(✰) message posté Mar 30 Sep 2014 - 0:34 par Invité
please don't mind me. or maybe just a little.
ASHFORD & THEO
Honnêtement, Theo ne devrait même pas être ici. Ce n'était même pas son bâtiment, il n'avait même pas cours bon sang ! Juste quelques papiers à rendre à l'administration. Mais il y avait des jours comme ça, où une idée s'implantait dans sa tête et refusait catégoriquement d'en sortir, tant qu'il n'allait pas au bout. C'est probablement ce qui l'avait poussé à pousser les portes de l'étage des étudiants en journalisme alors que techniquement, il n'avait rien à y faire - avait-il seulement le droit d'être ici, d'ailleurs ?
Il marchait un peu au hasard, sans vraiment regarder où il allait, perdu dans ses pensées - puis c'est là qu'il le vit. Au détour d'un couloir, alors qu'il n'était même pas sûr de le trouver, tant l'université était vaste. Et dire que pendant la période précédant leur rencontre, Theo n'avait probablement jamais croisé Ashford, aujourd'hui il lui suffisait de se pointer un peu au hasard dans un couloir et bim. Le blondinet ne semblait pas l'avoir vu et c'était tant mieux, vu comme l'appréhension semblait prendre entière possession du corps de Theo. Des souvenirs de la soirée en question lui revint en tête, des moments agréables et d'autres un peu moins - le moment où il s'était fait planter, par exemple. Mais il ne fallait pas y penser, ou tout du moins, ne pas rebrousser chemin maintenant, alors qu'il venait de l'apercevoir : il savait que plus tard, il s'en voudrait. Et puis ça ne lui ressemblait pas. Theo était peut-être bien trop têtu pour son bien, c'est vrai, mais ça avait parfois ses avantages : et il comptait bien faire en sorte que son plan ne soit pas un total échec.
Theo s'avança donc, la tête haute, prêt à se lancer, à faire face au regard incrédule, surpris, voire même choqué, qui sait. Il était en train de se demander si ce n'était pas flippant, de se faire aborder dans le coin d'un couloir lorsqu'il se retrouva nez à nez avec Ashford. « H-hey ! » lança-t-il de sa voix chaleureuse, en reculant automatiquement d'un pas. C'était bien lui, Ashford, Ash, Blondichou pour les intimes - hm. Plus mignon que jamais, pensa Theo au passage. Avec ses cheveux un peu fous et son piercing à la lèvre, Theo se remémora quelques instants de leur dernière rencontre et autant vous dire qu'il eu comme un bug l'espace de quelques instants. Mauvaise idée. « ..Theo ? Je sais pas si tu te souviens, Theo de la soirée... » il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase car malheureusement pour lui, il fût interrompu par un jeune homme sortant d'une salle qu'il n'avait pas vu, le faisant sursauter et lui filant une crise cardiaque au passage - putain de bordel de merde, pensa-t-il très, très fort. Il se demanda un instant si ce n'était pas un signe de l'univers, ce mec qui venait de se pointer pour parler à Ashford, si ça ne voulait pas dire si tu te barres maintenant il pourra encore croire à une hallucination. Mais Theo ne semblait plus être capable de bouger, aussi, il attendit patiemment que le jeune homme ne libère Ashford. Sa tentative de paraître cool et détendu était bien sûr un échec total, qu'on se le dise, car il ne pouvait pas empêcher son regard de s'attarder sur le blond, pourtant occupé avec un autre - et il repassait ses propres mots en boucle, et préparait un petit discours pour la suite. Rassurant mais inutile, vous en conviendrez.
Lorsque l'étudiant s'éloigna d'Ashford, Theo pensa immédiatement que c'était le moment ou jamais. Qu'ils étaient seuls dans un couloir, et que si il ne voulait pas se faire jeter par le blond, c'est lui qui devait prendre la parole en premier. Il se lança donc, après avoir prit une courte inspiration. « T'as un peu de temps pour un café ? » Bien. Bien ! C'était simple, direct, gentiment proposé, pas du tout insistant - il se présentait, lui proposait un café, il avait le droit d'accepter ou refuser. notez qu'en plus, il ne lui demandait même pas d'explications, tiens. Il lui souriait, même, et faisait en sorte de ne pas se tenir trop près de lui. Il ne savait même pas s'il avait cours ou pas, à cette heure-là, il espérait que non - il était aux alentours de 16h et les couloirs lui semblaient bien vides. « Juste -juste un café, » rajouta-t-il en vitesse, levant ses deux mains en l'air au passage. Promis, il les garderai pour lui.
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(✰) message posté Sam 4 Oct 2014 - 22:50 par Invité
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ASHFORD & THEO
La rentrée n’a pas été facile et Ash est déjà enterré sous des montagnes de devoirs. Il est certain que sa consommation de café a triplé et il a tellement de mal à trouver le sommeil la nuit à cause de toutes les pensées qui hurlent dans sa tête qu’il s’est retrouvé à devoir garder en permanence un casque audio sur les oreilles pour s’empêcher de trop réfléchir à propos de l’université, du manque de temps pour répondre à ses clients téléphoniques et du trou dans le budget qui en résulte, même si ces hantises se sont faits un nid douillet dans trois bons quarts de son crâne. Il n’est pas le seul, cependant, s’il en croit ce que Donovan lui a raconté depuis maintenant une dizaine de minutes ; le pauvre est peut-être même encore plus stressé que lui, parce qu’il vient tout juste de se voir remettre une fort mauvaise note par Mr Cunningham et que qu’il affronte à présent, derrière la porte close du bureau, tel le chevalier face au dragon, leur irritable professeur. Ash, lui, s’en est tiré avec une note raisonnable, ce qui est un soulagement quand on repense au temps qu’il a passé et aux sonneries de téléphone qu’il a négligées pour parvenir à le finir avant la date imposée, et n’est vraiment là que pour le soutien moral. Au moins, leur emploi du temps de la journée est léger et il est déjà en train d’imaginer avec délice s’allonger dans son canapé-lit, kit mains libres sur une oreille et les yeux fermés, quand une voix timide le tire de sa rêvasserie ; et tiens, si ce n’est pas le quart manquant qui fait voltiger son cerveau à des heures indécentes de la nuit.
- Oh, répond-il, pris par surprise et se raidissant automatiquement. C’est toi. Salut.
C’est bien Theo, avec ses boucles châtain et ses yeux noisette, et son accent si particulier qu’Ash reconnaît si bien maintenant. Pas qu’ils se soient vraiment reparlés depuis le drame de la boîte de nuit pendant l’été, car Ash a mis un point d’honneur à ignorer le numéro du jeune homme toujours bien au chaud dans son portable, sans pour autant le supprimer de son répertoire. Mais Theo a appelé Ashford – Edward – une ou deux fois sur la ligne rose. La première fois, il a appris à Ashford, de son ton enjoué, à faire les pâtes dont il lui avait vanté les mérites, et la deuxième fois, c’est Ash qui lui a révélé sa recette inratable de pancakes. Theo, au téléphone comme dans un club nocturne, est monstrueusement attachant, et Ash a dû lutter contre la pulsion qu’il avait de s’aplatir le visage sur la poêle brûlante tellement il est injuste qu’il ne puisse pas rappeler Theo sur son téléphone personnel pour lui proposer une sortie.
Avoir Theo en face de lui ne lui facilite pas la tâche, et son estomac est serré comme un torchon qu’on essore avant même qu’il ne se soit totalement retourné, l’épaule toujours appuyée contre le mur pour se donner une fausse attitude nonchalante. Il est en train de retourner excuse sur excuse dans sa tête pour se dépatouiller de cette situation qui lui donne envie de se précipiter tête la première du haut de ce bon vieux Big Ben que la poignée de la porte tourne à la volée et Donovan sort, claquant le battant derrière lui et fulminant. Ses vociférations laissent deviner que la conversation ne s’est pas bien déroulée et Ashford est vraiment un horrible ami, parce que la seule chose qui compte pour lui à cet instant, c’est que Donovan est là, susceptible de le tirer de ce mauvais pas.
- Oups, s’interrompt son ami entre deux pauses d’une tirade cinglante, avisant tout juste Theo. Désolé, je n’avais pas vu… Tiens.
C’est comme regarder un déraillement de train au ralenti. Theo doit dire quelque chose à Don, en tout cas, et Ash aurait dû s’y attendre. Ce soir-là, toute sa bande d’amis les a espionnés sans une once de gêne, avec gloutonnement même, et il a littéralement été assailli le lendemain pour savoir ce qui s’était passé entre lui et le « beau bouclé. » Ash a été bien en mal de trouver une explication satisfaisante, et aucune d’entre elles n’a convaincu personne.
- Je vais vous laisser, tranche son ami, et Ash a tout juste le temps d’ouvrir la bouche pour protester – s’accrocher à Don, l’empêcher de déguerpir – que son traître de camarade s’est déjà éloigné.
Ashford soupire, se pince l’arête du nez, envisage de prétexter un rendez-vous important, mais il serait peu convaincant dans le rôle de l’étudiant pressé, appuyé qu’il était au mur avec le regard vitreux tout juste vingt secondes plus tôt.
- Ecoute, je…
Il se mord la lèvre, car Theo a sur le visage une expression qui lui rappelle vaguement un chiot à qui on vient de mettre un coup de pied, et il ne peut se résoudre à se comporter en tel connard. Un café ne fait pas de mal, d’autant qu’il en aura bien besoin pour se requinquer. Et peut-être qu’il réussira à mettre finalement les points sur les i – et les barres sur les t, pendant qu’on y est – pour se débarrasser définitivement de Theo. (Pas que cette perspective lui donne envie de pleurnicher dans un coin avec une coquille de Calimero sur la tête, vous pensez.)
- D’accord, accepte-t-il finalement, le diaphragme tendu comme un trapèze et tentant de paraître indifférent et même ennuyé plutôt qu’anxieux. Un seul, et parce que tu m’en dois un.
Il finira en Enfer, et certainement pas siégeant sur le trône.
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 0:21 par Invité
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ASHFORD & THEO
Honnêtement ? Theo savait qu'il aurait mieux fait de partir. De se rétracter, et de planter Ashford sur place. Le blond n'était vraiment pas cool avec lui. C'était lui qui l'avait planté, bon dieu, et lui qui osait lui parler si froidement ? Theo aurait du l'envoyer bouler et il le savait. Mais il avait décidé de n'en faire qu'à sa tête, comme d'habitude. Il était probablement trop gentil, encore une fois, trop naïf aussi, et peut-être qu'il le regretterait mais pour le moment il avait bien trop envie de donner un coup d'essai à tout ça. Il avait tenté, à plusieurs reprises, de prendre des nouvelles d'Ashford via sms ne serais-ce que pour savoir s'il était bien rentré et s'il avait pu sauver sa chemise, finalement (vous voyez, ce gosse était trop gentil), mais il avait finit par abandonner lorsqu'au bout du troisième message, le blond ne déniait toujours pas répondre. C'était vexant à force. Et c'était tout autant rageant, bien évidemment, car Theo avait finit par se persuader qu'il avait forcément du faire quelque chose de mal pour qu'il ne le plante de la sorte et il détestait lorsque quelqu'un avait la capacité à le faire tant douter de lui, aussi futile que cela pouvait paraître.
Alors forcément, lorsque le blond accepta sa proposition, il ne pu retenir un large sourire vainqueur de s'étirer sur son visage. Et bim, s'il acceptait, c'était bien qu'il n'avait pas complètement envie de l'ignorer, ni qu'il le laissait totalement indifférent, non ? Il essayait de ne pas trop montrer qu'il était fier de lui, mais c'était peine perdue. Theo rit légèrement lorsque Ashford mentionna cette histoire de verre qu'il lui devait encore. Il s'était gardé cette excuse, au cas où Ash lui aurait refusé sa proposition. Force était de constater qu'il n'était pas le seul à y avoir repensé, depuis cette fameuse nuit de juillet. Il lui répondit du tac-au-tac.
« Je comptais te l'offrir, mais tu es parti plus vite que prévu. » Voilà, comme ça, c'était réglé. Ou pas tout à fait, en fait, car Theo comptait bien faire en sorte qu'il lui donne explication valable mais ce n'était pas à l'ordre du moment. Il n'avait pas pu empêcher la remarque de lui échapper, car c'était vrai ; Theo comptait réellement lui proposer un second verre, après l'épisode de la terrasse. Voire un troisième, et plus largement tout ce qu'il voulait en fait ; ce n'était pas de sa faute si Ashford avait été piqué par on ne sait quoi pile à ce moment-là, et s'il avait fichu tous ses plans en l'air. Il lui sourit avec douceur cependant, alors que le blondinet ne se détachait du mur avec ce qui semblait être aux yeux de Theo, un effort colossale. Rholala, pensa-t-il. Pourvu que ça ne dure pas, car lui aussi avait ses limites et il espérait ne pas être le seul à faire un effort.
Le chemin à travers les couloirs de l'université se fit en silence, dans un premier temps. Theo ne savait pas vraiment quoi dire, pour une fois, car c'était bien la première fois qu'il invitait quelqu'un à sortir dans un tel contexte. Il ralentit cependant leur marche lorsque leurs pas les fit arriver face à un bureau, plus bas, bureau qu'il reconnaissait comme étant un bureau administratif. Ça tombait bien, il avait des papiers à donner et il n'était pas très à l'aise lorsqu'il s'agissait de marcher en silence. Surtout avec un tel être à ses côtés, bon sang ; peut-être qu'il n'aurait pas du venir l'aborder, finalement, et laisser couler. (bon sang, voilà qu'il doutait encore, alors que ce qui était fait était fait !) « J'ai un papier à donner, j'en ai pour trois minutes. » Ou un peu plus, vu comme l'administration de cette université était aussi peu rapide qu'efficace. Mais peu importe. Il était bien tenté de dire à Ashford de ne pas en profiter pour s'échapper mais il se retint, rentrant à la place dans le grand bureau d'un pas rapide.
Il en ressortit quelques minutes plus tard, après s'être prit un savon parce qu'il n'avait pas ramené son document dans une enveloppe de la taille requise. Seigneur que c'était agaçant, ces histoires d'enveloppe, de taille, qui s'en souciait franchement ? Et surtout, qui arrivait à s'en souvenir ? Pas Theo en tout cas, lui, l'information lui était complètement passé au-dessus. Le papier, signé, okay, l'enveloppe plus grande que la moyenne, non. Heureusement qu'il était tombé sur une âme charitable et avait pu s'arranger avec la secrétaire pour qu'elle lui prenne tout de même son fichu papier. Il était pressé, merde, déjà qu'il imposait à Ashford de faire un détour, manquerait plus que celui-ci ne profite de son absence pour vraiment s'en aller. Bien entendu, il ne pu empêcher un petit soupir de soulagement de lui échapper (et de se traiter d'idiot au passage) lorsqu'il constata que Ashford était encore là, à l'attendre prêt d'un mur (c'était bon signe, non ? C'était forcément bon signe).
« Toujours là ? » lança-t-il d'un air mi-surpris, mi-soulagé, en rigolant légèrement (d'ailleurs, il s'agissait plus d'un gloussement qu'autre chose, si vous voulez mon avis). Il n'était définitivement pas doué pour cacher ses émotions, celui-ci. Il lui fallut faire quelques mètres, le temps de sortir au grand air en fait, avant de reprendre d'un ton qu'il voulait enjoué, quoique légèrement timide. « Alors comment... comment tu vas ? La rentrée ? Ça s'est bien passé ? » Allez, allez, un peu de courage, d'imagination et surtout beaucoup d’entrain, Theo. Ce n'était quand même pas sorcier, de faire la conversation d'un air naturel. Il avait tant d'entrainement derrière lui... Il passa une main dans ses cheveux bouclés, par habitude ou par gêne, ou peut-être les deux.
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 18:21 par Invité
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Ash suppose qu’il aurait dû s’attendre à la réplique un peu mordante, même si elle est un peu adoucie par le rire de Theo. Il ne sait pas si c’est un rire sincère, cependant, ou un rire jaune ; en tout cas, s’il est sûr d’une chose, c’est que Theo n’a pas oublié la façon dont il l’a laissé tomber de façon fort peu élégante et qu’il a toujours en travers de la gorge le fait qu’Ashford a mis un point d’honneur à ignorer chacun de ses SMS. Et si Theo essaie de paraître désinvolte, ce n’est pas exactement réussi et cela suscite chez Ash un petit pincement au cœur. Il mérite la pique, en revanche, et s’il grimace intérieurement, il se contente de hausser les épaules. Voilà le moment qui lui confirme qu’il va devoir s’atteler à trouver une explication plausible à sa disparition, une qui rachètera un peu sa conduite tout en gardant Theo à distance. Si seulement ce n’était pas de la journée et si seulement Ash avait à sa disposition plus d’un unique neurone qui menace de griller.
Le silence entre eux est pesant, et c’est la première fois, se rend compte Ash, qu’une conversation, aussi limitée soit-elle, est aussi gênante alors que son interlocuteur est Theo. Le reste du temps, que Theo le connaisse sous le nom d’Ashford ou d’Edward, leurs discussions connaissent peu de plats, et ceux-ci sont généralement dus à la maladresse d’Ash plutôt qu’à Theo lui-même. La marche le long des couloirs est à peu près aussi joyeuse que s’ils étaient dans le couloir de la mort, mais au moins, cela donne à Ash le temps de réfléchir, de planifier son prochain coup, de faire fonctionner ses méninges autant qu’il le peut pour faire en sorte d’éviter le sable mouvant que représente son partenaire. Inutile de mentionner que c’est difficile à faire quand Ash ne peut s’empêcher de décocher des regards en biais au jeune homme à côté de lui sans pouvoir se tenir à l’écart de pensées hautement inutiles comme : « Ouah, j’ai embrassé ces lèvres », « Oh, j’ai eu mes mains sur ces fesses » et « Est-ce qu’il est plus canon que quand je l’ai rencontré ou c’est juste le fait qu’on soit en pleine lumière qui fait ça ? »
Quand Theo s’arrête au détour d’un pan de mur pour déposer un justificatif, Ash doit reconnaître qu’il songe une fraction de seconde à s’échapper, mais un reste de dignité le retient de se comporter de manière aussi lâche. Il peut très bien arranger ce merdier par le dialogue plutôt que par une pirouette ratée – ne pas confronter ses problèmes est une mauvaise idée, parce que c’est ce qu’il a choisi de faire ce soir au Ministry of Sound et regardez là où il se retrouve maintenant, des semaines plus tard, à ramasser les pots cassés. Recommencer ne paraît pas indiqué, même s’il reste une faible probabilité pour que cela fonctionne. Note personnelle pour son avenir, toujours faire face aux obstacles par peur que le retour de manivelle soit plus violent que l’infortune originale. Contourner un ruisseau n’a aucun intérêt si en cherchant un nouveau chemin, on tombe dans une crevasse ; mieux vaut se creuser la tête au bord de la rive et trouver un moyen de traverser en se mouillant un peu. S’il avait réagi de manière moins impulsive au Ministry of Sound, il aurait pu proprement mettre un terme à tout ça avant même que quoi que ce soit ne commence. A la place, le voilà à nouveau en train de faire le pied de grue face à une porte close.
Ash se sent un peu insulté par le ton surpris de Theo quand celui-ci sort du bureau pour constater qu’il ne s’est pas sauvé à toutes jambes, mais étant donné les circonstances, encore une fois, il ne fait que récolter ce qu’il a semé et il ne peut rien faire d’autre qu’encaisser cette nouvelle remarque. Il pince les lèvres, cependant, hoche la tête et reprend son pas à côté de Theo, qui marche beaucoup plus vite que lui-même s’en serait habituellement capable après une journée entière de cours. La question qui suit est tellement naturelle qu’elle le prend de court, ou plutôt, Theo fait un tel effort pour faire la conversation qu’Ash en est complètement désarçonné.
- Bien, balbutie-t-il, les sourcils froncés. Je veux dire, très occupé et… beaucoup de travail, mais ça… devrait aller. Et toi, c’est… tu es en commerce, c’est ça ? Management ?
Ash sait très bien ce qu’étudie Theo, mais il est moitié en train de feindre ne pas se rappeler par cœur la réponse, moitié trop désorienté pour placer plus de cinq mots les uns derrière les autres avec cohérence.
- Désolé, s’excuse-t-il, et il pouffe sans pouvoir se contrôler, comme si sa nervosité explosait dans une étincelle d’hystérie. C’est juste… je ne m’attendais pas à une question aussi… normale. Plus à une confrontation par rapport à, tu sais.
Il fait un geste vague de la main, mordillant l’anneau à sa lèvre. Voyons si sauter à pieds joints dans l’eau marche mieux que prendre la poudre d’escampette.
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 21:24 par Invité
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Theo hocha la tête machinalement et n'ajouta rien de plus, si ce n'était un vague Management, ouais, hm. A quoi bon de toute manière, choisir de parler de leurs études étaient un sujet on ne peut plus bateau et complètement basique mais, même dans sa bouche, il se rendait compte que ça sonnait moins naturel que ce qu'il n'aurait fallu alors autant arrêter les dégâts ici. (Sans compter que Ash ne s'en rendait sûrement pas compte, mais Theo aurait presque une réponse sarcastique à lui donner pour chacune de ses phrases et ce n'était probablement pas une bonne idée).
Le regard de Theo dévia plus longuement sur le blond lorsqu'il se mit à pouffer de rire nerveusement. Bien fait, tiens : s'il y avait des moments où Theo s'auto-réprimandait pour la rancune dont il faisait preuve, car il était du genre à vouloir travailler certains points négatifs de sa personnalité comme celui-ci, mais cette fois-ci il laissa couler la remarque qu'il venait de se faire mentalement. Car pour ne pas mentir, lui-même avait culpabilisé pendant quelques jours après la soirée. Culpabilité qui était faite à base de "j'ai du dire quelque chose qui n'allait pas" et autres joyeusetés complètement bidons qui n'avaient aucun sens.
Ashford souhaitait visiblement jouer la carte de la sincérité, ou tout du moins celle de la confrontation, malgré sa réserve avec son fameux tu sais ? Tsss, ça pour savoir, il le savait, le Theo. Il était très tenté de lui lancer quelque chose du type, Par rapport au fait que tu m'ais planté comme un con, juillet dernier ? mais il préférait réfléchir à deux fois avant de lancer une réplique cinglante qui ne lui vaudrait rien, si ce n'était de bousiller les efforts qu'il faisait - et que Ashford faisait aussi, vraisemblablement ; c'était la première fois que tant de mots sortaient de sa bouche, et ce presque sans buter, et Theo en aurait presque sourit, si seulement le contexte s'y prêtait. A la place il soupira, et la réponse qui lui vint fut plus amère que prévu. « Je sais pas. T'as quelque chose à me dire à ce sujet ? » Theo ne peut pas s'empêcher de tirer un peu sur la manche de son pull, qui lui allait parfaitement bien mais dont les manches étaient toujours un peu trop grandes pour lui ; il n'avait pas particulièrement froid mais à défaut de le réchauffer, ça avait le mérite de lui donner une contenance et d'occuper ses mains.
Pus il décréta qu'ils étaient grands, qu'ils étaient adultes et qu'il n'avait pas envie de régler les choses de cette manière. Ce n'était pas en lançant des piques et en lançant des questions rhétoriques à tout va qu'il obtiendrait une explication convenable, il le savait ; sans compter qu'il risquait de braquer Ashford et ce n'était pas non plus ce qu'il voulait. Aussi, il ralentit un peu le rythme de ses pas, déjà parce que le blondinet lui semblait fatigué et avoir du mal à suivre, et aussi parce que marcher trop vite l'empêchait de choisir les bons mots. « Donc... tu veux une confrontation, c'est ça ? D'accord. » Pourquoi pas après tout. Cette fois-ci il s'arrêta carrément, de manière à faire face à Ashford et à bien voir son visage. Son très, très jolie visage, bon sang, ses yeux, bordel, et ses lèvres, seigneur (le piercing !) Il prit quelques secondes pour se focaliser uniquement sur son regard, obligé de légèrement lever la tête pour se faire.
« Tu m'as donné ton numéro de téléphone, tu m'as embrassé et puis tu m'as planté. Pouf, » rajouta-t-il sans même s'en rendre compte, accompagnant ses paroles d'un geste (il fallait vraiment qu'il arrête avec cette manie digne d'un enfant de quatre ans, au passage). Mis à part cette partie, c'était bien. Énoncer les faits, bien, c'était très mature comme procédé. « Ensuite tu as royalement ignoré mes messages, qui n'étaient pourtant pas bien méchants si je me souviens bien, » continua-t-il avec une pointe d'accusation dans la voix ; et c'était probablement le moment où il devait se taire, parce qu'il ne laissait pas le temps à Ashford de parler et que son ton n'était plus chaleureux du tout, ni aussi neutre qu'il l'aurait voulu. Il y avait de la déception dans sa voix, de la peine aussi, et bien entendu, beaucoup d'incompréhension ajouter à cela de la colère (ça faisait beaucoup). Sans compter que maintenant qu'il énumérait les faits à voix haute, la situation lui paraissait dix fois plus injustes que dans sa tête.
« Et pourtant, je suis devant toi, et je te propose d'aller boire un café, de te l'offrir carrément, alors que la plupart des types normaux et un temps soit peu intelligents se seraient contentés de supprimer ton numéro de leur répertoire. » Il prit une grande inspiration tout en se pinçant l'arrête du nez, parce qu'il était vraiment con, bordel. « Alors... fais un effort. La voilà, ta confrontation. Maintenant, rattrape-toi, et sois gentil avec moi, un peu, merde. » Bon, le merde, il lui a un peu échappé pour tout vous dire, et ce n'était pas tout à fait comme ça qu'il voulait terminer sa tirade mais ce qui était fait, était fait. Et il avait un air beaucoup trop contrarié au visage, ce qu'il aurait aussi voulu éviter mais tant pis. L'ensemble aurait probablement été plus concluant si il avait réussit à ne pas montrer à quel point tout ça l'avait touché, mine de rien, mais il n'y pensait déjà plus. Il voulait juste une explication, une vraie explication, et si possible une qui ne le conforterait pas dans l'idée que Ashford Tennyson était un con irrécupérable et qu'il valait mieux pour lui ne pas s'attarder sur lui plus longtemps.
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(✰) message posté Dim 5 Oct 2014 - 22:58 par Invité
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ASHFORD & THEO
De toute évidence, Theo a réprimé son envie de lui gueuler dessus depuis un petit bout de temps ; mais ça doit être thérapeutique, de pouvoir enfin dire ce qu’il a sur le cœur au lieu d’user de faux-semblants, ça perce l’abcès et Ash espère que cela leur permettra de repartir sur de bonnes bases. Même si, en réalité, il n’a pas l’intention de repartir où que ce soit ni de quelque façon que ce soit avec Theo, car ne nous voilons pas la face, quelle partie de ce scénario ne semble pas vouée au désastre le plus total ? Exactement, aucune. Mais exprimer sa rancœur et dire à quelqu’un ses quatre vérités fait toujours du bien, alors Ash écoute Theo, l’écoute déverser toutes ces choses qui ont dû macérer dans sa cervelle sans exutoire, sans moyen de les exorciser, et c’est un peu une pénitence pour lui aussi, d’entendre dire à voix haute tout ce qu’il a lui-même pensé, qui lui trotte de la tête depuis cette soirée ; la culpabilité serre un peu plus son estomac, et il est reconnaissant de savoir qu’ils sont seuls, au moins, qu’il n’y a personne pour assister à la scène, parce que ce n’est vraiment son heure de gloire et que même s’il mérite d’être humilié en place publique, c’est rassurant de savoir que ce n’est pas exactement le cas. Il attend patiemment que Theo finisse, tressaillant de temps à autre quand le jeune homme lui balance à la figure un fait qui lui donne envie de se jeter, une fois de plus, du haut de Big Ben, et il laisse planer plusieurs secondes après la fin de sa tirade pour s’assurer que c’est bel et bien terminé, que Theo ne va pas repartir de plus belle. Mais il a l’air de s’être arrêté, d’avoir réussi à extérioriser le venin qu’il avait besoin d’extraire, et Ash hoche la tête, se mordant une fois de plus la lèvre et se frottant le bout du nez.
- Tu as… tu as raison. C’est un peu facile de dire ça, mais… tu as tous les droits d’être en colère, je n’ai pas été exactement fair-play et je, bon, je me suis un peu conduit comme un con. Totalement, même. Je n’aurais pas dû te planter là sans explication et ensuite ignorer tes messages, mais j’ai… paniqué.
Toute cette partie-là est absolument vraie, et son visage ne reflète que sincérité et certainement pas la moindre trace de mensonge, Ashford le sait. Le plus délicat reste à venir.
- Je te dois vraiment une explication, et… enfin, je ne veux pas que tu croies que tu as fait quelque chose de mal.
Ca ressemble beaucoup trop à « ce n’est pas toi, c’est moi » à son goût, mais en même temps, c’est un peu le cas. Bon, pour être tout à fait équitable, il pourrait rejeter un certain pourcentage de la faute sur Theo, parce que c’est lui qui l’a appelé et qui a donc condamné leur petite aventure avant même qu’elle ait commencé. Mais il ne va pas raconter ça, évidemment. « En fait, je suis le mec du téléphone rose à qui tu as téléphoné quelques fois, du coup, je pense que tu seras d’accord quand je te dirai que je ne suis pas exactement le genre de mec avec qui on rêve de sortir. » Ce serait comme se tirer une balle dans le pied, ou plus exactement, comme charger un pistolet et le tendre à Theo en lui disant qu’il aura cinquante points s’il réussit à viser le milieu de son front. Mauvaise idée, comme tout le reste ; l’honnêteté n’est pas la marche à suivre ici.
- En fait, quand on s’est rencontrés, je… je voyais quelqu’un, et ça ne se passait pas forcément bien avec lui, mais j’ai… au dernier moment, avec toi, j’ai eu des scrupules et j’ai décampé. Voilà.
L’histoire est crédible, pense-t-il, pour peu que Theo n’aille pas investiguer plus loin, auprès de ses amis, par exemple – quoiqu’il aurait très bien pu avoir une aventure discrète avec quelqu’un sans qu’ils ne le remarquent, car à sa connaissance, ils n’étaient même pas au courant qu’Ash avait une sexualité quelconque avant de le voir avec Theo. Mais le mensonge tient à peu près debout, pour quelque chose qu’il a concocté dans l’urgence pendant qu’ils arpentaient les couloirs et que Theo s’arrêtait au bureau de l’administration.
- Je pensais juste, tu sais, être capable d’avoir une aventure pour penser à autre chose, mais en fait, non. Alors, désolé de t’avoir fait penser que… tu avais merdé quelque part, et désolé de m’être comporté comme je l’ai fait. Comme j’ai dit, je me sentais juste… coupable. Ca n’avait rien à voir avec toi.
Un travail de maître, songe Ash, parce qu’il a beau se creuser la cervelle, il ne se rappelle pas avoir dit à un quelconque moment être célibataire, au cours de la soirée. La probabilité que Theo le pense de bonne foi est raisonnable et cela vaut mieux que d’inventer une histoire de pari ivre où Ash a eu pour gage de draguer Theo et d’obtenir son numéro. Au moins, celle qu’il a choisie rachète un peu sa conduite, et elle épargne les sentiments du jeune homme. Il a raconté tout cela en fixant le sol, et trouve le courage de lever les yeux vers Theo, se passant une main dans les cheveux.
- Désolé, répète-t-il pour la troisième fois – ou bien est-ce déjà la quatrième ? Tu as raison, en fait, tu dois être sacrément idiot pour continuer à vouloir m’offrir un café, après ça...
Le ton n’est pas sérieux, une simple plaisanterie inoffensive pour masquer son embarras et il a un sourire d’excuse timide sur le visage, même s’il ne veut pas trop pousser sa chance.
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(✰) message posté Lun 6 Oct 2014 - 17:30 par Invité
please don't mind me. or maybe just a little.
ASHFORD & THEO
Si Ashford voulait s'échapper, c'était encore une fois, le bon moment pour. Theo avait espéré qu'il resterait un temps soit peu calme et qu'il ne lui ferait pas une scène, surtout en plein milieu de la rue, bien que déserte à cette heure-ci. Malheureusement pour lui il fallait croire que tout ça l'avait plus affecté que ce qu'il ne pensait, car son ton calme n'était qu'une façade et en parler à voix haute avec le principal concerné, c'était une toute autre histoire que d'y penser seul, dans sa tête.
C'était au tour de Theo, d'écouter Ashford avec patience, parce qu'il était évident que celui-ci prenait son temps afin de choisir ses mots avec soin. Et ça marchait, parce qu'il avait beau sonder son visage à la recherche d'une moindre trace de mensonge qui aurait vite fait de l'agacer, tout ce qu'il y trouvait n'était que culpabilité et sincérité. Il semblait penser ce qu'il disait et étrangement, Theo se sentit un peu mieux, un peu plus léger. Ashford était simplement con, songea Theo, et ce n'était pas de sa faute si il avait décampé vite fait bien fait cette nuit-là. Yay ! Bien entendu, il était obligé de froncer légèrement des sourcils quand Ashford passa au moment tant attendu de l'explication. Tout s'expliquait à présent : il voyait donc quelqu'un (ou pas, d'ailleurs, ou peut-être plus maintenant en tout cas, il n'en savait rien).
Il remarqua que le jeune homme évitait son regard et Theo aurait presque tendu sa main afin de le forcer à le regarder, parce qu'il n'était plus tout à fait en colère à présent. Pas tout à fait était le mot, oui, parce qu'il venait d'apprendre qu'en fait, il avait flirté (et pas qu'un peu) avec Ashford alors que celui-ci était à priori avec quelqu'un à ce moment-là, mais... ce n'était pas son problème. Si ? Non. Non, non. Il n'avait pas forcé le blond à l'inviter à boire un verre, ou même à aller danser. Ni à l'embrasser, et à glisser ses mains contre ses fesses, merde alors. D'ailleurs lorsqu'on y repensait, c'est lui qui avait prit l'initiative pour à peu près tous ce soir-là - et c'était assez dingue quand on y pensait. Et oui, Theo devait définitivement être un imbécile, pour persister dans l'idée d'aller boire un verre avec lui, c'est sûr. Cependant un petit sourire se glissa sur ses lèvres lorsqu'il s'entendit traiter d'idiot, et il aurait bien aimé relever même si l'insulte n'en n'était pas vraiment une ; à la place il sourit et il alla même jusqu'à donner un petit coup à Ashford. Pas fort, hein, rien de bien violent, juste une petite bousculade en réaction à ce qu'il venait de lui dire. Style hey, t'as pas le droit !« Ouais, on me le dit souvent, » répliqua-t-il avec un léger sourire aux lèvres.
Le calme retomba. A présent, tous deux se regardaient et un petit silence plana au-dessus d'eux pendant quelques instants. Ça tournait à plein régime dans la tête de Theo. « Bien. Okay. Merci. » Et c'était tout. Peut-être qu'il ferait référence à l'incident, plus tard, c'était une possibilité. Mais pour le moment, ça suffirait. Ah, si, il ne pu s'empêcher d'ajouter quelque chose, quand même. « Tu crains. » Il ne blaguait qu'à moitié, pour le coup, mais c'était suffisant. Il avait au moins le mérite d'être honnête avec lui et ça, Theo appréciait. L'excuse lui convenait, du moins elle lui semblait plausible et le garçon ne semblait pas mentir. Il avait cette expression de culpabilité au visage qui laissait penser Theo qu'il ne faisait pas semblant, cette fois, et si il est vrai que l'envie de lui demander si il fréquentait toujours le type dont il lui avait parlé le taraudait, il n'en fit rien. En revanche, il avait une autre question pour le jeune homme et il en attendait une réponse aussi honnête que le reste de son petit discours. « Alors... y a aucun risque que tu me plantes, cette fois ? » Simple mesure de précaution. On n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas. Il n'était pas sûr qu'il ferait un effort supplémentaire, si ça arrivait à nouveau. Il avait quand même un peu de dignité ! Lorsqu'il fut assuré par le jeune homme que ça se passerait mieux cette fois-ci, il tendit son bras vers lui avec un entrain non-dissimulé. « Salut, moi c'est Theo. Enchanté ! » On prend les mêmes et on recommence. Quelle maturité, wahou. Il était le premier impressionné, pour tout vous dire. Un gloussement lui échappa, alors qu'il serrait la main de Ashford dans la sienne, essayant de ne pas s'attarder sur le geste trop longtemps (rappelez-vous, il s'était promis de garder ses mains pour lui, c'était le moment).
Il se décala du chemin, conscient qu'il empêchait littéralement Ashford de faire le moindre pas en avant, et tous deux reprirent leur marche, côte à côte. Ceci dit, le brun ne pu s'empêcher de lancer un regard en biais à son compagnon et ses paroles dépassèrent le fil de sa pensée. « Le sommeil, tu connais ? T'as l'air complètement patraque. Si je peux me permettre, » rajouta-t-il avec un sourire en guise d'excuse. Difficile d'ignorer les cernes sous le regard du jeune homme, sans compter la lenteur dont il faisait preuve en marchant. Theo avisa du coin de l’œil le café dans lequel il comptait rentrer, une jolie bâtisse avec une grande vitrine, juste au bout de la rue. On voyait qu'il y avait peu de monde à cette heure-là, à travers la baie vitrée, et il pensa que ce serait parfait pour parler tranquillement. Pas de pression, pas de musique trop forte pour s'entendre ou encourager à se déhancher et plus si affinité ; il aurait bien besoin de s'asseoir, aussi.
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(✰) message posté Lun 6 Oct 2014 - 19:39 par Invité
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Dans la bouche d’Ashford, l’histoire qu’il raconte a des accents de vérité, et la méfiance sur le visage de Theo se dissipe ; il ne semble plus fâché, en tout cas, même si Ash devine qu’il aurait encore quelques questions à poser mais qu’il les réfrène de peur de passer pour l’Inquisition Espagnole. Il est également possible qu’il juge Ashford, songe-t-il soudain, et il fronce imperceptiblement le front en s’apercevant un peu trop tard de la lumière que jette sur lui cette nouvelle situation de bric et de broc, le mec qui a allumé un inconnu en boîte – et avec une application certaine, en plus - alors qu’il était prétendument déjà engagé auprès de quelqu’un. Soudain, Ash a envie de retirer tout ce qu’il a dit, parce que merde, même si son nombre de relations s’élève royalement à zéro, il est certain de ne pas le genre à être infidèle. Certes, ce serait plus facile que Theo ait une mauvaise opinion de lui, parce que vraiment, qui veut sortir avec un type réputé et pratiquement prouvé infidèle invétéré, mais l’idée n’est pas des plus agréables, même si, sur La Liste Des Trucs Terribles Qui Ne Devraient Jamais Arriver (nouvellement créée), elle n’arrive que loin derrière la perspective que Theo apprenne vraiment qui il est. Entre passer pour un coucheur et révéler qu’il est hôte de téléphone rose, le choix est vite fait. Mais s’il peut éviter l’un et l’autre, il le fera avec joie.
- Ne me regarde pas comme si j’étais un dragueur compulsif, proteste-t-il faiblement. Je t’ai dit que ça ne se passait pas si bien que ça à l’époque où… enfin, c’est fini, de toute façon. Alors cette fois, non, je ne vais pas te planter.
C’est probablement mieux de se déclarer célibataire ; il serait trop facile de découvrir qu’il ment s’il prétendait toujours voir quelqu’un, et de toute façon, personne de décent ne drague quelqu’un qui vient récemment de traverser une rupture, si ? Theo a l’air d’être une personne décente, et même si Ash se trompe sur ce point, il pourra toujours prétexter ne pas être prêt à sortir à nouveau, ne pas être à la recherche de quoi que ce soit pour l’instant. Pas sûr que son talent à jouer le garçon au cœur brisé ne lui vaudrait pas un Oscar, mais il peut certainement faire illusion l’espace de quelques secondes, n’est-ce pas ?
A la réflexion, Ash n’aura pas besoin de faire beaucoup d’improvisation pour incarner le garçon au cœur brisé, parce que juste le petit coup joueur que Theo lui balance gentiment quand il le traite d’idiot est tellement adorable qu’Ash se maudit d’avoir fait quelque chose de si mal dans une autre vie qu’il a apparemment hérité d’un karma pourri dans celle-ci. Theo a bien raison. Ash craint, et il décoche au jeune homme un petit sourire à fossettes en acquiesçant un mouvement d’épaule.
- Enchanté. Moi, c’est Ashford. Tennyson. Je mets d’avance un veto à toute blague en rapport avec le poète.
Il serre la main que Theo lui tend, et c’est plus facile qu’il ne l’aurait cru, probablement parce qu’il s’interdit de penser au souvenir de la large paume sur sa taille et que Theo relâche très vite la pression de ses doigts. Ashford fourre les mains dans ses poches, décidé à les garder pour lui et ignorant délibérément à quel point ce serait facile de frôler Theo du bout des doigts en marchant à côté de lui. Peut-être qu’Ash va réussir à passer le reste de leur entrevue sans lui sauter dessus, après tout. On peut tous rêver.
Ils reprennent leur promenade d’un pas lent et Ash baille, frissonnant un peu et resserrant son blouson autour de ses épaules. Il ne fait pas si froid, en dépit des courants d’air qui traversent l’université, mais la fatigue accumulée des derniers jours l’a rendu lent, somnolent et terriblement enclin à se blottir à côté d’un radiateur pour faire une sieste. Entre les travaux à remettre, les recherches à faire, les articles à rédiger, les allers-retours entre l’université, le TIMES, Vogue, la radio, les appels téléphoniques qui le tiennent éveillé jusqu’à pas d’heure et l’angoisse toujours latente qui l’empêche de trouver le sommeil même quand il a raccroché, il doit avouer que le changement de régime est assez violent. Les cernes sous ses yeux ne doivent pas passer inaperçu, car Theo ne manque pas de lui faire remarquer son état absolument pitoyable.
- Merci, rigole-t-il, incapable de faire semblant d’être vexé, car avouons-le, il donne l’impression d’un gosse des rues qui a fugué. C’est juste… beaucoup de cours, beaucoup de travail, pas assez d’heures dans la journée et pas assez d’heures de sommeil. S’il faisait plus chaud dans mes salles de cours, je crois que je m’endormirais sur ma chaise…
Il se passe une main sur le visage pour se réveiller un peu, et prend la bonne résolution d’aller se mouiller la figure dès leur arrivée au café pour tenter de reprendre forme à peu près humaine. Il doit avoir l’air d’un vrai sac à côté de Theo, dont le teint est frais et la démarche sautillante. Hautement injuste.
- Toi, ça a l’air d’aller, remarque-t-il avec une pointe de jalousie. J’en déduis que ça se passe bien, à la fac et à la boutique ?
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(✰) message posté Lun 6 Oct 2014 - 22:00 par Invité
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ASHFORD & THEO
A la réflexion, peut-être que dormir était une option plus intéressante pour Ashford. Theo n'était pas convaincu que le traîner dans un coffee shop ou peu importe l'endroit était l'idéal pour lui, au vu de son état. Il avait des cernes et il lui semblait complètement patraque, comme s'il fonctionnait au ralentit. C'était franchement triste à voir, pour être honnête, surtout si on faisait la comparaison avec lui, qui semblait rayonner à côté du blondinet. « Je compatis. Allez, si je vois que tu commences à t'endormir sur ton siège, je ne t'embêterai pas trop longtemps, c'est promis. » Il avisa son compagnon d'un regard compatissant. Effectivement, lui allait plutôt bien, malgré la fatigue qui commençait à se faire sentir chez lui aussi ; mais en pile électrique qu'il était au quotidien, celle-ci prenait un peu plus de temps à faire d'effet sur lui que chez les autres. Preuve en est, il était debout depuis six heures du matin, et même si aujourd'hui était l'une des journées les moins lourdes de son emploi du temps, beaucoup se seraient probablement pressés de rentrer chez eux afin de ne plus rien faire jusqu'au lendemain, pourtant lui en redemandait.
Il ne pu s'empêcher de sourire d'un air satisfait car oui, ça se passait plutôt bien. Pour le moment du moins, mais de nature optimiste, il ne se faisait pas trop de soucis pour la suite. « Ça va, j'ai pas à me plaindre. » Ça viendrait probablement, c'était même certain, mais pour le moment, ce n'était pas à l'ordre du jour, alors autant en profiter ! Theo savait que la période la plus difficile serait celle qui approcherait le mois de décembre et donc des fêtes de Noël, car la tentation de rester dans son lit à profiter de la chaleur des couettes plutôt que de sortir affronter le grand froid londonien était particulièrement grande. Il eu un peu de mal à cacher sa surprise, lorsque Ashford évoqua son job dans une boutique de lingerie féminine assez cotée de Londres ; alors comme ça, il s'en souvenait, tiens. « Figure-toi que ça fait un an que je bosse là-bas, du coup mes collègues m'ont fait une surprise, pour marquer le coup. Des gâteaux et tout. Et j'ai eu le droit à des bons de réduction mais bon, tu te doutes que je risque pas vraiment de m'en servir pour moi, mais c'était marrant. » Au moins il aurait de quoi ravir ses amies, peut-être qu'il pourrait même chopper un autre ensemble Disney pour sa meilleure amie. C'était rare ce genre d'arrivages, dans la boutique, mais ça arrivait tout de même et ça éclatait toujours Theo, qui en mettait toujours un de côté pour son amie (à ce rythme-là elle finirait probablement avec une collection complète de sous-vêtements Disney mais qui n'en rêve pas, franchement ?)
Theo constata que c'était plutôt agréable, de marcher doucement et à l'air frais en compagnie de Ashford ; maintenant que l’abcès avait été crevé, et qu'il y avait eu un minimum d'explication de sa part, le jeune homme se sentait plus léger et sa nature positive et un peu gamine reprenait petit à petit le dessus. Il arrivait presque à ignorer les effluves du parfum du blondinet qui venait lui chatouiller le nez malgré qu'il marchait à ses côtés, presque, et c'était vraiment très bien.
Il ralentit lorsqu'ils arrivèrent face au café, indiquant à Ashford que c'était l'endroit auquel il pensait, et lui tenant au passage la porte. Theo adorait ça, littéralement. Rentrer dans un endroit chaud, avec l'odeur si caractéristique du café qui vous attaquait de toute part - c'était envoûtant, tranquille, et il adorait ça. Il entraîna Ashford à sa suite afin qu'il ne le suive jusqu'à une table choisit plus ou moins au hasard, en fait, il s'en fichait un peu tant qu'ils n'étaient pas trop prêts de la porte afin d'éviter les courants d'air à répétition (ce n'était vraiment pas le moment pour que l'un ou l'autre n'attrape froid et c'était franchement désagréable, de passer du chaud au froid à répétition).
C'est pourquoi il était particulièrement souriant, alors qu'il prenait place sur le fauteuil face à Ashford. Il avait presque hâte que l'hiver ne pointe le bout de son nez, rien que pour ça (aucun doute qu'il le regretterait, lorsqu'il se rétamerait par terre à cause de la neige et chopperait une crève d'enfer, mais là n'était pas le sujet). Bien entendu, il laissa échapper un ça sent trop bon à voix haute, que Ash ne pouvait possiblement pas avoir raté, tant c'était peu discret de la part du jeune homme. Il lui tendit la carte des boissons en souriant, car lui savait déjà ce qu'il prendrait. « Choisis ce dont tu as envie, fais-toi plaisir. » Ce n'était probablement pas conseillé par les professionnels de la santé, d'enchaîner les tasses de café mais pour ce qu'il en savait, peu d'étudiants n'écoutaient ce genre de conseils, alors bon.
Il fût interrompu par l'arrivée d'un serveur qui venait prendre leur commande. Ô, joie. « Un chocolat liégeois pour moi, s'il vous plaît. » D'accord, il était partit pour un café, ou du moins un thé. Il n'avait pas prévu de s'empiffrer avec une espèce de verre géant plein de crème chantilly mais que voulez-vous. Pour le coup, avec une boisson pareille c'était plutôt lui qui risquait de s'endormir sur son siège (on n'avait pas idée de mettre à disposition des sièges aussi moelleux aussi) mais le liégeois qu'il avait vu siéger sur la table d'un voisin en rentrant dans le café lui donnait beaucoup trop envie pour ne pas céder à la tentation. Et puis, il préférait le chocolat chaud au café, c'était comme ça. Il était beaucoup trop gourmand pour son bien, et Ashford allait vite le constater à ce train-là ; le café où ils se trouvaient était connu pour les portions hallucinantes qu'ils servaient, aussi bien que sa décoration charmante.
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(✰) message posté Jeu 9 Oct 2014 - 11:17 par Invité
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ASHFORD & THEO
Il fait bien chaud dans le salon et Ash est aussitôt assailli par l’odeur entêtante du café et celle, plus douce, des petits pains et des pâtisseries. Il soupire de bien-être et embrasserait bien Theo quand celui-ci se met à la recherche d’une table éloignée de la porte, où les bourrasques d’air froid ne les atteindront pas chaque fois qu’un client passera le seuil de l’établissement – il embrasserait bien Theo pour des dizaines d’autres raisons, mais au moins, celle-ci est justifiée et on ne peut pas lui reprocher cet accès d’enthousiasme. Il soupire de délice en se laissant tomber dans le petit fauteuil et desserre un peu son cache-nez, sans cependant enlever sa veste, qui le réchauffe agréablement.
- Je ne vais pas m’endormir, promet-il tout étouffant un nouveau bâillement derrière son poing. Mais n’hésite pas à me donner un coup de pied dans la cheville si tu trouves que je regarde trop l’intérieur de mes paupières.
Il sourit paresseusement, se cale plus confortablement contre les coussins. C’est une blague, évidemment. Il a un minimum d’éducation, quand même, et il s’est déjà montré suffisamment impoli avec le jeune homme pour pouvoir en rajouter en se mettant à ronfler en plein milieu de la conversation – habituellement, Ashford ne ronfle pas, mais il a chopé un mauvais rhume cette semaine et ce n’est pas sa faute si son nez se bouche le soir. Ash ne dirait pas non à un petit coup dans la cheville, cependant ; il se rappelle avoir été assis sur le tabouret de bar avec son genou contre celui de Theo, et c’était loin d’être déplaisant. Sans compter que le regard du jeune homme est compatissant, et la chaleur qu’il y trouve réconforte davantage Ash que la température de la salle. Il baisse les yeux sur la carte et s’applique à se concentrer sur sa commande. La tarte aux pommes sortie du four avec sa boule de glace à la vanille est tentante, mais il faut bien avouer que le temps froid ne l’encourage pas vraiment dans la direction d’un dessert glacé, et il a peur qu’un chocolat liégeois ne le rend trop somnolent, même si l’idée de la crème le fait un peu saliver. Un coup d’œil à la colonne de prix a vite raison de son dilemme ; il se doute que Theo n’est pas vraiment un étudiant près de ses sous, mais il n’a pas vraiment mérité d’être traité comme un prince et, par principe, il se refuse à profiter.
- Je vais prendre un petit café noir, je crois, dit-il lentement. Merci.
Au moins, ça devrait lui donner un petit coup de fouet qui devrait prolonger ses effets pendant quelques heures, et c’est tout ce qu’il demande, de ne pas passer une nouvelle fois pour un rustre devant Theo en piquant du nez en plein milieu de la conversation. Theo a toujours le chic, en plus, pour dire des trucs intéressants.
Ash se demande ce que ça doit être de travailler dans une boutique où on connaît ses collègues, où on est assez proches d’eux pour célébrer les petits événements qui comptent. Ash ne se rappelle pas que la ligne pour laquelle il bosse lui ait souhaité son anniversaire, ou l’ait remercié pour ses trois ans de bons et loyaux services depuis ses seize ans. Il ne connaît personne, d’ailleurs, simplement la voix de Bethany et d’Ashley, les deux standardistes à temps plein qui se relaient de jour et de nuit, et dont ce n’est probablement pas le vrai prénom. Elles-mêmes ne connaissent sans doute pas son vrai prénom, simplement le pseudonyme d’Edward. C’est une pensée singulièrement déprimante et Ash préfère se concentrer sur ce que vient de dire Theo. Il sourit en imaginant sa tête quand il a reçu les bons d’achat pour de la lingerie.
- Je ne me doute de rien, en fait, dit-il à voix basse, pour être sûr que les autres clients, quelques tables plus loin, ne l’entendent pas. En fait, je n’ai jamais réussi à savoir si tu appréciais ce genre de lingerie ou pas.
C’était censé être une blague, mais ça a plutôt des intonations de flirt. Pendant une seconde, il n’a aucun remord, apprécie de pouvoir dire ce qu’il pense sans repenser à la situation, de se laisser aller sans se soucier des conséquences. Puis il songe que c’est lui, maintenant, qui vient de prendre le rôle discutable de l’allumeur, et il se rétracte un petit peu dans son siège, attendant avec impatience l’arrivée de son café pour qu’il puisse cacher son nez dans sa tasse.