"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (sam and lexie) and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ? 2979874845 (sam and lexie) and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ? 1973890357
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(sam and lexie) and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ?

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 17:36 par Invité
J’ai les mains repliées l’une sur l’autre sur mes genoux.  Mon corps est alourdi et je peine à me concentrer sur l’infirmière plantée devant moi, mon dossier à la main. J’aperçois mon reflet dans l'écran en face de mon fauteuil. L’espace d’un instant, j’ai l’air si épuisée qu’il me semble être sur le point de m’effondrer en larmes à la moindre remontrance. Puis je me redresse et cette impression s’efface aussitôt. En face, l’infirmière reconnaît mon expression, la même depuis des mois, celle qui lui donne sûrement envie de me gifler pour remettre mes idées en place, et se contente de secouer la tête en griffonnant mes constantes. Je ferme les yeux en appuyant ma tête sur le dossier, ne retenant pas une grimace lorsque la fistule tiraille une nouvelle fois mon bras. Je n’ai rien à dire, je ne sais pas quoi dire. C’est ainsi que ça marche. C’est ainsi que je m’en sors. Comme si, dans cette désastreuse situation, elle m’accordait le bénéfice de l’irresponsabilité. « Je ne dis pas ça pour vous embêter, Alexandra. Vous ne pouvez pas continuer à perdre du poids ainsi. J’ai besoin d’entendre que vous comprenez, que ce n’est pas volontaire et que vous êtes prête à y mettre du votre. Autrement, je n’ai pas d’autre choix que de recommander … » « Je comprends », l’interrompis-je d’un hochement de tête, sans la regarder. Je n’ai pas besoin d’en entendre plus. Je l’ai déjà entendu, je sais tout ce qu’il y a à savoir. Je ne me laisse pas dépérir, je lis la désapprobation constante dans les yeux du personnel lors de mes pesées pré-dialyses. Je n’en finis plus de perdre du poids. Je détourne les yeux de mes poignets maigres, ignore mes jambes frêles et faibles qui chancellent désormais au moindre effort. Un autre symptôme que je pourrais aisément ignorer, comme tant d’autres, si je n’étais pas forcée de monter sur cette satanée balance tous les jours avant de me brancher à cette machine du diable. Je voudrais leur expliquer. J’y mets du mien. Mais je ne peux empêcher les nausées dévastatrices qui m’empêchent de finir mes repas ou me tiennent au dessus des toilettes tous les jours, détruisant chacun de mes précédents efforts. Tout ceci, je ne le contrôle pas. Non, je m’en sors pas. Le poids est trop lourd, chaque jour apporte son lot de malaises, me brise les membres. Et tout ceci, je n’ose pas l’exprimer concrètement, réellement. Ou ils n’auraient pas d’autre choix que de recommander … Recommander quoi ? Une hospitalisation ? Alors, je me contente de survivre. Survivre dans l’étroitesse de cette prison, m’assurant que personne ne s’en aperçoive. « Peut-être devrais-je parler à votre sœur, également ? Je serais rassurée, Alexandra. Où est-elle ? Cela fait un certain temps que je ne la vois plus. » Je reviens. J’ouvre les yeux, elle est toujours là à triturer l’aiguille de mon bras, tentant d’interrompre le saignement apparu. Je retiens un soupir, me contente au contraire de lui adresser un sourire fatigué, pour la rassurer. « Elle est très occupée en ce moment, c’est la folie, mais elle devrait réapparaitre d’ici peu. Je lui transmets toutes les nouvelles ceci dit, pas d’inquiétudes, elle veille au grain », mentis-je avec détachement. Je n’ai aucune idée de l’endroit où pouvait bien se trouver Sam, actuellement. Elle devrait être ici, avec moi. Du moins, c’est ce qu’elle m’avait assuré il y a deux jours. Qu’elle m’accompagnerait à la séance de vendredi. Je n’avais pas protesté pour une fois. J’avais plutôt été rassurée, en réalité. Qu’elle accepte de passer ces quelques heures en ma compagnie. Après tous ces jours où elle évitait mes visites, se contentant de répondre vaguement à mes messages insistants. J’avais été prête à lui laisser du temps, si c’était ce qu’elle désirait, si c’était ce dont elle avait besoin. Mais mon inquiétude grandissait au fur et à mesure que ma patience s’atténuait. Alors j’avais été rassurée. J’allais enfin pouvoir lui parler, la faire parler. Et elle n’était pas venue. Je tire sur mes manches pour garder mes mains au chaud, en sortant de l’hôpital, le vent glacial tiraillant mon visage et emmêlant mes cheveux. L’air dans mes poumons est soudain riche des saveurs de la ville, en cette fin de journée. Je marche comme un automate, bousculant plus d’une silhouette, ne revenant à la réalité qu’en manquant de me faire écraser sous les klaxons assourdissants de la voiture pilant sous la bruine naissante. Je presse le pas, après un geste d’excuse et m’arrête un instant sur le palier de l’appartement, tentant de reprendre mon souffle et d’ignorer la pointe fulgurante qui emballe mon cœur. Quelques secondes puis je tape à la porte. Deux fois, sans réponse. « Sam ? » Je hausse la voix pour m’annoncer, consciente du ridicule puisque Sam semblait justement soucieuse de m’ignorer, moi particulièrement. « Sam, ouvre moi », insistais-je fermement en tapant à nouveau. Mon bras reste en suspend, de longues secondes, avant que la porte ne daigne enfin s'ouvrir devant moi et que mon bras retombe. « Ah, tu es là », remarquais-je inutilement, esquissant un faible sourire, comme soulagée de la voir apparaître sous mes yeux, soulagée de pouvoir m’engouffrer dans son appartement avant qu’elle ne m’invente une piètre excuse et ne me referme la porte au nez. J’avance dans la pièce, la laissant derrière mon dos, démêle mes cheveux en y passant une main distraite et brandit à l’aveugle le sac de sushi dont la commande m'avait fait perdre un temps fou. « J’ai apporté le dîner pour plus tard, je n’étais pas sûre que tu aies envie de cuisiner », commençais-je avec un entrain feint avant de me retourner pour enfin lui faire face. Mon regard se heurte au sien et je retiens mon souffle. J’y lis soudain tout ce que je redoutais d’y lire, avant de me retrouver face à elle. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je t’ai attendue, rien de grave, mais je me suis inquiétée », laissais-je échapper après avoir pris une légère inspiration. Faire semblant de rien, comme je le faisais toujours, lui laisser le temps, comme je m’évertuais à lui demander de le faire pour moi. Au fond, ça ne m’avait jamais semblé aussi dérisoire qu’à présent. L’expression de Sam me tord le cœur. Je n’ai pas envie de faire semblant, je n’ai pas envie qu’elle le fasse non plus. Où étais-tu passée ? Pas seulement ce soir. Pourquoi n’es-tu pas venue à moi ?
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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 22:44 par Invité




and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ?
'sister. she is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. she is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. she is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. some days, she's the reason you wish you were an only child.'  
sam oswald-bower + alexandra wood-bower.

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Sam déambulait dans les rayons de la supérette tel une âme en peine en quête des deux seules choses qui pourrait lui redonner goût à la vie : du chocolat et du vin rouge. Elle poussait son caddie sans grande conviction tout en mangeant un gâteau qu'elle avait déjà retiré de sa boîte. À cette allure, elle redeviendrait la petite fille bouboule qu'elle était dans sa vieille jeunesse. Cela faisait une semaine qu'elle faisait des allers-retours entre la supérette et l'appartement, toujours en manque de provision au petit matin. Elle pouvait enfin mettre une tête sur la définition du mot 'déchet'. En somme, Samantha ne faisait plus rien. Elle ne dormait plus, ne riait plus, ne pleurait plus. Elle se lavait pour le confort de tous, bien que si ça ne tenait qu'à elle, la jeune femme aurait préféré éviter la douche. Elle passait ses journées dans le canapé à manger des chips devant des télé-réalités débiles, les mêmes qu'elle critiquait depuis des années. Elle ne répondait pas au téléphone, se portait pâle au travail, et mettait Rory à la porte à chaque fois qu'elle tentait de changer ses draps. Ce n'était pas que la rupture. Sam faisait un rejet, un bon gros rejet du monde qui l'entourait. Julian n'avait été que la goutte d'eau, la cerise qui avait tout fait exploser. Il avait simplement ajouter son nom à la longue liste de ce que Sam n'avait pas réussis à garder, à la liste qui récapitulait toutes ses défaites. Elle était déjà bien longue. Sa mère, son père, sa soeur, oncle Bob, Maura, Kane, Julian. Qui était le suivant ? Elle détruisait tout ce qu'elle touchait, faisait fuir toute âme qui s'approchait. Alors elle préférait rester terrer dans cette nouvelle dimension qu'était son salon. Là, elle ne risquait rien. Là, personne ne risquait d'agrandir sa peine. Elle demandait à Rory d'ignorer les appels de Lexie, d'inventer une maladie pour Sheena et Evelyn. Elle savait que ce n'était pas la solution, qu'elle ne pourrait pas rester ainsi éternellement. Mais pour l'instant, c'était ce dont elle était capable. Cloitrée dans cette jolie cage, elle pouvait travailler à reconstruire les barrières qui avaient si longtemps entourer son coeur et qui n'avaient pas mis longtemps à s'affaisser devant Julian. Elle avait du travail maintenant. Elle jetait un paquet de chips au vinaigre dans son caddie, y ajoutait une bouteille de vin bon marché et trois tablettes de chocolat. Elle avait tout ce qu'il lui fallait. Son téléphone bila et elle prit la peine de lire le message. 'Rendez-vous hôpital Lexie, 18h.' Elle poussa un soupire avant de ranger son portable et de continuer ses courses. Elle n'avait jamais raté un de ces rendez-vous. C'était déjà un miracle que Lexie l'autorise à y venir. Mais cette fois, Sam n'avait pas pris la peine de s'y rendre. Une boule se forma dans sa gorge alors que l'image d'Alexandra, seule dans cette pièce froide à l'odeur dérangeante du trop-propre, apparaissait sous ses yeux. Elle devrait être avec elle, mais la brune savait qu'elle n'en avait pas la force. Elle n'avait plus la force d'encaisser encore et encore. Elle tendit un billet à la caissière sans même répondre à ses paroles de courtoisie. Elle prit son sac et ressortit dans les rues bientôt sombres de la capitale. Elle rejoignit son appartement rapidement, pressée de retrouver le cocon dans lequel elle s'était enfermée depuis des jours. En entrant, elle constata que Rory était partie, et que Skyler… Dieu savait où était Skyler. Un sentiment de soulagement s'empara d'elle alors qu'elle savait qu'elle n'aurait pas à subir leurs regards désolés ou réprobateurs ce soir-là. Elle quitta écharpe et manteau avant de prendre place dans le canapé après avoir sorti un verre pour y faire couler du vin. Elle portait son verre à ses lèvres lorsque le tambourinement familier de la porte d'entrée. Elle n'avait pas à répondre après tout, cela pouvait être n'importe qui. « Sam ? » Lorsque la voix de sa soeur se fit entendre, Sam ferma les yeux en soupirant. Ce n'était pas n'importe qui. Elle pouvait faire comme si elle n'était pas là, elle pouvait ignorer les appels de Lexie, ignorer qu'elle se tenait là, derrière la porte. Elle posa son verre sur la table et attendit quelques instant debout. Elle était prise dans un dilemme qu'elle savait arriver un jour. Elle ne pouvait pas éviter le monde extérieur éternellement. Elle ne pouvait pas éviter Lexie éternellement. « Sam, ouvre moi » La boule qu'elle avait dans la gorge la rappela à l'ordre et elle se dirigea vers la porte, une main sur la poignée. Ouvrir, ne pas ouvrir. C'était Lexie. Elle ouvrit la porte en grand et la honte s'empara d'elle en voyant sa soeur sur le palier. Elle avait bien failli ne pas lui ouvrir. « Ah, tu es là » Un sourire, puis Alexandra la contourna pour entrer dans la pièce. C'était comme si un intrus c'était immiscer dans le petit monde qu'elle s'était construit ses derniers jours. Comme si Lexie n'avait rien à faire là. Sam finit par refermer la porte et à trainer des pieds jusqu'au salon. Elle attrapa le sweat posé sur le canapé et remplaça son pull inconfortable. Du coin de l'oeil, elle remarquait l'excitation de sa soeur, cette bonne humeur, vraie ou fausse, qui cassait véritablement avec les traits figés et fatigués de Sam. Elle était fanée. « J’ai apporté le dîner pour plus tard, je n’étais pas sûre que tu aies envie de cuisiner » Elles se retrouvèrent face à face et Sam se fit la remarque que sa soeur était magnifique. Elle avait de beaux cheveux, un joli pull qui tombait parfaitement sur ses hanches minces. Et son visage était éblouissant, même après une séance de dialyse. Sam, elle, avait les cheveux gras remontés en une queue de cheval défaite. Son sweat élargissait ses formes et son jogging cachait ses jambes menues. Personne n'aurait pu les croire de la même famille. « Je n’avais pas vraiment l’intention de… manger. » Ses seuls repas consistaient à manger des cochonneries, une fois par jour. Elle ne prenait ni de petit-déjeuner, ni de déjeuner. Elle mincissait à vue d’oeil, mais n’en avait rien à faire. Elle prit tout de même la peine de débarrasser Lexie du sac de sushis qu’elle brandissait et se contenta de le poser dans la cuisine, sachant pertinemment qu’elle n’y toucherait sûrement pas. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je t’ai attendue, rien de grave, mais je me suis inquiétée » Samantha revint dans le salon et contourna sa soeur pour venir s’asseoir dans le canapé et reprendre son verre de vin. Elle but une gorgée avant d’allumer la télé et d’en couper le son. « J’ai dû oublié. » C’était faux. Sam n’oubliait jamais rien. Elle était une perfectionniste qui ne supportait pas de rater le moindre rendez-vous. Et jamais elle ne pourrait oublier ceux de sa soeur. Elle but une autre gorgée de vin en regardant les images de la télévision défiler silencieusement sous ses yeux. Une émission habituelle, le JT du soir. « Tu as vu ça ? Il parait qu’ils vont interdire l’accès à certains pays d’Afrique dans les aéroports. C'est dingue. » Faire comme si tout allait bien. Elle pouvait le faire. C’était ce qu’elle s’évertuait à faire depuis des années déjà.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 21:13 par Invité
Je vois la petite fille, la petite fille innocente et enjouée qu’elle avait été ou qu’elle aurait du être si on lui en avait laissé l’occasion, si on lui avait permis à l’époque, de ne se soucier de rien, de grandir comme elle l’entendait, à son rythme. Je me souviens grandir à mon tour, l’observer souvent tandis qu’elle mettait la table, qu’elle m’interrogeait sur mes journées, qu’elle me consolait le soir quand je ne savais pas encore faire semblant et prendre sur moi. Je me souviens m’être demandée une fois de quelle source tirait-elle sa force, pour enchanter ainsi mon enfance alors que la sienne avait été détruite, réduite à néant, inexistante. Je la revois toucher mon épaule et posant sa main sur la mienne lorsque je me réveillais la nuit, effrayée d’un simple cauchemar, me rassurant par sa seule présence. Je la revois. J’essaie, tout du moins. Pour calmer mon cœur de voir ma sœur aujourd’hui, le regard sombre et absent, flottant dans ses vêtements, tragiquement belle. Je repousse cette brûlante impression que j’ai de la gêner, de la surprendre au milieu de quelque chose qu’elle aurait préféré me cacher. « Je n’avais pas vraiment l’intention de… manger. » Je la laisse me prendre le sac des mains et la suit du regard jusqu’à la cuisine. « Tu n’as rien vu, ce sont nos préférés. » Ma bonne humeur feinte s’évapore dans l’appartement lorsqu’elle revient vers moi, me contournant comme si je n’étais pas là, comme si j’étais transparente, ou qu’elle souhaitait que je le sois. Je l’interroge mais je ne lui en veux pas de ne pas être venue à l’hôpital, je ne peux pas, j’aurais même été soulagée, délestée d’un poids énorme si elle m’avouait là maintenant qu’elle avait eu autre chose de plus intéressant à faire. « J’ai dû oublié. » Je fronce les sourcils alors qu’elle retrouve sa place dans le canapé et qu’elle allume la télévision sans même m’adresser un regard. Depuis quand suivait-elle ce même schéma bien rodé ? Depuis quand n’avait-elle pas souri, ri ? Depuis combien de temps au juste avais-je laissé ma sœur sombrer ainsi ? La culpabilité me cloue sur place. Rien ne me semblait plus dérisoire à présent que ce temps que j’avais accepté de lui laisser. J’aurais du insister la première fois qu’elle m’avait annoncé sa rupture avec Julian, me précipiter à ses côtés dès le premier message sans réponse ou forcer la porte lorsqu’elle n’avait pas voulu m’ouvrir la seconde fois. J’avais cru bêtement faire la bonne chose en respectant son désir de prendre du recul et d’être seule. J’avais été stupide. Je déroule lentement mon écharpe tandis que je parcours la table basse du regard, m’arrêtant tour à tour sur le paquet de chips, la bouteille de vin entamée et son verre à moitié rempli dont Sam s’empare mécaniquement. « Je sais que ce n’est pas passionnant mais quand même. Je ne t’inviterais plus … », répondis-je, ironique, d’une voix basse, suivant du regard chacun de ses faits et gestes. Je remonte légèrement les manches de mon pull comprimant le pansement toujours présent sur mon bras endolori. Je sais que je devrais sûrement enchérir, ne pas lui laisser l’occasion d’engager la conversation, de détourner l’attention. Je la connaissais, je la connaissais mieux que je ne me connaissais moi-même, quoi qu’on puisse en dire. « Tu as vu ça ? Il parait qu’ils vont interdire l’accès à certains pays d’Afrique dans les aéroports. C'est dingue. » Elle boit une nouvelle gorgée de vin, je m’éclaircis la gorge sans accorder la moindre attention aux images qui semblaient la captiver. « Complètement … Ça devient de plus en plus difficile d’acheminer sur place le personnel et le matériel sanitaire nécessaires. Comment comptent-ils endiguer l’épidémie si leur seule solution est de les isoler du reste du monde, pas vrai ? » répondis-je d’une voix lointaine tandis que mon regard reste concentré et vrillé sur ma sœur au fond de son canapé. Je peux, sans difficulté, rentrer dans des débats sans fin sur la catastrophe sanitaire se déjouant non loin de nous et les réactions inappropriées de la communauté internationale face à celle-ci. Je peux converser des enjeux politiques des dernières élections présidentielles brésilienne. Je peux même feindre de m’intéresser au tournoi de tennis se déroulant actuellement outre-manche. Je pourrais faire tout cela sans manquer d’y intégrer des sous-entendus pas subtils pour un sou comme je venais de le faire. Je pourrais. Je le fais quotidiennement, mieux que personne, consommer du temps et combattre le vide du mieux possible pour faire mine d’avancer, faire mine de remplir la journée jusqu’au soir, jusqu’à ce qu’une nouvelle puisse commencer, sans heurts, sans conscience. Mais c’était là la dernière chose que j’avais envie de faire, ce soir. Pas avec Sam. Je ne suis pas venue pour ça. « Sam … », finis-je par murmurer en m’asseyant à ses côtés, sur le rebord du canapé. Je m’empare de son verre de vin, anticipant un mouvement de recul qui ne vient pas tout de suite, et le pose sur la table basse, tentant d’attirer l’attention de ma sœur, n’importe quoi. J’étais prête à entendre n’importe quoi plutôt que de l’observer m’ignorer encore un peu plus. « Sam, c’est moi. Est-ce que tu peux … me regarder ? » entrecoupais-je ma phrase d’un soupir en ne retirant pas tout de suite ma main de la sienne, rassurée de sentir sa peau chaude sous la mienne alors qu’elle ne m’avait jamais parue aussi absente et éloignée. Sam, c’est moi. Tu n’as pas à faire semblant, tu n’as pas à te cacher. Tu ne peux pas me repousser, je n’irais nul part. J’ai mal, je pourrais dire exactement où, de cette difficulté à inventer un dialogue, alors même que nous étions liées comme jamais je ne serais liée à quelqu’un d’autre, alors même qu’elle était mon sang et ma chair et qu’il n’existait pas une période de ma vie où elle n’avait pas été à mes côtés. Elle ne pouvait pas me refuser de l’être, aujourd’hui. Je n’ose pas aborder le sujet, poser des mots sur les maux qui semblaient la déchirer. Je laisse quelques secondes s’écouler avant de réussir à prendre une légère inspiration. « Je suis désolée … Pour toi et Julian. Je sais que tu n’avais pas envie d’en parler mais je le suis vraiment », laissais-je finalement échapper avec précaution.
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() message posté Mar 4 Nov 2014 - 0:33 par Invité




and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ?

'sister. she is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. she is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. she is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. some days, she's the reason you wish you were an only child.'  
sam oswald-bower + alexandra wood-bower.

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Sam n'était pas du genre à abandonner. Elle ne baissait pas les bras. Elle ne connaissait pas le lâcher prise, ni le haussement d'épaules qui disait clairement 'tant pis'. Elle n'avait jamais abandonner. Elle n'avait pas fuit lorsque son père l'avait fait. Elle n'avait pas baisser les bras lorsque Kane était parti. Elle n'était pas tombée à genoux quand Julian l'avait brisé. Elle n'avait pas perdu espoir lorsque Lexie était tombée malade. Alors pourquoi avait-elle le sentiment d'un revirement de situation. Jamais elle ne s'était sentie aussi vide, impuissante, invisible. Après tout, elle n'était pas grand chose. Elle n'y pouvait pas grand chose. Elle, Lexie, Rory, le monde… Ils n'étaient que d'un grain de sable prisonniers dans la roulette de la vie, condamnés à subir les envies d'un être plus grand qu'eux. Ce n'était pas Julian. C'était bien plus que ça. Elle avait déjà subit des ruptures, elle avait déjà eut le coeur brisé, elle connaissait cette sensation. Non, il n'avait été que le point de départ de sa déchéance. Le déclic qui l'avait fait se perdre. Un maigre pion dans la spirale de sa vie. Elle ne le comprenait que maintenant. Elle aurait pu se relever, redresser la tête et reprendre sa vie telle qu'elle l'avait laissé. Elle pouvait faire la miss-courage, pouvait tout surmonter sans même verser une larme. Mais elle n'en avait simplement plus envie. Non, elle n'avait plus la foi. Elle l'avait perdu. Et en croisant le regard de Lexie, elle y lu tout ce qu'elle n'avait plus. Cette envie de vivre à cent à l'heure, ce besoin de se dépasser, de dépasser les obstacles de la vie. Elles ne partageaient plus cette lueur. Celle de Sam s'était éteinte. Pourtant Lexie vivait bien pire. Lexie était malade. Lexie n'avait pas de parents. Lexie n'avait qu'une soeur, une pauvre soeur qui trainait en pyjama à manger des chips au vinaigre en riant devant des télé-réalités qu'elle détestait. Lexie vivait bien pire. « Tu n’as rien vu, ce sont nos préférés. » Sam ne prit même pas la peine d'ouvrir le sac, le laissant simplement reposé dans la cuisine, certaine d'à peine y toucher. Peut-être un ou deux, pour lui faire plaisir. Pour lui montrer qu'elle ne se laissait pas mourir, qu'il y avait encore un semblant de vie derrière ce jogging difforme et ces cheveux en bataille. Elle s'en voulait de se donner ainsi en spectacle à Lexie, mais faire semblant ne faisait plus partie de ses capacités. Elle avait jeté tous les faux semblants, elle ne voulait plus se cacher. Le temps des sourires était révolu. Elle n'en avait plus la force. Surtout pas devant Lexie. Elle lui avait déjà trop fait. La brune la contournait pour s'affaler dans le canapé, sans un regard pour sa soeur. Autant lui montrer le pire, pour la faire fuir elle aussi. Peut-être était-elle faite pour être seule après tout. Peut-être était-elle condamnée à faire fuir tous ceux qui s'approchaient trop près. Elle se servit un verre de vin, le dernier d'une longue lignée, et le premier d'une longue soirée. Elle but une gorgée, et comme depuis quelques temps déjà, elle ressentit un sentiment de bien être. Comme si ce verre était son nouvel ami, comme si il la comprenait. Elle ne pouvait pas le repousser. « Je sais que ce n’est pas passionnant mais quand même. Je ne t’inviterais plus … » Un sentiment de culpabilité lui saisit la gorge. Lexie était là, comme toujours, aux petits soins. Elle ne méritait pas de subir ses tournants. Elle ne méritait pas d'avoir une soeur qui ratait les rendez-vous qui lui permettaient de rester en vie. Elle ne méritait pas une soeur comme Sam. Elle méritait tellement plus, plus que Sam ne pourrait jamais lui donner. Elle n'était en rien dans sa tristesse, et pourtant elle la subissait de plein fouet. Elle tourna la tête à moitié, assez pour apercevoir la silhouette d'Alex encore au milieu du salon derrière elle. « Je viendrais la prochaine fois, c’est promis. » Sa voix était douce cette fois-ci, comme si un éclair de lucidité l’avait traversé. Lexie n’avait pas à subir ça. Pourtant elle ne faisait qu’empirer les choses, car à l’instant où elle prononça ses mots, elle n’était pas sûre de pouvoir tenir sa promesse. Elle se concentra à nouveau vers les images qui défilaient sur l’écran de la télévision. Ils parlaient d’ebola, du premier cas aux Etats-Unis, du personnel manquant et des risques encourus si la maladie se propageait à Londres. La vie était sacrément moche. Elle avala une nouvelle gorgée de vin avant que la voix de Lexie ne se fasse de nouveau entendre. « Complètement … Ça devient de plus en plus difficile d’acheminer sur place le personnel et le matériel sanitaire nécessaires. Comment comptent-ils endiguer l’épidémie si leur seule solution est de les isoler du reste du monde, pas vrai ? » Sam connaissait sa soeur par coeur. Elle connaissait tous les sous-entendus, tous les détails qu’elle pouvait glisser au sein d’une phrase aussi banale. Sous le chapeau d’ebola, elle camouflait les jours sans nouvelles, les appels manqués, les rendez-vous ratés. Sam restait seule, ici, en tête à tête avec sa bouteille de vin bon marché. Elle ne sortait pas, de peur que son monde ne se retourne de nouveau. Elle restait dans cette espace temps qu’elle pouvait enfin contrôler, sans jamais laisser une autre personne y entrer. Ici, elle pouvait contrôler son monde. Dehors, rien n’était sûr. « Ils semblent dire que contaminer plus de monde serait inutile. On ne peut pas leur en vouloir de tenter de nous protéger… » Sa voix se perdait dans l’appartement alors qu’elle s’enfonçait un peu plus dans le canapé. Un sentiment de gêne l’habitait, comme si quelque chose clochait. Lexie clochait. Elle entrait dans ce terrain de jeu morbide qu’était devenu son appartement et toute la réalité de Sam était exposée à ses yeux. La jeune femme aurait préféré cacher ça, encore un peu, juste un peu. Cela semblait bel et bien compromis. « Sam … » La silhouette de sa soeur se dessina au coin de son oeil, sans qu’elle ne cille. Elle ne voulait pas la regarder, ne voulait pas crier ces yeux qui pouvaient la rendre aussi forte que faible. Elle ne voulait pas lire toute la pitié qui pouvait emplir les yeux de sa soeur à cet instant. Elle s’assit à ses côtés tout en lui prenant le verre des mains. Elle ne chercha pas à l’en empêcher, elle savait qu’il lui suffirait de le saisir de nouveau après son départ. Son ami serait toujours là. Elle se contentait de fuir le regard de Lexie, fixant un point au loin, tout au fond là-bas, peut-être là où se trouvait leurs étoiles. « Sam, c’est moi. Est-ce que tu peux … me regarder ? » Le contact de sa main sur la sienne la brûlait, mais elle ne voulait pas la blesser. Elle ne voulait pas la repousser. Elle y était contrainte. Elle ne voulait pas la regarder. Elle ne voulait pas lui montrer. Elle voulait pas qu’elle voit cet échec, qu’elle lise cette crainte de ne jamais pouvoir ou vouloir se relever. Alors elle gardait ses yeux ancrés dans les étoiles. « Je suis désolée … Pour toi et Julian. Je sais que tu n’avais pas envie d’en parler mais je le suis vraiment » Un coup au coeur la tira finalement de ses songes. Elle finit par poser ses yeux bleus sur elle. Des yeux sans lumière, sans lueur. Transparents. Elle n’avait pas envie de pleurer, ni de crier. Elle ne ressentait rien, seulement un vide profond au creux de son âme. Et c’était le sentiment le plus plaisant qu’elle avait ressenti depuis des semaines. « Ne le sois pas. Pas pour moi. » Elle laissait échapper un soupire avant de dégager la main de Lexie de la sienne. Elle n’avait jamais lâché sa main. Elle le faisait maintenant. « C’est ma faute. J’aurais du savoir mieux que quiconque que personne ne change. Moi y compris. J’ai cru pouvoir devenir cette autre fille, celle qui a le droit au bonheur. Mais la vérité c’est que je suis toujours cette petite fille aux tresses mal attachées qui se cachait de son adorable soeur pour pleurer derrière le son du robinet ouvert. » Elle se sentait mal de lui dire ça. Elle ne souhaitait qu’une chose, être seule de nouveau. « Je suis toujours seule Lexie. » Des larmes voilèrent son regard alors qu’elle ne pouvait plus supporter de le garder poser sur le visage défait de sa soeur. Elle baissait les yeux tout en ramenant ses genoux sous son menton. Les yeux clos, elle imaginait ce à quoi pourrait ressembler sa vie si les choses avaient tournées autrement. Si rien de tout cela ne leur était arrivé. Si rien de tout ça n’avait existé. Cette vie là semblait magnifique.
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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 0:18 par Invité
Comment avais-je pu ainsi négliger ma propre sœur ? Comment avais-je pu laisser nos différends prendre ainsi le dessus sur les liens qui nous unissaient ? À tel point qu’elle puisse aujourd’hui penser qu’elle n’avait qu’elle seule pour faire face, qu’elle seule pour se relever. J’étais prête à tout donner pour elle. Tout, sans la moindre hésitation. Tout pour lui ôter ce poids de ses épaules et laisser la chance au bonheur de s'attarder sur elle. Tout, et elle n’en avait aucune idée. « Je viendrais la prochaine fois, c’est promis. » Sa promesse s’envole dans la pièce et je ne m’y attarde pas, acceptant avec négligence de ne pas la croire. Ça n’avait jamais été à propos d’une dialyse manquée et elle devait s’en douter. Je n’avais jamais voulu qu’elle m’y accompagne en premier lieu, je m’étais simplement inquiétée de ne pas la voir honorer notre rendez-vous. Inquiétée de savoir ce qui pouvait bien la retenir. Mais tout ceci avait été éclairé à présent. Elle boit une gorgée de vin et je réprime un soupir. N’importe quel mot de ma part serait malvenu, considérant le nombre incroyable de fois où Sam m’avait tiré de soirées un peu trop arrosées. Mais je ne pourrais pas m’en empêcher. « Ils semblent dire que contaminer plus de monde serait inutile. On ne peut pas leur en vouloir de tenter de nous protéger… » Je m’assois près d’elle, incapable de continuer ce jeu qui s’était instauré malgré moi. Le regard que pose enfin Sam sur moi me brise le cœur. Je croyais avoir tout vu de ma sœur, tout vécu, je croyais pouvoir faire face à chacune de ses réactions comme si j’aurais pu avoir les mêmes, ressentir les mêmes choses. Mais je n’étais pas habituée à cela. Cette expression particulière, ce regard voilé de ceux qui ont vu les pires choses et pensent désormais qu’il n’y a pas plus terrible à voir, à vivre. La pression que j’exerce légèrement sur sa main n’est pas aussi convaincante que ce que j’aurais aimé. Notre vie a été trop pleine, trop dangereuse et contradictoire, trop saturée et déprimante. Je connais la douleur d’un cœur brisé. Je connais les souffrances physiques que cela engendre. Mais Sam n’était pas comme nous tous. Sam était belle et lumineuse. Sam était extraordinaire et n’était pas sensée connaître et vivre des supplices aussi ordinaires qu’un cœur brisé. Sam était mon étoile, elle l’avait toujours été. Elle n’était pas sensée se blesser dans les affres de la vie. Ce à quoi j’assistais aujourd’hui n’avait rien de concevable. « Ne le sois pas. Pas pour moi. » Je baisse les yeux sur nos mains qu’elle délie avec indolence. Ce geste arrêté ne dure que quelques secondes, certes, mais elles suffisent à me plonger dans le plus profond désarroi. Je n’avais pas à le montrer. Je n’avais pas à me sentir blessée. J’avais maintes et maintes fois chercher à éloigner Sam, à déjouer son attention de mes malaises pour ne pas avoir à répondre à ses questionnements. Je l’avais tant fait que je ne pouvais que reconnaître les tentatives de Sam à présent pour faire de même. Je pouvais tenir sa main à mon tour. Je l’aurais toujours fait si elle m’en avait laissé l’occasion. « C’est ma faute. J’aurais du savoir mieux que quiconque que personne ne change. Moi y compris. J’ai cru pouvoir devenir cette autre fille, celle qui a le droit au bonheur. Mais la vérité c’est que je suis toujours cette petite fille aux tresses mal attachées qui se cachait de son adorable soeur pour pleurer derrière le son du robinet ouvert. » Je déglutis à ses paroles, ferme les yeux quelques secondes avant de lui faire face à nouveau. Nous en étions là. Les souvenirs de mon enfance étaient attaqués, revisités, réinventés, saccagés. Je n’étais nullement naive. Bien entendu que Sam avait été la première touchée, la première blessée. Je perdais mon père mais j’avais Sam. Samantha toujours souriante, enjouée, responsable, rieuse et attentionnée. Elle perdait son père et ne retrouvait rien en compensation. Rien qu’une petite sœur à protéger et à épargner. Une petite sœur qui ne tarderait pas à tomber malade. Bien entendu qu’elle avait bien plus souffert que moi. Mais elle avait tellement bien donné le change. Etais-je égoiste de sentir mon cœur tressauter en l’entendant confirmer à haute voix que tout n’avait été que comédie ? « Je suis toujours seule Lexie. » Une seconde, les mots résonnent dans le salon, en un écho grotesque. J’ai le temps d’apercevoir le regard empli de larmes de ma sœur avant qu’elle ne s’empresse de le détourner. Je l’observe en silence se replier, en position fœtale, comme si elle avait toujours manqué de ne pas connaître cette impression, cette sensation de sécurité. « Ça, ce n’est pas vrai. » répliquais-je doucement en fronçant les sourcils. « Tu ne l’as jamais été. » rajoutais-je d’une voix faible en passant une main attentionnée sur ses cheveux, dégageant délicatement les quelques mèches retombant sur ses genoux. Je n’avais pas besoin de Sam telle qu’elle semblait le croire, je n’avais pas besoin d’une sœur imperturbable, d’une sœur froide que rien ne pouvait atteindre. J’avais besoin de ma sœur, tout simplement. Telle qu’elle était, telle que je la connaissais. Ses faiblesses étaient les miennes, nos faiblesses nous rendaient fortes, indestructibles si nous nous serrions les coudes. « Tu ne le seras jamais, je ne le permettrais pas. » finissais-je en me rapprochant doucement vers le fond du canapé, contre elle, passant une main sous son bras. Elle pourrait me repousser une nouvelle fois. Elle pourrait se dégager de mon étreinte, je pouvais l’anticiper. Mais ce n’était pas cela qui allait m’en empêcher. J’avais l’impression d’enlacer ici une partie de mon enfance, de notre passé, de tout ce qui nous avait si longtemps étouffé avant qu’un coup de poignard finisse de mettre Sam à terre. Je n’avais aucune idée de ce qu’il s’était réellement passé avec Julian, je pouvais lui laisser tout le temps nécessaire pour me le dire si elle le désirait. Mais je percevais beaucoup plus aujourd’hui, beaucoup plus qu'une peine d’amour. « Tu sais, je pourrais être venue pour te demander de faire face, de te forcer et que tout reviendra naturellement. Je pourrais mais ce n’est pas ce qui nous faut, il y a un temps pour tout, ce sera peut-être pour plus tard. » Peut-être pour plus tard, sûrement. Mais ce n’était pas le but pour le moment. Elle pouvait bien dire stop pour un temps. « Ça ne sert à rien, tu as le droit de ressentir tout ça. Mais tu n’es pas obligée de le faire seule, sans moi. » Elle pouvait bien cesser de donner le change, cesser de vouloir être le bon exemple, cesser de relever le menton sans jamais s’accorder de répit. Elle ne perdrait rien de sa lueur. Elle pouvait cesser avec moi, et retrouver son souffle plus tard.
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() message posté Mer 12 Nov 2014 - 20:01 par Invité




and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ?

'sister. she is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. she is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. she is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. some days, she's the reason you wish you were an only child.'  
sam oswald-bower + alexandra wood-bower.

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Elle savait qu'elle avait tord. Elle savait que ses mots n'avaient pas de sens, qu'ils seraient blessants pour Lexie, qu'ils étaient injustifiés et illégitimes. Mais ses lèvres avaient bougé au gré de ses sentiments les plus cachés. Evidemment qu'elle n'était pas seule. Elle avait à ses côtés la plus belle personne qu'elle connaissait, et qui lui serait gré de connaitre. Elle avait cette petite blonde qu'elle avait tant chérie. Elle avait ces yeux bleus identiques aux siens dans lesquels elle aimait se plonger pour se souvenir d'où elles venaient, de quel chemin elles avaient traversé ensemble. Elle avait sa soeur, son étoile, son tout, la seule qui lui permettait encore de respirer même si elle avait l'impression de suffoquer. Elle n'était pas seule, mais elle ne s'était jamais sentie aussi perdue que lorsqu'on l'avait laissée avec cette adorable blondinette au visage d'ange. Bien sûr, il y avait Bob, il les avait aidé, les avait aimé, les aimait encore, mais à la fin de la journée, la vérité était telle qu'il ne restait plus que deux gamines qui se serraient les coudes. Il n'y avait que cette petite fille brisée tentant d'en réparer une autre. Lexie n'y était pour rien, elle ne pouvait pas changer cela. Elle était sa plus grande joie et sa plus grande inquiétude, sa belle étoile essayant de briller suffisamment pour elles deux. Mais rien ne pouvait éclairer la solitude de Samantha, et personne ne pouvait combler ce vide qu'elle sentait glisser au fond de son âme. Elle se savait égoïste et fermée à toute discussion, mais elle était fatiguée de cette vie qui s'était imposée à elle. Lexie aurait du avoir bien mieux qu'une soeur à peine capable de ramener un salaire convenable à la fin du mois. Elle méritait une vraie famille, une famille parfaite, si cela existait. Elle méritait une mère pour la réprimander les lendemains de soirée et une pour la réconforter le soir. Elle méritait un père prêt à tout pour sa fille, aux plus grands sacrifices pour lui décrocher un sourire. Elle méritait une belle maison, quelqu'un pour prendre soin d'elle, quelqu'un d'autre qu'une soeur minable. Mais elle savait que cette discussion ne mènerait à rien, alors elle ne dit rien de toutes ces pensées qui vagabondaient dans son esprit depuis des années. C'était un cul de sac, tout comme l'était leur vie. Lexie s'appliquait à dire que cette vie lui convenait, mais c'était faux. Ca ne pouvait pas lui convenir. « Ça, ce n’est pas vrai. » Elle fuyait les yeux profonds de sa soeur et penchait sa tête sur le côté pour l’éviter. Elle ne voulait pas entendre les mots qu’elle recherchait tant. Elle ne voulait pas entendre qu’elle n’était pas seule, qu’à elles deux, elles étaient fortes, qu’elles pouvaient surmonter toutes les épreuves. Elles ne pouvaient pas. Elle n’étaient pas assez fortes. Elles n’étaient que deux orphelines plongées dans un cauchemar dont on ne se réveillait pas. « Tu ne l’as jamais été. » Elle aurait tant aimé pouvoir se relever et dire que Lexie avait raison, que toute cette histoire était une belle mascarade, qu’elle s’était trompée, qu’évidemment elle n’était pas seule. Mais, même avec sa soeur à ses côtés, elle se sentait plus seule que jamais. Sam n’était pas à proprement parlé seule. Par on ne sait quel miracle, elle avait des amis, de beaux amis, des amis qu’elle chérirait et qu’elle recommanderait à chacun. Elle était entourée mais toujours seule, seule avec elle-même, seule avec ses démons. Il fallait qu’elle s’en détache, mais la tâche semblait plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. La main d’Alex caressant ses cheveux lui fit esquisser un sourire triste alors qu’elle se laissait légèrement tomber sur son épaule, recherchant la chaleur si réconfortante du corps de sa soeur. Elle avait besoin de cette chaleur pour sentir qu’elle vivait encore. « Tu ne le seras jamais, je ne le permettrais pas. » Elle laissa Lexie l’étreindre alors que ses mots résonnaient dans le crâne de Samantha. Que pouvait Lexie face à la dure loi de la vie ? Rien n’est éternel. Même sa présence était en péril. Qu’arriverait-il alors si Lexie ne s’en sortait pas ? Sam ne pouvait pas l’imaginer, ne voulait pas. Le monde n’avait déjà pas de sens, alors comment trouver la force d’avancer sans la seule ancre qui la raccrochait à la réalité ? « Je ne veux pas que tu te soucies de moi, je veux que tu te soucies de toi, Lex. » Sans la regarder, elle déposait sa tête sur l’épaule de sa soeur. C’était à ce jour l’unique réconfort qu’elle pouvait espérer trouver et apprécier. Il n’y avait que Lexie pour redonner un coup de chaud à son coeur défaillant. « Tu sais, je pourrais être venue pour te demander de faire face, de te forcer et que tout reviendra naturellement. Je pourrais mais ce n’est pas ce qui nous faut, il y a un temps pour tout, ce sera peut-être pour plus tard. » C’était ce qu’elle appréciait le plus chez sa soeur. Sa capacité à anticiper les besoins des gens. Elle ne pressait personne, analysait les émotions des autres, et trouvait toujours les mots qu’il fallait. C’était Lexie. Un coeur disproportionné par rapport au sien. Une grandeur d’âme que même Sam ne pouvait espérer atteindre. « Ça ne sert à rien, tu as le droit de ressentir tout ça. Mais tu n’es pas obligée de le faire seule, sans moi. » Aux mots de sa soeur, une larme roula sur sa joue. Elle laissait tout partir, elle lâchait prise. Elle laissait couler les perles d’eau qu’elle s’appliquait tant à retenir. Elle ne faisait plus bonne figure, elle ne se forçait plus à sourire. Elle n’en avait plus envie, et surtout pas devant Lexie. Elle laissait la douleur s’échapper à travers cette larme, mais laissait aussi apparaitre ses faiblesses. D’un revers de manche, elle chassait cette unique larme avant de se détacher de Lexie, un vague sourire aux lèvres. Elle se redressait légèrement, se rendant compte qu’il y avait quelque chose qu’elle n’avait pas fait. « J’ai quelque chose à te montrer. » Elle s’extirpait du canapé et enlevait le sweat dans lequel elle était emmitouflée. « Promet-moi de ne pas crier. Je l’ai fait avant que… Avant tout ça. » Elle levait en bras pour représenter un joli tout ça qui comprenait sa mise à pied et sa rupture avec Julian. Soucieuse de la réaction de sa soeur, elle finit tout de même par soulever son t-shirt jusqu’à ce que son ventre soit totalement découvert. À l’endroit où une cicatrice barrait toujours le côté droit de son ventre, une petite étoile marqué à l’encre noire venait embellir sa blessure. Les points de sutures étaient encore clairement visibles, mais son tatouage venait lui rappeler pourquoi elles avaient essayé. Pourquoi elles se battaient tous les jours. Pour les deux petites étoiles qui illuminaient encore leur ciel.
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() message posté Jeu 13 Nov 2014 - 19:26 par Invité
Je n’ai pas besoin de plus. Je sais que Sam ne me croit pas. Peut-être que ce n’était pas assez pour elle, je pouvais le comprendre, je le pensais aussi. Ça ne l’était pas, pas pour elle. Pas quand elle se battait au quotidien pour avoir plus, beaucoup plus et que cet acharnement ne payait pas, qu’elle ne récoltait rien en retour. C’est épuisant de se battre contre le vide. Mais je n’avais pas eu besoin de plus, et je n’en avais toujours pas besoin aujourd’hui. La famille que j’avais était déjà celle que je ne pensais pas mériter. Sam et oncle Bob était ma seule famille, la seule depuis ma plus tendre enfance, la seule que je désirais. Parfois, je pensais à mes parents, mes géniteurs. À leur vide. Peut-être que j’en avais manqué à un moment. Peut-être que j’avais désiré leur amour, leur chaleur. Peut-être que j’en avais manqué, oui. Puis je m’étais demandé comment je pouvais manquer de quelque chose dont je n’avais pas le souvenir concernant ma mère, que je n’avais jamais reçu venant de notre père. Et le manque avait fait place à la colère. Cette colère qui m’usait à force de devoir la réfréner face à Sam. Toutes ces tentatives pour la dissimuler me la rendaient plus ardente encore, plus bouillonnante. J’étais en colère pour Sam. J’étais en colère de ne pas réussir à lui faire comprendre qu’elle avait été à la hauteur, et plus encore. De lui faire comprendre qu’elle avait été assez, qu’elle avait été tout et qu’elle était parvenue en plus de cela à devenir à la femme qu’elle était aujourd’hui. « Je ne veux pas que tu te soucies de moi, je veux que tu te soucies de toi, Lex. » Je reste silencieuse, simplement rassurée de voir qu’elle ne se dégageait pas immédiatement à l’autre bout du canapé. Sam ne faisait que ça d’aussi loin que je puisse me souvenir. Elle se souciait de moi, elle se tuait pour moi, elle se tuait contre moi. Je ne lui laissais pas le choix en me battant contre cette nouvelle vie, contre ces machineries, ces mouvements de balanciers qui finiraient pas nous rendre folles et qui avaient pour seule vertu de me maintenir en vie. J’ai cette tendance à penser qu’il fallait risquer la vie, la mettre en jeu, ne pas s’y reposer. Sam se soucie. Nous étions en conflit permanent. Sam se bat et s’évertue à me demander de ne jamais m’inquiéter pour elle en retour. Mais ça ne marche pas ainsi. Je peine à le lui dire. Elle reste assise, recroquevillée contre moi, aucun son ne semble pouvoir sortir de sa bouche. Et puis, elle pose sa tête sur mon épaule, sans un mot, et je ne peux que deviner les larmes dont elle est victime. Je ne sais pas combien de temps cela dure, ce silence, quelques secondes seulement, quelques secondes durant lesquelles je devine le corps de ma sœur soulevé par des sanglots qu’elle ne peut pas laisser échapper. Quelques secondes et elle se décale, se redresse, les yeux rougis mais un léger sourire aux lèvres qui plisse mes yeux. « J’ai quelque chose à te montrer. » Elle se lève et je reste assise, intriguée en la voyant soudainement passer son sweat au dessus de sa tête. « Oh mon Dieu, tu t’es fait refaire la poitrine. On ne faisait qu’en plaisanter Sam, je vais devoir y passer aussi maintenant … » m’insurgeais-je en feignant la lassitude dans une raillerie, ne sachant pas du tout ce qu’elle souhaitait me montrer. J’attrape son vêtement et le pose sur le canapé à côté de moi avant de reporter mon attention sur ma sœur. « Promet-moi de ne pas crier. Je l’ai fait avant que… Avant tout ça. » Elle lève son tee-shirt et mon regard se heurte dans un premier temps à sa cicatrice, la même que la mienne, au même endroit. Je reste interdite quelques secondes, mes yeux balayant cette marque avant de m’arrêter sur cette étoile, cette petite étoile juste en dessous, et je sens mon cœur tressauter légèrement tandis que je me mords instinctivement l’intérieur de la joue. Je connaissais cette cicatrice par cœur, pour la voir jour après jour au même endroit sur ma peau, et je ne m’y habituais pourtant pas sur ma sœur. Sur ma sœur, j’avais l’impression de l’avoir provoquée, d’être responsable. Il s’agissait d’un délaissement, d’un dessaisissement. « C’est un vrai ? » demandais-je d’une voix placide, inutilement, simplement pour trouver quelque chose à dire, ne pas laisser ce silence étouffant prendre toute la place. Car ce n’est pas n’importe qui, en face de moi. Sam comprenait les mots qui se perdaient dans mes silences. Sam comprenait mon affection à chaque souvenir de cette greffe ratée, à chaque souvenir de ce rein que je lui avais pris, de cette amputation que je lui avais fait subir, pour rien. « Tu es marquée à vie maintenant. » murmurais-je enfin en fronçant les sourcils, les yeux parcourant sa cicatrice, un peu lointaine. Elle l’était déjà avant. Elle l’était déjà avant à cause de moi, par ma faute, j’étais l’unique responsable. Elle l’avait toujours été depuis ce jour. Et ça me brûle. Ça me dévore de l’intérieur, à mi-chemin entre le brasier et l’incendie. Pourquoi avait-elle besoin de souligner cet échec, de souligner cet enlèvement ? Pourquoi avait-elle besoin de l’encercler, d’en faire à ce point un événement marquant ? « Tu n’avais vraiment pas besoin de ça en plus. » Je me débats intérieurement, contre cette vague de sentiments contradictoires prenant l’assaut de mon esprit et de mon cœur. Je me force à distinguer cette étoile de sa cicatrice. Je me force à ne plus y voir ce que je redoute, ce qui me faisait souffrir depuis des années. Je m’approche, concentrée, du bord du canapé, comme si je me décidais enfin à observer le tatouage le plus complexe qu’il m’ait été donné de voir. « Quand je pense que tu m’en as toujours interdite … » finis-je par laisser échapper dans un semblant de reproche. C’était faux, bien entendu, j’avais simplement besoin de me détendre qu’une quelconque façon. J’aurais pu dire plus mais j’ignorais quoi. Je regarde son tatouage, parfait reflet de notre vie, de ce à quoi elle était réduite et du relief que nous parvenions à lui donner.
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() message posté Sam 15 Nov 2014 - 16:48 par Invité




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sam oswald-bower + alexandra wood-bower.

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Avant que tout ça n'arrive, avant que sa vie ne tourne ainsi et que ses barricades ne volent en éclats, Sam avait ouvert les yeux sur une nouvelle journée. Julian était à ses côtés, Rory dormait dans la chambre d'à côté, Lexie était en sécurité. C'était une belle journée, elle l'avait su à l'instant où le sommeil l'avait quitté. Tout allait bien, le ciel au dessus de sa tête abritait des centaines d'étoiles, et enfin elle avait cru avoir droit à un semblant de repos. Elle s'était levée, avait quitté cet appartement étonnement silencieux, et s'était élancée dans les rues londoniennes sans but précis. Cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas fait, des années qu'elle n'avait pas regardé sa ville d'un peu plus près. Elle avait tellement changée, comme elle après tout. Sam avait grandi au rythme des klaxons et des cloches, sans vraiment y prêter attention. Et elle s'était arrêtée devant cette boutique minuscule, où à peine plus de trois personnes pouvaient tenir debout sans suffoquer. Et elle l'avait vu. Cette petite étoile, rien d'extravagant, simple, magnifique. Comme sa petite soeur. Elle n'aurait jamais pensé faire ça, n'en avait jamais eu l'envie ni l'audace, mais à cet instant c'était ce qui lui sembla être la meilleure preuve qu'une vie meilleure s'annonçait, pour toutes les deux. Elle détournait cette blessure qui bafouait son ventre, la tournait en dérision, lui riait au nez. Elles avaient échoué, et alors ? Ce n'était pas pour ça qu'elles baissaient les armes. Ce n'était pas pour cela qu'elles abandonneraient. Elles se battraient, comme elles l'avaient toujours fait. Aujourd'hui, devant Lexie, cette marque prenait toute son importance. Lexie était ancrée en elle à jamais sur sa peau comme sur ses os. Elle retira d'abord son sweat, qu'elle tendit à sa soeur, avant de commencer à soulever son t-shirt. « Oh mon Dieu, tu t’es fait refaire la poitrine. On ne faisait qu’en plaisanter Sam, je vais devoir y passer aussi maintenant … » Sam stoppa son mouvement et baissa les yeux vers sa poitrine, presque blessée. Elle n'était pas si petite que ça, si ? C'était toujours un sujet amusant pour tout le monde, même pour Sam, au final. Levant les yeux au ciel, elle finit par soulever son haut pour laisser apparaitre sa plus grande déception comme son nouvel espoir. Elle ne voyait plus la cicatrice, ni la peine, ni la colère. Elle voyait l'espoir. « C’est un vrai ? » Elle reposa ses yeux sur sa soeur qui paraissait plus décontenancée que jamais. Avait-elle fait une erreur ? Après tout, Lexie pouvait le prendre de différentes manières. Elle pouvait y lire tous leur passé gâché, ou alors elle pouvait faire comme Sam, et y lire un nouvel espoir. Un renouveau. Elle se contenta d'hocher la tête, espérant lire autre chose dans les yeux de sa soeur. « Tu es marquée à vie maintenant. » Sam fronça les sourcils devant les mots de Lexie. Ne comprenait-elle pas ? Elle l'était déjà. Elle était marquée depuis sa naissance. Marquée par la vie, par les échecs, les hauts, les bas, les passions dévorantes et les peines immenses. Elle était blessée, meurtrie, mais pour une fois, elle décidait de donner un sens à tout ça. « Je l’étais déjà Lex. J’étais salement marquée. Mais ça, c’est pour que je me souvienne tous les jours pourquoi on s’acharne, pourquoi on se tue. Pour qui on le fait. » C’était pour elle, pour leur alliance, leur serment de toujours rester soudées. Les étoiles sans lumière. Elles avaient du la trouver seules. « Tu n’avais vraiment pas besoin de ça en plus. » Instantanément, Sam fit redescendre son t-shirt. Après tout, la mettre ainsi face à sa cicatrice n’avait peut être pas été des plus judicieux. Sam connaissait la torture de sa soeur. Elle savait qu’elle se sentait responsable de cet échec, mais elle n’avait pas encore compris qu’il n’y avait pas de coupable, seulement un coup du sort. Elle le comprendrait. Comme Sam avait mis du temps à le comprendre et à l’accepter. « Quand je pense que tu m’en as toujours interdite … » C’était sûrement vrai. Sam avait toujours été sur le dos de Lexie, et à leur adolescence, elle l’aurait tué pour revenir avec un tatouage. Elle en avait sûrement trop fait, après tout. Elle avait privé sa soeur de beaucoup de choses, et le faisait encore. Il était peut-être temps d’y remédier. Sans un mot, elle tourna les talons pour s’évanouir dans sa chambre. Elle laissa Lexie en plan et ouvrit grand les tiroirs de son bureau pour en sortir un feutre noir. Elle vérifia rapidement qu’il marchait sur une feuille blanche et retourna dans le salon avant de tendre le feutre à sa soeur. « On va remédier à ça. » Elle lui souriait vraiment. Ce n’était pas grand chose, ce sera partit en deux douches. Mais c’était un symbole. Et elle voulait que Lexie partage cet espoir qui grandissait en elle.
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() message posté Dim 16 Nov 2014 - 14:39 par Invité
Je suis consciente de ne pas être juste, juste dans mes réactions, toujours à côté, disproportionnées ou en dessous des attentes. Juste envers elle également. Elle fronce les sourcils. Elle n’avait pas à subir mes doutes. Il me suffit d’un regard dans sa direction, un regard s’attardant dans le sien pour prendre cette décision. J’y percevais une étincelle. Une lueur insensée et inespérée. Une lueur que je n’aurais jamais la force d’éteindre, elle était celle que j’avais voulu rallumer en venant près d’elle. « Je l’étais déjà Lex. J’étais salement marquée. Mais ça, c’est pour que je me souvienne tous les jours pourquoi on s’acharne, pourquoi on se tue. Pour qui on le fait. » Je reste fixée. Ancrée vers elle, et cette étoile. Cette étoile qu’elle cache soudainement, rabaissant son t-shirt sur son ventre, dissimulant la cicatrice à mon regard. Dissimulant ce que j’étais sur le point de voir, de comprendre. Sam ripostait, elle s’emportait, se battait pour me faire comprendre ce que je n’avais pas su voir au premier coup d’œil, ce que je n’étais vraisemblablement pas prête à comprendre. L’échec avait été cuisant. Dévastateur. Cet échec était le mien. Comme si j’avais toujours été prête à en porter l’entière responsabilité. Je n’avais rien dit à mon réveil en salle de réanimation. Je n’avais rien trouvé à dire lorsque Sam m’avait rejointe plus tard dans la chambre. Rien non plus lorsqu’elle s’était dite désolée, comme si elle avait failli quelque part. Plus tard, j’étais rentrée à la maison, un frelon dans le cerveau, les reins défaillants et le cœur lacéré. Ce n’était pas pour moi. Pour moi, je pouvais le surmonter, le refouler ou m’y accommoder, comme je l’avais toujours fait. Mais je n’avais pas supporter prendre quelque chose à ma sœur. Lui ôter, la déposséder. Cette impression de n’avoir fait que ça toute ma vie, cette impression qu’elle en était maintenant, en plus, marquée physiquement. Je n’avais pas su faire face, imprudente et égocentrique, absente aux autres et à moi-même, colérique et rongée par quelque chose d’indéchiffrable pour tous. Mais Sam était restée, Sam me relevait quand même, envers et contre tout. Ça n’avait fait que nourrir ma culpabilité pendant un temps. J’avais envie de la croire à présent. Ce n’était pas de notre faute, nous n’étions coupables de rien. Simplement victimes d’une fatalité plus grande que nous. Sam me tourne le dos et disparaît un instant dans sa chambre, sans m’adresser un seul regard. « Je dois te suivre ? » Je fronce les sourcils, hésitant à m’excuser de ne pas avoir su m’enthousiasmer comme il le fallait. Puis je m’abstiens, l’entendant fouiller dans ses affaires.  « On va remédier à ça. » me dit-elle en réapparaissant devant moi, lumineuse et le regard brillant. Comprenant immédiatement, je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour en voyant son expression. C’était tout ce que j’avais souhaité voir, tout ce que je n’aurais jamais cru voir ce soir lorsqu’elle m’avait ouvert la porte quelques instants plus tôt. « Ingénieuse. » lui répondis-je en lui lançant un regard amusé et en me levant face à elle sans plus me faire supplier. Je retire mon gilet et m’empare du feutre noir à mon tour. Il n’y avait aucune raison d’hésiter, aucune raison de trouver des protestations puisque je ne voulais qu’y croire également. Puisque je n’étais absolument pas disposée à débattre avec elle sur le moment. Rien ne me semblait plus important, plus rassurant aujourd’hui que de voir Sam aujourd’hui tournée vers l’espoir. Nous avions toujours eu à jouer nos vies sous de drôles de lumières. J’étais prête ce soir à faire semblant d'espérer que du beau pouvait encore arriver. Sam était mon roc, mon attache et mon refuge lors des tempêtes. Ensemble, nous avions formé un rempart contre le déchirement de notre enfance. Nous avions créé notre propre bonheur, notre propre lumière. Combien de moments y avait-il eu où, chacune serrée contre l’autre, l’horizon m’avait paru incroyablement clair. Je pouvais me persuader, pour elle, que cet instant précis était l’un de ces moments là. J’en avais tout autant envie, après tout. « Remontre-moi le tien. » lui demandais-je en soulevant mon haut à mon tour, juste au dessus de ma propre cicatrice, reflet parfait de la sienne. Je ne m’y attarde pas cette fois-ci. Doucement, la main apposée sur mon ventre, en appui, pour tenter de rester stable, je reproduis le symbole. Petite étoile noire en dessous de l’entaille. Petite étoile noire, jumelle de la sienne. Pourquoi on s’acharne. Pourquoi on se tue. Pour qui on le fait. Je n’avais jamais cessé de me battre. Je n’avais jamais cessé d’être portée, d’un but à l’autre, par une fièvre inexplicable. Toujours en me cognant, me déchirant partout, jamais insensible, souvent cynique, souvent éperdue et lasse, mais je n’avais jamais arrêté. Même si j’y croyais de moins en moins. Pour Sam. Cette étoile marquée sur mon ventre, au même endroit qu’elle, resterait quelques heures mais j’avais ce sentiment que je l’avais en réalité toujours eu sur moi et que je la porterais toujours. Je colore l’intérieur délicatement puis remonte un peu plus mon t-shirt, relevant la tête vers Sam, le regard interrogateur. « Alors ? Elle est réussie ? » J’esquisse un sourire. « Je l’ai toujours portée cette étoile. Elle s’effacera mais ce n’est pas si grave finalement. » finis-je avec un haussement d’épaules. Ça n’avait été que ça, plus de hauts que de bas, des étreintes et des coups de batte, mais je n’avais jamais eu à me demander pour qui je continuais d'essayer.
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() message posté Jeu 20 Nov 2014 - 20:40 par Invité




and when we stand shoulder to shoulder, who stands a chance against us ?

'sister. she is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. she is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. she is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. some days, she's the reason you wish you were an only child.'  
sam oswald-bower + alexandra wood-bower.

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Elle s'était engouffrée dans sa chambre pour en tirer un feutre noir dont elle n'avait surement jamais trouvé l'utilité. Elle vérifia qu'il marchait toujours sur une vieille feuille blanche qui trainait sur son bureau avant de retourner dans le salon où Lexie l'attendait. Elle fut frappée par la vision de sa soeur assise là, sur son canapé, l'air ailleurs. Elle aurait tant aimé pouvoir se plonger dans ses pensées, et retirer les mauvaises. Elle aurait voulu que sa soeur ne pense qu'à de belles choses, qu'à des choses heureuses. C'était ainsi que cela devait être. Mais la réalité était différente. Rien n'était blanc ou noir pour elles, tout était gris, et se déclinait en mille nuances différentes. Autant de nuances que de coups durs portés sur leurs épaules frêles. Elle s'arrêta un instant devant le canapé, hésitante. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée. Malgré toutes les recherches qu'elle avait fait sur la maladie de Lexie, malgré le dossier de deux cent pages qu'elle gardait dans son tiroir de nuit, malgré les nuits passées à l'hôpital, elle ne savait pas ce qu'une encre pouvait faire sur sa peau. Lexie était fragile, comme un oiseau si petit qu'on n'osait à peine le toucher, de peur de le briser. Elle avait toujours redouter de la briser, de casser cette jolie poupée qu'elle aimait tant regarder lorsqu'elle se trouvait plonger dans un sommeil rassurant. Elle aimait entendre sa respiration lente et mesurée, ses cils bouger au rythme de ses rêves, et parfois même, lorsque la chance lui souriait, elle pouvait entendre les battements de son coeur. Elle vivait ce soir, elle était là, sous ses yeux, et elle n'était pas brisée, ni cassée. Elle attendait, intriguée. En lui tendant le feutre, le sourire de Sam se fit plus grand. « Ingénieuse. » Elle attrapait sa main pour l'aider à se relever et haussait les épaules d'un air désinvolte. Il n'y avait bien que Lexie pour lui redonner le sourire. Il n'y avait qu'elle pour la faire revivre un tant soit peu. Ensemble ce soir, Sam avait l'impression d'être plus forte. Elle sentait en elle un regain d'espoir qui l'avait longtemps quitté. La jeune femme n'avait jamais été très optimiste, sur rien, sur personne. Excepté sur sa soeur. « Remontre-moi le tien. » Elle la regarda soulever son haut alors que Sam la suivit dans ce geste. Là, elle vit la même cicatrice barrer le ventre de sa soeur. Elle était semblable à la sienne, comme si là, debout, elle admirait son reflet dans un miroir. Une boule se forma dans sa gorge mais elle la chassa rapidement, ne voulant pas que la soirée se termine dans des cris et des larmes. Il fallait lâcher prise sur leur passé, leurs erreurs, leurs défaites. Il fallait se tracer un nouveau destin, avoir un but. Elle admira sa soeur dessiner la même petite étoile noire sur sa peau pâle, un vague sourire aux lèvres. Son coeur manqua d'exploser alors que la chaleur l'enrobait pour la première fois depuis des semaines. Là, elle admirait leurs deux petites étoiles, reflets parfaits de toutes les épreuves qu'elles avaient enduré, mais qu'elles avaient aussi surmonté. « Alors ? Elle est réussie ? » Les mots restaient coincés dans la gorge de Sam alors que l'émotion la gagnait sans qu'elle ne sache comment la gérer. Elle pouvait la gérer d'habitude, mais elle se l'était promis, elle ne ferait plus semblant devant Lexie. De ses yeux embués elle hocha la tête, son sourire s'élargissant face à celui de sa soeur. « Je l’ai toujours portée cette étoile. Elle s’effacera mais ce n’est pas si grave finalement. » Elles restèrent un moment là, face à face, sans bouger. Ce n'était pas un silence gênant, ou un silence qui attendait d'être brisé. C'était un silence apaisant, que seules leurs respirations venaient embrasser. Finalement, la voix tremblante de Sam vint percer le néant. « On a toujours eu cette petite étoile, juste au dessus de nos têtes. » Elle esquissa un sourire qui s’effaça aussitôt. Sans que cela ne puisse se deviner, elle était emplie de bonheur. Pas le bonheur qui faisait sauter partout, mais celui qui était là, au creux de son ventre, et qui faisait presque mal. Dans un geste brusque mais sûr, elle prit Lexie dans ses bras pour la serrer aussi fort qu’elle le pouvait. Ensemble. Un bloc. Une seule constellation. Tous ses membres tremblaient alors qu’elle enfouissait son visage dans les cheveux de sa soeur. « Je t’aime Lex. N’oublie jamais ça. » Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu’elle le lui avait dit. L’avait-elle déjà fait ? Ses souvenirs bloquaient sur ce point. Mais là, dans ses bras, c’était les seuls mots qu’elle était capable de prononcer avec assurance. C’était les seuls mots qui comptaient.
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