Vitaly ◊ Dancin' in the moonlight

Quand je parle avec quelqu'un, s'il y a bien quelque chose dont j'ai horreur, c'est que ce dernier me raconte sa vie, m'étale son histoire comme si j'étais le bouquin dans lequel il écrivait. Non, je ne l'aime pas, c'est donc réciproque pour moi, je veux dire par là que comme je n'aime pas que l'on me raconte, je n'aime pas raconter, mais l'exception confirme la règle alors bon, comme je n'ai pas trop le choix, je vais vous parler un peu de la mienne. Une belle nuit d’été, je suis né, dans les bras de ma mère, une belle blonde irlandaise que j'ai toujours trouvé très jolie, mais que je n'ai jamais apprécié en terme de relations au vu de celle qu'elle entretenait avec mon père. Mon père, un britannique plein aux as qui passait sa vie dans les casinos, son truc c'était la drogue, les putes et l'alcool, vraiment dégueulasse comme vie. Un homme qui puait toujours soit le parfum soit le cigarette, soit les deux, qui parlait super mal et qui n'hésitait pas à crier et taper lorsqu'il s'énervait. Hélas, ma mère méritait mieux, mais cette jolie blonde aux yeux verts rayonnants a opté pour avoir de l'argent plutôt que d'avoir de l'amour, car c'est sûr que quinze ans de différence entre un homme et sa dulcinée, ce n'était pas rien, c'était beaucoup même. Sauf que voilà, ça m'a tout de même facilité la vie d'avoir un père riche, riche était un trop petit mot même, un richissime homme d'affaires, archi-milliardaire, qui pouvait claquer des doigts pour s'acheter un palace ou même claquer des doigts pour ruiner la vie de l'un de ses ennemis. Cependant, détrompez-vous, la vie de bohème de mon père n'avait pas que de bons côtés pour moi, il y avait aussi les mauvais côtés. Franchement, j'aurais très bien pu être comme mon père si j'aurais été dans un autre entourage, mais le fait de l'avoir comme père m'a fait réfléchir toute ma vie. Je me suis toujours promis de ne pas être comme lui et je crois avoir réussi. S'il y avait bien une chose que je n'ai jamais eu c'est l'amour inconditionnel d'un père et d'une mère. Quelquefois, les deux individus que j'appelais papa et maman me faisaient douter de mon origine, étais-je désiré ? Je me questionnais souvent ce genre de question. Quant aux études, c'était entièrement autre chose. Jusqu'à mes douze, tous mes profs me qualifiaient de surdoué et de futur scientifique, je bossais beaucoup à la maison pour avoir de bonnes notes, cependant mes parents n'avaient pas trop l'air de s'y intéresser, mais je me trompais vraiment. Comme je l'ai dit, à mes douze ans, j'ai décidé de faire le rebelle, je n'ai rien foutu pendant tout le premier trimestre, mais le jour où je devais remettre mon bulletin à mon père, il s'est vraiment, mais alors là, vraiment énervé, quitte à me gifler. C'était la première fois que mon père me touchait aussi violemment, et la dernière d'ailleurs, car après cette scène, j'ai coupé les ponts avec ce dernier, je l'ignorais constamment, on ne s'échangeait presque plus de regards. J'ai repris mon habitude de travailler durant deux ans, mais après que ma mère soit décédée j'ai commencé à bosser le stricte minimum. Pourquoi ? Je ne sais toujours pas.

À partir de là, j'avoue que je n'ai plus grand chose à vous raconter. L'étape la plus mouvementée de ma vie n'était autre que celle-ci. Le lycée était bien plus tranquille, j'ai eu mon baccalauréat avec mention, j'ai pu décrocher une bourse sportive pour continuer mes études dans ma ville de coeur. J'ai fait des études de chimiste qui m'ont pris six ans. Ensuite, on m'a proposé un travail dans une école maternelle, et comme j'avais besoin d'expérience en tant que professeur avant de pouvoir me lancer dans quoique ce soit, j'ai fini par accepter. Du coup c'était devenu une routine pour moi de consoler les enfants, leur apprendre comment dessiner, à compter & tout ce qui va avec. Concernant ma vie de couple, je suis libre comme l'air, j'enchaîne les relations d'un soir ayant peur de souffrir. L'idée d'avoir une petite amie était trop cliché, je préférais me défouler sur toutes ces touristes avec de simples relations d'un soir. La femme parfaite, je l'attendais. Je savais très bien que ce n'était pas avec un comportement ainsi que j'allais la rencontrer, mais dans ma tête il était clair que si je la voyais, je la reconnaîtrais de suite. Me marier, avoir trois enfants, voilà mon but dans la vie. J'erre dans les rues de Londres chaque jour en recherche de cette fameuse nana, mais ce n'était pas gagné.