"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici YOU LIKE HIM  2979874845 YOU LIKE HIM  1973890357
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() message posté Mar 4 Nov 2014 - 1:58 par Invité

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Les derniers rayons du soleil meurent peu à peu dans l'horizon londonien et la nuit installe peu à peu ses couleurs tandis qu'au lointain, Big Ben sonne déjà vingt heures. Les températures jusqu'alors clémentes, ont dangereusement chuté, obligeant les Londoniens à ressortir les vêtements chauds. Les moins vaillants préfèrent quant à eux ne pas mettre le nez dehors et attendent un bon prétexte pour sortir...Mais il y a aussi ceux qui ne sortent plus, pour éviter de croiser quiconque. Ceux qui ont ouvert leur porte au désespoir et qui ne parviennent à chasser cet invité indésirable. Owen est de ceux-là. Il n'est pas sorti de chez lui depuis plusieurs jours, il a débranché son fixe, mit son portable en mode « silencieux » et s'est fait porter malade auprès de ses supérieurs à l'hôpital. Plus rien ne va et c'est pire que tout, car cette fois le médecin ne sait plus quoi faire, ni comment prendre le problème, car oui, il le reconnait enfin, il y a un problème. Il lui aura donc fallu un nombre incalculable de beuverie, des cuites à n'en plus finir et le réveil dans le lit d'un autre homme, pour le faire réagir. Dis comme ça et en mettant en avant le dernier événement de la liste, la situation pourrait faire rire, mais si l'on ajoute les éléments qui manquent au puzzle, l'on comprend très vite qu'Owen Reagan sombre peu à peu...

Assit au sol, contre le mur, Owen feuillette un vieil album photo. Toutes les lumières sont éteintes, seules quelques bougies placées un peu partout éclairent la pièce. La chaîne hifi est allumée, laissant ainsi de vieilles chansons irlandaises embaumaient de façon auditive le salon. Tout est calme et propre, car aujourd'hui contrairement aux jours précédents, Owen n'a pas bu une goutte d'alcool. La mauvaise expérience vécue quelques jours auparavant, à savoir le réveil dans le lit de Tristan, avait agi comme un électrochoc. Owen avait ainsi pris conscience de la gravité de la situation. Il est clair que lorsque l'on se retrouve dans le lit d'un autre homme, sans le moindre souvenir, nous atteignions un degré fortement élevé de déchéance. Depuis ce jour, Owen avait donc décidé de se reprendre en main et de sortir la tête de l'eau pour éviter de revivre des situations aussi gênantes. Pour se faire, il avait ainsi pris contact avec Lizzie, ancienne alcoolique et amie de Julia. La jeune femme avait alors donné les coordonnés de celui qui avait été son parrain aux alcooliques anonymes, quelques années plus tôt. Et sans plus attendre, Owen avait fixé à Jonathan un rendez-vous en terrain neutre pour éviter de céder aux tentations alcoolisées des bars que l'irlandais ne connaissait que trop bien depuis son retour d'Irak.

Toujours assit par terre, l'ancien soldat tenait en main une vieille photographie sur laquelle il posait tout sourire avec Julia et Jeremiah devant l'hôpital où ils réalisaient leur internat à l'époque. Sur la photo Jeremiah faisait la grimace comme à chaque fois qu'un objectif se braquait sur lui, Julia offrait son plus beau sourire tandis qu'Owen lui faisait « discrètement » deux oreilles de lapin.
« On avait l'air tellement heureux... » déclara Owen en souriant tristement. Du bout des doigts, il toucha le visage de Julia, comme si par ce geste, il pourrait revivre cet instant, comme si tout pouvait être oublié pour ne garder que les jours meilleurs. Sa main commença à trembler, ce qui l'obligea à remettre la photo à sa place et à refermer l'album.  Il prit une grande inspiration et sortit son flacon de vicodin de sa poche. À l'intérieur, il ne restait plus beaucoup de pilules et inévitablement dans peu de temps, il ne restera plus rien, le sentiment de manque n'en sera que plus grand. Owen ferma les yeux, il avait encore mal à l'épaule et s'il était devenu accro aux médicaments, il ne pouvait nier leur efficacité. Après une courte hésitation, il débouchonna le flacon, attrapa une gélule et la fit disparaître dans sa bouche. Il avala aussitôt le médicament et prit de culpabilité, il garda les paupières fermées durant un long moment. Il s'était perdu en chemin, le genre de désorientation qui pouvait être fatale si l'on ne prenait pas le temps de lever les yeux au ciel pour laisser les étoiles nous guider. Owen voulait...devait sortir la tête de l'eau pour lui d'une part, mais aussi pour Julia. S'il devait batailler contre ce type, autant le faire à armes égales. Son portable se mit à vibrer et le fit sortir de ses pensées. Il se frotta le visage pour émerger puis prit connaissance du sms qu'il venait de recevoir. Son nouvel interlocuteur lui fixait donc rendez-vous dans une heure dans le North London à Oxford Street au Starbucks. Owen fut soulagé, au moins là-bas, il ne risquerait de se laisser tenter par un verre de whisky, au pire, il pourrait se rabattre sur un cookie ou une autre délicieuse pâtisserie. Le jeune homme se releva, il alla éteindre une à une les bougies et ralluma la lumière du salon. Il fit un dernier détour par la cuisine et vit trônant sur la table, une bouteille de whisky presque pleine. Tout était attractif avec cette bouteille. Ses couleurs, le papier qui l'enrobait, la calligraphie du titre, la couleur ambrée de la boisson. Wilde disait avec ferveur « que la seule façon de résister à la tentation, c'est d'y céder », mais en repensant à Julia, Owen chassa son envie d'alcool, il ouvrit la bouteille et vida le contenu dans le lavabo, il jeta ensuite la bouteille dans la poubelle et quitta la cuisine sans plus attendre. Il enfila sa paire de basket fétiche, prit son long manteau gris, une écharpe et après avoir tout verrouillé, il quitta son appartement pour aller prendre le métro et retrouver son contact.

Il arriva donc près du Starbucks, quelques minutes plus tard. Il était en avance comme à chaque fois qu'on lui donnait rendez-vous, d'ailleurs, on ne pouvait lui reprocher un retard, l'ami Owen était réglé comme un coucou suisse. Il prit le temps de découvrir un peu le quartier, car jamais encore, il n'était venu par ici. Le coin s'avérait charmant, les gens souriaient malgré le froid et il fallait avouer qu'au vu de l'heure, il y avait encore un peu de monde dans l'établissement. Owen se frotta les mains pour se réchauffer un peu et entra finalement à l'intérieur du commerce. Il chercha un endroit près de la baie vitrée, lorsqu'il trouva son bonheur, il prit place et se débarrassa de son imposant manteau gris et de son écharpe. Une serveuse, tout sourire, vint à sa rencontre

« Que prendrez-vous ? »

Il fixait la carte des cafés et offrit un charmant sourire à la jeune demoiselle, qui carnet en main, attendait la commande de son nouveau client.

« Euh...en fait j'attends quelqu'un. Dès qu'il est là, je vous fais signe ! »

La jeune demoiselle acquiesça et s'éloigna laissant Owen seul. Il prit son portable en main, la tentation d'écrire à Julia était trop grande. Cela faisait plus d'une semaine qu'il avait coupé totalement les ponts. Il ne donnait plus de nouvelles et n'en prenait pas, mais la tentation était grande, la jeune femme lui manquait terriblement, mais la colère qu'il ressentait à son égard était encore trop grande pour qu'il ne puisse franchir le premier pas et reprendre contact. Il rangea aussitôt son mobile et attendit patiemment l'arrivée de « l'ami » de Lizzie.
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() message posté Sam 22 Nov 2014 - 12:59 par Invité
Témoignage de son évidente envie d’aider autrui, Sebastian arriva avec dix bonnes minutes de retard sur le lieu du rendez-vous. Que diable venait-il faire ici ? Jetant sa cigarette au sol, il réajusta l’écharpe noire qu’il portait autour de son coup et pénétra dans le café, frottant vigoureusement ses mains l’une contre l’autre dans l’espoir de les réchauffer un peu. Ses yeux perçants scrutèrent les environs, à la recherche d’un type dont Lizzie lui avait vaguement décrit le portrait. Putain de merde !! Sebastian s’était pourtant juré de tirer définitivement un trait sur les histoires d’alcoolémie ou de dépendance quelconque. Pourquoi fallait-il qu’on lui colle encore un gus entre les pattes ?  Le détective privé laissa échapper un soupir : bon où était-il ? Plus vite il le trouvait, plus vite ils pourraient en finir. Finalement, son regard se posa sur un homme attablé seul, au fond de la salle. Sebastian comprit au premier coup d’œil qu’il s’agissait de la bonne personne. D’un pas assuré, il s’avança dans sa direction afin de se présenter. « Owen ? Bonjour, je suis Sebastian… » En dépit de toute son appréhension, le jeune homme tâcha de ne rien laisser paraître. Il n’était pas question pour lui de mettre Owen dans l’embarras. Il était passé par là également et savait à quel point il pouvait être difficile d’en découdre avec ce genre de problème. Le laisser tomber n’était pas une option. Après une vigoureuse poignée de main, Sebastian s’installa à la table, peu surpris de voir la serveuse venir immédiatement dans leur direction. Bon sang, c’était pire qu’une usine ici !! Une fois que leur commande fut effectuée et que la demoiselle fut à une distance raisonnable, Sebastian reposa son regard en direction de son mystérieux interlocuteur. « Je ne vous cache pas que cela fait maintenant plusieurs années que j’évite de me confronter à … ce genre de chose. J’ai longuement hésité avant de venir et si Lizzie n’avait pas insisté, j’aurais certainement tout fait pour éviter cette rencontre. Vous voir me confronte à mes propres démons. Je sais à quel point c’est difficile d’en parler et de se confronter aux regards des autres. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je ne suis pas là pour émettre le moindre jugement. Je sais que cela sonne comme un vieux cliché, mais le simple fait que vous ayez fait cette démarche est déjà un grand pas. Tout le monde n’a pas ce courage. » C’était un fait indéniable et Sebastian avait rencontré suffisamment d’alcooliques au cours de sa vie pour savoir que ce constat était réaliste. Mais comme il venait de le lui faire comprendre, Sebastian tâchait depuis longtemps de ne plus être mêlé à tout ça. Parler d’alcool le ramenait forcément dans le passé, à cette époque où sa vie toute entière avait pris un tournant catastrophique, l’époque où il avait commis la plus grosse erreur que l’on puisse commettre. Une erreur qu’il ne pourrait jamais se pardonner. « Ecoutez Owen, je n’ai pas l’intention d’être tendre avec vous. Il faut cesser de croire que l’on a toutes les excuses du monde pour plonger dans cet enfer. Que ce qui nous arrive est tellement dramatique qu’il n’y a pas d’autre issue. C’est des conneries tout ça. La vérité, c’est qu’on arrive à un point où on n’en a plus suffisamment dans le froc pour faire face aux évènements. Mais l’alcool n’est pas une solution. C’est une spirale infernale. Croyez-moi, j’en ai fait les frais durant des années. Ce n’est que quand on en sort qu’on s’aperçoit que c’est une belle saloperie.» L’oubli temporaire n’efface nullement la douleur. Il faut apprendre à vivre avec, à accepter qu’elle fait partie intégrante de ce que nous sommes devenus. Voilà tout ce qu’il souhaitait lui faire comprendre. Ce serait déjà un bon début et pas tout le monde n’était capable de l’entendre. « Qu’attendez-vous exactement de notre rencontre ? Je vous préviens, je ne suis pas en mesure de faire des miracles. En vérité, vous êtes le seul capable de changer les choses. Je ne peux qu’être un soutien, rien de plus. La volonté fera toute la différence. »
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() message posté Sam 22 Nov 2014 - 19:32 par Invité

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    Le mobile dans la poche, Owen ne pouvait nier cette irrésistible envie d'envoyer un message à Julia pour lui demander naïvement si elle et les enfants allaient bien. Le genre de banalité qui sert de prétexte pour reprendre un contact briser d'une façon brutale. Owen luttait donc intérieurement pour ne pas céder à la tentation. Si son addiction à l'alcool était forte, son addiction à Julia redoublait de jour en jour. Mais il ne devait pas céder, il était inconcevable qu'il la retrouve et lui offre ce pathétique portrait qui était le sien à présent. Le médecin s'était ainsi convaincu qu'il devait se reprendre en main avant de retourner vers Julia, priant pour qu'il ne soit pas trop tard pour réparer les pots casser, priant aussi pour que ce connard avec qui elle s'envoyait en l'air dans la salle de garde, ne soit parvenu à définitivement la conquérir. En revoyant ces images qu'il avait cherché à oublier, le médecin sentit sa mâchoire se crisper, dans sa poitrine son cœur cognait douloureusement. C'est dans ce genre de situation que la tentation de commander un verre, était la plus forte.

    « Owen ? Bonjour, je suis Sebastian... »

    Owen sortit de ses pensées et posa son regard sur son interlocuteur.

    « Je...euh...Oui enchanté ! »

    Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant Sebastian qui venait de se présenter à lui. Dans un premier temps, assaillit par la surprise, Owen resta silencieux et prit le temps d'observer le jeune homme. À peine eut-il le temps de s'asseoir, que la sympathique serveuse fit à nouveau son apparition et carnet en main, elle était cette fois, prête à avoir sa commande. Les deux hommes ne s'attardèrent pas sur le menu et se contentèrent d'un café pour aller au plus simple. Une fois la jeune demoiselle éloignée, la conversation reprit, Owen n'était cependant pas débarrassé de cette étrange familiarité qui émanait de son nouvel interlocuteur. Par politesse, il le laissa parler, mais plus Sebastian s'exprimait et plus l'impression de déjà vu s'intensifiait à travers le regard d'Owen, qui pour ne pas paraître idiot suite à la longue tirade de Sebastian, reprit la parole essayant de chasser cette familiarité qu'il était incapable d'expliquer.

    « Vous savez, je ne veux pas m'apitoyer ou être apitoyer. Je ne vous cache pas que moi-même, j'ai longtemps hésité avant de...de demander de l'aide. Jusqu'à présent, je n'ai pas voulu admettre que j'avais un problème »

    La serveuse, tout sourire, revint à nouveau avec les deux cafés commandaient quelques minutes auparavant. Owen se tue, légèrement gêné, il remercia la serveuse, lui sourit. Une fois que cette dernière eut rempli sa mission, elle s'éloigna permettant ainsi aux deux hommes de reprendre leur conversation.

    « Ecoutez Owen, je n'ai pas l'intention d'être tendre avec vous. Il faut cesser de croire que l'on a toutes les excuses du monde pour plonger dans cet enfer. Que ce qui nous arrive est tellement dramatique qu'il n'y a pas d'autre issue. C'est des conneries tout ça. La vérité c'est qu'on arrive à un point où on n'en a plus suffisamment dans le froc pour faire face aux événements. Mais l'alcool n'est pas une solution. C'est une spirale infernale. Croyez-moi, j'en ai fait les frais durant des années. Ce n'est que quand on en sort qu'on s'aperçoit que c'est une belle saloperie. »

    Rien, Owen n'avait strictement rien manqué. Il avait écouté chaque phrase, chaque mot avec intérêt. L'homme parlait bien, même si certaines choses semblaient critiquables aux yeux d'Owen. Il prit sa tasse souffla sur le dessus et porta le récipient à ses lèvres pour se délecter de cette boisson « non alcoolisée » qu'il aimait tant. Puis il posa la tasse, croisa les mains et prit la parole à son tour :

    « Vous avez l'air jeune, du moins plus jeune que moi et vous parlez comme un vieux briscard. Je vous l'ai dit, je n'ai pas besoin de traitement de faveur, ni l'envie de m'apitoyer pour faire pleurer dans les chaumières. Vous savez ce que c'est d'avoir un idéal qui se retrouve bafouée? De servir une cause qui en fait n'en ai pas une ? Il n'est pas question d'en avoir ou pas dans le froc pour faire face. J'ai fait face aux événements, mais parfois la réalité est tellement dure, violente, monstrueuse, qu'on décide de trouver une alternative. Je ne suis pas fier de moi, pas fier d'avoir choisi la bouteille comme alternative, la bouteille et les médicaments, mais ça c'est une autre histoire. »

    Owen souffla et regarda ailleurs, légèrement gêné d'avoir dévoilé autant de chose à un inconnu, du moins à un inconnu familier. Cette impression ne s'était d'ailleurs pas amoindrit, pire encore, elle persistait. Owen en était presque sûr, il connaissait ce gars, ou une personne qui lui ressemblait traits pour trait, mais il avait beau ratisser chaque parcelle de sa mémoire, la réponse à sa question ne venait pas...

    « Qu'attendez-vous exactement de notre rencontre ? Je vous préviens, je ne suis pas en mesure de faire des miracles. En vérité, vous êtes le seul capable de changer les choses. Je ne peux qu'être un soutien, rien de plus. La volonté fera toute la différence. »

    « Jonathan ! »

    Sans trop comprendre comment ni pourquoi, ce prénom était sorti de la tête et de la bouche d'Owen, qui avait vraisemblablement pensé trop haut. Confus, il se sentit obligé de s'excuser suite à cette exclamation inattendue

    « Désolé ! Votre visage m'est terriblement familier et depuis tout à l'heure, j'essaye de mettre un prénom sur cette familiarité, mais passons. Ce que j'attends de vous ? Pas un miracle, ça s'est sûr. J'ai peut-être juste besoin d'un coup de pouce. »

    La mémoire libérée, Owen observait son interlocuteur d'un autre œil. Jonathan Wilde, voilà la personne qu'il cherchait dans le méandre de ses souvenirs. Il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire en repensant à ce type, qui durant son internat en médecine, était devenu un véritable pote avec lequel il avait vécu quelques inoubliables péripéties
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() message posté Dim 23 Nov 2014 - 13:43 par Invité
« Vous avez l'air jeune, du moins plus jeune que moi et vous parlez comme un vieux briscard. Je vous l'ai dit, je n'ai pas besoin de traitement de faveur, ni l'envie de m'apitoyer pour faire pleurer dans les chaumières. Vous savez ce que c'est d'avoir un idéal qui se retrouve bafouée? De servir une cause qui en fait n'en ai pas une ? Il n'est pas question d'en avoir ou pas dans le froc pour faire face. J'ai fait face aux événements, mais parfois la réalité est tellement dure, violente, monstrueuse, qu'on décide de trouver une alternative. Je ne suis pas fier de moi, pas fier d'avoir choisi la bouteille comme alternative, la bouteille et les médicaments, mais ça c'est une autre histoire. » Sebastian s’adossa à son siège avec lassitude. Bien sur qu’il était question de courage ! Quelle sorte d’homme fallait-il être pour se réfugier dans la boisson et devenir une véritable loque humaine ? Rien n’excuse que l’on se penche sur une telle alternative. C’était trop simple… trop lâche. Hélas, Sebastian n’en avait pris conscience que dans l’après-coup. Oh naturellement, le détective privé comprenait parfaitement le point de vue d’Owen, étant donné qu’il avait adopté le même durant des années ! Fichue rationalité humaine ! Les questions de son interlocuteur n’eurent donc rien de surprenant, à vrai dire, Sebastian s’y attendait. « Au risque de vous surprendre, je le sais, oui. Et c’est précisément la raison pour laquelle je peux me permettre d’affirmer avec certitude que vous n’empruntez pas la bonne direction. Je suis peut-être jeune, mais loin d’être stupide. Sans compter que la souffrance n’épargne personne, elle n’émet aucune discrimination quant à l’âge ou le sexe de ceux qui en font les frais. » Sebastian n’avait vraiment pas l’impression de s’exprimer comme s’il avait vécu des siècles durant ! Disons juste que la vie ne l’avait pas épargné et que certaines blessures avaient changé sa vie du tout au tout. Owen était dans la bonne direction : prendre conscience du problème, c’est faire un premier pas vers la guérison. Hélas, le chemin était bien plus long et bien plus rude qu’il ne semblait l’imaginer. Sebastian ne s’en était pas sorti en un claquement de doigts. Il avait eu besoin de temps, de patience, de force et de courage. En conséquence, il savait parfaitement ce que ressentait Owen et il était véritablement prêt à lui indiquer la marche à suivre. « Jonathan ! » Jonathan ? Quoi Jonathan ?! Sebastian se redressa légèrement sur son siège, observant Owen avec une mine beaucoup plus sérieuse et intriguée que précédemment. Pourquoi venait-il de lâcher le prénom de son frère ainé avec tant de frénésie. Les lèvres du jeunes homme formèrent un « o » durant une fraction de seconde, manifestement prêt à lui demander « QUOI ? PUTAIN CONTINUE BORDEL !! » mais ce ne serait pas raisonnable. Ni même poli, du tout. Pour sa part, Owen reprit la parole en s’excusant, mais Sebastian n’y prêta pas la moindre attention, tant son esprit était désormais focalisé sur le prénom de son frère. « Vous connaissiez Jonathan ? » Owen en avait désormais trop dit ou pas assez. Sans compter que personne dans cette ville n’était au courant de son passé et du destin tragique de son frère. Personne à l’exception de Lizzie, cela va sans dire. Mais le jeune homme savait pertinemment que sa belle n’aurait jamais eu l’impudence de dévoiler son passé à un inconnu. Alors pourquoi diable en parlait-il ? « Qui êtes-vous exactement, Owen ?»
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() message posté Dim 23 Nov 2014 - 19:27 par Invité
    Owen était forcé de reconnaître que Sebastian avait marqué bien des points. Le médecin peut habituer à ce genre de confrontation, devait mettre son orgueil de côté et accepter d'être sur la mauvaise pente. Il serra donc la mâchoire et accepta les choses sans brancher, son envie de s'en sortir était plus forte que tout le reste. S'il lui restait la moindre chance avec Julia, il devait se battre et livrer l'un des combats les plus après qu'il n'est eu à mener au cours de sa vie. Avant de reprendre la parole, il regarda sa tasse, préférant dans un premier temps, fuir le regard de son interlocuteur, car il n'est jamais facile d'avouer que l'on a un problème, encore moins devant un inconnu.

    Malgré sa prise de parole, Owen ne se sentait pas vraiment à l'aise. Il regardait partout, toutes les directions étaient bonnes à être fixées pour éviter le regard de cet homme qui avait l'air de maitriser le sujet « alcool » et la souffrance quotidienne engendrée par l'appel de la boisson. Owen n'était pas du genre à accepter les choses aussi rapidement, il ne supportait pas que ses problèmes soient aussi vite mis en exergue et plus encore par un inconnu. Certes, il avait entrepris les premières démarches, mais il commençait à regretter sa présence ici et supportait de moins en moins les remarques lancées par le jeune homme, qui semblait las de tenir encore et toujours le même discours.

    « Au risque de vous surprendre, je le sais, oui. Et c'est précisément la raison pour laquelle je peux me permettre d'affirmer avec certitude que vous n'empruntez pas la bonne direction. Je suis peut-être jeune, mais loin d'être stupide. Sans compter que la souffrance n'épargne personne, elle n'émet aucune discrimination quant à l'âge ou le sexe de ceux qui en font les frais »

    « Ça me coûte beaucoup de devoir l'admettre, mais vous avez raison. Je sais que j'emprunte la mauvaise direction, je suis en train de me perdre et de perdre toutes les personnes qui ont de l'importance pour moi. Je me suis convaincu que boire, panserait mes blessures et que l'espace d'un instant ça irait mieux, que je parviendrais à balayer toutes ces images que je cherche à oublier. Ça à marcher au début, mais maintenant, c'est de pire en pire. Je suis en train de tout perdre, la souffrance morale et physique est insupportable. Je n'ose même plus me regarder dans un miroir. »

    Suite à cette longue réplique, Owen vida l'intégralité de sa tasse. Jamais, depuis son retour d'Irak, il n'avait parlé autant de ses souffrances et du mal qui le rongeait peu à peu. Il ne pouvait nier à présent, se sentir un peu mieux, progressivement il déserrait la mâchoire, il relâchait la pression et s'adossa un peu plus en profondeur contre son siège. Il prit le temps de bien observait son interlocuteur et n'en doutait plus à présent. Les mêmes traits, la même façon de s'exprimer, cet homme aurait pu être le sosie de Jonathan, un vieil ami qu'il avait rencontré lorsqu'il réalisé son internat une quinzaine d'années auparavant. En repensant à lui, Owen fut assaillit par une légère culpabilité. Comment se faisait-il, qu'après toutes les aventures vécus conjointement durant leur jeunesse, il n'est pas pris le temps de reprendre contact et de lui donner quelques nouvelles ?. Ça ne lui ressemblait pas, lui qui plaçait l'amitié au-dessus de tout, il avait laissé filer l'un de ses meilleurs amis. « Un regret de plus, un ! » se dit-il intérieurement. Il regarda Sebastian tenant à présenter à nouveau ses excuses, car dans le fond, ça ne se fait pas de balancer un prénom et de presque coupé la conversation de son interlocuteur. Mais en observant l'homme qui se trouvait face à lui, Owen se rendit compte que ce fameux prénom sortit de nulles parts, sonnait étrangement aux oreilles de Sebastian, d'ailleurs, il se redressa légèrement de son siège. L'expression de son visage n'était plus la même, finit la lassitude bonjour le froncement de sourcil et l'air sérieux que l'on adopte quand la conversation prend un autre tournant, un tournant plus profond, presque plus dramatique. Était-il possible, que par un heureux hasard, Sebastian connaisse lui aussi un Jonathan ? Puis tout naturellement la question se posa et se fut le jeune homme qui dama le pion à Owen.

    « Vous connaissez Jonathan ? »

    Owen, pour se donner un peu plus de constance, se redressa et laissa transparaître, sur son visage, le même sérieux que Sebastian. À en juger par la façon dont la question venait d'être posée, le jeune homme connaissait un « Jonathan » était-il possible qu'il s'agisse du même ?

    « Qui êtes-vous exactement Owen ? »

    « Il y a longtemps, je dirais une quinzaine d'années environ, j'ai connu un type qui s'appelait Jonathan. Je faisais mon internat en médecine et lui venait d'entrer à l'école de police. On s'est rencontré un soir, dans un bar. À l'époque, je vous rassure, la bouteille et moi n'étions pas les meilleurs amis du monde. On s'est tout de suite entendu comme chien et chat avec Jonathan. Je cherchais toujours à avoir raison et en générale, il avait raison et j'avais tort. Jonathan était un super pote, le genre qu'on peut appeler à n'importe qu'elle heure, le genre qu'on ne peut compter sur les doigts d'une seule main, tant ils sont précieux. »

    Owen, en évoquant ainsi le passé, avait fait une totale abstraction de son mal-être, il avait retrouvé le sourire en parlant de son vieil ami Jonathan et dans la foulée, il reprit la parole.

    « C'est fou, mais quand je vous regarde, j'ai l'impression de le voir, et même de l'entendre. Vous êtes surement son petit frère ! J'aurai dû faire le rapprochement. C'est dingue, comme le monde est petit bon sang ! Comment va Jonathan ? J'imagine qu'il a dû fonder sa petite famille, qu'il a monté les échelons ! » demanda innocemment Owen, ravit d'avoir face à lui le petit frère de petit John comme il l'appelait avec affection.

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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 23:03 par Invité
La mâchoire serrée et l’air sombre, Sebastian écouta attentivement les explications de son interlocuteur. Ainsi, Owen avait fait la connaissance de son frère ainé au cours de ses études… Le monde est décidément petit. Bien trop petit. Le jeune détective privé aurait préféré ne pas avoir à se remémorer les derniers instants de la vie de Jonathan. Une vie qu’il avait perdue par sa faute. A cause de sa négligence. Soupirant doucement, Sebastian recula légèrement afin de pouvoir s’adosser à son siège. Son regard ne quitta pas celui d’Owen qui continuait son récit, ne manquant pas de préciser à quel point Jonathan était un chic type. Oh ça il le savait mieux que quiconque. Son frère était une véritable perle. Un joyau rare qui suscitait l’admiration de tout ceux qui croisaient son chemin. A commencer par Sebastian.« Jonathan était un super pote, le genre qu'on peut appeler à n'importe qu'elle heure, le genre qu'on ne peut compter sur les doigts d'une seule main, tant ils sont précieux. » Le jeune homme esquissa un sourire et baissa le regard un court instant. Il reconnaissait parfaitement son grand frère. Jonathan était un homme extraordinaire, un ami loyal et toujours présent pour les siens. Il avait cette merveilleuse faculté à marquer l’esprit des gens par sa générosité et sa bonne humeur. Tout ceux ayant eu la chance de croiser le chemin de John étaient unanimes sur ce point. « C'est fou, mais quand je vous regarde, j'ai l'impression de le voir, et même de l'entendre. Vous êtes surement son petit frère ! J'aurai dû faire le rapprochement. C'est dingue, comme le monde est petit bon sang ! Comment va Jonathan ? J'imagine qu'il a dû fonder sa petite famille, qu'il a monté les échelons ! » Le retour à la réalité fut brutal. Atrocement douloureux, même. Que pouvait-il répondre à cela ? Pouvait-il seulement envisager de ne pas lui révéler l’indicible vérité ? Nerveusement, Sebastian se mit à triturer un minuscule morceau de papier entre ses doigts. Il le roula entre son pouce et son index, crispant les mâchoires comme s’il ne pouvait se résoudre à prononcer ces quelques mots qui le faisaient tellement souffrir. « Jonathan est… » La douleur refit son apparition, s’insinuant dans tout son être, s’associant avec cet impérieux sentiment de culpabilité. Indéniablement, les mots avaient du mal à franchir la barrière de ses lèvres. Hésitant, Sebastian prit sa respiration et se décida enfin à avouer l’indicible vérité. « Je suis effectivement le petit frère de Jonathan. Il … il nous a quitté, il y a de ça plusieurs années… » Pourtant, le jeune homme vivait la chose comme si la blessure était encore fraiche. La douleur était tellement vivace, tellement intense !! « Il travaillait sur une affaire qui a mal tournée.» Son frère était mort en héro. Mort afin que Sebastian puisse vivre. Atroce réalité à laquelle le plus jeune des Wilde ne pourrait jamais s’habituer. Levant le regard en direction d’Owen, il haussa les épaules doucement. « Vous ne pouviez pas savoir. Je suis toutefois ravi de faire la connaissance d’un homme qui a connu Jonathan. S’il vous appréciait, c’est forcément que vous êtes quelqu’un de bien. Contrairement à moi, mon frère a toujours su choisir ses amis.»
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() message posté Jeu 15 Jan 2015 - 20:37 par Invité
    Les souvenirs chaleureux se bousculaient, comme si Owen avait ouvert un vieil album photo dont il scrutait chaque cliché en se rappelant de tous les souvenirs qu'il partageait avec son vieux pote. La sensation était aussi agréable que celle que l'on éprouve après avoir croqué dans un bonbon qui vous renvoie irrémédiablement à une époque révolue, mais qui vous réchauffe le cœur tant les souvenirs qui en émanent sont positifs. Owen, tel un enfant, laissa un large sourire éclairait son visage, il cherchait dans sa mémoire toutes les petites anecdotes qui, jadis le faisait marré comme un môme. Car c'est ce qu'il était, du moins dans la tête, quand il a rencontré son camarade de l'école de police.


    Arborant toujours son petit sourire, il observa son interlocuteur, curieux d'en apprendre d'avantage sur lui et impatient à l'idée d'avoir des nouvelles de Jonathan. Mais, malgré la joie plus qu'apparente dont il faisait preuve, une voix presque inaudible accapara l'espace d'instant, futile instant de réflexion, toute son attention. Quelque chose n'allait pas et le sourire presque forcé, qu'esquissait Sebastian, ne rassurait pas Owen. Au contraire, cette observation accréditait la thèse du malaise, quelque chose n'allait pas et il suffisait de plonger le regard dans celui du jeune homme d'en face, pour percevoir une peine aussi profonde que le sentiment de détresse d'Owen.


    Conscient du malaise qui venait de s'instaurer entre les deux hommes, Owen détourna légèrement son regard, quelque chose n'allait pas et Reagan se demandait à présent s'il avait envie de connaître la raison de ce malaise. Frôlant la fatalité, il se préparait au pire, il savait que lorsque Sebastian ouvrirait la bouche, son cœur martèlerait atrocement sa poitrine, que son regard brillerait un peu plus qu'à l'ordinaire. Il avait compris qu'à ce moment précis, ses émotions seraient à vives et sa vulnérabilité impossible à dissimuler derrière un masque. Se préparant au pire, l'ancien soldat regarda le fond de sa tasse qu'il prit en main, espérant que ce geste futile l'empêche de revenir à sa dure réalité qui approchait méchamment. Il voulait surtout éviter le regard de Sebastian, un regard qui en disait beaucoup sur l'état d'esprit du jeune homme. Ce dernier après une longue hésitation, parvient cependant à laisser sortir de sa bouche, ces quelques mots :


    « - Jonathan est... »


    La suspension n'en était que plus douloureuse pour Owen qui se crispa sur sa banquette. Le sourire avait disparu et la mâchoire serrée, il laissait son regard azur se perdre dans le vide. Des camarades, il en avait perdu au court de ces quatre dernières années, des frères d'armes comme ils disent là-bas, mais perdre un ami comme Jonathan, représentait une douleur à laquelle il n'était pas encore habitué. Il entrouvrit la bouche comme s'il s'apprêtait à parler, mais rien ne sortit, il se préparait au pire et il avait raison de s'y préparer.


    «-Je suis effectivement le petit frère de Jonathan. Il ... il nous a quitté, il y a de ça plusieurs années...»


    « -Je...je suis terriblement confus...je... Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda Owen tout penaud.


    « -Il travaillait sur une affaire qui a mal tournée. »


    Owen poussa un long soupire comparable à la douleur qui habitée son cœur à présent. Quelque chose s'était brisée en lui, au moment même où la triste vérité était sortie de la bouche de Sebastian.


    « -Je me souviens que Jonathan était une tête de mule, doublée d'une tête brûlée. Il n'avait peur de rien, ni de personne. Mais c'était un gars qui prenait des risques utiles. J'aurai tant aimé le revoir et voilà que j'apprends sa mort. Ce n'est pas la bonne période pour entendre ça...


    « Vous ne pouviez pas savoir. Je suis toutefois ravi de faire la connaissance d'un homme qui a connu Jonathan. S'il vous appréciait, c'est forcément que vous êtes quelqu'un de bien. Contrairement à moi, mon frère a toujours su choisir ses amis.»



    Owen, touché par les paroles de son interlocuteur, lui offrit un sourire teinté de tristesse. L'espace d'un instant, en rencontrant ce jeune homme pourvu d'une insolente ressemblance avec un vieux camarade, Owen avait chassé de son esprit tous ces problèmes, mais en l'espace d'une seconde, la petite lueur d'espoir avait été engloutie par les ténèbres. Il était touché, tellement qu'il ne parvenait à le cacher. Sa voix tremblait, ses yeux brillaient...


    « -Je ne suis plus celui qu'il a connu malheureusement et je me rends compte qu'on agissant de la sorte, je bafoue sa mémoire. Putain! Pardon, excusez-moi ! C'est tellement injuste... Je le considérais comme un frère, et même si on s'est perdu de vue, je pensais souvent à lui... J'aurais dû lui écrire, prendre plus de nouvelles... J'aurai dû être un ami, au lieu d'être un fantôme... Je suis désolé, j'imagine à quel point ça doit être dur pour vous, c'était votre frère et votre héros, je suppose... Putain de fatalité de merde ! C'est toujours les meilleurs qui partent les premiers... »

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