(✰) message posté Sam 25 Oct 2014 - 11:31 par Edwin Turner
She and him
ft. Ivana Sexton && Rika Alvares
Dimanche 12.10.2014 • North London • Regent's Park
Je vois bien que je l'ai mise mal à l'aise, j'imagine qu'une part d'elle-même attend que ça, que je m'en aille, alors oui, je suis sérieux quand je lui demande l'autorisation de m'asseoir près d'elle. Je me suis déjà installé dans le coin là-bas sans prévenir, j'ai pas vraiment l'intention de m'imposer davantage dans son espace vital. Même si techniquement, on est dans un lieu public et qu'elle n'a pas réellement le droit de me le refuser, ça me semble normal, à cet instant, de lui poser la question. Je suis surpris de la pointe d'humour dans ses yeux, du ton de sa voix quand elle me répond. Agréablement surpris.
« Tout dépend si vous comptez me mordre ou quoique ce soit d’autre dans ce registre. »
Je ris, forcément. Non sérieusement ?
« J'ai déjeuné, ce matin, je suis pas si affamé, je vous rassure. Je mords pas les gens. Je sais même pas si j'en serais capable si on me le demandait... »
Ni si carnivore, ni violent d'ailleurs. Je suis venu m'asseoir, donc, en lui promettant de libérer son espace une fois que ça serait calmé. Moi je me calme un peu, aussi, en tout cas, et je crois que c'est son attitude qui change, qui déteint un peu. Elle a l'air moins paniquée que tout à l'heure, un peu plus sereine, et ça me rend un peu moins nerveux aussi.
« Y’a pas de dérangement vous savez. De toute façon, il faudrait que je sois raisonnable et retourne à mes livres à un moment. - Ah... Vos livres de ? Enfin si c'est pas trop indiscret... »
J'imagine qu'elle est étudiante, donc, je me demande dans quelle filière. Officiellement, je le suis toujours en droit. Enfin ça va pas durer, vu que j'y mets plus les pieds, et que j'ai clairement plus l'intention de le faire, maintenant qu'il y a vraiment quelque chose qui fonctionne au niveau de la peinture, mais enfin... Je suis heureux d'avoir cette expo, prolongée jusqu'à la fin du mois, même si c'est une dose de stress monumentale et que... Si je peux éviter d'y faire acte de présence tous les soirs, j'avoue, ça m'arrange. Il faudrait que je finisse par l'avouer à ceux qui ne sont pas encore au courant à savoir... mes parents.
« Vous savez, vous devriez peut-être penser à jouer. Au moins devant un public, si ce n’est le reste. - Ca, ça va vraiment être compliqué... »
Je suis déjà en méga-stress à chaque expo, je me vois pas vraiment monter sur une scène et grattouiller devant les gens. J'aime jouer, c'est pas le souci, mais c'est déjà beau, en fait, que je le fasse là devant elle... Je vais trembler comme une feuille, avoir envie de fuir direct. Un peu comme elle quand je l'ai surprise, donc... Pourtant, là, à côté de moi, elle s'est mise à fredonner à nouveau, les yeux fermés et je l'ai regardée, quelques instants, l'écoutant silencieusement, tandis que mes doigts pinçaient toujours les cordes. Jolie voix, définitivement. Elle s'est arrêtée rapidement, cependant, a rouvert les yeux, coupant court à ce petit moment particulier. Très particulier.
« Désolée, j’ai pas pu m’en empêcher. - Alors vous ne devriez pas le faire. Vous en empêcher, je veux dire. »
Un petit sourire, encore. Vraiment, elle ne devrait pas s'interdire ça, c'était très joli, doux, et... Ouais j'aurais bien aimé que ça continue, mais je vais pas lui forcer la main. J'ai lâché les cordes par contre, me suis tourné vers elle un peu plus.
« Vous aussi, vous pourriez jouer devant un public, vous savez ? Mais je suis vraiment pas sûr de me planter si je dis que ça vous ferait flipper autant que moi. »
On a l'air fin, là, non ? Bah... Tant pis... C'est la vérité après tout. Quoi qu'il arrive à présent, j'aurais toujours ce petit souvenir, de ce petit moment partagé, même s'il aura été assez bref. Je vais pas dire que je souhaiterais pas qu'il se reproduise, bien au contraire, mais encore une fois, je lui forcerai pas la main. Par contre un jour, faudra que j'arrête d'avoir envie de peindre toutes les femmes que je rencontre...
Invité
Invité
(✰) message posté Lun 27 Oct 2014 - 0:04 par Invité
Malgré l’humour, la question d’Ivana est légitime si on considère qu’il s’agit d’une sorte de métaphore avec sons sens « imagé » et tout, dans le sens où il pourrait éventuellement l’agresser physiquement tel un prédateur. « J’ai déjeuné, ce matin, je suis pas si affamé, je vous rassure. Je mords pas les gens. Je sais même pas si j’en serais capable si on me le demandait. » Et puis il paraît que le cannibalisme n’est pas très répandu dans la société occidentale — en dehors de certaines fictions et autres légendes éventuellement. Et puis, il paraît aussi que le côté sadique se révèle au cours de l’enfance, notamment chez les gosses qui retirent, ou plutôt arrachent, les ailes des mouches et autres insectes. Mais la jeune femme se contente de sourire à sa réponse, sans pour autant être certaine que ce soit sérieux, sans pour autant lui poser la moindre question sur le sadisme et son enfance. Elle préfère ne pas connaître la réponse et puis ce serait plus qu’indiscret. « Ah… Vos livres de ? Enfin si c’est pas trop indiscret… » En parlant d’indiscrétion… Elle hausse un sourcil. En dehors de son psy et aussi loin que remontent ses souvenirs, Ivana ne s’est jamais confié à ce point à un inconnu. Rika connaît déjà son plus grand secret… Mais pourquoi pas. « Du droit, vraiment rien de très glamour. » Haussement d’épaules.
« Ça, ça va vraiment être compliqué… » Son stress, la jeune femme ne l’aurait jamais deviné par elle-même. Alors si elle se retient de poser la question à haute voix, elle ne peut pas s’empêcher de l’interroger du regard pour savoir de quoi il parle vraiment par « compliqué ». Elle ne comprend pas : qu’est-ce qui peut bien être si compliqué ? Et même rien n’est formulé avec des mots, elle croise un peu les doigts pour obtenir quelque chose de plus explicite.
« Alors vous ne devriez pas le faire. Vous en empêcher, je veux dire. » Nouvelle surprise. Les pommettes de la rouquine virent au cramoisi. C’est plus fort qu’elle. Parce que sans le savoir, Rika est le premier à lui faire un compliment du genre. Enfin n’allez pas croire qu’elle n’a jamais reçu le moindre compliment… Mais pour la « musique » (parce que c’est un bien grand mot finalement), jamais. Si ses parents l’ont déjà entendu — et elle n’a pas le moindre doute à ce sujet — ils ne se sont jamais permis de dire quoi que ce soit. « Vous aussi, vous pourriez jouer devant un public, vous savez ? Mais je suis vraiment pas sûr de me planter si je dis que ça vous ferait flipper autant que mois. » Les lèvres de la rouquine s’étirent. Rire nerveux échappé. Comment… il a su ? « C’est ça. » Pour la première fois, Ivana ne cherche pas à éluder une question aussi « personnellement » et y répond franchement. « Et puis… Le temps de me mettre au point, tout ça, avec les cours, le sport… » La jeune femme fait mine de calculer. En plus de cela, elle ajoute une variable plus que valable : ses études. « Il faudrait que les journées durent au moins une bonne trentaine d’heures. » Elle exagère bien comme il faut sur le au moins. « C’est vraiment le strict minimum. » Mine de rien aussi barbant que cela peut paraître de l’extérieur, elle aime ses études et pour rien au monde elle se verrait tout arrêter pour la musique. C’est juste une passion, un « hobbies ». Et pas dit que ses parents acceptent une telle décision alors qu’il paye l’université. Et puis, elle n’est pas convaincue sur ce point : non, la scène, c’est vraiment pas pour elle. Point final.
(✰) message posté Mer 29 Oct 2014 - 21:29 par Edwin Turner
She and him
ft. Ivana Sexton && Rika Alvares
Dimanche 12.10.2014 • North London • Regent's Park
Je m'attendais pas à cette réponse à ma question et à vrai dire, il faut bien admettre que la situation est assez... ironique. Elle fait du droit, elle c'est volontaire, et refuse presque l'art - la musique en tout cas - et moi c'est... bah tout le contraire. Je voulais pas faire ce genre d'études, je voulais être artiste et on m'a forcé à entrer à l'université dans cette filière contre mon gré alors tout ce que je voulais, c'était peindre. Maintenant, même si officiellement, je suis toujours censé être étudiant en droit, l'art occupe la plupart de mes journées, même si le montrer au monde reste une épreuve.
« Du droit, vraiment rien de très glamour. - C'est pas moi qui vais vous dire le contraire... Mais vous devez être plus intéressée que moi par ça. J'ai quasiment fait que dormir en cours en première année... Sauf quand j'ai rencontré celui qui est devenu mon meilleur ami... »
Et après j'ai arrêté d'y aller, mais je pense que c'est pas utile de le préciser, elle doit s'en douter assez fortement, et ça n'est pas vraiment intéressant en soi de toute façon. C'est le seul côté positif de toute cette histoire à mon sens : ma rencontre avec Tyler. Mais c'est pas vraiment le sujet, là. Ce qui est plus intéressant, c'est de voir la surprise dans ses yeux à chaque phrase que je prononce ou presque. C'est si surprenant que ça que je veuille pas jouer en public parce que oui, ça me terrorise ? Et que je pense qu'elle ne devrait pas s'empêcher de jouer parce qu'elle est douée, et que ça lui fait manifestement du bien ? Alors je dis pas qu'elle doit faire de la scène, se produire devant tout le monde ou quoi - ça serait assez mal venu de ma part - mais... tant que ça lui fait plaisir, pourquoi devrait-elle se priver ?
« C’est ça. Et puis… Le temps de me mettre au point, tout ça, avec les cours, le sport… Il faudrait que les journées durent au moins une bonne trentaine d’heures. C’est vraiment le strict minimum. - Et puis il y a des gens qui sont faits pour ça. Puis y en a d'autres qui sont plutôt faits pour rester dans l'ombre... Je connais quelqu'un qui jongle entre un groupe qui se produit plus ou moins régulièrement et deux jobs, dont un de nuit... J'ai toujours pas compris comment il faisait... Il doit pas dormir, c'est pas possible. »
Mon tour de hausser les épaules. Moi ça marcherait assurément pas - ne serait-ce que parce que j'ai besoin de manifestement plus de sommeil que lui. Et puis de toutes les manières, j'ai pas vraiment envie de changer les choses telles qu'elles sont, certainement pas maintenant que ça se débloque au niveau de ma peinture et que j'ai rencontré une jeune femme exceptionnelle - non je ne suis pas objectif, mais on m'a pas demandé de l'être en même temps. N'empêche que sa réponse, là, la façon dont elle a dit les choses et son attitude en général montrent qu'elle se détend, et ça me fait plaisir. Et pour le coup, moi aussi. Et j'ai envie d'une autre clope, donc je ressors mon paquet, et en tire une cigarette pour moi, puis en propose une à Ivana, silencieusement. A vrai dire, je sais pas quoi ajouter. Je sais pas si je dois trouver un moyen de relancer la conversation, ou si ça va lui faire peur ou la braquer. Et puis même, je sais pas trop bien vers quoi embrayer. Alors je sors mon briquet, lui tend de la même manière, machinalement alors qu'au fond, je sais très bien qu'elle a ce qu'il faut et je regarde un instant la pluie tomber, avant de jouer encore un peu, sans rien dire. Je crois que j'ai juste envie de l'entendre chanter encore un peu. Mais sans parvenir à le lui demander, parce que je suis certain qu'elle s'enfuirait aussitôt. J'ai plus qu'à espérer qu'elle se sente entraînée par la mélodie qui s'échappe de ma guitare... Mouais... Paraît qu'il y a pas de cause perdue, mais j'en doute un peu quand même...
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 1 Nov 2014 - 12:39 par Invité
« C’est pas moi qui vais vous dire le contraire… Mais vous devez être plus intéressée que moi par ça. J’ai quasiment fait que dormir en cours en première année… Sauf quand j’ai rencontré celui qui est devenu mon meilleur ami… » Ah les joies de la première année… Si elle n’était pas dotée de cette mémoire eidétique (affligeante certains jours notamment pour son entourage ou les autres étudiants de sa classe), elle n’aurait certainement pas eu le courage de rester dans cette voie, poursuivant dans une filière nécessitant moins de « par cœur » et plus de logique. Comme les sciences ou quelque chose comme ça. En attendant, elle s’en sort pas trop mal… Disons qu’elle compte aussi sur le reste pour son épanouissement personnel. Et puis, elle a toujours été du genre à préférer la compagnie des livres ainsi que le calme plutôt que l’agitation.
« Et puis il y a des gens qui sont faits pour ça. Puis y en a d’autres qui sont plutôt fait pour rester dans l’ombre… Je connais quelqu’un qui jongle entre un groupe qui se produit plus ou moins régulièrement et deux jobs, dont un de nuit… J’ai toujours pas compris comment il faisait… Il doit pas dormir, c’est pas possible. » Ivana non plus ne comprend pas comment il peut faire. D’un point de vue mathématiques (et rationnel), c’est pas possible… « Il doit prendre quelque chose pour tenir le coup, non ? En plus de tourner constamment sous caféine ou tout autre boisson énergisante ? Ou alors, il n’est pas humain. » Et il a une sorte de don d’ubiquité ? Des gens prendre des trucs, aussi bien légaux que pas forcément légaux, pour tenir éveillés, la jeune femme en a croisé quelques uns, surtout à l’approche des partiels. En tout cas, ce n’est pas son style. Trop… « coincée » pour s’aventurer sur ce genre de terrain. Et puis ce n’est pas dit que ce soit forcément compatible avec son traitement actuel. Et elle ne prendra pas de risque. Ivana se contente de ses mauvaises habitudes — ce qui doit être déjà suffisant selon ses proches — et accepte la cigarette, profitant également du briquet de Rika par la même occasion. « En attendant, je dois définitivement faire parti de la seconde catégorie de personne. » Et d’une certaine façon, Ivana préfère y rester dans l’ombre, voire l’obscurité totale. En effet, elle a beau être réservée, elle ne se voit pas s’arrêter pour autant. En contrepartie, elle se fait la promesse de ne plus jamais recommencer en dehors de chez elle. Et sans s’en rendre compte, elle place des mots sur ce qu’il joue, réagissant exactement comme Rika le souhaite.
« You and me we're searching' for the same light Desperate for a cure to this disease Well some days are better than others, But I fear no thing as long as you're with me They say everything' it happens for a reason You can be flawed enough but perfect for a person Someone who will be there for you when you fall apart Guiding your direction when you're riding through the dark »
Démonstration terminée, cigarette consumée, Ivana se tait et attrape ses affaire avant de se lever. Il est vraiment temps qu’elle rentre vaquer à des occupations plus sérieuses (et moins divertissante) « En tout cas, ça a été un… étrange plaisir, mais un plaisir tout de même, de vous rencontrer. » Elle demeure encore un peu mal à l’aise par cette expérience…
(✰) message posté Mer 5 Nov 2014 - 7:44 par Edwin Turner
She and him
ft. Ivana Sexton && Rika Alvares
Dimanche 12.10.2014 • North London • Regent's Park
Ah ! Les cours de droit... Toute une histoire... Une longue histoire. Et pas d'amour, bien loin de là. Je suis pas plus bête qu'un autre pourtant - même si mon cerveau fonctionne pas sous le même système d'exploitation que tout le monde, hum - mais clairement, ça, j'étais hermétique. Je suis vraiment pas fâché de plus y mettre les pieds.
« Il doit prendre quelque chose pour tenir le coup, non ? En plus de tourner constamment sous caféine ou tout autre boisson énergisante ? Ou alors, il n’est pas humain. - Je le connais sans doute pas assez bien pour juger et savoir s'il prend vraiment rien de spécial, mais là comme ça, ça a pas l'air pourtant. A part des tonnes de café ouais, ça j'ai cru comprendre. Et j'imagine qu'il doit y avoir des moments où il s'écroule quand même, parce qu'aux dernières nouvelles, il reste humain... Je crois... »
Nate en robot sous tension cent pour cent du temps. C'est assez drôle comme idée, mais vu le rythme du gars, c'est pas vraiment aberrant. Ca fait un drôle de moyenne, faut admettre, avec moi en face, qu'ai toujours du mal à émerger le matin - c'est que les bras de Morphée sont vachement confortables, voyez-vous - et qui ai plutôt tendance à rien précipiter... Chaque chose en son temps tout ça...
« En attendant, je dois définitivement faire partie de la seconde catégorie de personne. - Comme ça on est deux. Perso, j'ai pas du tout envie de lui prendre sa place sur scène. Je joue pour moi, parfois pour des personnes proches et... c'est très bien comme ça. »
Ce que je suis en train de faire, d'ailleurs. Jouer pour moi. Et pour elle, aussi, à côté de moi. Et quand sa voix s'élève à nouveau, un petit sourire flotte sur mes lèvres.
« You and me we're searching' for the same light Desperate for a cure to this disease Well some days are better than others, But I fear no thing as long as you're with me They say everything' it happens for a reason You can be flawed enough but perfect for a person Someone who will be there for you when you fall apart Guiding your direction when you're riding through the dark »
This is the end. De mon morceau, de sa chanson, de nos clopes respectives et de ce petit moment si particulier. Elle a repris ses affaires, s'est levée. Je l'ai regardée faire, sns rien dire.
« En tout cas, ça a été un… étrange plaisir, mais un plaisir tout de même, de vous rencontrer. - Un plaisir totalement partagé. »
Un sourire, un vrai, et un hochement de tête, et je l'ai laissée partir, la suivant du regard quelques instants comme elle s'éloignait sous les quelques gouttes encore éparses que le ciel continuait un peu à déverser. Sans doute que lui non plus, ne souhaitait pas que ce moment s'arrête. Pourtant toutes les bonnes choses ont une fin, il paraît, et à cet instant, c'était la fin de celle-ci. Jusqu'à un éventuel nouveau chapitre, peut-être. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve, après tout...