NOM(S) : Lynch. PRÉNOM(S) : Aiden. ÂGE : 33 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 21 janvier 1981, Osaka. (JAPOOOON - pardon.) NATIONALITÉ : Anglais de pure souche. Peut-être un peu irlandais aussi, mais chut. Personne n'est censé connaitre cette information vu que le coco dissimule son accent. STATUT CIVIL : Célibataire depuis peu. Apparemment, aborder la question d'un probable enfant compte comme un motif de rupture. MÉTIER Editeur de livre pour une grande maison d'édition britannique. En clair, il gueule régulièrement au téléphone et maltraite ses auteurs à chaque pre-publication. Tout le monde s’éclate !TRAITS DE CARACTÈRE : Ce que l'on retient vite chez Aiden, c'est bien son franc-parler. Surtout auprès des auteurs dont il a la charge. Il préfère dire les choses clairement et craint de ne pas avoir le dernier mot. Ouvertement têtu, il ne laisse personne lui marcher sur les pieds. Néanmoins, malgré son apparence d'armoire à glace, on se rend vite compte qu'une partie de sa personnalité se justifie par l'attitude qu'il adopte au travail car, en dépit de tout cela, Aiden en connait un rayon sur la délicatesse. Il sait se retenir d'une mauvaise blague et comprend étonnement vite les émotions humaines. En apparence, il peut paraître terre à terre, mais il ne l'est pas entièrement. Parfois, il peut être miraculeusement aimable. Demandez à ses proches. GROUPE : The Tube.
My style, my life, my name
Aiden vit du côté de King's Cross, en face d'un ancien palais de justice transformé en auberge de jeunesse et fréquenté majoritairement par des étudiants australiens. Le trentenaire a donc souvent l'habitude se s'enfoncer des bouchons à oreilles chaque samedi soir. Étonnamment, il ne se plaint pas tant que ça. Son vaste appartement lui fait oublier le tapage nocturne. Ainsi que ses centaines de DVDs. ~ Malgré son boulot qui, souvent, lui arrache ses heures de temps libres, il sait s'aérer le cerveau avec un classique de Tim Burton. ~ Aussi, il possède une immense bibliothèque, ce qui ne devrait pas étonner de la part d'un éditeur. Seulement, ce dernier ne peut pas les lire autant qu'il le voudrait, la plupart de ses lectures étant réservées aux bouquins de ses auteurs. Et honnêtement, il perd vite en volonté lorsqu'il est amené à en lire certains. ~ Après des années de colocations avec ses collègues de fac, son désabusé de frère & son ex petit-amie, Aiden a vite appris le sens des responsabilités, jusqu'à être parfaitement capable de vivre seul à présent. Enfin, seul si l'on exclut son chat. Aiden adore les chats : au moins, il n'a pas à s'égosiller la voix devant eux. Ils sont calmes et c'est tout ce dont Aiden a besoin pour vivre sereinement lorsqu'il n'est pas au boulot. ~ L'avantage d'avoir vécu en colocation avec Aiden est que l'on pouvait profiter de son excellente cuisine. Il n'est, certes, pas le meilleur cuistot du quartier mais il est capable de régaler toute une troupe. ~ Permis de conduire en poche depuis ses 18 ans, il ne se rend pourtant pas au travail en voiture. Les embouteillages l'effraient. Les routes de Londres l'effraient de manière générale. Le Tube est son ami quotidien. ~ Il fume enormement. Tout le monde le sait. Lui-même le sait. Il a une fois songer à arrêter. Ce fut le seul éclair de lucidité qu'il eut à propos de ça. Sept ans plus tard : la situation n'a toujours pas changé. ~ Ses jours de congé sont souvent réservés à aller visiter ses grands-parents en Irlande (pour les parents situés au Japon, il préfère attendre ses vacances). Il tient à sa famille plus que quiconque. Peut-être plus que son propre frère. De plus, il est loin de vouloir ignorer le paysage irlandais. ~ Si l'un de ses auteurs ne répond pas au téléphone avant le passage de l'imprimeur, il se rend lui-même au domicile pour aller sonner l'alarme. Il a un jour défoncé, sans aucune gène, la porte de l'un d'eux. Le pauvre écrivain lui en a voulu pendant presque 7 mois. Depuis, Aiden possède le double des clés de chacun de ses auteurs. Pas sur, en revanche, que certains d'entre eux le savent. ~ En parlant d'écrivains, l'un d'eux se trouve être son propre frère. Leur relation peut être aussi agréable que cataclysmique. ~ Bien qu'il accepte de sortir entre collègues, le trentenaire préfère tout de même le confort de son canapé et de sa télévision haute définition plutôt que le carrelage des toilettes d'un pub de Leicester Square. ~ Petit mordu de musique - avec un léger coup de coeur pour l’électronique -, Aiden apprécie les festivals et s'y rend lorsqu'il atteint sa période de vacances. Il est ce drôle de gars, à l'écart de la foule, bière à la main et touché par une bougeotte extrêmement frustrante. On ignore ainsi si l'artiste qu'il a sous les yeux lui plait ou non. Néanmoins, Aiden n'est pas quelqu'un de musicalement exigeant donc il y a 70% de chances qu'il apprécie.
PSEUDO : sb. PRÉNOM : Jennifer. ÂGE : 22 ans. Triste destin. PERSONNAGE : inventé AVATAR : JJ Feild. (soit le gars qui ressemble à ce que serait le fils de Tom Hiddleston, Lee Pace & Jude Law) CRÉDITS : Lokihiddles & Toreadabook. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : Sur le Top 50 me semble-t-il. J'ai été très active sur un forum rpg londonien il y a environ 4 ans, donc je me suis "POURQUOI PAS HEIN", puis j'ai cliqué sur le lien et j'ai vu les couleurs et mes yeux ont brillé et... j'ai évidemment craqué. (et puis ça me manque terriblement les forums actifs situés sur Londres)
« C’est la troisième fois que tu nous fais ça en un an. J’en ai ras le bol d’aller engager des négociations supplémentaires parce que mon frère est incapable de se lever le matin. Et fais-moi le plaisir de prendre une douche, tu pues le renfermé. Je te veux en bas dans 10 minutes. »
S’il fallait un court résumé pour décrire l’actuelle relation entre les frères Lynch, celui-ci serait certainement le plus approprié. Cependant, cela n’a pas été toujours le cas à l’époque. Ils s’entendaient parfaitement bien, s’il on excluait les envolés lyriques et littéraires du cadet. Aiden, lui, n’était pas aussi inspiré. Encore moins à cet âge. Aiden, c’était celui qui surveillait la défense, qui empêchait qu’un trouble fait ne pénètre dans le cocon familiale. Plus communément, c’était le grand frère.
Le grand frère. Un rôle qu’il a su tenir à travers différentes tonalités.
Osaka, 1981-1993
J’aurais bien voulu bien vous expliquer le pourquoi du comment. Seulement, cela s’est compliqué d’années en années et, à présent, je ne suis même plus sûr de raconter la même histoire. Peut-être que je ne sais rien au final. Après tout, je n’ai jamais été quelqu’un de très bavard durant ma jeunesse. Je satisfaisais ma curiosité sans solliciter l’aide de quiconque. J’observais et je déduisais. Parfois maladroitement. C’est ainsi que j’ai, pendant très longtemps, cru que mes parents travaillaient comme espion du gouvernement et que cela justifiait la raison pour laquelle une simple famille d’irlandais aux cheveux blonds s’était installée au Japon durant 15 ans. Au final, il s’est avéré qu’ils travaillaient pour une firme internationale installée à Osaka. Et moi dans cette drôle d’histoire ? J’étais le gosse de riche qui absorbait tout comme une éponge. Le japonais avait fini par devenir un jeu d’enfant pour moi en plus de l’anglais. Ainsi, pour mes parents, il était parfaitement juste que j’intègre, moi et mon frère, une école privée aux abords d’Osaka. Un établissement uniquement réservé aux jeunes garçons. Règlement stricte. Professeurs insondables. Uniforme bleu marine dont la veste devait être boutonnée jusqu’au cou. Un endroit extraordinairement joyeux. A de nombreuses reprises, je vivais avec cette peur presque irrationnelle de m’étouffer accidentellement avec le col de mon uniforme. Je haïssais cet uniforme. Mon frère, lui, se plaisait à l’enfiler tous les matins. Je n’ai jamais parfaitement compris cet enthousiasme, mais, après tout, ce n’était pas mes affaires.
J’étais un bon élève. Attentif. Attentionné. Appliqué. Un peu comme mon frère. Sauf qu’il y avait quelque chose de nettement différent chez lui. Quelque chose qui le tiraillait de l’intérieur. Quelque chose qui brillait dans le fin fond de son cerveau. Qui s’agitait même. Peut-être étais-je le seul à voir ça avant tout le monde, étant donné qu’il faisait partie de ma propre famille. Le courant passait étonnement bien entre nous à cette époque et, parfois, il m’arrivait de le protéger sans réellement m’en rendre compte. Cela faisait partie de moi et de mon statut de grand frère. Je ne me posais pas de questions. J’adoptais cet instinct inconsciemment car je savais qu’au fond de moi je ne voulais pas le laisser filer. Comme je disais, quelque chose s’agitait en lui et je le voyais un peu plus chaque jour. J’avais alors peur de le perdre de vue. Un jour.
« Hiroki.. », prononça le jeune Japonais. Ce jour-là, j’avais pu enfin mettre un nom sur celui qui partageait notre coin de forêt. J’avais également noté qu’il n’était pas tellement bavard. Comme moi. C’est surement pour cette raison que nous avions fini par bien nous entendre. De même pour mon frère. Il s’appelait Hiroki Yokozawa et il était le fils du propriétaire de la firme dans laquelle travaillaient nos parents. En d’autres termes, un énième gosse de riche. Mais celui-ci nous semblait agréable. Et il parlait anglais. Parfois couramment, parfois maladroitement. Cela me plaisait drôlement car lui aussi avait des choses à dire à propos de notre accent légèrement nuancé. Nous nous sommes rencontrés, nous avons ri à l’unisson, nous avons partagé nos doutes, nos peurs et nos quelques conflits familiaux. Nous avons vécu un bout de vie ensemble. Nous trois. Seul contre tous. Seulement, rien n’était éternel.
Et découvrir ça entre 10 et 12 ans, ça peut être douloureux. Parce qu’à partir de cet âge, on est assez grand pour s’attacher à des gens qui ne font pas partie de notre famille. Du moins, c’était mon expérience et celle de mon frère. Ce dernier avait si facilement perdu son sang-froid le jour où nos parents nous avaient annoncé notre départ définitif en Irlande, préférant nous envoyer chez nos grands-parents. Selon leurs propres mots, ils avaient peur de ne pas avoir assez de temps pour nous et tenaient à ce que l’on suive une éducation plus européenne.
Une très mauvaise raison, si vous voulez mon avis.
Néanmoins, je ne pense pas que l'un d'eux s’en rendait vraiment compte. Avec le temps, j’ai finalement compris qu’ils essayaient réellement de nous protéger. En prenant les mauvaises décisions, certes, mais ils tenaient à nous. Cela se voyait dans leurs yeux. C’est ce qui a le plus chagriné mon frère dans cette histoire. J’avais alors l’impression de mieux le protéger qu’eux.
Le jour du départ, je l’avais finalement perdu du vue. C’était alors à mon tour de perdre mon sang froid. M’engageant dans la forêt de notre propriété, j’avais couru jusqu’à notre petit coin habituel et l’y avait trouvé. Dans les bras d’Hiroki. En pleurs. J’étais également à deux doigts de fondre en larmes en les observant. Je m’étais juste contenté de sourire brièvement et de m’éloigner. Je ne voulais pas intervenir. Je sentais même que je n’avais pas le droit d’intervenir.
Depuis ce moment, mon rôle de grand frère n’a plus été le même.
Coleraine, 1993-1999
« Je t’interdis de me dire que je suis égoïste. Je t’interdis d’ouvrir la bouche pour me dire ça à moi. T’as aucun droit de balancer ce mot alors que pendant les 10 dernières années j’ai fait tout mon possible pour te protéger quand papa et maman ne pouvaient pas être là pour toi et tes petits caprices de merde. Traite-moi de connard ou de sale ordure. Fais ce que tu veux de moi. Mais ne remet pas en question ma capacité à penser aux autres plutôt qu’à moi. N’ose même pas, Ewan ! »
La première bombe avait été lâchée. J’avais pourtant tenté de me retenir pendant tout le diner, de peur d’imposer à nos grands-parents un ultime règlement de compte entre frères, mais ma patience avait elle-même atteint son point culminant. J’avais envie d’exploser, et je m’en étais donné à cœur joie. Je bouillonnais de l’intérieur. J’avais besoin d’air. J’avais besoin d’un tas de choses, sauf de mon ignorant de frère. Je l’avais mentalement inscrit sur ma liste noire à ce moment précis. Pendant qu’un silence désagréable s’installa autour de la table, je tentais de me calmer. Je n’essayais même pas de lever la tête pour croiser le regard de mon frère. Il ne le méritait pas. Lentement, je sortis de table et entrepris une promenade nocturne. Je ne savais pas si j’avais envie de rentrer.
Pourquoi ? Parce que c’était la première fois que mon petit frère m’avait blessé.
J’avais 17 ans. L’université de Cambridge avait accepté ma candidature en lettres modernes. Je voulais enfin obtenir mon indépendance.
Cela ne plaisait pas à mon frère.
Cela ne lui avait jamais plu au fond.
Londres, 2006-
Briquet en main, j’allumais ma troisième cigarette. Il n’était que 10h du matin. Preuve qu’il s’agissait d’une sale journée. J’attendais – pas si patiemment que ça – dans mon véhicule alors que je n’utilisais jamais cette dernière pour le travail. Sauf en cas d’urgence, visiblement. Le crétin absolu qui devait sortir du bâtiment en face de moi était la raison de cette urgence. Ce crétin étant mon frère, mais à ce moment-ci ce n’était qu’optionnel. Je l’avais nommé « crétin » pour la journée entière. Encore une fois, je ne saurais vous expliquer le pourquoi du comment, mais après obtenu un poste d’éditeur de livre dans une grande maison britannique, je me suis portée volontaire pour m’occuper du cas de mon frère, écrivain populaire mais récalcitrant depuis 2005. Un sacrifice familial surement. J’ai toujours plus ou moins apprécié ce qu’il écrivait, sans vraiment le lui dire, mais quelque chose me disait qu’il était déjà au courant de tout ça.
Le crétin apparut enfin devant l’entrée et courut comme une girafe qui venait tout juste de naitre. Or, ce n’était pas une girafe. C’était juste un crétin qui avait eu la merveilleuse idée de vider son stock personnel de bière avec le voisin de palier. Un jeudi soir. La veille d’une réunion. Néanmoins, je ne comptais pas le lui rappeler. Je n’en avais pas spécialement envie. Plus, je tenais à maintenir notre relation exclusivement professionnelle. Un grognement étouffé se fit entendre lorsque la girafe reconverti en simple ivrogne pénétra dans le véhicule. Il n’avait pas l’air de bonne humeur. Je ne l’étais pas non plus. On faisait la paire.
Avant de démarrer définitivement la voiture, je tendis une cigarette à mon voisin qui l’attrapa aussitôt et l’alluma négligemment. Je m’engageai ensuite vers le centre de Londres. C’est alors qu’entre deux feux le crétin – plus si crétin que ça – me murmura quelque chose que je n’avais pas entendu depuis des années. De plus, rares étaient les fois où il me parlait en japonais, encore moins lorsqu’il le faisait en toute sincérité.
« Merci pour tout, Aiden. » « Je t’en prie. Estime-toi heureux d’avoir un grand frère exemplaire. Maintenant, retire tes pieds de la banquette ou tu finiras atomisé avant le début de la réunion. »