It's just like a second chance • Maxeo

Il revient de son jogging, montant encore les cinq étages qui le séparent de son appartement comme s’il venait à peine de faire une promenade de santé. Malgré tout, il s’arrête au troisième quand il croise une jeune mère de famille galérer entre ses trois enfants, les sacs qu’elle porte et la poussette… C’est vrai qu’ici, ce n’est pas l’idéal de laisser les choses dans les caves. Elles sont souvent ouvertes et dépouillées. Il allait passer son chemin quand il se décide à faire demi-tour. « Attendez. » Il attrape la poussette et laisse une des filles s’accrocher à son dos avant de descendre le tout et de revenir l’aider en la voyant porter les jumeaux toute seule. Une fois en bas, elle veut lui donner un petit billet pour l’aide, mais il refuse et repart en courant pour être sûr qu’elle ne peut pas le suivre. Une fois en haut, il entre dans son petit studio et court directement sous la douche. Il a besoin de se décrasser. Comme toujours, une avant le jogging, une après, une en rentrant du boulot et une avant de se coucher. Même si les trois quart de ses douches sont glacées, il continuera à les prendre quoi qu’il arrive. Il sort au bout de quinze minutes avant de se mettre assis sur le lit. Son ventre le torture, il se mord la lèvre avant de se décider à ouvrir le frigo. Il ne reste pas grand-chose à vrai dire… juste assez pour se faire un repas ce soir. Il soupire et avale un fond de céréales sans lait avant de se décider à s’habiller. Ce matin, il doit voir Max. Il ne pensait pas vraiment qu’elle s’acharnerait à vrai dire. Il s’arrête devant le miroir accroché à la porte de la salle de bain. Aish, ce foutu bleu est pas parti ? Il caresse doucement sa joue encore endolorie et sa lèvre coupée. Il soupire un moment, elle a dû être mise au courant de ça. Comme toujours, on lui a collé la faute sur le dos et pas sur son collègue, pourtant c’est le malabar qui lui est tombé dessus à la pause déjeuner et pas l’inverse. Il se passe la main dans les cheveux avant de mettre une casquette à l’envers sur son crâne, puis de mettre le reste de ses vêtements. Tout confort pour faire du sport. Il faut avouer qu’il était surpris et ravi en voyant qu’elle lui avait donné rendez-vous à la salle de sport.

Il attrape son vélo et le prend sur son épaule avec un sac de sport en plus, puis, il sort et redescend les escaliers rapidement. Une fois dehors, il profite de l’air frais du matin avant de se mettre en route. Qu’il pleuve, vente ou neige, il ne se sépare jamais se son vélo et parcourt la ville avec lui. Il connait tous les quartiers par cœur, les rues à éviter, les coins à regarder. Il s’arrête le long de la Tamise pour observer le paysage et se dire l’espace d’un instant que tout va bien. Il se remet en marche pour arriver à l’heure. Avec l’antivol qu’il a acheté une semaine avant, il gare son bolide légèrement rouillé avant d’entrer dans l’établissement. Il ne s’y sent pas vraiment à sa place en voyant les gens un peu huppé autour de lui. Il se mord la lèvre encore avant de soupirer longuement et d’observer les gens présents. Il avance lentement vers le comptoir pour demander où se trouve la salle de boxe. La demoiselle lui sourit tendrement en lui faisant un peu de charme mais tout se stoppe quand son collègue arrive. Il indique le chemin au jeune homme qui s’en va sans demander son reste. Lorsqu’il entre, il peut y voir un ring et au fond de la salle, des sacs de sables et divers appareils de sport. Son regard s’illumine. « Wow ! » Il sourit longuement, heureux comme un gosse. Il avance et pose son sac avant de changer de baskets pour en mettre des propres et montantes avant de se mettre à explorer la salle. Son premier réflexe et d’envoyer un coup de poing suivit d’un kick retourné dans le sac de sable et d’enchaîner les coups. Dieu que ça fait un bien fou. Il s’arrête quand il entend les pas de Max derrière lui. Il lui sourit. « Bonjour ! » Malgré le passage à tabac de la veille, il est en forme et prêt à se dépenser même s tout son corps reste douloureux. Il se demande quand même si elle a réussi à lui obtenir des rendez-vous d’ailleurs. « J’me demandais, Max, c’est pour Maxine ou c’est juste Max ? On commence par quoi ? Je sais qu’il faut qu’on s’échauffe, mais j’ai déjà fait un jogging de deux heures et j’ai juste envie de commencer. » En effet, il sautille sur ses pieds, incapables de rester en place. « Et sinon, vous avez trouvé des fous pour des entretiens ou j’vais avoir vraiment la paix ? » Il sourit à nouveau avant de redonner plusieurs coups vraiment violents dans le sac de sable. Ceux qu’il aurait aimé donner au malabar hier.

Ne pleurez pas votre passé car il s’est enfui à jamais. Ne craignez pas votre avenir car il n’existe pas encore. Vivez votre présent et rendez le magnifique pour vous en souvenir à jamais. Leo & Max

Chaque nuit se ressemble. Toujours le même cauchemar, toujours le même réveil en sursaut et en sueur. Une fois de plus, elle est réveillée en plein milieu de la nuit. Elle sait qu’il est inutile de tenter de se rendormir, elle n’y arrivera pas. Au lieu de ça, elle se lève et enfile ce qui lui tombe sous la main. Vêtue d’un bas de jogging et d’une veste ample, elle enfile une paire de basket et sort de chez elle. Pas de café, pas d’écouteurs aux oreilles, elle a juste besoin d’évacuer cette frustration qui s’empare d’elle par moment. La frustration de ne pas pouvoir retourner en arrière. La frustration de ne pas pouvoir laisser aller sa colère. La frustration de se sentir mise de côté. Elle a besoin de se sentir vivante et accélère sa course à travers les rues de Londres. Elle sent l’air frais sur son visage et sur les parcelles dénudées de sa peau. Elle court de plus en plus vite. Quelques goutes d’eau se mettent à tomber. Elle continue d’avancer toujours plus vite. Tous les muscles de son corps commencent à chauffer et à légèrement brûler mais elle ne s’arrête pas, trop contente de pouvoir détourner son attention de ce qui la tourmente. Seule au milieu de la nuit, elle continue de courir.

Lorsqu’elle arrive chez elle, le soleil commence à se lever. Elle ne sait pas combien de temps exactement elle s’est absentée et elle s’en moque. Trempée par la pluie, elle retire ses vêtements qui lui collent à la peau avant de les jeter négligemment dans la panière à linge salle. Nue, elle se glisse sous le jet d’eau froide de sa douche tout en réfléchissant au programme de la journée. Elle a donné rendez vous à Leo dans une salle de sport, en espérant que ce dernier sera présent cette fois… Elle sait qu’il aime la boxe, peut être que se retrouver sur un ring lui permettra de se défouler… La sonnerie de son portable la force à mettre fin plus rapidement que prévu à sa douche. Elle attrapa rapidement une serviette dans laquelle elle s’enroule avant de quitter la salle de bain en courant. Elle manque de glisser plus d’une fois mais arrive sans encombre jusqu’à son téléphone portable qu’elle décroche immédiatement. « Allo ? » Elle ne connaît pas le numéro. « Bonjour, Sanders à l’appareil. Je me suis entretenu avec le producteur. Il est d’accord pour rencontrer votre petit protéger demain soir à 19h30. Qu’il soit à l’heure. » Un sourire de satisfaction s’affiche sur son visage. « Très bien. » Elle ne prend pas la peine de le remercier et se contente de raccrocher. L’assistant du producteur est tout simplement imbuvable et elle ne peut pas se le voir en peinture. Un petit prétentieux hautain qui s’imagine être à la tête de l’entreprise sous prétexte qu’il travaille pour le boss. Elle ne compte plus le nombre de fois ou ils se sont accrochés au cours de derniers jours. Heureusement pour elle, le producteur lui en devait une… A Leo de faire ses preuves maintenant…

Deux cafés à la main, un sac de sport accroché à son épaule et un dossier sous le bras, Max arrive finalement sur le lieu du rendez vous. Quelques personnes s’entrainent sur les appareils mis à disposition, mais dans l’ensemble, c’est plutôt calme. Elle salut l’employé avant de se diriger vers la salle d’entrainement de boxe. A sa grande surprise, Leo est déjà présent et fait un tour de l’équipement. Il a tenu ses engagement, à elle d’en faire autant. « Bonjour Leo. » Elle lui sourit avant de déposer les deux cafés à même le sol. Elle se débarrasse de son sac de sport et pose son dossier dessus. « J’me demandais, Max, c’est pour Maxine ou c’est juste Max ? On commence par quoi ? Je sais qu’il faut qu’on s’échauffe, mais j’ai déjà fait un jogging de deux heures et j’ai juste envie de commencer. » Elle est quelque peu prise au dépourvu par tant d’enthousiasme. Leo semble déborder d’énergie, ce qui la fait sourire. « Et sinon, vous avez trouvé des fous pour des entretiens ou j’vais avoir vraiment la paix ? » Il ne tient pas en place et donne des coups dans le sac de sable suspendu au plafond. Elle attache ses cheveux qu’elle roule en un chignon négligé. « C’est juste Max, je crois que mon père rêvait d’avoir un fils, du coup il m’en a donné le prénom. » Elle attrape les deux gobelets avant d’en donner un au jeune homme. « Alors on fera l’impasse sur l’échauffement mais pas le sur le café. » Non, le café ses sacré et de toute façon elle s’était engagée à lui en offrir un si jamais il était ponctuelle à leur rendez-vous. « Mauvaise nouvelle… C’est pas aujourd’hui que vous aurez la paix. » Répond la jeune femme en souriant. « Vous avez un entretient demain soir à 19h30. C’est pour un petit contrat, rien de mirobolant mais ça fera toujours bien sur votre CV pour les prochaines recherches. Le producteur a accepté de vous rencontrer, il veut vous voir danser. » Elle retire sa veste de jogging qu’elle pose sur son sac de sport. Vêtue d’un bas de jogging et d’une brassière de sport, elle est prête à monter sur le ring. Elle termine son café et jette le gobelet à la poubelle. « Mais avant d’entrer dans les détails, passons d’abord aux choses sérieuses. » Elle enfile une paire de basket montante avant d’attraper deux paires de gants et d’en tendre une à Leo. « Prêt ? » Lui demande-t-elle en souriant avant de passer sous le cordage du ring et de s’y placer au centre.

« C’est juste Max, je crois que mon père rêvait d’avoir un fils, du coup il m’en a donné le prénom. » Il la regarde sans rien ajouter. Après tout, il a déjà entendu des histoires comme ça. Il s’appelle Leo parce que selon son père, c’était un prénom passe-partout, aussi bien en Angleterre qu’en Corée. Chacun ses anecdotes comme on dit. Il ne tient pas en place. Il a envie de cogner, de bouger, de se dépenser. Il peut enfin remettre les pieds dans une salle de boxe. Dieu que ça a pu lui manquer. Même si avec le gang, il devait boxer pour de l’argent, pour rendre le boss fier… et pas simplement par passion. On lui collait des malabars en adversaire, il se prenait des roustes bonnes à l’envoyer à l’hôpital, et pourtant, il se redressait toujours. Il attrape le gobelet qu’elle lui tend dans un sourire. Décidément, elle n’oublie pas ses promesses elle, ça change pas mal. Il boit le café et s’en délecte en souriant doucement, ça calme un peu les gargouillements incessants dans son estomac à vrai dire. « C’est bon, mais je préfère les latte macchiato. » Il lance l’information au hasard en priant pour qu’elle ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde. Peut-être que ça peut marcher après tout. « Mauvaise nouvelle… C’est pas aujourd’hui que vous aurez la paix. » Il hausse un sourcil de surprise en la fixant, manquant de s’étrangler avec sa gorgée d’ailleurs. Il toussote doucement en reprenant son souffle tout en la fixant. « Vous avez un entretient demain soir à 19h30. C’est pour un petit contrat, rien de mirobolant mais ça fera toujours bien sur votre CV pour les prochaines recherches. Le producteur a accepté de vous rencontrer, il veut vous voir danser. » Il se décompose littéralement, s’il ne tenait pas autant à cette boisson, elle serait déjà sur le sol tant il est surpris. Danser… Non. Il pensait juste avoir un job loin de la crasse du chantier même si c’était veilleur de nuit dans un immeuble ou homme de ménage quelque part. Mais danser ? Devant un producteur ? Il fait un pas de recul. Il n’est pas prêt pour ça, pas du tout. Comment l’être après autant de temps ? Comment l’être sans Enora et Tom ? Il retire sa casquette et la lance plus loin en réfléchissant avant de se passer la main dans les cheveux tout en mordant sa lèvre d’anxiété. Danser. Revivre.

« Mais avant d’entrer dans les détails, passons d’abord aux choses sérieuses. » Il redresse son visage vers elle alors qu’elle enfile une paire de baskets. Il avale son café d’une traite avant de le lancer dans la poubelle. Encore un panier à trois points. Puis lentement, il se tourne à nouveau vers elle alors qu’elle lui tend une paire de gants. Il hausse un sourcil d’étonnement en la voyant monter sur le ring. « Vous avez pas peur ? » Bon okay, elle est une femme, mais même si elle était un homme. Il a su envoyer un flic faisant 85 kilos à l’hôpital et dans un sale état après tout et il ne tiendra pas ses poings juste parce qu’elle est une gonzesse, au contraire. Elle risque de lui faire ressortir encore plus de colère que prévu. Malgré tout, elle semble déterminée, alors il la suit. Il se met en position et comme souvent, il lance la première attaque. Il est rapide et vif mais pour le moment, il retient sa force. Elle est douée. Il ne peut pas dire le contraire. Elle doit être une ancienne flic à la voir comme ça. Elle arrive esquiver ou parer ses attaques avec une bonne aisance et une certaine force. Ce qui lui donne encore plus envie de montrer ce qu’il peut faire. Ses coups deviennent plus rapprochés, plus durs, plus salops. Il repense à toutes les trempes qu’il s’est prises quand il était plus jeune. La facilité avec laquelle sa mère le battait. Les mots. Les punitions. Les enfermements dans la cave. La colère. La rancœur. Il ne veut plus être un faible. Il se laisse emporter. Il ne s’en rend pas vraiment compte… Il la coince dans un corner avant de la rouer de coups plus durs les uns que les autres puis son poing heurte le poteau en fer. Il remarque alors qu’elle est à genoux devant lui à reprendre son souffle. Il s’éloigne d’elle en déglutissant lentement sa salive, se rendant compte de ce qu’il vient de faire. Il retire ses gants pour les jeter sur le ring et descendre de là pour récupérer ses affaires. C’était une mauvaise idée. Il n’a pas de limite, il n’a pas d’honneur. Il n’est pas un homme bon… Quand comprendra-t-elle ?

Ne pleurez pas votre passé car il s’est enfui à jamais. Ne craignez pas votre avenir car il n’existe pas encore. Vivez votre présent et rendez le magnifique pour vous en souvenir à jamais. Leo & Max

« Vous n’avez pas peur ? » La jeune femme n’est pas montée sur un ring depuis pas mal de temps, mais elle sent que ça peut leur faire du bien à tout les deux. Elle a besoin de le tester pour connaître ses limites. Elle sait que la violence est un problème qu’il a du mal à gérer. Un problème qui peut devenir lourds à gérer au quotidien. C’est pour cette raison qu’elle lui a donné rendez-vous ici. Elle veut en apprendre un peu plus sur lui tout en lui permettant d’évacuer un maximum ce qu’il a en lui. Il est un vraie bombe à retardement et mieux vaut qu’il explose ici et maintenant, que demain lors de l’entretien. C’est pour toutes ces raisons qu’elle veut le voir monter sur le ring. Elle prend des risques et elle le sait. Elle ne s’est jamais dégonflée face à ses collègues de l’armée, pourquoi commencer aujourd’hui ? Elle lui adresse un sourire en guise de réponse tout en le regardant venir se placer en face d’elle.

Les choses commencent en douceur. Elle laisse Leo l’attaquer et se contente d’esquiver les coups qu’il tente de lui porter. Tentée de riposter, elle le laisse néanmoins mener le combat et continue de parer ses attaques qui deviennent plus rapides. Elle sent la puissance de ses couts augmenter et voit à son regard qu’il n’est plus le même qu’au début du combat. Elle ne lit plus le moindre enthousiasme sans ses yeux, mais une profonde haine mêlée à de la colère. Elle continue d’esquiver et de parer malgré la violence de ses coups de plus en plus rapprochés. Elle est à présent bloquée dans un coin du ring et ce qui devait arriver se produit. Elle n’a pas le temps d’esquiver le coup qui l’atteint au menton et se retient aux cordes pour ne pas basculer en arrière. Leo semble avoir oublié les règles de la boxe. Il ne s’arrête pas là et continue dans sa lancé. Avec dextérité, Max se baisse et pose un genou à terre afin d’éviter  le poing de Leo qui vient percuter le poteau en fer. Tête baissé, elle reprend quelque peu son souffle. Continuer ainsi ne sert à rien. Leo est devenu incontrôlable.

Le jeune homme doit en avoir conscience car elle le voit retirer ses gants avant de les jeter à terre et quitte le ring. Elle se relève et passe doucement sa langue sur sa lèvre amochée. Le gout du sang inonde sa bouche, signe qu’elle va garder un souvenir de cette rencontre. Son menton est quelque peu douloureux mais elle ne fait pas cas. Pour elle c’est loin d’être une première. Ce genre de blessure fait partie des risques du métier. A son tour, elle retire ses gants avant de rattraper le jeune homme qui semble décider à partir. « Du calme Leo. » Doucement, elle pose une main sur son bras pour le stopper. Elle ne désire pas le braquer davantage, juste le rassurer. Elle se met face à lui et constate qu’il n’a pas l’air bien. Le visage fermé, il a perdu tout son enthousiasme du début. « Je propose qu’on fasse le point ensemble. » Elle lui fait signe de venir avec elle et ensemble, ils vont s’asseoir sur le bord du ring. « Si je t’ai proposé de venir ici aujourd’hui, c’est pas seulement pour te parler de l’entretien de demain. » Finit le vouvoiement. Max brise la barrière du vous. « J’ai cru comprendre que tu as du mal à maîtriser ta colère et je voulais avoir une idée de quelles sont tes limite. » Elle préfère être honnête avec lui. « Je vais pas te mentir, mais ça peut te poser de réels soucis dans ta carrière si t’arrives pas à te maîtriser. Enfin, je suppose que tu le sais déjà. »  Aider Leo ne se résumera pas à lui trouver un boulot qu’il aime. « Te trouver un boulot que tu aimes c’est une chose, mais j’pense qu’il faut aussi faire un travail sur la gestion de tes émotions. Sinon jamais tu t’en sortiras, c’est évident. » Elle désire sincèrement qu’il ait toutes ses chances. « Du coup, et si tu es d’accord, je te propose quelque chose. Libre à toi d’accepter ou de refuser. » Elle espère néanmoins qu’il se fermera pas et acceptera son offre. « Je te propose qu’on se retrouve ici tous les soirs après ton boulot. On ne remontera pas sur le ring avant un bout de temps mais on s’entrainera ensemble et tu pourras te défouler sur les sacs qui n’attendent que ça. » Et puis le jour ou il sera prêt, ils pourront retenter de monter sur le ring. « Qu’en penses-tu ? Si tu es partant on commence dès maintenant et on remettra ça demain soir avant ton entretien. Comme ça tu auras largement pu te défouler avant ton rendez-vous. Rendez-vous auquel j’assisterais d’ailleurs. » La seule condition du producteur était qu’elle soit présente aux côtés de Leo.

« Du calme Leo. » Il repousse violemment la main de la jeune femme avant de se reculer. Il n’aime pas être touché, encore moins par une femme. Du moins, pas quand il n’a pas décidé les choses. « Je propose qu’on fasse le point ensemble. » Il a sérieusement envie de l’envoyer chier. Elle comprend pas qu’il est un cas désespéré ou quoi ? Elle a envie de devenir Mère Theresa ou quoi ? Il fait une petite moue d’agacement avant de soupirer longuement et de malgré tout la suivre. Elle se pose sur le bord du ring, il fait pareil en fixant le sol tout en croisant ses bras. « Si je t’ai proposé de venir ici aujourd’hui, c’est pas seulement pour te parler de l’entretien de demain. » Le vouvoiement est tombé, heureusement, il en avait déjà plein le cul au bout de deux jours. « J’ai cru comprendre que tu as du mal à maîtriser ta colère et je voulais avoir une idée de quelles sont tes limite. Je vais pas te mentir, mais ça peut te poser de réels soucis dans ta carrière si t’arrives pas à te maîtriser. Enfin, je suppose que tu le sais déjà. » Il penche sa tête sur le côté tout en la fixant et en haussant un sourcil. « Je suis pas con, je sais ça… » Il soupire longuement, il déteste qu’on lui parle comme s’il était un gamin de deux ans. Sérieusement quoi. Il sait bien qu’il est impulsif, ça le poursuit depuis ses 15 ans environ… Il grimace avant de soupirer encore et de perdre son regard sur la salle. « Te trouver un boulot que tu aimes c’est une chose, mais j’pense qu’il faut aussi faire un travail sur la gestion de tes émotions. Sinon jamais tu t’en sortiras, c’est évident. Du coup, et si tu es d’accord, je te propose quelque chose. Libre à toi d’accepter ou de refuser. » Elle et ses deals.

Décidément, elle adore ça, elle aurait dû travailler dans la drogue, les patrons l’auraient sûrement a-do-rée…. « Je te propose qu’on se retrouve ici tous les soirs après ton boulot. On ne remontera pas sur le ring avant un bout de temps mais on s’entrainera ensemble et tu pourras te défouler sur les sacs qui n’attendent que ça. » Trouillarde. Elle a peur de se reprendre des coups ? En même temps, il la comprend, il serait capable de l’envoyer à l’hôpital. Il en a envoyé plus d’un à l’hosto, beaucoup plus solides que lui et encore plus qu’elle. « Qu’en penses-tu ? Si tu es partant on commence dès maintenant et on remettra ça demain soir avant ton entretien. Comme ça tu auras largement pu te défouler avant ton rendez-vous. Rendez-vous auquel j’assisterais d’ailleurs. » « Mère Theresa, babysitter, vendeuse de deals, sportive…. T’es une vraie marraine la bonne fée ! » Il le dit sur un ton absolument ironique. « En vrai, je crève d’envie de t’envoyer chier. » Il la fixe dans les yeux avant de soupirer longuement. « Mais une grosse partie de mois a envie d’me foutre un coup de pied au cul pour me baffer parce que t’es la seule à essayer de m’aider et j’devrais être reconnaissant au lieu de râler. » Il soupire longuement en se grattant la tête, avant de laisser son bras retomber le long de son corps, puis de se lever. « Je suis désolé pour ce qui est arrivé sur le ring, je pensais vraiment me maîtriser. » Mais ce fut un échec cuisant, on peut le dire. Il se mord la lèvre doucement. « ça me manque la boxe, mais j’avoue que ça fait… longtemps que je n’ai pas boxé dans les règles de l’art. J’ai trop de choses à rattraper… » Il marche devant elle comme un lion en cage. « Je sais que j’en donne pas l’air, mais j’ai vraiment envie de m’en sortir, seulement j’ai connu que la violence et j’ai du mal à surpasser ça. » Pour une fois, il est honnête, calme, presque attendrissant. « J’ai pas envie qu’on s’apitoie sur mon sort. Juste comprendre que je suis pas un enfant de cœur. Je l’ai jamais été, le gang et la prison ont rien arrangé à ça. » Il soupire en enfonçant ses mains dans ses poches avant de la regarder. « Mais j’veux essayer…. » Après tout, qui ne tente rien n’a rien. Et il se dit qu’il doit bien ça à Eno et Tom. Sans attendre, il ramasse ses gants et part vers les sacs de sable pour commencer à frapper dedans et se défouler autant qu’il le faudra même si ça veut dire : rester jusqu’à la fermeture de la salle, parce qu’il a vraiment beaucoup de colère en lui avec tout ce qui est arrivé dans sa vie.