(✰) message posté Jeu 17 Juil 2014 - 1:03 par Invité
C’est comme ça, tu te bats pour réussir, pour arrêter cette addiction stupide, évacuer la nicotine de ton organisme et ne plus jamais en avoir envie. Tu fais preuve d'une volonté extraordinaire durant toutes ces mois qui deviennent des années au fil du temps et puis, soudain, tu dois faire appel à toute ta mémoire pour seulement te souvenir de pourquoi cette décision t’est venue à l’esprit dans un premier temps. Tu ne trouves pas ça normal, tu t'interroges, es surprise et décide de changer cela sur le champ. Alors tu es dans un bar avec une amie, elle te tend un paquet par habitude et cette fois tu acceptes. Cette même amie qui t’a convaincue, suppliée même, de l’accompagner dans sa virée nocturne. Voilà, comment j'avais débarqué ici. Il n’était que 21 heures mais elle avait réussi à m’entrainer dans ces « befores » qui d’ordinaire ne m’attiraient guère. Le bar est sympa, l’ambiance est conviviale, les rires fusent, un groupe plutôt talentueux se produisait sur l’avant de la scène au fond du bar et j’en étais à ma troisième cigarette. Je ne savais pas si je regrettais d’être sortie mais j'étais en tout cas comme ailleurs. Mes yeux sont fixés sur le groupe, dont j’aime décidément beaucoup la musique, j'essaye d'enregistrer calmement le maximum de détails possible, sachant d'ores et déjà que, plus tard, lorsque tout cela sera réduit à un puissant souvenir de mes sens, à de la pure nostalgie, je m'en voudrais de ne pas y avoir goûté plus consciemment sur le moment. Mais cela me parait impossible ce soir d'y goûter consciemment. En ce moment, c'est mathématique, je peux simplement vaguement ressentir qu'il se passe quelque chose de bien, mais, trop occupée à le vivre, je n’y goûte pas vraiment. Tant pis. Je n'étais pas dedans, ni mon corps, ni mon esprit. Tout me paraissait lointain, comme si je portais un regard extérieur sur cette salle bondée, comme si je ne participais pas réellement à cette scène.
Je décide de m'éclipser afin d'échapper à la bande qui m’accompagne et rentrer chez moi sans avoir à me coltiner la cérémonie des au-revoirs. Je me faufile pendant deux ou trois minutes en zigzag parmi cette bruyante masse de gens complètement ailleurs, sans penser à rien. Ou plutôt si, je pense à rentrer chez moi rapidement, je ne me sens pas bien et j’ignore d’où ça vient : le tabac ou un mal plus profond et quotidien. Et surtout je pense à Josh. Je me l’autorise de plus en plus à présent. Il y a encore quelques mois, je n'avais plus le droit de penser à lui.
Je suis enfin dehors et emprunte le chemin du retour, sans me presser, les écouteurs aux oreilles. Musique à un volume étonnament bas, la température est douce, et c'est comme si quelqu'un avait déposé un film de gaze très doux, triste et léger sur ce moment présent et ça m'allait. Arrivée en bas de l’immeuble, je retire les écouteurs, monte à l’étage et pousse la porte de l’appartement. Et là, autant dire que ce fameux retour à la liberté me pompe l’air. Je pousse un énorme soupir tandis que mes yeux balaient la pièce d’un regard agacé. « Mais non. » Je ramasse la veste de Noah qui trainait au sol à l’entrée. « Non, mais c’est pas possible … Noah ! » J’avance et ramasse au fur à mesure les cochonneries que Noah a laissé trainer dans tout l’appartement. « Non, non et non. Non ! » A chaque non, je ramassais autre chose et mes bras finirent par se retrouver chargés de tout ce que mon colocataire adoré avait laissé négligemment par terre, sur le canapé et même sur le comptoir de la cuisine. Je n’étais pas maniaque mais il ne fallait pas non plus exagérer. « NOAH ! On n’a toujours pas engagé de femme de ménage à ce que je sache ! » Les bras chargés, je pousse la porte de sa chambre, prête à débouler et tout lâcher sur son lit sans ménagement quand mes yeux se posent d’un coup sur des formes entrelacées au milieu du lit. Il me faut quelques secondes pour reconnaître des jambes nues et une paire de … Je lâche tout par terre en criant « Oh non, merde ! »
Je claque la porte sur moi et laisse échapper un rire, sachant très bien que ce serait le calme avant la tempête après ce que je venais de faire. Noah devait sûrement s'attendre à ce que je sois absente pour la nuit, comme cela m'arrivait souvent lorsque je sortais le soir. L'appartement sans dessus dessous, il ne m'avait pourtant pas traversé l'esprit qu'il ait pu avoir de la compagnie, ce n'était pas la première fois qu'il ne me répondait pas lorsque je hurlais son nom ... Je me mordille l’ongle du petit doigt, lève les yeux au ciel et demande tout haut d’un air faussement inquiet. « Tout va bien mademoiselle ? Vous êtes ici de votre plein gré ? Je veux dire ... volontairement ? » Parce que oui, il fallait le supporter tout de même Noah, j'étais en droit de me poser des questions ... Je cherchais le conflit, certes, mais j'étais d'humeur taquine maintenant que j'étais à la maison.
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 17 Juil 2014 - 19:54 par Invité
Je prends un dernier verre tout en signant mon contrat, un sourire en coin accroché au visage. L'organisatrice n'est autre que la grande soeur de l'heureuse élue qui fête ses 20 ans. Papa/Maman ayant le porte-feuille bien rempli, ils organisent une soirée digne d'un spring break et ont donc fait appel à mes services pour animer le weekend. Je ne pense pas me faire des films en pensant que Tallulah espère repartir avec autre chose que le plaisir d'annoncer à ses parents que j'ai signé. La demoiselle me fait clairement du rentre dedans tant dans ses paroles que dans ses gestes, je ne compte plus le nombre de fois ou je l'ai observée battre des cils ou m’effleurer 5 fois la main « par accident ». Naturellement, je réponds pas de petits sourires et compliments à la pelles. C'est un contrat en or, je ne voudrais pas le perdre en la vexant... et je ne dis honnêtement pas non à finir dans ses draps. Elle est charmante, grande, élancée et blonde, a de l'humour et ne cherche sans doute pas le grand amour - si c'est le cas, elle s'y prend très mal, car je ne vois qu'une femme en manque de sexe. soit un bon moyen de conclure ce dossier et ma soirée. En me levant, je lui tends la main professionnellement, ce qui la déstabilise dans un premier temps, mais je ne la lâche pas. J'emmène son corps au mien et les scelle par un baiser, certain de ne pas être repoussé.
On fini bien vite à l'appartement dans lequel je m'avance à reculons en jetant nos vêtements un à un au sol, non sans m'être assurée de l'absence de ma colocataire. C'est loin d’être ma meilleure amie mais j'ai assez de respect pour ne pas lui imposer mes ébats. Elle est absente, pile quand il le faut, je la remercie intérieurement. Tallulah ferme la porte d'un coup de talon et me pousse sur le lit pour se jeter sur moi. Un dixième de seconde je pense à Rory, j'ai l'impression de la trahir alors qu'il n'en est rien. Notre histoire s'est terminée il y a deux ans, mais notre rencontre récente et explosive a réussi à semer le doute dans mon esprit. Je n'ai pas hésiter à la tromper quand elle était ma petite-amie, ce serait complètement con d'avoir une seconde pensée maintenant alors qu'elle ne représente plus rien. Je l'oublie à l'instant ou les mains de Tal' se perdent dans mon entre-jambe. La tête me tourne, j'ai sans doute bu un peu trop et je la laisse prendre les choses en mains puisqu'elle se débrouille très bien, me désignant comme son esclave ce soir et non l'inverse. « NOAH ! On n’a toujours pas engagé de femme de ménage à ce que je sache ! » Je tente désespérément de m'arracher aux lèvres de Tallulah pour hurler à ma colocataire de ne pas faire un pas de plus, pour respirer accessoirement. « Pas maintenant Al' » Il est trop tard. Machinalement mes mains se plaquent sur les fesses de Deiah pour l'empêcher de bouger et me cacher. Plutôt elle que moi. « Oh non, merde ! »« Dégage! » Ça ne vaut pas la peine de lui demander, elle se hâte à sortir d'elle même, mais je le fais quand même dans un cri d'énervement. Ne manquerait plus qu'elle se plante devant nous à attendre qu'on récupère nos vêtements.
Je lève les yeux au ciel dans un long soupire. La soirée était parfaite, vraiment. J'allais tirer mon coup, elle se barrait avec mon contrat et on en parlait plus. « T'es pas seul? » J'agite la tête négativement, faisant face à un regard assassin. « Je suis seul. C'est ma coloc'. » Je rectifie bien que sa question me semble débile : la réaction d'Alex aurait sans doute été autre s'il s'agissait de ma petite amie. Je grimace à la simple idée qu'elle puisse l'être... non je l'aurais assassinée dans son sommeil depuis longtemps. « Tout va bien mademoiselle ? Vous êtes ici de votre plein gré ? Je veux dire ... volontairement ? » Elle se fout sincèrement de ma gueule. « Non c'est du viole consentant, abrutie. » Je réponds en haussant le ton pour que mes paroles traversent la porte de ma chambre,totalement agacé. Si au moins nous pouvions reprendre ou on en était avant son interruption, je m'en remettrais mais ma partenaire est déjà occupé à se dégager de mon étreinte, son chemisier à la main. « Elle plaisante. » Au cas ou. J'ai sincèrement une têt de violeur? Sérieux elle m'a pratiquement sauté dessus, ce que je lui rappellerais volontiers si je n'attendais pas un chèque important de sa part. En moins de deux minutes, elle est habillée et s'éclipse sans - je l'espère - adressé le moindre mot à ma coloc.
J'enfile un caleçon bien qu'encore très sensible et sort rageur et frustré de la chambre, arrachant aux mains d'Alexandra mes vêtements qu'elle tient toujours dans ses bras. « Merci Lex', je rêvais de m'occuper de la lessive. »Pauvre conne. Mon ton est moqueur et je le pense tellement fort que je suis certain qu'elle peut deviner mes pensées. « Tu comptes finir ce qu'elle a commencer? » Autrement dit, me laisser te sauter. Je lui adresse un sourire faussement charmeur mais je ris jaune. Arrêter un mec en pleine action, elle n'a même pas idée du mal que ça peut faire de se retrouver... plein. Ceci dit, je préfère l'être que l'avoir dans mes draps, partager l'appartement avec elle est déjà une plaie ouverte.
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 18 Juil 2014 - 12:56 par Invité
« Non c'est du viole consentant, abrutie. » Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel en entendant l’acerbité de sa réponse. Il n’a décidément aucun humour, notais-je, amusée. Avec le recul, je réalise que j’aurais pu me douter de ce qu’il se passait. Je ne doute pas qu’avec quelqu’un d’autre que Noah, je me serais posée quelques secondes et aurait fait le rapprochement entre le bordel ambiant et la possible compagnie de mon colocataire. Mais Noah avait le don de me mettre les nerfs en pelote et je ne réfléchissais jamais en ce qui le concernait, étant plutôt du genre à réagir au quart de tour. En tout cas, je pouvais assurer de façon certaine que si ce n’était pas Noah, je ne serais pas restée dans le couloir pour gâcher encore plus leur soirée. Mais Noah ne se gênait pas pour me lâcher des piques dès qu’il en avait l’occasion et se faisait un malin plaisir de m’embêter le plus possible avec toutes les ressources dont il disposait, ce n’était qu’un juste retour des choses. Je ne réponds pas, satisfaite de mon effet, et me dirige vers le salon lorsque la chambre s’ouvre en trombe et qu’une jolie jeune femme blonde s’en échappe aussi rapidement. Je la vois hésiter quelques secondes au moment de passer devant moi et je lui adresse mon plus joli sourire. « Anna c’est ça ? Je suis ravie de te rencontrer. » Je vois ses sourcils se froncer et je fais mine de me rendre compte de ma gaffe. « Oh non, à moins que tu ne sois la fameuse Jessica ... ou Hallie ? » C’en est cette fois trop pour elle. J’ai à peine le temps de la sentir me bousculer pour passer, manquant de me faire tomber au passage, que j’entends dès la porte d’entrée claquer. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus gentil à faire mais honnêtement, j’étais persuadée que la jeune femme avait compris mon ironie et mon désir de faire enrager Noah plutôt que de me moquer d’elle.
J’entends d’ailleurs le jeune homme sortir de sa chambre à son tour et je me tourne vers lui, l’air embêté. « Ta copine n’a pas d’humour. J’ai tout fait pour la retenir. » Il m’arrache ses vêtements des mains et je le laisse volontiers faire. Il était en colère, je voulais bien le comprendre, mais il ne fallait pas non plus inverser la situation. « Que t’en rêves ou pas, c’est le cadet de mes soucis. Tu veux peut-être que je m’en charge histoire que tu puisses la rattraper et tirer ton coup ? » Je ne sais pas pourquoi j’insiste. Nous étions constamment occupés à se chercher, à rivaliser de répliques plus acides les unes que les autres, de sourires en coin et de moqueries à peine cachées. Ce n’était pas de la méchanceté mais il fallait croire que l’un comme l’autre ne pouvions nous en empêcher. Un peu comme un chien et un chat que l’on aurait lâché dans une même pièce. Kenzo riait toujours de moi lorsqu’elle venait ici. Elle me connaissait par cœur, elle savait bien que tout ceci n’était pas du genre. Si vraiment je haïssais Noah comme mon comportement voulait le laisser supposer, il n’aurait aucune importance à mes yeux. J’étais experte dans l’art d’ignorer et de rayer les gens de ma vie lorsque ceux-ci ne m’intéressaient pas. Je ne trouvais aucun plaisir à continuer d’échanger avec eux et toute relation cessait alors. Elle ne m’écoutait alors que d’une oreille lorsque je me plaignais de lui et de ses manies, nous comparant souvent à un frère et une sœur complètement dérangés que les parents étaient obligés de séparer pour ne pas qu’ils se tapent dessus. « Tu comptes finir ce qu'elle a commencer? » Je laisse échapper un rire jaune et jette le dernier vêtement que j’avais en main sur la pile déjà imposante qui reposait dans ses bras. « Ne me tente pas, tu serais bien embêté si je disais oui. » Je secoue la tête et me dirige dans le salon. « Et puis, on ne joue pas dans la même catégorie, les gens seraient perdus, ils ne comprendraient pas comment tu t’y es pris. » Je me laisse tomber dans le canapé en ramenant d’une main distraite mes cheveux sur mon épaule. J’étais épuisée et je savais très bien pourquoi. Voilà peut-être pourquoi je continuais à me battre avec Noah et ne faisais aucun effort pour arrêter le conflit de ce soir. Oh non, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit touché par toute la gentillesse de mes propos, renversé par la douceur qu'il y avait dans ma voix ou quoique ce soit vu que ce n'était pas le but, je voulais qu'il réplique. Ca ne devait pas être à sens unique. J'étais celle qui m'emportais facilement, qui ne cherchais pas à peser ses mots, qui avais besoin de déverser sa fougue parce que c'était ça qui me faisait du bien : être quelque peu en colère. C'était à peu près le seul sentiment que j'acceptais ces derniers temps. Mais pour cela, il fallait bien qu'une personne en face de moi me permette de l'être. Me donne de la matière sur laquelle rebondir. En d'autres termes, pour mon bien, il fallait qu'il s'énerve à son tour. Et Noah était parfait dans ce rôle, à croire qu'il lisait en moi. Je laisse échapper un vrai sourire en repensant à la scène et à l'état dans lequel il devait se trouver et laisse échapper avec un regard rieur. « Dès que j'ai le dos tourné, me faire un coup pareil quand même ... »
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 20 Juil 2014 - 20:01 par Invité
Je dois sincèrement me demander si Alexandra n'a pas tout planifié. La scène laissée derrière nous laissait clairement sous-entendre ce qui se passait dans la chambre, ce qui apparemment ne l'a pas dissuadée à y entrer. Qu'elle joue avec mes nerfs à longueur de journée est une chose mais je ne l'imaginais pas aller jusque là pour me mettre à bout. Le pire est sans doute que je ne le suis pas vraiment. S'il ne s'agissait pas d'elle, je pourrais même rire de la situation. Tallulah n'avait rien de super intéressant, même si j'aurais apprécié qu'elle termine ce qu'elle avait commencé avant de s'enfuir. Le fait que qu'il s'agit belle et bien d'elle et qu'il est hors de question que j'en rigole. « Ta copine n’a pas d’humour. J’ai tout fait pour la retenir. » Je roule des yeux en prenant les vêtements qu'il lui reste en main. « C'était pas son humour qui m’intéressait, plutôt son corps. » J'ai besoin d'humour. Je suis du genre à rire de tout et n'importe quoi - ce qui ne se devine pas en présence d'Alex - et tout le temps. Je ne pourrai jamais me retrouver avec une personne qui tire la gueule à longueur de journée, trop mature, trop sérieuse. Là, en l’occurrence, le fait qu'elle sache s'y prendre au lit était la seule information qui m’intéressait, je n'avais aucune intention de la revoir en dehors du contrat qui me lie à elle. « Excellente idée! T'en a rarement des aussi bonnes! » Je lui adresse un sourire moqueur et me contente de me rendre dans la chambre pour laisser tomber la pile de fringue sur le lit. Je fais ma lessive de manière régulière - c'est à dire quand c'est indispensable! - mais dans le feu de l'action, le rangement n'était pas ma priorité. Elle le sait parfaitement et se contente de jouer avec mes nerfs, le problème étant que ça marche plus ou moins. Au fond, je m'en sors très bien, il est juste hors de question de lui laisser avoir le dernier mot.
Je sors de ma chambre que je ferme derrière moi pour la suivre au salon. « Ne me tente pas, tu serais bien embêté si je disais oui. » « Qui te dit que ce n'est pas mon but ? » Un sourire amusé ne se départit pas de mon visage et je la fixe dans les yeux pour qu'elle me croit. Blague. Quoi que, elle a beau être la pire chieuse que ce monde aie pondu, elle est plus que bien foutue! Ça je peux l'admettre. Il n'empêche que jamais je ne glisserai sur cette pente avec elle. « J'crois pas... T'ouvres les jambes tellement facilement, je pense qu'ils se demandent plutôt comment j'ai fait pour mettre autant de temps. » J'ai un sourire mesquin accroché au visage mais je m'en veux sur le champs. C'est bas, très bas, même pour une réplique sanglante qu'elle a mérité. Mais bon, ce n'est pas elle qui va me contrarier sur le nombre de conquêtes qu'elle ramène à l'appartement non plus. Je ne suis pas de nature méchante, j'attaque rarement les gens sur leurs avis ou leurs caractères, je suis plus du style peace & love mais elle le cherche. C'est de bonne guerre. Je me dirige à la cuisine et me sert un verre d'Ice Tea que je pose sur le meuble en l'écoutant. Derrière le fauteuil, je passe mes bras autour de son cou et dépose un baiser exagéré sur sa joue, en appuyant assez fort. « Désolé bébé... Mais c'était une erreur, tu sais bien qu'il n'y a que toi qui compte... » Ma voix est théâtrale en sortant ce discours que certains mecs emploient sérieusement, je n'en doute pas. Je la lâche pour faire le tour du fauteuil et m'y installe, déposant mes pieds sur ses genoux par pure provocation. « A défaut de t'avoir en remplaçante au pieu, j'ai au moins le droit a un massage des pieds en compensation, hum? » J'agite l'un de mes pieds à quelques centimètre de son visage, m'assurant de l'énervé en m'y prenant comme un gamin de dix ans. « Au fait, ça me semble inutile de le préciser, mais pense bien à verrouiller ta porte la prochaine fois que tu ramènes quelqu'un... et assures-toi qu'on ne se croise pas. » Ce n'est pas une vraie menace car elle s'en doute, c'est un juste retour des choses. Ça marche dans les deux sens et je ne risque pas d'oublier la scène précédente. J'aurai bien vite l'occasion de prendre ma revanche, je n'en doute pas.
« J'crois pas... T'ouvres les jambes tellement facilement, je pense qu'ils se demandent plutôt comment j'ai fait pour mettre autant de temps. » Plutôt que d’afficher un air faussement indigné, je laisse échapper un rire tandis que je le suis des yeux dans le salon. « C’est pas faux non plus. Et dans ce cas, tu devrais te poser des questions sur tes différentes tactiques. » Je choisis d’en rire. Après tout, je n’avais aucun problème avec ça, je ne cherchais pas à le cacher et Noah était le mieux placé pour être témoin du style de vie que j’avais adopté depuis quelques mois. La vérité était que je ramenais des hommes à l’appartement tout autant que lui découchait et réapparaissait le lendemain. Pourquoi lui serait perçu comme un Don Juan que l’on devrait applaudir et moi comme une fille facile sans standing ? Noah passe derrière moi et je grimace lorsque je sens ses bras autour de mon cou et ses lèvres se scotcher sur ma joue. Je colle ma main sur son visage pour le repousser et lève les yeux au ciel devant l’exagération de ses propos. « Garde ça pour une autre, je suis sûre que ça peut marcher ! » Il se jette à côté de moi et je toise ses pieds qu’il pose sur mes genoux. J’ai une sainte horreur des pieds des autres en temps normal mais alors si je devais en plus me coltiner ceux de Noah … Je me serais sans doute un brin plus énervée dans un autre jour. Mais je décide de prendre sur moi. Après tout, j’ai conscience de la frustration dans laquelle il se trouve. Il essaie de prendre sur lui, de me le cacher pour ne pas me faire plaisir mais je perçois dans sa voix et ses sourires moqueurs que je l’énerve plus que tout ce soir. C’est de bonne guerre. Et il était hors de question que je lui fasse ce même plaisir. Non, il ne m’énervait pas, il me faisait même plutôt rire ou du moins c’est ce qu’il devait penser. « Tu ne sais plus quoi faire pour m’approcher, attends bouge pas. C’est le moins que je puisse faire. » J’attrape son pied qui se balade un peu trop près de mon visage à mon goût et lui pince exagérément fort sa cheville en guise de commencement. Je doute que je puisse véritablement faire mal à un grand gaillard comme lui mais c’est en tout cas un soulagement et un bon moyen de me faire plaisir une nouvelle fois ce soir. Il allait finir par me jeter dehors …
« Au fait, ça me semble inutile de le préciser, mais pense bien à verrouiller ta porte la prochaine fois que tu ramènes quelqu'un... et assures-toi qu'on ne se croise pas. » Je secoue doucement la tête et le regarde d’un air moqueur. « Oh remets toi Noah. Je viens sûrement de t’épargner de dix minutes fades et sans intérêt qui t’auraient déprimé encore plus que tu ne l’es maintenant. Je t’en trouverais une autre si tu veux. » J’insiste sur les dix minutes qui finiraient je pense de l’achever. Je repousse définitivement ses pieds et lui donne une légère tape sur la joue, comme pour lui indiquer que ce merveilleux massage était maintenant terminé. Je le regarde et laisse échapper un sourire accompagné d’un haussement d’épaules. « Mais bien sûr, si tu y tiens. Je ne te savais pas si désespéré au point de vouloir te rincer l’œil avec moi. Par contre, je préfère te prévenir. Mademoiselle était bien gentille et s’est enfuie sans demander son reste, à croire qu’elle en rêvait d’ailleurs. Mais je ne pense pas que tu ferais ton malin en débarquant dans ma chambre, mes conquêtes ne sont pas aussi commodes. » Mes conquêtes … Non mais n’importe quoi. Ce que je ne serais pas prête à dire pour le faire tourner en bourrique. Cependant, j’imagine la scène et je pourrais en rire d’avance. Je sens soudain une boule de poils m’effleurer et je me penche pour attraper le chat tandis que je ramène mes jambes sous moi et me retrouve en tailleur. Non sans lui avoir accordé une caresse, je le pose ensuite sur le torse de Noah. « Tiens, voilà Red Bull pour combler ton manque certain d’affection. » Honnêtement, je ne suis pas très chat, j’en suis même plutôt effrayée en temps normal, mais je m’étais habituée à la présence de celui de Noah qui avait l’air de m’apprécier lui contrairement à son maitre. « Je commence à m’en vouloir. Dis-moi tout. Qui c’était ? Tu penses que c’était la bonne et que je t’ai fait manquer ça ? »
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 3 Aoû 2014 - 17:57 par Invité
« C’est pas faux non plus. Et dans ce cas, tu devrais te poser des questions sur tes différentes tactiques. » Je suis presque choque qu'elle ne s'indigne pas. Au moins, elle a le mérite d'assumer totalement ses actes, ce qui n'est pas donné à tout le monde. « Ma tactique est basée sur le fait de ne jamais en arriver là... Je pense que je me débrouille plutôt bien, non? » Elle sera la première à admettre que je ne lui inspire aucun désir, j'en suis certain. Je fais tout pour l'emmerder et inversement, il n'y a aucun jeu de chat et la souris dans notre comportement, de mots ou de sentiments cachés derrière nos actes de gamins. Il n'y a rien. Juste le plaisir d'ennuyer l'autre. « Ça marche bien, oui... » A croire qu'elles n'ont pas toute obtenu le don de trié les propos d'un cas. En fait, à y réfléchir, un bon nombre de filles sont dépourvue de tout jugement, trop naïve pour voir ce qui se passe réellement. Ce serait triste si ce n'était pas tout à mon avantage - et à celui de la gente masculine d'ailleurs. Quoi que. Quand je vois Alexandra, je me dis qu'on peut jouer et se faire berner dans les deux sens, je suis certain que certains princes qu'elle a ramené à l'appartement y ont sincèrement cru. pauvres gars. « Tu ne sais plus quoi faire pour m’approcher, attends bouge pas. C’est le moins que je puisse faire. » Je grimace lorsqu'elle me pince la cheville mais ne bouge pas mes pieds pour auatnt, ce serait lui accorder la victoire bien trop facilement. Si le but est de me faire mal, elle a encore pas mal de muscu à faire pour y parvenir. « Tu lis en moi comme dans un livre ouvert ! Je suis désespérément en manque de toi, de tes doigts sur ma peau... Et pas avec cette délicatesse d'ours! » Ma voix suave et charmeuse s'arrête, pour laisser place à mon air taquin qui m'est bien plus naturel.
« Déprimé? Essaye toi d'avoir un truc entre les jambes à deux doigts d'exploser et dont tu as écourté le plaisir! » Je la pince au bras en lui adressant une grimace, mon attitude de gamin n'étant pas accordé à mes paroles. On était si proches d'y parvenir, et non. Rien. Ça allait maintenant, mais j'avais eut un bref instant d'hésitation à terminer le travail moi-même plutôt qu'essayer de rattraper madame - chose que j'aurais du faire puisqu'elle était en dehors de l'appartement avant même que je ne passe la porte de la chambre. « Et je te rassure, je n'ai pas besoin que tu me trouves une remplaçante, j'ai un téléphone pour ça. » Si ses amies sont aussi chiantes qu'elle, pitié, non. « Tout comme je n'ai pas besoin de toi pour me rincer l’œil ! Bien que tu dois être légèrement plus supportable à poil qu'habillée... » Y'a au moins quelque chose à regarder, un endroit ou aller perdre ses mains. Ça reste nettement plus intéressant que l'entendre parler pour ne rien dire et m'ennuyer à longueur de journée. Je prends Red Bull dans mes bras et le laisse me mordiller les doigts alors que je joue avec lui. Sale bête. « Crois-le ou non, c'était un contrat en or. T'as tout intérêt à ce qu'elle ne retire pas son offre d'ailleurs ou j'attends la compensation venue tout droit de ton chéquier! » Putin j'avais tellement galérer à l'obtenir ce contrat. Non pas que je rêve de mixer pour l'anniversaire d'une gamine friquée sans doute aussi matérialiste et égoïste que ma sœur mais le nombre de zéro accroché à mon chèque ne se refuse pas! « T'as l'air en forme aujourd'hui n'empêche... Je te préfère à l'article de la mort, t'as moins d'énergie pour me faire chier. J'ai de quoi te satisfaire si t'es en rupture de stock, tu sais... » Quand elle est tellement défoncée qu'elle passe ses journées à vomir ses tripes, le teint verdâtre et d'énormes cernes sous les yeux. Je devrais la prendre en photos dans ces moments, elle fait peine à voir. Je me propose quand même pour lui donner quelques petites pilules, surtout si ça peut la faire sortir ou la mettre dans un état cadavérique dans lequel elle oublie de m'emmerder.
« Et je te rassure, je n'ai pas besoin que tu me trouves une remplaçante, j'ai un téléphone pour ça. » Je m’accoude sur le rebord du canapé, posant ma joue dans la paume de ma main, face à lui. « Et pourtant, t’es toujours là. A profiter de ma charmante compagnie, je suis flattée. » Un peu plus et me voilà à battre des cils comme une jeune fille éprise et attendrie par cette preuve d’affection. « Ma proposition tient toujours mais préviens-moi à l’avance, pour toi ça risquera de prendre du temps. » Je laisse échapper un rire amusé bien que celui-ci s’estompe rapidement lorsqu’il reprend la parole. « Tout comme je n'ai pas besoin de toi pour me rincer l’œil ! Bien que tu dois être légèrement plus supportable à poil qu'habillée... » A mon tour de lui donner une tape sur l’épaule, en espérant qu’il ne me la rendra pas, je finirais par avoir des bleus. Quoique l’idée de dénoncer Noah pour maltraitance ne me paraissait pas si détestable que ça … « Légèrement ? Tu ne sais définitivement pas de quoi tu parles. » L’arrogance me tuerait. Je ne pouvais pas m’en empêcher en sa présence. Ça le pousse à bout tout autant que ça lui donne des armes pour continuer à me détester. Bien évidemment que c’était un orgueil feint, des fleurs lancées à mon encontre sur un ton exagérément faux mais il le fallait bien non ? Pour combler le nombre de saloperies qu’il me balançait à la minute. On devrait instaurer des règles. Deux pots sur la table, l’un à son nom, l’autre au mien. A chaque méchanceté, chaque coup bas, chaque remarque cinglante, une livre dans le pot adverse. Soit ça nous freinerait, soit on serait riche à la fin du mois. Dans les deux cas, nous serions gagnants. Je note ça dans un coin de ma tête, je l’instaurerais peut-être, je lui laisserais les règles affichées sur le frigidaire. « Crois-le ou non, c'était un contrat en or. T'as tout intérêt à ce qu'elle ne retire pas son offre d'ailleurs ou j'attends la compensation venue tout droit de ton chéquier! » J’affiche un air songeur. « Ah tu marches à la promotion canapé, tout s’explique … Je te donne ma carte même si tu veux, tu n’iras pas bien loin. Et si avec, tu te décides enfin à remplir le frigo, ça sera un mal pour un bien. » Je surveille son chat agité du coin de l’œil, il ne manquerait plus qu’il me saute dessus. « T'as l'air en forme aujourd'hui n'empêche... Je te préfère à l'article de la mort, t'as moins d'énergie pour me faire chier. J'ai de quoi te satisfaire si t'es en rupture de stock, tu sais... » Je marque un arrêt d’une seconde. Il aura au moins ce mérite. Me faire taire. Je n’étais pas excessivement bavarde, je pouvais même rester complètement silencieuse face à certains évènements ou individus inopportuns. Mais réussir à me clouer le bec par surprise ou contre ma volonté n’était pas chose aisée. Ce n’est pas que je suis choquée ou heurtée par sa remarque. Je me plaignais suffisamment des éclairs de pitié qui traversaient le regard de mes interlocuteurs à chaque fois qu’on abordait le mal dont je souffrais. Je préférais les piques, les moqueries, qu’on en rigole et qu’on en dédramatise. En soit, je suis simplement surprise. « A l’article de la mort. » Surprise qu’il soit si près de la vérité. Noah ne sait pas que je suis malade. Je ne sais pas si c’est un secret que j’avais tenté de lui cacher. Pas tant que ça. Après tout, comme il venait de le faire remarquer, lorsque je manquais des dialyses et que j’abusais lors des soirées, mes moments de crise ne devaient pas passer inaperçus. Je tentais d’être discrète la journée mais il devait bien m’entendre la nuit me lever précipitamment pour rendre mes tripes. Il devait bien remarquer mon amaigrissement, mes malaises, ma fatigue si dévastatrice quelques fois que je pouvais rester certains jours au fond de mon lit, incapable d’avaler quoique ce soit, que je disparaissais parfois même si il ignorait que j’étais à l’hôpital dans ces moments là. Tout ceci ne pouvait pas être caché mais il ne m’était jamais venu à l’esprit de l’informer, entre deux vacheries, que j’étais souffrante. Cela m’arrangeait bien. Je préférais ça, je préférais qu’il me prenne pour la pire des addicts, la pire des paumées plutôt que de rajouter une personne sur la liste de celles qui ne me voyaient plus que comme la fille malade et en attente de greffe. Je lève les yeux au ciel. « Ouah, très classe, non merci. » Je me décale à l’autre bout du canapé en me passant une main dans les cheveux. « Tu serais capable de me refiler de vraies merdes, tu m’excuseras de pas te faire confiance. » Je reporte mon regard sur lui. « Tu t’ennuies pas quand j’suis comme ça ? Même pas un tout petit peu ? »
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 3 Sep 2014 - 11:33 par Invité
« Et oui, faut dire que tu m'as coupé toute motivation. » Puis j'ai beau enchaîner les filles, elles ne sont pas non plus 4 à défiler par jour. Je trouve même que je me suis relativement calmé ces derniers temps. Tallulah vient tout juste de s'enfuir et même si je n'ai pas eut le temps d'obtenir grand chose d'elle - merci qui? - je ne vais pas sauter sur mon téléphone pour trouver une intérimaire qui finisse le boulot. J'ai une main pour ça. « Légèrement ? Tu ne sais définitivement pas de quoi tu parles. » Je lève les épaules : je ne le sais pas, je ne le saurai jamais et je ne m'en porte pas plus mal. Je crève d'envie de lui dire qu'elle n'hésite surtout pas à me montrer ce que je rate, mais je ne voudrais pas qu'elle pense que je fais une fixation sur elle, car ce n'est clairement pas le cas. Autant ne pas trop insister avec Alexandra, elle ne ratera pas l'occasion d'en jouer, et autant dire que je n'ai pas envie qu'elle pense que je la veux. Je la veux, le plus loin possible de moi, ça oui. Je lève les yeux au ciel quand elle parle de promotion canapé, un sourire amusé aux lèvres. « Tu sais à l'heure actuelle, il faut ce qu'il faut... C'est la crise ! » Je lève les épaules comme si j'étais pris au piège. Coincé en 2014 ou il faut redoublé d'idées pour obtenir un contrat. J'aurais obtenu ce dernier sans que Tal' ne me suive à l'appartement mais si on peut allier boulot et plaisir, pourquoi se priver? Que ma colocataire pense que j'ai besoin d'en arriver là pour me trouver un job m'est égal. « On est deux à vivre ici, si le frigo est trop vide à ton gout, je t'en prie, fais toi plaisir à le remplir. Je vois même pas en quoi ça t'inquiètes de toute façon, à part des yaourts et des laxatifs, il t'arrive d'avaler quelque chose de consistant? » Oui, autre chose. Je souris à cette pensée et me garde bien de la partager au risque de passer pour un pervers. En réalité, on ne prête tellement pas attention l'un à l'autre que j'ignore si elle est du genre à s'enfiler un big mac ou si au contraire elle mange de la salade du matin au soir mais vu sa taille, autant miser sur la seconde possibilité.
Le fait qu'elle se taise un instant quand je lui lance une dernière pique me fait culpabiliser. Enfin, je n'ai pas vraiment de pitié pour les gens qui tiennent à prendre des pilules magiques alors qu'ils sont clairement incapables de les supporter : tu gères, ou tu abandonnes. Sauf que je ne suis pas certain qu'il s'agisse de ça, c'est juste la solution la plus plausible pour explique son état parfois. Clairement, y'a pas mieux que l'ecsta pour manquer d’appétit et maigrir à vue d’œil. Je dois me forcer à manger chaque lendemain de soirée pour ne pas me retrouver dans cet état justement, et ça n'a rien facile. Mais mon corps s'y est habitué, alors qu’apparemment elle se tient à l'effet des pilules et n'essaye pas de se forcer. « Je n'ai que de la qualité chérie, mais comme tu veux. Tu sais ou me trouver si tu changes d'avis. » J'aime lui placer des mots doux encore plus que des insultes quand je m'adresse à elle car je sais que ceux ci ont tendance à l'énerver d'autant plus. Je lui adresse un clin d’œil et énerve doucement Redbull qui semble en grande forme pour jouer et me trouer les doigts de ses dents pointues. « L'appart' fait un peu mort mais ça me fait des vacances. » Je lui adresse un maigre sourire. Non pas que je raffole du fait qu'on s'arrache la tête 24h sur 24 mais c'est toujours mieux que de s'ignorer complètement, on se ferait bien trop chier. Puis soyons honnête, ça m'éclate de l'énerver petit à petit, c'en est devenu plus amusant que blessant.
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 5 Sep 2014 - 17:54 par Invité
Je réprime mon envie de lui balancer un coussin dans la figure. Je le lui ferais manger ce coussin, ainsi que tous les laxatifs au monde si je les avais sous la main. Il m’insupporte. Et qu’il ne croit pas que je ne fais pas attention à son sourire en coin, loin d’être discret et certainement dû à une de ces idées déplacées et tellement vulgaires qu’il n’ose même pas les dire à voix haute. C’est une calamité. Je vis avec une véritable calamité. « Oh non, tu t’es rendu compte de ça aussi ? Moi qui fais tout pour donner le change, t’être agréable. Et voilà que tu te sers de toutes mes faiblesses et t’en sers contre moi en une seule fois. Ça me fait beaucoup, beaucoup de peine. » Je ne retiens pas un roulement de yeux lorsqu’il continue. C’est amusant cette manie qu’il a de me regarder de haut, de prendre un air dégouté lorsqu’il s’imagine que je suis devenue une accro sans force ni dignité. Ça l’est encore plus lorsque je le sais sous influence quatre jours par semaine. Et qu’il me propose sans vergogne de me fournir. Qu’il le fasse, je devrais accepter, pour les lui fourrer dans la gorge par la suite, qu’il me fiche enfin la paix et qu’il cesse de répandre une multitude de rumeurs sur mon compte toutes plus charmantes les unes que les autres dans toute la ville et, qui plus est, auprès de connaissances communes. « Malheureusement, je sais oui. Ici même, la chambre d’à côté ou sur tes platines de malheur. C’est pas faute d’essayer mais tu ne bouges pas, fidèle au poste. Je dois pas faire les choses bien », répliquais-je en feignant d’amertume. Il a le don de faire ressortir en moi un côté peste que je n’aurais jamais pu soupçonner avant lui et qui rendrait jalouse plus d’une de ces lycéennes qui me sortaient autrefois par les yeux. « L'appart' fait un peu mort mais ça me fait des vacances. » Je lui lance un regard de côté. « Au moins un de nous deux qui y trouve son compte », répliquais-je sur le coup, avant de me rendre compte qu’il ne comprendrait sûrement pas ce que j’insinuais. J’imagine que, selon son point de vue, nous sommes deux à être satisfaits de cette situation, que je mérite tout ce qui m’arrive. Il suffirait que je retrouve un mode de vie plus sain si je ne suis pas capable de le supporter. Je laisse tomber et hausse les épaules, retrouvant un léger sourire amusé. « Je ne retiendrais que la première partie de ta phrase, ça ressemblait presque à un compliment. Ou c’est ce qui s’en rapprochera le plus de ta part alors je m’y accroche. On a au moins ce mérite, pimenter un peu la vie de l’autre », rajoutais-je un brin moqueuse. Et puis, ce n’est pas tout à fait faux. Les choses à la maison ne sont jamais calmes. C’est un mot qu’on ne connaît apparemment pas, ni lui ni moi. Je n’aurais jamais supporté une véritable guerre froide depuis deux ans. Au moins ici, les moqueries fusent, les portes claquent et on pourrait participer à une télé-réalité en étant assurés de faire un carton. Deux ans. Je me demande en permanence quelle force nous avait permis de tenir jusque là, sans que l’un d’entre nous ait finit par tuer l’autre. « Tu sais quoi ? » Je lance cette interrogation à la légère, tout en me levant du canapé, non sans avoir négligemment rejeté sur lui l’oreiller qui reposait sur mes genoux. Je continue de parler tout en me dirigeant vers le frigo duquel je ressors une bouteille d’eau. « J’ai changé d’avis. Je veux bien ce que tu as à me proposer. Ta copine s’est enfuie et je n’ai nulle part où aller alors vas-y, je te prends au mot. » Je reviens face à lui en buvant une gorgée. Je ne sais pas encore si je le veux vraiment, pour chasser cet écoeurement que je ressens depuis le début de la soirée et qui m’a fait rentrer, ou si je me joue de lui, si je suis simplement curieuse de voir ce qu’il fera de ma provocation, s’il sera vraiment prêt à me donner quoique ce soit vu que je ne suis apparemment pas capable de le supporter selon lui. S’il savait.