(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 0:40 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” ✻ Je me perdais peu à peu dans une interminable joute verbale. Le ptit Nate avait toujours un contre-argument, ou un regard de trop, pour relancer le débat. Il ne se rendait probablement pas compte de toute l’aversion qu’il pouvait bien m’inspirer par moments. Son insubordination était un fléau. Je fronçai légèrement les yeux sans le quitter des yeux.
_ J'ai pas dit que c'était le cas.
Il ne disait jamais rien, comme par hasard. J’arquai un sourcil, peu convaincu. J’étais prêt à parier ma future place de rédacteur en chef ! Ce gosse se lançait dans des débâcles philosophiques intérieures très peu glorifiante sur ma personne, à chaque fois qu’il était en face de moi. Il y’ avait un éclair insalubre qui brillait au coin de sa bouche qui ne trompait pas. J’aurais adoré prendre part à ses monologues internes juste pour le plaisir de le tacler. Je déglutis en me crispant dans mon siège.
_ Et bah ravi d'illuminer votre journée...
Je souris d’un air septique.
« Ce qui illuminerait ma journée serait que ton papier soit à la hauteur de mes attentes. » Sifflai-je en me redressant. Je mettais la barre plus haut à chaque défi, de sorte à toujours le pousser dans ses retranchements. J’étais un éternel insatisfait, mais c’était pour la bonne cause. Nate ne bronchait pas. Il refusait de ployer malgré mes paroles sanglantes, ou mes regards insistants. J’admirais cette qualité, même si je n’aimais pas qu’on me tienne tête trop longtemps.
Je reportai mon attention sur lui.
_ Je pourrais vous donner quelque chose tout de suite mais... Puisqu'il s'agit de vous clouer le bec, il se pourrait que quelques... ajustements soient nécessaires
« Je n’en doute pas. » Rétorquai-je d’un ton neutre.
Les fumées grises de ma cigarette flottaient dans l’atmosphère afin de bercer mes pensées. Je n’aimais pas particulièrement la musique, ou les sujets de divertissements, mais j’étais prêt à faire toutes les concessions possibles afin d’être bon juge de la situation. Je lui devais au moins ça.
_ Disons... Que vous aurez ça dans soixante-douze heures.
J’acquiesçai d’un simple signe de la tête sans chercher à commenter. Après tout, nous avions déjà notre petite routine. Il avait son délai – Je lui envoyais un message la veille pour râler et critiquer son article précédent, puis il débarquait le lendemain pour que je puisse exorciser toutes mes frustrations et mes indignations face à ses réponses isolantes.
Je souris, en tendant le bras en sa direction.
« Article. » Demandai-je en frisant l’indécent. « Je vais y jeter un coup d’œil.» Je souris d’un air carnassier, histoire d’annoncer la couleur.
_ Il paraît que je c'est pour ça que je suis là, oui... _ You do know you have a copy in you mailbox, right ?... Lança-t-il en déposant le dossier sur le bureau.
J’étais curieux de suivre ses améliorations. Son talent était indéniable, et même si au tout début j’étais moins convaincu j’avais fini par me laisser charmer par sa plume brute et sincère. Je croyais fermement qu’il y ‘avait des sujets ou il serait plus à l’aise, et qu'il pourrait finir par dépasser le maître. Je n’étais pas un être social par excellence, et même si j’avais gagné une certaine popularité dans le domaine de la presse – je restais égale à l’image du boss arrogant et impitoyable. Je n’étais pas complètement idiot. Je connaissais les bruits de couloirs !
« You do know I don’t like silly boys. And you sure as hell, do realise I have anger issues. Right ?» Grinçai-je en survolant les premières lignes.
Je déposai l’imprimé.
« On devra modifier le prélude. Le titre n’est pas accrocheur, mais le contenu me semble correct. » Lançai-je. « Si tu n’as rien à ajouter, tu seras publié dans l’édition spéciale du mois prochain quelque part avant l’horoscope. »
Je me lançai tomber en arrière afin de l’observer dans toute son intégralité. Idiot va !
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 11:42 par Nathanael E. Keynes
Boss does not wait
ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Oh si, je vous assure, Boss, je vois bien que vous détestez ma propre arrogance. And that makes two of us. La première fois que j'ai croisé sa route, franchement, j'ai hésité à juste partir en claquant la porte. Sauf que je veux ce job, et qu'il était hors de question que je lui fasse le plaisir d'avoir encore brisé un petit minet fraîchement débarqué de son école de journalisme. Il en faut un peu plus que ça pour que je lâche l'affaire, surtout quand ça me tient à coeur, et c'est le cas ici. Mais je dois bien admettre que ce n'est pas forcément évident tous les jours. Et comme je ne suis pas vraiment au meilleur de ma forme, c'est d'autant plus difficile à encaisser. Y a franchement des moments où, aussi pacifiste puis-je être, l'envie de lui fiche mon poing dans la gueule m'effleure. J'ai jamais frappé personne et j'ai pas l'intention de commencé, mais j'admets volontiers que l'idée me passe parfois par la tête. Je suis pas assez con pour griller toutes mes chances dans un des plus grands journaux anglais de cette façon par contre.
« Ce qui illuminerait ma journée serait que ton papier soit à la hauteur de mes attentes. »
Je roule des yeux, et m'abstiens de tout commentaire. Ils ne le sont jamais, pour la simple et bonne raison que même si c'était le cas, il ne l'admettrait pas. Et j'avoue à la longue, c'est un peu usant. De là à ce que je lui fasse le plaisir de lâcher l'affaire, ou de céder face à lui, y a une marge cependant. On a tous les deux des egos suffisamment forts pour que ça clashe, c'est un fait, et j'ai absolument aucune intention de plier, pas aujourd'hui, pas dans les semaines à venir. Je sais pas ce que ça donnera à l'avenir, mais... On verra. Peut-être que s'il tient ses promesses - soyons francs, j'en doute, ou plus exactement, je pense sincèrement qu'il sait d'avance qu'il trouvera à critiquer même un article digne d'un Pullitzer, juste pour revenir sur son propre deal - je lâcherai le Sun. Avec le bar et les Lucky Strikes, ça risque de commencer à faire beaucoup. Même pour un hyperactif comme moi qui peut pas rester cinq minutes sans rien faire. En attendant, on sait tous les deux que je vais pas ménager mes efforts sur cet article-ci pour lequel des ajustements, donc, restent nécessaires.
« Je n’en doute pas. »
Ben tiens... Comme si je me mettais pas en quatre d'ordinaire. J'ai toujours été perfectionniste, de toutes les manières, et il le sait pertinemment, mais là, l'enjeu est encore plus important que d'habitude. Alors ouais, soixante-douze heures. Même moins, si je veux vraiment lui clouer le bec, mais ça, il est pas obligé de le savoir tout de suite.
« Article. »
S'il te plaît, ça lui écorcherait vraiment la gueule. Granny est morte, ok, mais elle a même pas eu le temps de lui inculquer les bonnes manières ?
« Je vais y jeter un coup d’œil. »
C'est un peu pour ça qu'on est là... Bien qu'il aurait tout à fait pu en prendre connaissance avant, mais... passons, je vais pas m'étendre davantage sur ce point.
« You do know I don’t like silly boys. And you sure as hell, do realize I have anger issues, right ? - That's quite obvious, yes. »
Est-ce que ça doit vouloir dire que je dois dire amen à tout juste parce que sinon vous allez partir en live ? Désolé, je marche pas comme ça. Et je ne me considère pas non plus comme un de ces types stupides dont vous parlez, Boss, sinon je ne serais pas là, assis face à vous, n'est-ce pas ? Je le laisse lire, cela étant. Ou survoler, plus exactement, mes lignes. Sincèrement, je ne suis pas certain, à chaque fois, qu'il n'ait pas déjà lu le contenu mais qu'il continue à faire genre, juste pour pouvoir me descendre en face à face.
« On devra modifier le prélude. Le titre n’est pas accrocheur, mais le contenu me semble correct. Si tu n’as rien à ajouter, tu seras publié dans l’édition spéciale du mois prochain quelque part avant l’horoscope. »
Comme ça, donc. Un petit reniflement évocateur de ma part. Mouais... Fallait bien qu'il dénigre quelque chose. A part moi, je réfléchis, cependant. Je dois bien admettre avoir eu du mal avec le titre en question, et ça m'agace fortement. Mais en même temps, c'était pas le sujet du siècle non plus et si j'ai réussi à en faire quelque chose de correct, c'est déjà pas mal. Pas suffisant à mon goût, mais faudra bien que je m'en contente pour cette fois.
« Bien... Vous avez encore besoin de moi ou je peux disposer ? Paraît que j'ai un article à revoir... »
Parce que c'est bien ça, hein, je suis à sa disposition, n'est-ce pas ? En réalité, c'est surtout que quelques petits détails ne m'ont pas échappé. La jambe plutôt raide, les gestes vers son genou parfois, quelques réactions, légères certes, mais qui démontrent manifestement une certaine souffrance. On sait tous les deux qu'il admettra rien devant moi, et qu'il va continuer à faire genre... mais il a sans le moindre doute clairement besoin de repos, de laisser tomber le masque, d'arrêter de sauver les apparences et de forcer sur les muscles manifestement endoloris, quel que soit le problème en question. Et pour ça, vaut sans doute mieux que je sois plus dans les parages alors... Je vous laisse une occas' de me virer de votre bureau, Boss, profitez-en...
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 27 Nov 2014 - 23:07 par Invité
“If I speak with human eloquence and angelic ecstasy but don't love I'm nothing but the creaking of a rusty gate. If I speak God's word with power, revealing all of His mysteries and making everything as plain as day, and if I have faith to say to a mountain jump and it jumps but I don't love I'm nothing. If I give all I earn to the poor or even go to the stake to be burned as a martyr, but I don't love I've gotten nowhere. But I've got sucess.” ✻ Je fermais délicatement les yeux. Les filets de fumé grise valsaient dans l’ambiance morose du bureau. Je m’abandonnais à l’engourdissement de mes membres, soulagé que mon genou se soit enfin calmé. Mon esprit léger cheminait autour de ma tête, incapable de dicter mes pensées ou de trancher l’air. Tout n’était que colère et rage dans mon coeur. Mes efforts de réflexion étaient à la baisse. Je courbai la bouche avec arrogance en me redressant. Je n’avais pas besoin de m’attarder sur l’expression de son visage pour deviner que Nate ne plierait jamais. C’était un tempérament à lui tout seul, un putain de libertin pacifiste, un hippie des années 70 – un idiot profond ! Je souris avec arrogance, amusé par ma propre bêtise.
Je poussai ma tasse, à présent tiède sur le bureau, m’amusant à goutter partout sur la surface en bois verni. Je voulais l’agacer encore un peu avant de lui offrir la meilleure absolution possible. J’étais difficile à convaincre – il manquait d’assurance, et pourtant quelque part, aussi absurde et surréaliste cela puisse paraître, je croyais en une certaine dévotion de sa part. Pas envers moi ou mon talent indéniable. Le petit Nate vouait un culte à sa vocation, alors que je ne voyais mon job que comme un moyen de me venger contre le destin. Je voulais me hisser au-delà des limites de l’entendement, et me prouver que malgré une enfance difficile et aucun sou en poche, je pouvais moi aussi, briller avec autant d’intensité et de beauté que le soleil.
Mes troubles de comportement faisaient jaser au TIMES UK. Les gens étaient stupides. Ils croyaient que je ne prenais pas part au jeu parce que je n’avais aucune idée des rumeurs. L’information faisait partie intégrante de ma vie et de ma formation. J'étais au courant de tout. Je refusais tout simplement de m’abaisser aux ragots de bureaux – par pur dépit.
_ That's quite obvious, yes. Répondit-il.
Ma bouche s’étira vilement. Je plissai légèrement les yeux en touchant le papier de son article. J’avais reçu un mail, et même si je préférais lire doucement et m’approprier le texte, je voulais qu’il vienne à moi et qu’il me tende son talent brut comme on tend un chef-d’œuvre de littérature. C’était plus amusant de lui dire en face que ce n’était pas le cas.
« Tu es le seul à me répondre avec autant d’insolence. » M’enquis-je d’une voix mélodieuse. « Serais-tu suicidaire, Mini Nate ?! » Je marquai un silence. « Je crois que tu es comme moi, mais que tu joues au gentil. Tu sais que je ne peux pas te virer parce que tu as un certain petit quelque chose. Tu es arrogant et insubordonné. »
Un éclair insalubre traversa son regard. Je savais qu’il était éternellement insatisfait. C’était peut-être pour cette raison qu’il supportait mes piques avec autant de calme et d’humilité. Je crispai mes doigts autour des rebords du document – m’accordant un absence éphémère.
_ Bien... Vous avez encore besoin de moi ou je peux disposer ? Paraît que j'ai un article à revoir...
Je sortais lentement de mon ensorcellement.
« Pourquoi ? Tu as peur de rester en face de moi..» Raillai-je. « J’avoue que ce serait amusant de te manger tout cru, mais je pensais qu’on pourrait trouver ton titre ensemble. » Je marquai un silence. « Mais si tu préfères te débrouiller tout seul. Tu as carte blanche. .» Finis-je par trancher.
Je n’avais pas envie de me casser la tête de toute manière. Mes antidouleurs m’assommaient quelques peu. Je retombai tête en arrière sur mon siège.
« Ce sera tout. Tu demanderas à ma secrétaire de venir nettoyer le bureau, en sortant. S’il te plait.»
ça c'était pour le fun !
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Lun 8 Déc 2014 - 20:28 par Nathanael E. Keynes
Boss does not wait
ft. Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Jeudi 09.10.2014 • East London • Times UK headquarters
Oh non, je ne lui ferai pas ce plaisir. Je n'abandonnerai pas mes principes, mes idéaux, pour coller à l'image qu'il se fait d'un grand journaliste et je ne céderai pas à la moindre de ses remarques, juste parce qu'il est mon supérieur hiérarchique. Non. Si j'ai quelque chose à dire, je le dis. J'ai toujours fonctionné comme ça face à lui, j'ai pas l'intention de changer ça.
Et manifestement lui non plus. Je crois qu'il a rapidement compris que j'étais assez maniaque. Je crois que la première fois que je suis venu dans son bureau, je me suis retrouvé à replacer une pile de cartes de visite bien droite. Quelque chose du genre. Résultat, là, le voir faire exprès - clairement - de laisser sa tasse goutter partout sur son bureau, ça m'agace profondément. C'est pas à moi d'y toucher, mais admettons-le, j'ai très envie, là, d'attraper un chiffon - ou un pan de sa chemise - pour essuyer tout ça. En plus, le bois va pas aimer ça. Heureusement qu'il est un minimum vernis...
« Tu es le seul à me répondre avec autant d’insolence. Serais-tu suicidaire, Mini Nate ?! - Pas à ma connaissance. Et les autres doivent être d'un ennui... - Je crois que tu es comme moi, mais que tu joues au gentil. Tu sais que je ne peux pas te virer parce que tu as un certain petit quelque chose. Tu es arrogant et insubordonné. - Je ne joue pas. Pas sur ce point-là, en tout cas. Mais je ne nierai peut-être pas le reste... »
Un sourire narquois en réponse à son regard mauvais. Non, je ne suis jamais pleinement satisfait. Quand je propose un article, un morceau au groupe, je reste toujours dans l'idée qu'il est encore perfectible. Même si je l'ai repris douze fois, même si je me suis documenté des semaines en amont ou si j'ai passé des nuits blanches à retravailler un point de détail. Je sais que je ne suis pas parfait. Mais ce que je présente doit l'être... et aussi dur travaillé-je en ce sens, je reste conscient que ça n'est pas vraiment le cas. Alors j'encaisse, oui, ses remarques souvent désobligeantes. Outre les piques assassines, il y a toujours une part de vérité. Une part d'information utile, pour moi, pour m'améliorer. Et j'attends, donc, qu'il brise à nouveau le silence, mais rien ne vient. Non, et la souffrance qu'il ressent par moment et qui reste visible aussi fort cherche-t-il à la dissimuler ne m'échappe pas vraiment, alors je propose de prendre congé.
« Pourquoi ? Tu as peur de rester en face de moi... ? »
Un reniflement méprisant de ma part. Non Boss, je n'ai pas peur de vous. Je devrais sans doute mais... Non.
« J’avoue que ce serait amusant de te manger tout cru, mais je pensais qu’on pourrait trouver ton titre ensemble. »
Je rêve où il me propose de l'aide là ?
« Mais si tu préfères te débrouiller tout seul. Tu as carte blanche. »
Je plisse les yeux, cherchant l'entourloupe, quand sa tête retombe en arrière. Ok, il est vraiment assommé, là, hein ?
« Ce sera tout. Tu demanderas à ma secrétaire de venir nettoyer le bureau, en sortant. S’il te plait. »
Pas suffisamment pour oublier les petites remarques tueuses, c'est que ça ne va pas trop mal, donc, je suppose. Je me lève, donc, regagnant la porte.
« Vous savez que femme de ménage ne fait pas partie de son boulot à la base, n'est-ce pas ? »
Ca n'empêche que je passe quand même le message - si je ne le fais pas, de toutes les manières, ça retombera sur elle comme si je l'avais transmis et qu'elle n'avait pas obéi - avec un petit air désolé à l'attention de la secrétaire. Blasée, manifestement, qui se lève et s'empare d'un torchon et d'un plateau pour venir récupérer les tasses et nettoyer le bureau, presque trop naturellement. On le refera pas, je suppsoe. Et moi j'ai un article à bosser, pour le coup...