"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Who's the bad cop ? Ft Sam 2979874845 Who's the bad cop ? Ft Sam 1973890357
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Who's the bad cop ? Ft Sam

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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 25 Aoû 2014 - 21:08 par Theodore A. Rottenford
London center, some random café place “There comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but he must take it because conscience tells him it is right. Likely my conscience thinks a lot of wrong is right.”

_ Je ne pensais presque jamais à cette nuit-là. J’étais en paix avec moi-même. Il n’y avait rien dans le regard des passants, ou dans le sourire des enfants, pour éveiller ma conscience. Il y’ avait toujours un moment dans la vie où il fallait prendre position pour s’élever. J’avais retins mon souffle afin de m’engouffrer dans les sentiers obscures. J’avais fermé les yeux et tiré sur la gâchette autant de fois que nécessaire. Après tout j’étais innocent. Je n’avais fait que suivre les dernières instructions d’un cœur qui s’éteignant tout doucement. Je n’avais fait que trahir la confiance d’un homme en premier. Le destin appartient à celui qui tire en premier.

Je penchai la tête vers la gauche afin de concentrer mon ouïe sur les sons qui m’entouraient. Il y ‘avait le bruit de la cafetière, les pas claudicants de la serveuse  et le rire de quelques abrutis d'adolescents. Je plissai les yeux en m’appuyant sur mes sens olfactifs. Je sentais l’odeur des infusions de thé et de camomille emplir mes poumons desséchés. Je sentais l'odeur du beurre et du chocolat narguer mon estomac. Je fis un signe à la serveuse.

«Une tisane s’il vous plait. » Soufflai-je en la regardant à peine.

Mon cahier captivait toutes mes attentions. Je serrais mon stylo bille de toutes mes forces avant de cracher les dures vérités de mon existence.

_Je mordais la poussière à chaque pas. Il n’y avait rien que mon cœur pouvait ressentir ; aucune exaltation, aucune frénésie, aucune pourriture. La douleur n’avait pas su me briser, mais les cris de mon âme esseulé étaient stridents, incroyablement poignants. Pourtant j’étais sourd d’oreille. J’avais bêtement cru que percer mon propre tympan faciliterait ma quête du silence. J’avais bêtement pensé que le monde serait à portée de main si je n’avais plus aucune attache. Mais une part de moi se battait toujours pour la reconnaissance d’un peuple zombie. J’étais un homme en plastique, malléable et jamais écrasé. Mais les cordes du destin tiraient parfois trop fort. Je me sentais parfois perdu.

Mes doigts se fermèrent sur mes dernières pensées. Je poussai un soupir en traçant une ligne sur les feuilles jaunies de mon calepin. Je ne pouvais conquérir les valeurs immatérielles de la vie. Il y’ avait trop d’obstacles à franchir. Et j’avais la fâcheuse manie de ne faire confiance à personne. Jamais. Mon secret était un fardeau que je portais seul. Les pas claudicants de la serveuses me parvenaient de loin, tambourinants quelque part sur le carrelage, alors qu’elle était à quelques centimètres de ma table. Je la jaugeais du regard pour la première fois. Ses jambes interminables étaient arquées en une posture qui me laissait perplexe. Je me demandais quelles acrobaties sexuelles je pourrais faire subir à un tel corps. Ma langue, vicieuse, lapa quelques gouttes de poison qui souillaient ma bouche. Je lui souris d’un air mauvais.

« Merci… Ariel. » Lançai-je en détaillant le badge sur son chemisier. « Très joli prénom. »

Elle me rendit mon sourire avant de tourner les talons. Je pouvais voir à la manière qu’avaient ses yeux de pétiller lorsque je posais les yeux sur elle, que c’était une fille facile à embobiner. Mon torse se bomba, gonflé par les rêveries de mon égo surdimensionné. Je fermai mon journal afin de me délecter des plaisirs bouillants de ma boisson. Je scrutai les lieux à nouveau. Ce n’était pas un endroit très fréquenté, pourtant c’était l’heure de pointe. Je fixai le paillasson avec attention. Il y eu un long moment de désert avant que la porte ne s’ouvre enfin, laissant apparaitre le visage familier de l’officier Oswald-Bower, où comme je m’amusais à l’appeler à l’époque ; dirty brain.  Je me levai d’un bond, un énorme sourire tatoué que le visage.

« Mais qu’est-ce que tu fous dans mes districts ! » Scandai-je en allant à sa rencontre.

Cela me faisait du bien de la revoir après tout ce temps. Elle, la coéquipière que j’avais réussi à maintenir en vie.
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() message posté Mer 27 Aoû 2014 - 2:18 par Invité
La vie d’une menteuse était bien plus complexe qu’elle n’avait pu l’imaginer. Il fallait sans cesse trouver des alibis, imaginer des histoires plus diverses les unes que les autres. Il ne fallait pas paraitre trop, ni pas assez. Trouver le juste milieu entre le mensonge et la croyance, pour finalement toucher du doigt la vérité. Sam mentait chaque minute, chaque seconde de sa vie depuis déjà deux semaines. Elle inventait des horaires de service, des arrestations qu’elle avait pu mener, des insultes qu’on avait pu proférer à son égard. Le boulot de menteuse était presque plus dur que celui de flic. Mais l’était-elle encore, flic ? On lui avait retirer sa plaque et son arme, autant tout ce qui faisait la fierté d’un officier. Elle était dépouillée, vidée, privée de la seule chose qui la faisait se sentir encore vivante. Elle avait besoin de ce job, de cette adrénaline qui lui rappelait qu’il y avait encore un coeur qui battait dans sa cage thoracique glacée. Ce matin-là, elle avait enfilé sa tenue habituelle composée d’un jean et d’un pull fin laissant dévoiler ce qu’il fallait de son décolleté et avait eu le plaisir de revêtir son blouson en cuir qu’elle ne quittait plus depuis qu’elle avait rejoint la police. C’était à ce genre d’objets qu’un officier s’attachait, même si son vêtement lui paraissait nu sans la plaque censée l’ornée. Elle laissait ses cheveux tomber en cascade sur ses épaules et s’engouffrait dans le métro en direction du centre. Elle avait besoin de mouvement, de ressentir l’agitation autour d’elle, tous ces gens en détresse. Londres foisonnait d’affaires en tout genre, et quoi de mieux que le centre ville pour entendre parler des dernières nouvelles. Elle se retrouva vite dans l’agitation ambiante, les passants trop occupés à téléphoner à leur femme pour leur souhaiter une bonne journée ou les mères qui pressaient leurs enfants pour ne pas arriver en retard en classe. Elle attrapait le journal que lui tendait un vendeur avant de déposer une pièce dans sa main. Elle s’adonnait à son rituel favoris, le journal du matin devant une tasse de café crème et une baie vitrée assez large pour la laisser admirer la cohue du matin. Elle mettait tout ses espoirs dans le journal de la capitale pour lui donner bon nombre d’informations sur les affaires qui s’étaient déroulées dernièrement et la résolution de certaines anciennes. Sans chercher bien loin, elle trouvait un petit café regroupant toutes les caractéristiques nécessaires pour que Sam passe une bonne matinée. A peine eut-elle pousser la porte du bouiboui qu’une voix familière mais lointaine l’alerta. « Mais qu’est-ce que tu fous dans mes district ! » Son regard se posa sur un visage qu’elle aurait reconnu entre mille. Alistair Rotten, son ancien coéquipier. Le voilà qui fonçait sur elle et sans plus de ménagement elle lui donna l’accolade, son visage illuminé d’un beau sourire. « Rotten ! Ca fait une éternité... » Par dessus son épaule elle remarquait le regard noir d’une petite serveuse maigrichonne occupée à prendre la commande d’une femme d’affaire. La brune fronçait les sourcils, se dégageant des bras d’Alistair et lui donnant une tape sur l’épaule. « Toujours le même à ce que je vois. Tu penses toujours que tout t’appartient. » Que ce soit pour ses districts ou pour les femmes, tout était propriété privée d’Alistair Rotten. Elle avait finit par l’apprendre, parfois à ses dépends. Elle ignorait la jalousie déplacée de la serveuse et lui lançait sans grande estime sa commande, n’ayant jamais vraiment pris part aux crises de nerfs de celles qui rêvaient du corps de son coéquipier. « Un café pour moi. Serré. » Elle lui jetait à peine un regard et reporta son attention sur celui qui s’était absenté depuis déjà quelques mois. « Qu’est-ce que tu dirais de m’emmener à ta table et de me raconter les aventures palpitantes du flic le plus convoité de la capitale ? » Elle arquait un sourcil interrogateur, lui laissant profiter de ce compliment qui était rare entre sa bouche d’habitude si mordante.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Mer 27 Aoû 2014 - 16:38 par Theodore A. Rottenford
London center, some random café place “There comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but he must take it because conscience tells him it is right. Likely my conscience thinks a lot of wrong is right.” Sam aussi radieuse, et sexuellement attirante, que dans mes souvenirs me devança. Elle me fit une accolade chaleureuse en serrant mes épaules carrées. Mes mains vicieuses longèrent suavement son dos avant de chatouiller sa chute de reins. Mon cœur se glorifiait, tambourinant dans ma gorge et mon oreille encore valide. C’était une sensation étrange, mélange de mélancolie et de désir charnel. J'avoue, j'étais complètement intéressé. Je n’allais pas me leurrer. J’étais faible face à l’absolu sex appeal dont elle faisait preuve sans s'en rendre compte.

« Rotten ! Ca fait une éternité... »

J’hochai subtilement la tête en souriant presque, dévoilant le bout de mes dents parfaitement alignées. Une première !

« Toujours le même à ce que je vois. Tu penses toujours que tout t’appartient. »

Sa voix cristalline me parvenait de loin. J’étais complètement obnubilé par ses grands yeux bleus et l’éclat lumineux qui contournait ses pupilles. J’avais connu Sam durant ma douloureuse période de transition entre l’apprenti officier et le monstre perfide. Nos premiers jours en tant que coéquipiers avaient été très difficiles à gérer pour moi. Je venais de "perdre" mon coéquipier de toujours et seul ami. J’avais été largué dans un nouveau service et on m’avait collé une fille aux basques. J’avoue avoir été septique et très désagréable. Dans mon esprit sauvage, et tel que j’imaginais la chose, j’étais mieux en solo. Mes talents et mes raisonnements étaient plus rapides, plus prodigieux et incroyablement efficaces pour inculper les criminels. Cela dit il fallait faire quelques concessions et braver les limites légales qu’imposaient le grand corps de la police métropolitaine de Londres. Je souris au souvenir de nos bagarres incessantes. Il me semble même qu’elle m’avait giflé une fois.

«Toujours le même ! » Scandai-je, ignorant ma voix un tantinet stridente et enjouée. « Tout m’appartient. Toi y compris. Même si tu as été assez vilaine pour m’oublier une fois mutée. Toujours dans la criminelle, on m’a dit.»

Je posai un bras amical sur son épaule en la bousculant légèrement. Nous avions ce genre de relation, libre et spontanée, rieuse et compliquée. Nos quelques échanges corporelles, et les plaisirs charnels que nous avions partagés dans la voiture de service, où la salle d’archive du commissariat n’avaient jamais été un frein entre nous. Bien au contraire. Elle sourit en passant sa commande : « Un café pour moi. Serré. » Puis elle se tourna vers moi, inquisitrice et joueuse. « Qu’est-ce que tu dirais de m’emmener à ta table et de me raconter les aventures palpitantes du flic le plus convoité de la capitale ? »

Mon corps ploya. Chaque cellule de mon corps, dans chaque coin perdu de ma peau, célébrait ce compliment. Il était si rare que Sam soit tendre avec moi, où avec n’importe quel être humain sur terre. Elle avait de faux airs de gentille flic, mais c’était une furie en vrai ! Je le savais pour avoir fait les frais de ses crises de colère et ses écarts de conduite. Je fis la moue en l’attirant vers ma table, située bien en face de la baie vitrée. Mes mains se postèrent de part et d’autre ma tasse de tisane encore chaude. Je sentis mes commissures labiales craquer, s’élargissant pour un sourire éclatant et rarissime.

« Je suis haut placé maintenant. Les virées téméraires et les patrouilles nocturnes sont bien derrière moi. Même si je garde toujours mon flingue sur moi. Mais ça c’est un secret. » Je ris à gorge déployée. C’était mal vu de trainer mon revolver quand j’étais en civil, mais il y ‘avait de sombres raisons qui poussaient mon subconscient à transgresser cette règle. Je crispai légèrement les doigts. « Ça me manque de coffrer les vilains. » Je marquai un léger silence. « Avec toi. »

Je baissai les yeux quelques instants, avant de relever mon regard gris perçant et sombre sur elle. Un soupir de compassion m’échappa.

« Je suppose que ça te manque aussi. » Je pris une gorgée de tisane. « J’ai signé ta mise à pied, Bower. »

La jeune serveuse s’approcha de nous, le café serré de Sam sur un plateau. Elle servit mon ancienne coéquipière tandis que je lui lançai un sourire charmeur. J’en profitais pour me pencher vers elle.

« Un muffin carmel noix de pékan. S’il vous plait. » Murmurai-je suavement.

La jeune femme s’éloigna à nouveau et je reportai mon attention sur Sam.

«Je peux signer un ordre différent. » Proposai-je plein de mauvaises intentions. « Je sais que tu es un bon élément. Les écarts sont fréquents sous pression. Je peux te remettre à la place que tu mérites, bien au-dessus de ton bon vieux Bob ou Carl ou le lieutenant en chef. »

Mon Muffin ne tarda pas arriver. Je saisis le met succulent afin d’en prendre une bouchée. J’étais désinvolte et amusé, mais elle savait exactement où je voulais en venir.

«Le monde appartient à celui qui tire en premier. » Sifflai-je citant une pensée sombre qui marquait mon journal intime. «Devance-les ! Devance-moi, si tu peux.»
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() message posté Dim 31 Aoû 2014 - 16:14 par Invité
Alistair Rotten avait toujours eu ce regard perçant. Malgré leurs débuts difficiles, cette noirceur au fond de ses yeux avait toujours été la même. Cette part d'ombre, ces yeux faussés par le passé. Sam connaissait bien ce regard, pour le partager. Les deux coéquipiers n'étaient pas du genre à partager leurs peines, mais ils pouvaient être sûrs d'un point commun : la douleur. La brune l'avait vu à l'instant même où elle lui avait serré la main pour la première. À l'époque, elle ne connaissait que les bruits de couloirs, les ragots qui courraient sur le bel Alistair Rotten que toutes les secrétaires adoraient secrètement. Samantha avait cru être coincée avec ce narcissique doublé d'un pervers malhonnête, mais elle avait trouvé en lui un coéquipier hors-pair, un amant délicieux et un ami fidèle. Ils avaient partagés beaucoup de cris et de crises mais ils avaient finit par former le duo que toute la police enviait et haïssait. Entre les mains baladeuses d'Alistair, la jeune femme retrouvait un ami devenu trop loin d'elle pour pouvoir l'atteindre. Leur duo s'était brisé des mois auparavant alors que tout réussissait à son coéquipier. Il était monté en grade, encore et encore, et elle était restée au bas de l'échelle. Sam était une bonne flic, oui, mais elle avait trop à perdre pour se mouiller. Elle avait Lexie. Alors elle était restée la même que l'on appelait pour une attaque dans la supérette du coin ou une bagarre dans le bar d'à côté. «Toujours le même ! Tout m’appartient. Toi y compris. Même si tu as été assez vilaine pour m’oublier une fois mutée. Toujours dans la criminelle, on m’a dit.» Sam levait les yeux au ciel, chose qui n'était pas rare quand elle se retrouvait face à Rotten. Il avait le don pour la titiller, la rendre folle, la transformer en une furie. Il avait toujours aimer la pousser à bout pour connaitre ses limites. Et il les connaissait, depuis le temps. « Il me semble que sur la banquette arrière, c’était toi qui m’appartenait. » Elle arquait un sourcil, défiante, avant de lui sourire. « Toujours dans la crim. » Elle acquiesçait avant de le suivre jusqu’à la table où il avait élu domicile. Ils étaient en face de la baie-vitrée qui donnait une vue exceptionnelle sur la rue. Là, ils pouvaient admirer le passage des piétons, leurs mines affolées par le retard déjà cumulé. Certains couraient, d’autres savaient déjà que de toute façon ils seraient en retard. C’était un spectacle fascinant que la jeune femme quitta pour reposer son regard sur son ancien coéquipier. « Je suis haut placé maintenant. Les virées téméraires et les patrouilles nocturnes sont bien derrière moi. Même si je garde toujours mon flingue sur moi. Mais ça c’est un secret. » Le sourire de Sam se tordit alors qu’elle pensait au vide contre sa cheville. Là où elle cachait autrefois son arme était maintenant désespérément vide, nu. Elle chassa sa frustration en secouant légèrement la tête et arborant de nouveau son beau sourire teinté d’une fausseté impeccable. « Je ne sais pas comment tu fais. Tu te souviens de cette adrénaline, ce sentiment de toute puissance que l’on ressent au moment précis où on pointe son flingue sur les malfaiteurs ? Je crois que je ne pourrais plus m’en passer. » Elle rit doucement alors que ses mains se crispent à la penser de cette sensation perdue. Elle ne connaissait plus cette adrénaline maintenant. Elle ne ressentait plus rien, en fait. « Ça me manque de coffrer les vilains… Avec toi. » Elle arquait un sourcil intéressé alors que son sourire s’étendait plus largement. Dire qu’il avait tant de fois demander à ce qu’elle soit retirée de ses enquêtes, qu’elle ne soit plus la coéquipière qui lui collait aux basques. Et maintenant, il était nostalgique de cette époque. « Je pensais que j’étais, attends, comment tu l’as dit ? ‘Une petite gamine agitée incapable de tenir un flingue correctement’. Tu veux corriger tes paroles ? » Ses yeux remplis de malice ne le quittaient pas, profitant trop de ce moment. Elle avait supporter ses piques pendant des mois et des mois sans aucun mot gentil, et aujourd’hui tout ça lui manquait. Elle s’en vanterait sûrement jusqu’à la fin de ses jours. « Je suppose que ça te manque aussi. J’ai signé ta mise à pied, Bower. » Le sourire de la jeune femme s’évanouit, sans même remarquer la serveuse qui dépose sa commande sous son nez. Elle voit Alistair commander quelque chose, sans même entendre quoi. Il savait qu’elle avait été congédiée des forces de l’ordre, qu’elle n’était pas agent, qu’elle n’était plus grand chose qu’une fille banale. Il avait signé l’ordre, lui, son ancien coéquipier. La honte qu’elle ressentait à cet instant fut chassée par une certaine rage. Elle détestait ce sentiment de faiblesse face à lui, face à ses yeux sombres qui la fixaient. «Je peux signer un ordre différent. Je sais que tu es un bon élément. Les écarts sont fréquents sous pression. Je peux te remettre à la place que tu mérites, bien au-dessus de ton bon vieux Bob ou Carl ou le lieutenant en chef. » Elle restait silencieuse, son café ayant perdu tout intérêt à ses yeux. Elle avait croisé ses mains sous son menton et fixait Rotten, les yeux plissés. Elle était à sa merci, comme lorsqu’ils faisaient encore équipe. Lui seul décidait, lui seul semblait avoir le pouvoir. «Le monde appartient à celui qui tire en premier. » Elle riait doucement, prenant finalement une première gorgée de son café. « Est-ce que cette philosophie t’a déjà aidé dis-moi ? » Elle était mauvaise de ramener le passé d’Alistair sur la table, elle le savait, mais ce sentiment d’infériorité la bouffait. Plus jamais elle ne voulait se sentir inférieure. « Devance-les ! Devance-moi, si tu peux.» Il semblait lui lancer un défis et elle fut étonnée de ressentir un sentiment longtemps oublier bouillir en elle. Une forme d’excitation. Il lui tendait une perche qu’elle devait saisir. « Ne me tente pas, Rotten. » Il savait ses qualités, il connaissait sa méthode. Elle était un bon élément, si l’on oubliait ses récents écarts. Il semblait surtout percevoir dans le regard de la jeune femme cette envie de montrer plus, cette envie de prouver au monde qu’elle valait quelque chose. Mais ce qu’il ne voyait pas, c’est qu’il était impossible pour elle de le montrer. Il y avait trop à perdre et si peu à gagner. « Depuis quand est-ce que tu essayes de me pervertir camarade ? Je commence à regretter le temps où je n’avais aucun intérêt à tes yeux à part pour mes jambes incroyablement sexys dans mon uniforme bleu. » Elle retrouvait son assurance perdue un instant et lui offrit un sourire amusé avant de regarder le fond de sa tasse. Son expression se fit plus sérieuse et sa voix s’entendait à peine derrière les discussions des autres personnes banales présentes. « À quoi bon devancer le monde si c’est pour se perdre en retour. » Elle relevait son regard bleu envoûtant vers lui. Elle savait qu’il s’était perdu, lui. Et elle ne voulait pas être perdue avec lui.
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() message posté Ven 5 Sep 2014 - 23:20 par Theodore A. Rottenford
London center, some random café place “There comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but he must take it because conscience tells him it is right. Likely my conscience thinks a lot of wrong is right.” Ma relation avec l’agent Samantha Oswald- Bower avait toujours été tumultueuse et complexe. Je l’avais détesté dès que mes yeux gris avaient croisé son visage. Elle était trop belle pour être intelligente, trop maigre pour se défendre et bien trop propre pour se mouiller. En gros c’était une fille !  Je ne pouvais pas m’occuper d’elle. Je ne pouvais pas réussir mes enquêtes si toutes mes préoccupations allaient vers elle. J’avais perdu Jamie et je pense que quelque part, j’avais eu peur de la perdre avant même de la connaitre. Sa poignée de main s’était encré dans mon cœur, comme une promesse solennelle, comme un aveu secret. Alors je l’avais fui du mieux que je pouvais. Je m’étais évertué à faire tout le travail en solo afin qu’il ne lui arrive jamais de mal, afin qu’elle ne soit jamais à mes côtés, moi le plus grand danger qui la guettait. Mais cette petite teigne n’était pas facile à dompter. Je pense que c’est ce qui faisait son plus grand charme à l’époque ;  son caractère félin et sauvage. Un sourire se traça sur mon visage tandis que je la fixais. Qui l’eut cru ! Nous étions là, assis l’un face à l’autre, à se regarder, à se jauger, à secrètement s’adorer et pourtant notre relation était toujours tumultueuse et complexe. Je pouvais sentir ce désir ardent et cette affection profanée grouiller dans mon système. Mes mains se crispèrent autour de ma tasse encore chaude. Elle était toujours aussi … Torturée. Quelque part, entre ses sourires lumineux et ses coups d’œil furtifs, elle trainait toujours le même fardeau. Celui des gens brisés. J’émis un petit rire lorsqu’elle fit allusion à nos anciennes fusions charnelles. En effet, dans la banquette arrière, je lui appartenais. Pour un temps.

La grande baie qui surplombait la rue dévoilait le monde tel qu’il était réellement : banal et horriblement monotone. Les gens défilaient les uns après les autres, occupés, stressés et ridicules. Je plissai les yeux avant de siroter ma tisane. Je lui souris d’un air insistant. Samantha, tu n’as pas à faire semblant.

« Je ne sais pas comment tu fais. Tu te souviens de cette adrénaline, ce sentiment de toute puissance que l’on ressent au moment précis où on pointe son flingue sur les malfaiteurs ? Je crois que je ne pourrais plus m’en passer. »

J’haussai les épaules avec désinvolture. Quitter le terrain et toutes ses frénésies n’était pas un choix délibéré. Une opportunité inouïe s’était présentée à moi et je l’avais saisi de toutes mes forces. Courir les rues de grand London à la recherche de criminels était une exaltation pour une âme éclopée comme la mienne, mais régner sur le district était un plaisir encore plus particulier.

« Je suis sourd d’oreille, dirty brain. »  Commençai-je d’un ton dégagé. « Je n’aurais pas fait long feu face aux malfaiteurs. Je devais me retirer à un moment où à un autre je suppose. »

J’avais eu beaucoup de mal à m’adapter à ma nouvelle condition. Parfois, je me réveillais la nuit en sursaut, et je me créais l’illusion d’entendre des bruits juste pour me sentir normal. Sam en savait quelque chose, elle avait été ma première coéquipière après mon accident. Quelque part, j’étais reconnaissant d’être tombé sur elle, malgré toutes mes réticences premières.

« Je pensais que j’étais, attends, comment tu l’as dit ? ‘Une petite gamine agitée incapable de tenir un flingue correctement’. Tu veux corriger tes paroles ? » Lança-t-elle tout à coup.

Alors là, si je m’attendais à ça après ma petite déclaration ! J’aurais mieux fait de la prendre de haut cela ! J’éclatai de rire en revenant en arrière. Je saisissais parfaitement la mesquinerie de ses propos, mais ça ne me dérangeait pas réellement qu’elle me taquine sur notre passé houleux.

« Nous avons eu des débuts difficiles, gamine. » Raillai-je en me penchant subtilement vers elle. « Je pense que j’avais le béguin pour toi à l’époque. » Murmurai-je sur le ton de la confidence avant de revenir sur mon siège, le dos redressé et les épaules larges.

Je lui révélais la vérité sur sa mise à pied, et son visage se figea subitement. Elle ne devait pas s’attendre à ce que j’aie autant de pouvoir, ou peut-être était-ce le fait que je sois un « ami ». Je passai une main sur ma barbe naissante sans la quitter des yeux. Sam marqua un silence avant de me sourire de toute ses dents.

« Est-ce que cette philosophie t’a déjà aidé dis-moi ? ».

Mon cœur rata un battement. Je fermai lentement les yeux. Mon visage livide se courba afin de dévoiler mes ombres et mes démons.

« Bien plus que tu ne l’imagines. » Répondis-je arrogant et suffisant à souhaits. « Je suis un héros pour la nation. ».  Mes lèvres s’écorchaient à chaque fois que je prononçais un mot. Je sentais ma peau souillée grouiller sous l’effet de mon désarroi. « Jamie est mort par mon flingue, mais je ne l’ai pas tué. »

Aujourd’hui encore je refusais d’assimiler cette réalité. J’étais un salop fini, et je ne comptais pas m’en cacher face à elle. Elle connaissait la version officielle comme tout le monde :  Les criminels qu’on poursuivait avaient pris mon arme et avaient tiré sur Jamie et la gamine qu’il protégeait. Les criminels avaient bousillés mon tympan. Je la fusillai du regard en silence. Ma gorge était serrée, et j’étais incapable d’en dire plus pour défendre ma cause perdue. Je finis par détourner le regard au bout de quelques minutes lorsque la serveuse repassa pour la énième fois devant notre table.

« Ne me tente pas, Rotten.   »

« Tu n’arriverais pas à me devancer, Bower. » Je soupirai.  « Je suis rendu trop loin pour toi. »

Je me sentais tout à coup las. Je rejetais le monde et ceux qui le peuplait sans aucune une once de sympathie ou de regret . Je poussai ma tasse et mon muffin d’un revers de la main. La jeune brune pouvait sentir mon désespoir germer partout dans mon âme électrique. Je penchai la tête vers le coté gauche presque machinalement, afin d'appuyer mon oreille invalide sur mon épaule. Elle ne se rendait sans doute pas compte des crimes que j’avais commis pour réussir, ni de la façon avec laquelle je jonglais entre deux rives opposées.

« Depuis quand est-ce que tu essayes de me pervertir camarade ? Je commence à regretter le temps où je n’avais aucun intérêt à tes yeux à part pour mes jambes incroyablement sexys dans mon uniforme bleu.   »

Sa voix enjouée me tira de ma torpeur mais j’étais toujours incapable de parler. Elle baissa les yeux vers sa tasse avant de murmurer d’une voix basse.

« À quoi bon devancer le monde si c’est pour se perdre en retour. »

Je déglutis d’un air abattu. C’était la première fois que j’ouvrais la porte du désarroi à quelqu’un d’autre que ma personne. Mes doigts glissèrent sur la table avant de frôler son bras. Pouvait-elle sentir mon désespoir à travers ce contact puéril ? Pouvait-elle comprendre ? Mes yeux croisèrent les siens et j’eus tout de suite une illumination : Elle savait déjà. Elle savait tout de moi.

« J’ai toujours été seul. » Murmurai-je. « Quand on est abandonné, on a pas peur de ce genre de choses. »

Les vibrations de ma voix étaient douces, faibles, et incroyablement lentes. Je fis la moue avant de me redresser. Je sortis mon ipod de ma poche en souriant. Je lui tendis les écouteurs.

« Kill and run, i am one of the dirty guns, a bullet through your heart _ Sia. » Soufflai-je en frôlant son visage porcelaine.

C’était mon secret ultime.

« Tu devrais me laisser les salir pour toi. »

Ma sincérité pétillait au coin de mon regard gris presque noir. Sam était la seule personne au monde, qui avait ma loyauté, envers et contre tout.
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() message posté Jeu 2 Oct 2014 - 0:05 par Invité
Samantha avait détesté Alistair à l'instant où il s'était détourné de sa poignée de main. Il l'avait regardé, avait haussé un sourcil hautain avant de tourner les talons et de disparaitre derrière son bureau en riant doucement. En clair, il représentait tout ce que la jeune femme détestait. Tout ce que les femmes aimaient. Il était le prototype même du mauvais garçon qui jouait aux héros. Et on l'avait fourré avec lui. Sam s'était toujours dit que son oncle Bob avait un drôle de sens de l'humour. Il savait, avait toujours su qu'elle n'aurait jamais aimé Alistair. Mais il avait du sentir qu'il était aussi ce dont elle avait le plus besoin à cet instant présent ; un coup de fouet. Il n'était pas comme les autres. Il n'avait aucune pitié pour elle, à part peut-être pour sa condition féminine. Il ignorait tout de sa vie, ne connaissait ni Lexie ni aucune des personnes qui pouvaient sensibiliser le coeur meurtri de la brune. Il ne savait rien, il la rabaissait, et c'était en quelques sortes ce qui avait permis à Sam de relever la tête. Parce qu'elle avait enfin une raison de se lever le matin : remettre Alistair Rotten à sa place. Sans même s'en rendre compte, elle avait sorti la tête de l'eau et s'était relevée. Il avait fait renaitre la Sam des temps passés. Elle n'était plus la gamine rejetée par son ex, ni celle qui risquait de perdre sa soeur d'un instant à l'autre. Non, pour lui, elle n'était rien. Alors elle avait décidé de lui prouver sa valeur. Et elle avait fini par réussir. Elle avait percé le mur qui s'élevait devant le grand Rotten, celui dont on murmurait tout le talent mais aussi la folie. Et plutôt que de chuchoter à son sujet, elle avait simplement appris à connaitre cet homme par ses silences, ses regards et sa posture. Il refermait bien plus que n'importe qui pouvait l'envisager. Et Sam était une sorte de privilégiée. « Je suis sourd d’oreille, dirty brain. Je n’aurais pas fait long feu face aux malfaiteurs. Je devais me retirer à un moment où à un autre je suppose. » Sam avait toujours pensé qu'Alistair avait gaspillé son talent le jour où il avait accepté d'occuper une place plus importante dans la société. A quoi bon la richesse, à quoi bon l'autorité si au final le coeur ne reçoit pas sa dose d'adrénaline quotidienne ? Un flic restait un flic, quoi qu'il en dise. Et Alistair Rotten n'était définitivement pas fait pour vivre derrière un bureau à gaspiller son temps en donnant des ordres. « À l’époque tu n’avais peur de rien. Ni de personne. » A part peut-être toi. Elle retint sa langue et en profita pour ravaler ses mots par le biais d’une gorgée de son café. La caféine contenue dans la boisson raviva son esprit encore endormis et son attention se reporta plus distinctement sur son ancien coéquipier. Elle ne pouvait pas dire qu’il avait changé. Il était toujours le même garçon arrogant au regard qu’elle avait un jour dit de ‘pervers’. Il n’avait pas changé et pourtant Sam pu discerner quelque chose de rare dans son regard, quelque chose qu’elle connaissait bien ; une lueur brisée. Tout comme elle, il avait continué son ascension vers les ténèbres. Ils étaient deux êtres perdus dans la grande vague du monde, et personne n’était là pour les rattraper. « Nous avons eu des débuts difficiles, gamine. » Les sourcils de Sam se froncèrent alors qu’elle fronçait le nez. Elle détestait qu’il l’appelle ainsi. Gamine. Elle avait tenu ce surnom pendant les premiers mois de leur équipe, et jamais elle n’avait autant haït le dédain avec lequel il la rabaissait à l’état d’enfant. « Ne m’appelle pas comme ça. » Ses doigts se crispaient sur sa tasse alors qu’elle avait sifflé entre ses dents. Sam n’avait malheureusement jamais été une gamine. Son enfance avait été volé le jour où son père avait décidé de prendre son envol. « Je pense que j’avais le béguin pour toi à l’époque. » Il s’était penché vers elle sur le ton de la confidence. Le rire de la brunette se propagea dans tout le café alors qu’elle se redressait sur sa chaise, le regard taquin. « Tu penses ? C’était évident, je l’avais tout de suite deviné. » Elle retournait au fond de sa chaise alors qu’elle souriait malicieusement. « En même temps, comment résister ? » Elle faisait de grands gestes avec ses bras pour présenter son corps à Alistair. Il savait qu’elle était de ces filles qui ne se prenaient absolument pas au sérieux. Il pouvait être sûr que si leur rencontre avait eu lieu quelques années plus tôt, il ne se serait jamais retourné sur la petite Samantha qu’on appelait à l’époque la ‘bouboule’ de l’école. Alistair coupa court à leur petit jeu en lui révélant qu’il était au courant de sa mise à pieds. Un sentiment de honte vint faire rougir les joues échauffées de la jeune femme alors qu’elle noyait ses yeux dans son café. Elle avait réussi à l’énerver par une simple allusion à son passé. Simple allusion qui représentait à elle seule tout le malheur de cet homme. « Bien plus que tu ne l’imagines. Je suis un héros pour la nation. » Elle plissait les yeux sans le lâcher du regard. Il ne pouvait pas lui mentir, pas à elle. Il pouvait bien faire l’arrogant, la prendre de haut, essayer de la faire se sentir plus bas que terre. Ca ne marchait pas, pas avec elle. « Jamie est mort par mon flingue, mais je ne l’ai pas tué. » Cette histoire, son histoire… Tout le monde la connaissait. Tout le monde avait entendu parler de cette affaire. Tout le monde avait chuchoté. Elle n’avait jamais pris part aux ragots, simplement parce que le seul qu’elle était capable de croire, c’était lui. Ses yeux qui criaient la vérité mais que personne n’écoutait. « Pas avec moi Rotten. Tu ne me feras pas gober toutes ces salades, garde ça pour tes petites secrétaires. » Elle plongea son regard bleu dans le sien et y lu toute la détresse d’un homme brisé par le passé. Il était brisé, mais restait ce miroir de glace qu’elle avait côtoyé tant de fois. Même sa proposition de se mouiller pour monter en grade ne l’étonnait pas. Il se perdait et embarquait tout le monde dans sa chute. « Tu n’arriverais pas à me devancer, Bower. Je suis rendu trop loin pour toi. » D’un soupire il repoussait tasse et viennoiserie pour s’enfoncer dans sa chaise. Il semblait lui renvoyer son propre reflet, et pourtant elle n’arrivait pas à avoir de la pitié pour lui. Simplement parce que les gens comme eux connaissait bien trop le regard empli de pitié que possédaient les autres. « Je suis plus rapide que tu le penses. » Sa voix fluette se perdit dans les conversations des autres clients du café. Ils ne pouvaient pas imaginer la moitié des pensées que traversaient les esprits de Sam et d’Alistair. Ils ne pouvaient pas imaginer à quel point ces deux personnes en apparence ordinaires pouvaient renfermer. Et c’était mieux ainsi. A quoi bon devancer le monde si c’est pour se perdre en retour ? Elle se répétait ses mots inlassablement dans sa tête, perdue dans ses pensées, avant qu’un contact ne la ramène sur terre. Les doigts d’Alistair venaient frôler l’avant-bras de la jeune femme alors qu’il posait un regard abattu sur elle. « J’ai toujours été seul. » Son coeur eu un raté alors que son avant bras la brûlait. C’était le contact de deux anges déchus, de deux anges brisés. D’un regard, ils se connaissaient. Ils lisaient l’un dans l’autre. « Quand on est abandonné, on a pas peur de ce genre de choses. » Elle reculait son bras d’un geste trop brusque avant de détourner le regard. L’abandon, elle connaissait. La solitude aussi. Elle avait Lexie, mais même sa soeur ne pouvait pas combler ce vide qui se creusait toujours plus dans sa poitrine. Elle était seule, seule avec elle-même. « Moi j’ai peur. J’ai constamment peur. » Elle s’ouvrait à lui pour mieux se refermer. Elle regrettait ce laisser-aller, cette aveu de faiblesse. Il partit à la recherche de son ipod avant de lui tendre les écouteurs. Méfiante, elle se laissait pourtant faire et le refrain parvint à ses oreilles. « Kill and run, i am one of the dirty guns, a bullet through your heart _ Sia. » Ses grands yeux bleus se perdaient dans les siens alors que les notes ne cessaient d’enchainer. Il lui livrait son secret pour la première fois, alors qu’elle l’avait deviné la première fois qu’il avait croisé son regard. « Should i cry, should i lie ? you cry all alone an innocent call. » Elle garda les paupières closes un instant avant de reposer les écouteurs sur la table doucement. Elle restait muette face à cet homme qu’elle croyait connaitre mieux que personne. Et pourtant, jamais elle n’aurait pensé qu’il puisse lui faire assez confiance pour lui livrer son plus grand secret. « Tu devrais me laisser les salir pour toi. » Ils se regardaient les yeux dans les yeux, comme s’ils ne faisaient qu’un. Comme si ils étaient pareils. Pourtant, Sam ne voyait que ce regard noir, ce regard qui en voulait à la terre entière. Et elle n’était pas sûre de vouloir retrouver cette lueur au sein de ses yeux. « Je veux juste récupérer mon job. » Elle haussait les épaules et brisait le lien qu’ils avaient créé. « Et à moins que tu ai un quelconque pouvoir là-dessus, tu ne peux pas m’aider. » Elle se détournait de lui et regardait à nouveau par la fenêtre. Sa voix se voulait douce et innocente, ses paroles lancées dans un souffle. « Tu sais, ils pensent tous que je suis folle, que d’un instant à l’autre je pourrais péter les plombs. Alors ils m’écartent. Ils ne veulent pas que je sois… toi. »  
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 3 Oct 2014 - 0:24 par Theodore A. Rottenford
London center, some random café place “There comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but he must take it because conscience tells him it is right. Likely my conscience thinks a lot of wrong is right.” Je repensais à la dernière fois que mes lèvres avaient frôlées les siennes. Sam était une belle femme, il n’y avait aucun doute là-dessus, mais j’étais complètement stone lorsque je m’étais aventuré dans cette relation destructrice. Ma bouche sèche appelait la sienne. Mon corps engourdi ployait au contact de sa peau chaude, et je m’étais laisser aller à une forme de plaisir différent. Elle tenait les règnes comme aucune femme ne l’avait jamais fait auparavant. Je suppose qu’à l’époque je n’avais pas encore développé mon obsession du contrôle et de la manipulation charnelle. Les traumatismes que j’avais subis n’avaient pas encore tout à fait pris possession de mon âme damnée. Je soupirai en reposant mon regard gris sombre, presque noir sur ma tisane fumante. Je n’aimais pas spécialement le goût de la verveine, mais je me forçais à la boire, tout comme je me forçais à mener une vie dangereuse. La frénésie de la chasse, ou plus simplement une sorte de complexe masochiste que mon psychanalyste n’avait pas encore réussi à découvrir.

« À l’époque tu n’avais peur de rien. Ni de personne. »

Sa voix sonnait à mon oreille comme un reproche. Je souris d’un air contenu. Elle n’avait pas tort : Et aujourd’hui encore, je n’avais peur de rien, ni de personne. J’avais juste une manière différente de montrer mon caractère téméraire et fougueux. Je regardais les séquences silencieuses déferler sur ce petit café miteux, songeur. Mon cerveau fulminait, encore sous l’emprise de mes calculs douteux et des secrets de mes déplacements de fonds.  Je bougeai délicatement les mains. Je pouvais parfaitement deviner le fond de sa pensée. C’était un sacrilège de gâcher mes talents de détective. Elle ne se rendait pas compte de mon implication dans la société. J’étais l’ombre qui voguait dans le district le plus risqué de Grand London, afin de faucher les vies par millions et changer le cours de choses. Les riches étaient encore plus riches, les innocents étaient pris au piège et j’étais coursé par mon destin. J’étais l’un des mauvais.

« Tu crois que j’ai peur ? » M’enquis-je à moitié amusé. « Je n’ai pas peur, Officier. »

Je me tortillai dans mon siège, lorsque son visage changea. Elle ne devait pas apprécier mes propos, ni mes airs hautains lorsque je la traitais de gamine. Un sourire satisfait se tatoua sur mes lèvres. Elle n’avait pas changé d’un pouce. Son insubordination était d’un charme fou. Je sentis mon cœur s’exalter au souvenir de ses insolences envers les supérieurs, et ses grands airs de guerrière.

« Ne m’appelle pas comme ça.   » Fulmina-t-elle et mon sourire s’élargi.

« Mais tu es une gamine. » M’amusai-je. « Au-delà de tes grands airs, et ta posture impressionnante, je sais que tu es une enfant paumée. Il y’ a dans ton cœur les vestiges d’une enfance perdue. Tu es une gamine. Ça n’a rien de méchant. »

Je tendis les mains afin de reprendre ma tasse. Je bus une lampée d’eau parfumée.

« Tu prends toujours la mouche pour si peu. » J’haussai les épaules avec désinvolture.

Je la regardai intrigué, avant de me pencher pour lui avouer mon béguin secret. Elle rit à gorge déployée, et même si sa bonne humeur était communicative, je ne fis qu’esquisser un fin rictus. Mes doigts se tendirent et je frôlai sa main à nouveau. Samantha me lança une vanne présomptueuse, et je ne fis que sourire. Elle avait probablement raison. Encore une fois. Il était difficile de résister à une femme comme elle. Tout du moins, pour moi.

Je me lançai dans le récit de mon histoire. Mon cœur battait dans le vide, malgré mes efforts pour rester concentré sur mes mensonges. Je déglutis en baissant les yeux.

« Pas avec moi Rotten. Tu ne me feras pas gober toutes ces salades, garde ça pour tes petites secrétaires. »

Je déglutis, sans un mot. Il y’ avait des secrets que je préférais garder à l’intérieur. Elle devinait toutes mes intentions, mais je refusais d’avouer ouvertement mes faiblesses. Mon regard sombre en disait long. Ma bouche se courba, et je sentis mon expression se déformer pour prendre le visage de diable. Mon ascension avait été trop fulgurante pour passer inaperçue. Je me rendais bien compte des bruits de couloirs et des enquêtes internes. Mais pour une raison inconnue, j’étais sûr de ne jamais me faire prendre. C’était le propre du génie de tomber dans le vice de l’arrogance, mais j’étais différent. Je calculais chacune de mes transactions sans jamais rien laisser au hasard.

« Je suis plus rapide que tu le penses.  »

J’éclatai de rire. Elle était plus naïve que prévu.

« Je sais que tu as du potentiel, mais l’élève ne dépasse jamais le maitre. »

J’avais des années d’expériences en plus, et un sang-froid sans égal. Je me mordis la lèvre inférieure. Le chemin que j’avais choisi était une pente glissante, et le monde des ténèbres incroyablement charmeur. Je souris.

« Tu n’as jamais été douée pour les jeux dangereux. Tu es bien trop honnête. »

Sam se recula d’un geste brusque. Je la regardai d’abord surpris, avant de saisir toutes les nuances grises de son esprit. L’abandon était un sujet sensible, mais jamais pour moi. J’avais éteins mon humanité pour vivre sans attaches. Je ne pouvais pas réparer mon âme de toute façon.

« Moi j’ai peur. J’ai constamment peur. »

Son appel était poignant mais les mots réconfortants me manquaient. J’arquai un sourcil.

« Tu ne devrais pas avoir peur. » Répondis-je d'un ton poli.« Parce que tu n’es jamais seule. Tu brilles comme un million de diamants parce que tu n’as pas encore vendu ton âme ... pour l’instant.  » Je ris d’un air machiavélique.

Elle écouta ma chanson, les yeux clos, comme si réaliser cette vérité était déroutant.

«  Should i cry, should i lie ? you cry all alone an innocent call. »

Bizarrement je ne me sentais pas plus léger, bien au contraire. J’espérais qu’elle garderait en mémoire les souvenirs de l’agent impénitent et ténébreux que j’étais avant cette confidence. Je déglutis.

Elle ne semblait pas réellement comprendre l’étendue de mon pouvoir. Il y’ avait le leader des forces de l’ordre, puis son adjoint : Moi.

«  Je veux juste récupérer mon job.  Et à moins que tu ai un quelconque pouvoir là-dessus, tu ne peux pas m’aider.  Tu sais, ils pensent tous que je suis folle, que d’un instant à l’autre je pourrais péter les plombs. Alors ils m’écartent. Ils ne veulent pas que je sois… toi.  »

Elle regardait par la fenêtre d’un air absent. Je la fixai intrigué par ses propos avant de bomber le torse d’un air mauvais.

« Ils espèrent tous, être moi. » Aboyai-je irrité. « Ne te méprends pas. Ils t’écartent parce qu’ils ont peur du non conventionnel. La police c’est obéir et ployer, mais je détruirais ce système.   »

Je me laissai tomber sur mon siège en fronçant les sourcils. Au diable MET. Au diable Westminster.
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