« Alix, tu vas être en retard en cours ! Prends le métro ! » « ça va le faire, maman, t’en fais pas ! Et je me serais échauffée comme ça ! j’arrive ! » Toujours incapable de croire en moi ? Je vais lui montrer que je peux faire le trajet aisément jusqu’à Wimbledon pour le cours. Même si à la maison, j’ai de quoi faire, je vais m’entrainer avec les filles. Je ne voudrais pas qu’elles me dépassent trop. Je suis en train de me demander ce qu’est en train de faire ma mère. Ils sont sûrement en train de se préparer dans les vestiaires. Je ne pourrais pas lancer une remarque acerbe à cette petite pimbêche russe ! J’augmente l’allure de mes pas sans m’en rendre compte. Je veux être là pour m’amuser moi aussi. Elles ne font jamais aucune remarque à Alix quand je ne suis pas là. Ma mère me l’a dit, elles sont plus… dociles, trop ouverte. Il ne manquerait plus qu’elles jouent avec elle. Je ne supporte pas cette idée, je suis en train de courir. Mes muscles ne me font pas mal, par chance. J’arrive enfin à Wimbledon et double la sécurité en leur montrant mon badge. Très vite, j’enfile mes baskets et j’arrive sur le terrain. Je les vois. J’avais raison et je rage en voyant ce que j’ai sous les yeux. Anna et Kendrick sont en train de disputer un match sous les yeux de ma mère et d’ELLE. Je marche calmement, j’essaie de détendre mon visage. Et quand je pose mes premiers pas sur le gazon court. Et bien évidemment, je ne peux m’empêcher de répliquer aussitôt : « Depuis quand fait-on la charité ? Prévoyez de l’engrais, au secours. » Automatiquement, mes propos sont suivis de mon rire cristallin, et un peu discret. Mes amies me suivent. « Continuez les filles. Le match n’est pas terminé. Alix, va t’échauffer. Tu joues ton match contre Ariadna ». Elle est sérieuse ? Mon visage se décompose à l’instant même. Ma journée est définitivement gâchée. Je passe à côté de la slave et émet un petit « pff.. » qu’elle seule pouvait entendre. Je finissais par poser mon sac sur le banc et m’éloignait pour m’étirer. Je ne voudrais pas avoir des courbatures, hein ? Je regarde les filles et remarque la tendance d’Anna à croiser les genoux. C’est pas bon, même si je ne la porte pas dans mon cœur comme une meilleure amie, une personne qui sait pénétrer la barrière de mon cœur, je n’ai pas envie qu’elle se fasse mal. Je lui dirais tout à l’heure… Mais aussitôt, mon regard est capté par une autre personne. Ariadna. Je la déteste et je rêve de lui rendre la vie la plus moche possible. Même si c’est difficile avec moi qui l’égaye par ma présence. Mes yeux se perdent… Et finalement, je me réveille. Le coup de sifflet retentit cinq minutes plus tard, annonçant mon match contre la blonde. Je fais quelques pas pour prendre ma raquette de tennis. Alors qu’elle va pour s’installer, je me plains déjà : « Hey, je me mets de ce côté-là, va de l’autre. » Quand je passe à côté d’elle, je ne me gêne pas pour la bousculer légèrement quand ma mère a le dos tourné. Anna et Kendrick rigolent alors que je me mets en place près d’elles. Ma mère désigne Anna pour arbitrer le match. Elle prend son sifflet pour le glisser entre l’une de ses mains. Pour savoir qui va servir. « Ariadna, choisis. » intervient cette traitresse d’origine maternelle. Je grimace mais n’émets pas le moindre son. Je sais que ma mère va me pourrir si je décide de choisir à la place d’Ariadna. Je ne supporte déjà pas ses commentaires lors du dîner à son propos. Mes yeux se posent sur elle. J’ai une absence. Son cou, il est si… fin. Si blanc comme la neige, il semble aussi doux que la soie. On dirait une poupée. Ses grains de beauté la rendent humaine. C’est la voix de Kendrick qui me sort de mes songes et automatiquement, mon regard se porte sur les deux jeunes femmes. « Désolé, j’essayais de ne plus respirer pour ne plus sentir cette odeur si nauséabonde. Qui commence, alors ? » demandais-je. Le ton hautain de ma voix est capté par ma mère mais elle ne retient rien. Je n’attaquais pas directement la pauvre petite Ariadna ! Je regarde Kendrick et Anna succinctement avec un petit rire aux lèvres.
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