Touch it, but can't hold it.
Walt & Alix.
Une, deux, trois… non, je ne compte pas le nombre de pompes que je fais mais le nombre de kilogrammes que j’ai pu prendre ces temps-ci. Mon cœur se serre en me rendant compte que malgré le sport que je faisais régulièrement, j’ai pris du poids.
Enfer et Damnation !
Je ne suis pas allée à la salle de sport depuis un moment, simplement courir et les entrainements de tennis… mais aussi les soirées de gala pour ma famille, les sorties avec les copines, les dîners importants… tout ça…
Je suis vraiment négligée en ce moment !
Je descends de la balance pour me regarder dans le miroir en essayant de voir où j’ai pris du poids… je n’arrive pas vraiment à le constater… j’ai peut-être un peu de ventre, pris en cuisse… je verrais bien, je n’en sais rien.
Je me sens quand même un peu plus grosse… les cuisses sûrement.
Je vais aller à la salle de sport, quoi qu’il en faille ! Je peux travailler le tout et on verra ce que me dira l’un des coachs. Je ne sais pas combien de temps je vais y rester. De toute façon, exit les cocktails, les soirées où la nourriture malsaine pourrait me faire grossir encore.
Sinon je finirais comme mon père, avec un petit menton et moins endurante pour mes matchs !
Je dois rester compétitive. Motivée comme jamais, je mets tout ce qu’il me faut dans mon sac. Je prends alors mon ipod une fois qu’il est rechargé. L’un des gardes du corps tient à venir avec moi, je n’en vois pas la peine. Je le rassure puis je sors, respirant l’air frais.
Je marche au travers de Londres pour rejoindre la salle de sport. Il me faut quand même un peu de temps mais dans un sens, ça me permet de m’échauffer une fois que je suis dans la salle. Je me mets sur le banc oblique pour faire des abdominaux, bloquant mes jambes en son sommet.
Les écouteurs en place, la musique lancée sur « Prayer in C » de Lilly Wood & The prick and Robin Schulz. J’inspire, j’expire. Reposant mon dos contre le banc, je me repose quelques secondes avant de recommencer une série. Mais à chaque fois que mes yeux se posent sur ce qu’il y a devant moi, je vois alors un homme.
Je me sens crispée de croire que ça pourrait « lui ». Pas que je n’ai pas envie de le voir mais on ne peut pas dire que je n’ai vraiment de bons souvenirs. Nous n’étions rien que des associés et je suis partie dès l’instant où il ne me servait plus à rien. Je termine ma série puis je me penche sur mon sac pour boire quelques gorgées d’eaux en fixant la silhouette.
Si… Walt Fowler est là. Il a un peu vieilli, normal, mais il est toujours aussi charmant. Et je me doutais qu’il serait certainement aussi bête que j’ai pu supporter durant mes débuts de professionnelle. Je fais quelques pas et observe Walt alors que je posais mon dos contre la chaise romaine.
Je me demande ce qu’il devient. Mais je n’irai pas lui demander, ce serait lui montrer un intérêt qu’il ne devrait pas avoir. J’augmente un peu le volume sur mon ipod puis j’entame mon exercice, montant mes genoux contre moi.
Je ne suis pas surprise de voir le jeune homme en face de moi. Depuis des années que je ne fais que le croiser, il y avait bien un jour où il viendrait à moi. Et en bonne snobinarde, je ne retire même pas mes écouteurs pour l’écouter, je continue ma série tranquillement en lui offrant un petit sourire goguenard.