"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici slide down - angie 2979874845 slide down - angie 1973890357
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Anonymous
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() message posté Sam 24 Jan 2015 - 1:40 par Invité
« between all ideas of right and wrong, there is a field ; i will be meeting you there »

https://www.youtube.com/watch?v=jCrIt1koGao


Mes yeux croisèrent ceux d’un homme et je ne cillai pas. Celui-ci me toisa un instant, je souris, il garda un ton neutre et cela me vexa. Mais je continuai à le regarder, mes iris noirs empreints d’une dureté nouvelle. Je penchai la tête et me craquai les os de la nuque, doucement. Cela dut l’intimider : il se détourna. Deux secondes. Je l’oubliai instantanément. D’un ennui mortel. La serveuse s’approcha et posa un verre devant moi. Je décollai mon dos de la banquette et lui soufflai un remerciement qui la fit sourire. « N’hésitez pas si vous avez besoin d’autre chose. » me répondit-elle jovialement et professionnellement. « Je n’hésiterai pas. » Elle se tourna et je me laissai de nouveau aller confortablement sur la banquette. Le bar était mal éclairé. Il était tard, les gens commençaient à fumer à l’intérieur et à jouer aux cartes. J’étais seul, dans une pénombre désirée. Mes yeux luisaient d’un éclat éveillé et pourtant, j’étais las. Je voulais dormir. Mais j’étais condamné à arpenter la nuit, à mourir à l’aube naissante pour renaître lorsque qu’un soleil rouge transperçait la brume de sa lumière écarlate. Une heure … voilà tout ce que j’arrivais à dérober à la nuit. Une heure de sommeil quotidienne. Une heure. Levez-vous, mangez un morceau, allumez la télé et regardez des inepties pendant quelques minutes, lavez-vous, habillez-vous, préparez vos affaires, chose que vous auriez dû faire la veille, mais la paresse aura raison des Hommes, enfilez vos chaussures après avoir cherché le chausse-pied, maquillez-vous ou nouez votre cravate et sortez. Cela ne paraît pas très long à faire. Vous avez raison, ça ne l’est absolument pas. Une heure, grand maximum, pour tout faire. La putain d’heure que je passais à dormir. Et quel sommeil. Un sommeil agité et nerveux, sans rêve, en manque de nicotine, qui me permettait pourtant d’affronter la journée nouvelle. Je voulais dormir, mais fermer les yeux me rendait encore plus excité que de les garder ouverts. J’avais l’impression d’être forcé à faire quelque chose, et ça m’angoissait presque. J’observai la serveuse s’affairer, de loin. Les vibrations de mon portable me tirèrent de mes pensées. Je le sortis de ma poche et arquai un sourcil : Angie m’appelait. J’hésitai à répondre – quel connard, sérieusement, fidèle au personnage. Heureusement, elle ne saurait jamais que j’avais hésité. Je finis par décrocher. Sa voix était haletante et je ne compris pas bien ce qu’elle cherchait à me dire. Je sus que quelque chose clochait. Dans un soupir, je lui demandai si elle savait où elle se trouvait. Sa réponse fut imprécise, mais je me doutai qu’elle traînait quelque part dans les environs, pas trop loin de l’université, donc pas trop loin du bar où j’étais moi-même. Je raccrochai. Je bus mon verre d’un trait, déposai sur la table le montant de la boisson et sortis sans rien dire.

Trouver Angie ne fut pas difficile. Je revins sur mes pas, vers la fac et n’eus qu’à aller vers les rues mal éclairées. Non, vous non plus, vous ne trouviez pas cela surprenant, qu’elle soit dans les ruelles les moins lumineuses de la ville. Peut-être qu’elle se cachait de quelque chose. L’attirance pour tout ce qu’il y avait de noir et de sordide, thème récurrent chez l’Homme, mine de rien. Elle était assise sur le sol, immobile. Je m’approchai silencieusement et me postai devant elle. Pas de réaction. Cela ne m’alarma guère. Encore une fois, la résistance d’Angie face aux maux qu’elle s’infligeait à elle-même me frappait car j’étais du même genre. Je passai ma main dans son cou : son pouls était régulier. Elle était simplement éteinte. J’aurais pu appeler les secours si j’avais eu besoin de la savoir en sécurité. Mais, étrangement, ce n’était pas ce qui me taraudait le plus. Et puis, la mettre dans les mains de l’Etat, elle pouvait bien finir par me détester à cause de ça, marginale comme elle était. Je fouillai dans son sac à la recherche d’une quelconque pièce d’identité. Je tombai sur sa carte d’étudiante qui me précisa son adresse exacte. Ramassant ses affaires, je la pris dans mes bras et me tournai, posant son crâne sur ma clavicule. Elle n’était pas lourde, au contraire. J’avais presque peur de la casser. Je hélai un taxi tant bien que mal et l’installai à l’arrière, prenant place à sa suite. Le chauffeur me regarda d’un air interrogateur et je lui indiquai l’adresse d’Angie. Dans le rétroviseur, je le vis jeter un coup d’œil à Angie, qui avait inconsciemment posé sa tête sur mon épaule et murmurait quelques bribes de phrases – incompréhensibles. Mon crâne se laissa tomber sur la vitre du taxi et les lumières nocturnes de la ville entrèrent dans mon esprit, l’occupant un certain temps. Je ne pensais plus qu’à ces illuminations. Nous longeâmes Hyde Park puis le paysage changea pour l’Ouest londonien. Je me tortillai sur mon siège. L’austérité me harcelait presque. L’alcool me donnait mal à la tête. Je respirai le parfum des cheveux d’Angie pour penser à autre chose et les lui caressai pour l’apaiser dans son sommeil dément. Puis je lançai un regard noir au chauffeur, qui nous jugeait atrocement. Je trouvais cela parfaitement désagréable et hésitai à lui faire une remarque. Mais finalement non, je n’en eus pas la force. La connerie et les préjugés seraient freinés un autre jour. Je me raclai la gorge, fermai les yeux et m’enivrai de l’odeur d’Angie jusqu’à la fin du trajet.

Le taxi ralentit et se gara vaguement dans sa rue. Je sortis du véhicule et réglai le montant indiqué avec le reste de liquide qui se trouvait toujours dans mes poches – l’argent que je n’avais pas dépensé au bar, vous savez. Puis je saisis à nouveau le corps endormi d’Angie et le calai contre ma poitrine. Une fois en face de son immeuble, je me posai la question de savoir pourquoi je ne l’avais pas amenée chez moi, tout simplement. Ici, j’étais mal à l’aise, évidemment. Aucun confort, aucun repère. J’étais un étranger. De plus, je pouvais tomber sur n’importe qui en grimpant jusqu’à son appartement. Mais la faire émerger dans les confins lugubres de Shoreditch, dans le dédain perpétuel que j’accordais à mon propre appart, dans le matelas sur lequel elle m’avait drogué et je l’avais étranglée, non, ça sonnait faux. Je m’engouffrai dans l’ascenseur qui nous mena sur son palier. La déposant sur le sol avec délicatesse, je fouillai à nouveau dans son sac, à la recherche de clefs quelconques. Une fois le trousseau en main, j’ouvris la porte d’entrée – fermée à double tour, il ne devait pas y avoir grand monde, ce qui me rassura en premier lieu mais me gêna ensuite. A nouveau, la laisser seule dans cet état me semblait déplacé. Comme si, d’un coup, Angie et moi, on se préoccupait de savoir ce qui était déplacé ou non. Peut-être que la contempler dans toute sa fragilité et toute sa vulnérabilité m’attendrissait quelque part. Je me penchai au-dessus d’elle : j’avais probablement l’air d’un démon ou d’un fantôme venu récupérer son âme brisée. Je m’accroupis afin de la reprendre dans mes bras et pénétrai dans l’appartement. J’allai jusqu’à sa chambre et la déposai sur son lit. Je lui retirai ses chaussures, son manteau et son bonnet avec des gestes méticuleux. Je saisis un large t-shirt assez masculin qui, pensai-je, lui servait de pyjama. Précautionneusement, je lui retirai son haut et son pantalon, puis lui fis enfiler le t-shirt, avant de l’envelopper dans la couverture chaude. Puis je l’ai observée durant de longues minutes, assis au coin de son lit. Ses traits semblaient plus calmes, empreints d’une sérénité propre à un sommeil plus tranquille. Enfin, je me levai et sortis de la chambre, sans fermer la porte derrière moi. Je déambulai dans l’appartement – je le hantai presque. C’était ça, j’étais une sorte de fantôme. Impossible de dormir la nuit, alors je finissais par croire que ce n’était pas là mon rôle. Moi je bouffais des âmes au petit déjeuner. Je m’attardai avec un amusement teinté de scepticisme sur toutes les pièces que je rencontrais. La salle de bain me paraissait immense. La présence d’un bain y était probablement pour quelque chose. J’y entrai et me postai au centre, les mains dans le dos. Je n’avais enlevé ni mes gants, ni mon manteau, ni mes chaussures. Misère, j’allais salir le tapis de bain, c’était certain. Sur cette pensée divertissante, je sortis de la pièce et en cherchai une autre. Je tombai sur le séjour. Un grand séjour également. J’allumai une petite lumière qui ne m’agressa pas la rétine et me dirigeai vers le canapé. Je laissai tomber derrière moi mes gants, mon manteau, mon écharpe, mes chaussures et mon amour-propre, me vautrant dessus sans retenue. Tel un chat, je me mis sur le dos et me figeai, fermant les yeux. J’étais étonnamment bien installé : je ne voulais pas bouger, simplement rester dans cette position pour le restant de la nuit. Et alors j’ai repassé ma journée dans ma tête, ce qui m’avait fait rire ou ce qui, à l’inverse, m’avait profondément agacé. Je revis les visages que mes yeux avaient rencontrés. Je pensai à la saveur de l’alcool et la savourai enfin, malgré les derniers événements. Je songeai au visage d’Angie, d’abord si perturbé et puis finalement si harmonieux. Je sentis le vide dans mes mains : pas de cigarette. Mais le manque ne s’était pas encore installé et j’en profitai. Je visualisai des couleurs et des formes plus abstraites, des histoires saugrenues ; l’intégralité de mes pensées dansantes les unes avec les autres et je me laissai aller, tournant avec elles, comme dans un rêve.

Et probablement que je ne voulais pas me l’avouer, mais c’était les prémices d’un rêve que je venais de faire. Même plus, peut-être, un rêve entier. Je sortis de ma torpeur avec le sentiment étrange d’un songe qui glisse et que l’on ne parvient pas à retenir. Oublier ses rêves dès son réveil, voilà l’expérience de l’Homme par excellence – et n’était-ce pas une ironie magnifique ? Parce que l’Homme était ainsi, il avait des rêves mais son manque de volonté les faisait disparaître et il se résignait à la lumière blafarde de la réalité. J’ouvris les yeux et tournai la tête. Angie se tenait devant moi et me regardait. Je fus hypnotisé par le bleu de ses iris, puis les miens retombèrent sur le sol jonché de mes affaires. Je n’avais vraiment aucune grâce parfois. C’était peut-être pour cela que je ne dormais pas. Parce que je m’acharnai à croire que le sommeil était une torpeur, alors que je venais de m’endormir, pendant quoi … une heure peut-être ? Un sommeil soudain qui avait tenu assez longtemps pour qu’Angie se remette de ses émotions et aie la force de venir jusqu’ici. Je ne bougeai pas du canapé, restant allongé. Un sourire glissa sur mes lèvres : elle m’avait vu dormir. J’aurais tout donné pour observer un tel spectacle, et pouvoir le comprendre. « Ça va mieux princesse ? T’étais fatiguée tout à l’heure, un peu. » Mon ton était doux, presque paternel, mais toujours un peu malicieux. « Tu m’excuseras, j’ai emprunté ton canapé sans permission, mais c’était épuisant de te porter jusqu’ici. » Oh, peut-être que je rêvais toujours, en fait, d’un monde où elle était un ange, un vrai, et que mon sourire était sincère et charmant. Mais ses yeux bleus étaient bien trop réels, et elle ne manqua pas de lire dans les miens la lassitude et la déception qui s’y logèrent, lorsque je me suis rendu compte que mon sommeil était à présent terminé.
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() message posté Dim 25 Jan 2015 - 23:31 par Invité
MAYBE IN ANOTHER LIFE, IF WE GET ANOTHER LIFE

https://www.youtube.com/watch?v=zgx6wVedzYM


Elle était belle Louise, belle blonde aux yeux bleus et aux fines lèvres roses, ses tâches de rousseurs rendaient cette beauté naturelle encore plus charmante. J’étais assise au milieu du salon, dans la grande demeure des Powell, une vieille bâtisse de plusieurs siècles qui s’était vu abriter plusieurs générations, aujourd’hui elle semblait bien vide, il n’y avait plus vraiment âme qui vive. Cette maison m’avait logée pendant longtemps, jusqu’à l’âge de l’émancipation, jusqu’à ce que je puise avoir assez de chiffre au compte pour déguerpir très vite de là et entreprendre la chose la plus ennuyante au monde : des études, mais tout semblait intéressant à cet âge, des études pour avoir son appartement, pour ne plus avoir a supporter les médisance de mon père à mon égard et la protection malsaine d’un frère qui était probablement atteint d’une maladie mentale dont il n’avait pas encore connaissance, j’avais pourtant ma petite idée : Bipolarité. Ne me demandez pas pourquoi je m’étais retournée ici, ce quartier m’avait vu grandir, j’y avais vécu les plus belles choses, les plus beaux moments de la vie d’une adolescente enamourée de son voisin drogué. La photo de ma mère entre les mains, un sourire de désolation, de tristesse s’était formé sur mon visage, pourquoi était-elle partie ? Souvent je me posais cette question qui n’aura probablement jamais une réponse, cela faisait quelques années que je n’avais pas revu ma mère et elle me manquait terriblement, elle et son parfum aux notes enivrantes, sa personnalité, son caractère bien trempé, son sourire, son rire, la lueur dans ses yeux quant elle me voyait le matin au réveil, tout ce qui pouvait se rapporter à ma mère me manquait. Déambulant des les pièces de la maison, je ressassais le passé, arrivée dans la chambre parental mon regard se posa sur la coiffeuse de ma mère et puis je m’étais retrouvé dans son armoire à chercher un vêtement, non pas pour le porter, mais pour retrouver son parfum, ce parfum qui lui était propre, juste pour chatouiller ma mémoire et paraitre nostalgique de l’amour qu’elle m’avait porté. Lui en vouloir d’être partie serait égoïste, elle avait réussi à quitter les deux grands bourreaux de la famille, chose dont je suis incapable, pourtant je continue de nourrir une haine pour ces deux hommes, une haine perpétuel qui aura raison de moi un jour à défaut d’avoir raison d’eux. « Maman ... » Je l’avais pensé bien fort en regardant une photo d’elle, je remis cette photo à sa place, car je refusais d’avoir une photo d’elle sur moi ou même dans mon appartement, parce que parfois certains souvenirs font bien plus de mal que de bien.

J’avais refermé la porte derrière moi, non sans lancer une regarde à la maison des Abberline qui était à côté de la mienne, une regard vers la fenêtre où se trouvait la chambre de Jules et puis je m’en allais aussi vite que j’étais venue. Je savais où me rendre, je marchais donc à travers Londres, à travers le froid de l’hiver qui transperçait toutes les couches de mon être pour venir se loger en moi. La neige qui tombait se glaçait instantanément sur mes cheveux, les rendant presque blancs, il faisait bien trop froid pour continuer mon chemin afin de me rendre chez moi, je rentrais donc dans un bar, un bar que je ne connaissais pas, mais il faisait bien plus chaud la dedans que dehors. « Sans façon, merci. » J’avais gentiment refusé la demande du barman me proposant une nouvelle boisson. Je paraissais bien perdue dans ces lieux qui m’étaient inconnues, la bière que je buvais me paraissais bien différente elle aussi, différente des autres bières, pourtant il s’agissait toujours de la même, ce n’était ni plus ni moins que mon cerveau qui assimilait un nouveau lieu à un nouveau goût. Logée au fond de ce bar, j’avais songé bon de prendre cette nouvelle pilule sortie sur la marché londonien il y a peu, un mélange d’antidépresseurs et de speed, rien de mieux, il ne me fallait rien de mieux que ça, j’avais été courageuse d’avaler cette merveille qui ressemblait à une pépite d’or, j’avais été courageuse de le faire alors que je n’en connaissais pas les effets, mais vous le savez mieux que moi. Le nouveau ça me connaît ça m’attire, irrévocablement.

J’avais reconnu ses chaussures lorsqu’il s’était approché de moi, posant sa main sur mon cou pour savoir si j’étais toujours en vie, il est vrai que je semblais bien immobile assise sur le rebord de ce trottoir, n’ayant même pas la force de relever la tête à la venue de Thomas. Plus tôt dans la soirée les effets de cette drogue avaient été d’une puissance violente, je me faisais peut-être trop vieille pour essayer de nouvelles choses, où peut-être que mon corps ne réagissait pas de la même manière. J’avais juste eu le temps de prendre mon téléphone mobile et d’appeler Thomas. Pourquoi lui ? La réponse aurait été bien trop longue et puis parce qu’il était le dernier numéro que j’avais enregistré et que mon cerveau était déjà sur off, je n’avais pas le temps de réfléchir. Ouvrant ma bouche pour essayer de m’exprimer, pour lui demander de venir me chercher et me ramener chez moi, chez lui même peu importe, tant que je ne me retrouvais pas à devoir errer dans les ruelles lugubres d’un Londres qui n’était pas rassurant la nuit venue. « C’es… Qua… rtier….. stu… idée. » Je crois que j’avais essayé de m’exprimer, j’avais essayé de lui dire que je m’étais rendue dans mon ancien quartier et qu’il s’agissait là de l’idée la plus stupide qu’il m’avait été donnée de faire ce jour là. Il ne semblait pas avoir compris, me portant avec légèreté et d’une facilité déconcertante, comme si les plumes paraissaient plus lourdes que moi. Dans ce taxi j’avais fini par m’endormir contre son épaule, humant son parfum nicotinique. Je semblais presque soulagée, peut-être parce que je me sentais enfin rassurée par la présence de Knick, j’étais pourtant bien sotte de penser ça. Ce mec inspirait autant la confiance qu’un homme te demandant si tu désires des bonbons, logé au fond de sa camionnette aux abord des écoles.

Les rayons du soleil étaient venus se loger sur mon visage, à travers mes paupières, me réveillant avec délicatesse. Je m’étais redressé trop rapidement, me frottant les yeux et sentant ma tête se décrochant presque du reste de mon corps, il m’aura fallu 5 bonnes minutes pour me remettre des mes émotions et savoir où je me trouvais. Mes vêtements étaient parterre, je me trouvais vêtue du t-shirt de Blake et d’une simple culotte, je n’arrivais pourtant pas à savoir comment je m’étais retrouvée ici. Me levant du lit je me dirigeais vers ma salle de bain pour me barbouiller le visage avec de l’eau, afin de remettre mes idées en place, mais rien à faire, je ne pourrais pas vous dire ce qu’il s’était passé après le cachet avalé hier soir. Me dirigeant donc machinalement vers la cuisine, j’avais faim, parterre des vêtements masculins ornaient le sol, je suivais donc ces vêtements qui me dirigeant vers le canapé, arrivée au manteau de l’inconnu qui s’était posé sur celui-ci, j’avais deviné avant même de lever la tête  afin de constater de qui il s’agissait. Je l’avais regardé dormir durant quelques minutes, pensant un instant qu’il était certainement venu à ma rescousse cette nuit là. « Ça va mieux princesse ? T’étais fatiguée tout à l’heure, un peu. » Ses mots semblaient rassurant, il les avait dis avec une telle douceur qui semblait presque me réciter une comptine, ce qui n’était pas son genre, mais je reconnu vite dans ses yeux cet air malicieux qui trahissait sa gentillesse passagère. « Tu m’excuseras, j’ai emprunté ton canapé sans permission, mais c’était épuisant de te porter jusqu’ici. » Je ne lui avais pas répondu, me dirigeant vers le fauteuil en face du canapé sur lequel il se trouvait, vêtue pour simple appareil de ce fameux t-shirt bien trop grand pour moi et de sous-vêtements. Je croisais les jambes, sur lesquelles on pouvait distinguer de légères griffures qui m’avaient étés offertes gracieusement par lui. « Pardon de m’être épanché sur toi cette nuit. » Raclant ma gorge, pour retrouver une voix un peu plus normale, moins roque que ce que je venais de sortir de mes cordes vocales. « Comme ça nous sommes quittes. » Quittes parce que lui aussi je l’avais laissé dans son matelas, décuvé ou du moins se remettre de sa prise de stupéfiants occasionné par moi-même et mes envies volages. Contrairement à lui, je n’étais pas restée à veiller sur sa personne, chose que j’aurais dû probablement faire, mais après une nuit d’amour, se réveiller dans le même matelas sa aurait presque sonné comme quelque chose de malsain, quelque chose d’inconfortable. « Et toi mon prince des ténèbres, comment t’es-tu remis de toutes ces émotions la nuit passée ? » Oui, parce que je me devais de savoir s’il s’était réveillé en voyant toujours Woland où s’il s’était réveillé en pensant à moi en premier. L’idée que je puisse être sa première pensée matinale me fit sourire. « Woland ne t’as pas fais de mal physique à ce que je constate. » Petit sous-entendu pour lui faire comprendre, ou du moins lui montrer, que moi, j’étais complétement marquée de sa folie.
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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 13:42 par Invité
« Pardon de m’être épanché sur toi cette nuit. » Mon regard glissa le long de son corps mince et svelte, d’abord ses pieds, puis le long de ses jambes nues et lacérées par mes propres ongles, ses hanches, sa taille, le t-shirt difforme qui laissait apparaître l’une de ses épaules au niveau du col, son menton et son visage pâle. Je ne lui en voulais pas, elle savait que je lui pardonnais sans même que j’aie à ouvrir la bouche. Nos dialogues étaient des concentrés de silence, très souvent. Parce que, vous savez, le silence est parfois beaucoup plus significatif que les mots eux-mêmes. Paradoxal ? Non, pas tant que ça. « Comme ça nous sommes quittes. » Je fermai les yeux et tournai la tête vers le plafond puis les ouvris à nouveau, mes lèvres s’étant étirées en un sourire serein. Nous étions quittes, oui. Il fallait bien que je me fasse pardonner à mon tour, non ? Je n’avais pas été un être exemplaire – tsss, être un exemple ne faisait pas partie de ma nature, de toute façon. Mais tout de même, sans parler de regret, j’avais peut-être craint qu’elle m’en veuille, quelque part, au fond de moi. Même s’il s’agissait d’une crainte infime et éphémère. Même si la grande majorité de mes cellules restaient empreintes de poison et d’amertume. Quelque part, il y avait cette gentillesse, celle qui adoucissait d’ailleurs mes traits à cet instant et qui faisait que, ouais, j’étais un peu plus que le simple connard dont elle s’était éprise si soudainement. Mais fais attention Angie, ce n’était qu’un éclat très furtif du spectre de mon âme. Je restais le fantôme mesquin du sixième étage.

« Et toi mon prince des ténèbres, comment t’es-tu remis de toutes ces émotions la nuit passée ? » Mes yeux redescendirent vers elle et je la toisai, amusé. Je ne changeai franchement pas. Toujours les mêmes expressions logées au creux de mes iris. Et les gens ne se lassaient donc jamais de ma personne ? Je ne les comprenais pas. « Avec une clope, tu me connais. » Je tendis le bras et mes doigts frôlèrent le bout de mon manteau. Je dus faire un effort supplémentaire pour l’empoigner et le rapprocher de moi. Je fouillai dans mes poches et en sortit mon paquet et mes allumettes. Puis je le fis retomber lourdement sur le sol et plaçai une cigarette entre mes lèvres. Craquement, frétillement de la flamme, crissement du tabac qui grille : fumer à jeun, c’était dans mes habitudes. Puis mon attention glissa de nouveau vers Angie. Elle voulait peut-être une réponse plus sérieuse que mon ironie singulière – sarcastique dès le matin, mon Dieu mais tuez-le. Voulait-elle que je lui dise tous les détails de cette fameuse nuit ? Croyait-elle vraiment que je m’étais endormi, ne serait-ce qu’une seule seconde ? Je n’avais pas dormi, j’avais rêvé. Des rêves brûlants, acides et dangereux. Bien trop colorés, bien trop sombres. Un véritable cauchemar qui avait emprisonné mon esprit dans ses griffes. Et puis, les moments de lucidité, tout aussi terrible, durant lesquels j’avais scruté chaque recoin de mon appartement, haletant et tremblant, espérant m’en sortir et retrouver le calme qui m’avait habité seulement quelques heures auparavant. Je soufflai la fumée de ma cigarette en y repensant. Mon sourire s’évapora avec celle-ci. Je n’allais pas lui donner cette satisfaction, lui dire que j’avais souri dès le matin en pensant à elle et en constatant qu’elle était partie – elle avait logé dans mes rêves déments toute la nuit, même après son départ, j’avais donc été complètement incapable de constater qu’elle avait quitté mon appartement depuis bien longtemps. Et puis, rien qu’à me regarder dans le miroir et observer son suçon violacé ornant mon cou au niveau de ma jugulaire, elle avait forcément fini par traverser mes pensées dès mon réveil – et elle s’en doutait, la maligne. « Woland ne t’a pas fait de mal physique à ce que je constate. » Je ris doucement en la regardant. Ma main portant ma cigarette vint caresser mon cou à l’endroit où elle m’avait laisser cette trace pourpre et une lueur malicieuse s’empara de mes iris. « Tu crois ? ». Mon ton était faussement agacé – je ne l’accusais de rien, je la taquinais juste. « Je cicatrise bien trop vite pour lui. Et pour n’importe qui. » Le sang-froid et l’indifférence y étaient sûrement pour quelque chose. Quoi, Angie, tu le sais bien. Pas d’attache, pas d’admiration, pas de sentiment noble. Mon culte de l’éphémère, l’aurais-tu oublié ? Mes blessures aussi, elles le sont. Qu’est-ce qui restera de toi en moi lorsque cette marque sur mon cou aura disparu ? Heureusement pour toi, elle est coriace, mais tu sais bien que c’est peine perdue. J’en fus presque navré pour elle, étrangement.

Je me redressai, cigarette droitement plantée dans la bouche, et m’étirai longuement, faisant craquer ma carcasse sèche. Le chat s’éveillait. Je poussai toute mes affaires avec désinvolture pour dégager un chemin sur le sol, m’aidant simplement de mon pied puis me levai. Je baissai les yeux vers Angie, silencieux, fumant tranquillement les bras le long du corps, le dos légèrement courbé, la silhouette immobile et les cheveux en bataille. Enfin, j’attrapai ma cigarette entre mon pouce et mon index, puis m’approchai d’elle. « Je crève de faim. » Je plaçai délicatement le filtre entre ses lèvres à elle puis, dans mon mouvement, mes doigts glissèrent sur ses cheveux comme pour la recoiffer, et je disparus derrière le dossier de son fauteuil à la recherche de sa cuisine. Je la trouvai rapidement et y entrai, un peu ébranlé par la taille des plans de travail. Je posai mes mains à plat sur une table et me penchai en avant, pensif. Angie m’avait suivi et je tournai la tête, sans croiser son regard, juste pour lui signifier que j’avais remarqué sa présence. Je me dirigeai alors vers le réfrigérateur et l’ouvris en me grattant le menton. « T’veux manger quoi ? » Eh oui. Je cuisinai donc, c’était vrai. J’étais un être surprenant. « Des œufs, chouette. » J’attrapai quatre œufs et me tournai vers Angie, l’air ironiquement émerveillé. On devait être drôles à voir. Deux êtres qui déambulaient dans ces longs couloirs dédaliques – ou du moins, c’était l’impression que me faisaient tous les grands appartements dans lesquels je me retrouvais – et émergeant de leur nuit étrange en souriant malicieusement à chaque petit détail. Je posai les œufs près de la cuisinière et saisis une poêle dans l’évier que je nettoyai rapidement et efficacement. Je fis chauffer de l’huile et cassai les œufs avec dextérité. Puis je reculai et vins m’assoir sur un plan de travail, faisant face à Angie. Je détachai ma cravate mollement nouée autour du col de ma chemise depuis la veille et vins l’enrouler machinalement autour des doigts de ma main gauche. Avec un sourire, je m’adressai à la jeune fille. « Et toi, donc, t’as réussi à rentrer chez toi cette nuit-là. Bravo. Tu m’impressionnes. » Je sortis mon paquet de cigarette de ma poche et en rallumai une, fumant l’ironie de mes mots avec une désinvolture affamée. Je n’étais pas le genre de personne à être de bonne humeur dès le matin – ça vous étonne vraiment ? Mais Angie avait un atout : elle m’amusait, elle, au moins.
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() message posté Jeu 29 Jan 2015 - 21:10 par Invité
En vérité je ne connaissais pas vraiment Thomas, j’apprenais à le connaître de jour en jour et je m’éprenais de son être et de sa façon de voir la vie, il n’avait jamais de jugement à mon égard, et pourtant plus je fixais le noir de ses yeux plus je pouvais deviner ce qu’il pensait la plupart du temps, il avait ce côté libre, avec lequel je m’amusais et puis il y avait son véritable être, qui était enfoui au fond de lui pour le moment. Ne me dites pas qu’une mec comme Thomas avec ses cheveux bouclé et sa grande cape noir n’a pas quelque chose à cacher sous cette carapace, je ne vous croirais pas de toute façon. Il se découvrait donc de jour en jour, comme on découvre un corps emmitouflé sous des draps, à nous de choisir si on veut se glisser sous ses mêmes draps ou prendre la fuite et puis je me disais que de toute manière il n’allait pas pouvoir me cacher bien longtemps sa vrai face, je ne savais pas si j’étais impatiente de découvrir ce côté de sa personnalité, ce narcissisme dont il pouvait être capable de dégager et cette envie de domination dont il m’avait donné un avant gout la nuit passée. Un plaisir charnel partagé avec Thomas ne présentait jamais un grand risque en temps normal -si ce n’est le risque du plaisir-, pourtant la nuit passée, il avait été enivrée par le LSD, laissant certainement la folie le gagner et montrer -peut-être- ce côté qu’il essayait de dissimuler sous ses bouclettes brunes. Son visage m’avait parlé, sans que sa bouche n’ait la nécessité de s’ouvrir afin de pouvoir laisser s’échapper des mots qui formeront une phrase, la plupart du temps on se comprenait mieux en se regardant, en analysant naturellement nos faits et gestes, la parole était nécessaire que lorsque le corps ne pouvait pas se faire comprendre. Lorsque son sourcil s’arqua, je pouvais comprendre une légère pointe d’étonnement, comme s’il ne comprenait pas pourquoi je ne lui en voulait pas de m’avoir marqué de la sorte, avec ses ongles, déchirants chaque parcelle de mon corps nue. Lui en vouloir m’étais inconcevable, en fin de compte nous étions vraiment quittes, je l’avais drogué, il n’avait pourtant pas montré d’opposition, il fallait donc qu’il me rende la monnaie de ma pièce pour m’être aventurée dans les méandres de son âme. Si l’occasion de présentais une nouvelle fois, je referais la même chose, sans hésitation, peut-être plus follement, laissant la passion nous animer bien plus qu’elle ne nous avait animés l’autre soir, a mes risques et périls, mais qui ne connait pas la peur, ne connaît pas la vie. Thomas était donc un sujet d’étude de la plus haute importance pour moi, il accumulait en lui tous les mystère de ce monde, rien que ses yeux dégageaient quelque chose qui voulait nous faire voyager avec lui, je m’étais donc éprise de ce garçon comme on s’éprend d’un livre, on ne sait jamais comment ça va finir, pourtant on continue de manger avec voracité les mots qui s’en émanent. Thomas c’était ce livre, écrit en vieux français que j’apprenais à lire et à en apprécier l’histoire, même si en fin de compte je ne comprenais pas bien le fondement de cette histoire, l’histoire qui s’en dégageait était assez forte pour me rendre accro.

La cigarette qui se trouvait entre ses fines lèvres se faisait fumer à la vitesse grand V, de mon côté je me frottais le visage pour mieux me réveiller, le fauteuil sur lequel j’étais assise me semblait bien froid, le cuir collait à ma peau me faisant presque mal lorsque je daignais bouger mes jambes. Parlons-en de ces jambes que Thomas s’amusait à scruter avec malice, il était très certainement fière du travail qu’il avait fait sur moi, j’étais devenue l’espace d’un instant ce tableau vide qu’il avait peint à sa guise. Sa réponse était à son image, il ne donnait pas trop d’informations pour que je ne me fasse pas trop d’idée, pourtant j’aurais pu jurer qu’en se levant ce matin là, j’avais été sa première pensée, j’en était même certaine et sans trop savoir pourquoi, cela me faisait sourire, il avait certainement compris que j’avais compris, il préférait donc me laisser me satisfaire d’une réponse qui n’en était pas une, comme à son habitude. « Tu crois ? Je cicatrise bien trop vite pour lui. Et pour n’importe qui. » La première chose à laquelle j’avais moi aussi pensé ce matin là c’était à Thomas, je l’avais laissé pour mort sur son matelas, pourtant je n’avais pas éprouvé de regrets, bien au contraire, je savais pertinemment que d’être rentrée chez moi ce soir là, avait été la meilleure chose à faire. D’ailleurs je ne me rappelle plus bien comment j’ai pu puiser la force de rentrer dans mon appartement à Kensigton, bien loin de celui de Knick. La drogue mes amis, la drogue ! Elle pouvait vous faire faire pleins de choses, plus farfelues les unes que les autres, à commencer par déposer ce fameux suçon sur le cou de notre cher ami qui souriait délicieusement en me montrant mon œuvre. « N’importe qui ? Tu crois ? » En fin de compte je n’avais pas vraiment envie d’être n’importe qui, mais je ne pouvais pas trop lui en demander, avait-il compris derrière cette question que je lui demandais en fin de compte de me mettre sur un piédestal qui lui était impossible ? ‘’Angie la princesse de ses songes’’ il ne m’en fallu pas plus pour rayer cette idée absurde de la tête, moi et mon envie de toujours vouloir représenter quelque chose ou quelqu’un aux yeux des gens que j’apprenais à apprécier pour les marquer autant que eux pouvaient marquer ma vie, la peur de l’oublie me faisait paniquer. Répondre par une question à une autre question, ça c’était la grande épopée de ma vie, je maitrisais cet art avec perfection, même si je n’aimais pas qu’on me le fasse.

Il s’était levé, mes yeux n’avaient fait que le suivre, s’avançant discrètement vers moi, je me demandais ce qu’il pouvait bien me réserver, cet homme était empli de mystère, il en était même le père fondateur, tout acte, tout faits et gestes venant de Thomas était sujet à une interrogation, même la clope qu’il fumait –geste banal de toutes personnes accro à la nicotine- en fin de compte ça n’était pas qu’une cigarette qu’il fumait, il faisait de cette cigarette quelque chose de plus fou, l’humanisait à sa manière. J’vous le dis, soit je suis folle et j’ai une admiration qui dépassait tout fondement pour lui, soit il était vraiment le magicien de cet art qui m’émerveillait. « Je crève de faim. » Dit-il avant de poser discrètement la fameuse entre mes lèvres, ce filtre donnait l’impression d’être neuf, comme si personne n’avait tirée sur la fameuse cigarette avant lui, pas de bave dégoulinante ou un filtre mouillée par la salive, non, on aurait juré que ce bâton nicotinique sortait tout droit du paquet. Je ne me fis pas prier pour la terminer, à jeun le matin, avec un peu de café, c’est à ce moment qu’elle était la meilleure. Ce n’étais pas la cigarette d’après-mangé, la cigarette d’après-dispute, la cigarette d’après-boulot, non, c’était LA cigarette qu’on voulait fumer, parce qu’on la désirait vraiment et qu’elle n’était pas simplement le geste banale d’une vie. Sa grande main, passant dans mes cheveux me fit frissonner, s’en était ridicule, mais Thomas avait tout intérêt à ne pas trop être tactile avec moi, sous peine de me déclencher une chaire de poule ou des joues rosées, sans réel explication concrète, c’était sa magie avec laquelle il pouvait me transformer, l’avait-il remarqué ? Très certainement.

Il s’était dirigé vers la cuisine, la trouvant non sans peine, je l’avais suivi, comme une petite fille qui suit son grand-frère, ouvrant le frigo comme s’il était chez lui il prit des œufs. Ne m’avait-il pas demandé ce que je voulais manger ? Venait-il de prendre la décision avant même que je ne puisse lui donner ma réponse ? « Des œufs, très bien … J’ai connu mieux comme repas pour un maitre cuisto, je te l’avoue. » Il avait cuit ses œufs avec facilité, je m’étais assise en face de lui sur le plan de travail. On paraissait presque mignon comme ça, une Angie s’émerveillant d’un Thomas cuisant de simples œufs. « T’es vraiment un homme à marier dis-moi. » Avais-je dis en rigolant, j’avais senti ses yeux et uniquement ses yeux se lever sur moi, avec un sourire niait, son corps semblait s’être figé suite à ma remarque pourtant très pertinente, un homme à marier avec lui-même, aurait-je dû préciser. « Et toi, donc, t’as réussi à rentrer chez toi cette nuit-là. Bravo. Tu m’impressionnes. » Je m’étais levée, regardant l’heure affichée sur le four, dix heures quinze, c’était presque trop tard pour boire un café et trop tôt peut-être pour de l’alcool, mais je n’en avais qu’à faire, je pris deux bouteilles, puis je revins me poser à ma place, donnant la sienne à Thomas. « Je t’impressionnerais toujours, saches le. » La modestie n’était pas de mise pour moi après ces quelques paroles. Décapsulant ma bière et celle de mon invité, je trinquais. « A la notre, à nos … » Buvant sa bière avant que je finisse ma phrase, l’air assoiffé, quelque gouttes perlèrent sur sa barbe de trois jours, je lui souriais, m’approchant délicatement de lui, essuyant de mon pouce la bière qui coulait près de sa bouche. « … A nos âmes d’artistes. » En fin de compte, ce suçon, ces griffures, ce corps à corps, n’était-ce pas de l’art ? Une art qui n’avait pas encore de catégorie a proprement dite, mais un art particulier, un art à nous. En parlant d’art, j’avais sorti du tiroir inférieur droit un petit sachet de poudre blanche. « Avec un fix, tu me connais. » Lui souriant délicieusement de toutes mes dents avec ces yeux malicieux, j’avais repris sa phrase. Sniffer à jeun, c’était dans mes habitudes.
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() message posté Sam 31 Jan 2015 - 2:01 par Invité
« N’importe qui ? Tu crois ? » Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas envie de dire Angie. Mon sourire semblait figé. Impossible de savoir ce qui se passait dans ma tête. Et je n’ignorais pas qu’elle essayait sans relâche de lever le voile qui dissimulait mes pensées. Elle reprenait mes mots, reposait une question, imitait mon expression : elle voulait que je lui réponde qu’elle était capable de me laisser une trace indélébile, elle. J’aurais pu la couper dans son élan ou bien faire d’elle l’exception qui confirmait la règle, mais c’était beaucoup plus drôle de ne rien dire et de la laisser patauger. Le chat, la souris, sérieux, je vous l’ai déjà racontée cette histoire, c’en était presque redondant. Ce qui ne l’était pas, ou bien ce dont je ne me lasserai probablement jamais, c’était le regard un peu farouche d’Angie, empli de certitude et de malice, un regard qui avait le don de me faire frissonner. Mais j’avais bien trop faim pour la laisser faire.

Je me suis donc levé et j’ai glissé vers la cuisine, non sans que ma main ne vienne toucher presque furtivement la princesse au passage. Quoi de mieux qu’un contact pour embrouiller les idées ? Ça me paraissait tellement facile avec Angie. J’ignorai si c’était notre différence d’âge, son air prêt à tout, sa taille mince et fragile ou bien sa lueur de défi dans les yeux, mais j’avais l’impression de pouvoir tout faire, avec elle. Toutes les petites folies que l’on ne s’avoue pas et que l’on garde dans le coin de notre tête car elles ne prennent sens qu’une fois la nuit tombée, c’était ce genre de choses qu’Angie accordait aux autres, et à moi, donc. Je la sentis me suivre en silence, respirant l’odeur de mon tabac dans ses gestes. Oui, parce que si elle offrait les folies passagères, j’étais bel et bien celui qui s’en emparait et qui ne lâchait pas. Avais-je songé à elle ce fameux matin, avait-elle été ma première pensée diurne ? Certainement. Mais de son côté, elle n’y avait pas échappé non plus. Je ne cicatrise pas assez vite pour toi, Angie ? Regarde-moi faire. Regarde cette marque disparaître de mon cou, regarde le sens de mes paroles t’échapper, regarde-moi devenir sombre et fou, regarde mon mépris et mon amusement, regarde. Parce que si tu fermes les yeux, tu ne verras pas à quel point c’est inutile de s’acharner. C’était ça qu’elle faisait. Elle s’acharnait – et divinement bien d’ailleurs – à croire qu’elle avait une place quelque part dans mon cœur. Et elle en avait une, c’était certain, la place ne manquait pas – encore fallait-il que j’aie un cœur. Vous me direz : oui Tom, tu en as un. Tout le monde a un bon fond, enfoui quelque part, même lorsque l’on est quelqu’un comme toi. Et encore une fois, c’était se leurrer que de penser ainsi. Mon bon fond, je ne le dissimulais pas. Je l’arborais même chaque jour. Vous ne vous rendiez pas compte de l’effort que je faisais pour ne pas devenir un tueur en série.

« Des œufs, très bien … J’ai connu mieux comme repas pour un maître cuisto, je te l’avoue. » Oh, du sarcasme Angie ? Danger. Je lui lançai un regard en coin et un sourire. « Trop tard, c’est déjà en train de cuire. Je mangerai les tiens, si t’aimes pas. Je vous laisserai crever de faim, toi et ta fine bouche, sans hésitation. » Et, jetant un coup d’œil au réfrigérateur : « De toute façon, y’a rien d’autre. Vivre seule, ça te réussit pas. » Quoi, moi, moralisateur ? C’était le côté d’Angie qui me ressemblait. Vivre seuls, ça ne nous réussissait pas, mais vivre à plusieurs nous tuait à petit feu. Je me tournai, laissant les œufs discuter entre eux dans la poêle, et fixai Angie, juchée sur le plan de travail. « T’es vraiment un homme à marier dis-moi. » Sa remarque m’étonna tout d’abord, puis m’arracha un rire doux et cristallin – le côté adorable de mon être. On était faits l’un pour l’autre, peut-être. Elle et ses folies, moi et mon sarcasme. Hhm, non, à bien y réfléchir, c’était perdu d’avance. Je n’avais pas envie d’aller la retrouver à moitié morte dans les rues de Londres toutes les nuits. Et dire que j’avais hésité à décrocher le téléphone. Où en serait-elle à présent si personne n’était venu la cueillir sur ces pavés froids ? Mais où en serait Jésus si personne n’avait écrit les évangiles, après tout ? Très bonne question. Non, je me satisfaisais de ma propre personne, et c’était amplement suffisant. Angie, je la gardais dans le coin de ma tête, dans le creux de mon cœur inexistant, pour les nuits d’hiver qui manquaient de chaleur et d’extase. Je m’avançai vers elle. Nos visages étaient alignés, je n’avais même pas besoin de baisser les yeux. « Pour ça faudrait que je trouve une âme sœur. C’est con. » Eh oui. De toute façon, même mon âme sœur, j’aurais fini par l’ennuyer ou la brûler avec ma cigarette.

« Je t’impressionnerais toujours, sache-le. » J’étais descendu de mon perchoir pour attraper la bière qu’elle me tendait. « Ah, tu crois ça aussi ? Mon Dieu, t’es vraiment naïve comme fille. » J’étais un être mesquin. J’inspirais confiance mais je trahissais dès que j’en avais l’occasion. Tsss. Terrible, de s’attacher à moi. Ce genre d’histoire finissait toujours mal. J’avais la gorge sèche, je n’attendis pas son signal pour me désaltérer. « A la nôtre, à nos … » Je suspendis mon geste, mais c’était trop tard, j’avais brisé l’instant. Décollant lentement le goulot de mes lèvres, une lueur navrée et malicieuse dans les yeux, je la vis avancer son pouce vers mon visage. Je sentais la bière couler sur ma barbe naissante et je la laissai cueillir les quelques gouttes au coin de ma bouche. La sensualité du matin. Nous étions vraiment des êtres décalés, avec notre alcool des premiers rayons du soleil. « … A nos âmes d’artistes. » conclut-elle, pensive. Je fronçai légèrement les sourcils. Ça y est, elle nous prenait pour des artistes. Je souris, amusé. Nous n’étions pas des artistes. Nous étions simplement un homme et une femme qui se sentaient un peu supérieurs à tout ce qui les entourait. Et nous pensions voir les choses mieux que les autres, comprendre la vie mieux que les autres, perchés sur notre colline d’orgueil et d’érotisme frénétique. Ah, mais quoique, finalement, ça définissait assez bien les artistes. Peut-être que nous en étions, tout compte fait. Mais je ne créais rien, de mon côté. Je ne faisais que m’approprier. Je m’appropriais des œuvres littéraires et l’esprit de leurs auteurs. Je m’appropriais Angie aussi. Trop facilement à mon goût parfois, d’ailleurs. « Tu racontes n’importe quoi. » Déjà-vu ou quoi ? Je lui disais ça trop souvent. Tais-toi Angie.

Et puis elle sortit son petit sachet de derrière les fagots, histoire de me rappeler la réalité des choses : elle ne changerait jamais elle non plus. C’était peut-être pour cela que je lui disais toujours les mêmes choses. « Avec un fix, tu me connais. » Et en plus elle se foutait de ma gueule. Elle sourit, de son sourire de diable, le sourire irrésistible et insolent qui lui allait si bien. Souris tant que tu peux, Angie. Je ne suis pas sûr que les larmes t’aillent si bien. Je m’approchai d’elle et emprisonnai sa main dans la mienne. Serrant un peu, je lui fis lâcher la poudre et la gardai entre mes doigts. A la place, je lui confiai ma cravate avec un sourire étrange. « Mange tes œufs d’abord. T’es irrécupérable. » Je reculai sans cesser de la fixer, amusé. Puis je me tournai vers les différents placards et les ouvris tous un à un jusqu’à trouver le sel et le poivre. Le sachet coincé entre mes lèvres, j’assaisonnai les œufs, saisis une spatule et divisai le blanc. « Elles sont où les assiettes ? » marmonnai-je pour moi-même entre mes dents serrées et relevant la tête vers les placards restés ouverts. J’attrapai deux assiettes et fis glisser les œufs dedans avec adresse puis tendis la sienne à Angie : « Tadaaa. » J’étais si sarcastique avec les choses les plus simples, c’en était presque effrayant. Rien ni personne n’avait jamais de répit. J’avalai mes œufs en deux temps trois mouvements. Le sachet était resté à côté de la cuisinière, là où je l’avais reposé avant de commencer à manger. J’avais dû éteindre ma cigarette, la faim avait surpassé le manque mais n’hésitai pas à en rallumer une après avoir posé mon assiette sur le côté. Je repris la poudre entre mes doigts pâles et l’observai un instant, songeur. Je secouai légèrement la tête en la relevant vers Angie. Cette fille ne s’arrêtait jamais non plus. Irrécupérable, oui, certes, mais aussi résistante, insolente et dotée d’une célérité étrange que l’on peinait à suivre. Est-ce que je peinais à suivre Angie ? La question ne se posait pas. Moi, je prenais juste un chemin différent, qu’elle ne connaissait pas, et elle scrutait les sous-bois à ma recherche. Oh, Angie. Reste sur le sentier. Dieu sait qu’il est plein d’embûches et qu’il a la forme des sillons de tes bras, mais au moins il est là.

J’attendis qu’elle ait fini son assiette avant de m’approcher de nouveau. Je tendis ma main vers elle et lui présentai son fameux sachet, comme une sorte de récompense sordide – qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle m’avait laissé entrer chez elle, voilà tout. Et quoique, ça se discute, je n’avais pas été invité. Mais tout était un peu tordu, ce matin. Elle allait faire quoi, se tourner et se faire un rail de coke devant mes yeux noirs ? Vous avez vraiment cru que cette histoire allait être celle d’un sauvetage ? Oui, je l’avais ramenée chez elle, oui, elle n’était pas morte de froid ou d’overdose cette nuit, mais n’était-ce pas pour mieux le faire demain ? Avec plus d’ampleur, plus de tragique, moins de lumière et pas d’issue. C’était drôle de me dire que la vie d’Angie s’était peut-être jouée sur ce coup de téléphone qu’elle m’avait passé, et que j’avais hésité à répondre. Vous la voyez l’ironie, là ? Trois manières de tuer Angie : la drogue, la vieillesse et mon ironie singulière. « Tiens, ton fix adoré. » soufflai-je d’une voix sulfureuse. Je la laissai attraper le sachet. Mon ironie singulière, ouais. Peut-être qu’on pouvait la caser dans la case « drogue », tant Angie l’adorait. Je la contemplai pendant quelques longues secondes, sans la toucher, sans même bouger. Seuls mes yeux parcouraient son corps fatigué avec précision. Pas de contact, mais c’était tout comme. « Me refais pas un bad trip dès le matin, c’était déjà assez chiant cette nuit. » Oh, elle pouvait en faire un. Mais qu’elle ne compte pas sur moi pour appeler l’ambulance. Alors Angie, t’attends quoi ? Que je t’apporte la seringue, parce que l’intraveineuse, c’est beaucoup plus inventif ? Ou t’es juste intimidée par mon rôle de spectateur attentif ? Dur de savoir laquelle des deux drogues était la plus dangereuse : la cocaïne ou mon ironie singulière ? Essaie les deux en même temps, princesse.
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() message posté Dim 1 Fév 2015 - 19:04 par Invité
Je ne doutais pas des propos qu’il énonçait là, me laisser crever de faim, sans doute, me laisser crever tout court ? Peut-être pas, j’avais la certitude qu’au fond de lui il y avait quelque chose de bien à tirer et je m’étais éprise de cette mission, il fallait donc que je sorte de lui toutes cette bonté qui ne demandait qu’à voir le jour, au bout de trente-trois ans, gestation un peu longue certes, mais mieux vaut tard que jamais. Je ne pouvais m’empêcher de lui sourire, il était comme les capteurs de mauvais rêves, il pouvait m’enlever mes idées borderline en l’espace d’un instant, laissant s’afficher sur mon visage un sourire niait, parfois malicieux mais la plupart du temps un sourire partagé. La tristesse ne venait jamais se glisser dans cette relation que nous entretenions avec grâce, s’en était presque étrange, personne au monde ne peu s’entendre aussi bien avec une autre personne, c’est quelque chose d’humain de se disputer, à croire que nous n’étions pas humains et par conséquent, des âmes sœurs, qui sait, âme sœur d’un autre genre, mais âme sœurs quand-même, moi et ma naïveté, aimions songer ça. « De toute façon, y’a rien d’autre. Vivre seule, ça te réussit pas. » Il avait très probablement raison, je n’eus pas besoin de lui retourner son affirmation, vivre seul pour lui comme pour moi était quelque chose qui permettait de pouvoir mener notre vie à bien ou a mal, cela dépend. Imaginez un seul instant si lui ou moi-même avions à partager notre espace avec quelqu’un d’autre, non, je ne parle pas des disputes qui pourraient avoir lieu parce que la vaisselle n’était pas faite, mais ce serait tout bonnement impensable. Nous étions différent l’un et l’autre, nous étions de forme humaine, pourtant on ne se sentait pas vraiment comme les autres, ayant toujours cette impression d’être nés au mauvais moment au mauvais endroit. C’était donc certainement cela qui solidifiait cette espèce d’amitié malsaine, qui ne nous déplaisait pas, on s’entendait donc sur ce point là. En guise de réponse j’hochais la tête de haut en bain, comme pour lui donner la confirmation de ses propos.

Un homme à marier ? Avais-je vraiment dit ça ? Cela semblait bien trop absurde pour être véridique, imaginez Thomas avec une bague au doigt, des responsabilités paternel et toutes ces choses qui font en sorte de faire fonctionner une famille me fit rire l’espace d’un instant, j’aimais imaginer les gens dans des situations qui ne leur ressemblait pas, à commencer par mon cher ami qui cuisait tranquillement ses œufs. « Pour ça faudrait que je trouve une âme sœur. C’est con. » Je ne pouvais m’abstenir de donner une réplique plus ou moins correcte. « Mais peut-être que tu l’as trouvé, je suis certaine qu’il s’agit bien souvent d’elle à qui tu penses en premier le matin. » Je rigolais, mon dieu que je pouvais être marrante, vraiment ce que je disais n’avais ni queue ni tête et semblait totalement ridicule, venais-je vraiment de lui faire sous-entendre que j’étais son âme sœur ? J’en rigolais, évidemment que je ne l’étais pas et je n’espérais jamais l’être, je préférais rester dans cette amitié étrange qui nous liait, que d’avoir à lui rendre des comptes et lui dire des mots doux, de toute façon je n’ai jamais été très douée pour ce genre de choses, a une époque j’étais bien démonstrative de mes sentiments, mais cette époque est révolue, elle m’a bien montré que l’être humain n’appréciait pas être apprécié, ou alors étais-je tombée sur un homme qui ne valait pas tous les sentiments que je lui offrais ? « Ah, tu crois ça aussi ? Mon Dieu, t’es vraiment naïve comme fille. » Il me fit sortir des mes pensées, je le regardais avec un air cupide, je savais pertinemment qu’il me trouvait trop jeune, trop insouciante, trop inintéressante et a présent trop naïve, trop de trop en trop peu de temps. « Penses-tu vraiment que la naïveté est un défaut ? Mieux vaut ça au sarcasme immodéré dont tu fais preuve. » Il avait la clé du succès pour manier le sarcasme avec une facilité déconcertante, il était très certainement l’être le plus mesquin qu’il m’avait été donné de rencontrer, pourtant ma mission ne me permettait pas de me détacher de lui, ou était-ce simplement ce que je disais pour me rassurer du fait que j’appréciais sa compagnie. Il n’était pas vraiment question de mission, ne nous leurrons pas, je la savais déjà perdue, pourtant je me rattachais à cette idée saugrenue.

Il ne m’avait pas laissé terminer mon éloge en notre honneur, comme s’il n’avait pas de ferveur pour ce que je disais, pas de respect non plus étant donné qu’il avait goulûment bu sa bière, laissant donc perler au passage ces quelques goutes que je m’étais empressée malicieusement de retrier de barbe rêche, puis comme à son habitude il me demandait de taire mes paroles inaudibles pour lui. Très bien, s’il n’en avait qu’à faire des mes dires, je n’en avais qu’à faire de sa présence, je sortais mon sachet magique, ce petit sachet qui avait assez de coke pour nourrir mon envie insatiable de liberté psychologique et physique. « Mange tes œufs d’abord. T’es irrécupérable. » Ses œufs valaient-ils vraiment la drogue que j’allais sniffer ? Je ne crois pas vraiment, pourtant il ne me laissait pas la choix, il s’était approché de moi, dans un premier temps j’avais pensé naïvement qu’il voulait partager ce moment de défonce avec moi, c’était sans compter sur son corps qui demandait un autre carburant que le mien. Résignée je le regardais donc exercer son pouvoir malsain sur moi, le sachet n’était pas bien loin de moi, il m’aurait fallu tendre le bras, rien qu’un peu, pour attraper le sachet défendu et me faire mon fix, pourtant j’étais restée sage, écoutant ses paroles, de plus en échange il m’avait donné sa cravate, comme un échange de bons procédés, mon sachet contre sa cravate, j’étais perdante … Enfin c’était ce que je croyais.

Je mangeais ses œufs, ils n’étaient pas exquis, ils n’avaient rien de spéciaux, des œufs en gros, mais ils avaient étés faits par les mains du diable en personne, j’avais une chance sur deux de finir empoisonnée comme Alexandre Valtérovich Litvinenko et ce maudit thé qu’il n’aurait jamais dû boire. Pourtant j’avais dégustés ces œufs, avec plaisir, aveuglée par le charisme de mon invité. « Tiens, ton fix adoré et me refais pas un bad trip dès le matin, c’était déjà assez chiant cette nuit. » M’avait-il dit en malaxant le sachet entre ses longs doigts. J’avais laissé un silence plus ou moins pesant se former dans l’air que nous respirions. Que me voulait-il vraiment ? Que je me défonce sans lui ? Pour qu’il puisse nourrir ses envies les plus étranges ? « Pourtant tu n’as pas hésité à venir me recueillir, comme un grand sauveur, me bordant même dans mon propre lit. » J’avais repris ce sachet, traçant d’une traite, 4 lignes blanches parfaitement alignées les unes aux autres, mon travail fait, je tortillais la cravate entre mes mains agiles, je m’étais levée avec la vivacité d’un chat cachant derrière son pelage doux quelque chose de moins agréable à caresser. J’avais marché jusqu’à Thomas qui était assis sur la chaise d’en face, me glissant derrière lui, j’avais posé ma tête sur son épaule, mes mains quant à elles s’étaient posés sur ses bras, les caressant de vas et viens furtifs, les bloquants contre le plan de travail. « N’as-tu donc pas peur de rester ici ? » Lui avais-je soufflé dans l’oreille, embrassant presque son lobe, j’avais tournée la chaise sur laquelle il était assis, il était donc face à moi, j’étais comme enfermée entre ses jambes, je posais mes mains sur son visage, caressant ses joues, puis vint enfin le tour de la cravate de rentrer en scène, je la mis autour de son cou, sur lequel mon œuvre trônait encore. Serrant celle-ci, de plus en plus. « Je serrai capable de te faire autant mal que toi l’autre soir. » Je regardais son cou, serrant toujours un peu plus la fameuse cravate. « Je n’arrive pas à me décider … Je te laisse la marque de mes lèvres sur ton cou, où je fais en sorte de rougir tout le pourtour de ton cou ? » J’avais l’air folle, comme ça à jouer avec cette cravate qui pourrait donc laisser une trace rouge, je daignais donc fixer ses yeux, qui ne m’avaient certainement pas quittés depuis tout à l’heure, scrutant mon visage dans ses moindres détails, il n’avait pas l’air d’avoir peur, le contraire m’aurait étonné, je m’étais stoppé net. « Où alors tu préfères me faire plaisir et terminer ces 4 fix qui nous attendent sagement derrière ton dos, en guise de dessert ? » Trop de questions Angie, trop de questions, il n’allait pas pouvoir répondre à toutes mes questions et les choix que je lui laissais ne semblait pas le satisfaire.
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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 0:04 par Invité
« Mais peut-être que tu l’as trouvée, je suis certaine qu’il s’agit bien souvent d’elle à qui tu penses en premier le matin. » Mon regard pétilla de malice. Elle y croyait vraiment à cette histoire. Elle allait presque finir par me convaincre que c’était le cas, que je pensais à elle, que je l’appréciais pour ce qu’elle était et toutes ces petites choses qu’elle dégageait, son parfum, son allure, sa folie. Trop facile. Je n’étais pas quelqu’un de prévisible – ou bien je ne me considérais pas comme tel, mais l’opinion des autres à propos de moi-même m’importait tellement peu que je ne prenais en compte que ma pensée personnelle. Inutile de s’attarder sur la subjectivité d’autrui. Trop de banalités, pas assez de subtilité. Thomas vous êtes un homme prétentieux. Oui, merci. Je sais. Thomas vous m’énervez. Normal. Thomas ferme ta grande gueule. Ah, on approche de la subtilité, là, observez la finesse dans les mots. Mais c’était ça, tout le problème. Comment est-ce que je pouvais m’attendrir du sort d’Angie alors que tout ce qui m’intéressait chez elle était son constant processus d’autodestruction ? Je voulais qu’elle s’avilisse, qu’elle reste poussière, qu’elle se noie dans sa propre déchéance. Ce n’était qu’ainsi que je la désirais : au bord du gouffre. Et je la frôlais du bout des doigts pour la faire vaciller du haut de son câble de funambule. « Penses-tu vraiment que la naïveté est un défaut ? Mieux vaut ça au sarcasme immodéré dont tu fais preuve. » Je haussai les sourcils, étonné. Mais n’est-ce pas là ce que tu préfères chez moi, princesse ? Un humour aussi noir que mes iris – et quoique, le matin, ils tiraient sur le brun foncé. Le soleil avait raison de mes ténèbres et de ma nuit. Mais pas de mon humour. Personne n’arriverait à bout de celui-ci. Je jugerai même la couleur du linceul qui enveloppera mon cadavre, et j’arracherai un sourire à Angie à ce moment-là – quoi, je pensais encore être le premier à mourir, entre Angie et moi ? Sacrée compétition princesse, mais je n’étais pas mauvais à ce jeu-là. Le cancer en épée de Damoclès et le suicide comme amant. « Oh, arrête. » m’enquis-je d’un ton rieur. « Tu ne m’aimerais pas autant sans mon sarcasme. » Vrai ou faux ? Vrai, princesse.

« Pourtant tu n’as pas hésité à venir me recueillir, comme un grand sauveur, me bordant même dans mon propre lit. » La réponse cinglante me fit saliver et je ne pus retenir un rictus discret. Angiiie, j’ai hésitéééé, t’aurais pu creveeeer. Ton cadavre aurait été bouffé par les chiens errants qui traînent autour de l’université, et on t’aurait oubliée, parce que tu n’es que poussière et sang en fusion. Tu n’es que la couche toxique de l’atmosphère et le court-circuit de l’existence. Tu es un être abject, et mon ironie t’a sauvé la vie. Pas de quoi être fiers, ni pour toi, ni pour moi. Peut-être que j’aurais dû la laisser au bord du trottoir et écouter son message perturbé et étrange, qui m’aurait arraché un sourire mauvais. Tuez-moi. Quand allez-vous vous décider à passer à l’acte ? Personne n’avait besoin de lire mon mépris et ma méchanceté. Angie traça quatre lignes blanches parfaites : deux pour toi, deux pour moi ? Oh, misère. Moi qui désirais tant la regarder se défoncer toute seule et recueillir sa frénésie par la suite. « Un vrai prince charmant. » soufflai-je avec mépris en m’asseyant sur une chaise face à elle. Elle ne tarda pas à me rejoindre, laissant seuls ses quatre rails, comme une griffure blanche et intrigante. Griffure Angie ? Oh, tu t’y connais, toi. Elle se mouvait tel un chat – ma félinité se reflétait donc en elle également ? Arrête de traîner avec moi, princesse, tu vas finir par vraiment me ressembler. Elle se glissa derrière moi et je sentis ses doigts courir le long de mes avant-bras, ce qui me provoqua quelques frissons. Mes poils se hérissèrent et je fermai les yeux. « N’as-tu donc pas peur de rester ici ? » Oh, Angie, je te retourne la question. N’as-tu donc pas peur de m’avoir laissé rentrer si facilement, n’as-tu donc pas peur en te disant que, au bord de la mort, tu m’avais appelé moi, le cynique, le sorcier, le traître, le dérangé, et pas un autre ? Son souffle m’immobilisa : elle savait comment faire pour capter mon attention. D’un coup, je me retrouvai face à son sourire de diable et je la laissai approcher, je laissai ses mains caresser mon visage, je laissai son corps se faufiler entre mes cuisses, je laissai ses yeux me regarder avec ardeur et témérité. « Non. » murmurai-je le plus simplement du monde. Question idiote, réponse franche. Comme si ça pouvait la surprendre, que je me sente serein alors que le Diable dansait, penché vers moi, possédant sa personne. Et elle fit apparaître ma cravate entre ses doigts de fée. Je l’avais presque oubliée, celle-là. Elle l’enroula autour de mon cou nu et je fronçai les sourcils, attentif. Frénésie, de si bon matin. Vas-y Angie, serre fort.

Et elle le fit, putain. Elle le fit en me susurrant quelques mots à l’oreille : « Je serais capable de te faire autant mal que toi l’autre soir. ». Elle le fit en me souriant, glaciale et lucide. On aurait dit qu’elle y croyait vraiment. Ses yeux se posèrent sur mon cou et elle redoubla d’effort, bloquant complètement ma respiration et mon bon sens. Mes bras retombèrent lentement le long de mon corps et je lâchai ma cigarette qui vint rouler sur le carrelage. Je crus comprendre qu’elle me parlait mais déjà ma vue se brouillait. Je me forçai tout de même à écouter : « Je n’arrive pas à me décider … Je te laisse la marque de mes lèvres sur ton cou, où je fais en sorte de rougir tout le pourtour de ton cou ? » Impossible de répondre. Et pourtant, putain, pourtant, j’en avais tellement envie. Elle minaudait, et j’adorais ça. J’étais tombé bien bas. Glissement lent vers les méandres noirs de mon âme. Et je la tirais constamment avec moi. Princesse de poussière. L’air me manquait. Cruellement. Probablement que mes poumons prenaient leur revanche ultime – oh, ils n’avaient vraiment aucun humour, ces poumons. Ce n’était que quelques malheureuses cigarettes, quoi. Mais au moins, mes poumons étaient là. Je fouillais toujours les recoins de ma cage thoracique à la recherche de mon cœur. Impossible de parler, mais je restai de marbre. Impassible. Inchangé. Comme si la suffocation ne faisait pas déjà partie de mon existence. « Où alors tu préfères me faire plaisir et terminer ces quatre fix qui nous attendant sagement derrière ton dos, en guise de dessert ? » Elle pouvait me juger quant au fait que j’aimais la voir se droguer, mais elle était pareille. Tom qui se défonce et qui devient diiiingue, un merveille. Elle desserra son emprise et l’air brûla ma gorge en s’y engouffrant de nouveau. Grave erreur Angie. Tu aurais dû me tuer et brûler mon corps avec mes allumettes. Je l’observai attentivement, faisant mine de reprendre mon souffle. Mais quelque chose bouillonnait en moi. Quoi, la frénésie, encore ? C’était pas purement sexuel cette frénésie ? Deux secondes, elle était pas piégée entre mes jambes Angie ? Frénésie donc. Folie. Violence. Vous la connaissiez cette histoire. Et Angie aussi. Angie, elle la connaissait mieux que personne. Tellement qu’elle avait voulu la réécrire en m’étranglant avec ma propre cravate.

Je saisis fermement ses poignets et me levai brusquement, la dominant de toute ma hauteur de nouveau. Et j’avançai, la forçant à reculer, sans la lâcher. « Tu retiens rien des expériences de la vie, toi. » Son dos rencontra le plan de travail où la griffure blanche de cocaïne siégeait royalement et je plaquai ses paumes sur celui-ci, sous mes mains géantes, mes bras redessinant la courbe des siens mais les prolongeant du fait de ma plus grande taille. « Je croyais que t’avais compris qu’il fallait pas me faire avaler n’importe quoi. » Je lui souriais sombrement. Mais putain qu’est-ce que c’était bien quand j’étais fou, c’est ça Angie ? Je pouvais comprendre son sentiment. Vouloir me faire replonger dans mes pires cauchemars et mes rêves les plus fous, pour m’observer délirer et m’électrifier. Après tout, j’aimais voir Angèle dans la même situation. Nous étions des êtres malsains – dès les premières lueurs de l’aube. « Je croyais que t’avais compris que j’étais un type dangereux. » Déjà-vu. Réponds, Angie. Je la forçai à se retourner pour qu’elle fasse face aux quatre rails blancs, et mes mains caressèrent ses bras jusqu’à ses épaules. Lui rendant la pareille, je nichai ma tête au creux de son cou et nos yeux se posèrent sur la drogue – immaculée, presque innocente. « Je croyais que c’était toi, la junkie sans limite. » soufflai-je, amusé. « Et pourtant, tu me testes. Mais toi, t’as pas peur de rester ici ? » Mon ton était presque rieur, mais glacial également. Sulfureux. Désireux. Frénétique. Sexuel. Méchant. Moralisateur. Amusé. Profond. Violent. Téméraire. Insupportable. « C’est toi qui devrais avoir peur de moi. Mais non. T’es vraiment irrécupérable. » Prends-les, ces fix, Angie. Avant que je m’en charge et que je laisse la folie me gagner. « La journée avait commencé si sereinement et voilà que tu t’en mêles. Sorcière. » Je serrai mes doigts autour de son épaule, plantant mes ongles dans sa chair. Les princes charmants ne finissaient pas avec les sorcières, si ? Heureusement que je n’en étais pas un alors. Et pourtant je l’avais emmenée au bal, la petite.

Et puis je l’ai lâchée, d’un seul coup, la laissant seule, penchée au-dessus de la cocaïne et je me baissai pour ramasser ma cigarette entamée et éteinte. Je la rallumai, un mince sourire aux lèvres. « Prends tes fix toute seule, princesse. Je t’ai sauvé cette nuit, je vais pas risquer de te tuer dès le petit matin. » Dans une cuisine en plus, l’endroit le plus dangereux de son appartement. Elle vivait vraiment sur le fil du rasoir. Et ça la faisait marrer. Je la regardai, l’air songeur et malicieux. Irrécupérable.
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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 22:49 par Invité
Qui t’as dis que je t’aimais Thomas ? Il est vrai que mes faits et gestes montraient tout ce que j’essaye de cacher tant bien que mal. Thomas me plaisait, son sarcasme me nourrissait et son côté mystérieux m’excitait, il m’était impossible de me passer de cet être hors norme et j’étais certaine qu’il l’avait bien remarqué. Il aimait jouer avec moi autant que j’appréciais le faire avec lui. L’idée de la cravate autour de son cou n’était peut-être pas la meilleure idée que j’avais eu ce matin là, mais jouer à un jeu dangereux si tôt le matin c’était intéressant, enfin en quelque sorte, ça nous apportait une peu cette sérotonine qu’il nous manquait. « N’as-tu donc pas peur de rester ici ? » Je lui avais posé cette question alors que je connaissais pertinemment la réponse, cet homme n’avait peur de rien, ni même de sa propre folie, il était certain qu’une fois seule il ne devait pas penser à des choses très catholiques, dans la pénombre de son vieil appartement miteux, mais une fois avec moi, il était un peu plus normal, du moins il essayait de contenir sa folie, regardez-le, j’avais même son attention à moitié posée contre lui, voyant ses poils s’iriser sur ses avants bras. Une réponse, enfin une réponse, simple efficace et véridique, non il n’avait pas peur d’être ici, autant qu’il n’avait pas peur de me fréquenter moi et mes idées tordues, c’était certainement ça qui l’attirait chez moi, plus que mon physique ou mes yeux bleus.

Je savais pertinemment où allait me mener mon affront, je le savais très bien, c’était comme se jeter dans la gueule du loup alors qu’on a encore une chance de s’échapper, mais qu’on le fait volontairement. Ma vie n’était pas un long fleuve tranquille, elle aurait pu l’être, mais j’aimais me la compliquer, pourquoi faire simple quand on peu faire compliquer ? Aurais-je du le tuer sur place ? Peut-être, mais il aurait bien fini par me manquer, lui son cynisme, son sarcasme, son air malsain, ses connaissance littéraires, ses yeux noirs, les grains de beautés qui embellissait son visage de démon, ses cheveux qui se mêlaient si bien à mes doigts et surtout sa virilité. « Tu retiens rien des expériences de la vie, toi. » Il s’était levé, me dominant de sa grandeur, je lui souriais ’’Ouiii, c’est ça, allé montre moi de quoi t’es capable Platon.’’ mes yeux scrutaient les siens avec désir, il paraissait n’en avoir rien à faire. Ses mains plaquant les miennes contre le plan de travail, son plan à lui semblait s’être mis en route. Here we are … Again. « Je croyais que t’avais compris qu’il fallait pas me faire avaler n’importe quoi, je croyais que t’avais compris que j’étais un type dangereux, je croyais que c’était toi, la junkie sans limite. » Lui et sa violence légendaire, qui paraissait dans un premier temps douce et qui foudroyait des qu’elle le pouvait. J’étais allongée de force contre le plan de travail, face à mes quatre œuvre d’art tracés finement sur le table, elles étaient belles ces lignes blanche et si pures, elle n’attendait que nous, cependant Thomas ne semblait pas du même avis qu’elles. « C’est à l’église qu’on est croyant … Pas ici, pas avec moi. » Il m’avait méchamment planté ses ongles dans mon épaule, quoi ? Encore ? Tu ne cesseras donc jamais Thomas ? Je n’avais même pas émis un seul son, la peau était bien trop épaisse à cet endroit pour que je ressente de la douleur, même si ce n’était pas agréable je vous l’accorde.

« Prends tes fix toute seule, princesse. Je t’ai sauvé cette nuit, je vais pas risquer de te tuer dès le petit matin. » Je m’étais retournée, lui faisant face, j’avais posé mes mains sur ses épaules, approchant mon front du sien. « Seule … Vraiment ? Pourtant je n’aime pas la solitude, tu devrais le savoir, toi. » J’avais fais la moue, comme une enfant, le jeu prenait des proportions très inattendues et il n’était pas loin de deviner ce qui allait l’attendre, le chanceux. Je tirais la cravate vers moi, approchant son visage du mien, il avait plongé ses yeux dans mes lèvres je lui relevais le menton, pour avoir toute son attention. « Qu’est-ce que tu envies comme ça ? » Quand allais-je me taire ? J’étais certaine qu’il voulait que je me taise et la seule façon de le faire était soit de me tuer, soit de m’embrasser, je n’allais pas lui laisser cette lourde décision. Ses mains s’étaient posées sur mes hanches, je l’invitais à me rejoindre dans la chambre princière, avec ma démarche sensuelle et agile, tel le félin que j’étais.
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