(✰) message posté Ven 5 Sep 2014 - 15:52 par Invité
Sortir sans veste est de loin la pire idée que je n’ai jamais eue. Je pourrais facilement retourner à l’intérieur récupérer ma veste. Mais retourner à l’intérieur c’est prendre le risque de perdre Elias. On a beau ne pas être les meilleurs amis du monde, je le connais et je sais qu’il est du genre à prendre ses cliques et ses claques à la moindre difficulté. Heureusement pour le pays tout entier, il n’est pas comme ça au boulot. « Un groupe de terroriste ? Ouais bof, rien à foutre je rentre à la maison. » « Faut bien mourir de quelque chose. » Les yeux rivés sur mes pompes je souris. « C’est pas une raison… » Pour le coup, je chuchote plus que je ne parle. Le fait qu’Elias fume est le dernier de mes soucis en ce moment. C’est juste que je préfèrerais que ça ne soit pas le cas. Je n’ai jamais été à l’aise à l’idée de regarder quelqu’un se tuer à petit feu. Surtout s’il s’agit d’une personne à laquelle je tiens. Quand je finis par aborder le sujet de Casey après quelques microsecondes de silence, Elias se met à rire. « J'ai rien contre lui... C'est juste un petit con qui a besoin de faire le beau pour paraître intéressant. » Sans réellement le vouloir, je me mets à rire à mon tour. Il a beau ne pas l’aimer, Elias a plutôt bien cerné le personnage. « C’est pas faux… » Laissant mon regard s’aventurer par-delà les fenêtres du pub, j’aperçois Casey danser avec les filles. Contrairement à Elias, j’ai toujours beaucoup apprécié Casey. Il est insouciant, gamin et drôle… tout ce que j’ai tendance à ne pas être. « Je n'aurais pas dû venir, je n'suis pas d'humeur à... ça. Désolé. » Oui bah on est deux. Si j’avais su que la soirée se passerait aussi mal, je ne l’aurais surement pas organisée. Cela m’aurait évité de dire des conneries plus grosses que moi. Conneries qui, j’en suis sûr, sont à l’origine de sa petite colère. Ça m’apprendre à remettre en question sa virilité. J’aurais sans doute dû m’esclaffer de l’avoir embrasser, ou une autre connerie du genre dont les hétéros sont fous. « C’est… » « J'te laisse subir l’interrogatoire de Lyla seul, j'vais rentrer c'est mieux pour tout le monde. C'est pas comme si y'avait grand-chose à dire de toute façon. » Bingo. A croire que je commence à le cerner le Elias. Mais qu’il ne compte pas sur moi pour rentrer dans son petit jeu. Je suis venu pour m’expliquer, pour m’excuser… pas moyen qu’il se défile. « Et je suis censé lui dire quoi au juste ? » j’essaie d’être le plus agréable possible. Je n’ai rien contre Elias… pour être franc, je m’en veux surtout à moi pour être aussi con. Parce qu’il faut vraiment être con pour être attiré par un hétéro... Pour moi, fantasmer sur un hétéro c’est comme croire au prince charmant… c’est ridicule. « J’ai embrassé ton frère une fois. Sur le coup, ça m’a rien fait parce que pour moi il est hétéro et apparemment j’étais plus mature il y a trois ans parce qu’aujourd’hui j’ai l’impression que ton frère m’attire de plus en plus. Et quand il m’a embrassé tout à l’heure c’est devenu de pire en pire. Mais con comme je suis, j’ai préféré mentir pour éviter de passer pour le gros con qui fantasme sur un gars qui ne pourra jamais avoir. » J’ai beaucoup de mal à garder la tête haute. Je ne suis pas du genre à parler sentiment. Généralement, je profite du moment présent sans me soucier de ce que les gens pensent ou de ce qu’ils pourraient dire. Mais Elias (et l’alcool qui coule dans mes veines) a tendance à me faire perdre pied. Non je ne suis pas amoureux, non je ne le vois pas comme l’homme de ma vie. C’est juste que toute sa personne me donne envie de… peu importe. Cherchant le regard d’Elias, je finis par rajouter en souriant : « Tu vois autre chose à dire ? » Non ? Tant mieux. J’ai beau être ouvert comme garçon, je n’aime pas vraiment me mettre à nu de la sorte, même bourré. Sur le coup, j’ai limite envie de disparaitre. Retourner au boulot après ça ? Hors de question. « Ecoute, je suis désolé si ça t’a mis mal à l’aise et je comprendrais parfaitement que tu … enfin peu importe. » Plus vraiment décidé à rejoindre qui que ce soit, je reste immobile attendant qu’Elias fuie. Tu parles d’une fête… Et le comble dans tout ça c’est que je remarque à peine que la pluie s’intensifie. Encore un peu et on finit sous la douche.
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(✰) message posté Dim 7 Sep 2014 - 23:54 par Invité
« C’est pas une raison… » Passons, j'ai des parents pour me demander d'arrêter la cigarette. Unf ils aussi pour qui je me suis promis d'y parvenir, mais pour l'instant je me contente de diminuer la dose ou de profiter des soirées, lorsqu'il est bien loin de moi. Je ne sais pas pourquoi il a tenu a mentionné ce premier baiser alors que ni lui ni moi n'avons cherché à en reparler. Sans doute parce qu'il est trop alcoolisé, tout comme moi, et que pour lui, ça n'a aucune importance. Une pelle parmi tant d'autres, si on devait se justifier sur chaque personne qu'on embrasse, nous ne serions pas sorti de l'auberge. Sauf que je ne suis pas censé un mec et que Lyla ne va plus jamais nous lâcher. Me lâcher. Dire que je ne peux même pas m'en débarrasser en rentrant chez moi, ayant ut la bonne idée de laisser les filles emménager avec moi. « Et je suis censé lui dire quoi au juste ? » Je lève les yeux vers lui et m'apprête à répondre. Ce qu'il veut, il a l'air plutôt doué pour tout décrypter rapidement et en parler sans ciller. Oui, car encore une fois, ça n'a aucune importance. « J’ai embrassé ton frère une fois. Sur le coup, ça m’a rien fait parce que pour moi il est hétéro et apparemment j’étais plus mature il y a trois ans parce qu’aujourd’hui j’ai l’impression que ton frère m’attire de plus en plus. Et quand il m’a embrassé tout à l’heure c’est devenu de pire en pire. Mais con comme je suis, j’ai préféré mentir pour éviter de passer pour le gros con qui fantasme sur un gars qui ne pourra jamais avoir. » Je n'arrive pas à lâcher son regard - ça change de mes nombreuses fuites - et je me retiens de rire. La situation n'a rien de drôle mais je pense avoir enfilé un verre, deux ou trois, de trop pour comprendre clairement ou il veut en venir. Je n'arrive pas à prendre ses paroles au sérieux, ayant l'impression qu'une caméra va arriver sur moi pour me signaler que je viens d'être piéger. Deux mecs en un mois, c'est un peu trop pour être vrai. Réel. J'arrive à conserver mon fou rire en me mordant les joues et même à retrouver mon calme en l'observant. Romeo n'a pas l'air de rire lui, il est même on ne peut plus sérieux. « Tu vois autre chose à dire ? » Je prends une bonne inspiration pour me remettre les idées en place, du moins essayer. Ton frère m’attire de plus en plus. Et quand il m’a embrassé tout à l’heure c’est devenu de pire en pire. J'ai l'impression de me manger une claque, m'appuyant un peu plus contre la voiture pour ne pas perdre pieds. Le pauvre propriétaire risque de me casser la gueule incessamment sous peu. Je l'écoute reprendre la parole en baissant les yeux pour cacher mon malaise. Mes pulsations accélèrent considérablement et chacune d'elle fait écho dans mes tempes de manière assourdissante. « Ecoute, je suis désolé si ça t’a mis mal à l’aise et je comprendrais parfaitement que tu … enfin peu importe. » Je n'ai pas Noam avec moi pour m'échapper quelques minutes cette fois-ci. J'aimerais qu'il rentre rejoindre les autres un moment et repasse me voir dans dix minutes, voir une heure, pour me laisser le temps de digérer tout ça et savoir quoi dire. C'est plus fort que moi, je suis du genre à réfléchir beaucoup trop. Un tas de sentiments s'entre-choquent, passant de la panique, le soulagement et la satisfaction. Je n'étais pas complètement seul dans ce baiser et même si dans l'absolu ça ne m'arrange pas, sur le coup je suis soulagé qu'il n'ai pas été totalement indifférent alors que j'étais... bref. « Qu'est ce que tu peux ajouter? Je sais pas " Il a eut des doutes y'a trois ans et puis Charlie a tout effacé parce que c'était la femme de sa vie. Sauf qu'elle a disparu dans la nature, que tout ses doutes lui reviennent en pleine face dernièrement, qu'il est plus paumé que jamais parce qu'il ne sait pas quoi faire de ça? ET m'embrasser, même pour un putin de jeu, ne va surement pas l'aider ". Quelque chose dans le genre? » Je m'autorise enfin à respirer, regrettant immédiatement ma tirade. Parler de moi à la troisième personne, plutôt à la place de Romeo, m'aide en quelque sorte à l'admettre mais ne change rien au sens de mes phrases. Ferme ta gueule Elias. Je parviens à lâcher son regard en levant la tête dans une grimace quand de grosses goûtes de pluie s'écrasent sur moi. « Tu ferais bien de rentrer, on va finir trempés... » Parce que bien sur, après ce genre de révélations, je ne peux pas parler d'autre chose que de la météo.
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(✰) message posté Mer 10 Sep 2014 - 2:35 par Invité
J’aurais dû fermer ma gueule. J’aurais dû tout encaisser et rentrer à la maison. C’est d’ailleurs ce que j’aurais fait si je ne m’étais pas bourré la gueule. L’alcool a tendance à me rendre beaucoup trop loquace. Faut dire que la dernière fois que je me suis amusé à boire autant, j’ai fini dans le lit d’un mec. Autant dire qu’on peut faire beaucoup mieux en matière de premières fois. Pourquoi est-ce que je pense à ça ? Aucune idée. Surement un moyen de fuir la situation. J’ai beau m’appeler Romeo, je ne suis pas vraiment du genre fleur bleue. Alors les longues explications sur le pourquoi du comment, très peu pour moi. J’ai dit ce que j’avais à dire, Elias n’a qu’à se débrouiller avec ça. Après, s’il pouvait oublier tout ça et redevenir le mec barbant qu’il a été toute la soirée, j’avoue que ça ne me dérangerait pas. « Qu'est-ce que tu peux ajouter? Je sais pas " Il a eu des doutes y'a trois ans et puis Charlie a tout effacé parce que c'était la femme de sa vie. Sauf qu'elle a disparu dans la nature, que tous ses doutes lui reviennent en pleine face dernièrement, qu'il est plus paumé que jamais parce qu'il ne sait pas quoi faire de ça? ET m'embrasser, même pour un putain de jeu, ne va surement pas l'aider. " Quelque chose dans le genre? » Première réaction : la surprise. Puis vient la fierté suivie de très près par la peur panique. Jamais, jamais je n’ai pensé être capable de séduire Elias. Pour moi, Elias est un hétéro, un vrai. Jamais, jamais il n’a fait allusion à une quelconque attirance. J’en connais beaucoup des pseudos hétéros que l’on surprend à regarder le cul d’un mec. Ou celui qui vous regarde avec un peu trop d’insistance sous la douche. Mais Elias n’est pas de ce genre là… à moins que je sois trop con pour m’en être rendu compte. Faut dire que ça fait trois ans que j’essaie de me convaincre que je n’ai aucune chance. Mon attirance pour Elias n’est pas récente, je l’ai toujours trouvé canon. Sérieusement vous avez vu ses yeux ? Une vraie tuerie ! Mais ce qui me dérange dans cette histoire, c’est ce que cela implique. Si Elias était attiré physiquement, je l’aurais remarqué… et on est surement pas assez proche pour qu’il puisse tomber amoureux de moi… si ? Franchement, je n’en ai aucune idée. Personnellement, je ne suis jamais tombé amoureux et j’espère que cela continuera pendant longtemps. L’amour c’est un calvaire. Pour moi, tomber amoureux c’est s’oublier, c’est se jeter à corps perdu dans l’inconnu et prendre le risque d’être réduit en miettes. « Tu ferais bien de rentrer, on va finir trempés... » Sans vraiment le vouloir, je me pouffe de rire comme un crétin (Alcool Inside). Je rêve ou le mec essaie vraiment de noyer le poisson. Genre je t’avoue que j’ai des sentiments et vite fait je te place un commentaire complètement inutile… Si tu veux prendre la fuite Hanwell, autant le faire physiquement. « T’es sérieux là ? On va vraiment parler de ça ? » Personnellement, je suis pour parler. Parler de sexe, parler du fait que je rêve de l’avoir dans mon lit depuis près de trois ans. Mais malheureusement pour moi, Elias n’est pas le genre de mec avec qui on couche. Elias est le genre de mec qui vous pousse à vous surpasser, le genre de mec auquel on devient facilement accro, le genre de mec dont on tombe amoureux. J’ai beau me la jouer grand garçon super détacher, je ne ferais pas long feu. « Pour être franc, j’suis assez déçu. J’aurais préféré le savoir plus tôt… ça m’aurait évité de passer pour un gros crétin… » Qu’on se le dise, l’humour n’est pas forcément la meilleure des attitudes. Mais le fait est que je suis bourré et que je n’ai aucune envie d’étaler mes sentiments. Je flippe, je flippe à l’idée de tomber amoureux, je flippe à l’idée d’assouvir mon fantasme. Car pour moi Elias était un fantasme. Pour moi, c’était un peu comme fantasmer sur une star ou un politicien (ce qui est plus rare, je dois bien l’avouer). « Mais pour être tout à fait franc… » « HEY LES AMOUREUX ! » Surpris et tout apeuré à l’idée d’être pris en flagrant délit de romance, je me retourne et découvre Charlie qui se fraie un chemin jusqu’à nous. Elle est en sueur, surement le résultat d’une partie de jambes en l’air dans les toilettes, ou d’une danse endiablée dans les bras de Casey… tiens, en y repensant, ce con me doit toujours un baiser. « Vous faites quoi ? » Préférant ne pas donner de détails à Charlie, j’hausse les épaules et fait comme si de rien n’était. Pas forcement intéressée par ce qui pourrait éventuellement se passer entre moi et Elias, Charlie finit par me donner ma veste et me montre le reste du groupe d’un signe de tête. « Ça te dérange pas de nous ramener ? » Qu’elle en soit consciente ou non, Charlie vient de m’offrir le plus beau des cadeaux : une issue de secours. Adieu les explications gênantes, adieu les silences encore plus gênants, bonjour la liberté. « Ok, pas de souci… attendez moi, j’arrive. » Toute souriante à l’idée de se faire ramener par un mec ivre mort (oui, ma cousine est intelligente), elle se met à sautiller et retourne s’effondrer dans les bras de Casey. Gêné, je finis tout de même par me retourner vers Elias… mon dieu ces yeux… concentration ! « Écoute. Je sais que c’est bizarre comme situation. Mais … » je ne suis pas prêt à me mettre en relation ? Est-ce que tu m’aimes ? C’est quoi ton délire mec, depuis quand t’es gay ? Des tas de trucs me viennent en tête… des tas de trucs qu’il aurait été bon de demander… mais pour une fois je n’ai pas envie de me prendre la tête. Pour une fois, je suis mon instinct et j’accepte de lâcher prise. « Et puis merde !... » Sans prévenir, j’attrape le visage d’Elias entre mes deux mains et colle mes lèvres aux siennes. Tout, tout est identique : les frissons, la chaleur, l’euphorie… tout ça saupoudré d’une petite pluie qui rend la chose beaucoup plus… humide. Le sourire aux lèvres, je prolonge notre nouveau baiser et prend un malin plaisir à me rapprocher. Avec un peu de chance le reste du groupe ne s’en rendra pas compte. Curieux, je finis par lâcher les lèvres d’Elias et tourne la tête vers le reste de notre petit groupe. Occupé à rire et à s’amuser, aucun des trois ne semble s’intéresser à ce qui se passe par ici, super. Rassuré, je finis par me retourner vers Elias… faudrait pas crier victoire trop vite. « Alors ? Ça te fait toujours autant d’effet ? » Ok, j’avoue que pour le coup c’est bas comme question. Mais je trouve ça tellement drôle. Jamais, jamais je n’aurais cru ça possible. Moi, Romeo Davenport, je viens de rouler une pelle à Elias… ELIAS QUOI ! Ah, et puis faut pas oublier que je suis bourré… genre vraiment bourré. « Ça te dit de conduire ? J’pense pas que je sois en état… » Ou comment changer de sujet !
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(✰) message posté Mer 10 Sep 2014 - 15:46 par Invité
Je ne sais pas pourquoi je m'évertue à parler sous sérum de vérité - autrement dit avec un peu d'alcool dans le sang - car je ne fais que m'enfoncer. Je ferai moins le malin quand il faudra passer la porte du MI5 et passer la journée à travailler sur un dossier à ses côtés. Le fait qu'il se soit un peu ouvert à moi atténue ma panique (et l'alcool) et l'augmente en même temps. Je ne serai peut-être pas le seul à regretter mes paroles demain, mais j'ignore totalement si c'est lui qui parle ou ses verres de whisky. Ma vie joue au yoyo, je n'arrive plus à être sur de quoi que ce soit, même quand il s'agit d'une connerie et ça me rend dingue. « T’es sérieux là ? On va vraiment parler de ça ? » J'enfonce les mains dans mes poches et lève les épaules. Je voulais juste lui éviter d'être trempé. Et encore plus beau, par définition. Je ne suis pas sur de garder mes distances face à un Romeo dégoulinant, j'aimerais autant qu'il rentre avant qu'on en arrive là. Puis de quoi veut-il parler d'autre? J'essaye de batailler avec moi-même depuis des jours pour savoir qui je suis, ce que je veux, et je n'ai aucune réponse, ce n'est pas en en discutant deux heures avec lui que ça va changer quoi que ce soit. Je suis même persuadé que ça ce serait pire. J'en ai dit bien assez pour ce soir. « Pour être franc, j’suis assez déçu. J’aurais préféré le savoir plus tôt… ça m’aurait évité de passer pour un gros crétin… » Je plante mon regard dans le sien et dégluti. A choisir, je préfère honnêtement m'être manger une claque devant tout le monde plutôt que de le voir avouer que ça lui a fait quelque chose. Devant ma sœur ! Je l'ai plutôt mal pris sur le coup mais soyons franc, c'était la meilleure réaction que je pouvais espérer. Quand la voix de Charlie nous parvient, Romeo se tourne brièvement vers elle et j'en profite pour inspirer profondément. Merci Charlie. Merci d'être une idiote qui ne voit pas qu'elle dérange. Je ne sais pas ce qu'il s'apprêtait à dire mais mon estomac est suffisamment noué, inutile de le torturer un peu plus. Avec les mélanges fait ce soir, il ne manquerait plus que je me mette à vomir sous ses yeux. La grande classe. En plus de l'interrompre, elle le kidnappe à moitié en précisant avoir besoin d'un chauffeur. Je suis à deux doigts de lui dire qu'elle a des jambes ou une main pour appeler un taxi. Tu bois, t'assumes. Je ne serais pas étonné qu'en vrai gentleman, Casey se dévoue à la ramener, bien qu'il n'aie pas montré grand intérêt pour elle au cour de cette soirée. J'aimerais juste lui dire au revoir quand il se tourne à nouveau vers moi. Mon cœur rate un battement et je ne le quitte pas des yeux même si j'aimerais sincèrement qu'on s'arrête là, n'étant pas en état de parler un comme l'autre. « Écoute. Je sais que c’est bizarre comme situation. Mais … » Je laisse échapper un bref rire. Bizarre. Toutes mes certitudes depuis toujours se noient, je suis une vraie girouette, ma vie est dans dessus dessous. Bizarre. Ce n'est peut-être pas le mot que j'aurais choisi mais ça résume pas mal ce moment. Je n'ai pas le temps d'avoir une pensée de plus que ses lèvres se retrouvent sur les miennes. La surprise passée, je lui rends son baiser même si j'aimerais rester de marbre. Je devrais le faire, juste ne pas réagir, mais chaque parcelle de mon corps appelle le sien. Je reste béat lorsqu'il me laisse comme un pantin et se tourne pour me rappeler que nous ne sommes pas seuls. Lyla. Je n'ose même pas me pencher par dessus son épaule pour avoir une vue sur le reste du groupe, de toute façon c'est trop tard. « Alors ? Ça te fait toujours autant d’effet ? » J'ouvre la bouche pour répondre mais fini par la refermer dans un sourire. C'est qu'il se fou de ma gueule en plus. C'est peut-être tout à fait normal et naturel chez lui mais fourrer ma langue dans la bouche d'un mec est nouveau pour moi, j'ai toujours cette maudite impression de faire quelque chose d'horrible. D'avoir une épée de Damoclès au dessus de moi qui tombera au prochain faux pas. Sauf que je les enchaîne et qu'elle semble bien accrochée. « Ça te dit de conduire ? J’pense pas que je sois en état… » Il pouvait bien se moquer de moi et ma pluie. J'ignore s'il parle juste de la conduite ou s'il tient à me faire passer un message je suis trop défoncé, merci de ne pas tenir compte de cette soirée. Au fond ça m'arrangerait presque. Juste pouvoir goûter à ses lèvres encore et encore sans qu'on aie à en discuter, sans que ça n'aie la moindre importance. Mais je sais parfaitement qui je suis - sur certains points du moins - et comment je réagis. Je prends tout à cœur beaucoup trop vite, rien n'est jamais là sans importance. Un. Deux. Trois. Inspire et arrête de réfléchir une minute. J'enroule ma main (la valide) dans son t-shirt pour le tirer vers moi et l'embrasser à mon tour. Si on est parti pour ne plus jamais en parler, autant profiter de cette soirée jusqu'au bout. Le fait de savoir qu'on nous regarde peut-être devrait me paniquer mais sur le coup, ce n'est qu'une dose d'adrénaline en plus de savoir qu'on peut être vus. Je ferai moins le malin si je dois me justifier mais là tout de suite, ça me motive un peu plus à me rapprocher de lui. Je fini par me détacher et m'humecte les lèvres en l'observant. Je déraille complètement. « C'est mieux quand tu participes. » Quatre heure plus tard, oui ça me fait toujours autant d'effet abruti. Je me mords la lèvre inférieure pour masquer mon sourire con. J'hésite à ajouter que la pluie y est pour quelque chose mais je m'abstiens au risque de passer pour plus intéressé que je ne le suis déjà. Autant dire que pendant ce jeu de merde, il m'a laissé complètement con et seul sans y mettre du sien, forcément ça ne peut être que mieux. Je glisse ma main dans la poche de son jeans sans le lâcher du regard, le défiant de m'arrêter. Je ne m'y attarde pas et en ressors les clés de la voiture sur lesquelles je referme ma main. « Hors de question que l'un de vous reprenne le volant. » La tête me tourne toujours mais cela vient plus de la scène qui vient d'avoir lieu que de l'alcool. De tous, je suis clairement le plus en état. Et donc le connard qui aurait pu fermer sa gueule et tout arrêter au lieu de balancer ses états âmes, par définition. J’effleure Romeo pour réussir à m'échapper de la cage invisible dans laquelle je me trouve entre lui et la voiture et ce simple contact me donne l'impression de recevoir une décharge électrique. Une bonne inspiration plus tard, je marche vers le reste du groupe le plus calmement possible pour ne pas passer pour un parfait lunatique vu mon humeur lorsque je l'ai ai planté à l'intérieur. « On peut savoir de quoi vous parliez si sérieusement? C'est nul, le jeu était pas fini. Merci Elias. » Oui et je me moque bien de savoir si Romeo a eut l'occasion de réalisé ou non son action avant de me rejoindre. « Personne ne vous a empêché de continuer à trois. Qui va ou ? » Charlie insiste sur mon prénom et je lui fais un doigt d'honneur accompagné de mon plus beau sourire. Réaction de gamin jusqu'au bout. J'ai l'impression d'être un taxi qui passe commande des adresses mais pitié que cette soirée se termine.
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(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 12:51 par Invité
Je déteste ce mec. Je déteste le fait qu’il soit aussi canon, je déteste le fait qu’il puisse me mettre dans un tel état. Chaque parcelle de mon corps semble désespérément attiré par lui et le fait de savoir que j’ai une chance, même infime, d’arriver à mes fins n’aide pas ; Je le veux, ici, maintenant. Je me fiche de savoir qu’il soit hétéro, qu’il puisse regretter chacune de ses paroles… Mes yeux plongés dans les siens, j’essaie en vain de me chercher une excuse, de trouver un moyen de le ramener chez moi sans que Lyla soit obligée de rester... Mais bizarrement, je ne pense pas qu’Elias soit du genre à coucher le premier soir… en fait, je ne pense pas qu’Elias soit du genre à coucher tout court… du moins pas avec un mec. J’ai beau le vouloir… j’ai beaucoup de mal à l’imaginer avec un mec. A moins que ça soit le fait de l’imaginer avec un autre mec qui me dérange ? Malheureusement – ou heureusement, ça reste à voir – je n’ai pas le temps de me poser plus de questions. Sans que je m’y attendre, Elias m’agrippe et me tire vers lui. Surpris, je me rattrape à la voiture histoire de ne pas lui tomber dessus, l’alcool ayant détruit jusqu’à mon équilibre et me laisse embrasser de plus bel. J’aurais voulu rester de marbre. Pour moi, un baiser n’a jamais été rien d’autre qu’un baiser. On ne se nourrit pas d’un baiser, un baiser ne calme pas vos pulsions… pourtant plus j’embrasse Elias et plus je me sens vulnérable. Ce con embrasse bien, c’est un fait… mais quelque chose en lui me fait littéralement craquer. Je ne sais pas si c’est l’alcool qui parle mais j’ai limite l’impression de pouvoir tout abandonner, de lâcher prise. Mais pourquoi faire ? Dans quel but ? Je n’ai aucune envie de tomber amoureux, je n’ai aucune envie de lui donner l’occasion de me faire du mal et inversement, je n’ai aucune envie de lui faire du mal – du moins émotionnellement. « Soit pas con et profite… juste profite… » Oui… pourquoi pas ? Ce n’est qu’une seule soirée après tout. Rien ne dit qu’Elias prendra cela au sérieux… si seulement cela pouvait être vrai… Décidé à totalement lâché prise, je laisse mon corps prendre le pas sur mon esprit. Cherchant à tout prix le contact physique, je me rapproche jusqu’à le plaquer contre la voiture. J’aurais tellement voulu qu’on soit seul… Ce n’est malheureusement pas le cas et très – trop – vite Elias met fin à notre baiser. Et ce n’est qu’à ce moment précis que je me rends compte à quel point ce mec me fait de l’effet ; j’en veux encore, j’en veux plus et j’en voudrai toujours plus. « C'est mieux quand tu participes. » Sans vraiment le vouloir je ris. Elias qui me fait du rentre dedans, c’est tellement… bizarre. Bizarre, mais tellement bon. « On recommence quand tu veux… » Pourquoi pas maintenant ? Pourquoi pas chez moi ? Pourquoi pas maintenant et puis chez moi ? Elias ne réponds pas se contentant d’envoyer une de ses mains vers l’une de mes poches. L’excitation est à son maximum, mon cœur bat tellement que ça en devient presque douloureux. Je le hais tellement… « Hors de question que l'un de vous reprenne le volant. » Sur le coup je n’ai qu’une envie : l’inviter à prendre mon volant… mais je m’abstiens. J’ai beau être ivre, je ne suis pas stupide pour autant. Je n’ai aucune envie de passer pour le gros pervers… surtout pas devant Elias. Devant Casey je ne dis pas mais pas devant Elias. Mais pour le coup ce n’est pas vraiment l’envie qui me manque. Le sentir contre moi, le sentir si proche… j’en ai presque le tournis. Mais rien n’est éternel et notre semi-étreinte ne fait pas exception. Une fois en possession de mes clés, Elias se détache de moi et finit par rejoindre les autres… cruel… ce mec est cruel. Je le hais tellement. Dépité, je finis tout de même par le suivre. Sans vraiment le vouloir – quoi que si je le veux ! – je me surprends à mater son cul… je suis beaucoup plus atteint que je ne le croyais… ça fait limite un peu peur. « On peut savoir de quoi vous parliez si sérieusement? C'est nul, le jeu n’était pas fini. Merci Elias. » Faudrait vraiment qu’elle apprenne à se taire elle. Notre petite histoire – si on peut appeler ça une histoire – ne regarde personne… Lyla à la limite, mais c’est tout. Quoi que pour le coup il y a bien Noam mais il est un peu trop jeune pour ce genre de conversation… genre juste un peu beaucoup en fait. « Personne ne vous a empêché de continuer à trois. Qui va ou ? » Moi je vais chez toi… ou toi tu vas chez moi… au choix… Ta gueule Romeo, ta gueule. Tu as eu ce que tu voulais, du moins une partie de ce que tu voulais, faut pas non plus pousser le bouchon. Elias n’est pas gay, Elias n’est même pas bi… plus prude qu’une pucelle, faut prendre son temps… faut pas le brusquer… « Bah je sais pas vous, mais moi je rentre chez moi… » Chouette idée… une bonne nuit de sommeil ne me fera pas de mal. Tant pis pour Casey, tant pis pour notre baiser, on fera ça une autre fois… genre demain ? C’est pas que mais je suis étrangement frustré en ce moment… va falloir arranger ça
Le voyage en voiture se passe sans encombre. Elias conduit, Casey, Charlie et Lyla sont à moitié esquichés à l’arrière et moi je joue avec mon iPhone à la place du mort. J’ai une confiance absolu en Elias du coup j’évite de faire mon parano à regarder tous les panneaux dont on croise la route. Faut dire que je ne suis pas en état de jouer les moniteurs d’auto-école. « Ca y est ! T’as réussi ! Bienvenue dans la famille ! » Je souris face au texto de Lyla. Si seulement cela pouvait être aussi facile. « Ne t’enflamme pas trop. C’est compliqué… » Faux. Le seul à vouloir compliquer la situation c’est moi. J’ignore ce qu’Elias attend de moi, mais s’il s’attend à des sentiments, c’est mort. Je suis pas amoureux, je ne veux pas être amoureux… quoique… plein de doutes, je finis par jeter un coup d’œil à Elias. Le pire dans tout ça, c’est que ce con serait capable de me faire changer d’avis… Je veux rentrer chez moi…