“did you find it hard to breathe ? did you cry so much that you could barely see ? you're in the darkness all alone, and no one cares, there's no one there. but did you see the flares in the sky ? were you blinded by the light ? did you feel the smoke in your eyes ? did you ? did you ? did you see the sparks filled with hope ? you are not alone, cause someone's out there, sending out flares.”
La journée touche à sa fin. Mais je n’ai rien vu passer. On a eu une nouvelle arrivante au foyer aujourd’hui. Elle n’a pas dit un mot, n’a pas esquissé le moindre sourire. C’est comme si elle était cassée. Comme si une pièce, à l’intérieur d’elle-même, avait besoin d’être changée. Quelque part entre son coeur et ses poumons. Et c’est pour ça qu’elle nous a rejoint. Pour qu’on la répare. Ce n’est jamais facile. Il faut comprendre le mécanisme auquel on a affaire dans un premier temps. Découvrir son histoire, son parcours, ses faiblesses. Puis il faut commencer à bricoler. Lui parler de la vie qu’est une pure merveille. Mais lui expliquer qu’elle cache aussi des épreuves. Et que ces épreuves, il faut les surmonter. Qu’importe la difficulté. C’est ce que j’ai fait toute la journée avec elle. Avec Jayden. Je suis resté assis par terre à ses côtés, au pied de son lit. Et je lui ai parlé. Je lui ai parlé du jour où je suis allé voir mon premier match de baseball, des gâteaux au chocolat de ma mère, et des noël au foyer. Elle n’a pas bougé, et son visage est resté fermé. Alors, je lui ai parlé de ma maladie. Personne au foyer n’est au courant de ça. Je n’en ai jamais parlé ici. Elle est la première. Je lui ai tout raconté. Mon diagnostic, Leïla, les semaines passées à l’hôpital, mon traitement, mon espérance de vie. Tout. Je crois que ça a duré presque une heure. Quand j’ai eu fini, pour la première fois, j’ai vu quelque chose dans son regard. Ce n’était pas de la pitié, et heureusement car je déteste faire cet effet là. Mais c’était autre chose. Comme un remerciement. Et elle a posé sa main sur la mienne. J’ai l’impression d’avoir amorcé sa réparation. J’espère que je ne me trompe pas. J’espère que demain elle ira mieux, et qu’elle finira par parler un peu. Mais je pars du foyer confiant ce soir. Puis j’arrive chez moi, et je me retrouve seul. Alors je réfléchis. Je cherche quoi faire. Je pense à toutes les personnes que je connais et à qui je pourrais rendre visite. Et soudain, c’est à elle que je pense. Une étudiante que j’ai rencontré il y a plusieurs jours à l’université, alors que je venais y donner quelques conférences sur les métiers du social. Je connais assez peu de choses sur elle à vrai dire, et c’est réciproque. C’est sans doute pour ça que j’ai décidé d’aller la voir ce soir. Pour apprendre à la connaître, et découvrir son histoire. Pas par simple curiosité, mais parce que je pense sincèrement que chacun de nous a quelque chose à apporter aux autres. Une vision du monde différente, par exemple. Et c’est la sensation que j’ai eue, avec Rory.
Les yeux rivés sur le plan de la ville à l’intérieur du métro, j’essaie de me remémorer l’endroit exact où elle vit. Je ne sais pas exactement ce qu’elle va penser de ma visite, ni même comment ça va se passer. Et c’est ça qui me plait tout particulièrement. La surprise, l’imprévu. Je n’aime pas faire dans le conventionnel. Je ne pourrais pas vivre dans un monde sans surprises, un monde où les choses seraient planifiées à l’avance. Alors, quand j’en ai l’occasion, je les crée moi-même les surprises. Comme ce soir. Après plusieurs minutes de métro, je finis par arriver à destination. Je traverse les rues qui commencent à grouiller de monde, longe plusieurs bars, et me retrouve en bas de l’immeuble où j’ai déposé Rory quelques jours plus tôt. J’entre donc à l’intérieur, cherchant son nom sur une boîte aux lettres en espérant trouver le numéro de son appartement. Une fois que c’est fait, j’opte pour les escaliers. Je sais que je devrais prendre l’ascenseur. C’est ce que tout le monde ferait dans mon cas. Mais c’est surtout ce que je refuse de faire. Je ne suis pas mourant. Je vais bien. Et je n’ai pas l’intention d’agir comme si ma fin était proche. Sauf qu’une fois arrivé au bon étage, je sens mon souffle se faire court. Je m’appuie contre un mur quelques instants, et prends une bouffée de ma ventoline. Et ça finit par passer, comme toujours. Cette maladie n’aura pas ma peau, je refuse de la laisser gagner. Je me retrouve donc face à la porte derrière laquelle devrait se trouver l’appartement que je recherche, et frappe plusieurs coups. Une voix féminine se fait entendre, même si je ne comprends strictement rien à ce qu’elle essaie de dire. Puis la porte s’ouvre, et je me retrouve face à une jolie brune. Je fronce les sourcils, d’un air interrogateur. « Bonsoir. Je cherche Rory. Elle est ici ? » J’esquisse un sourire. « Je vais la chercher. » « Merci. » Alors j’attends. J’attends que celle que je suis venu voir fasse son apparition. Et il me tarde de la revoir. Il me tarde de découvrir son histoire. De découvrir ce qu’elle cache.
Margot Bernstein-Woolf
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(✰) message posté Sam 6 Déc 2014 - 0:19 par Margot Bernstein-Woolf
and no one cares,
there's no one there
lior ashworth & rory hepburn ♔ ♔ ♔ ♔ ♔
J'avais décidé de travailler à la maison aujourd'hui. Je ne pouvais tout simplement plus me rendre sans raison à la bibliothèque universitaire. Le campus était devenu un endroit que je détestais. Je n'y allais que pour prendre mes cours et y déjeuner si je n'avais pas assez de temps pour rentrer à l'appartement. L’événement m'ayant forcé à éviter le campus datait de septembre. Et en ce mois de décembre, j'avais encore peur du regard qu'on pouvait poser sur moi. J'avais fais des progrès, j'allais à la fac et je ne passais plus tout mon temps libre sous une couette à attendre d'avoir quarante années de plus et quelques dizaines de rides qui me rendraient tout à fait méconnaissable aux yeux de toute cette foutue société. Mais j'avais cessé d'attendre. Attendre ne servait à rien. N'importe quel professionnel aurait dit que j'aurais eu besoin de suivre une thérapie -ou quelque chose qui y ressemblait- mais le fait était que j'étais fauchée, et que je n'en avais par conséquent pas les moyens. J'avais du faire avec les moyens du bord : moi, moi, moi et mes colocataires. Elles avaient du supporter mes crises de nerfs, d'angoisse et de paniques. Elles avaient du faire face à la mini-dépression qui m'avait guettée. J'avais bossé à la maison, j'avais bossé tout ce que j'avais laissé de côté pendant ces deux derniers moi, ou du moins j'avais survolé tout ça : histoire de voir ce que j'avais raté, lorsque j'étais à moitié amorphe, trop occupée à maudire les gens qui me regardaient tout en faisant des messes basses. J'avais aussi contacté des agences, à la recherche d'un nouveau contrat. Même si on croyait que poser à moitié à poil pour de la lingerie rapportait gros : ce n'était pas le cas. De toute façon, tout ce que j'avais déjà gagné partait dans le loyer, les courses, mes études, ne me laissant pas grand chose à mettre de côté. Et je voulais aider Samantha & Lexie, même si la première ne voulait pas de mon aide. Mais Sam était ma famille, et qu'elle le veuille ou non, je me devais de l'aider. J'avais besoin d'argent. Mais quel agence, quel boîte voulait faire sa promotion, voulait d'une fille qui avait fait une sextape pour faire sa pub ? Je n'étais pas Kim Kardashian ; je n'ai pas profité de ce vent médiatique -exception faite pour les milliers de followers twitter et instagram que cela m'avait apporté- ni eu de rappeur pour mari. Non, j'avais juste perdu toute ma crédibilité et mon amour propre avait du s'effacer à force que les larmes coulent sur mon visage. Je me trouvais pathétique. Et même si maintenant j'arrivais mieux à gérer tout ça, me plonger dans le travail -ou du moins faire semblant- m'aidait à laisser tout ça de côté aujourd'hui.
J'entendis toquer à la porte, mais je restais enfermée dans ma chambre, assise sur mon lit, au milieu d'un tas de feuille. Pourtant, on ouvre la porte de ma chambre sans frapper. Skyler. « Tu pourrais frapper tu sais que j'aime pas quand on frappe pas, t'aurais pu me surprendre en train de faire un truc bizarre » Sans sous-entendus. « Y a quelqu'un à la porte pour toi, grand, châtain, mignon » Elle soupira puis referma la porte. Et je me levai, me demandant quel grand-châtain-mignon pouvait bien me demander. Avant de sortir, je jetai un coup d'oeil dans le miroir : jogging, cheveux détachés et non coiffés, pas maquillée. Bon, je n'allais pas le séduire, c'était sûr et certain. Je pus découvrir Lior, avec qui j'ai eu l'occasion de discuter une paire de fois, dont une à l'université. Il m'a raccompagné une fois chez moi. On pourrait trouver ça plutôt psychopathe de le voir débarquer comme ça, sans prévenir, à mon appartement : mais mon cerveau devait déconner et me forçait presque à trouver ça mignon. Un peu genre Love Actually. « Lior ! C'est... Surprenant de te voir ici ! » J'ai l'air débile, je m'en rend compte. Je me hais d'être vêtue d'un jogging, pas coiffée, pas maquillée : pas apte à voir un mec aussi mignon. « Qu'est-ce qui t'amène dans le coin ? » Je lui souris, avant d'essayer de me cacher derrière la porte. Histoire d'éviter qu'il me voit dans cet état. C'était le seul mec que j'avais croisé depuis pas mal de temps qui n'était pas au courant de cette histoire de sextape, ou qui du moins ne me regardait pas d'une façon plus que bizarre qui suggérait qu'il m'avait vu autrement que tout habillée et aussi sage. « Je sais je suis pas sympa, je ne t'ai pas encore proposé de rentrer. Mais bon, si tu veux entrer et découvrir le bordel qui sert d'appartement à trois filles, c'est tout à ton honneur. » Mais bordel. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Pourquoi le destin l'avait envoyé à ma porte alors que j'étais aussi présentable qu'un ours après une hibernation.
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(✰) message posté Mar 16 Déc 2014 - 16:46 par Invité
but did you see the flares in the sky ?
“did you find it hard to breathe ? did you cry so much that you could barely see ? you're in the darkness all alone, and no one cares, there's no one there. but did you see the flares in the sky ? were you blinded by the light ? did you feel the smoke in your eyes ? did you ? did you ? did you see the sparks filled with hope ? you are not alone, cause someone's out there, sending out flares.”
J’attends environ une minute, derrière la porte. J’entends l’esquisse de voix féminines, puis plus rien. Et c’est à ce moment-là que Rory apparait. Surprise, cela ne fait aucun doute. Elle me fait sourire, confortablement installée dans son jogging, les cheveux non coiffés. Je trouve même que cela lui va à merveille. « Lior ! C'est... Surprenant de te voir ici ! » J’hausse les épaules, avant d’acquiescer. C’est comme si, moi-même, j’étais surpris de ma visite. Après tout, je me suis décidé sur un coup de tête. « Qu'est-ce qui t'amène dans le coin ? » Je lui rends son sourire, amusé par la manière dont elle essaie de cacher au maximum son apparence. Elle est drôle. « À vrai dire, il n’y a rien qui puisse justifier mon passage ici. » Je lui lance un clin d’oeil. « Je voulais seulement prendre de tes nouvelles. » Les gens se planquent souvent derrière une tonne de prétextes. Mais ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas envie de me cacher derrière une excuse, quand ma seule volonté était simplement de la revoir, et d’apprendre à la connaître davantage. Alors je l’avoue, avec simplicité. La vérité, c’est que je vis les choses comme elles viennent. J’agis en suivant mes envies, mon instinct. Je ne m’attarde pas sur le reste, ou sur les choses qui pourraient me faire reculer. On m’a souvent dit que j’étais imprévisible, et c’est sans doute vrai. « Je sais je suis pas sympa, je ne t'ai pas encore proposé de rentrer. Mais bon, si tu veux entrer et découvrir le bordel qui sert d'appartement à trois filles, c'est tout à ton honneur. » Je laisse échapper un léger rire, avant de me pencher sur le côté comme pour voir ce qui se cache derrière la porte d’entrée. Je serais bien curieux de voir ce qu’elle qualifie de bordel. Je suis sûr que l’intérieur de cet appartement pourrait déjà m’en apprendre plus sur Rory. Alors je repose mon regard sur elle, avant d’avouer. « Tu sais, j’entre assez régulièrement dans des chambre de filles, alors je suis habitué à ce genre de bordel. » Je laisse planer le doute un petit instant, amusé à l’idée qu’elle puisse me prendre pour un coureur de jupons, ou alors pour un vrai pervers. Mais je finis par reprendre la parole. « Enfin ne t’en fais pas, je parle seulement des chambres du foyer où je bosse. Tu sais, je m’occupe de jeunes en difficulté. Alors je m’y connais en bordel de fille. » Je lui lance un sourire amusé, tandis qu’elle se cache toujours derrière sa porte. L’attitude de Rory est déjà révélatrice, et me permet de me faire une idée de son caractère. Elle a l’air de faire très attention aux apparences, comme si cela lui avait déjà attiré de mauvais regards. Mais elle ne me connait pas. Elle ne sait pas que juger les autres est loin d’être mon genre. Qu’importe ce qu’elle cache, je n’ai pas l’intention de la juger, ou d’agir différemment avec elle. Je pourrais le lui dire, mais je pense qu’elle le découvrira par elle-même. Qu’elle apprendra à me connaître comme j’apprendrai à la connaître. Au fur et à mesure. En attendant, je fais un pas en arrière, comme si je m’apprêtais à repartir. « Mais bon, j’ai bien compris que tu ne voulais pas de moi, alors c’est bon, je vais repartir. » Je lui lance un clin d’oeil, et commence à me diriger vers les escaliers. Bien entendu, je ne suis pas sérieux. Je cherche seulement à l’amuser. C’est l’une de mes spécialités. Amuser la galerie, détendre l’atmosphère. Faire oublier aux autres ce qui les tracasse. En même temps, cela fait partie de mon boulot au foyer. J’aide les jeunes à tourner la page. À aller de l’avant. Je finis par me retourner vers Rory, en haussant la voix. « C’est dommage, t’avais l’air sympa. Même en jogging et mal coiffée. Enfin sans vouloir t’offenser bien sûr. » Je lui fais un signe de main, toujours en souriant.
Margot Bernstein-Woolf
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(✰) message posté Sam 20 Déc 2014 - 14:08 par Margot Bernstein-Woolf
♔ ♔ ♔ ♔ ♔
« À vrai dire, il n’y a rien qui puisse justifier mon passage ici. » Pendant un cour instant, je trouve ça à la limite d'un début d'un épisode d'une série policière, à la limite psychopathe. Mais non : Lior a des airs de prince charmant, un regard doux et attendrissant, frôlant la perfection. Il n'est pas de ce genre. Les rares moments que l'on a passé ensemble, je me suis sentie incroyablement bien, protégée, en sécurité. « Je voulais seulement prendre de tes nouvelles. » Et voilà que je rougis. On passe d'un début de série policière à une fin de comédie romantique. Personne n'a fait ça pour moi depuis un long moment. Personne n'est passé sans prévenir à mon appartement pour prendre des nouvelles, personne ne s'en donne la peine. Un SMS semble suffisant aux yeux des autres, de mes connaissances. Est-ce que, parce que Lior s'inquiètait, je pouvais le considérer comme plus qu'une connaissance. Après tout, je connaissais quoi de lui ? Pas grand chose : son nom, son prénom, son métier, la couleur de ses yeux. C'était tout. Tout simplement parce que les rares moments qu'on avait passé ensemble, nous avions parlé de tout et de rien à la fois, sauf de l'essentiel. J'en connaissais peu de lui, il en connaissait peu de moi. Et ça m'arrangeait presque : il n'était pas au courant de cette histoire répugnante de sextape. Il n'était pas au courant de toute cette histoire et tout ce par quoi j'étais passée depuis septembre. Ou du moins, s'il était au courant : il avait ignoré ces sordides détails. J'apprécie la sincérité dont il fait preuve : il est clair, il voulait me voir, moi, pour prendre de mes nouvelles. Il avait eu envie de prendre de mes nouvelles. Il ne laissait pas entendre qu'il avait voulu me voir, Lior me le faisait comprendre. « C'est vraiment inattendu... Et agréable je dois avouer. » Et ça fait surtout comédie romantique. Comme d'habitude, je me mets à imaginer un tas de choses : Lior est affreusement mignon, affreusement sympa et semble être avenant et protecteur. Le genre de mec pour qui n'importe quelle fille craquerait. Je ne faisais pas exception. A quand remontait ma dernière histoire d'amour ? Trop longtemps pour que je puisse m'en souvenir. Alors j'avais le droit, après tout ce temps, d'imaginer qu'il puisse s'intéresser à moi. Même si bon, ça m'étonnerait fortement qu'une personne comme lui puisse s'intéresser à une personne comme moi. « Tu sais, j’entre assez régulièrement dans des chambre de filles, alors je suis habitué à ce genre de bordel. » Il rigole. Je ne sais pas comment le prendre. Il doit rigoler. Le prince charmant n'est pas un don juan. Enfin... J'essaye de m'en convaincre. « Ca fait assez pervers de dire ça tu sais ? » Je souris malgré tout. Lui aussi sourit, presque amusé par sa propre remarque et le doute qu'il laisse planer. « Enfin ne t’en fais pas, je parle seulement des chambres du foyer où je bosse. Tu sais, je m’occupe de jeunes en difficulté. Alors je m’y connais en bordel de fille. » Prince charmant, oui : parce qu'ils s'occupent de ceux dans le besoin et qui ont des problèmes. Le genre de type dont n'importe quelle fille rêve oui. Et sûrement celles dont il s'occupe aussi. « Tu viens de passer de pervers à mère Theresa dans mon esprit. Félicitations, personne n'avait jamais réussi à faire ça. Je devrais te donner un diplôme tiens ! » Je prends ça à la rigolade, mais en réalité, je suis tout simplement impressionnée et surtout admiratrice de ce qu'il fait. Sérieusement, qui peut se vanter d'avoir autant la main sur le cœur que lui, qui en avait fait son métier. Merde. En quelques secondes et quelques paroles je pourrais presque tomber amoureuse. Il a le profil parfait. C'est le genre de mec qu'on veut présenter à ses parents. Surtout après le genre d'histoire que j'ai déjà eu. Surtout après ce qu'il s'est passé en septembre. C'est le genre de type tellement parfait, qui doit forcément avoir un défaut bizarre qu'on apprend que trop tard. Anguille sous roche. Et puis, alors que je le fais toujours attendre sur le pas de la porte tout en me cachant derrière celle-ci, Lior fait un pas en arrière, puis un autre, et encore un autre. NON NON NON Je ne lui ai pas encore donné de mes nouvelles, je ne lui ai pas encore proposé de découvrir mon bordel -parce que oui, je m'apprêtais à le faire- je n'ai pas encore eu l'occasion de. « Mais bon, j’ai bien compris que tu ne voulais pas de moi, alors c’est bon, je vais repartir. » Je fais alors les gros yeux. Surprise. Ce n'est pas prendre de mes nouvelles ce qu'il fait, c'est juste passer pour voir si j'étais encore vivante. J'ouvre la porte, arrêtant alors de me cacher derrière. Assume ton jogging et ton allure Je le regarde se diriger vers la cage d'escalier, intriguée ; il se fout de moi, non ? « C’est dommage, t’avais l’air sympa. Même en jogging et mal coiffée. Enfin sans vouloir t’offenser bien sûr. » Je fronce alors les sourcils. Et puis merde. Tant pis si je n'étais pas aussi pimpante que je l'aurai voulu. Je sortais de ma zone de sécurité et partais dans la cage d'escalier, me postant devant Lior et posant mes mains sur son torse afin de l'empêcher de continuer sa sortie de l'immeuble. Merde. Il était musclé. Je rougis un peu plus, puis finis par expliquer mon geste. « Hop, demi-tour, rentre et va observer et analyser mon bordel. Et puis... T'es venu prendre de mes nouvelles, et au final, tu n'en as même pas. Alors faut que tu rentres, parce que j'ai peut-être beaucoup de choses à dire qui sait ? Aller zou. » Je souris, puis lui tire la langue. Oui, il se fichait de moi. Il voulait juste voir ce que j'allais faire, si j'allais le retenir. Sérieusement : qui ne l'aurait pas retenu ? « En plus tu pourras admirer mon super style. » On entre alors dans l'appartement. « Installe toi sur le canapé, enfin, si tu trouves un peu de place là dessus. Trois filles ça fait beaucoup de bazar... Tu veux boire quelque chose peut-être ? Café, thé, bière, fond de la bouteille de tequila ? » En un instant, je venais de le faire rentrer dans mon appartement, me laissant presque à nue. Tout ce qu'on aimait, les filles et moi, étaient exposé là. Il pouvait en apprendre tellement à mon sujet. Mais bon : pour une fois qu'un homme venait prendre de mes nouvelles...
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(✰) message posté Mer 28 Jan 2015 - 15:59 par Invité
but did you see the flares in the sky ?
“did you find it hard to breathe ? did you cry so much that you could barely see ? you're in the darkness all alone, and no one cares, there's no one there. but did you see the flares in the sky ? were you blinded by the light ? did you feel the smoke in your eyes ? did you ? did you ? did you see the sparks filled with hope ? you are not alone, cause someone's out there, sending out flares.”
« C'est vraiment inattendu... Et agréable je dois avouer. » J’esquisse un sourire, heureux que ma visite inattendue soit bien perçue. Je ne savais pas comment elle réagirait en me découvrant derrière la porte. Nous ne nous connaissons que trop peu, et je ne suis venu ici qu’une seule et unique fois. Et encore, je l’ai simplement déposée en bas de l’immeuble. Ma visite ressemble davantage à une intrusion qu’à autre chose, mais ce n’est pas ça qui m’aurait arrêté. J’ai tendance à vivre sans me retenir. À agir sans trop réfléchir. Je n’ai pas envie que ma vie soit banale et sans prises de risques. Je veux qu’elle soit imprévisible. Alors je fais en sorte qu’elle le soit. Et voilà comment je me retrouve devant la porte d’une fille que je ne connais pas suffisamment. « Ca fait assez pervers de dire ça tu sais ? » J’ai fait exprès. Exprès de faire planer le doute un instant. Et ça marche. Je lui avoue alors la vérité, lui dévoilant ainsi mon travail au foyer. « Tu viens de passer de pervers à mère Theresa dans mon esprit. Félicitations, personne n'avait jamais réussi à faire ça. Je devrais te donner un diplôme tiens ! » Mère Theresa ? Ce n’est pas très viril comme comparaison. Mais disons que je vois ce qu’elle veut dire. Je lui lance un sourire en haussant les épaules. « Il aurait quel intitulé ce diplôme dis-moi ? » Rory est amusante. Elle a la malice accrochée au visage, et cette lueur enfantine au fond des yeux. Alors, en voyant qu’elle ne me laisse toujours pas entrer, je décide de jouer un peu de la situation. Et je fais mine de partir, après lui avoir expliqué que j’avais compris qu’elle ne voulait pas de moi. Je me prépare donc à descendre les escaliers, mais Rory se poste devant moi. Elle plaque ses mains contre mon torse, m’empêchant ainsi d’aller plus loin. Je ne peux m’empêcher de remarquer que ses joues se sont mises à rougir. « Hop, demi-tour, rentre et va observer et analyser mon bordel. Et puis... T'es venu prendre de mes nouvelles, et au final, tu n'en as même pas. Alors faut que tu rentres, parce que j'ai peut-être beaucoup de choses à dire qui sait ? Aller zou. » Je laisse échapper un léger rire lorsqu’elle me tire la langue. « En plus tu pourras admirer mon super style. » Je lève finalement les mains en l’air, tout en affichant une mine amusée. « Très bien mademoiselle Hepburn. Tu as gagné. » Je fais demi-tour, avant d’ajouter. « Je voulais voir si tu me laissais partir. Je me demandais à quel point ton style vestimentaire pourrait te freiner. » J’affiche un sourire malicieux, avant d’entrer dans l’appartement. Mes yeux commencent à scruter la pièce. Il y a un tas de choses. Des magazines de mode et de potins, du maquillage, des films en tout genre et des séries aussi. « Installe toi sur le canapé, enfin, si tu trouves un peu de place là dessus. Trois filles ça fait beaucoup de bazar... Tu veux boire quelque chose peut-être ? Café, thé, bière, fond de la bouteille de tequila ? » Je tourne ma tête vers elle, en plissant des yeux. « Tu proposes souvent à tes invités de finir la bouteille de tequila ? » Je lui lance un clin d’oeil, avant de m’asseoir sur le canapé. « Je sais que c’est beaucoup plus… gamin… Mais j’adorerais un chocolat chaud. » Je la regarde en haussant les épaules. « Tu as le droit de me juger. » C’est enfantin, en effet, que de demander un chocolat chaud. Mais j’adore ça depuis toujours, et je n’ai pas honte de le dire. Au foyer, les jeunes prennent un malin plaisir à se moquer de moi à ce sujet. Les autres éducateurs aussi d’ailleurs. Et ça m’amuse à vrai dire. Je ne changerai jamais quoi que ce soit pour m’adapter au regard des autres. Mes yeux se posent finalement sur Rory. Et derrière son oreille droite, malgré ses cheveux détachés, j’ai l’impression de distinguer quelque chose. Comme un appareil. « Je ne veux pas paraître indiscret, mais c’est un appareil que tu portes à l’oreille droite ? » Je n’ai jamais eu peur d’évoquer quoi que ce soit. J’ai toujours été comme ça. Libre. Libre de tout. Et j’espère que Rory ne m’en voudra pas de lui poser cette question. Je ne cherche pas à la mettre à nu. Je voudrais seulement apprendre à la connaître.