(✰) message posté Lun 3 Nov 2014 - 6:26 par Invité
Caught in the current tearing us apart
ft. skyler & franklin
Un soupire passa les lèvres de Franklin. Le jeune adulte avait passé les quatre dernières heures le nez planté dans ses bouquins en vue des examens qui auraient lieu sous peu. Il passa ses mains sur ses yeux avant de soupirer à nouveau. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre de sa chambre pour remarquer que le soleil commençait sa descente dans le ciel. S’il voulait profiter de la journée, il devait saisir sa chance maintenant. Sans hésitation, il ferma son livre avant de le balancer à travers la pièce. Si les cours le passionnaient habituellement, là, il avait plutôt l’impression que c’était du bourrage de crâne. Ses journées ses résumaient à étudier, aller en cours et travailler. C’était d’ailleurs les seuls moments ou il profitait de l’air frais, lorsqu’il se déplaçait pour se rendre soit à l’université ou au studio. Être cloitré entre quatre murs faisait désormais parti de son quotidien et il en avait plus que marre. Le besoin de sortir, de prendre l’air était définitivement présent. C’est pourquoi il troqua ses pantalons jogging pour des jeans et son grand t-shirt pour un chandail un peu plus propre avant de sortir de sa chambre. Il s’empara de sa veste de cuir, son porte-monnaie et ses clés avant de quitter son appartement. Une fois à l’extérieur, il inspira profondément, profitant de l’air pur, grand changement comparé à l’odeur du macaroni au fromage qui régnait dans son appartement. Ses pas le guidèrent tout d’abord vers son ancien domicile, la maison de ses parents. Il resta planté sur le trottoir à regarder ce qui fut, plusieurs années auparavant, une maison pleine de vie ou la joie régnait. Comment les choses avaient-elles pu se détériorer à ce point? Quand son père avait-il cessé de croire en lui? Quand était-il devenu une honte pour eux? Pourquoi tout ce qu’il avait fait depuis l’âge de dix ans n’avait jamais été assez? Parfait, voilà ce qu’on lui avait toujours demandé d’être, mais qu’il n’avait jamais réussi à atteindre. Après quelques minutes à repenser à ces souvenirs qui n’étaient rien d’autre que déprimants, il continua sa route, errant dans la ville. Il emprunta des chemins qu’il n’avait jamais emprunté au paravent, se perdant à quelques reprises. Pourtant, ses pieds suivirent finalement un chemin qui lui était familier. Sans même avoir à y penser, il arpenta des rues qui, même après un an sans les avoir visitées, lui étaient familières. Rapidement, il se retrouva devant la porte de l’appartement de Skyler. Il fallait la voir. Il avait remis ce moment à plus tard bien trop souvent. S’il pouvait rebrousser chemin, il savait qu’il faudrait bien qu’il revoit la jeune femme un jour ou l’autre. Prenant son courage à deux mains, il cogna trois coups et attendit qu’on lui réponde.
hj:
C'est assez court et je m'en excuse. Je tenterai de me rattraper au prochain poste. J'espère que ça te va quand même.
(✰) message posté Lun 3 Nov 2014 - 19:58 par Invité
Les colocs n’étaient pas là, Skyler n’avait pas cours de la journée alors naturellement, elle avait invité quelques amis pour qu’ils s’éclatent un peu. Par s’éclater, elle entendait bien entendu se défoncer. Chacun avait ramené de quoi s’amuser, et Sky était littéralement aux anges. Son esprit se détacha bien vite de son corps, balançant tous les soucis, qu’ils soient plus ou moins importants, bien loin d’elle. Bien plus rieuse que d’habitude, elle laissait sans problème un de ses amis mettre ses mains un peu partout sur elle, trouvant d’ailleurs cela fort plaisant. Elle n’avait pas eu de copain depuis bientôt un mois, et elle avait envie de se sentir désirée. En ce moment, elle avait du mal à ressentir cela. Entre les mecs qu’elle aimait qui la larguait sans ménagement, ses parents qui ne voulaient pas lui parler et son meilleur ami qui n’était toujours pas venue la voir depuis son retour, Skyler avait sincèrement l’impression de ne pas être importante. Heureusement, le fait d’être en colocation l’empêchait de se sentir trop seul, chose qu’elle détestait par-dessus tout. Depuis dix heures du matin, elle était littéralement explosée, ses pupilles bien trop dilatées, le corps trop léger, l’esprit ailleurs, un grand sourire sur les lèvres. La drogue – du moins celle qu’elle consommait – la rendait toujours joyeuse et détachée de tout. En même temps, elle faisait des choses qu’elle n’aurait jamais osé en temps normal, et disait également des pensées qu’elle ne devrait certainement pas dévoiler à tout le monde. Elle n’a plus vraiment le contrôle d’elle-même, et même si c’est l’effet qu’elle recherche pour se sentir bien, cela peut parfois lui causer quelques soucis. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle s’amusait avec ses amis, parlant de choses n’ayant ni queue ni tête. Ils sautèrent aisément le repas de midi, la seule qu’ils ingurgitaient en plus de leur merde étant du jus de fruit – Skyler se refusant à ouvrir les bonnes bouteilles d’alcool qu’elle gardait caché. L’appartement empestait le cannabis, de rares traces de poudre blanche démontraient une certaine consommation sur la table basse et les corps de cinq personnes étaient à moitié étalés sur le sol et le canapé. Ils avaient dû s’endormir à un moment, car quand Sky regarda l’heure il était treize heures, puis le temps qu’elle cligne des yeux, un joli seize s’affichait sur l’horloge. Elle se sentait moins dans un monde à part, le sommeil l’aidant toujours à se remettre de ses trips, mais elle n’était pas revenue à son état normal pour autant. Malgré tout, elle vira sans ménagement ses amis, sachant qu’ils avaient tous plus ou moins des trucs à faire et qu’il fallait vraiment qu’elle aère l’appart’ car ça en devenait irrespirable. Une petite heure à nettoyer un peu le bordel qu’ils avaient foutu – et à ricaner devant le suçon qu’un des mecs lui avait fait dans le cou – elle s’étalais à nouveau sur le canapé, respirant l’air qui ne comportait plus que quelques effluves de l’odeur désagréable. Ses yeux se fermaient tout seul et elle songeait à aller au lit lorsque l’on frappa à la porte d’entrée. C’était peut-être Sam ou Rory qui avait oublié ses clés – même si elles n’étaient pas censées rentrer avant un moment. Remettant un peu ses cheveux en place, elle alla ouvrir la porte et bugua un peu en voyant le blond planté sur le seuil de son appartement. « Franklin ? …. FRANKLIN ! » Un immense sourire prit place sur ses lèvres une fois qu’elle eut réalisé que son meilleur ami était enfin en face d’elle depuis plus d’un an. Elle se jeta dans ses bras, se serrant fort contre lui, bien trop heureuse de le voir après tous ces mois passés loin l’un de l’autre. Des mois qu’elle avait passés seule. Son moral retomba un peu en songeant à cela, mais elle se mordit la langue pour éviter de sortir une remarque. Elle voulait d’abord profiter de sa venue, et après, elle réglerait ses comptes avec lui. « Rentre donc, je suis tellement heureuse de te voir ! » Attrapant sa main, elle l’attira dans l’appartement, claquant la porte et le dirigeant ensuite vers le canapé, où elle prit place à ses côtés. « Alors, c’était comment ? Raconte-moi tout ! »
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(✰) message posté Jeu 6 Nov 2014 - 19:51 par Invité
Caught in the current tearing us apart
ft. skyler & franklin
Franklin n’était pas du genre peureux et craignait peu de choses. Pourtant, maintenant qu’il se trouvait là, devant cette porte, à attendre avec une certaine impatience qu’on lui ouvre, un sentiment de crainte le submergea. Il lui avait fallu un moment pour trouver le courage d’enfin aller voir sa meilleure amie et sa réaction faisait désormais parti des choses qu’il craignait. Si elle lui crachait au visage, lui disant qu’elle ne voulait plus le voir parce qu’il l’avait abandonnée lorsqu’elle avait besoin de lui? Si elle ouvrait la porte pour la refermer immédiatement? Il avait vraiment peur d’avoir fait une bêtise. Certes, il ne regrettait en rien d’avoir fait ce voyage parce qu’il avait appris bien plus qu’il ne l’aurait fait en restant dans une salle de cours, mais il aurait aimé pouvoir se dédoubler, ne pas devoir laisser Skyler derrière. Sous l’emprise de cette crainte, les mains du médecin en devenir vinrent se glisser dans les poches de son jeans tandis qu’il se balançait d’avant en arrière, le regard rivé sur ses chaussures. Lorsque le léger son d’une poignée que l’on tourne se fit entendre, Franklin leva les yeux pour les poser sur la jeune femme qui se tenait devant lui. Une vague de soulagement traversa son corps, parce qu’après tout, il aurait bien pu tomber sur Sam qui n’aurait sans doute pas hésitée à le renvoyer, et parce que Skyler semblait heureuse de le revoir enfin après ce qui sembla être le choc initial. Quoi de plus normal après tout, un an, c’est long.
Un dicton dit que le sourire est contagieux et dans cette situation, ce n’était pas faux puisque dès que Skyler lui sourit, Franklin lui rendit la pareille. Sans hésitation, il referma ses bras autour du corps de la demoiselle, la serrant contre lui. Comme tout ça lui avait manqué. La prendre dans ses bras, voir son sourire, juste être en sa présence. Il avait eu bien du temps pour réaliser à quel point elle lui avait manqué pendant l’année précédente, mais toutes ces émotions semblaient le happer d’un coup. Il était là, elle était là. Ensemble. « Je suis aussi heureux de te revoir. » Déclara-t-il, ne se départissant toujours pas de son sourire. Sans perdre une seconde, elle ne lui laissa pas vraiment le choix, de toute façon il entra dans l’appartement avant de la suivre et de prendre place sur le canapé. « Tu veux vraiment tout, tout, tout savoir? Parce qu’on risque d’être encore ici demain matin. » Lâcha-t-il avec un léger rire. « Sans blague, c’était génial. Je peux affirmer que je n’ai jamais été aussi dépaysé de toute ma vie, mais je crois que ç’a été bénéfique. J’ai pris conscience de tellement de trucs pendant ce voyage » que j’ai envie que nous deux, ce soit plus que simplement de l’amitié, entre autre « et j’ai appris tellement de choses autant sur moi-même que sur leur culture. » Une vague de nostalgie s’empara de lui. Ça lui manquait un peu, cette simplicité qu’il avait trouvé là-bas, de voir les jeunes plus particulièrement, s’émerveiller de tout. « Ils ont essayé de m’apprendre leur langue, mais j’crois que je les ait fait rire plus qu’autre choses. » Ajouta-t-il avec un autre éclat de rire. « J’ai même encore un petit cahier avec certains mots qu’ils m’ont enseigné. » Il avait gardé tout ce qui lui avait été donné lors de son voyage. Certes, ces gens n’étaient pas nécessairement très fortunés, mais ils étaient généreux, une autre leçon que Franklin a retenu. « Ç’a été fascinant de voir que, même s’ils n’ont pas grand choses, ils sont toujours prêt à donner. Que ce soit leur temps, leur savoir ou même leurs biens. Si nous ne voulions pas accepter ce que certaines familles étaient prêtes à nous offrir, il y a un objet auquel je n’ai pas pu dire non. Une des petites filles de qui je me suis occupée m’a même offert ce bracelet qu’elle a elle-même confectionné. » Ses yeux se posèrent sur l’objet en question qu’il avait toujours autour du poignet et il sourit en repensant à ce moment. « Enfin, assez parler de moi. Je n’ai pas envie de t’ennuyer avec mes anecdotes de voyage. Toi, qu’est-ce qui t’es arrivé pendant la dernière année? »
(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 21:54 par Invité
Son meilleur ami lui avait manqué. Sincèrement. Terriblement. Cela avait été un crève-cœur de le voir partir si loin d’elle, dans un continent qui semblait si aride et dangereux aux yeux de Skyler. Comme une imbécile, elle s’était fait peur en allant voir toutes les maladies, infections et bestioles mortelles qu’on pouvait trouver là où Franklin se rendait. Elle en avait été littéralement malade, prête à pleurer et à prendre un avion pour récupérer son meilleur ami et le mettre en sûreté. Bien entendu elle ne l’avait pas fait, sachant très bien que c’était quelque qui tenait à cœur au blond et Skyler était heureuse quand il était heureux. Seulement voilà, il était là-bas, elle était là toute seule et jamais elle n’avait séparé de lui aussi longtemps. En règle générale, elle se fait elle-même la morale quand elle se met à lui en vouloir de l’avoir littéralement abandonné. Ils étaient meilleurs amis bon sang, elle devait être heureuse pour lui et comprendre, point final. Malgré tout, Skyler était parfois une petite fille capricieuse concernant ses amis et plus particulièrement son meilleur ami, son pilier depuis l’enfance, son étoile du nord, son point de repère. La seule chose stable dans sa vie bancale et désordonnée. Il était partit, il l’avait laissé seul et Skyler étant Skyler, elle avait développé bien trop de rancune à son égard. Une rancune qu’elle n’avait jamais pu exprimer et qu’elle refoulait au maximum, la laissant de ce fait grandir dans un coin jusqu’à un point où elle ressentait de la colère en pensant au blond. Oui elle aimait son meilleur ami, oui il lui manquait terriblement et oui elle était heureuse qu’il soit enfin là avec lui, mais elle n’arrivait pas à digérer le fait qu’il soit partit un an si loin d’elle. C’était très certainement égoïste comme raisonnement, mais Skyler était du genre généreuse en temps normal, alors elle pouvait bien penser à elle de temps en temps. Et puis merde, elle se droguait, elle détestait ses parents, elle avait des colocs qui galéraient à mort financièrement, des amis un peu à la con et ses petits copain étaient toujours des connards. Elle avait besoin de son meilleur ami, pouvoir se glisser dans ses bras et se sentir protégée du monde extérieur.
Elle tenta malgré tout de rester raisonnable et elle l’écouta patiemment. Du moins, du mieux qu’elle pouvait avec un cerveau encore embrouillé par les effets de la drogue toujours présente dans son organisme. Elle avait un peu du mal à garder ses idées en place, et contrôlait plutôt mal ses émotions. Elle riait trop fort, comme si elle se forçait et elle hochait bien trop vigoureusement de la tête pour montrer son intérêt à ce que racontait Franklin. Elle le voyait si heureux de son voyage, et d’un côté elle avait envie d’être heureuse avec lui mais d’un autre elle voulait juste le gifler et lui hurler dessus parce qu’elle avait passé une année de merde – relativement du moins. « Enfin, assez parler de moi. Je n’ai pas envie de t’ennuyer avec mes anecdotes de voyage. Toi, qu’est-ce qui t’es arrivé pendant la dernière année? » Le problème quand elle est un tant soit peu stone, c’est que son humeur est dangereusement versatile. Du coup, elle a beau sourire comme une dingue, elle peut se mettre à pleurer ou à crier la seconde d’après. Forcément, il faut que Franklin déclenche le changement d’humeur. « Tu le saurais si tu avais était là. » Sa remarque claqua dans l’air, méprisante et pleine de reproches. Elle ne souriait plus désormais, le cœur battant à toute vitesse face à la colère qui la submergeait finalement. Toute sa rancune revenait en force, et maintenant qu’il était en face d’elle et qu’elle n’était pas dans son état normal, elle n’était pas capable de se contrôler. « Je ne vais même pas te dire ce que tu as pu rater, car apparemment c’est bien plus intéressant d’aller aider des gamins en Afrique que de te soucier de ta meilleur amie ! » Et voilà, elle se mettait à crier. Au fond d’elle, elle savait qu’elle était injuste. Mais elle était fatiguée d’être blessée, de se dire que c’était de sa faute et de tenter de rassurer l’autre. Malheureusement pour Franklin, c’était lui qui prenait tout. « J’avais besoin de toi ! Tu comprends ça ? Oui Sam est géniale, mais je préfère que tu me réconfortes plutôt qu’elle ! Tu m’as laissé toute seule, tu m’as abandonné comme si je n’étais absolument rien pour toi ! Je flippais comme une folle que tu reviennes pas, que tu chopes un truc là-bas ! Je fais quoi moi sans toi hein ? T’y as pensé un peu à ça ou ça t’as même pas traversé l’esprit ? » Elle pleurait maintenant, en colère et désespérée. Elle s’était imaginé les pires scénarios, s’empêchant de dormir à cause d’images horribles ne cessant d’apparaître dans son esprit. Elle en était devenue presque folle et maintenant qu’il était là, elle perdait tout simplement le contrôle.
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(✰) message posté Lun 17 Nov 2014 - 1:13 par Invité
Caught in the current tearing us apart
ft. skyler & franklin
S’il avait apprécié son voyage, il n’en restait pas moins qu’il avait passé des moments ou il avait eu peur, ou il n’était pas certain de revenir sur le continent ou encore s’il allait revoir Skyler. Il préférait cependant se concentrer sur les aspects positifs de son voyage plutôt que sur le négatif. Le sourire qu’il avait collé au visage n’y resta pas longtemps par contre. En effet, les paroles de la jeune femme le frappèrent et il avait l’impression qu’il avait foncé directement dans un mur de brique. Certes, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui saute dans les bras et lui dise à quel point elle était heureuse de le revoir. Il savait qu’elle lui en voudrait certainement pourtant, il ne pensait jamais qu’elle lui en voudrait autant et que ses paroles le blesseraient autant. Il s’était mentalement préparé à se faire engueuler, mais là c’était pire que les scénarios qu’il avait pu imaginer. Inutile de dire qu’il se figea momentanément, ne sachant pas trop comment réagir. Que devait-il faire face à cette agressivité? Comment devait-il réagir? Il n’en avait aucune idée. Devait-il se confondre en excuses, devait-il la prendre dans ses bras ou juste partir? Parce que peut-être qu’elle le voulait hors de sa vue. Peut-être qu’il l’avait trop blessée et que ce serait sa conséquence, devoir rester loin d’elle. Non, cette dernière option n’était pas possible. Même si elle lui disait qu’elle ne voulait pas le voir, qu’elle voulait qu’il parte, il ne pouvait pas l’abandonner encore une fois. Il resterait peut importe ce qu’elle lui dirait. Il avait appris de cette erreur. Au moment ou il ouvrit la bouche pour répliquer, elle enchaina, lui reprochant d’être parti. Rares étaient les occasions ou il haussait le ton lorsqu’il parlait à Skyler, mais en ce moment, il trouvait ses commentaires injustes. Elle savait à quel point ce voyage lui tenait à cœur, que c’était important pour lui de le faire. Sortant de sa stupeur, il regarda la jeune femme d’un air stoïque. « J’avais besoin de toi ! Tu comprends ça ? Oui Sam est géniale, mais je préfère que tu me réconfortes plutôt qu’elle ! Tu m’as laissé toute seule, tu m’as abandonné comme si je n’étais absolument rien pour toi ! Je flippais comme une folle que tu reviennes pas, que tu chopes un truc là-bas ! Je fais quoi moi sans toi hein ? T’y as pensé un peu à ça ou ça t’as même pas traversé l’esprit ? » C’était la goutte qui fit déborder le vase. Elle n’avait pas le droit de dire qu’elle ne représentait rien pour lui parce que c’était le plus gros des mensonges. Incapable de se retenir plus longtemps, de l’écouter l’accuser et tout lui reprocher, il répliqua immédiatement. « Tu crois que je n’ai pas eu peur moi? Tu crois que ç’a été facile pour moi de partir? Je savais ce qui m’attendait, je savais que je risquerais peut-être ma vie, mais je savais aussi que c’était une chance unique. Et tu sais très bien ce que ça représentait pour moi, ce voyage. » Il prit une pause, tentant de se calmer. Il poussa un soupire et passa une main dans ses cheveux, comme si ça allait l’aider à souffler un peu, à retrouver son calme. « Et si tu crois que je n’ai pas pensé à toi, pas même une seconde, tu te trompes royalement. Jusqu’à la dernière minute, j’ai hésité à monter dans cet avion. Tu sais pourquoi? Parce que justement, je pensais à toi. Je m’en suis voulu dès le moment ou j’ai posé les pieds là-bas. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. J’ai souvent voulu prendre le premier avion disponible et rentrer à la maison parce que je m’en faisais pour toi, mais quand je voyais le visage de ces enfants malades, de ces gens, je réalisais que je ne pouvais pas les abandonner. Je devais rester, les aider. » Un autre soupire passa ses lèvres et Franklin baissa les yeux. Il resta silencieux pendant un moment avant de poser son regard à nouveau sur la jeune femme. Voyant les larmes coulées sur ses joues, il ne put s’empêcher de se rapprocher d’elle, d’essuyer les traces humides sur sa peau et la prendre dans ses bras. « Je suis désolé. Je m’excuse de t’avoir laissé. Je m’en veux tellement, si tu savais. » Murmura-t-il. Il était sincère. Il s’en voulait de l’avoir abandonnée, parce qu’elle avait raison. C’était ce qu’il avait fait, mais il ferait tout pour se faire pardonner. « Je te jures, je ne te laisserai plus jamais. » Ajouta-t-il, sa voix n’étant toujours qu’un murmure comme s’il voulait qu’elle soit la seule à entendre. C'était une promesse qu'il comptait bien tenir. Coute que coute, plus jamais il ne s'éloignerait d'elle. Il ne le pourrait pas, de toute façon.
(✰) message posté Mer 26 Nov 2014 - 21:01 par Invité
Elle était une égoïste. Une égoïste injuste. C’était ce qu’elle pensait d’elle-même en cet instant, alors que la colère diminuait petit à petit et qu’elle se rendait compte de ce qu’elle avait proféré. Dans le fond, oui elle avait très mal vécu l’absence de Franklin, mais ce n’était pas juste de lui reprocher de vivre ses rêves. Lui au moins, il en était capable, il n’avait pas raté l’occasion. Elle, elle ne pouvait même plus songer à ce stupide rêve de gosse de fonder la famille parfaite. Tout ça car elle avait fait l’imbécile, qu’on avait dû lui charcuter le ventre et du coup, l’empêcher de donner naissance à un petit bébé. Elle s’était toujours imaginée un petit garçon à boucles blondes, sans trop savoir pourquoi – surtout dans la mesure où elle était brune. Désormais, c’était tout ce qu’elle pouvait faire ; imaginer. Jamais elle ne pourrait accomplir son rêve. C’était peut-être pour cela qu’elle en voulait aussi à Franklin, en y repensant. C’était de la jalousie pure et simple, de le voir prendre son envol et s’épanouir, alors qu’elle s’enlisait dans sa situation actuelle. Elle n’avait aucun réel projet d’avenir, un rêve brisé, une addiction lui pourrissant la santé et une situation familiale horriblement compliqué. Forcément, Franklin c’était un peu le pilier de sa vie, ce qui lui restait qui ne bougeait pas. Le voir réussir ainsi en s’éloignant d’elle, cela ne pouvait que lui faire du mal alors qu’à la base, il n’avait jamais voulu faire cela, elle en était certaine. Il était le seul garçon qui avait toujours tout fait pour elle, et jamais elle ne pourrait le remercier suffisamment.
En pleur, le cœur tambourinant dans sa poitrine, elle ne savait pas comment gérer ce mélange de remord, de colère, de désespoir refoulé, de soulagement, de joie, de rancune, de jalousie. Une myriade d’émotions l’envahissait et elle ne savait plus quoi faire ou quoi dire. Impuissante, elle l’écouta parler, le cœur serré et les mains tremblantes. « Tu crois que je n’ai pas eu peur moi? Tu crois que ç’a été facile pour moi de partir? Je savais ce qui m’attendait, je savais que je risquerais peut-être ma vie, mais je savais aussi que c’était une chance unique. Et tu sais très bien ce que ça représentait pour moi, ce voyage. » Oui elle savait, bien entendu. Elle savait aussi qu’elle était injuste, mais elle n’osa pas l’interrompre, ayant besoin de reprendre ses esprits et surtout, d’écouter ce qu’il avait à lui dire après tellement de temps éloigné l’un de l’autre. . « Et si tu crois que je n’ai pas pensé à toi, pas même une seconde, tu te trompes royalement. Jusqu’à la dernière minute, j’ai hésité à monter dans cet avion. Tu sais pourquoi? Parce que justement, je pensais à toi. Je m’en suis voulu dès le moment ou j’ai posé les pieds là-bas. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. J’ai souvent voulu prendre le premier avion disponible et rentrer à la maison parce que je m’en faisais pour toi, mais quand je voyais le visage de ces enfants malades, de ces gens, je réalisais que je ne pouvais pas les abandonner. Je devais rester, les aider. » Stupidement, elle se demanda pourquoi il n’avait pas voulu rester pour sa copine de l’époque, mais elle oublia rapidement cette réflexion. Cela lui faisait chaud au cœur quand il lui témoignait son affection ainsi, même si cela était dans une situation pareille, avec elle pleurant et lui revenant tout juste d’un long périple. De toute manière, c’était un peu ça leur relation, ils étaient capables de se témoigner la plus grande des affections dans les pires moments. « Je suis désolé. Je m’excuse de t’avoir laissé. Je m’en veux tellement, si tu savais. Je te jures, je ne te laisserai plus jamais. » Elle le serra fort dans ses bras, toute colère disparue de son cœur. Elle ne ressentait plus qu’un immense soulagement de l’avoir finalement là dans ses bras, de le savoir en vie et en bonne santé. « Tu m’as tellement manqué. J’avais tellement peur de recevoir un coup de fil m’annonçant le pire… Je suis tellement contente que tu sois à nouveau là. » Elle lui était presque grimpé dessus pendant qu’elle lui murmurait tout ce qu’il lui passait par la tête. Elle avait besoin de le sentir proche d’elle, de s’imprégner de sa personne, de son odeur, de repasser sa main dans ses boucles et de pouvoir imaginer parfaitement son visage derrière ses paupières fermées. Elle se sentait merveilleusement bien dans ses bras, en sécurité. A la maison. « Je t’aime tu sais. Je n’aurai jamais pu rêver mieux comme meilleur ami. Merci d’exister. » Elle déposa un long baiser sur sa nuque, le seul endroit auquel elle avait actuellement accès, ne trouvant pas de meilleur moyen de démontrer son affection. Elle n’était pas amoureuse de lui non. Du moins, c’était ce qu’elle se répétait sans même prendre réellement le temps d’y réfléchir.