RIVER ◭ vice et vertu

River, c’est un doux paradoxe.

River, elle a le sourire au bout des lèvres. Elle a ce besoin d’être heureuse. De vivre. De vivre à cent à l’heure. La fillette, elle parle vite. Elle rit fort. Elle est de celles qui oublient souvent qu’il y a du monde autour. De celles toujours un peu ailleurs, perdue dans un autre monde. Un monde un peu plus beau. Un peu moins noir. River, elle met de la couleur un peu partout. Un peu de rose. Un peu de bleu. Un peu de jaune. Parce qu’elle trouve ça triste cette noirceur omniprésente. Elle voudrait dessiner des sourires sur les visages des passants. Pour que le monde soit plus heureux.
Pourtant, River, elle a parfois ce regard un peu vague. Un peu perdu. Elle a cette petite brisure qu’elle dissimule sous ses sourires. Sous ses paroles. Parce que River, elle a l’impression qu’il lui manque quelque chose. Tout le temps. Il lui manque ses quinze ans de vie. Il lui manque cette autre partie d’elle même qui est restée dans ce passé oublié.

River, elle rêve d’aventure. Elle rêve de découvrir le monde. Elle voudrait parler toutes les langues du monde. Toucher tous les océans. Voir tous les paysages. Alors elle se perd dans les livres. Elle imagine ce qu’elle ne connaît pas encore. Elle voyage au travers les feuilles jaunies des bouquins dans lesquelles elle s’égare souvent.
Bientôt, elle quittera l’Angleterre pour visiter l’Amérique. Partir en expédition sans savoir où aller. Bientôt, elle partira. C’est sur.

River, elle a une âme d’artiste. Elle a souvent des traces de peinture sous ses ongles. Mais elle aime pas peindre sur des toiles la gamine. Non, elle, elle aime peindre les murs. Alors elle a un mur chez elle où elle exprime toutes ses pensées. Elle dessine. Elle peint. Elle écrit même. Puis une fois qu’elle a terminé, elle peint par dessus pour effacer et s’exprimer de nouveau avec d’autres mots. D’autres images.
Puis, elle a toujours son appareil photos polaroid avec elle. Elle prend tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi. Elle adore abandonner ses photos. Elle se dit que, peut être, qu’elles feront le bonheur de quelqu’un d’autre.

River, elle a un chat. Oscar. Comme Oscar Wilde. Elle trouvait ça marrant. Puis maintenant, elle l’appelle plus Scar. C’est plus court. Puis c’est comme dans le roi lion. Scar. En plus, ça lui va bien. Il a une cicatrice sous l’œil Oscar. Il a pas du avoir une vie facile ce chat. Abandonné et blessé. Alors River, elle l’a recueilli. Puis elle l’a amené chez le vétérinaire pour le soigner. Maintenant, c’est sa petite boule de poil.

River, elle aimerait aimer. Aimer à la folie. Comme dans les livres. Comme dans les films. Mais elle sait pas comment faire ça. Ca paraît si dur. Elle n’est jamais tombée amoureuse. Ou du moins, pas après ses quinze ans et sa perte de mémoire. Elle, elle vagabonde. Elle va de lit en lit sans se préoccuper des sentiments. Elle blesse parfois les autres. Parce qu’elle est tactile. Parce qu’elle est attachante. Et qu’il est si facile de tomber amoureux. Pour les autres. Pas pour elle. Parfois, elle s’en rend même pas compte. Et quand elle réalise, elle fuit. River, elle le fait pas exprès, pourtant, elle a brisé un joli nombre de cœurs.