| ( ✰) message posté Ven 3 Oct 2014 - 23:49 par Invité
Norman Williams Taylor Groves London calling to the faraway towns NOM(S) : Groves. PRÉNOM(S) : Norman Williams Taylor. ÂGE : 38 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 23 Mars 1976 à York. NATIONALITÉ : Anglaise. STATUT CIVIL : Célibataire endurci, père d'une gamine de 8 ans. MÉTIER : Réalisateur. TRAITS DE CARACTÈRE : Agité. Enervé. Passionné. Exigeant. Tyrannique. Orgueilleux. Capricieux. Acharné. Travailleur. Responsable. Opportuniste. Agressif. Confiant. GROUPE : Black cabs.
| My style, my life, my name
Il fume, s’agite dans tous les sens, son souffle est irrégulier, il se retient difficilement, son corps en tremblerait presque de cette excitation qui n’en finit pas, un stress enivrant qui fait de lui quelqu’un de passionné. Ou semblable à un fou. On ne sait pas toujours. Dans le fond il aime ce qu’il fait, et ça le prend aux tripes. Il grogne, il injure, il jette tout, hausse le ton de sa voix avec fougue. Il faut qu’on fasse la bonne prise, et une de plus, juste pour être sûr. Monsieur est un réalisateur, plus connu pour ses frasques et son franc parler légendaire que pour ses films, des navets qui ne sortent à dire vrai jamais dans les grandes salles. Mais ça n’est jamais bien grave, Norman il est toujours fier de ses petits bébés, ratés ou non il s’en fiche, il pense orgueilleusement avoir du génie, et comme tous les génies : il est incompris. Cela dit comme bon nombre de ses collègues, il rêve en silence de l’Oscar, c’est un peu le but de sa vie finalement, l’apogée de sa carrière cinématographique. Alors il se démène, il est dégourdi, débrouillard. Il faudrait du fond, du budget ? Qu’à cela ne tienne, s’il faut attirer une productrice dans son lit, il le fera. Car ce type est capable de tout pour arriver à ses fins, et la fin justement justifie les moyens. C’est un beau salaud, Norman. Mais je pense qu’il préférerait encore qu’on parle de lui comme d’un opportuniste. Ceux qui le connaissent mieux encore le traiteront de tyran. Un vrai despote des temps modernes, un acharné du travail qui n'a pas peur de travailler le dimanche, et de veiller jusque tard dans la nuit s'il le faut. Et puis, il ne faut pas trop le contredire, l'homme est une bête sauvage aux aguets, sournoise et capricieuse. Le réalisateur est un personnage exigeant, que ce soit envers les autres comme envers lui-même, un perfectionniste. C’est aussi fou cette manie de tout vouloir contrôler, tout de suite maintenant, mais c’est encore plus fou de se dire que c’est complètement normal. Norman pense par un système naturel de hiérarchie sociale. Il faut un dominé et un dominant. Clairement l’assurance dont il fait preuve au quotidien, cette aisance pour gérer les crises les plus difficiles, cette façon qu’il a d’emmener les gens à se reposer sur lui, porter les responsabilités, font de lui un petit chef en puissance. Un rôle qui lui colle tellement à la peau qu'il ne semble jamais l'enlever. Se poser ? Se relaxer ? Non, définitivement non. Trop contre productif pour monsieur. Norman, il a le diable au corps, et il aime ça. En fait, il ferait presque peur avec sa vie de débauché, son début d'alcoolisme, ses coups de gueule à répétition. |
PSEUDO : Godichon. PRÉNOM : Sarah. ÂGE : 21 ans. PERSONNAGE : Inventé. AVATAR : Andrew Lincoln. CRÉDITS : @LUCIE452_bazzart. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : Grâce à mes deux mémés. At the beginning
C’était le schéma pas tout à fait banal mais presque d’une famille monoparentale, qui ne parvenait pas toujours à joindre les deux bouts comme on dit dans la vie. Ils habitaient à York, dans une vieille maison, typique du coin, encore un peu délabrée. Violette travaillait pour le journal de la ville, et c’était la moins douée des journalistes, celle qui s’occupait de relater les faits divers dans une petite colonne du papier, le tout tenant sur une ou deux phrases, écrites en huit ou en neuf parce que réellement il fallait le dire mais ça n’intéressait personne. Parfois elle faisait le thé, et c’est en apportant son thé anglais au rédacteur en chef du journal qu’elle coucha tout naturellement avec. Neuf mois plus tard, Norman était né.
Violette n’était pas une maman parfaite, elle pouvait câliner ou chatouiller son enfant et s’en désintéresser l’instant suivant. Elle l’aimait par moment, par caprice et de manière instable. Elle s’agaçait souvent, quand les factures arrivaient, quand l’eau chaude déconnait, quand elle n’était pas d’accord avec la presse et les médias, quand on parlait trop fort, quand les héros de ses livres préférés mouraient de façon complètement stupide, ou que tel couple de personnalités se séparaient d’un coup. Il en fallait parfois trois fois moins, une fenêtre ouverte en plein après-midi, une porte qui grince, un verre oublié sur la table. Tout était sujet à nervosité, à l’énervement. Et tout était bon pour envoyer Norman dans son lit, sans dessert et sans bisous.
Mais elle était fière de son garçon, Violette. Parce que c’était le meilleur de sa classe, et que c’était toujours un plaisir de se pavaner avec ce beau petit, ses yeux vifs, le sourire de l’innocence, sans une once de timidité, les remarques intelligentes. Norman, il avait bien remarqué comme la figure de Violette s’éclairait lorsque le facteur lui remettait la lettre avec le bulletin en main propre. Il avait bien vu l’excitation qui saisissait les deux adultes lorsqu’ils se retrouvaient dans la cuisine, on faisait chauffer le thé et on s’empressait de déchirer la lettre. Le facteur se penchait au-dessus de Violette, il posait sa main sur son épaule, l’autre sur sa cuisse. Et ils lisaient ensemble les notes et les commentaires. « Tu es intelligent, Norman », « Il doit tenir ça de sa mère », et Violette devenait rouge de plaisir. Le facteur félicitait maman, il lui caressait les cuisses comme on félicite un chien qui a bien ramené la baballe. Le facteur était très gentil avec maman, alors maman devenait à son tour très très gentille avec Norman. Elle allait soudainement chercher de l’argent qu’elle donnait à son rejeton avant de le mettre à la porte. « Vas faire un tour, et achète toi ce que tu veux ». Et Norman s’éloignait avec l’impression étrange que la maisonnée tremblait toute entière d’une autre forme d’excitation, encore inconnue. Ca faisait en vérité partie de son quotidien, alors il serait juste de dire qu’il aimait recevoir du courrier à la maison, et que le facteur, aimable comme il était, n’avait pas son pareil pour savoir mettre maman de bonne humeur. Un peu comme le plombier et l’électricien, en fait. Heureusement, la maison était tellement vieille qu’elle nécessitait les services de ces messieurs très souvent, il y avait toujours un vice ou une ampoule qui sautait inopinément. Ca devenait un jeu parfois. Violette venait chercher Norman, elle lui disait « viens m’aider, maman a besoin d’aide », et ils se retrouvaient ensemble à essayer de boucher l’évier de la cuisine.
« Ma mère, elle dit que ta mère c’est une pute. » « et la tienne elle est cocue ». Il était bagarreur, Norman, surtout quand la réputation sulfureuse de sa mère le poursuivait. Et comme tout bon petit garçon, il ne fallait pas venir insulter celle qu’il idolâtrait comme une déesse sortie des eaux. C’était souvent qu’on convoquait Violette, Norman était un tyran avec ses petits camarades, rackettant goûters, figurines ou cartes de jeu, à la récré. Qu’il offrait à la jolie Pauline Wang. Un petit bout de fille, la peau laiteuse, les couettes impeccables, l’allure sage, avec de grands yeux bleus, boudeurs et mécontents. Une fillette un peu snob qui aurait sûrement pu être la reine des abeilles, si ses parents n’avaient pas été témoins de Jehova et si toute la classe n’était pas convaincue qu’il s’agissait d’une sorte de maladie contagieuse. Mais qu’elle était jolie, Pauline tout de même. Elle sentait bon le citron. Surtout, elle venait lui réchauffer la bouche en hiver en collant ses petites lèvres rose et charnues sur les siennes, d’un trait de salive magique, frappant d’un grand coup ses pupilles ébahies d’un sourire pudique. Elle l’avait fait des années encore. Il se souvenait de ses tenues austères, de cette façon de se tenir, d’une sorte d’étrange chasteté. Il serait faux de dire qu’ils s’entendaient bien pourtant. A la vérité, ils s’adressaient à peine la parole, et se regardaient de loin le plus souvent, tout le monde disait que Pauline Wang était une coincée. On la dessinait avec un balai coincé dans l’arrière train, on la poussait dans les escaliers, et on s’arrangeait pour qu’il y ait toujours des punaises sur sa chaise, des grillons dans son sac, des moqueries, des rumeurs jetées un peu trop haut dans les airs. C’était un souffre douleur idéal, ne répondant jamais. Et parfois rien ne semblait pouvoir atteindre cette jeune fille un peu froide, déjà triste d'une certaine manière, ni agacée, moins fâchée encore, lasse peut-être. Et Norman l'observait avec une curiosité presque malsaine. Mais il ne l'aidait pas, jamais, et ils ne parlaient pas vraiment. Juste ces baisers qu'elle venait jeter avec fougue, cachés dans un coin de la cour, à l'angle d'une rue étroite et déserte qui semblait rendre ce faible et à la fois si intense lien, malvenu, boueux, infect.
Il n'avait pas aimé Pauline Wang, et il n'avait pas pleuré lorsqu'on lui avait dit qu'elle avait déménagé pour la capitale. Mais ça l'avait rendu furieux, ça lui avait laissé un goût amer de solitude dans la bouche, parce qu'il se souvenait bien de Pauline, parce qu'elle était partie en oubliant ses lèvres asséchées, assoiffées de désir et de nostalgie. Il n'aimait pas Pauline, elle n'embrassait pas si bien que ça, d'ailleurs à chaque fois qu'elle reculait son visage, il était obligé d'essuyer sa bouche d'un revers de langue, de manche. Pauline Wang était une petite chose presque collante, presque chiante, gluante. Non il n'aimait pas tant que ça Pauline Wang. Mais ça lui fit comme un drôle d'effet. Je crois qu'il s'en rendit malade, juste pour quelques heures, pour quelques jours, pour quelques secondes, à chaque fois qu’il sentait ses lèvres gercées.
Et puis il y avait eu Suzon. Choisie pour un physique et un caractère radicalement contraires à ceux de Pauline Wang. Suzon non plus il ne l’avait pas aimé, ou tout du moins il avait essayé, trois mois, il avait passé les deux années suivantes à la haïr. C’était une belle garce, vous comprenez. Une grande brune, filiforme, des seins comme des petites pépites d’or, ensevelies sous une mine sombre et profonde, et qu’on cherchait des heures durant sans jamais les trouver. Il revoyait parfois ses longs cheveux, bouclés et indisciplinés, sûrement tout ce qui lui avait plu chez elle. Parfois il rêvait encore de ses yeux fouineurs, fourbes, la vulgarité de son chewing-gum à la fraise qui éclatait sur ses grosses lèvres rouges, rouge passion pendant trois mois, rouge pute durant deux années. Mais il aimait la regarder. C’était de Suzon que sa passion pour la caméra lui était venue. Il avait commencé à la filmer, sur quelques secondes, plusieurs fois. Bientôt, il en avait fait des mini-films. Sa chambre était pleine de ces bobines, de ces images qui tournaient parfois en boucle sur son ordinateur. Il avait présenté ses films à plusieurs concours, festivals. Elle était belle Suzon, surtout, la caméra semblait la rendre plus intelligente. Il parvenait presque à lui trouver une certaine esthétique, une sorte de poétique dramatique.
Il aurait dû mener une vie toute simple. Il aurait dû rester à travailler dans le coin, et rester auprès de sa mère. Peut-être même qu'il aurait fini par épouser Suzon. Ils étaient tellement beau tous les deux. Mais voir sa divine Violette sur sa pente descendante lui avait fait comme un choc. La pauvre femme avait perdu son travail, s'était alourdie considérablement à cause de ses travers avec l'alcool, ses peines de coeur. Combien de fois l'avait-il récupéré ivre morte sur les trottoirs de la ville, au poste de police ? On la connaissait tellement bien là-bas, qu'on ne l'appelait plus Madame, et qu'on ne la vouvoyait plus, les rumeurs disaient même qu'elle se tapait le chef Collin. Un espèce de sombre sadique qui lui faisait sauter toutes ses contraventions, plaintes et qui la remettait bien sagement entre les mains de son fils pour peu qu'elle se laissait faire quelques minutes. Ca ne durait jamais plus avec le chef Collin. A part la sensation de pointer une arme sur quelqu'un, rien ne l'excitait véritablement. Mais Violette avait tout d'une âme divagante, le regard nerveux, dérangé. Elle était à l'ouest, épuisée au fur et à mesure que le temps filait, creusait ses joues, son front de petites rides, de fins cheveux grisonnant doucement mais sûrement sous une épaisse tignasse brune. Mais elle semblait ne se rendre compte de rien. Elle fâchait parfois Norman comme s'il eut s'agit d'un petit enfant, elle le battait parfois quand il paraissait la défier, ce qu'elle ne comprenait tout bonnement pas, mais elle s'étonnait de voir que son si mignon garçonnet parvenait à la soulever pour la ramener chez eux. Alors seulement il lui semblait comprendre, elle voyait soudain son fils qui la dépassait d'une bonne tête, plongeait sa main dans sa barbe de quelques semaines, accompagné de cette dinde, cette pintade, comment lui avait-il dit qu'elle s'appelait déjà ? Oui, Suzanne. Ou Suzie. Une voleuse d'enfant, plus jeune et plus jolie, qui rigolait de la voir avachie, en train de vomir l'alcool et les cachets. Maudite Suzon. Vilain Norman. Et là, elle comprenait enfin qu'elle avait manqué quelque chose. Son Norman chou ne la filmait jamais, elle. Il n'y en avait que pour cette souillon. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle s'était jetée dessus un jour. Des cheveux avaient volé. Et puis elle n'avait plus jamais revu Suzon. Et Norman non plus d'ailleurs.
Il était parti pour Londres, à 19 ans, il faisait des études cinématographiques. Il apprit beaucoup sur le tas pendant ses stages, mais à 26 ans il se retrouva à la tête de projets, des petites productions souvent, qui ne lui laissaient pas beaucoup de marche de manœuvre, au scénario mauvais, et qui faisaient des bides gigantesques. Bien sûr il y eut quelques bons films, et il fit même tourner de bons acteurs. Mais bon, passé un certain nombre d'années, on regarde plus vos échecs que vos succès... On le connaissait pour ses aventures sulfureuses, une réputation de tyran et de Don Juan, un goujat aussi. On le retint pour une aventure qui dura quatre ans avec une comédienne de 20 ans son aînée, qu'il quitta brusquement.
La vérité étant qu'après une brève aventure à l'âge de 30 ans avec cette bonne Suzon, cette dernière mourut en accouchant d'une petite fille dont il était bel et bien le père. Cependant ils sont peu à connaître ce détail. La petite Polly a aujourd'hui 8 ans. On ne la rencontra jamais au bras de son père, et ce dernier n'en mentionna jamais l'existence. On pourrait presque penser que l'enfant n'existe pas. Et pourtant. La fillette habitait bien chez lui. Norman, il n'a rien d'un super papa, autant dire qu'il s'occupe très mal de sa fille dans le sens où il a engagé quelqu'un qui veille en permanence sur elle pour qu'il n'ait pas à le faire. Il l'attrape volontiers par les fesses pour la mettre au lit et avoir enfin un peu de tranquillité, il la jette à l'eau lorsqu'il lui semble que l'enfant commence à sentir le renfermé. Sinon il a parfois le besoin de lui faire des cadeaux dans de rares moments d'attendrissement, et il lui arrive de la filmer à son insu en souvenir de sa mère. Evidemment Polly n'est pas habituée à la présence de son père, et le regarde parfois comme on regarde un étranger, avec peur et méfiance, elle le guette, s'approche parfois par curiosité en tendant les bras. Il arrive qu'il y ait de rares moments de tendresse entre eux, mais vraiment très rares. Bien sûr la petite est une vraie chipie, débrouillarde, et qui s'est déjà enfuie de chez elle deux fois, non pas consciemment mais seulement parce que la porte d'entrée était mal fermée et que, ma foi, en poussant une poussette on peut vite se retrouver à l'autre bout du quartier.
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