first we feel, than we fall (elliana)

Décembre 1989 + Bristol, sud-ouest de l'Angleterre Les babillements d’un petit nourrisson dans un berceau, le pas d’une porte, une nuit fraiche dans le sud-ouest de l’Angleterre et une jeune femme blonde. La jeune femme ne semblait pas avoir plus de vingt ans, elle avait des poches sous les yeux et des cheveux blonds comme les blés en bataille trahissant son manque évident de sommeil. Devant elle, se dressait une grande porte rouge bordeaux avec le nom « Hawkins » noté en dessous de la sonnette. La jeune femme, répondant au prénom de Gaile, diminutif d’Abigail, connaissait cette porte, pour l’avoir franchie des centaines de fois au cours de ces dernières années. Elle poussa un soupir et plongea son regard dans celui bleue du nourrisson qui la regardait avec un grand sourire, en agitant ses petits poings serrés. Gaile était lasse et à bout de nerfs, elle pensait pouvoir assumer, elle pensait pouvoir y arriver, elle pensait pouvoir se débrouiller toute seule mais après neuf mois de grossesse, trois mois de nuits d’insomnies sans parler des réflexions incessantes et regards accusateurs des passants dans la rue, elle baissait les bras. Elle ne pouvait décemment pas élevé cette petite fille toute seule. La jeune femme avait donc décidé de dire la vérité au père et à la famille paternelle de sa petite fille. Au départ, Gaile voulait le laisser en dehors de tout ça, après tout il était jeune lui aussi, à peine vingt-et-un ans et toute la vie devant lui, comment pouvait-elle le forcer à s’occuper d’un bébé qu’ils n’avaient tout les deux pas désiré. Elle lui avait donc caché sa grossesse et son accouchement, même si ils avaient passé plus de trois ans ensemble. Malgré tout l’amour qu’elle portait à sa fille, elle était trop faible mentalement et ses pauvres moyens ne lui permettaient plus de subvenir aux besoins de son enfant. En la laissant chez les parents de Gabriel, le père de sa fille, Gaile savait que sa fille serait bien traitée, nourrie, aimée comme la huitième merveille du monde. Aussi, la jeune femme savait que c’était lâche de sa part de laisser son nouveau-née à quatre heures du matin sur le pas d’une porte avec un mot épinglée sur une couverture, mais elle ne voulait pas affronter le regard des parents de Gabriel ou celui de Gabriel lui-même. C’est donc sur le pas de cette porte, emmitouflée dans deux couvertures en laine rose, que Gaile laissa Elliana, qu’elle avait nommée après sa défunte mère, sa fille de trois mois et demi, sa chair, son sang. Elle sonna à la porte plusieurs petits coups afin de se faire entendre et quitta le perron rapidement pour ne pas tomber nez à nez avec sa « belle-famille ». Gaile quitta la rue sans se retourner car elle savait qu’elle allait pleurer et regretter son choix. Alors qu’elle venait de tourner dans la prochaine rue, la porte bordeau des Hawkins s’ouvrit sur un jeune homme brun mal réveiller qui écarquilla les yeux en voyant la petite fille dans le berceau avec ces quelques mots : « Mon Gabriel, je te présente ta fille Elliana, elle est née il y a trois mois. Je sais que tu t’en occuperas très bien et mieux que moi. Je suis désolée de te l’annoncer ainsi mais je ne pouvais affronter ton regard, comme je peux affronter le sien, elle a tes yeux. J’espère que tu me pardonneras mon geste et qu’elle aussi. Raconte lui notre histoire, raconte lui comme je l’aime. Et combien je t’aime aussi, pour le restant de ma vie. A toi, à Elliana pour toujours. Abigail. » La jeune mère avait tourné les talons, tournant le dos à sa fille, à l'homme qu'elle aimait, sans un regard en arrière les larmes coulant à flot sur son visage, souhaitant tout le bonheur du monde au bout de chou qu'elle venait de lâchement abandonnée.

Septembre 2005 + Londres, Angleterre « Elliana  Cameron Jasmine Hawkins, pour la troisième fois, tu viens diner tout de suite s’il te plait. » L’écho de la voix forte de son père résonna à travers l’appartement d’Elliana et son père. L’adolescente soupira d’exaspération et ferma son livre de géographie un peu trop brutalement. Elle était d’une humeur plus que massacrante aujourd’hui, comme toute la semaine passée. Ce soir, plus que tout autre soir, Ellie n’avait pas du tout envie de diner et encore moins avec son père et sa nouvelle « femme ». Enfin, femme, c’était un bien grand mot pour la blonde. Kirsten, la petite amie Danoise de son père, avait à peine plus de cinq ans de plus qu’Elliana. En la voyant pour la première fois, Ellie avait tout d’abord pensé que c’était une stagiaire de son père, c’était un scientifique et beaucoup d’étudiants voulaient en savoir plus sur ses travaux. Mais non, c’était sa nouvelle petite amie, cette pensée donnait à Elliana des envies de rendre son déjeuner. Il est vrai que depuis que la mère d’Ellie l’avait abandonnée sur le pas de la porte de son père seize ans auparavant, l’adolescente ne l’avait jamais vue avec une femme. Mais il fallait la comprendre, c’était son père, son père à elle et elle seule, elle ne voulait pas le partager avec une autre femme, aussi gentille soit-elle. La jeune Elliana consentit à rejoindre son père et Kirsten à table non sans exprimer son mécontentement par des petits bruits inaudibles et incompréhensible pour une oreille humaine. Elle jeta un regard plus qu’assassin à la copine de son père lorsqu’elle s’assit à table. L’adolescence se servit un peu des lasagnes faites-maisons de son père, elle s’autorisa une de ses répliques sarcastiques envers Kirsten.« Kirsten.. Tu es encore avec nous ce soir à ce que je vois, tu ne rentres donc jamais chez toi ? » S’exclama-t-elle en penchant la tête, le regard mauvais. La jolie blonde se félicita de cette remarque acerbe de nouveau mais son père ne tarda pas à la réprimander sur son insolence persistante envers sa nouvelle amie. D’accord, c’était une adolescente de seize ans, mais selon son père, il ne fallait non plus exagérer, il y a un certain degré de respect à avoir et Ellie l’avait dépassé depuis bien longtemps. « Ellie s’il te plait, fais attention à ce que tu dis. Tu ne voudrais pas rallonger ton interdiction de sortie de deux semaines, n’est ce pas ? » dit son père avec un regard entendu. « Je te prierais d’être un peu plus gentille avec Kirsten, de la respecter, quoi que tu penses en penser vous n’avez pas le même âge. » « On en douterai pourtant » répliqua Elliana avec acidité, en reposant son verre vide sur la table en formica. Elle se plaisait à être un peu démon remplie de sarcasmes et d’ironie même si cela énervait son père au plus haut point. Kirsten restée silencieuse jusque là, posa sa main sur le bras du père d’Ellie pour le calmer, elle ne voulait pas déclencher de nouveau une dispute entre le père et sa fille, elle a déjà été l’origine d’assez de disputes comme cela depuis plusieurs semaines. Ce geste avait fait monter la sauce au nez d’Elliana, elle poussa un soupir d’énervement et repoussa sa chaise en arrière. Elle gratifia son père d’un« Ca me coupe l’appétit, je n’ai plus faim. Bonne soirée et bonne nuit. » dit-elle dégoutée. La jeune blonde se leva et retourna dans sa chambre sans se retourner, et elle ne comptait pas en sortir avant d’aller au lycée le lendemain matin. Elle ne supportait pas que cette fausse blonde soit accrochée au bras de son père  de la sorte, comme une moule accrochée à un rocher. En scrutant le plafond, perdue dans des pensées mauvaises, Elliana Hawkins se promit que cette amourette ne durerai pas, et qu’elle allait tout faire pour retrouver son père comme elle l’avait connue. Même si c’était très égoïste, elle le voulait pour elle et pour elle seule.


Février 2006 + Londres, Angleterre Un cocktail dans une main et ses lunettes de soleil dans l’autre, Elliana faisait la sieste au soleil et se laissa bercer par le bruit des vagues. La jeune femme allait prendre une gorgée de son cocktail mais une sonnerie stridente retentit à ses oreilles. La jeune adolescente secoua sa tête et remarqua avec dégout qu’elle n’était pas sur une île aux caraïbes mais en cours de trigonométrie. Elle soupira, récupéra ses affaires et sortit de la salle son sac sur l’épaule et son casque audio sur les oreilles. Ellie remarqua les décorations de la saint-Valentin un peu partout dans le lycée et leva ses yeux au ciel devant tant de niaiseries. D’accord c’était « la fête des amoureux » mais il ne fallait pas abuser, toutes ses mièvreries lui donnaient envie de rendre son déjeuner. Bon, depuis quelques mois, son cynisme était redescendu surtout grâce à Benjamin, Ben, son petit ami. Il était aussi cynique et sarcastique qu’elle. Le brun était aussi l’une des seules personnes à la supporter lorsqu’elle n’était pas de bonne humeur. Elliana était tombée amoureuse du jeune homme au premier regard. Ils ne s’étaient pas entendu tout de suite, si non ça aurait été trop facile mais au bout de quelques semaines à se tirer dans les pattes Benjamin et Elliana  étaient tombées dans les bras l’un de l’autre. En ce jour de saint-Valentin, ils s’étaient mis d’accord pour ne pas s’offrir de cadeau pour ne pas tomber dans le cliché de ces couples qui s’offraient des oursons en peluche et des chocolats en forme de cœur. La jeune femme arriva à son casier, ses musiques pop-rock anglaises toujours sur ses oreilles. Son casier était surement le plus bordélique casier qu’il puisse être mais la blonde s’en fichait éperdument, c’était sa dernière année. Encore quelques mois et elle seraient loins, très loin des bancs du lycée. Une main fit tomber son casque et Ellie eut un sourire sachant très bien qu’il s’agissait de son amoureux. « Salut ma belle. » dit Benjamin d’une voix douce. Il embrassa Elliana doucement et en profita pour sortir un paquet de derrière son dos. Le petit cachotier mais la blonde savait pertinemment que Ben lui ferait un cadeau et elle avait prévu le coup en lui en offrant un aussi.  « Salut toi, je t’ai pas vu ce matin en étude.. » répliqua elle avec un sourire malicieux. A tout les coups Ben était resté au fond de son lit pour profiter encore un plus de sa courte nuit. Ils avaient discuté jusqu’à tard la veille et le réveil d’Elliana fut dur ce matin. « Oui, j’étais pas d’attaque, mais je suis là maintenant. Et j’ai un petit quelque chose pour toi. Je sais qu’on avait dit qu’on ne se ferait pas de cadeau mais ne le voyant je n’ai pas résisté. » annonça Benjamin en embrassant le front d’Ellie. Il sortit un paquet emballé dans de vieux papiers journaux de son sac à dos et le tendit à sa belle. « Oh Ben, tu n’aurais pas du.. et comme je t’ai vu venir, je t’ai aussi fait un cadeau. » répliqua-t-elle en regardant Ben dans les yeux. Elle posa son sac sur le sol et fouilla dans son casier à la recherche du cadeau de Ben. Grand amateur de musique, Ellie avait réussi à dénicher des éditions spéciales des CDs de ses groupes préférés. La blonde espérait que ça lui ferait plaisir car elle avait eu assez de mal à les trouver... Les deux adolescents s'échangèrent leurs paquets et Ellie ouvrit le sien avec avidité. Elle écarquilla les yeux en voyant qu'il n'y avait pas qu'un seul cadeau mais deux. Le premier était un livre petit mais dont le titre disait « 100 conseils pour être chiante en toutes circonstances » dont Elliana rit et gratifia son petit ami d'un « pff c'est bas, Ben, très bas! ». Le second était un petit bracelet en cuir tressé presque identique à la matière de la veste en cuir que Ben portait jour et nuit. Ellie passait son tien à lui emprunter, adorant l'odeur du cuir mélangé à celle de son brun préféré. « Ohh Benjamin, il est magnifique merci beaucoup. » dit Elliana en l'enfilant sans perdre de temps. Elle se posta sur la pointe de ses pieds et donna un long baiser à son amoureux. Lui aussi avait adoré son cadeau et la jeune adolescente se sentait chanceuse d'avoir quelqu'un comme lui dans sa vie. Il l'a rendait heureuse, presque supportable aux yeux des autres et Elliana se sentait enfin compris et soutenue. Elle avait trouvé en Ben à la fois un meilleur ami et un amant. « Et si on séchait le reste des cours pour profiter de cette fin de journée tout les deux »« C'est exactement ce à quoi je pensais. » Les deux adolescents rebelles se mirent d'accord d'un coup de tête et prirent le chemin de la sortie du lycée. Il faisait assez beau en ce mois de février et ils n'allaient pas se gêner pour en profiter. A plusieurs reprises Elliana s'était vu imaginer l'avenir avec Benjamin. Elle l'aimait plus que tout et ils avaient vécu des mois idyllique tout les deux. Qui sait, peut-être que Ben était le bon...

Septembre 2009 + Seattle, Etats-Unis Voilà un an jour pour jour qu’Elliana avait décidé de partir à l’aventure, de suivre son instinct de casse-cou et de faire le tour des Etats-Unis. Son sac à dos et quelques centaines de dollars en poche, Ellie était parti à la conquête américaine. Cinquante-deux semaines pour parcourir cinquante états, pari qu’elle avait réussie haut la main. En y repensant à deux fois, rien n’avait retenu Ellie à Londres. Après une rupture désastreuse et particulièrement éprouvante, son père et Kirsten qui avaient déménagé au Danemark définitivement, la jeune femme avait besoin de changer d’air. Et quoi de mieux que de partir en road-trip en solitaire à travers les cinquante beaux états des USA. Elliana était passé par New-York, Boston, Washington sans oublier Nashville, Springfield, ou San Francisco. Tant de villes visitées, tant de gens extraordinaire rencontrés. Pendant un temps, Ellie s’était prise pour Alexander Super-Tramp, le personnage d’Into The Wild, un de ses romans fétiches mais elle avait juste espéré de pas finir empoisonnée au fin fond de l’Alaska comme le héro de l’histoire. Dans un café de Seattle, où elle avait travaillait pendant une deux semaines, Elliana jeta un œil à son sac à dos, il était deux fois plus chargée qu’à son départ. Puis Ellie tourna ses beaux yeux bleus vers la rue et perdit dans le vide en repensant à tout ce qu’elle avait accomplie durant cette dernière année. En effet, elle avait bravé  toute sorte d’inconnues, passé outre les déboires financiers et les nuits froides à dormir à la pleine lune. La petite blonde émis un sourire en coin lorsqu’elle se rappela la souvenir d’une nuit de tempête dans le Wisconsin, où le toit de la grange où elle dormait pour la semaine avait manqué de s’effondrai sous la force du vent. Sur le moment, elle avait surement eu la peur de sa vie mais à postériori c’était une nuit assez drôle. La jeune femme termina son café d’une traite, paya et sortit du café son sac à dos sur l’épaule. « Au revoir, Callie, on se voit demain » dit-elle en passant la porte du café. Evidemment, elle mentait, mais Ellie détestait les aurevoirs et elle ne voulait pas décevoir la serveuse avec qui elle s’était liée d’amitié. Maintenant qu’elle avait passé une année à l’étranger, elle ne savait plus quoi faire d’autre. Elle prit alors la décision de rentrer à Londres, de recommencer une vie loin de ses frasques d’adolescentes. Après tout elle était tellement différente que lorsqu’elle avait seize ou dix-sept ans. Elle n’était plus si imbue d’elle-même ou arrogante, même si parfois sa nature d’enfant gâtée revenait à la charge. Elle n’était plus si pressée d’avoir des aventures même si elle pouvait ajouter quelques flirts américains à son « tableau de chasse », cette pensée fit rougir Elliana et elle chassa ses souvenirs et reprit son chemin vers l’arrêt de bus. C’était décidé, elle retournait à Londres. Il lui restait assez d’économie pour se payer un vol aller pour l’Angleterre, fort heureusement. La blonde aurait aimé passer par le Danemark pour voir son père et sa nouvelle femme, mais ça sera pour une autre fois apparemment. Il est vrai que dans sa jeunesse, Ellie avait beaucoup critiqué la relation de son père avec Kirsten, avec qui il était dorénavant marié et tous ses plans pour les faire rompre n’avaient pas du tout été concluants. La jeune femme a ainsi appris à vivre avec le nouveau couple et même à apprécier sa « belle-mère » mais elle préférait sauter dans un ravin plutôt que de l’avouer à voix haute. Elle avait aussi reussi à faire son deuil de Ben, elle ne pensait à lui que dans ses nuits les plus sombres. Et même si son premier amour resterai pour toujours ancré en elle comme la plus grosse deception qu'elle ait jamais connu, Ellie avait réussi à surmonter tout les chagrins et se reconstruire encore plus forte qu'elle ne l'était adolescente. Le bus arrivant, Elliana s’installa et prit le chemin de l’aéroport le plus proche, elle était une nouvelle personne et une nouvelle vie l’attendait là où elle avait grandi. Elle sortit son portable bon marché  et remit sa puce Londonienne à l'intérieur, chose qu'elle n'avait pas faite depuis  plus de huit mois. Une nuée de messages l'assailèrent et Elliana n'y prêta pas attention. Elle composa le numéro de son meilleur ami Robin Lawford. C'était la seul personne avec qui elle avait gardé contact pendant son périple américain . Elle lui écrivit un texto rapidement: « Je rentre à la maison Robin, j'espère que je ne t'ai pas trop manqué. Love, Ellie.   » avant de nouveau éteindre son téléphone portable. Elle le prévenait de son retour mais de quand elle serait de retour. Il aurait la surprise bien assez tôt. La jeune femme âgée maintenant de vingt ans sourit malicieusement en regardant le paysage de la ville défilé devant elle pour la dernière fois.


Mai 2012 + Ayia Napa, Chypre C’était la première fois qu’Elliana participait à une compétition de la sorte. Une compétition de gymnastique rythmique. Dans quoi elle s’était encore fourrée. Lorsqu’elle avait passé les sélections pour le championnat d’Europe, elle n’aurait jamais pensé reussir à passer les qualifications de Londres mais elle avait réussit. Et voilà qu’aujourd’hui, la jeune blonde de vingt-deux ans était Chypre avec des concurrents professionnels du métier. CHYPRE, CHYPRE ! Vraiment quelle idée d'organiser la finale dans ce beau pays. Pays de rêve et la blonde n’y allait même pas pour passer des vacances pour passer des championnats retransmis sur toutes les chaînes sportives d’Europe. Autant dire que la jeune femme avait la pression. Le responsable du club sportif dans lequel elle était assistante sportive l’avait accompagnée et il s’était même révélée être, au fil des évènements, un très bon coach. Il tentait de la rassurer alors que ses concurrents passaient les uns après les autres. « Ca va aller Elliana, respire à fond. Tu es arrivée jusqu’ici sans problème. Le titre est à portée de main, demain il se pourrait que tu sois championne d’Europe. » « Merci Ricky.. franchement ça m’ôte toute la pression et ça me soulage tu n’as pas idée. » répliqua la blonde en soupirant de stress. Plus les minutes passèrent plus la boule qu’elle avait au fond de l’estomac ne cessait de grandir. Son coach lui sourit et lui massa les épaules en essayant de la destresser du mieux qu’il pu. C’était peine perdue la jeune femme était une boule de nerfs humaine. Elliana regarda dans les gradins à la recherche d’un visage familier. En vain. Elle avait prévenue quelqu’un de ses amis proches et son père mais aucun n’avait pu faire le déplacement pour venir la voir concourir. La jeune femme ne leur en avait pas tenu rigueur mais une part d’elle même espérait quand même que l’un d’eux aient pu faire le déplacement jusqu’à la compétition. Une autre part d’elle se fichait qu’il n’y ait personne, sa fierté suffisait à la soutenir. Toutes ses années à ne compter que sur elle allait enfin payées. Elliana aimait se définir comme une femme forte qui n’avait besoin de personne pour réussir dans la vie. Ellie avait fait le tour des Etats-Unis seule, avait vécue seule en revenant à Londres et avait eu son diplôme de professeur de fitness toute seule grâce à sa persévérance. Et aussi sa fierté bien trop grande. Elle détestait perdre et c’était aussi pour ça que la blonde s’était lancée dans cette compétition de gym. Elliana avait voulu tester sa combativité et aussi la concurrence européenne dans ce domaine là. Vint alors son tour. Le stress ne la quittait pas mais la jeune femme relativisa et se dit que le stress ferait monter son adrénaline et l’aiderai à réussir ses enchainements. Le blonde se lança après l'annonce de son nom et de son pays..

Novembre 2014 + Chinatown, centre de Londres, Angleterre Elliana poussa la porte de l’appartement d’Allistair, en fronçant les sourcils, ce n’était pas du style du jeune homme de laisser sa porte entre ouverte.. Elle rentra sans s’annoncer, pensant bien faire en faisant une surprise à l’homme dont elle commençait à tomber éperdument amoureuse. Mais ça jamais elle ne pourrait se l’avouer. Elliana poussa la porte et tomba sur « son » homme sans son habitat naturel. Il était là, torse nu, beau comme au premier jour où elle l’avait rencontré, un sourire en coin sur son visage qui se fana lorsqu’il aperçut la jeune coach sportive. « Ellie ? Qu’est-ce que tu fais là ? » dit-elle en se redressant d’un coup. La jeune femme avança vers lui en secouant la tête. « Dis que tu n’es pas content de me… » Son visage blêmit et elle ne finit pas sa phrase en voyant, les vêtements éparpillés sur le sol et sur le lit du jeune homme. Ce qu’elle redoutait était en train de se produire sous ses yeux, il y avait une autre femme chez lui… Et d’ailleurs en parlant de celle-ci elle sortit de la salle de bain une serviette autour de son corps, et ses cheveux aussi blonds que ceux d’Elliana ruisselant d’eau, gouttant sur le parquet. « Théodore, je suis me suis servi de son shampooing, j’espère que ça te dérange pas.. oh, euh salut ! » dit la jeune femme, pas le moins du monde gênée par la situation. Elliana l’examina de haut en bas, et son regard bleu passa de Théodore à elle plusieurs fois. La vérité frappa Elliana en plein visage. La blonde se sentit  plus bête que jamais, passa sa main sur son front, se sentant défaillir. « je suis tellement stupide… » marmonna elle alors qu’Allistair réalisait la même chose que la jeune femme. Il commença à la rattraper. Elliana fit demi-tour en tournant les talons brusquement, elle sortit de l’appartement en quatrième vitesse, empêchant le flic de la rattraper. Ses années de sportive lui servaient enfin à quelque chose, elle dévala les escaliers tentant d’oublier toute cette situation désastreuse. Ca y est, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Des mois de relation en dents de scies et son cœur et son esprit n’en pouvaient plus, ils étaient sur le point d’exploser. Les larmes lui montaient aux yeux et la blonde se retenait d’exploser et se laissait aller dans le couloir. Elle ne devait pas craquer, elle qui avait mis des années à construire son caractère et sa façade de fille forte  La relation qu’elle entraînait depuis quelques mois avec Allistair prenait aujourd’hui un tournant tout autre. Elle savait qu’ils n’étaient en couple et encore moins que le jeune homme lui était fidèle. Ellie savait pertinemment qu’il y avait d’autres femmes, mais elle ne les avait jamais vus. Jusqu’à aujourd’hui. Et ça l’avait achevée peut-être de bon. Pour la première fois depuis longtemps, la blonde prit un taxi pour rentrer chez elle et coupa son téléphone qui avait déjà reçu plusieurs appels de son... petit ami? amant? Elliana ne savait même pas comment l'appeler. Elle l'avait perdue et ses sentiments envers lui n'arrangeait rien à la situation. La jeune femme paya le taxi et rentra chez elle, les larmes coulant silencieusement le long de ses joues. Elle était à bout de nerfs et n'avait plus envie de parler à personne. Ni à Allistair, ni à personne. Son coeur était en miettes et en prenait enfin compte après des mois de déni. La blonde passa la porte de son appartement désormais vide maintenant que Julian était aux abonnés absents, elle éteint toute les lumières et ferma les volets, s'effondrant sur son canapé, ne voulant plus avoir affaire à personne.