How did I become such a mess ? [ Wesley ]

<< A little party never killed nobody >>

Vendredi soir. La fin d’une semaine épuisante au travail pour Wesley. Il avait enfin l’occasion de se reposer un peu ! En sortant de son bureau, il respira l’air frais en faisant craquer sa nuque et se programma un petit footing à la fraîche après cette chaude journée pour se détendre et évacuer les tensions de la semaine. C’était sans compter sur Johnatan, qui lui envoya un texto quelques secondes après pour inviter Wesley à, je cite « une super teuf pas loin de chez toi, come on ! On va s’éclater mate ! Long time no see ! ». Johnatan n’avait pas tort… Cela faisait un petit moment que les deux jeunes hommes ne s’étaient pas vus. Jonhatan n’était pas forcément un ami proche de Wesley, mais il leur arrivait de se voir au cours d’une soirée et de se raconter leur vie. Enfin, cela, c’était quand Johnatan n’était pas trop occupé à flirter avec à peu près tous les individus de sexe féminin. Mais Wesley aimait bien le personnage. Johnatan était persuadé qu’il deviendrait une grande star de cinéma et passait son temps à raconter à qui voulait l’entendre (en général, des minettes blondes, court vêtues avec un rire suraigus caractéristique) qu’il venait de sortir d’un casting et qu’il était certain d’avoir tapé dans l’œil des recruteurs. « You’ll see me soon on your big screen, honey ! » qu’il disait. En attendant d’atterrir dans toutes les salles obscures, Johnatan se montrait à toutes les fêtes londoniennes. Et quelques fois, il y ramenait Wesley pour partager un verre.

Wesley était fatigué, mais il se dit qu’une petite fête n’avait jamais tué personne, qu’il aurait le reste du week-end pour se reposer et que dans le pire des cas, si la fatigue l’harassait de trop, il pourrait facilement s’éclipser, car il y avait fort à parier que Johnatan serait assez occupé pour ne pas remarquer l’absence de son ami. C’est ainsi qu’il se retrouva à cette « super teuf » avec son ami Johnatan. Les jolies filles étaient là, l’alcool aussi, et l’on pouvait déjà trouver quelques résidus de soirée étalés dans les canapés ou en train de se tenir mutuellement les cheveux dans les toilettes. Si Wesley aimait faire la fête de temps en temps, il n’aimait pas être dans l’excès. Et il avait devant les yeux la preuve que son choix était justifié. Cependant, cela ne l’empêchait aucunement de se balader avec un verre à la main. Il aimait la désinhibition que l’alcool procurait.  Il déliait les langues les corps. En revanche, il s’arrêtait toujours avant de franchir le point à la désinhibition l’emportait sur la lucidité.

Au moment où Wesley s’installait sur l’un des canapés, Johnatan avait depuis longtemps franchit ce point, et semblait plutôt occupé à se frotter contre une jeune femme du nom d’Amelia… Ou Amanda… Wesley était plutôt content d’avoir accepté l’invitation. Il était détendu et ne se sentait plus tellement fatigué. Jusque-là, il avait rattrapé le temps perdu avec Johnatan et les deux jeunes hommes s’étaient racontés les nouveautés de leur vie, il avait aussi discuté avec quelques personnes de la fête tout en buvant quelques bières. Il se retrouvait donc assis sur ce canapé, à regarder son ami vanter pour une énième fois ses qualités d’acteurs. Soudain, une jeune femme, blonde grande, qui aurait facilement pu passer pour une mannequin, lui sauta dessus et l’entraina vers les danseurs en lui murmurant à l’oreille :  « c’est la première fois que je te vois dans le coin. » Wesley sourit de l’audace de la jeune femme et lui répondit que la réciproque était également vraie. Mais il n’était pas certain qu’elle l’eut entendu car elle préféra ne pas relever et se déhancher contre lui. Elle avait manifestement quelque peu abusé de la boisson et Wesley était plutôt contraint de la porter pour la maintenir sur ses jambes que de guider ses pas de danse. Puis elle l’entraina hors de la piste de danse, toujours accrochée à son cou, et lui susurra : « Ca te dit que je t’emmène au paradis ? ». A ces mots, Wesley rit. Il n’y avait aucun moyen de se méprendre : la jeune femme le draguait, ses intentions étaient on peu plus claires !

Si cette jeune prédatrice avait un joli visage, son teint à cette heure de la nuit n’était plus très frais. Wesley avait peur que l’abus de la boisson ne mette la jeune femme dans un état que son foie ne supporterait pas. Aussi, il lui dit en souriant : « Et si je commençais plutôt par t’emmener à la cuisine pour prendre un verre d’eau fraîche ? C’est déjà moins loin que le paradis. » Wesley ne sut trop dire si elle était d’accord, mais elle ne résista pas lorsqu’il la guida jusqu’à la cuisine. Pendant qu’il lui servait un verre, elle ne cessa de se coller à lui en effleurant ses lèvres contre son cou. Il lui tourna le dos un instant pour ouvrir le frigo et lorsqu’il lui fit face à nouveau, il la vit avec une bouteille de bière à la main, trouvée sur le plan de travail de la cuisine. Bienveillant, il lui retira la bouteille pour la remplacer par son verre d’eau. La jolie blonde fit la moue mais avala d’une traite le verre d’eau. « Sacrée descente ! » lui dit Wesley en riant. Le compliment rendit la jeune femme plutôt fière. Elle le regarda droit dans les yeux et lui sourit avec un air de défi. Wesley lui rendit son sourire : « Moi, c’est Wesley. »

<< Light up your face with gladness, hide every trace of sadness >>

Si l’alcool supprimait toute inhibition, il éliminait également toute notion d’espace vital chez cette jeune femme ! Enfin, chez Destiny. Welsey se dit qu’ils n’étaient pas assez intimes pour l’appeler « Des’ », bien que celle-ci semblait visiblement vouloir cette intimité. Il lui semblait qu’il n’y avait pas une partie de son torse qu’elle n’eut touché et caressé, et il sentait constamment son souffle chaud dans son cou. Quel homme sur Terre n’aurait pas apprécié d’être aussi proche d’une jeune femme qui aurait pu figurer dans les magazines de mode féminins ? Wesley aurait certainement pu apprécier la situation si sa lucidité à lui ne lui faisait pas réaliser son état à elle.  Il avait son haleine dans son cou pour témoin, ainsi que le fait qu’il devait continuellement la porter pour qu’elle puisse rester debout sur ses jambes. Tellement que Wesley n’avait su dire si elle était volontairement tombée dans ses bras lorsqu’il avait voulu lui serrer la main ou si Destiny avait joué la comédie. Un peu de deux sans doute. Elle continuait de l’embrasser et de glisser ses doigts dans ses cheveux tout en murmurant son prénom à l’oreille.

Le rentre-dedans. Wesley connaissait la technique, bien sûr. Dans les hauts milieux qu’il avait fréquenté à New York – ceci grâce au nom et à la fortune de sa famille – Wesley avait participé à bon nombre de soirées où se côtoyaient les rejetons des grandes familles de la Grosse Pomme. La jeunesse dorée de Manhattan étaient connue pour son audace et ses excès. Combien de jeunes filles s’étaient attardées aux côtés de Wesley pendant cette période-là de sa vie ? Le jeune homme y avait même prit goûts pendant quelques temps. Puis il avait grandi et était venu s’installer à Londres, et peu à peu il avait préféré la séduction à la drague pure et dure. C’était plus subtile, plus élégant.  Wesley était conscient du regard de la gente féminine sur lui. Après tout, les heures passées à courir dans les parcs de Londres n’étaient pas sans effets sur sa musculature, bien que cela ne fut pas la raison première qui poussait le jeune homme à faire de l’exercice. C’était avant tout la sensation du corps en travail, l’énergie qui en ressortait… Le brun était toujours stupéfait de voir les femmes se retourner sur lui, alors même qu’il était tout transpirant, rouge écarlate…  Et pour le coup, Destiny s’était non seulement retournée sur lui, mais elle s’attardait également. Et elle pratiquait la drague acharnée.

Malheureusement pour elle, bien que Wesley puisse la trouver très jolie, il ne pratiquait pas le même sport. Cependant il ne pouvait se résoudre à la rejeter durement. Son côté gentleman sûrement… Aussi, lorsqu’il sentit ses lèvres s’approcher de sa bouche en passant par le contour de sa mâchoire, il tourna doucement la tête et la remit sur ses jambes en la prenant par la taille. Il ne voulait pas être dur avec elle, juste lui faire comprendre que ce n’était pas ce dont il avait envie. Vu l’état de Destiny, allez plus loin se serait apparenté à de l’abus de faiblesse. Quelque chose que Wesley refusait. C’était d’ailleurs un des combats permanents du jeune homme à son travail. C’est pourquoi il la regarda en souriant.
Il fut surpris de voir son regard s’embuer de larmes. Les lèvres de Destiny, qui quelques secondes avant effleuraient son cou, tremblaient maintenant. La jeune femme ne lutta même pas pour ravaler ses larmes. Venait-il de tomber sur une phobique de l’abandon ?

Rapidement, la tristesse de la jeune femme se transforma en colère et elle tourna les talons rageusement. Sans doute voulait-elle paraître fière en partant théâtralement, mais son état ne lui permettait pas de faire quelques pas sans avoir besoin de se tenir aux murs. Elle réussit tout de même à attraper au passage une bouteille d’alcool fort en partant.
Wesley soupira. Il aurait pu la laisser partir et passer à autre chose. Cependant quelque chose le poussait vers elle. « Destiny, attends moi… » lâcha-t-il en suivant la jeune femme. Il fut surpris de la voir se déplacer aussi rapidement malgré ses jambes flageolantes et le parcours que représentait le trajet, plein d'embûches entre les bouteilles vides au sol et les fêtards partout. Finalement, elle atterri dans la salle de bain en claquant la porte. Wesley la rejoignit en prenant soin de frapper à la porte avant d’entrer. Il la trouva assise contre la baignoire, le goulot de la bouteille dans la bouche. Délicatement, il s’assit à côté d’elle et lui ôta la bouteille de la bouche. Elle ne résista pas et laissa échapper un sanglot. Il posa la bouteille à côté de lui et passa son bras par-dessus l’épaule de la jeune femme et elle se laissa faire. Wesley sentit cependant une légère crispation. Il s’excusa dans un soupir mais il n’était pas certain que Destiny l’avait entendu. Alors il enchaina : « Dis moi Destiny, si tu pouvais avoir un super pouvoir, qu’est-ce-que ce serait ? »
Il s’était dit que l’appeler par son prénom ferait sentir à la jeune femme qu’il ne la repoussait pas totalement. Il voulait également lui changer les idées et faire cesser les larmes de couler sur son joli minois. Il était certain qu’elle devait être magnifique lorsqu’elle était en pleine possession de ses moyens et qu’elle devait faire tourner pas mal de tête. Et ce n’était pas parce qu’elle ne faisait pas tourner sa tête à lui ce soir que leur relation devait s’arrêter là.

Mes larmes continuaient à couler et je ne faisais rien pour les arrêter. A quoi bon ? De toute manière je ne le reverrais plus jamais et il avait le droit de savoir qu’il m’avait blessé. Après quelques secondes, je ravalai mes larmes et la remplaçai par de la colère, voir même de la haine. J’avais envi de frapper tout ce qui bougeait, mais je savais très bien que vu le taux d’alcool qui circulait dans mon sang, je n’arriverais même pas à frôler ce que je voulais détruire. Je finissais donc par essuyer mes larmes, levai la tête et tournai le dos fièrement à Wesley. J’essayai tant bien que mal à sortir de cette maudite cuisine qui ne m’avait rapporté que des malheurs depuis que j’y étais entrée, la première fois. En chemin Je prenai la première bouteille d’alcool la plus forte qui pouvait tomber enter mes mains. Je devais oublier cette humiliation.
Je ne pouvais toujours pas y croire. Un homme qui m’avait résisté, à moi, Destiny Amélia Courtellier. Pourtant on me répétait sans cesse que je pouvais faire du mannequina, que j’étais belle comme un cœur etc… Au boulot, la plus part du temps les stylistes pensaient que j’étais le mannequin commandé pour représenter la nouvelle création et non pas la créatrice en personne. Avec le temps peut-être que tous ces compliments m’étaient un peu montés à la tête et que je me prenais pour quelqu’un de meilleur de ce que je n’étais. Je sentai les larmes qui me remontaient aux yeux. Pourquoi étais-je aussi sensible ce soir ? Cela ne devrait pas m’atteindre au tant. J’approchai la bouteille de vodka (que j’avais pris au par avant) à ma bouche et buvai la moitié de bouteille en une traite. Quelques secondes plus tard je sentai l’alcool entrée dans mon sang et que je retrouvai ma bonne humeur de tout à l’heure. J’avais vaguement entendu Wesley me dire de l’attendre mais j’en avais rien à faire de lui maintenant. Il ne voulait plus de moi ? Tant pis pour lui, un autre beau jeune homme allait très certainement vouloir finir la soirée avec moi.
Ma mère m’avait toujours répété que jouer avec le cœur des hommes était très mauvais pour le karma et qu’on finira par être blesser à son tour. Mais quand je voyais le mariage des mes parents qui n’était fait que de mensonge et de trahison. Je m’étais jurée de jamais tomber amoureuse et qu’il valait mieux jouer avec les cœurs des hommes, au moins j’étais sur de jamais être brisée. Du coup depuis ce jour là, je jouais avec eux et ils avaient tous joué avec moi. Enfin jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que beau brun muscler devait se montrer trop mature et respectueux envers la gente féminine. Et les revoilà ces maudites larmes.
Au fur et à mesure que j’avançais vers la piste de danse, je sentais mon estomac se nouer et la bile me monter à la gorge. Je doublai de vitesse et me précipitai dans la salle de bain. Je prenai soin de bien claquer la porte au cas où que beau brun muscler c’était décidé à me suivre. Je m’affalai contre la baignoire et posai ma tête contre mes genoux. Je me sentais atrocement mal, j’avais envi de tout foutre en l’air et de partir vivre en Alaska. Alors que j’étais en train d’ingurgiter une énième gorgée d’alcool quelqu’un toquai à la porte et même avant que je ne puisse cracher que c’était occupé, la personne en question entra. Bien sûr il fallait que ce soit beau brun muscler. Je ne comprenai pas pourquoi il s’obstinait à me suivre. Il voulait vraiment me mettre en quatre et m’humilier encore plus. Je m’attendai a une remarque trop déplacé ou un rire moqueur mais rien de cela n’arrivait. Il s’essaya à côté de moi et posa une question peu commune : « Dis moi Destiny, si tu pouvais avoir un super pouvoir, qu’est-ce-que ce serait ? »
C’était une question à laquelle je n’avais jamais vraiment réfléchit. Peut-être comme Mystique dans X-men, pouvoir devenir n’importe qui et être libre de faire ce que je voulais, sans jamais être reconnu. Ou encore comme Katara dans la légende de Aang qui pouvait maîtriser l’eau. Je réfléchissais quelques minutes à toutes les possibilités et je finissai par tomber sur le pouvoir qui me plairait le plus : « Je pense que si je pouvais avoir un super pouvoir ce serait de pouvoir maîtriser le vent et la tempête. » Je ne savais même pas comment on en était arrivé là. Il y a quelques minutes j’étais entrain de le maudire et maintenant j’étais là, assise contre une baignoire à lui parler d’un pouvoir potentiel. J’étais trop fatiguée et intoxiquée pour m’énerver. J’acceptai donc qu’un petit sourire se formai au bout de me lèvres : « Et toi alors ? Ce serait lequel ? Qu’elle serait ton super pouvoir ? » Je tendai mes jambes qui manquaient doucement de circulation et me tournai vers lui. Je le regardai avec insistance. Il avait quelque chose en plus, quelque chose que plus beaucoup de personnes possédaient : une bonne âme. Enfin je n’étais pas sûre si je pouvais faire confiance à mon propre jugement en ce moment même mais bon. Je me demandai quand même pourquoi il avait décidé de me poser un telle question, surtout après que j’avais pleuré devant lui : « mais pourquoi une telle question ? » .

<< Call it magic, call it true >>

Wesley observait la jeune femme détailler la salle de bain en se mordant les lèvres pour tenter de répondre à sa question. Peut-être trouverait-elle la réponse dans le gobelet à brosses à dents ? Ou peut-être dans les serviettes pendues ? Il fallait avouer que la question de Wesley avait de quoi surprendre. Un peu sortie de nulle part. Uniquement destinée à détendre l’atmosphère. Cela avait eu l’effet escompté. Destiny avait arrêté de pleurer et mettait tout son sérieux à répondre.

« Je pense que si je pouvais avoir un super pouvoir ce serait de pouvoir maîtriser le vent et la tempête. »

Aussitôt, Wesley eut en tête l’image d’une héroïne de film. Il remplaça mentalement le visage de l’actrice par celui de Destiny, et il eut un petit rire. Destiny serait mortelle en combinaison de cuir ! Cependant il s’interrogea sur la réponse de la jeune femme. Contrôler le vent et la tempête ? Qu’est ce qui motivait une telle réponse ? Wesley se demanda si la belle blonde cachait un besoin de contrôle absolu sur sa vie et ses émotions, ou peut-être voulait-elle ce pouvoir uniquement pour pouvoir se venger et faire subir les foudres de sa colère à ceux qui se mettaient sur son passage.

« Intéressant ! Une petite tornade nommée Destiny ! » dit-il.

« Et toi alors ? Ce serait lequel ? Quel serait ton super pouvoir ? »

Wesley soupira en souriant. Il s’était attendu à un retour de la sorte bien entendu. Les gens acceptaient rarement de se dévoiler seuls. Il fallait en contrepartie que l’autre personne accepte également de se livrer. Jouer sur un pied d’égalité. Chaque fois qu’il nous était posé une question, il y avait un petit moment de doute, durant lequel on se demande si notre réponse vaut vraiment le coup d’être dite à haute voix, si la personne ne nous jugera pas sur une phrase, et immédiatement après avoir répondu venait le « et toi ? » qui signifiait clairement « je me suis dévoilée, à ton tour ».
Alors Wesley se mit à réfléchir. Quelle réponse pourrait-il donner à sa propre question ?

« Voyons voir…. Hum… Je crois que j’aimerais pouvoir lire dans les pensées des gens. Plus de transparence ! »

Wesley était conscient des inconvénients de ce pouvoir bien sûr. Pouvoir lire absolument toutes les pensées des gens incluait de connaître le bon comme le mauvais. Les critiques, les jugements, les coups de gueule… Mais pour le jeune homme, connaître l’essence même de la nature humaine valait bien le sacrifice d’entendre quelques phrases désagréables.

« Là par exemple, je me servirais de mon pouvoir pour savoir ce qu’il se passe sous sa crinière blonde. » ajouta-t-il avec un sourire en touchant son front avec l’index. « Tu m’intrigues, Destiny. Comment ça se passe dans ta tête ? A quoi penses-tu ? »

Le jeune avocat disait vrai. Destiny l’intriguait. Il sentait bien qu’elle se cachait derrière une carapace, qu’elle avait son jardin secret bien protégé. Il pouvait se poser des tas de questions à son propos. Les gens se dévoilaient rarement de façon intime à quelqu’un qu’ils venaient de rencontrer. Mais peut-être était-ce parce qu’on ne posait pas les questions justes. Wesley voulait poser les questions justes, et percer des secrets. Les secrets de Destiny. Il avait le sentiment que la jeune femme n’était pas franchement ordinaire.
Et en se posant ces questions, là, assis par terre contre la baignoire, Wesley occultait totalement le fait qu'il était initialement venu à une fête.

Je crois que j’y suis pas allée assez fort. Même après l’avoir presque agresser, repousser, l’avoir traiter comme un moins que rien, il gardait son sourire aux bouts des lèvres et n’avait pas vacillé du regard. Ce gas là m’intriguais. Pourquoi avait-il le besoin de continuer ? J’étais devenus chiante il aurait pu lâcher l’affaire depuis bien longtemps, mais non, il m’avait même suivis jusqu’au toilette pour essayé de me remonter le moral. Mais qui était ce jeune homme ? Enfin au final, j’en avais un peu rien à faire. Demain on serait de toute manière de nouveau des inconnues l’un pour l’autre, alors à quoi bon s’accrocher ? Si j’avais eu assez de force physique pour partir, j’aurais fais une sortie théâtral et je l’aurais planté là mais malheureusement mon état ne me le permettais pas trop. Alors j’attendais et j’écoutais sa réponse sans importance :

« Ma chère Destiny, tu es bourrée, ça c’est un fait établi. Je suis d’ailleurs surpris qu’une femme de ton gabarit ait pu ingurgiter de telles quantités d’alcool et toujours rester consciente ! Mais tu es loin d’être une pauvre naze. Oh non une pauvre naze se serait déjà écroulée depuis longtemps. Mais toi, toi Destiny, tu tiens debout. »

Bon jusqu’à maintenant, il m’apprenait rien de nouveau mais je sentais dans le ton de sa voix qu’il essayait de me faire passer un compliment ou un truc dans le genre. J’étais même pas sur d’avoir compris la moitié de ce qu’il m’avait dit, mais aucune idée pourquoi je sentais mon cœur se réchauffer et j’avais plus qu’une envie et c’était de tomber dans ses bras et pleurer toutes les larmes de mon corps.
Je crois même qu’il avait fais de l’humour sur sa conscience mais l’ironie n’était plus dans mes fonctions.

« Quant à la fête soit disant géniale qui se passe de l’autre côté de la porte de cette salle de bain à l’hygiène douteuse – sincèrement, je te déconseillerais de te doucher dans cette baignoire – eh bien cette fête est une fête comme une autre. Il y en a des tas d’autres partout, et il y en aura encore demain. Mais il n’y a qu’une seule Destiny. Et je t’avoue que j’aimerais vraiment apprendre à te connaître. Contrairement à ce que tu crois, je pense que tu es spéciale. »

Et voilà, on y était, je pleurais à chaudes larmes. Je ne connaissais pas ce mec à la base et il venait de dire ce que j’ai toujours voulu entendre. Je n’ai jamais eu une grande estime pour moi. J’étais très confiante sur mon physique mais alors aucunement sur ma personnalité. Tout simplement la fille qui pensait juste a profiter de son physique pour s’amuser mais alors n’avait aucune idée de comment tenir une discussion sérieuse. Et pour la première depuis bien longtemps je n’étais pas qu’une simple nana, j’étais moi et quelqu’un pensait que j’en valais la peine d’être connu. Je sentais les larmes qui redoublaient en effectif.

« En fait, cette fête est naze. Mon appart’ est pas loin. Qu’est-ce-que tu dis d’aller prendre un café – tu devrais arrêter la téquila pour ce soir- au calme ? »

J’essuyais mes larmes, du mieux que je pouvais. Mon maquillage devait sûrement avoir coulé et avec mes cheveux en boule de nœud, je devais être vraiment atroce et repoussante. Pourtant il m’avait quand même proposé à l’accompagner chez lui, accepté de se montrer avec un déchet comme moi.

« Attention invité une jeune fille bourrée chez sois pourrait être mal interpréter, profiteur! »

J’affichais mon plus beau sourire et lui donnai une tape sur l’épaule. Quand je repensais à ma manière d’approche avec lui tout à l’heure, je sentais mes joues rougir et j’étais légèrement embarrassée de venir scouater chez lui du coup. Mais après tout, il le pensait en bien et j’avais pleuré devait lui, le pire tue l’amour pour ma part.

« Bon tu m’as pris par les sentiments avec le café, mais va falloir me porter, je crois plus être capable de marcher jusqu’à la porte et je peux pas promettre pour la propreté de ton appart’ après mon passage, c’est à tes risques et périls ! » ;