"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I fail you ft Eugenia love  2979874845 I fail you ft Eugenia love  1973890357
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I fail you ft Eugenia love

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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 1:59 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ It is impossible to live without failing at something, unless you live so cautiously that you might has well not have lived at all, in which case you have failed by default. I fail this love. I fail you.” 3 heures et 25 minutes. C’était exactement le temps qu’il avait fallu à ma pression sanguine pour chuter et à mon cœur pour s’arrêter. Je vacillais dans le couloir de la mort, déambulant comme une âme en peine. Les cris d’Eugenia retentissaient en moi comme une énième injure à cet amour sale et intarissable que je lui vouais. Je pris une grande inspiration avant de me coller à la porte de sa chambre. Toute cette haine que je lui dirigeais n’était qu’un faux prétexte. Toute cette rancœur qui germait en moi n’était qu’une brèche _ J'étais brisé. Chaque pas était une nouvelle épreuve. J’étais hanté par les mots que j’avais prononcés. Je fermais les yeux avant de rencontrer l’obscurité de mes paupières ; Eugenia était là, partout autour de moi. Nous étions seuls, mais côtes à côtes. Ma main tremblante frôlait la poignée sans oser la toucher. J’étais incapable de grands gestes romantiques, ou de longues débâcles poétiques, mais il m’était impossible de fuir mon destin plus longtemps. Mes blessures grouillaient sur ma peau, jamais guéries, jamais épuisées.  Il y’ avait une force maléfique à l’intérieur de mon âme qui me poussait vers les tréfonds. Et j’étais là, stoïque, retenu contre ma volonté.

Je sentais mon genou me lanciner : Combien de temps devais-je supporter cette douleur ? Combien de fois devais-je ployer et endurer les conséquences de ses erreurs ? Elle n’avait aucune idée. J’étais perdu à la surface des froides ténèbres. La peur, voilà ce à quoi j’étais réduit. Je toquai deux fois, comme pour la prévenir de mon arrivée mais il se passa quelques minutes avant que je ne trouve le courage nécessaire pour lui faire face. J’avais l’impression d’ouvrir la boite de pandore : Tous mes maux, toutes mes souffrances, étaient captifs de cette chambre délabrée. Mon regard terne, se posa sur les débris de bois et les vestiges de ma colère aliénée. C’était un comportement absurde que je ne pouvais ignorer.

Je m’avançai jusqu’à la fenêtre sans lui adresser un regard. Le silence comblait tous les vides dans ma tête. Je retombais dans mes vices. Je retombais amoureux de la fille qui m’avait lâchement abandonné. Je soupirais. Je rêvais de cette immense maison de pierre et de son donjon secret. Mon père arpentait les chambres avec une batte de baseball usée. Il était fou de rage et j’étais si démuni dans un pays lointain. Il vivait le deuil de la femme de sa vie, mais j’avais perdu ma mère. Ses coups s’abattaient sur ma dignité et le peu de foi que j’avais en Dieu, mais il n’y avait personne pour entendre mes lamentations. Il n’y avait jamais eu personne. Je déglutis.

« Tu n’as aucune idée de ce que le mot fuir signifie pour moi. » Commençai-je d’une petite voix. « Fuir, c’est le propre des grands Hommes courageux, et je ne l’ai jamais été. Je n’ai jamais su quitter une pièce même lorsqu’il menaçait de briser tous les os de mon corps. Je n'ai jamais su épargner mon genou ... Tu n’as pas non plus idée de ce que j’ai vécu pendant cette année. J’ai réussi – mais j’ai sombré. J’imagine bien la douleur et la rééducation. J’imagine la dépression et le déni. Mais je n’arrive pas à concevoir que tu m’aies abandonné … Je ne peux pas te pardonner de m’avoir poussé à abandonner à mon tour. »

Je bataillais afin de garder mon calme ; Le sang bouillonnant affluait à mon cerveau. J’étais en face du reflet de mes pires tourments et je menaçais d’imploser à tout moment. Tous les murs se fermaient sur mon visage placide. Tous.

« J’ai quitté mon cursus pendant quelques mois et j'aurais certainement perdu ma bourse d’études si Robin n’avait pas été là. J’ai abandonné mon rêve par pur dépit. Et je ne peux pas te le pardonner parce que tu me pousses à nouveau à abandonner tout ce que j’ai accompli. Parce que je te vois – et tu es mon premier amour. »

Je te vois et je t'aime encore. Je me retournai, l’expression figée sur ma révélation.
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() message posté Jeu 9 Oct 2014 - 22:21 par Invité
it didn't come easy i'm glad it was hard, worth the wait to give you my heart. i found you in pieces you'd been torn apart, a million one reasons to end before you start but deep down i knew; no matter what in the end, it'd be me and you. ✻✻✻ La colère avait laissé place à la peine, et dans cette peine, j’avais fini par y trouver un refuge avec le sommeil. Mes songes avaient été entrecoupés d’images sombres et agités. Je m’étais retrouvée à me débattre dans mes propres tourmentes. La voix de Julian me hantait. Ses mots me hantaient. Son visage déformé par la colère me hantait. Mon cœur me faisait mal, si mal que cette douleur me suivait jusque dans mes délires ensommeillés. J’aurais aimé le comprendre. J’aurais aimé qu’il me comprenne. J’aurais aimé finir par trouver un terrain d’entente, une trêve dans cette guerre que l’on se livrait. Cependant, nous paraissions si loin l’un de l’autre que j’avais la sensation que l’univers tout entier avait fini par nous séparer. L’époque où il avait pu prétendre au rôle de meilleur ami appartenait à une autre vie, une autre existence. Nous n’étions plus les mêmes personnes. Au-delà du fait d’avoir grandi, nous avions changé. Au-delà du fait d’avoir changé, nous n’étions plus que deux inconnus incapables de se souvenir d’une époque où les choses avaient été différentes. Les paupières clauses, je m’agitai dans mon demi-sommeil, me débattant avec mes draps et mes sentiments, me débattant avec mes couvertures et mes souvenirs.
Les choses auraient pu se passer autrement, mais je savais pertinemment que nous ne pourrions jamais revenir en arrière. Les choses auraient pu se passer autrement, mais nous avions changé, et nous n’étions plus ces gamins capables de tout pour l’un et l’autre.
J’avais énormément de mal à me dire que notre amitié s’était évaporé, comme si elle n’avait jamais réellement existé ; j’avais fini par me murer dans la conviction qu’il ne reviendrait probablement peut-être pas vers moi, et je commençai doucement à faire le deuil de mes souvenirs, de mes espoirs. J’aurais aimé ne rien éprouver. J’aurais aimé ne rien ressentir. Mais, au-delà de la douleur, je ressentais de la peine et de la colère entremêlées à une centaine d’autres sentiments. J’aurais aimé être forte mais mon courage feint ne faisait que m’abandonner une fois de plus. Je m’étais trop battue dans des guerres perdues d’avance. J’avais trop donné pour finalement ne rien réussir.
Je finis par sursauter, le cœur battant trop fort et les yeux alertes. J’observai la chambre plongée dans une semi-obscurité, cherchant à comprendre ce qui avait bien pu me troubler. Puis, je me rappelais des deux coups contre la porte, et je tournai légèrement la tête. J’attendis. J’attendis qu’elle s’ouvre. Les secondes défilèrent. Les minutes se fit paresseuses. Puis, finalement, la poignée se tourna et laissa apparaître Julian dans l’encadrement de la porte ; il se dirigea vers la fenêtre sans m’adresser un seul regard, et je fus partagée entre l’envie de pleurer et l’envie d’hurler, le soulagement et la crainte. La crainte que tout finisse par recommencer. Le silence était pesant. J’avais presque l’impression d’entendre son cœur battre au loin, à des centaines de kilomètres du mien. « Tu n’as aucune idée de ce que le mot fuir signifie pour moi. » finit-il par dire, et je m’arrêtai de respirer, anxieuse à la simple idée des paroles qui pourraient bien suivre. « Fuir, c’est le propre des grands Hommes courageux, et je ne l’ai jamais été. Je n’ai jamais su quitter une pièce même lorsqu’il menaçait de briser tous les os de mon corps. Je n'ai jamais su épargner mon genou... Tu n’as pas non plus idée de ce que j’ai vécu pendant cette année. J’ai réussi – mais j’ai sombré. J’imagine bien la douleur et la rééducation. J’imagine la dépression et le déni. Mais je n’arrive pas à concevoir que tu m’aies abandonné… Je ne peux pas te pardonner de m’avoir poussé à abandonner à mon tour. » J’expirai l’air de mes poumons, la tête me tournant légèrement ; je ne répondis rien, me murant dans un silence que j’aurais aimé suffisant. J’avais l’impression d’avoir déjà eu cette conversation. J’avais l’impression qu’il n’avait sans doute pas écouté mes explications, mes excuses. Je concevais ce qui l’habitait mais je me savais démunie face à sa peine. Alors, j’attendis simplement. J’attendis simplement qu’il poursuive, sachant pertinemment qu’il n’avait pas fini de parler. « J’ai quitté mon cursus pendant quelques mois et j'aurais certainement perdu ma bourse d’études si Robin n’avait pas été là. J’ai abandonné mon rêve par pur dépit. Et je ne peux pas te le pardonner parce que tu me pousses à nouveau à abandonner tout ce que j’ai accompli. Parce que je te vois – et tu es mon premier amour. » Je me mordis l’intérieur de la joue. J’étais partagée.
Si partagée.
Il avait le premier pas. Il était venu me parler de manière calme, m’exposant les faits de son point de vue. Cependant, j’avais l’impression qu’il avait oublié de m’écouter. J’avais l’impression que ce débat serait de nouveau sans fin, parce qu’au fond, nous étions tous les deux suffisamment têtus pour s’accrocher à nos idées et nos convictions. Je déglutis, laissant le silence s’installer entre nos deux corps. J’avais la sensation de manquer d’air. J’avais la sensation qu’il n’y aurait jamais suffisamment d’oxygène dans l’atmosphère pour toute notre rancune, pour toute notre douleur, pour tous ces souvenirs que nous avions bien pu avoir en commun. « Je ne t’ai jamais demandé d’abandonner tout ce que tu as accompli, pas avant ni même aujourd’hui. » marmonnai-je, fermant les paupières durant une poignée de secondes avant de les rouvrir. « Je ne savais pas que ça allait t’affecter de cette manière, tu sais. Je n’avais pas songé ne serait-ce qu’une seule seconde que je puisse être autre chose qu’une amie pour toi. Dans mon esprit, l’équation a été vite faite. J’étais persuadée que tu ne mettrais que quelques semaines à t’en remettre, et que cela valait la peine. J’ai pensé à toutes ces autres filles que tu voyais qui pourraient te distraire mieux que je n’ai jamais pu le faire. J’ai pensé à… A cette vie que tu menais sans moi à Liverpool. J’étais censée être la seule à finir avec un cœur brisé. » Je m’arrêtai, focalisant mon esprit sur ma respiration laborieuse. Je n’osais pas le regarder. J’avais peur de ses réactions, de ses mots, de sa manière d’interpréter les choses. Je demeurai silencieuse le temps de me rappeler de ces jours où j’avais refusé que l’on appelle Julian, me souvenant de l’esprit embrumé que j’avais pu avoir à cause de la morphine, de la douleur psychologique et physique que j’avais pu ressentir.
Je me souvenais de cet instant parce que j’avais eu l’impression de mourir. De rendre mon dernier soupir. Je me souvenais de cet instant parce que cela avait été à ce moment précis que ma vie s’était arrêtée.
J’eus un frisson, avant de lever la tête vers lui. « Je te le répète en sachant que cela risque de te mettre en colère, en sachant que cela ne changera rien à ce qui s’est passé : je suis désolée. Je suis sincèrement désolée. Les choses n’étaient pas censées se passer de cette manière. J’étais idiote et blessée, j’avais mal et les pensées se bousculaient dans ma tête. Je pensais prendre la bonne décision mais ce n’était pas le cas. Et j’en suis désolée. » Et je finis par définitivement me taire, passant mes mains sur mes yeux en tentant de contenir le peu de fierté qui pouvait bien me rester. Mais je savais que je n’en avais plus, tout comme je n’avais plus de courage ; j’avais envie de lâcher prise sans y parvenir, j’avais envie du monde entier sans réussir à réfléchir. J’avais peur de ses colères et peur de mes sentiments, peur de ce que nous étions et de ce que nous représentions. Je me perdais. Et je ne me retrouvais pas.
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() message posté Ven 10 Oct 2014 - 20:55 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ It is impossible to live without failing at something, unless you live so cautiously that you might has well not have lived at all, in which case you have failed by default. I fail this love. I fail you.” J’avais l’impression de gâcher mon souffle à chaque fois que j’ouvrais la bouche. Un gout amer emplissait mon système, preuve ultime de cette colère sourde qui m’animait. Mon regard se perdait sur les paysages lointains de Brighton mais j’étais incapable d’en apprécier la beauté ou d’en admirer la nature sauvage. Mes mains se tendirent vers le mur au fond de la pièce. Mon cœur battait dans le vide, à des années lumières du monde et d’Eugenia. Nos vies prenaient un nouveau tournant, mais je ne pouvais pas me résigner à l’oublier. Seul l’amour pouvait survivre à toutes ces épreuves. Je retins ma respiration en bravant les barrières de froids et de douleurs qui se dressaient entre nous : Ma carrière était la concrétisation de mes rêves les plus fous – ma bourse était pleine bien plus que nécessaire, et mon âme vouait un culte aux ténèbres et aux muses sombres qui inspiraient toutes mes histoires fantastiques. Mais sans elle, j’avais l’impression d’être ruiné. Je n’avais nulle part où aller. J’étais réduit au statut de l’enfant battu et abandonné. Mes souvenirs me transportaient immanquablement vers les dunes de sables et les souffles chauds de Cardiff. Pourquoi cette obsession pour une fille brisée ? Pourquoi cette frénésie secrète pour le passé ?

Je la fixais timidement du regard. Mes paupières tremblaient, comme si je pouvais panser ses douleurs ou essuyer ses larmes à distance. Son visage blême était un énième poignard que je recevais en pleine poitrine. Je ne supportais pas l’idée de l’avoir blessé – même si certains de mes mots étaient délibérés et que je pensais réellement toutes mes accusations. Je baissai les yeux en courbant le genou. Ça gonflait sous le tissu usé de mon jeans. Je commençais seulement à ressentir les premiers effets de rupture ligamentaire. Ma rotule glissait sur une flaque de liquide séreux avant de se loger dans un coin instable de mon articulation. Je soulevai ma jambe afin de soulager la tension.

Elle restait silencieuse, tapie dans une sorte de transe ou de léthargie. Je ne saurais dire. Elle ne me donnait pas réellement l’impression d’écouter ma tirade. Je soupirai en haussant les épaules d’un air désinvolte. Ce poids était une torture, mais je me jurais de garder la tête haute ! Pourtant quand elle brisa la sérénité de la pièce, je ne pus retenir un sourire de soulagement.

« Je ne t’ai jamais demandé d’abandonner tout ce que tu as accompli, pas avant ni même aujourd’hui. Je ne savais pas que ça allait t’affecter de cette manière, tu sais. Je n’avais pas songé ne serait-ce qu’une seule seconde que je puisse être autre chose qu’une amie pour toi. Dans mon esprit, l’équation a été vite faite. J’étais persuadée que tu ne mettrais que quelques semaines à t’en remettre, et que cela valait la peine. J’ai pensé à toutes ces autres filles que tu voyais qui pourraient te distraire mieux que je n’ai jamais pu le faire. J’ai pensé à… A cette vie que tu menais sans moi à Liverpool. J’étais censée être la seule à finir avec un cœur brisé. »

Elle ne me regardait pas. Je contractai les muscles de ma mâchoire afin de calmer l’élan de fureur qui s’emparait de moi. J’avais beau comprendre son point de vue, ou visualiser la situation d’un angle différent : Rien ne changeait ! Aucune de ses paroles ne pouvaient soulager ma peine.

« Ce n’était pas un reproche. Tu ne me demande jamais rien c’est ça le truc avec toi … » J’eus un rire nerveux, déplacé. « Tu n’as jamais eu besoin de me demander quoi ce soit pour que j’accoure ou que je prenne le train jusqu’à Londres. C’est plus fort que moi. Je te vois et il faut que je laisse tout tomber. Aujourd’hui les enjeux sont plus importants. Mon livre me semble parfois dérisoire, parce que j’ai retrouvé la fille. Mes articles sonnent creux, parce que … Je ne suis plus le même. Je suis faible devant toi. »

Je fis quelques pas vers elle. Eugenia crispait le visage, bataillant pour trouver un rythme normal. Je frôlai les couvertures froides avant de prendre appui sur le matelas. Ses yeux embués croisèrent enfin les miens.

« Je te le répète en sachant que cela risque de te mettre en colère, en sachant que cela ne changera rien à ce qui s’est passé : je suis désolée. Je suis sincèrement désolée. Les choses n’étaient pas censées se passer de cette manière. J’étais idiote et blessée, j’avais mal et les pensées se bousculaient dans ma tête. Je pensais prendre la bonne décision mais ce n’était pas le cas. Et j’en suis désolée. »

« Je ne veux plus que tu t’excuses. » Murmurai-je en me glissant à ses côtés. J’eus un frisson en la serrant dans mes bras. « Au fond de moi je sais que ce n’est pas réellement ta faute. Je suis devenu égoïste et suffisant. C’est parfois effrayant d’endosser ma nouvelle identité, mais je ne peux pas te laisser maintenant que je t’ai enfin trouvé. »

Je posai mes lèvres sur son front brûlant. Fix my eyes.
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 12:31 par Invité
it didn't come easy i'm glad it was hard, worth the wait to give you my heart. i found you in pieces you'd been torn apart, a million one reasons to end before you start but deep down i knew; no matter what in the end, it'd be me and you. ✻✻✻ Je ne savais pas si j’avais encore suffisamment de courage pour endurer nos disputes, pour endurer nos peines. Je n’avais jamais été une personne cherchant les confrontations et les querelles ; je me savais colérique et impulsive mais j’avais toujours préféré être abandonnée dans mon monde plutôt que d’être contrainte de côtoyer des personnes menaçant de générer mes colères. Malgré mon caractère, j’avais toujours voulu être en paix, être au calme, vivre seule pour ne jamais avoir à souffrir à cause des autres. Je me voulais seule responsable de mes peines, quelque part. Je ne savais pas combien de temps je serais capable de tenir avant de finalement rendre les armes face à Julian ; au fond de mon cœur, mes sentiments, qui avaient été jusque-là intacts, commençaient à s’effriter sous ses paroles acides et ses mots blessants. Je me connaissais suffisamment pour savoir que je préférais me retirer plutôt que de m’acharner. Je me connaissais suffisamment pour savoir que, bientôt, m’éloigner de lui serait la seule option qui me resterait. Cette simple pensée me brisait le cœur, tout en me soulageant d’un poids ; je n’avais aucune place dans cette vie qu’il s’était construit sans moi. Je n’avais aucune place dans ce cœur qui me rejetait. Je ne lui en voulais pas.  Je ne lui en voulais absolument pas.
J’aurais simplement aimé que les choses se soient passées différemment.
Son ton calme et posé me surprit et je mis du temps avant de finalement remettre mes idées en place. J’étais si effrayée que les choses dégénèrent de nouveau que je choisis chaque mot, chaque phrase, chaque idée, avec une attention toute particulière. J’avais l’impression que cela ne serait pas suffisant. Je voyais sa colère habiter ses yeux. Je le voyais la refouler du mieux qu’il pouvait, mais cela ne fût pas suffisant pour me rassurer. Je ne savais pas quelles avaient été les choses maladroites dans mes propos, quelles avaient été les choses déplacées qu’il n’avait pas supporté. Je ne savais pas quoi lui offrir. Je ne savais plus quoi lui dire. Je n’étais pas à la hauteur de ses attentes ; je ne l’avais été, après tout.   « Ce n’était pas un reproche. Tu ne me demande jamais rien c’est ça le truc avec toi… » marmonna-t-il avant de laisser échapper un rire. Je demeurai interdite. « Tu n’as jamais eu besoin de me demander quoi ce soit pour que j’accoure ou que je prenne le train jusqu’à Londres. C’est plus fort que moi. Je te vois et il faut que je laisse tout tomber. Aujourd’hui les enjeux sont plus importants. Mon livre me semble parfois dérisoire, parce que j’ai retrouvé la fille. Mes articles sonnent creux, parce que… Je ne suis plus le même. Je suis faible devant toi. »  Il s’arrêta dans ses paroles, et le silence revint prendre possession de l’air sans que je ne m’y attende. Je ne répondis rien instinctivement ; je l’observai s’approcher de moi et frôler les couvertures de mon lit d’hôpital, plongée dans ce mutisme qui semblait être plus simple pour nous deux que mes propres paroles. Mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine. J’avais l’impression qu’il m’accusait de choses dont je n’étais même pas responsable, et je me sentais complètement démunie face à ses révélations. Je ne pouvais rien faire pour lui, en soi. Rien faire hormis disparaître de nouveau et m’éloigner pour qu’il puisse se reconcentrer sur toutes ces choses si importantes dans son existence. « Dis-moi simplement ce que tu veux de moi, Julian. » murmurai-je presque pour moi-même, l’esprit focalisé sur son corps qui se rapprochait doucement du mien. « Je suis fatiguée de tout faire de travers et d’avoir l’impression de n’enchainer que des faux pas. Je suis fatiguée. » Ma voix était cassée, cassée par la situation, cassée par mes mots. Je ne le connaissais plus et cela me blessait bien plus que tout le reste ; je le voyais et j’avais l’impression de revoir ce gamin à qui j’avais donné mon cœur sans que cela soit le cas.
Il avait changé, il n’était plus le même. Il n’était qu’un étranger et pourtant il tenait mon cœur entre ses mains, n’hésitant pas une seule seconde à l’écraser entre ses paumes en guise de simple vengeance. Je jouai nerveusement avec mes mains. S’accrocher relevait de l’idiotie et pourtant je ne parvenais pas à lui tourner le dos. Il vint prendre appui sur mon lit d’hôpital, et ce fût en cet instant que je m’autorisai à m’excuser une nouvelle fois.   « Je ne veux plus que tu t’excuses. » marmonna-t-il avant de se glisser contre moi. Je me figeai un instant, surprise par ses gestes, surprise qu’il se rapproche de cette manière. Ses bras m’enveloppèrent et je ne mis qu’une dizaine de secondes avant de simplement relâcher la tension qui paralysait mon corps et je posais doucement ma tête contre lui. Mon cœur battait si fort. Mes pensées s’affolaient si vite. « Au fond de moi je sais que ce n’est pas réellement ta faute. Je suis devenu égoïste et suffisant. C’est parfois effrayant d’endosser ma nouvelle identité, mais je ne peux pas te laisser maintenant que je t’ai enfin trouvé. » Ses paroles résonnèrent dans mon esprit à l’instant même où ses lèvres effleurèrent mon front ; mes doigts vinrent s’accrocher à sa chemise abimée sans que je ne parvienne à le relâcher. Je me sentais tremblante et je dus me faire violence pour ne pas me mettre à pleurer en cet instant. J’étais faible et fragile. Je n’étais qu’une poupée de porcelaine brisée qu’on continuait de jeter à terre pour la voir se casser encore plus. Je ne savais pas si on pouvait me réparer. Je ne savais pas si je le serais un jour. « Mais tu sais autant que moi qu’on ne peut pas continuer comme ça. » finis-je par dire doucement, mon cœur battant douloureusement de manière irrégulière au fond de ma poitrine. « Pendant une année, il ne s’est pas passé une seule journée sans que je ne me rappelle toutes ces choses qu’on a vécu ensemble… Sans que je ne me souvienne de notre amitié, cette amitié qui constituait tout mon univers. Je ne m’étais jamais imaginé qu’on puisse en arriver là. Je ne m’étais jamais imaginé qu’on puisse se… Se déchirer de cette manière. Je ne peux pas continuer, Julian. Je ne peux pas continuer de cette manière. Je sais que je suis à blâmer et que j’ai mes torts, mais je te jure que j’essaye de faire les choses correctement… Sans y parvenir. Je te jure que j’essaye. » Je m’accrochai à lui presque avec désespoir. J’avais peur de ses colères. De ses paroles. De ses yeux brillants de cette fureur folle que je ne lui avais jamais connue.
Pire encore, j’avais peur de mal faire. Mais je ne parvenais qu’à cela. Le peu de confiance en moi que j'avais bien pu avoir avait fini par me déserter. Par m'abandonner.
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 0:09 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ It is impossible to live without failing at something, unless you live so cautiously that you might has well not have lived at all, in which case you have failed by default. I fail this love. I fail you.” La flèche que tu lances reviendra droit sur toi … Plus je la regardais, plus je me laissais aller au délires de mon esprit. Son visage blême m’apparaissait comme un songe lointain. Je me souvenais de chacune de ses expressions, de ses sourires aux coins, ou de ses grands yeux pétillants de malice. Mais c’était la première fois que je la voyais aussi dévastée. Je déviais la tête afin de m’épargner cette vision douloureuse – Quand je songeais qu’à cet instant précis elle aurait pu être ma femme, un gout d’acidité remontait le long de ma gorge. Cette année loin d’elle, n’avait été que supplices et désolations. Je suppose qu’elle ne voyait toujours pas l’ampleur des sentiments que j’avais bien pu lui porter. Je n’avais aimé qu’une seule fois, et ce sentiment m’avait consumé en entier. On dit que dans un couple il y en a toujours un qui aime plus que l’autre, j’aurais vraiment préféré que ce ne soit pas moi... Je crispais mes mains autour de mon paquet de cigarette. Plus tu donneras d’amour, plus tu recevras … Foutaises ! Je déglutis en ravalant ma colère. Mes doigts étaient tout à coup engourdis. J’aurais adoré me réfugier dans l’ivresse d’une bouteille de whiskey ou dans la chaleur douce d’une cigarette au menthol. Mais il se trouve que la réalité fini toujours par me rattraper. Alors à quoi bon fuir ?!

Je me blotti dans le silence pour réfléchir, mais les idées ne faisaient que se bousculer dans mon cerveau. Je connaissais la détresse du cœur à l’agonie – et cette peur ne me quittait jamais. Eugenia m’avait marqué au fer. J’étais à jamais sien, qu’elle le veuille ou non. Que je le veuille ou non. Je m’avançais à pas incertains vers son lit.

« Dis-moi simplement ce que tu veux de moi, Julian. Je suis fatiguée de tout faire de travers et d’avoir l’impression de n’enchainer que des faux pas. Je suis fatiguée. »

Je clignai des yeux avant de lui répondre. Je n’avais aucune idée de mes exigences ou de mes envies la concernant. La vérité c’est que je n’étais plus sûr de rien. Tantôt je retrouvais ma meilleure amie perdue, tantôt le visage du monstre qui m’avait abandonné me percutait de plein fouet. Mon expression était figée sur mon profond désarroi. Nous étions à mille lieux de nous retrouver. Ce cri strident retentissait dans ma tête en boucle. Je détestais ces lieux morbides. Je détestais la voir dans un lit d’hôpital. Je la détestais tout court.

« Je veux remonter le temps… » Marmonnai-je dans ma barbe. « Ecoute, je ne suis pas assez défoncé pour avoir cette conversation avec toi. » Je passai une main tremblante sur mon visage brûlant.

J’avais changé, et parfois je peinais à la retrouver aussi. Eugenia était sombre et torturée. Ce n’était plus que l’ombre de la gamine enjouée et insouciante de Cardiff. Je frôlai son visage avec une délicatesse qui m’était étrangère. J’avais tout à coup peur de la casser – Elle était trop fragile pour moi. Elle était trop bien pour moi. Je soupirai.

« Mais tu sais autant que moi qu’on ne peut pas continuer comme ça. »

« Je ne veux pas être un étranger à tes yeux. » Je me penchai afin de redresser mon genou tumefié. Mon jeans était tout à coup de trop. Je fermai les yeux pour concentrer toute mon énergie sur autre chose que ma douleur lancinante. « Recommençons dès le début. Et si on faisait connaissance. Tu veux bien donner une chance à ce Julian là – Et oublier l’ancien ? Je suis presque sûr que tu ne tomberas pas amoureuse de celui là. » Blague pourrie !

Elle s’abandonna dans mes bras. Je me demandais si elle pouvait entendre les frémissements de mon cœur, ou sentir l’odeur de l’argent à travers ma chemise. Je me redressai en me raccrochant au phénix.

« Pendant une année, il ne s’est pas passé une seule journée sans que je ne me rappelle toutes ces choses qu’on a vécu ensemble… Sans que je ne me souvienne de notre amitié, cette amitié qui constituait tout mon univers. Je ne m’étais jamais imaginé qu’on puisse en arriver là. Je ne m’étais jamais imaginé qu’on puisse se… Se déchirer de cette manière. Je ne peux pas continuer, Julian. Je ne peux pas continuer de cette manière. Je sais que je suis à blâmer et que j’ai mes torts, mais je te jure que j’essaye de faire les choses correctement… Sans y parvenir. Je te jure que j’essaye. »

« Je sais ... Au fond de moi je sais, mais je suis trop égoïste pour passer outre. Je suis désolé, Eugenia. Je n’y arrive pas. » J’eus une absence en reposant ma jambe sur le sol.

Ginny était là, juste derrière moi. Je m’étais languis de son souffle pendant des mois, et là, je me détournais comme un idiot. Je me mordis la lèvre inférieure afin de réprimer une larme de rage. Je ne pouvais plus lui faire confiance.

« Je veux bien essayer, mais n’en parlons plus. Tu as peur de moi, et je ne supporte pas que tu me regardes avec ces yeux larmoyants, et l’air effrayé que j’avais en face de lui. »

Je me retrouvai vers elle avec un sourire fade.

. « Ne me regarde plus comme ça, s’il te plait. »
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 18:52 par Invité
it didn't come easy i'm glad it was hard, worth the wait to give you my heart. i found you in pieces you'd been torn apart, a million one reasons to end before you start but deep down i knew; no matter what in the end, it'd be me and you. ✻✻✻ J'avais vécu des échecs, tant d'échecs que je ne désirais même plus les compter, tant d'échecs que je demeurais persuadée d'être incapable de les compter. Mais, par-dessus tout, je me détestais singulièrement pour avoir entraîné notre fin à tous les deux. Je n'avais pas su. Je n'avais pas compris. J'avais cru bien faire mais je n'avais fait que l'exact opposé. J'avais été aveuglée, aveuglée par la douleur, aveuglée par la situation, aveuglée par ce qui avait été en train de m'arriver. L'accident avait occupé mon esprit, la douleur avait pris possession de mes pensées. J'avais eu besoin d'être seule pour faire le deuil de mon ancienne existence et je n'avais rien trouvé de mieux que de tourner le dos aux personnes qui avaient trop compté dans ma vie, dans mon quotidien. J'avais refusé de lui donner des nouvelles pour le protéger mais je l'avais simplement condamné. J'avais rejeté Alexandra, qui s'était précipité à mon chevet par la faute de ma mère, préférant la voir me détester plutôt que l'imaginer s'impliquer dans le fardeau que j'étais devenue. Personne n'avait mérité que je sois présente dans leur existence. Personne n'avait mérité de me voir tomber, de me voir chuter, sans pouvoir rien y faire.
J'avais simplement voulu les épargner. L'épargner, lui. La décision la plus dure de toute mon existence s'était révélée être mon plus grand échec et, dans la détresse de cette instant, j'avais simplement envie de crier l'injustice qui m'habitait. J'avais tant de choses à l'intérieur. Je gardais tant de choses pour moi. Et rien, jamais rien, ne parvenait à sortir de mes entrailles. J'étais piégée. Piégée dans mon propre corps. J'étais une enfant muette qui rêvait de pouvoir s'exprimer un jour en sachant pertinemment que cela ne serait jamais le cas.
Je l'observai mais je ne le voyais pas. Il s'approchait de moi mais je ne le sentais pas. Nous étions loin, séparés, comme deux étoiles dans le ciel, deux étoiles qui ne faisaient même plus partie de la même constallation. Il y avait tant d'astres, là-haut. Ils étaient si nombreux mais si distants les uns des autres. N'était-ce pas ce que nous étions ? Les étoiles brillaient, brillaient fort et, pourtant, malgré les centaines qu'elles pouvaient être dans le ciel, elles demeuraient incroyablement seules. Elles étaient nées comme cela. Elles étaient nées seules. Et, dans des explosions spectaculaires, elles finiraient par mourir seules aussi. Julian et moi étions des étoiles. Aussi forts pouvions nous briller dans la vie de l'autre, nous serions toujours seuls. Incroyablement seuls. « Je veux remonter le temps… » me répondit-il. Il y avait toutes ces choses que je ne pouvais pas lui offrir. Il existait tous ces souhaits que je ne pourrais jamais satisfaire, tant bien même que je puisse rêver de tout mon cœur de pouvoir en être capable. Parmi eux, il y avait le fait que je puisse remarcher un jour, ou celui de ramener sa mère à la vie. Et, au milieu de tout cela, il y avait celui-là. Je ne pourrais jamais revenir en arrière. Le passé se voulait immuable. Je pris une profonde inspiration en l'observant, le regard vide, le visage fermé. « Ecoute, je ne suis pas assez défoncé pour avoir cette conversation avec toi. » Son ton trancha l'air et me maintint au silence. Je ne lui répondis pas. Je ne parvins même pas à hocher la tête pour lui montrer que j'avais compris. Je demeurais là. Présente tout en étant absente. Physiquement proche de lui mais l'esprit loin, loin de cette situation, loin du champ de bataille où nous nous tenions tous les deux.
Une personne m'avait dit, un jour, que certaines étoiles qui brillaient encore dans le ciel étaient sans doute mortes depuis des centaines et des milliers d'années. Seulement, elles étaient si loin que leurs derniers rayons n'avaient pas encore terminé leur chemin jusqu'à la Terre. Peut-être était-ce ce qui était était en train de se passer. Peut-être avais-je continué de briller dans le ciel de Julian, tant bien même qu'une partie de moi soit morte et partie à jamais, et que ma lumière finissait enfin par se tamiser.
J'avais l'impression de le voir dans son regard. J'avais l'impression qu'il ne me voyait plus briller.
Contenir mes larmes était difficile, mais je me faisais violence pour ne pas céder à la panique qui m'envahissait. J'étais tétanisée à l'idée d'une nouvelle colère de sa part. J'étais blessée de me rendre compte que tout était réellement terminé. Notre passé n'avait plus d'importance. Je ne brillais plus. Comme une enfant, je me réfugiai contre lui lorsqu'il s'allongea à mes côtés. « Je ne veux pas être un étranger à tes yeux. » me dit-il et je pouvais entendre son cœur battre sous mon oreille. « Recommençons dès le début. Et si on faisait connaissance. Tu veux bien donner une chance à ce Julian là – et oublier l’ancien ? Je suis presque sûr que tu ne tomberas pas amoureuse de celui-là. » J'esquissai un vague sourire sans que je ne sois réellement habitée par l'entrain. Je savais que cela était sans doute la meilleure solution. Je savais que cela était la meilleure chance pour nous. Oublier et recommencer. Oublier et aller de l'avant. J'avais changé, il avait changé également. Nous étions deux inconnus qui ne se connaissaient que trop bien. « Qui sait. » lui lançai-je. « Après tout, tu es très doué pour charmer les jeunes demoiselles. » J'haussai les épaules, ma main se posant sur son torse. Je fronçai les sourcils en sentant, sous mes doigts, le contact dur d'un objet sous sa chemise. Je fronçai les sourcils, mais il posait déjà un pied à terre pour s'écarter de moi. Je l'observai sans comprendre, mais aucun son ne sortit de ma bouche.
Il m'avait affirmé une centaine de fois qu'il n'avait plus le phénix. Je ne voulais pas vivre avec l'espoir qu'il puisse m'avoir menti pour me raccrocher à un passé dont il ne voulait même plus se souvenir. Je le regardai, à la fois partagée et rassérénée, à la fois silencieuse et encore légèrement anxieuse. « Je sais... Au fond de moi je sais, mais je suis trop égoïste pour passer outre. Je suis désolé, Eugenia. Je n’y arrive pas. » dit-il. Il ne faisait qu'affirmer ce que je savais déjà. Il ne faisait que me montrer que je n'avais pas tort : il m'en voulait, et il continuerait de m'en vouloir, peu importe mes excuses, peu importe mes efforts. « Je veux bien essayer, mais n’en parlons plus. Tu as peur de moi, et je ne supporte pas que tu me regardes avec ces yeux larmoyants, et l’air effrayé que j’avais en face de lui. » enchaina-t-il et je demeurai interdite. « Ne me regarde plus comme ça, s’il te plait. » Je détournai le regard, obéissant à ses paroles sans même y réfléchir. Il avait évoqué son père. Il avait évoqué les réactions qu'il avait bien pu avoir face à lui. Je ne le comparais pas à lui, mais quelque part, ses crises de colère me rappelaient singulièrement l'être que son géniteur avait bien pu être. Peut-être Julian avait-il connu trop de violence. Peut-être s'y abandonnait-il simplement à son tour. Je déglutis, avant de doucement poser mes paumes sur mes yeux et tourner de nouveau la tête vers lui, complètement aveuglée par mes mains. « C'est mieux comme ça ? » lui demandai-je avec un sourire timide, guère persuadée que ma tentative de plaisanterie lui fasse plaisir. Doucement, mes bras retombèrent ballant de part et d'autre de mon corps, et je l'observai en me mordant l'intérieur de la joue, soucieuse, angoissée. « Désolée. Je n'ai pas peur de toi... Je sais que tu ne me feras jamais de mal volontairement. J'ai simplement peur de souffrir à cause des choses que tu pourrais me dire. S'il y existe bien une personne sur cette Terre dont les paroles me font le plus mal, c'est bien toi. » marmonnai-je, avant de prendre une profonde inspiration. « Je suppose que c'est parce que tu comptes encore trop pour moi, je n'en sais rien. Mais ça me va. On peut repartir de zéro. » Je marquai un silence en l'observant, avant de lever une main vers la poignée de potence au-dessus de moi afin de me redresser sur mes coussins. Puis, je lui tendis simplement le bras, mon regard planté dans le sien. « Je m'appelle Eugenia, Eugenia Lancaster. Enchantée. » Je lui adressai un sourire.
Nous étions deux étoiles. Deux étoiles qu'un monde séparait. Des années lumières. Nous étions seuls, seuls, seuls et nous le serions probablement jusqu'à la fin de nos jours. Et, pourtant, j'avais envie de croire qu'une autre alternative soit possible.
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 3:37 par Invité
Brighton & Sussex University Hospitals -“ It is impossible to live without failing at something, unless you live so cautiously that you might has well not have lived at all, in which case you have failed by default. I fail this love. I fail you.” J’avais les yeux rivés sur le sol.  Je n’arrivais pas à me détacher des morceaux de la chaise cassée ; preuve ultime de mon ignominie. J’étais un monstre – un déshonneur à moi tout seul.  J’étais l’homme qui avait tout oublié pour aller de l’avant. J’étais l’homme qui avait tout perdu pour évoluer sans attaches. Mon vengeance était une obsession qui me bouffait de l’intérieur. Mon âme esseulée se consumait au gré de mes efforts acharnés et je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je m’étais forgé une toute nouvelle personnalité, à mille lieux de ce que j’avais bien pu être à Cardiff – à ses côtés. Je regardais le visage d’Eugenia, Elle ne voyait en moins que la carcasse de son meilleur ami. Tout était désillusion, et rien n’était désillusion. J’avais l’impression de mordre la poussière à chaque pas. La vie était un long sentier semé d’obstacles et de ténèbres. Et j’étais dans l’incapacité de conquérir mon premier amour.

Je tendis les bras afin de toucher les draps froids et hostiles de l’hôpital. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi mon cœur rejetait cette personne précieuse avec autant d’acharnement ? Je voulais qu’elle me rende ma fierté et mes faiblesses. Je voulais toutes ses années à nouveau. Je voulais rentrer au Pays de Galle, chez nous. Tout ce temps perdu, tout cet espoir déchu … Mais c'était impossible. Eugenia m’avait détruit et mon démon intérieur s’était chargé du reste. Mes yeux étaient brûlants. C’était si injuste... Le monde était si creux. Je tombais dans la lumière aveuglante. Les nuages brouillaient ma vision, effaçant toutes les splendeurs de la nature. L’illusion du soleil, des landes verdoyantes d’Ecosse, ou de la plage dorée … Tant de mensonges.

Elle se redressa à mes côtés tandis que je m’éloignais.

« C'est mieux comme ça ? » S’enquit-elle en cachant ses yeux.

J’étais touché par sa tentative de plaisanterie ; J’esquissai un sourire terne en guide de réponse. J’avais envie de tenir ses doigts et d’ancrer mon regard dans le sien afin d'établir une connexion entre nous -  n’importe laquelle. Mais la toucher  n’était qu’une douleur de plus à endurer. Je l’observais se mordre l’intérieur de la joue – encore et toujours ce geste. Je soupirai en serrant la mâchoire. A croire qu'elle n’avait de cesse de titiller ma virilité.

« Ne te mords pas la joue… » Soufflai-je à mi-voix. « S’il te plait.»

Elle était angoissée. Je pouvais facilement le sentir. J’avais beau me persuader que nous étions deux étrangers – mon sixième sens la concernait me prouvait le contraire. Je lui souris avec douceur.

«  Désolée. Je n'ai pas peur de toi... Je sais que tu ne me feras jamais de mal volontairement. J'ai simplement peur de souffrir à cause des choses que tu pourrais me dire. S'il y existe bien une personne sur cette Terre dont les paroles me font le plus mal, c'est bien toi. »

J’avais du mal à saisir tous les sens de ses paroles. Il y’ avait une contradiction qui me dérangeait. Il était clair dans mon esprit que je percevais un soupçon de peur dans son regard à chaque fois que je me laissais aller à la colère. Je soupirai.

« Je ne veux pas te blesser … Pas tout le temps. »  Avouai-je en haussant les épaules. « Je ne sais plus comment agir avec toi. Ça . Nous. C’est lourd et bizarre. Je me braque parce que … » Je marquai un silence. « Qu’est-ce qui nous arrive, Eugenia ?» M’enquis-je avec désespoir. Ne pouvais-je pas juste lui pardonner et tout oublier ? Ma rancune était sans merci. J’étais sans merci.

« Je suppose que c'est parce que tu comptes encore trop pour moi, je n'en sais rien. Mais ça me va. On peut repartir de zéro.  »

« Je ne devrais pas compter. Je … Je ne vais pas bien, Ginny.  » Mes yeux brillaient, emplis d’émotions mal contenues. « Il y’a quelque chose qui cloche en moi.  » Ma voix se brisa au creux de ma gorge. Je soupirai bruyamment, exaspéré par mon incapacité à contrôler mes sentiments à son égard. Ma détresse s'abattait sur moi comme une pluie drue et ravageuse. Elle me tendit soudain la main. Je la regardais, perplexe avant de réaliser l'ampleur de son geste. Elle était si adorable. Mon cœur frémissait, exalté par sa chaleur salvatrice. Je fis quelques pas, sans oser la toucher.

« Je m'appelle Eugenia, Eugenia Lancaster. Enchantée.  »

Je souris en entrelaçant nos doigts. Un spasme électrique traversa mon avant-bras.

« C’est un prénom très bizarre. Puis-je t’appeler Ginny ? » Je me mordis la lèvre inférieure, en me laissant prendre au jeu. « Je m’appelle Julian Fitzgerald. Et je suis encore plus enchanté. »

Elle brillait comme un diamant dans le ciel. Elle brillait comme une étoile filante. Tel était son destin : majestueux et insalissable. Je pouvais la contempler mais pas la toucher. Je pouvais l’adorer mais pas l’aimer.

Je déglutis. Tout ira bien. J'espère.
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