"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Verdict ? ♦ Julianael 2979874845 Verdict ? ♦ Julianael 1973890357


Verdict ? ♦ Julianael

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mer 3 Déc 2014 - 7:58 par Nathanael E. Keynes
Verdict ?

ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 08.12.2014 • East London • Rédaction du Times UK
Dix-huit jours. Sérieusement, il lui aura fallu dix-huit jours pour me donner un rendez-vous pour la réponse que j'attends depuis deux mois. Sérieusement ? Il pouvait pas me faire marner encore plus pendant qu'il y était ? Non parce que... C'est pas comme si on s'était pas vus entre temps, hein ! C'est pas comme si je venais pas régulièrement à la rédaction. Ni comme si je vivais pas à quelques blocs et que je pouvais pas venir n'importe quand en journée... Bordel deux mois... Deux mois que j'attends cette réponse. TWO FRACKING MONTHS. Je me suis répété un milier de fois que ça allait bien se passer... dans les dernières vingt-quatre heures. Avant ça, y a bien longtemps que j'ai arrêté de tenir le compte, je suis pas sûr de vouloir visualiser ce genre de nombre astronomique.

Je sais bien que tout n'est pas de son ressort, et son absence est clairement indépendante de sa volonté. Mais je reste persuadé que depuis... Depuis il sait très bien à quelle sauce je vais être mangé, depuis le lendemain de notre entrevue quand je lui ai remis l'article en main propre c'est fois peut-être, et il se garde bien de m'en informer.

Je suis venu à pieds pour pas changer, et je regrette presque que le Times soit pas plus loin de chez moi. Je suis beaucoup trop tendu, et c'est absolument pas bon quand il s'agit de me retrouver face à lui. Je rentre pourtant dans l'immeuble avec mon éternel sourire de façade, et l'air avenant qu'ils m'ont presque toujours connu. Il y a peu de monde qui emprunte la cage d'esccalier, mais si on me voyait monter les marches quatre à quatre pour grimper à l'étage désiré, sans doute qu'on aurait une petite idée de mon impatience et de ma nervosité, là...

« Bonjour Miss Jones ! Comment allez-vous ce matin ? »

Comme d'habitude, la secrétaire de Julian m'adresse un petit sourire un peu difficile à lui arracher et me désigne les places réservés aux pauvres hères voués à attendre le bon vouloir du Boss.

« Il va vous recevoir dans un instant M. Keynes... »

Ok, ça, c'est... particulier. Et ça me met un cran de pression en plus sur les épaules. Depuis quand je suis quelqu'un d'assez important pour qu'il ne me fasse plus poireauter trois plombes ? Je fais ce que je peux pour pas m'enflammer, ni voir des signes débiles un peu partout, mais j'avoue que rester calme ne fait pas tout à fait partie des options qui me sont accessibles. Quoi qu'extérieurement, je continue d'afficher ma nonchalance habituelle, histoire de donner le change. Mon pied qui dans la samba, faisant tressauter mon genou en rythme à peine je suis assis me trahit sans doute un peu, cependant, et je garde le regard rivé sur sa porte, dans l'attente de la voir s'ouvrir...
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() message posté Ven 5 Déc 2014 - 18:37 par Invité
“ Follow your passion, be prepared to work hard and sacrifice, and, above all, don't let anyone limit your dreams. You may think i’m the ennemy. I’m not.”  Mon cerveau était en fusion, j’analysais les piles de papiers accumulées sur mon bureau depuis l’aube. C’est fou ce que le système du TIMES UK pouvait être lent et défaillant lorsqu’une pièce manquait à l’engrenage. J’étais rentré de France depuis des semaines déjà, et pourtant, je n’arrivais toujours pas à rattraper mon retard. Je soupirai en feuilletant les derniers essais des internes en journalisme; les mots étaient mal ajustés, le style pompeux, et le contenu sans aucune importance. Je grognai en me laissant tomber sur mon siège. Un silence de mort planait sur les lieux. J’avais été clair – je ne voulais pas être dérangé sous aucun prétexte ! Nate était mon seul rendez-vous de la journée.

Le souffle chaud du climatiseur soufflait dans mes oreilles les incantations d’un rêve si lointain, qu’il me semblait irréel. Je me sentais flapi et démuni face à toute l’incompétence qui m’entourait. C’était sans doute la raison pour laquelle mon choix c’était porté sur le jeune Keynes. Il était moins incompétant que les autres. J’avais soumis ses articles au rédacteur en chef, et à la commission responsable des recrutes, en chargeant ma lettre de recommandation de commentaires favorables à son admission dans la rubrique de son choix ; in money. C’était certainement égoïste de le faire ployer en ma direction, mais j’avais sans doute plus à lui apporter que mes collègues de la section arts & life. Je soupirai en ouvrant un tiroir. Mes cachets étaient empilés dans une petite boite en porcelaine qu'Athénaïs m'avait préparé il y' a quelques jours mais, je m’étais refusé de continuer le traitement de peur de voir mes capacités intellectuelles à la baisse. Je me sentais plus serein lorsque les calmants grouillaient dans mon système, mais ma colère et ma passion dévorante étaient l’essence même de mon travail. Toute ma carrière reposait sur mon caractère de feu et ma dévotion pour le monde de la presse. Je me redressai en direction de la porte. Le connaissant, il n’allait plus tarder. Je fis craquer la poignée, observant les visages défiler le long du couloir livide. Miss Jones m’adressa un regard, mais je lui souris à peine. Je fermai la porte, afin de retourner dans mon cocon.

Après quelques instants, la secrétaire m’annonça l’arrivé de mon visiteur. Je me relevai afin d’aller à sa rencontre. Je tendis la main d’un air poli.

« Tu n’es pas en retard… » Commençai-je d’un ton calme. « Je me suis juste impatienté. Nous avons du travail, entre.»

Je lui désignai le canapé en face du bureau. Je sorti mon paquet de cigarettes et lui tendis une clope.

« Je sais que tu fumes. Fais-toi plaisir.» Annonçai-je en souriant. « Ceci est certainement ton dernier instant de répit.»

Je ne voulais pas lui annoncer sa promotion tout de suite, alors je m’évertuais à tourner autour du pot. Mais il y’ avait des signes qui ne trompaient pas. Mon humeur adoucie ou mon invitation à fumer par exemple. Je le regardais d'un air narquois.

« Alors Mini Nate ?» Le taquinai-je. « Comment va ?»



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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 10:58 par Nathanael E. Keynes
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ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 08.12.2014 • East London • Rédaction du Times UK
Depuis qu'il a été absent, c'est toujours la même effervescence, et la même tension à la rédaction. Pas que l'ambiance soit très cool le reste du temps, mais ça a atteint un autre niveau, et le retard accumulé n'y est pas pour rien. Mais en tant qu'externe, je m'en rends compte - bon peut-être aussi que je regarde ça assez attentivement, mais passons - alors en interne, c'est clairement le branle-bas de combat. Déjà quand il était absent, j'ai halluciné en voyant à quel point les équipes étaient capables de se désorganiser. Et je le suis encore de voir que le retard n'est pas complètement résorbé, quelques semaines après. D'autant que c'est pas comme s'il était du genre à pas pousser tout le monde au cul pour rattraper tout ça.

Ce à quoi je m'attendais pas vraiment, c'était à obtenir ce genre de traitement de faveur. Alors tout est relatif, évidemment. Mais déjà, je patiente pas trois plombes dans l'entrée - la seule fois où c'est pas arrivé, il croyait que notre rendez-vous avait été fixé une demi-heure plus tôt et donc que j'avais un petit quart d'heure de retard... - et j'ai même droit à une sympathique poignée de main initiée par lui. Ooookay, je commence à me faire des films ou... ?

« Tu n’es pas en retard…
- Je le suis jamais.
- Je me suis juste impatienté. Nous avons du travail, entre. »


Je me suis pas fait prier mais je garde pour moi la petite réflexion comme quoi ça n'aurait pas été lui, s'il ne s'était pas impatienté. Tout come je garde pour moi l'idée que ça doit être la première fois que je suis accueilli de façon aussi... cool. Et je rêve où il est en train de me proposer une cigarette, là ?

« Je sais que tu fumes. Fais-toi plaisir. Ceci est certainement ton dernier instant de répit. »

Un sourire en prime. Bordel, y a mon coeur qui fait des bonds dans ma poitrine, et je me force à rester calme et à pas sauter direct aux conclusions, mais... Il ferait pas ça pour tout le monde, on est bien d'accord, hein ? Quant à mon dernier instant de répit... Je peux lire entre les lignes ou je suis en train de m'emballer, là ?

« La dernière cigarette du condamné, hein ? Merci... »

Fallait que je sorte un truc, et le petit sourire narquois accroché à mes lèvres change rien au fait que ça fuse dans tous les sens dans ma tête. Condamné. Ca pourrait signer mon arrêt de mort et indiquer que je peux prendre la porte mais... Il se donnerait pas la peine de m'accueillir comme ça, et il gâcherait certainement pas une cigarette pour un type trop médiocre qu'il reverra plus jamais. Alors je l'ai remercié, et j'allume la cigarette - réalisant alors que c'était pas dans mes habitudes jusqu'à cet été, mais que si même les personnes extérieures à mon cercle le plus proche le remarquent, c'est clairement que ma consommation s'est vue drastiquement augmenter... - tire une longue bouffée avant de jeter un coup d'oeil au détecteur du plafonnier.

« Vous avez réussi à le déconnecter pour pas prendre une douche supplémentaire à chaque clope ? »

Que je sache si je dois m'attendre à en prendre une dans trente seconde quoi...

« Alors Mini Nate ? Comment va ? »

Je le dévisage un instant, nonchalamment installé sur le fauteuil en face de lui, profitant tranquillement de ma cigarette.

« Depuis quand ça vous intéresse réellement ? »

J'ai toujours ce petit sourire en travers de la tronche, et je le quitte pas des yeux. On va pas se mentir, au fond, j'ai très bien compris ce que tout ça signifie, mais je crois que j'y croirai pas vraiment tant qu'il l'aura pas réellement dit, textuellement.

« Je vais bien cela dit. On ne peut mieux même... Et vous, Boss ? »

Un peu de politesse, que diable... M'enfin on est pas vraiment là pour échanger des civilités non plus, alorss je finis par me pencher en avant, profitant toujours de ma cigarette - celle-là, je vais clairement pas la gâcher, je vous l'annonce. Pendant quelques instants, je reste comme ça, sans rien dire, quelques minutes peut-être, avant que je ne brise à nouveau le silence.

« Vous comptez me faire mariner encore longtemps ou vous allez vous décider à me donner une réponse ? »

Je suis pas vraiment le type le plus patient du monde, et lui non plus d'ailleurs.  Cut the crap, Boss... J'ai déjà attendu bien assez longtemps, non ?
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() message posté Ven 26 Déc 2014 - 15:07 par Invité
“ Follow your passion, be prepared to work hard and sacrifice, and, above all, don't let anyone limit your dreams. You may think i’m the ennemy. I’m not.” Je ne le traitais pas comme un égale. Pas encore. J’étais définitivement trop imbu de ma personne, pour songer qu’une tierce personne puisse égaler mes talents ou mon éloquence. J’avais acquis une certaine assurance à force de sillonner les boites de rédaction à travers l’Europe. Ma formation n’avait rien de conventionnel, j’avais scrupuleusement échafaudé un plan d’action à la minute où j’avais intégré la prestigieuse Business & Finance John Moore’s University à Liverpool. J’avais toujours eu la rage de réussir. Je voulais exister et faire valoir mes talents depuis que j’avais appris à tenir un stylo. La poésie était ma première parole, et même si je peinais à trouver un équilibre dans le monde de la presse, je m’efforçais de maintenir mon étincelle rageuse intacte. Nate s’avança à ma suite. A ma grande surprise, il était beaucoup moins insolent que d’habitude. Je souris d’un air narquois, je ne me leurrais pas, je n’avais certainement pas réussi à le dompter – mais le voir aussi discipliné m’emplissait d’une certaine fierté. Après tout son apparence reflétait mon département à présent. Je lui tendis une cigarette d’un geste las. Ma bouche se crispa, à mi-chemin entre le sourire et la grimace.


« La dernière cigarette du condamné, hein ? Merci... » Lança-t-il avec une désinvolture charmante.

« Il parait que c’est la meilleure.» Soufflai-je en lui tendant mon briquet. Il alluma la cigarette et je fis de même. Je grinçai des dents en laissant les vapeurs grises teinter ma bouche d’amertumes et de délicatesses. Les filets de fumées tourbillonnaient autour mes narines avant de s’élever vers le plafond. Nate jeta un coup d’œil discret au détecteur.

« Vous avez réussi à le déconnecter pour pas prendre une douche supplémentaire à chaque clope ? »

J’eus un rire crispé.

« En effet, c’est une remarque pertinente. S’il y’ a le feu au bureau, il y’a fort à parier que nous serions les premiers à cramer. » Je soupirai. « J’ai soudoyé l’agent de sécurité. Il est fan de Whisky et il se trouve que je connais les meilleures distilleries des Highlands. » Je roulais des yeux avant de me laissant tomber sur mon fauteuil.

Mini Nate n’était pas du genre à s’attarder sur les règles de bienséance, en fait, nous n’avions jamais entretenu ce genre de banalités. Ma question était donc presque déplacée.


« Depuis quand ça vous intéresse réellement ? » Je levai les yeux au ciel. Raté ! Il redevenait insolent à nouveau, brisant toutes mes désillusions. « Je vais bien cela dit. On ne peut mieux même... Et vous, Boss ? »

Je me retenais de lui lancer une remarque cinglante. J’esquissai d’un signe de la tête ; ma cigarette se consumait lentement entre mes doigts sans que je ne puisse en apprécier chaque bouffée. Je me redressai afin de l’écraser dans le cendrier.

« Vous comptez me faire mariner encore longtemps ou vous allez vous décider à me donner une réponse ? »

Je penchai la tête avec recueillement, avant de froncer les sourcils.

« Je t’ai ouvert la porte en te souriant. Je t’ai offert une cigarette, et tu es assis en face de moi l’air aussi débile que d’habitude, et je n’ai pas encore commenté. Tu veux un faire-part ? » Le taquinai-je. « Félicitations Nathanael Keynes, vous êtes officiellement embauché à plein temps au Times. » Je repris mon sérieux, en appuyant sur mon le hautparleur. « Jones, veuillez ramener le CDD de Mr Keyes s’il vous plait. » Je me tournai vers le jeune homme. « C’est une période d’essai d’un mois. Tu pourras faire la tournée des rédactions, mais tu es sous ma tutelle. Je sais que tu rêvais d’une rubrique plus … banale, mais j’ai négocié avec mon collègue de la section artistique. Tu pourras écrire un article pour eux, ça garnira ton CV pour plus tard, mais tu es mon assistant attitré. Je t’épargne le blabla habituel … Tu graviras les échelons comme tout le monde, et au bout d’un moment tu pourras quitter la finance. Je pense sincèrement que j'ai plus à t'apporter que les autres, malgré mes vices et mon penchant pour la destruction. Il faudra passer aux HR pour finaliser les détails de ton contrat. »

Ma secrétaire frappa à la porte, avant d’entrer avec le document. Elle le présenta sur le bureau avant de s’éclipser en silence. Je souris.

Tu dois signer maintenant.»
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() message posté Dim 28 Déc 2014 - 21:43 par Nathanael E. Keynes
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Lundi 08.12.2014 • East London • Rédaction du Times UK
C'est peut-être la différence, oui, entre lui et moi. Son arrogance et son talents sont peut-être nés de nombreuses pérégrinations, rencontres et apprentissages différents. D'une fois mordante, aussi, de se montrer meilleur que les autres. Et d'un plan d'action élaboré de longue date. Je ne suis sans doute pas aussi planificateur, et peut-être pas aussi assoiffé de reconnaissance. Pourtant, ça n'empêche que je veux réussir, dans ce domaine qui me tient à coeur, comme dans la musique, et que j'ai besoin de savoir que je vaux quelque chose. Sans doute qu'un psychologue mettrait en avant le fait que je veuille prouver à mon père qu'il a tort, et peut-être que ça n'est pas complètement faux, même si c'est surtout pour moi, au fond. J'ignore qu'il touchait à la poésie par le passé, la finance reste très loin de ce domaine, après tout, mais sans doute que ça attiserait davantage ma curiosité. Au fond, lui et moi, on n'est peut-être pas si différents que ça. J'ai peut-être seulement moins de désillusions sur le genre humain - mon plus jeune âge, sans doute, bien que nous ne soyons pas si loin que ça l'un de l'autre en terme de nombre d'années.

Je sais ce que je joue, aujourd'hui, et même si quelques indices vont plutôt dans mon sens, je crois que je ne serai pas rassuré tant que je n'aurais pas signé ce fichu contrat. Alors je fais genre, mais je suis moins mordant qu'il en a l'habitude, et je ne doute pas un instant qu'il en est conscient. La cigarette offerte n'est pas de trop, pour la peine, et je m'autorise une petite remarque, plus humoristique qu'autre chose, à laquelle je ne doute pas qu'il réponde du tac au tac.

« Il parait que c’est la meilleure. »

Un sourire étire mes lèvres tandis que j'allume la clope dans ma bouche et en savoure la première bouffée, intrigué cependant - mais ça n'est pas la première fois - par le détecteur de fumée au plafond qui reste toujours si silencieux. Il ne pouvait pas ne pas renchérir, donc, et je ne doute pas qu'il me réponde également concernant l'appareillage au-dessus de nos têtes qui reste désespérément tranquille alors que la pièce s'emplit de volutes grises.

« En effet, c’est une remarque pertinente. S’il y a le feu au bureau, il y a fort à parier que nous serions les premiers à cramer. J’ai soudoyé l’agent de sécurité. Il est fan de Whisky et il se trouve que je connais les meilleures distilleries des Highlands.
- Voilà qui est intéressant... »


Parce que je ne suis pas barman à côté de tout ça pour rien, finalement. Parce que je ne suis pas né dans une famille qui lésine sur les moyens non plus, et que je suis assez habitué des bons produits. Et des bons alcools, ouais. Mais enfin de là à ce que je passe par lui pour récupérer de bonnes bouteilles, il y a de la marge. Connaissant Boss, le prix risquerait d'être un peu trop élevé à mon goût et j'en entendrais parler pendant des lustres - je crois - et j'ai pas vraiment envie de lui devoir ça en plus... Cela étant, sa sollicitude commence à me sembler un peu trop étrange, et mon naturel insolent revient au galop. Ca ne m'empêche pas de lui retourner la question, puisqu'il me demande comment je vais par politesse, je fais de même, et c'est assez peu courant entre nous pour être notable, je suppose. Ca n'empêche que les secondes, les minutes, s'écoulent dans le silence brisé seulement par mes propos insoumis. A vrai dire, ma patience déjà limitée a largement été usée et je brûle d'avoir enfin cette réponse que j'attends depuis deux mois. Certes, beaucoup d'indices me mènent à une certaine conclusion, mais tant qu'il ne l'aura pas lui-même confirmé, je refuse de m'emballer.

« Je t’ai ouvert la porte en te souriant... » commence-t-il finalement en réponse à ma question manifestement impatiente. « Je t’ai offert une cigarette, et tu es assis en face de moi l’air aussi débile que d’habitude, et je n’ai pas encore commenté. Tu veux un faire-part ? »

Un grand sourire étire mes lèvres. Je me retiens de faire une remarque à la con sur le mariage ou un truc du genre, mais l'idée me traverse clairement l'esprit. En tous les cas, les grandes pompes ne sont pas nécessaires, non, mais la confirmation de sa bouche l'était, clairement, pour ma santé mentale.

« Félicitations Nathanael Keynes, vous êtes officiellement embauché à plein temps au Times. »

Je termine ma cigarette, l'écrase dans le cendrier, manifestement ravi. En réalité, je me retiens encore de lâcher un « yes ! » assez peu professionnel mais qui reflète largement davantage mon état d'esprit que le calme stoïque avec lequel je le remercie alors, juste comme il actionne le haut-parleur qui lui permet de contacter sa secrétaire.

« Jones, veuillez ramener le CDD de Mr Keyes s’il vous plait... C’est une période d’essai d’un mois. »

Première petite déception, mais on n'a rien sans rien. C'est pas comme si j'avais pas déjà fait mes preuves, pendant tous ces mois, mais enfin... Je prends ce qu'il y a à prendre. Un mois, c'est court, et une part de moi ne peut pas s'empêcher de se demander si ça ne dénote pas d'un certain manque de confiance, mais je m'efforce de songer que c'est une phase transitoire, et de briguer un CDI ensuite, évidemment. Je ne suis cependant pas au bout de mes surprises.

« Tu pourras faire la tournée des rédactions, mais tu es sous ma tutelle. Je sais que tu rêvais d’une rubrique plus … banale, mais j’ai négocié avec mon collègue de la section artistique. Tu pourras écrire un article pour eux, ça garnira ton CV pour plus tard, mais tu es mon assistant attitré. Je t’épargne le blabla habituel … Tu graviras les échelons comme tout le monde, et au bout d’un moment tu pourras quitter la finance. Je pense sincèrement que j'ai plus à t'apporter que les autres, malgré mes vices et mon penchant pour la destruction. Il faudra passer aux HR pour finaliser les détails de ton contrat. »

J'ai lâché son discours après les mots négocié avec mon collègue de la section artistique. Un brouhaha inconsistant, c'est tout ce qu'il est resté de ses propos suivants, tandis que cette phrase-là tournait en boucle dans ma tête. J'ai à peine réalisé l'entrée discrète de Miss Jones qui a déposé le contrat - mon contrat - sur le bureau, le regard rivé sur Julian, partagé entre colère et indignation.

« Tu dois signer maintenant.
- Vous vous foutez de moi ? »


Je me suis levé, évidemment sans avoir touché un instant les papiers officiels gentiment posés devant moi, prêts à être signés en l'état, et j'ai commencé à arpenter la pièce, me frottant un instant le menton avant de poser à nouveau un regard glacial sur lui.

« Vous avez 'négocié avec votre collègue', hein ? Ils me prenaient dans la rubrique artistique, la rubrique pour laquelle vous êtes parfaitement conscient que j'ai le plus de bagages et d'affinités, la rubrique où vous savez pertinemment que si on me donnait le choix, j'envisagerais en premier lieu de postuler... Mais non. Ca vous faisait trop chier de plus avoir votre emprise sur moi alors vous avez fait des pieds et des mains pour que je reste sous vos ordres, c'est bien ce que je dois comprendre ? »

Mes phalanges sont venues se poser sur le dossier du fauteuil que je venais de quitter, tellement crispées qu'elles en sont vite devenues blanches.

« Ca vous aurait trop manqué de vous battre continuellement avec moi, c'est ça ? De pouvoir vous targuer d'être mon Boss ? Fallait que vous me gardiez comme assistant, hein, histoire d'être bien sûr que je vous ferais pas d'ombre en prime... Et que je signe très vite, surtout, sans trop m'attarder sur les clauses du contrat, histoire que je réalise pas trop comment vous cherchez à m'entuber après m'avoir laissé marner pendant deux mois. Un mois pour être votre larbin et je devrais vous remercier et vous cirer les pompes peut-être, au passage ? Mais vous me prenez vraiment pour un crétin... »

Et j'ai pas vraiment l'intention de vous faire ce plaisir. J'ai bien enregistré, quelque part dans un coin de mon cerveau qu'il estimait qu'il avait plus à m'apporter que les autres - ce sur quoi je ne pourrais qu'être d'accord avec lui, j'ai déjà fouiné dans les autres sections par moi-même et la question se pose pas - mais à cet instant, je suis pas en état de l'entendre. Je reste juste bloqué sur le fait que j'aurais pu bosser sur une rubrique musicale et que parce que Mr Fitzgerald en a décidé autrement, ça m'est refusé. Et ça, ça me reste clairement en travers de la gorge. Et mon manteau en main, je suis déjà parti vers la sortie, prêt à claquer la porte.
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() message posté Mar 30 Déc 2014 - 15:45 par Invité
“ Follow your passion, be prepared to work hard and sacrifice, and, above all, don't let anyone limit your dreams. You may think i’m the ennemy. I’m not.” Il était étrangement calme. Sa compagnie me semblait presque en harmonie avec mon humeur maussade, et les grands murs livides de l’établissement. Mes mains se crispèrent autour de mon paquet de cigarette, tandis que je fumais avec passion. Mes lèvres se pressaient ardemment contre la tige avant de sucer vicieusement les vapeurs de la nicotine. Je le fixais d’un œil critique avant d’esquisser une ébauche de sourire ; j’étais bien souvent arrogant mais je tentais de garder le contrôle sur mes pulsions mauvaises. Après tout, il était question de charmer un gosse têtu et révolté, et non de le pousser à l’extrême de ses ressentiments. La tentation était quand même très forte, l’air vaniteux de Nate avait toujours eu le don de titiller mes démons intérieurs. Il m’insupportait à chaque fois qu’il exposait ses grands idéaux, ou ses idées saugrenues. Je plissai le front dans un effort de concentration avant de m’abandonner à l’allégresse du silence. Un frisson parcouru mon échine au fil de mes pensées ; j’avais personnellement recommandé sa candidature et même si mes gestes partaient d’un bon sentiment – j’étais incapable de raisonner autrement que par le vice. J’avais insisté pour l’éloigner de sa vocation parce que je jugeais qu’il avait encore besoin de se nourrir de la mienne avant de voler de ses propres ailes. Le monde de la presse regorgeait de possibilités, le milieu artistique en faisait certainement partie, mais il manquait de tact et de profondeur à mon sens. Je voulais forger l’esprit analytique avant de le laisser flâner parmi les passions de la musique. L’argent, c’était le pouvoir. L’art, n’était qu’un plus. Je soupirai, en écrasant mon mégot d’un geste robotique.

Miss Jones se faufila discrètement jusqu’au bureau afin d’y déposer le CDD. Je lisais la déception dans le regard scintillant de Nate. Sa bouche frémissait avant de meugler son indignation.« Vous foutez de moi ? » Cracha-t-il en se levant brusquement. « Vous avez 'négocié avec votre collègue', hein ? Ils me prenaient dans la rubrique artistique, la rubrique pour laquelle vous êtes parfaitement conscient que j'ai le plus de bagages et d'affinités, la rubrique où vous savez pertinemment que si on me donnait le choix, j'envisagerais en premier lieu de postuler... Mais non. Ca vous faisait trop chier de plus avoir votre emprise sur moi alors vous avez fait des pieds et des mains pour que je reste sous vos ordres, c'est bien ce que je dois comprendre ? »

Son insubordination n’avait aucune limite, j’en avais bien conscience depuis le temps. Mais jamais encore il n’avait osé bafouer les règles de bienséances de la sorte ; il était au bord du lamentable – allant même jusqu’à frôler l’indécent et l’impoli. Je fronçai les sourcils, sans un mot. Il me lança un regard revolver avant d’écraser ses poings contre le dossier du fauteuil.

« Ca vous aurait trop manqué de vous battre continuellement avec moi, c'est ça ? De pouvoir vous targuer d'être mon Boss ? Fallait que vous me gardiez comme assistant, hein, histoire d'être bien sûr que je vous ferais pas d'ombre en prime... Et que je signe très vite, surtout, sans trop m'attarder sur les clauses du contrat, histoire que je réalise pas trop comment vous cherchez à m'entuber après m'avoir laissé marner pendant deux mois. Un mois pour être votre larbin et je devrais vous remercier et vous cirer les pompes peut-être, au passage ? Mais vous me prenez vraiment pour un crétin... »

J’haussai les épaules avec désinvolture avant de laisser échapper un rire mesquin. Lui ? Me faire de l’ombre ? Il n’avait aucune chance de signer très vite sans mon intervention ; il le savait pertinemment. La colère brouillait sa vision, mais je ne pouvais soulager ses troubles car j’étais moi-même en proie aux supplices des nerfs. Je me levai à sa suite, afin de lui faire face. Il n’était absolument pas question que je me fasse dominer de la sorte.

« Je devrais te rassoir. » Commençai-je d’un ton réprobateur. « Je comprends, même si je ne cautionne pas ton comportement disgracieux. Et je te conseille vivement de baisser d’un ton avant de créer une émeute. Tu doutes que tout le staff est à l’afflux des bribes de notre conversation en ce moment, et tu ne voudrais pas voir tes chances d’intégrer n’importe quelle rubrique au Times voler en éclats.» Je détournai le bureau afin de le retenir. Ma main se posa sur son épaule avant de la presser sans ménagements. « J’aurais admiré ta ferveur dans d’autres conditions, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Je voudrais que tu réfléchisses ; je t’ai proposé la promotion en premier lieu, je t’ai recommandé et j’ai argumenté en ta faveur – Ne va pas croire que tu es le seul pigiste talentueux du Pays… Alors pourquoi irais-je te mettre des bâtons dans les roues ? Je veux dire que je suis fourbe et pédant, mais quand même. »

Je fis un pas en arrière, brisant notre proximité. J’étais surpris par ma maturité soudaine et la désinvolture dont je faisais part – mes longues séances de thérapie commenceraient-elle à porter leur fruit, même si j’avais abandonné mes comprimés et mes anxiolytiques ?


« Tu te rassois, maintenant ?»


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() message posté Ven 2 Jan 2015 - 12:15 par Nathanael E. Keynes
Verdict ?

ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 08.12.2014 • East London • Rédaction du Times UK
Quelques secondes de silence - une éternité presque - et l'air trop calme, presque trop souriant de Julian face à moi. Je sens l'entourloupe, ou peut-être que je m'y attends trop. Allez savoir. Envisager que Boss puisse réellement avoir fait les choses purement dans mon intérêt, c'est largement au-dessus de mes forces. Il y a toujours quelque chose, une arnaque quelque part. Et après que sa secrétaire a déposé le contrat devant nous, je crois que j'en entrevois la nature. Peut-être que je me fourvoie. Peut-être que j'ai les nerfs un peu trop à vif, ces derniers temps - je pourrais pas vraiment affirmer le contraire - et que ma réaction est excessive. Mais n'empêche que... C'était LA section où j'aurais voulu aller, clairement, et j'ai le droit, dans la grande magnanimité de Mr Fitzgerald, d'écrire un article pour eux, tandis que mes journées entières seront dédiées à sa sacro-sainte finance ? Il s'attendait à quoi, franchement ? A ce que je le remercie platement de me laisser des miettes ? C'est au-dessus de mes forces.

Mes mots dépassent clairement ma pensée, cependant. En d'autres temps, j'aurais sans doute laissé sourdre une colère froide, lancé quelques remarques cinglantes sur un ton neutre pour faire montre de mon ressentiment, mais... l'attente a sans doute été trop longue, la frustration de ses derniers mois trop importante. Dans tous les sens du terme. Ma vie personnelle ne devrait rien avoir à faire ici, pourtant, et j'ai à peine terminé mes grandes tirades irascibles que je les regrette déjà. Je suis en train de complètement me griller auprès du Times, donc ?

« Je devrais te rassoir. »

Il s'est levé, et son ton calme mais clairement réprobateur ne me tranquillise pas un instant.

« Je comprends, même si je ne cautionne pas ton comportement disgracieux. Et je te conseille vivement de baisser d’un ton avant de créer une émeute. Tu te doutes que tout le staff est à l’affût des bribes de notre conversation en ce moment, et tu ne voudrais pas voir tes chances d’intégrer n’importe quelle rubrique au Times voler en éclats. »

J'en suis déjà conscient, évidemment, mais l'entendre dans sa bouche me fait bouillir. Je garde le silence, pourtant, les poings crispés sur ma veste, quand il vient jusqu'à moi, me faire face, la main fortement appuyée sur mon épaule. J'ai envie de lui beugler de ne pas me toucher, mais la menace de disparaître dans la seconde de la scène journalistique retient ma langue. Ou peut-être qu'un minimum de raison refait surface au milieu de mon ire...

« J’aurais admiré ta ferveur dans d’autres conditions, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Je voudrais que tu réfléchisses ; je t’ai proposé la promotion en premier lieu, je t’ai recommandé et j’ai argumenté en ta faveur – ne va pas croire que tu es le seul pigiste talentueux du Pays… Alors pourquoi irais-je te mettre des bâtons dans les roues ? Je veux dire que je suis fourbe et pédant, mais quand même.
- Le seul pigiste talentueux du pays, sans doute que non. Je reste le seul que vous ayez gardé plus d'un mois, en revanche. »


On le sait tous les deux. Comme on sait tous les deux, effectivement, qu'il n'aurait pas fait cette démarche s'il ne croyait pas réellement en moi. Des larbins, il pourrait en avoir à la pelle, en changer toutes les semaines, même s'il le voulait. Ce n'est pas ce qui m'est proposé ici. Même si je n'arrive pas à m'ôter de l'esprit qu'il a fait en sorte que je reste sous sa coupe plutôt que de me laisser intégrer la rubrique pour laquelle je suis fait. Et je n'arrive pas à passer complètement outre, pas plus que je ne cesse de me demander pourquoi. C'était quoi l'intérêt ?

« Tu te rassois, maintenant ? »

J'en sais rien. J'en sais foutrement rien. Si je capitule, là, je vais juste plus pouvoir en placer une, pendant ce mois à l'essai, et je peux faire une croix, aussi, sur la moindre négociation sur ce putain de contrat. Et ça sera invivable, parce qu'on sait tous les deux que je supporterai pas vraiment qu'il me donne sans cesse des ordres, et que je vais rester frustré d'avoir signé sous leurs conditions sans discuter. Mais si je passe cette porte... je fous tout en l'air, n'est-ce pas ? Il est revenu me chercher, pourtant, il aurait tout aussi bien pu me laisser claquer la porte et me barrer, et chercher quelqu'un d'autre à embaucher. Il ne l'a pas fait, pas plus qu'il n'a pété les plombs face au mien, de pétage de câble. Il doit le voir, évidemment, que je suis partagé, et ça me bouffe encore plus que mon propre état de nerfs. Et quand il se détache de moi, me laissant un peu plus d'espace, je ferme les yeux un instant, et lâche un soupir las.

« Non. »

Je me rassois pas, mais je retourne à son bureau sans un mot, et détaille les clauses du contrat en question du regard. Rien d'exceptionnel, ni dans un sens ni dans l'autre, mais je m'attendais pas vraiment à autre chose. Salaire correct, horaires classiques pour notre branche - faudra que je réfléchisse à ce que je fais de mon job au bar, je crois qu'un verre en sortant va s'imposer... - l'essentiel de ce qui vient d'être dit y est consigné, et ça n'attend que ma signature, donc. Pas besoin d'être assis pour ça.

« Dans un mois, vous pourrez plus vous passer de moi, et on reparlera de ce salaire de misère. »

J'ai signé, pas vraiment le choix, de toutes les façons, on le sait très bien tous les deux, même si je lâche cette pique histoire de pas complètement m'écraser - hors de question - aujourd'hui même. Et j'embarque un exemplaire, puisque l'un des deux m'est destiné de toutes les manières.

« Demain huit heures, donc ? »

C'est pas vraiment une question, et j'attends pas de réponse en me détournant du bureau, et en revenant à nouveau vers la porte.

« Je passerai aux HR avant, tâchez de faire en sorte qu'ils aient votre contrat pour sept heures trente. Bonne soirée, Boss. »

Ok, ça c'était gratuit, mais je suis pas vraiment calmé, on l'aura compris. Je serais bien parti avec les deux contrats, mais ils auraient pu considérer que j'avais refusé de signer, alors autant qu'ils l'aient sous les yeux. J'envisage pas de rester une seconde de plus ce soir, je risque d'exploser à nouveau, et ça sera bon pour personne. Je suis un grand garçon, j'ai pas besoin qu'il me teniez la main pour voir les HR demain matin, je crois qu'il est clair qu'on se reverra directement au bureau, donc. A huit heures tapantes. Et les HR ont intérêt à être matinales, parce qu'elle m'auront devant le nez à l'aube. Pour l'heure, j'ai franchement besoin d'un verre, et c'est pas les messes basses que j'entends sur mon passage qui calment le jeu - « alors c'est vrai, il a fait en sorte qu'il reste en finances alors qu'ils l'attendaient aux arts&life ? » - si bien que c'est la direction du Barfly que je prends, à peine sorti du Times. Une bonne heure de marche, ça me détendra peut-être. Un bon whisky aussi...
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