Un jour j'irais vivre en théorie, parce qu'en théorie tout va bien. ×× Emy's History.

Fais ceci, fais cela, porte ci, ne mange pas ça. Parfois j'ai l'impression que toute ma vie n'a été qu'une succession d'ordres sous forme implicite de recommandations. Aussi loin que je me souvienne, je ne crois pas un jour avoir pris une décision par moi-même. J'ai toujours été guidée, pour ne pas dire, forcée par mes parents à faire ce que je me devais de faire, ou ce qu'on attendait de moi. Gagner des trophées d'équitation, d'orthographe, de gymnastique rythmique, de violon. Obtenir mon diplôme avec mention, devenir majeur de promo, depuis toujours chez les Van Helsing, c'est la perfection sinon rien. Mes cheveux doivent être parfaits, mes ongles doivent être manucurés, si possible ma tenue doit faire dans les 1000 livres et mes chaussures doivent toujours être accordées à ma tenue. Jamais un mot plus haut que l'autre, jamais une prise de risque. Dire que j'ai été choyée et protégée n'est qu'un faible euphémisme lorsqu'on compare ma vie à celle d'une personne lambda. Je suppose qu'être la fille d'un grand Lord, que faire partie de l'aristocratie écossaise composait un pack "je te fous ta vie en l'air en la contrôlant par tous moyens" car aujourd'hui encore ma mère est capable de m'appeler à deux heures du matin car elle a découvert que j'ai acheté une chemise à 400 livres. Ainsi, je passe pour la petite fille modèle qui ne fait jamais un pas de travers, puisque de toute manière c'est presque si je n'ai pas besoin d'une autorisation pour utiliser un peu d'oxygène afin de respirer mais… Dieu merci, j'ai un talent gâché : le vice. Pas le vice de la chair ou de quoique ce soit de malin dans le même genre bien évidemment mais plutôt une malice insoupçonnée qui me permet de parfois réussir à récupérer des petits bouts de ma vie en faisant exclusivement ce que je veux. Retourner le cerveau de ma gouvernante pour réussir à sortir, faire foirer tout un repas qui m'emmerde royalement en faisant couper l'électricité par le jardinier (payé 50 livres évidemment), je ne suis jamais à court d'idée pour retourner la situation. Mais là ces derniers temps, j'ai eu le droit au nec plus ultra de la privation de liberté, l'abolition du libre-arbitre, la fin de mon intégrité… Mes parents veulent me marier. Et là je dois vous l'avouer, sur ce coup je suis à court d'idée pour me dépêtrer de ce merdier. Surtout que, le mariage forcé remis au goût du jour ne suffisant visiblement pas, mes parents ont trouvé judicieux de m'attribuer le pire des fiancés. Un de ces débauchés à la recherche de lui même à l'âme torturée et bien évidemment tout ça assortis d'une gueule d'ange. Le pire dans cette histoire c'est que je serais capable de pactiser avec lui pour sauver ma peau, hors de question je me fasse passer par la corde au cou par un gamin en pleine crise d'ado ça non. Cher journal prépare toi donc, les prochains jours tu risques de hurler de rire à ma lecture, car je n'ai pas dis mon dernier mot. J'userais de mille et une ruse mais je ne m'abaisserais sûrement pas à sacrifier ma vie et ma liberté juste pour faire plaisir à papa-maman.