(✰) message posté Sam 6 Sep 2014 - 22:05 par Invité
« T'es chez toi ? » « Oui » « J'arrive » « Ok » L'échange avec Mila est clair, simple, rapide et efficace. J'ai besoin de ma meilleure amie, j'ai besoin de lui parler et de me confier mais pas comme à mon habitude. Non, pour une fois, je ne vais pas la voir pour tenter de la faire craquer et coucher avec moi. Pour une fois, je ne me pointe pas chez elle pour me plaindre de cette gente féminine qui ne cesse de me relancer après nos ébats. C'est loin de là la raison de ma venue. Enfin presque parce qu'il y a bel et bien une femme en jeu. Je déglutis à cette idée, jète ma veste en jeans dans le coffre et monte dans ma voiture pour aller chez Mila. Il faut que je lui parle de ce qui vient de se passer, de ce que je viens de faire mais surtout de ce que je suis censé faire demain. Je ne sais pas encore si je veux donner autant de sang à ma mère. Non, à ma génitrice. Je n'ai cessé de me répéter ce mot depuis que je sais qu'elle a eu un accident de la route, qu'elle est entre la vie et la mort et que, si je ne la sauve pas, elle cédera et emmènera mon hypothétique demi sœur avec elle. Détruire la vie des gens, c'est bien son style. Mon estomac se tord alors que je passe la troisième. Elle n'a jamais été là pour moi et je dois être là pour elle ? Je grimace. C'est toujours comme ça et je suis sûre qu'elle m'a nommé Calder-Peazer juste pour pouvoir me retrouver et me demander du fric une fois qu'elle ne pourrait plus être prostituée. Je ne savais même pas ce à quoi elle ressemblait avant de la voir aujourd'hui. La voir, c'est un grand mot puisqu'avec les hématomes qu'elle a sur le visage, elle ne ressemble pas à grand chose. Cet accident me perturbe et me retourne encore plus qu'il ne le devrait. C'est sûrement parce que tout ça me rappelle Carmen, son décès alors que je n'avais que dix ans... Et tout ce qui s'en est suivi. Mon caractère qui a changé du jour au lendemain. Comment peut-on me demander de l'aide alors qu'elle n'a jamais pris le temps de me contacter et que, vu ses effets personnels, elle a pas mal d'argents à l'heure actuelle. L'argent ne fait pas tout mais elle n'a plus aucune excuse. À moins que je sois la plus grosse erreur de sa vie. Mon cœur se serre et j'appuie d'avantage sur l'accélérateur, grillant un feu rouge et me faisant klaxonner comme jamais. Je préfèrais le temps où cet organe vital ne faisait pas son effet 'secondaire' sur moi. Je ne suis pas quelqu'un qui ressent les choses, qui ait pitié ou qui se soucie des autres. Il n'y a que moi qui compte et quelques personnes. Elle n'en fait pas partie et n'en fera jamais partie, jamais. J'en veux à Lennon de m'avoir mis dans cette position. J'aurais préféré ne jamais savoir, c'était plus facile avant. Je me gare devant chez Mila, à deux pas de chez moi et compose le numéro du digicode en bas de l'immeuble. Je viens tellement souvent ici que je connais le code sur le bout des doigts. Il faut dire que c'est presque le même que le mien. Je monte chez la brunette et toque à sa porte. Je suis toujours souriant mais pour le coup, c'est loin d'être le cas. J'ai les yeux gonflés à cause du manque de sommeil et des larmes qui se stockent depuis deux bonnes heures. Elle ouvre la porte et je passe rapidement devant elle. Pas de bonjour, pas de 'comment ça va', rien. Je ne suis pas moi aujourd'hui. « Blake est là ? » demandais-je en pénétrant dans la cuisine de la jeune femme. J'arrache le sparada sur mon bras et le jète à la poubelle avec le petit bout de coton qui stoppait le léger saignement du à ma prise de sang. J'ai quand même daigné lui en donner un peu, pour lui donner une chance d'avoir un donneur et de changer d'avis, sait-on jamais. J'ouvre l'eau, plonge mes deux mains sous le filet d'eau et les passe sur mon visage. « J'ai vu ma mère. 'Fin, ma génitrice » Je ferme l'eau et me tourne vers la brunette. Elle connaît toute mon histoire et saura me conseiller, me dire quoi faire, m'aiguiller... Enfin je l'espère parce qu'elle n'est pas douée niveau famille, du moins avec son père...
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(✰) message posté Dim 7 Sep 2014 - 12:20 par Invité
Les papiers officiels pour l'annulation du mariage sont sous mes yeux depuis une bonne dizaine de minute lorsque le téléphone me sort de cette état léthargique. Je sais que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, je n'ai aucune envie de rester mariée - pour les Etats-Unis du moins - à mon ex meilleur ami et ex petit ami mais le fait de les avoir entre les mains m'attriste. J'ai l'impression que ceci signe la fin de tout et l'idée que Raphaël disparaisse définitivement de ma vie me sert le cœur. Je l'ai pas mal détesté ces trois dernières années mais je l'ai aussi aimé bien plus longtemps, depuis que je suis en âge de marcher. On a grandi ensembles sur tout point de vue et le voilà parti en Italie pour un contrat, me quittant sur une énième dispute à propos de cette foutue connerie. Je suis soulagée quand la voix de Casey me parvient et m'oblige à chasser l'italien de mes pensées, mais ce bonheur n'est que de courte durée. Même s'il ne me laisse pas la moindre chance d'en placer une, je sais que tout ne va pas bien pour lui. J'envisage le pire, car voir Casey faire la gueule ou mal est pratiquement improbable, surtout le deuxième cas puisque monsieur se cache bien d'avoir un cœur et préfère jouer au gros dur que rien ne touche. Je profite du fait qu'il n'est pas encore là pour ranger ces maudits papiers dans 4 tiroirs différent avant d'opter pour la poubelle. C'est officiel, c'est signé, je ne veux plus jamais y penser. Fin. Si je n'avais pas peur de cramer l'appartement, je les brûlerais pour être certaine de les voir détruits à jamais, mais je ne tiens pas à perdre tout mes effets personnels, et ensuite ma vie quand Blake me la prendra. La vaisselle me fait ensuite de l’œil - mon cher coloc' a un talent fou pour la laisser traîner - et je la fais rapidement pour me tenir occupée et éviter de me faire mille scénario sur le possible problème de mon meilleur ami. Je le saurai bien assez tôt, inutile de partir dans des pensées improbables. J'entends finalement frapper à la porte et me dirige vers celle-ci rapidement. Sa tête me confirme que ça ne va pas, pas du tout. C'est assez le bordel pour qu'il me passe sous le nez sans même m'adresser un bonjour. « Blake est là ? » Je ferme la porte et me tourne vers lui, lui adressant un signe négatif de la tête. Même si je ne suis pas responsable, j'ai l'impression qu'il peut m’assassiner sur place si j'en place une, raison pour laquelle je l'observe à la cuisine ébahie mais en silence. « J'ai vu ma mère. 'Fin, ma génitrice » J'écarquille les yeux et affiche une petite moue. Cette nouvelle tombe comme un cheveux dans la soupe. Même dans mes nombreux scénarios, sa génitrice ne serait jamais apparue pour la bonne raison que cette femme a été invisible toute sa vie. Je m'approche de lui sans pur autant le toucher et grimace devant ses yeux rougis, ne l'ayant jamais vu dans cet état après autant d'années d'amitié. « Ou ça? Qu'est ce qu'elle te voulait? » Décider d'abandonner son enfant ne doit pas être la décision la plus facile à prendre. Mais elle l'a fait et a aussi choisi de ne jamais faire partie de sa vie, ce n'est pas après 23 ans qu'on ré-apparaît. Il a du vivre et grandir en sachant que sa mère biologique n'en avait rien à faire de son existence, ré-apparaître soudainement et ruiner sa vie est pie qu'égoïste, je la maudis sans même savoir qui elle est. « Quoi que ce soit, te laisse pas avoir. Tu ne lui dois absolument rien Casey. » C'est beaucoup trop facile de revenir quand il lui faut quelque chose. Je n'ai pas encore les détails mais à part ça, je ne vois pas pourquoi, elle n'a sans doute pas réaliser du jour au lendemain qu'elle désirait connaître son fils.
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(✰) message posté Dim 7 Sep 2014 - 20:37 par Invité
J'entends encore la voix de Lennon me dire que la femme qui est entre la vie est Selina Calder-peazer, ma génitrice. Je n'arrive toujours pas à y croire et c'est pour cela que je me passe encore de l'eau sur le visage, comme pour me réveiller de ce terrible rêve dans lequel je me trouve. Non, ce n'est pas un rêve mais bel et bien un cauchemar. La jeune Mills m'a foutu dans une situation des plus perturbantes et je lui en veux pour ça. Selina n'est qu'un nom sur un bout de papier, nous n'avons aucun lien et personne n'a le droit de me faire sentir de la sorte face à cette femme qui m'a abandonné à la naissance. Elle m'a juste donner son nom au cas où. Je déglutis en repensant à tout ça. Je ne veux pas la sauver mais le fait qu'elle soit enceinte me détruit et me fait reconsidérer mes actes. Si je ne le fais pas pour elle, je devrais peut être le faire pour mon demi-frère – ou demi-soeur – parce que lui, n'a rien demandé. Je ne sais pas. J'ai donné un peu de mon sang pour la maintenir en vie encore quelques heures. J'ai promis à Lennon que je reviendrais pour donner ma décision définitive mais qu'ils devaient absolument chercher du sang ailleurs, juste au cas où. Mila pourra me conseiller, me faire y voir plus clair. Ou peut être pas. Même si elle a ruiné la carrière de son père, elle ne pourrait jamais le laisser mourir sous ses yeux, en pensant que c'est de sa faute, en quelque sorte. En tout cas, l'ex tenniswoman me connaît bien parce qu'elle reste à une distance respectable ; elle ne me prend pas dans ses bras mais, en même temps, si je veux la serrer contre moi, je n'ai que les bras à tendre. « Ou ça? Qu'est ce qu'elle te voulait? » J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort de cette dernière. Le pire c'est qu'elle ne m'a pas contacté elle même et qu'elle n'a pas pu dire à qui que ce soit que j'existais. C'est Lennon qui a pensé à tout, pas ma génitrice. C'est peut être mieux ainsi parce que si je dois attendre qu'elle soit entre la vie et la mort pour penser à moi... Non merci. La voix de ma meilleure amie revient à mes oreilles et me fais plus ou moins sortir de toutes ces pensées négatives. « Quoi que ce soit, te laisse pas avoir. Tu ne lui dois absolument rien Casey. » Plus ou moins oui parce que je ne sais toujours pas sur quel pied danser et avant d'avoir toutes les informations, je pensais comme elle : je ne lui dois rien et je ne dois pas me laisser avoir. C'est moi qui me sert des gens et non l'inverse. C'est l'arroseur arrosé et il semblerait que la pomme ne soit pas tombée bien loin de l'arbre. « Elle ne m'a pas contacté elle même. C'est Lennon qui m'a contacté pour elle » Je reste vague et j'espère que la jeune Abbot se souvient de qui est Lennon. Je ne suis pas du genre à me souvenir du prénom de mes conquêtes mais c'est quand même mon médecin, celle qui m'a accueilli à l'hôpital quand je me suis éclaté le genou en douze mille morceaux il y a six longs mois. « Elle est entre la vie et la mort. Elle a eu un accident de voiture et elle est pas mal amochée. Du coup, il lui faut une transfusion sanguine et bien évidemment, elle a le même sang que moi... » Et bien évidemment, je suis AB- sinon c'est pas drôle. Je soupire et passe mes mains sur mes yeux qui me brûlent de plus en plus. « Je voulais pas l'aider mais elle est enceinte. Il semblerait qu'elle ait refait sa vie avec un homme pété de tunes et qu'elle n'est plus la pute qu'elle était avant » J'aurais pu parler de péripatéticienne ou de prostituée mais non, ma mère était une pute. Je soupire et lui montre la petite trace de piqure sur mon bras. « J'ai donné un peu de mon sang histoire de la stabiliser et pour leur laisser le temps de trouver un donneur parce que je ne sais pas si j'ai envie qu'on me vide de mon sang pour elle » Pour elle, c'est presque hors de question mais elle va avoir un enfant, un enfant qui aura besoin de sa mère pour grandir, pour vieillir. Parce que Lennon me l'a dit clairement, si le bébé se retrouve en détresse, c'est la césarienne sur le champ et lui pourra vivre, mais elle... C'est une autre histoire.
Même si Casey à tendance à m'énerver en me proposant une énième soirée, j'aimerais que ce soit le cas actuellement. Qu'il aie son air de gamin sur de lui accroché au visage, plutôt que cette mine triste et perdue. J'ai presque du mal à croire qu'il s'agit de lui, qu'il ose à ce point s'ouvrir à moi. Ce n'est pas la première fois qu'il le fait mais pas à ce point, pas au point de retenir ses larmes avec une tête qui montre bien qu'il y en a eut bien d'autres avant celles qui s'apprêtent à couler. « Elle ne m'a pas contacté elle même. C'est Lennon qui m'a contacté pour elle » Je roule des yeux, de mieux en mieux. Depuis quand un plan cul vous met dans une merde pareil? J'en veux énormément à ma cousine pour le coup même si je ne montre rien, attendant la suite de l'histoire. Car il doit forcément y en avoir une, Lennon n'est pas du genre à blesser les gens sans raison. J'efface en même temps l'image d'eux qui s'impose à moi, j'évite généralement d'y penser et pire les imaginer. « Elle est entre la vie et la mort. Elle a eu un accident de voiture et elle est pas mal amochée. Du coup, il lui faut une transfusion sanguine et bien évidemment, elle a le même sang que moi... » Je reste bouchée bée et silencieuse, essayant de m'imaginer à sa parce pour savoir comment je réagirais. C'est le genre de situation ou je déteste donné des conseils parce que quels qu'ils soient, je ne peux juste pas comprendre. Ni moi, ni personne d'autres. « Je voulais pas l'aider mais elle est enceinte. Il semblerait qu'elle ait refait sa vie avec un homme pété de tunes et qu'elle n'est plus la pute qu'elle était avant » En soit, j'imagine que c'est bien qu'elle se soit sortie de cette vie de merde qu'elle menait. Sauf que Casey ne voit que son abandon dans cette histoire ce qui est parfaitement compréhensible. J'essaye de réfléchir à la situation de manière extérieure et fini par attraper les mains de mon meilleur ami que je serre dans les miennes. « Tu veux vraiment mon avis? C'est peut-être mieux que tu prennes ta décision seul... » J'humecte mes lèvres et prends une bonne inspiration. S'il est venu à moi, ce n'est pas non plus pour m'entendre lui dire démerde toi, mais je n'ose pas l'envoyer dans une mauvaise direction de peur qu'il me le reproche ensuite. « Je pense que tu devrais le faire. Pas pour elle, mais pour toi... Tu ne lui dois absolument rien mais s'il lui arrive quelque chose, tu risque de te réveiller un jour et regretter. Ça reste une vie humaine... » Une connasse qui a ruiné une bonne partie de sa vie, mais une vie malgré tout, qu'il peut sauver d'un "simple" geste. Je ne veux pas qu'il se réveille un matin incapable de se regarder dans le miroir parce qu'elle est décédée à cause de son refus. « Tu fais comme tu veux, je te soutiens qu'elle que soit ton choix Casey. T'as le droit de lui dire merde... Mais réfléchis bien, tu vas devoir vivre avec ton choix, il est hors de question qu'elle te pourrisse la vie même six pieds sous terre, elle en a déjà fait assez. » Je ne mâche pas mes mots mais c'est bien là qu'elle se retrouvera s'il ne fait rien. Même s'il risque d'être faible l'espace de 24 heures, un don de sang ne demande pas un trop gros sacrifice et je pense sincèrement qu'il devrait le faire. J'essaye de ne pas trop insister mais j'ai peur de le voir détruit à cause d'elle s'il décide de ne rien faire. Malgré la peur de l'avoir énervé avec mes suggestions, je passe mes bras autour de son cou et le serre contre moi en posant ma tête contre son épaule. Il n'est pas du genre câlin-câlin - pas ceux qui inclus des vêtements du moins - mais j'estime qu'il en mérite clairement un là.
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(✰) message posté Mar 9 Sep 2014 - 16:31 par Invité
J'ai le cœur brisé, le cerveau retourné et l'estomac tordu. Je me sens mal comme jamais. Même avoir la gastro mélangé à la grippe n'est pas aussi douloureux. Du moins, c'est une toute autre douleur, douleur que je suis capable de supporter mais pas celle là. Quand je disais que Lennon avait plongé sa main dans ma poitrine et jouait avec mon cœur, c'était vrai. Et elle continue, à distance. Je sais que là, elle se tracasse à l'hôpital, qu'elle appelle toutes les banques de sang au cas où je reviendrais pour leur dire que je ne peux pas l'aider. Enfin non, que je ne veux pas l'aider. Parce que le problème est là : c'est une histoire de volonté mais absolument pas de possibilités. Donner mon sang n'est qu'une piqure de plus. Ce n'est pas comme si j'avais passé milles et un tests avec Manchester United. Détection de drogue, canabis dans le sang et dans les urines, surtout ça. Il ne faut d'ailleurs pas qu'ils contrôlent mes urines à l'hôpital sinon c'est mort et là, ça sera pas de ma faute. Je regrette de n'avoir rien pris et rien fumé depuis une bonne semaine. Si j'avais consommé ce matin, je n'aurais pas à réfléchir. On ne donne pas un sang 'contaminé' à une ancienne junkie enceinte de six mois. J'essaye de tout sortir de ma tête. Je n'ai pas pour habitude de m'en faire pour qui que ce soit. Les gens détestent ce côté de ma personnalité mais personnellement, je l'adore et je regrette qu'il se cache à l'heure actuelle. « Tu veux vraiment mon avis? C'est peut-être mieux que tu prennes ta décision seul... » Je lève les yeux et grogne intérieurement. Je sais bien qu'elle a raison mais je ne suis pas venue pour l'entendre me dire que je dois faire mon choix tout seul. Pour ça, il y a Cameron, Roméo ou bien n'importe qui sur cette planète. C'est peut être le fait qu'elle ait raison qui m'agace encore plus. J'aurais bien voulu qu'elle me donne une solution toute prête. Je l'aurais suivi comme un âne et au moindre problème j'aurais dis à Lennon « Sur les conseils pourris de ta cousine... » Mais non. Je vais devoir prendre ce choix que je n'ai pas envie de prendre. Je l'écoute et déprime intérieurement. Elle confirme tout ce que je pensais mais ce n'est pas ce que je voulais entendre. J'aurais tellement voulu qu'elle me dise de ne rien faire, que le karma règlera le sort de ma génitrice. C'est bien connu que le karma est une salope. Je sens ses mains attraper les miennes et je plonge mon regard dans le sien. Je suis vraiment mal et tout mon corps le montre. Je la regarde et ne retiens plus les larmes qui stagnent au bord de mes cils. Il n'y a qu'avec Mila que je peux être comme ça. Hors de question que je passe pour un mec avec un cœur et une conscience avec quelqu'un d'autre. « J'ai tellement envie de voir ce que le karma lui prépare tu sais... Voir s'il la puniera pour les années d'ignorance » Je ne crois pas trop en ces choses mais pour une fois, j'aimerais tenter. Mais il y a trop en jeu. « Si je le fais, c'est pas pour elle de toute façon. Mais j'ai pas envie d'avoir la mort de mon demi-frère ou de ma demi-soeur sur la conscience. Et encore moins qu'il vive comme j'ai vécu » Parce que vivre sans mère, c'est horrible. Enfin, quand on a un père, ça peut toujours combler le manque – ou tenter de le faire – mais qui dit que son père en voudra toujours parce qu'il lui rappelera toujours sa femme défunte. Ce ne serait pas la première fois que cela arrive... « T'imagines si son fantôme vient me faire chier la nuit. Je devrais rester ici avec toi pour que tu me protèges » je ris légèrement et tousse parce que je passe d'une émotion à une autre et que mes poumons ne le supportent pas trop. Alors que je retrouve un rythme régulier, je lâche une main de Mila et attrape un mouchoir non loin de là. J'essuie mes yeux et enfonce le papier dans la poche arrière de mon jeans. « Le seul truc qui me rassure c'est que je l'imaginais me contacter pour se faire du fric sur mon dos mais c'est pas la raison » C'est déjà ça, c'est vrai. Je la prends dans mes bras parce que c'est ce dont j'ai besoin aujourd'hui et pas que. J'aurais bien besoin d'un verre ou deux mais je ne peux pas, don de sang oblige. « C'est inhumain d'être parti de l'hôpital alors qu'elle est seule non ? Ou j'ai des antécédents qui rachète mon geste ? » Je ne suis pas sûre que rester à l'hôpital aurait eu un sens, loin de là mais en même temps... Ne fais pas aux autres ce qu'on aimerait pas que l'on te fasse. On me le répète assez souvent et pourtant... Je soupire et me détache de la brunette. « Qui aurait cru que c'est moi qui allait sauver la vie de cette femme ? Si on me l'avait dis il y a six mois, j'aurais ris » Je soupire et passe une main dans mes cheveux. « Enfin, je ne l'ai pas encore sauvé. Elle peut très bien claquer avant que je retourne à l'hôpital parce que je ne veux pas y retourner tout de suite. C'est ma façon de me venger de ces années d'absence, en quelque sorte » Eh ouai, même dans cette situation de merde – et ce n'est rien de le dire – je repense à tout ce qu'elle a fait et à la vengeance que je lui préparais depuis des siècles et des siècles. « Et dire que je m'étais juré que jamais elle n'aurait rien de moi... » Foutaise ! Devant le fait accompli, je ne suis qu'un gamin brisé mais qui ne veut pas deux morts sur la conscience. Une fois que j'aurais donné mon sang, si elle ne survit pas, ce n'est pas de ma faute. En quelque sorte.
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(✰) message posté Dim 14 Sep 2014 - 21:50 par Invité
Parfois j'aimerais que Casey se montre un peu plus sensible car il ne l'est généralement pas du tout, ce qui sur la durée peut blesser. Non pas qu'il m'aie un jour fait du mal mais disons que j'aimerais parfois lui parler de mes problèmes sans avoir la crainte d'avoir une réponse super sèche ou ironique de sa part. Mais le voir, là, les larmes aux yeux sans pouvoir y faire quoi que ce soit me brise littéralement le coeur. Rendez-moi mon meilleur ami, celui qui se fiche de tout. « Si je le fais, c'est pas pour elle de toute façon. Mais j'ai pas envie d'avoir la mort de mon demi-frère ou de ma demi-soeur sur la conscience. Et encore moins qu'il vive comme j'ai vécu » Une petite moue se dessine sur mes lèvres et je hausse les épaules. La raison qui le pousse à faire ce geste n'est pas si importante au final, tant qu'il parvient à le faire et ne pas le regretter plus tard. C'est con, mais s'il n'y avait pas ce bébé, j'en viendrais presque à souhaiter à cette femme d'y rester et ce malgré le don de sang. Casey ne se reprocherait rien mais on en parlerait plus. Pire j'en viens à me dire que pour lui offrir une vie comme celle qu'elle a donné à Casey, mourir est encore ce qui peut arriver de mieux à ce pauvre gosse. Qui sait par quelles atrocités il va passer tout au long de son enfance avec cette femme? « C'est inhumain d'être parti de l'hôpital alors qu'elle est seule non ? Ou j'ai des antécédents qui rachète mon geste ? » Je roule des yeux. Le simple fait qu'il se pose la question m'énerve, cette conne arrive à le faire douter de tout alors qu'elle n'a rien fait pour mériter qu'il soit dans cet état. Rien. « Tu crois que c'était pas inhumain de se casser quand t'es né? » Remettons juste la balance à zéro, elle n'a que ce qu'elle mérite. C'est con, je n'ai jamais accordé d'importance à son histoire car nous n'en parlons jamais, Casey n'est pas du genre à venir se plaindre. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression de devoir la haïr pour deux, histoire que l'un de nous garde les pieds sur terre et se rappelle qu'il n'a rien fait de mal lui. Je m'installe sur le meuble de cuisine - même si ma mère m'a répété toute mon enfance que mettre mes fesses ou on cuisine ne se fait pas : je m'en fou je suis chez moi - et l'écoute parler du fait qu'il ne veut pas y retourner tout de suite. Je hoche la tête sans la moindre l'intention de le forcer à se bouger mais je prie intérieurement qu'elle ne claque pas, comme il dit, durant ce temps. Il aurait sa mort sur la conscience et honnêtement, je pense que je m'en voudrais de ne pas l'avoir poussé à se dépêcher, on parle toute de même d'une vie. De deux même. « Et dire que je m'étais juré que jamais elle n'aurait rien de moi... » Un léger sourire se dessine sur mes lèvres et je l'attrape avec mes pieds pour l’amener entre ms jambes et déposer un baiser exagéré sur son front. La trace de rouge à lèvres que j'y laisse me fait sourire mais je m'abstiens de lui signaler, ça lui changera des traces laissées par ses nombreuses pétasses tous les jours. « Elle n'aura pas grand chose... Tu leur donnes la dose dont ils ont besoin et on en parle plus! T'as pas à aller la voir ensuite, t'as pas à l'affronter si t'en as pas envie. Dis toi que tu sauves la vie d'une inconnue, car au fond c'est ce qu'elle est... » Une inconnue qu'il déteste mais une inconnue tout de même. Juste sa génitrice dont il se fou pas mal. Je le serre à nouveau un moment contre moi et fini par prendre sa tête entre mes mains pour l'éloigner légèrement dans un sourire en lui tirant la langue. Très mature, je sais, mais je tente comme je peux de détendre l'atmosphère et autant dire que je ne suis pas douée pour ça. « Ne va pas profiter de la situation non plus. » C'est pas que sa tête était contre - dans - ma poitrine mais c'est tout comme. Je suis seule qui nous ai mise dans cette position mais je n'ai pas réfléchi de suite à l'esprit pervers de Calder-Peazer, et si ma remarque peut le faire sourire... pourquoi pas. « Y'a quelque chose que t'as envie de faire pour te détendre avant d'y aller? Je t'accompagnerai si tu ne veux pas y aller seul. Enfin comme tu veux, je propose juste. » Je n'aimerais pas m'y rendre seule à sa place. J'espère juste ne pas capter de regards salaces entre lui et ma cousine mais au pire, je peux y survivre si c'est ce qu'il faut pour le soutenir.