaient eu ensemble une paire de jumeaux – Alix et Jeremiah –, elle sentait que Avalon avait sans doute raison. Oui, peut-être qu’elle aussi, elle referait sa vie. Peut-être qu’elle aussi elle oserait un jour replonger dans l’inconnu, sentir son cœur battre de nouveau, voir ses pensées s’embrouiller encore une fois rien qu’à songer à l’élu de son cœur. Mais elle ne regardait pas les hommes dans la rue. Elle ne ressentait pas cela au plus profond d’elle. Chaque fois qu’elle pensait à sa moitié, à l’homme idéal, c’était l’image de James qui lui venait spontanément. Elle ne se sentait pas déprimée. Elle ne se sentait ni rancunière, ni triste, ni particulièrement jalouse. Elle se sentait simplement mélancolique. Elle avait choisi de quitter James, cinq ans plus tôt. Et il avait refait sa vie. Ca s’arrêtait là, probablement. Songeuse, Nola tourna doucement la tête vers Avalon. « Tu es contente de partir, n’est-ce pas ? ». Elle eut un petit sourire et hocha la tête. « Ca risque d’être un nouveau gros changement, reprit Nola précipitamment. J’ai demandé à l’agence immobilière de ne pas mettre la maison en vente tout de suite, on ne sait jamais » « Maman, je déteste la Floride », l’interrompit Avalon, s’attirant un regard surpris d’un passager assis non loin d’elles. « J’ai détesté la Floride dès qu’on a atterri là-bas, il y a cinq ans. Je n’y retournerai même pas si j’étais accusée de meurtre et pourchassée par toutes les polices d’Europe », marmonna-t-elle en baissant toutefois d’un ton. Il y eut un court silence pendant lequel Nola regarda sa fille, puis elle lui effleura la joue et déposa un baiser sur sa tempe en soupirant. « Je suis désolée ma puce… J’espère que tu me pardonneras un jour ». Avalon eut un sourire contrit. Un jour sans doute.


Chapitre 5


« Avalon ! Avalon, regarde-moi. Regarde-moi ! », s’écria Nola, furieuse, en dévalant les escaliers aussi vite que ses talons le lui permettaient. Elle attrapa sa fille par le poignet et la força à se retourner une fois rendues sur le trottoir. « Avalon, c’est sérieux », renchérit James. « Pourquoi vous dramatisez toujours tout ? », s’exclama Avalon. « L’anorexie est une grave maladie, Ava, on ne dramatise pas ! », insista James. Avalon roula des yeux, excédée. En quoi ce qu’elle faisait de son corps pouvait intéresser qui que ce soit ? En quoi ça les regardait ? Elle fixa avec rancune les grilles en fer forgé de son école privée, se dressant derrière eux. « Tu nous réponds, tu es insolente en cours, tu mens pour aller faire la fête et maintenant ça ! Qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang, ton père et moi on ne t’a pas élevée comme ça, on ne te reconnait plus », reprit Nola. « J’ai grandis, ça arrive à tout le monde ! », s’écria Avalon. « Tu as entendu ce qu’a dit Mrs Ainsworth ? Elle ne veut pas de ça dans son école, tu peux être renvoyée si tu ne fais pas attention » Avalon émit un reniflement méprisant. « Mauvaise nouvelle, elle va devoir fermer boutique. Les trois quarts des filles de cette école font ça, personne ne dit rien », argua-t-elle férocement. « Ce n’est pas notre problème. Ces gamines font ce qu’elles veulent mais toi non. Toi, tu es notre problème », répliqua James. « On dirait que ça vous fait plaisir de me mettre la honte ! Tout le monde vous a vus sortir du bureau de Mrs Ainsworth ! » « On se préoccupe de l’état de santé de notre enfant, si ça leur pose un problème tant pis ! », s’emporta James. « C’est à moi que ça pose un problème ! Vous vous en foutez de ce que je veux, vous vous en foutez de moi, tout ce qui compte tout le temps c’est vous ! », s’écria Avalon. Quelques passants leur accordèrent un regard interrogateur et Nola roula des yeux. « Qu’est-ce que tu racontes enfin ! Tu sais très bien que tu comptes énormément pour nous », rétorqua-t-elle, excédée. « Oh oui, au moins autant que les gosses de papa. Tu te souviens au moins de leur prénom ou maintenant que t’es revenu dans le droit chemin ils n’existent carrément plus ? », ironisa Avalon avec insolence. James ne chercha pas à se retenir et gifla Avalon pour la première fois de sa vie sans doute. « James ! », s’exclama Nola. « Je t’interdis de dire des choses pareilles, tu m’entends ? Ne fait pas passer toutes les conneries que tu peux faire sur notre dos, à ta mère et moi ! », fulmina James. Il y eut un silence pesant l’espace de quelques secondes. « Avalon, s’il-te-plait. Je suis désolée si tu as mal vécu la situation entre ton père et moi… Mais ce n’est pas une raison pour jouer avec ta santé comme tu le fais. C’est dangereux et ça n’en vaut pas la peine », reprit Nola en se radoucissant. « J’en ai marre que tout soit toujours compliqué ! Les autres parents divorcent et refont leur vie, tout simplement. Ils ne divorcent pas pour refaire leur vie et ensuite se remarier ! », s’exclama Avalon. « La plupart des enfants rêvent que leurs parents se réconcilient, justement ! », soupira Nola. « On ne va pas s’excuser de ce qui nous arrive, Avalon, que tu le vives bien ou non. Oui c’est étrange comme situation, mais tu devrais profiter de la chance que tu as de vivre à nouveau dans une famille unie », reprit James.


Chapitre 6


Dans un soupir à fendre l’âme, Avalon décroisa les bras et fixa un regard buté sur sa montre. Quinze minutes de retard. C’était bien la peine de l’avoir obligée à venir si tôt et d’avoir si longuement insisté sur l’horaire ! Frustrée, elle s’appuya de nouveau contre le mur en rongeant son frein. Elle détestait ces petites réunions hebdomadaires que lui imposait sa mère. Toutes les semaines, le vendredi midi, sa mère lui imposait de venir la rejoindre à son université afin qu’elles déjeunent ensemble en ville. Nola avait sauté sur l’occasion dès le début de l’année scolaire, quand elle avait remarqué qu’Avalon n’avait pas cours le vendredi après-midi. Les choses auraient surement été beaucoup plus agréables si ce n’était pas une volonté très nette de Nola de surveiller le comportement alimentaire de sa fille, ce qui agaçait férocement cette-dernière. Depuis que ses parents avaient décidé que reprendre leur histoire après plus de cinq ans était une excellente idée, Avalon s’était brutalement sentie coupée d’eux. Elle aimait sincèrement chacun de ses parents. Et elle se souvenait — brièvement — qu’elle avait l’enfant la plus choyée du monde pendant les huit premières années de sa vie, époque bénie où James et Nola étaient encore convaincus que le mariage serait pour toujours. Mais les choses avaient changées. Elle avait appris à vivre avec sa mère, seule, à voir son père quelques fois par an et à en surmonter le manque. Elle avait appris toutes ces choses et, même si elle aurait probablement donné plus que ce qu’elle possédait pour recouvrer son père quand elle avait huit ans, elle ne se sentait toujours pas à l’aise avec cette idée maintenant qu’elle en avait dix-sept. Les années de souffrance dans une famille déchirée, tiraillée entre la Floride et l’Angleterre, apparaissaient alors comme un entracte qui n’aurait servi à rien dans sa courte vie. Une erreur de parcours, en somme, sur laquelle elle avait construit les fondations de son existence. Sans doute aurait-elle gagné beaucoup à en parler à ses parents. Mais elle n’était pas certaine que cela aurait changé quoi que ce soit, si ce n’était qu’ils auraient pris la chose à la légère. Nola et James étaient des parents aimants, quoi qu’il ait pu se passer entre eux. Mais la seule chose qu’ils voyaient, c’était que leur famille était à nouveau reconstruite, soudée, plus forte qu’avant. La porte finit par s’ouvrir, tirant Ava de ses pensées. Elle tomba nez-à-nez avec un garçon, qui lui sourit. « Vous n’êtes pas Mrs Wexford », dit-elle sur un ton perplexe. Le garçon se mit à rire. « Je vois que la biologie n’a pas de secret pour vous. Elle m’a dit de vous dire qu’elle arrivait, elle est au téléphone, elle en a pour une minute ». Avalon émit un soupir renfrogné. « Je m’appelle Aaron. Je ne vous ai jamais vue dans son cours, vous êtes là depuis longtemps ? », demanda-t-il en fronçant les sourcils. Ava se mit à rire. C’était agréable d’approcher la gent masculine ; le drame d’être dans une école privée pour jeunes filles. « Avalon. Wexford. Je suis sa fille », dit-elle avec désinvolture. Un éclat amusé passa dans le regard d’Aaron. « Avalon, voilà qui semble logique, s’amusa-t-il. Vous lui ressemblez beaucoup, en effet ». Avalon haussa les épaules. On le lui disait souvent, mais elle ne tenait jamais ça pour argent comptant. La plupart des gens adulaient sa mère, elle considérait davantage ça comme une forme de politesse que comme un compliment sincère. « Vous étudiez avec elle depuis longtemps ? », demanda-t-elle. « C’est ma première année. Je prépare un mémoire sur la synthétisation progressive du mythe et de la légende arthurienne dans la littérature médiévale du Xème siècle ; c’est la meilleure dans le domaine, une vraie prêtresse ». « J’espère que la prêtresse en question ne vous montrera jamais le visage de la Furie, c’est loin d’être drôle », soupira Avalon. Aaron se mit à rire et Nola sortit de son bureau. « Mr Rhodes. Avalon, tu es prête ? », demanda-t-elle en se tournant vers sa fille, qui acquiesça.

Chapitre 7


« Je ne vois pas pourquoi vous m’avez obligée à venir. J’aurais aussi bien pu sortir avec mes amis », fulmina Avalon avec colère. Nola ne retint pas un soupir blasé et se tourna vers sa fille. « Tu es privée de sortie, je te signale. Donc même si on ne t’avait pas emmenée avec nous, je serais restée avec toi pour surveiller que tu ne fasses pas le mur. Encore ». Avalon pinça les lèvres, renfrognée. Elle détestait l’idée de servir l’exemple de la famille parfaite que son père essayait d’offrir à ses associés avocats. Tout n’était que du faux, avait-elle envie de hurler. Des idiots qui descendaient des coupes de champagne en parlant de droit civil et de conflits d’intérêts avant de skipper sur les maisons de campagnes et les cours de tennis de Maureen, Candace ou de Bree. Elle en avait envie de vomir, rien que de sentir ces montagnes d’hypocrisie polie autour d’elle. « Je ne ferais pas le mur si vous me laissiez sortir quand j’en ai envie », rétorqua-t-elle, acide. « Ma chérie, tu te rendrais compte que tu pourrais obtenir beaucoup plus de choses dans la vie en étant serviable et en te conformant aux règles si seulement tu acceptais de te comporter en adulte. Mais ça, visiblement, tu n’as pas saisi non plus, conclut Nola avec un sourire glacial. Maintenant je vais aller retrouver ton père, j’ose espérer que tu n’en profiteras pas pour t’enfuir et te réfugier dans une boite de nuit de seconde-zone Dieu sait où ». Nola se fraya un passage dans la foule, sa flûte de champagne à la main et son sourire mondain sur le visage. « Bonsoir, Gavin ! », entendit distinctement Avalon. C’en était trop, il fallait qu’elle s’aère. Elle croisa le regard de sa mère et, avec un sourire provocateur, elle se dirigea vers la sortie. Contrairement à ce qu’elle avait clairement laissé penser à sa mère, elle ne prévoyait pas de s’enfuir maintenant. De toute façon, seule, sans permis, sans voiture, où aurait-elle pu aller ? Il n’y avait même pas un fichu taxi et elle n’avait même pas d’argent sur elle. Pour toute consolation, elle s’appuya contre l’un des piliers du perron de l’entrée, les bras croisés pour contrer le froid nocturne qui l’avait saisie au moment où elle était sortie. Quelle barbe, elle avait oublié sa veste à l’intérieur et il n’était pas question qu’elle y retourne. Pas de son vivant, en tout cas. Ses épaules dénudées par sa robe auraient bientôt raison d’elle, et elle crèverait de froid ici avant la fin de la soirée. « Mrs Wexford Jr ». Elle sursauta et fixa un regard glacial sur la personne qui venait de se glisser près d’elle. Elle fronça les sourcils avant de se détendre. « C’est pas vrai, tu me suis ou quoi ? », s’amusa-t-elle en arquant un sourcil. Aaron se mit à rire. « Mon père est un des associés du tien, apparemment. Le monde est petit ». « De plus en plus petit, en effet ». « Qu’est-ce que tu fais ici ? N’importe qui aurait du champagne à disposition trouverait du réconfort », plaisanta-t-il. Avalon haussa les épaules avec désinvolture. « J’avais d’autres plans, mais on m’a pas vraiment laissé le choix », marmonna-t-elle en roulant des yeux. « Ahh, évidemment. Alors tu boudes parce que maman et papa ont refusé que tu sortes te souler avec tes copines lycéennes de ton école privée ? », ironisa Aaron. « Comment tu sais que je suis dans une école privée ? », riposta Avalon, soupçonneuse. Aaron éclata de rire. « Je savais pas. J’ai souvent de bonnes intuitions. Je sais déchiffrer les gens, ça a un coté pratique ». « Oh, je t’en prie, ne me fais pas le coup du plan drague « je lis en toi comme dans un livre ouvert », c’est franchement too much », rétorqua Avalon en rejetant ses cheveux en arrière. « Qui a dit que je te draguais ? », s’étonna Aaron. « Figure-toi que je sais déchiffrer les gens, moi aussi », le défia Avalon en se tournant vers lui. « Et à quoi je pense, là maintenant ? », demanda-t-il, amusé. « Tu penses que je bluffe. J’ai l’habitude que les gens me voient comme une idiote », marmonna Ava, renfrognée. « Je paris que c’est faux. Tu as juste l’air impulsive ». « Ah oui ? Et comment tu vois ça ? ». « Tu es sortie dehors. En robe dos-nu. Par 6°C. Sans même avoir ton téléphone ». Avalon le fixa droit dans les yeux et fut surprise de sentir son cœur s’accélérer. Il y avait quelque chose de doux et de fort qui l’attirait en lui. Ca ne faisait que deux fois qu’elle le voyait, pourtant. « T’es à la limite de passer pour un sociopathe compulsif, Patrick Jane. Tu m’excuses mais ma famille m’attend à l’intérieur ».
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:19 par Invité

At the beginning

Chapitre 8


« Tu es magnifique, Ava », sourit Gabriella en s’éloignant pour la couver d’un regard émerveillé. Avalon sourit et défroissa des plis inexistants sur sa robe de mariée. Elle était arrivée trois jours plus tôt dans une immense boite, enveloppée dans du papier de soie. C’était Gabriella, la sœur aînée d’Aaron, qui avait tenu à lui offrir une aussi belle robe. Elle devait au bas mot coûter 1 000 £ et Avalon avait eu beau refuser, gênée, Gabriella ne l’avait pas écoutée, sortant immédiatement sa carte bancaire sous les yeux ébahis de sa future belle-sœur. Tous les frères et sœurs d’Aaron – ils étaient quatre – appartenaient tous plus ou moins à la classe supérieure, par leurs boulots (un expert financier et deux avocats) ou par leur accomplissement social (une épouse d’un futur Lord, dans le cas de Gabriella). Ce qui expliquait la facilité qu’avait eu cette-dernière à s’enthousiasmer même pour une robe à 1000 £. Les choses s’étaient passées très vite, entre elle et Aaron. Ils s’étaient revus, plusieurs fois, et s’étaient mis à sortir ensemble peu après. La relation avait satisfait Nola, qui voyait en Aaron un exemple de stabilité qui pourrait peut-être enfin mettre du plomb dans la tête de sa fille, mais pas James, qui s’inquiétait des conséquences que pourraient avoir cette relation si elle venait à se terminer brutalement. Mais les mois avaient passés, et un jour, Aaron avait fait cette demande impulsive, soudaine, à laquelle Avalon avait répondu d’une façon tout aussi impulsive. Et depuis, une jolie bague ceignait son annulaire gauche en attendant le jour J. « Avalon, si tu veux tout arrêter, on peut », murmura doucement Gabriella en lui prenant la main. Avalon se força à sourire. « Non… Je veux ce mariage plus que tout. C’est juste que… j’aurais bien aimé que mes parents soient là, c’est stupide je sais ». Gabriella lui sourit gentiment. « C’est normal Ava ». Elle baissa la tête et perdit son regard dans les pans de sa robe. Elle s’était attendue à leur réaction. Elle ne pouvait pas les blâmer pour ça, après tout elle n’avait pas vingt ans. Mais c’était vraiment ce qu’elle voulait. Elle aimait Aaron du plus profond de son être, et une part d’elle ne pouvait pas comprendre que ses parents ne puissent pas saisir à quel point c’était important. Pour la première fois de sa vie, elle savait ce qu’elle voulait. Pour la première fois de sa vie, elle avait décidé quelque chose par elle-même ; ce n’était pas dicté par les autres, par ses parents, par n’importe qui. « Allez ma puce, c’est l’heure », sourit Gabriella en ajustant le jupon de la robe immaculée. Avalon sourit bravement et redressa les épaules. C’était le plus beau jour de sa vie. Le trajet en voiture fut bref et court, et Gabriella l’aida à sortir du véhicule, défroissant la robe, ajustant ses boucles. « Avalon ! », s’écria une voix au moment où elle s’apprêtait à franchir la porte de l’église. Avalon se retourna, et la stupeur se peignit sur son visage. « Maman », murmura-t-elle tandis que Nola, élégante dans son tailleur crème, la serrait contre elle à l’étouffer. « Qu’est-ce que tu fais ici ? », balbutia Avalon, qui peinait à retenir ses larmes. « Ta belle-sœur m’a appelée… Je suis désolée pour ton père, il… » « Il a mis du temps à se décider », soupira James en apparaissant derrière Nola. Avalon sentit une bouffée de bonheur absolu l’envahir, au point qu’elle n’en savait plus respirer. Elle se jeta au cou de son père, et les quelques personnes autour, dont Gabriella, applaudirent en riant. « Tu veux bien me conduire à l’autel ? », demanda-t-elle timidement. James roula des yeux, vaincu. « Ecoute-moi bien jeune fille. Je n’approuve pas ce mariage. Mais je fais confiance à ton instinct. Sache cependant que j’accepte de te conduire pour celui-là, mais pas pour les autres ». Avalon éclata de rire et serra une nouvelle fois son père dans ses bras. La marche nuptiale commença à raisonner dans l’église et elle sentit son estomac chuter, se forçant à respirer calmement. « C’est le moment Ava », sourit Gabriella en s’écartant pour la laisser passer.

Chapitre 9


1984 – 2008. Avalon fixait l’inscription en lettres dorées sous la photo encadrée. Elle avait les yeux rivés dessus, incapable de perdre son regard sur autre chose. 1984 – 2008. Tout était là, entre ces deux dates. Vingt-trois ans se résumaient en quelques caractères. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, Ava ? », lui avait demandé Nola. Avalon n’aurait pu résumer l’ampleur de ce qu’elle ressentait, et la question la taraudait toujours. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, Ava ? ». Elle avait rencontré Aaron. Elle l’avait aimé. Elle l’avait épousé. Et elle l’avait perdu. Voilà ce qu’il s’était passé. Sur le papier, tout du moins. « Aaron Rhodes était un garçon en or. Il avait des convictions. Des valeurs. Il aimait sa famille, et sa famille l’aimait ». Avalon releva finalement la tête et croisa le regard du meilleur ami d’Aaron, Mitch. Dans son costume noir il paraissait encore plus mince et dégingandé qu’à l’accoutumée. Il croisa son regard et baissa les yeux sur ses notes, agrippant le pupitre. Avalon aurait voulu se lever et lui hurler tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il savait pour l’autre femme. Il l’avait toujours su. Pourquoi n’avait-il jamais jugé bon de le lui dire, à elle, la femme de son meilleur ami ? Elle repensa à la douleur insurmontable qu’elle avait ressentie lorsqu’on lui avait dit que tout était fini. Qu’on avait tout essayé. On lui avait expliqué avec patience et douceur qu’il était déjà presque mort quand on l’avait amené dans le bloc opératoire. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était pourquoi il s’était retrouvé en voiture à Manchester alors qu’il devait être parti voir un match avec Mitch près de Liverpool. Et puis Mitch était arrivé. Et il lui avait raconté. Il lui avait raconté pour l’autre femme, pour le bébé, bredouillant des excuses par intermittence, sans jamais la regarder dans les yeux. Elle n’avait rien ressenti sur le coup. Le choc de la nouvelle avait anéanti toute sa douleur de se savoir veuve à vingt-et-uns ans. Elle avait quitté l’hôpital où Gabriella, Ted, Janet et Miles étaient arrivés pour apprendre la nouvelle. Elle était arrivée chez elle, sans savoir comment. Pas chez elle et Aaron. Chez ses parents. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, Ava ? », lui avait demandé Nola. Elle n’avait rien pu dire. Tout était bloqué dans sa gorge. Nola s’était contentée de la serrer dans ses bras, plus fort que jamais. Cet état d’hébétude avait duré une nuit complète. Elle n’avait pas fermé l’œil, prostrée dans son ancienne chambre. Elle n’avait retrouvé l’usage de la parole que quand James était arrivé, lui expliquant parmi des balbutiements incompréhensibles l’horreur de la situation. Et puis elle était entrée dans une colère monstrueuse. Folle de rage, folle furieuse. « Il faut que tu te prépares, pour les funérailles », avait dit Nola le matin même. « Je n’ai pas l’intention d’y aller », avait répondu calmement Avalon. Elle ne voulait pas offrir ce spectacle singulier d’une veuve folle à lier dans l’église. « Mon cœur, avait commencé Nola avec douceur. Je ne peux pas t’obliger à y aller. Mais il faut que tu comprennes que quoi qu’il ait pu te faire… C’est important pour toi. C’est le seul moyen de commencer à faire ton deuil ». Avalon avait relevé la tête. « Il m’a menti. Il m’a trompée. Il a fait un putain d’enfant à une autre », cracha-t-elle, toute sa rage et sa colère se déversant dans ses paroles. « Je sais mon cœur… Je sais tout ça. Mais pense à ce que je t’ai dit. L’office commence à 11h ». « Je n’y serai pas. Ferme la porte en sortant, s’il-te-plait ». A 10h, Nola était passée une dernière fois pour tenter de convaincre sa fille avant de partir pour l’église, vaincue, accompagnée de James. Il avait fallu cinquante-cinq minutes à Avalon, après qu’elle ait regardé la voiture de ses parents quitter la maison, pour qu’elle se décide. A 10h58, elle avait franchi les portes de l’église, sous le regard compatissant des proches de la famille Rhodes. « Je voudrais pouvoir parler de lui encore longtemps, mais je pense que vous savez tous comment il était, continuait Mitch. Je voudrais simplement souhaiter toutes mes condoléances à sa jeune épouse, Avalon. Et qu’elle sache à quel point il aurait été désolé de la laisser ainsi ». Ava sursauta malgré elle, relevant vivement les yeux sur Mitch, qui lui adressa un regard peiné. La musique commença et, sans qu’elle puisse les retenir, des larmes se mirent à rouler sur ses joues. C’était la première fois et la dernière fois qu’elle pleurait.
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:41 par Invité
❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1922099377 caaaaaaaaaaaaaaam !
bienvenue Philomène ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 3903491763


❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357 ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:45 par Invité
(Re)bienvenue chez toi who cares. ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357 :hinhin:
Bon courage pour cette fiche. ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 902495459

Je ne suis pas la fan numéro 1 de Sophia, mais sur ton avatar elle a du style. ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1922099377
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:48 par Invité
Elle est magnifique! ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1922099377 Excellent choix d'avatar! I love you Et re-bienvenue à la maison! :luve:
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:51 par Invité
le pseudo + sophia ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 3995727071 ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 3995727071 ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 3995727071
(re)bienvenue ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 2941632856
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Alycia Hemsworth
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❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON Tumblr_inline_ojuj3bc03m1tw2m0e_250
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:53 par Alycia Hemsworth
Sophia ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 2941632856 Le trop bon choix ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 2723850382
Re-Bienvenue ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1148486380 ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 21:54 par Invité
Sophia, la plus belle ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 878725457
Re-bienvenue chez toi ❝ There will be fear and doubt in the deep dark night, but we will survive ❞ AVALON 1973890357
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