Un jour je suis née. Depuis j'improvise.

ANNEDOCTE 1.
La plus grosse connerie que j'ai pu faire, a commencé dès l'âge de cinq ans. J'étais avec mon meilleure ami et deux autres potes dans les rues de Londres.  On avait réussi à barrer une allée. On s'était tous mis dans un coin et on a commencé à bombarder les voitures et les passants à coup d'oeufs et de petits pétards. Quelques heures plus tard, je me retrouvais en taule avec mes acolytes. On était moins fière d'un coup. Les types en bleus nous ont réprimandés avec leur discours à la noix sur la connerie qu'on avait faite, comme un acte sauvage et que si on commençait comme ça maintenant, ils donnaient pas cher de notre futur. Je ne vous dis même pas la tête de nos parents respectifs. On dirait qu'ils avaient mangés beaucoup trop d'haricots rouge et que de la fumée allée sortir de leur nez. Je me pris une claque monumentale et je fus trainée jusqu'à la maison pour me retrouver enfermé dans ma chambre pendant une petite semaine. Oui, on était pendant les vacances scolaires, donc pas de problème de ce côté là. Mais disons que je commençais à croire aux histoires des contes de fées. Avec les parents horribles et les enfants maltraités. Je veux bien admettre que j'avais fait une sacrée connerie mais disons que la punition était un peu trop surdimensionnée. Ce fut la première fois que je haïssais vraiment mes parents.

ANEDOCTE 2.
Mes résultats scolaires dépassaient la catastrophe. Les commentaires des profs dépassaient la noyade. "Trop de bavardages", "Se bats à longueur de journée"... Le genre de truc que les profs adorent mettre sur les dossiers des élèves. Et le genre de trucs que les parents détestent voir sur le dossier de leur enfant. Encore des claques, se bruit atroces qui giflent le silence. Qui annonce des pleurs et des souffrances. Mais je n'ai pas pleuré. A la place, je déployais mon plus beau sourire, la plus belle arme devant la souffrance et la haine rongeuse. Deuxième sifflement et briseur de silence. Ma joue rougissait à vue d'oeil. Ma mère ne disait rien, elle laissait faire. Elle me regardait avec un mélange de pitié et de colère. Après tout, je l'avais mérité, disait son regard. Mais le mien disait tout autre chose. "Va te faire foutre."

ANEDOCTE 3.
Première cigarette. J'avais 15 ans. première délivrance, autre connerie. La fumée envahissait mes sens, me faisait tourner la tête et me faisait voir la vie différemment. Plus légère, plus loin. Je vous rassure, ce n'était que de la cigarette !
La cigarette fut une autre de mes petites habitudes, elle devint mon quotidien. Je cachais les paquets sous mes fringues, dans mes tiroirs, dans un livre, sous des feuilles, n'importe où.
Première joint. Toujours 15 ans. Nouvelle sensation, nouvelle perception. Qui dura 5 minutes avant que j'aille vomir les effluves qui m'avaient envahit. Mon système ne le supportais pas. J'allais devoir m'en tenir aux cigarettes.


ANEDOCTE 4.
Premier coup. Plus fort qu'une baffe. En fait, ça n'a vraiment rien avoir, c'est tellement plus pire. C'est à se moment là qu'on se rend compte que l'effet d'une claque ne vaut rien à celui d'un coup de pied, d'un coup de ceinture ou d'un coup de poing. Mon père hargneux, se tient devant moi, une ceinture dans une main. Ma mère se tient plus loin. Son regard veut dire la même chose. Que s'il est obligé d'en arriver là, c'est bien parce que je l'ai poussé à bout. Je ne dois en vouloir qu'à moi même, à près tout. Mon regard est hargneux et lui lance la même phrase déjà tant répété dans ma tête et qui dépasse pour la première fois mes lèvres."ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE". Je ne l'ai pas murmuré, je ne l'ai pas chuchoté, pas cette fois. Non je l'ai hurlé, gueulé sous tous les toits. Je n'avais plus peur. Si mon père en était arrivé là, je ne vois pas pourquoi je ne pouvais pas faire la même chose. Deuxième coup de ceinture + coup de point + coup de pied. Pourquoi il en était arrivé là ? Qu'avais-je donc fait cette fois ? Oh le paquet de cigarette avait juste était découvert par ma mère fouineuse. Je crois qu'il suffisait juste d'une excuse comme telle à mon père pour pouvoir faire le premier pas et utiliser un de ses objets de torture ou simplement son poing qui devait le démangeait depuis si longtemps maintenant. On m'avait laissé par terre. Et c'est moi même qui me traina péniblement jusqu'à dans ma chambre où j'en ressortis que des semaines plus tard, détruite et plus jamais la même. Non, tellement pire.