La vie est un ballet ou l'on ne le danse qu’une fois >> Seth Echilly

❝Aleks x Seth

   ♡ La vie est un ballet ou l'on ne le danse qu’une fois

Il était 23 heures passé et Aleks était encore en pyjama, allongée sur son lit, lisant un bouquin racontant l'histoire d'une jeune droguée de 15 ans tombée enceinte, devant assumer seule son enfant et tentant de sortir du monde infernal de la drogue. Plutôt intéressant et Aleks se venta de ne jamais avoir vécut une pareille situation.
Hansel se mit alors à grogner doucement, comme pour attirer son attention.

« Qu'y a t-il mon gros ? »

Son chien la fixa sans rien dire. La jeune femme se redressa sur son lit et jeta un coup d’œil à sa montre. Elle avait prévue de sortir ce soir, se vider un peut la tête. Et par chance elle était en congé pour quelques jours. Elle passa une main dans ses cheveux puis attrapa son téléphone portable, posé sur la table de chevet. Elle l'alluma et parcourut sa liste de contact. Pas bien longtemps. Elle ne comptait pas aller s'amuser seule et la personne qui pourrait l'accompagner était toute trouvée.
Elle écrivit alors un sms à Seth. Ils s'étaient rencontrés il y a plusieurs semaines déjà et avaient pris l'habitude de faire pas mal de soirées ensemble. Les deux jeunes gens s'amusaient beaucoup la plupart du temps et Seth était d'excellente compagnie.


Elle reposa son téléphone sur son lit et se dirigea vers l'armoire. La tenue. Aleks ne mettait jamais bien longtemps, comme la majorité des filles, à trouver ce qu'elle voulait porter. C'était une fille simple et peut importe ce quelle aurait sur le dos de toute façon. Elle sortit un débardeur noir, simple, et un jean un peu troué qui avait fait son temps. Mais elle l'adorait. Elle se dirigea dans la salle de bain, pris une douche rapide et se maquilla comme d'habitude : un maquillage sombre et épais. Elle brossa ses cheveux mais les laissa naturels.

En retournant dans sa chambre elle jeta un coup d’œil à son téléphone. Pas de réponse pour le moment. Elle s'habilla rapidement et enfila des chaussures vernies noires à petit talon.
Dans la cuisine, elle sortit la pâtée d'Hansel qu'elle vida dans sa gamelle. Le chien plongea son nez dedans et dévora le tout en quelques secondes.

« Doucement gros morfal »

Elle caressa la tête de son compagnon et déposa un baiser sur son crâne. Le chien bailla et retourna s'affaler dans son panier. Aleks lui jeta un regard tendre puis attrapa un peu d'argent, un blouson en cuir noir clouté sur les épaules. Un dernier regard dans la glace, et après avoir avertit à son chien qu'elle rentrerait vite, ferma la porte de son appartement à clé et s'avança dans le couloir. Elle ne put s'empêcher de coller son oreille sur la porte de son voisin. Mais n'entendit rien. Il devait être scotché devant son ordinateur en train de travailler. Ou peut être s'était-il déjà couché...

Aleksandra sortit dans la nuit, déjà tombée depuis plusieurs heures. Il faisait bon et il ne pleuvait pas. La soirée s'annonçait donc plutôt bonne. Elle se rendit au bar à pied, il n'était qu'à quelques rues d'ici. Tout en marchant, Aleks brancha ses écouteurs à son portable et lança de la musique au hasard. Elle en profita pour regarder si elle avait reçue une réponse de Seth. Non. Soit il faisait déjà la fête depuis un bon moment, soit il était occupé à autre chose. La jolie blonde espérait tout de même pouvoir le voir ce soir.

Arrivée à destination, elle poussa la porte en saluant quelques têtes familières au passage et se dirigea directement vers le bar. Si Seth était dans le coin, il serait sûrement là bas. Mais avec le monde qu'il y avait ce soir, impossible de l’apercevoir. Elle s'accouda alors au bar et commanda une vodka poivre.

La vie est un ballet où l'on ne danse qu'une fois

J'avais mis un t-shirt gris avec une chemise en jean. Bien entendu j'avais aussi prévu un blouson en cuir. J'étais peut-être à Londres depuis sept ans, je restais Argentin et pour moi il faisait très fois. Je prévoyais donc habituellement deux ou trois couches de vestes juste au cas où. De toute façon, l'alcool que je consommais avait tendance à me réchauffer et il arrivait bien souvent que je me débarrasse de quelques-unes. On m'a déjà reproché d'être bien trop couverts, mais moi au moins je ne risque pas de mourir à cause d'une mauvaise grippe. Par contre, vu mes soirées nocturnes, je serai bien capable d'attraper tout un tas d'autres maladies potentiellement mortelles. Je soupirai avant d'appuyer sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Il ne voulait visiblement pas venir et un débat était en train de débuter dans ma tête. Devrais-je attendre encore ou prendre les escaliers. Le problème étant que plus j'attends, moins j'ai envie de faire des efforts pour y aller à pied. Je me dis toujours que cette fichue cage va arriver très rapidement et que je peux attendre encore à peu plus, car j'ai sûrement fais plus que la moitié. J'avais toujours tendance à ne pas savoir faire un choix dans ce genre d'évènements. A vrai dire, je ne faisais quasiment aucun choix. En journée, ma vie n'avait pas besoin de ça et lorsque la nuit tombait mes pensées se résumaient à trois mots bien précis. Je ne me prenais pas la tête pour ce genre de stupidités. D'ailleurs pour en revenir à l'ascenseur, il se trouve qu'il était en panne, je n'avais pas pris le temps de lire le petit papier blanc accroché sur le côté. Tout était pourtant indiqué et je me sentais encore plus bête d'avoir attendu pendant dix minutes que les portes dysfonctionnelles s'ouvrent.

J'ai donc monté les étroits escaliers pour me retrouver à l'étage n°2, je toquai à la porte et on m'ouvrit. Je pûs voir une grimace sur le visage de l'hôte lorsqu'il me vit arriver les mains vides. Je n'avais pas eu le temps d'emmener quoi que ce soit et je m'en excusai d'ailleurs. On me fit une visite des lieux, l'appartement n'avait pas grand-chose de spécial, mais il avait un côté rustique qui était plutôt appréciable. Ce qui m'intéressait par contre c'était la terrasse. On m'avait indiqué que c'est ici que nous allions faire la fête et qu'ils avaient même installé un fût. Impatient, il est vrai que je me suis presque jeté dessus, tellement rapidement que les autres m'ont attrapé les jambes de justesse. Je leur en suis plutôt reconnaissant, dans le cas contraire je pense que je me serais cassé quelque chose.

Une heure après la fête battait à son comble et je n'étais même pas encore bourré ce qui était plutôt un exploit pour moi. Après qu'un homme ait crié pour que l'on prenne une photo tous ensemble, je me souvins que j'avais laissé mon téléphone dans le salon. Je me disais aussi qu'il me manquait quelque chose. Je ne suis pas vraiment ce genre de personnes accrochées à leur téléphone qui n'accordent plus aucune attention à l'extérieur. Je suis d'ailleurs plutôt contre les réseaux sociaux même si j'ai plusieurs comptes sur diverses plateformes. Il faut avouer que les jeux proposés sont très divertissant et qu'il est facile de retrouver une personne grâce à ce système.

Je rentrai dans l'appartement pour retrouver mon superbe téléphone posé au centre de la table. Il pouvait se démarquer sans difficulté grâce à sa coque qui me personnalisait clairement. Tout simplement, car j'avais gravé mon prénom sur le dessus. Je le saisis histoire de rapidement vérifier mes messages. Il y a une heure qu'Aleksandra m'en a envoyé un. Je me sentais plutôt mal, j'avais peur qu'elle m'attende déjà depuis longtemps. Je n'étais pas quelqu'un qui s'attachait à beaucoup de monde et surtout j'avais beaucoup de mal à l'admettre lorsque c'était le cas et pourtant j'arrivais clairement à me rendre compte que j'appréciais beaucoup Aleks. On se connaissait que depuis peu, mais je savais qu'elle m'apportait énormément et m'aidait à être une personne un peu plus raisonnable. Des fois quand j'étais avec elle je pouvais m'amuser sans être obligé d'être complètement bourré. Elle avait quelque chose d'unique qui me faisait rire et qui me rendait plus heureux. Je n'avais pas envie de lui faire de la peine en la laissant en plan.

Je pris donc mon blouson avant de claquer la porte de l'appartement derrière moi. Je glissai mon portable dans ma poche. Il faisait nuit noire dans les rues de Londres, une ambiance légèrement inquiétante venait de s'installer ce qui était honnêtement plutôt agréable. Je disposai ma veste sur mes épaules. Il faisait froid, tellement que je devais frotter mes mains continuellement dans l'espoir de les réchauffer. Je ne savais pas s'il n'y avait que moi qui le sentait. J'avais tendance à avoir froid en permanence ce qui n'était d'ailleurs pas agréable.

Après m'être plaint intérieurement de la température extérieure je finis par arriver devant la porte du bar. Je pouvais apercevoir mon amie par la fenêtre, assise sur un des tabourets en train de regarder à droite et à gauche sûrement dans l'histoire de me trouver. Elle semblait vraiment distraite et je me dis que le moment serait propice pour établir une entrée surprenante. Je passai par la sortie de service. J'avais observé tout à l'heure que le barman s'était éclipsé, il était sûrement parti dans la réserve. Comment ne pas sauter sur l'occasion ? Je me faufilai derrière le bar discrètement, me mettant de dos faisant semblant d'essuyer quelques verres. Elle était encore en train de scruter son téléphone sans doutes attendant ma réponse.

Elle passa commande pour une vodka poivre. Le problème était que je n'avais aucune stricte idée d'où étaient placés les différentes bouteilles. J'avais juste repéré le scotch. On disait souvent que les gens étaient influencés par les choses qu'ils aimaient. Ce devait être pour cela que ce fut la première bouteille que mes yeux découvrirent. Je m'en remplis un verre et à elle aussi. Je le posai devant ses yeux avant de lui chuchoter en souriant :

- T'auras du scotch parce que c'est la seule chose que j'ai trouvé.