(✰) message posté Sam 7 Juin 2014 - 17:58 par Invité
Circé & Calypso
« Oui, oui Pandora, bonjour à toi aussi. » Lançais-je en sentant le poids de cette petite boule de poil s'asseoir sur mon ventre et sa langue rugueuse lécher ma main. Je soupirais doucement, alors qu'un grand sourire se dessina sur mes lèvres. C'est vrai, on était samedi, ce qui voulait dire pas de travail et grasse matinée. Quoi que, vu les trois chenapans qui prenaient toute la place sur mon lit, me rendormir me serait totalement impossible. Rien que d'entendre ma voix et les deux autres sont là, s'allongeant tout contre moi pour me dire bonjour. Cet instant précis était mon préféré, celui qui me mettait chaque matin de bonne humeur. Je me sentais comblée, heureuse d'avoir la vie dont je rêvais du moins en mettant de côté ma vie amoureuse. Mais encore, cela ne me dérangeait pas vraiment, pour l'instant. J'étais heureuse et tant que je n'avais pas de remords ou l'envie subite de me marier, d'avoir des enfants et de vivre dans une maison entourée de barrière blanche, tout allait bien. À vrai dire, cela me surprendrait si cette pensée me venait en tête. Après Jededahia, rien que l'idée de me marier me donnait la nausée. « Qui a faim ? » Soufflais en regardant mes adorables chiens un par un. Bien entendu, j'eus ma réponse souhaitée, sans attendre, ils se mirent à aboyer tout en faisant les fous. Je riais devant leur réaction, ces trois-là régissaient toujours au quart de tour. « Elle est où Circé ?! » Ajoutais-je d'une voix rapide en faisant les yeux ronds. J'éclatais à nouveau de rire devant leur nouvelles réactions, ils étaient encore plus fous qu'il y a une minute, aboyant de plus belle. Je les laissais aboyer, pendant un instant avant de les calmer. Après tout, je voulais réveiller ma sœur et non pas les voisins d'à côté. Quelques minutes plus tard, Je me levais d'un bon et enfilais ma robe de chambre, avant de me diriger à la fenêtre. Dehors, le temps était au beau fixe, la pluie avait enfin laissé place au soleil et à la chaleur. Bon il ne faisait pas non plus trente dégrées, mais elle se rapprochait plus des vingt-cinq que des vingts. J'ouvris en grand les vitres, laissant l'air frais entrer dans ma chambre.
Je descendais les marches de l'escalier qui menait au rée-de-chaussée, tenant la petite dernière de la famille tout contre moi. Cela faisait maintenant un mois qu'elle était avec nous et Pandora semblait s'être totalement fait à sa nouvelle vie. Elle était heureuse ici, aimer de tous et en plus de cela, elle avait un frère et une soeur, Roxie et Thor. Ceux-là l'avaient tout de suite adopter, bien que Roxie était assez distante au début. La pauvre, je lui avais mis Thor dans les pattes, il y a deux ans de cela et maintenant c'était avec Pandie. De ma seule main libre, j'allumais la cafetière avec en tête de nous faire à moi et Circé, un bon petit déjeuner. Avec nos métiers, c'était assez dur de se croiser alors chaque temps où nous pouvions être ensemble étaient précieux. L'odeur des toasts grillés planait dans la cuisine, se mélangeant petit à petit à celle du café. Il ne m'en fallait pas plus pour me donner une faim de loup.
Je sentais vraiment que cette journée allait être superbe, entre le temps, le fait que nous étions samedi et que j'allais prendre mon petit-déjeuner en compagnie de ma sœur. Oui, aujourd'hui allait être un bon jour. J'allumais la radio, afin de cuisiner avec un bruit de fond. Je détestais le silence, pour m'y être réfugié bien trop longtemps. Il me fallait toujours un son que ce soit de la musique ou la télévision. . « ...BBC 1 ! Le soleil brille en ce samedi sept juin....vo- » A peine avais-je allumé le poste que je l'éteignais directement. Cette simple phrase, ce rappelle de date, venait de foutre ma journée en l'air. J'avais complètement oublié, non pas sa signification, car ce jour noir était gravé dans ma mémoire à jamais, mais quel jour nous étions. Mon sourire n'était plus là, tout comme ma bonne humeur, les deux s'étaient évaporées d'un coup, tout comme ma faim. Il y a exactement quatorze ans de cela, ma sœur et moi épousions Jededahiah. Et à cette heure précise, nous étions en pleine préparation, enfilant les robes de mariée confectionner par feux notre mère. « Merde ! » Lançais-je alors que la fumée provenant du toasteur se propageait dans la cuisine. Je me dépêchais de faire sortir les tranches de pain qui ne ressemblaient plus à rien, me brulant les doigts alors que je les balançais à la poubelle. « Et re-merde, tien ! » Ajoutais-je avant de poser Pandora par terre. Je me dépêchais d'ouvrir la fenêtre, afin d'éliminer la fumée avant quelle n'allume l'alarme incendie de la cuisine.
Et puis, elle était là, juste derrière moi. Me regardant bizarrement devant mon agitation. Je soupirais, sans la quitter des yeux, lui offrant un petit sourire avant de souffler un « Mornin' » pas très enjoué. Mais peut-être qu'elle aussi avait oublié la date et si c'était le cas, il n'était pas question qu'elle le découvre. « Bien dormi ? » Ajoutais-je, tout en faisant de l'air avec le journal d'hier.
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(✰) message posté Lun 16 Juin 2014 - 21:23 par Invité
Circé & Calypso
Le truc amusant dans la vie des sœurs Winstead c’est que nous n’avons pas réellement le même rythme de vie, ni le même mode, alors qu’elle est plutôt du genre matinal moi au contraire j’ai toujours préféré la nuit et me lever le plus tard possible du coup. Combien de fois je l’avais réveillé en rentrant pas forcément dans des états bien net, déjà que sobre j’étais maladroite mais alors avec quelques verres je devenais un éléphant dans un magasin de porcelaine. C’était un peu quand Circé passe tout trépasse mais surtout les objets fragiles. J’étais donc dans mon lit en train d’essayer de profiter du mieux que je pouvais de mon sommeil en rêvant être un ninja qui se bat contre une citrouille, oui il ne faut pas trop chercher à comprendre des fois. Alors que j’étais en pleins combat acharné à coup de baguette, oui avoir une épée c’est désuet soyons honnête, mais alors que j’allais enfin achever la vilaine citrouille accompagné de ses amis le melon et la pastèque des aboiements me sortirent de ma rêverie. Je grimaçais légèrement, et je prenais un oreiller pour le mettre sur ma tête et crier légèrement. J’aimais ma sœur, plus que tout mais ses chiens beaucoup moins, je n’avais pas autant la fibre animal qu’elle, au contraire je m’en éloignais comme je pouvais surtout les petits qui trainent dans vos pieds. Je n’ai rien contre eux à la base mais on va dire que j’ai déjà du mal à m’occuper de moi alors un animal n’en parlons même pas, c’est une bien trop grande responsabilité. J’ai réussi à tuer un cactus c’est pour vous dire, je ne sais pas m’occuper des autres enfin à part ma sœur mais c’est diffèrent avec elle, c’est une partie de moi et la personne la plus importante à mes yeux. Mais à cet instant précis j’avais envie de la tuer elle et ses chiens, ils avaient besoin d’aboyer comme ça, bon en connaissant ma sœur je me doutais qu’elle était l’investigatrice de ses aboiements, c’était notre petit déjeuner à deux. On n’avait pas trop la chance de se croiser quand bon nous semble, nous avons des vies très différentes depuis qu’on a eu la chance de pouvoir prendre notre indépendance. Elle a décidé d’opter pour des études et un travail stable et moi pour un métier ou je pourrais travailler la nuit, où je peux changer de bar si ça me pète, de pouvoir changer d’air à chaque instant. Oui j’avais besoin de cette sorte d’exit dans ma vie, une sortie de secours juste au cas où qui ferait que je n’ai aucune attache, rien. J’ouvrais enfin les yeux et mon premier réflexe était de regarder mon téléphone à peine un œil sur la date je refermais les yeux, je posais mon téléphone et j’attrapais un coussin pour le mettre sur mon visage. Moi qui essayer de fuir encore et toujours se passé, de ne pas y penser et bien à chaque fois il y avait un rappel, il y a quatorze ans je me ‘mariais’. Je revoyais ses photos de mariage dans ma tête, elles étaient affichées partout dans notre maison enfin l’endroit où on nous gardait prisonnière plutôt, je me rappelais cette première nuit ou il m’avait respecté et ou j’avais eu l’espoir que peut-être il soit gentil et pas si tordu que ce que je pensais. Je m’étais trompée, il était encore pire, conduire toute une communauté à se suicider pour ses beaux yeux, j’avais vu la folie des gens ce jour-là, des gens tellement aveugle qu’ils étaient restés. Je secouais la tête, non il ne fallait pas que j’y pense, c’était mieux d’oublier et de faire comme si de rien était. Je mettais mes pantoufles et direction la cuisine avec un semblant de sourire, déjà prête à jouer la comédie d’une belle journée. Mais à peine j’arrivais vers la cuisine que je sentais une odeur de cramé. Je toussotais légèrement et je fixais ma sœur bizarrement. « Généralement c’est moi qui brûle tout. » Je riais, elle allait surement râler et dire que c’est la faute du toaster ou une connerie comme ça. Je m’installais sur un des tabourets et j’attendais après tout c’était tellement amusant de la voir chasser cette fumée. « Ouais, j’ai rêvé que j’étais un ninja qui devait tuer une citrouille et toi ? » Je me levais pour aller au frigo et je sortais quelques fruits, j’allais nous faire un petit cocktail non alcoolisé bien évidement, pour nous donner la pêche pour la journée. « Même si des chiens très mal dressé m’ont réveillé. » Je souriais légèrement, j’attendais déjà son discours comme quoi ses chiens étaient très bien, ils étaient surtout trop gourmand dès que j’avais ouvert le frigo j’avais vu des étoiles d’espoir dans leurs yeux. Je m’occupais de couper les fruits et les mixer, je ne savais pas si elle se souvenait du jour qu’on était et je n’avais pas réellement de le lui rappeler si ce n’était pas le cas, mais de toute façon tôt ou tard elle le découvrirait. Mais j’avais toujours de la difficulté de parler de cette période, même avec ma sœur, surtout avec elle en fait. Je ne voulais en parler à personne, après tout ça ne les regarder pas puis c’était du passé. Je prenais deux verres mon shaker en main pour verser à chacune de nous un petit cocktail plein de vitamine que je posais sur la table. Je m’asseyais et je tapais sur mon téléphone, j’avais quelques messages, je mettais donc le haut-parleur puis d’un coup un message que j’avais entendu des milliers de fois passa. « Mademoiselle Winstead c’est le docteur Edwards, vous avez encore raté le rendez-vous que je nous avais fixé et vous ne répondez toujours pas à mes appels. S’il vous plait il faut que vous veniez ça fait partie du processus et on aurait dû boucler tout ça il y a des années. Surtout vu le jour qu’on est vous devriez vraiment m’appeler… » Je coupais rapidement, quel chieur ce psychologue je vous jure toujours là pour mettre les pieds dans le plat. Je baissais la tête vers mon verre comme si de rien était en attendant la réaction de Calypso.
Cette date, pourquoi je ne m'en étais pas rappelé plus tôt ? Peut-être parce que mon ancienne vie s'effaçait petit à petit, peut-être avais-je franchi une nouvelle ligne, m'approchant d'un peu plus près de mon futur, mettant ainsi plus d'écart avec le passé que je partageais avec Circé. Ou alors, le fait que j'avais eu une semaine surchargé m'avait complètement fait perdre le sens du temps. D'un côté, j'avais peur que cette deuxième raison soit la bonne, car à part ce petit oubli, je sentais toujours l'ombre noire de mon passé caché derrière moi, hantant mes faits et gestes tout en me rappelant ce par quoi, j'étais passée. Je pouvais la sentir à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit, il me suffisait de me rappeler de la secte, mais surtout de Jededahia pour la sentir. Cela rapportait toujours de mauvais souvenirs et souvent les pires, ses mains sur ma peau, le poids de son corps sur le mien et parfois, si j'étais perdue dans ce chaos, je pouvais même à nouveau sentir son parfum, cette odeur d'épice et de bois et comme à chaque fois, la nausée s'emparait de moi. Heureusement, j'avais un point d'ancrage, qui me faisait revenir dans le présent, du moins j'en avais plusieurs sous la forme de boule de poil. Oui, mes chiens étaient l'une des seules choses qui me ressortait de ces ténèbres. C'était pour cela que j'avais besoin de leur compagnie et qu'il me suivait partout.
Je faisais fuir la fumée des toasts carbonisés, faisant du vent avec un magasine quand Circé arriva dans la cuisine. Je pensais bien que la scène devait être atypique et assez marrante, après tout, c'était elle la reine des toasts brulés, pas moi. Ma soeur jumelle riait donc devant la situation, alors que d'habitude, c'était moi. Comme quoi aujourd'hui, on changeait de rôle. « On a qu'à dire que ceci est l'exception qui confirme la règle. » Lançais-je alors que faisais partir le dernier nuage de fumée. Juste au cas où, je gardais la fenêtre ouverte avant de me rabattre sur les pancakes tout écoutant Circé me raconter son rêve. Je m'accordais un moment pour la regarder, arquant un sourcil avant de rire à mon tour. « J'aurais aimé voir ça ! » Lançais-je, tout en riant de plus belle. La bonne ambiance était de nouveau-là et il n'était pas question de gâcher cela en lui rappelant quel jour nous étions, aujourd'hui. C'était notre déjeuné entre soeurs, il n'était pas question qu'un nuage noir se mette à planer au-dessus de nous. Je feins d'être choquée alors que ma jumelle fit la remarque que mes chiens n'étaient pas bien dressés, c'était une petite remarque qu'elle faisait souvent pour m'embêter et qu'elle prononçait toujours un certain sourire aux lèvres. « Je ne vois pas de quels chiens tu parles, les miens sont de vrais petits anges. » Rétorquais-je tout en lui faisait une petite grimace. Je caressais Pandora qui était assis à côté de mes pieds, le petit poids de son corps poser sur ma cheville. Je me baissais un instant pour lui caresser sa petite tête et repris ma cuisson. Comme à chaque fois qu'on ouvre le frigo Thor et Roxie jouaient les gourmands, faisant les yeux doux à celui qui ouvrait la porte du frigidaire. Je rigolais devant la scène, alors que Circé sortait des fruits pour nous faire des cocktails de fruits.
De nouvelles tranches de pain grillaient dans le toaster, cette fois, j'avais baissé le niveau de cuisson pour éviter que ceux-là finissent eux aussi carbonisés. Une voix masculine perça le petit silence qui s'était installé pendant un petit moment. Je savais très bien qui s'était pour avoir entendu à plusieurs reprises ce genre de discours et surtout pour avoir été moi-même une patiente de ce cher docteur Edwards. Circé avait encore raté sa session, mais cela ne m'étonnait plus vraiment. Et puis, il y eut cette phrase, qui me glaça sur place alors que je coupais des fruits sur une planche à découper, le couteau que je tenais en mains tomba sur le comptoir et je me dépêchais de mettre mes mains hors de porter de la lame. Circé se dépêcha d'éteindre son téléphone, mais c'était peine perdue. Je me relevais doucement et lançais un regard verre ma sœur qui était concentrée à regarder son verre de jus de fruit. « Tu savais ? » Demandais-je alors, tout en essuyant mes mains. Je soupirais, cette fois la bonne ambiance était vraiment partie. Je posais mes mains sur la surface du comptoir m'appuyant dessus avant de soupirer à nouveau. Je passais mes mains dans ma chevelure, avant de faire face à ma sœur jumelle. « Tu as encore manqué un rendez-vous chez Edwards, Circé. Pourquoi ? » Demandais-je d'une voix plate. Comparée à moi, ma jumelle détestait qu'on parle de la secte et de notre mère. C'était un sujet qui une fois commencé ne s'éternisait pas longtemps. Moi non plus, je n'aimais pas ça, mais en parler m'avait tout de même beaucoup aidé et le plus surprenant, c'était qu'une fois sortie de ce cauchemar Circé et moi n'avions jamais eu de discussion à ce sujet. Il était clos pour elle, mais ce n'était pas du tout le cas. Peut-être qu'elle avait peur d'en parler, peut-être que rien que l'idée de dire le mot secte ou Jededahiah la rendait nauséeuse comme moi. « Tu sais un jour ou l'autre, il faudra bien qu'on en parle, ensemble. Je sais que ce n'est pas facile pour toi, Circé et c'est tout comme pour moi, mais cela nous aiderait surement à tourner la page. » Je baissais à mon tour ma tête, regarde Pandora qui reniflait sûrement l’odeur des toasts.
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(✰) message posté Ven 18 Juil 2014 - 15:22 par Invité
Circé & Calypso
L’ambiance venait de se refroidir d’un coup, j’avais toujours les yeux rivés vers mon verre en espérant que tout continue comme si de rien était mais je connaissais Calypso, elle ne lâchait pas l’affaire et j’allais me faire surement remonter les bretelles. Elle avait souvent eu besoin de parler de tout ça, elle éprouvait de la haine envers Jedahiah, envers tout ça et elle avait expulsé cette rage. Moi j’avais tout gardé en moi, je n’avais pas détesté autant cet homme, avec moi il avait été plus doux, plus clément je ne sais pour quelle raison, il avait été presque gentil parfois même, bien sûr je le haïssais pour sa secte, pour avoir embarqué ma mère et ma sœur dans tout ça, j’aurais préféré les épargner surtout Calypso car ma mère mérite ce qu’elle a eu dans le fond, c’était son choix et elle l’a assumé. Mais j’avais peur que le fait que je ne le déteste pas autant qu’elle soit mal vu, cette dernière nuit à ses côtés qui me hantait, il s’était montré sincère et vrai, j’avais même pensé que j’aurais presque pu tomber amoureuse de lui si ce n’était pas un allumer qui mentait à tout le monde autour de lui. Puis dans le fond je ne voyais pas l’intérêt d’en parler, j’étais allée aux séances quand j’étais mineure car j’étais obligée mais je n’avais jamais rien dit, jamais parler à part pour demander au psy quand est-ce qu’il me laisserait tranquille comme si je n’avais pas assez sur le dos. Il avait tout tenté, la dureté, la gentille, la glorification en me félicitant d’avoir sorti ma sœur de cette église alors que je n’y étais pour rien, c’était cette famille qui avait tout fait pour s’en sortir. « Oui je savais… Comment oublier. » Je parlais avec une certaine amertume, le jour où j’avais été marié de force ainsi que ma sœur jumelle n’était pas une chose que j’oubliais facilement, c’était un jour difficile pour nous, mais ce n’était pas le seul, il y avait tellement de date qui nous faisait mal, la mort de notre père, l’incendie, c’était des choses qu’on aurait préféré oublier, effacer à tout jamais, j’avais demandé si j’avais droit à une lobotomie à mon psy mais il ne semblait pas très fan de mon humour. Mais visiblement elle ne s’arrêtait pas simplement à cette question, non elle voulait savoir pourquoi j’avais manqué mon rendez-vous, je me retenais de soupirer car ça allait l’énerver, j’avais l’impression qu’elle était ma mère des fois, enfin seulement quand elle me demandait des explications sur mon comportement et je redevenais une adolescente pendant quelques minutes. C’était notre seul sujet de discorde, le fait que je n’aille pas aux rendez-vous. « Tu ne vas pas me croire mais en fait j’étais dans la rue je me dirigeais vers le cabinet et y a une bande de furet qui est passé devant moi et qui m’ont embarqué avec eux… » Je levais légèrement la tête en souriant, j’espérais un peu la faire rire même si sur ce sujet elle n’avait pas beaucoup d’humour. « Je n’ai rien à lui dire en plus, c’était y a des années il y a prescription non ? » J’avais une petite voix, c’était trop difficile pour moi, j’y pensais déjà assez, chaque nuit des cauchemars me hantaient alors je n’avais pas besoin d’en parler la journée en plus. Ici personne ne savait rien et ça m’arranger bien, je pouvais avoir une vie normale le jour, je n’avais pas envie que ces souvenirs me hantent durant ma journée, durant le travail ou quoi parce que j’en avais parlé à mon psy et que j’étais toute chamboulée. Voilà maintenant qu’elle voulait qu’on en parle ensemble, pour quoi dire ? Pour lui dire que non je ne le détestais pas cet homme qu’elle avait en horreur, que dans le fond il était peut-être pas si horrible, que j’avais aimé être dans ses bras cette nuit-là, que la seule raison pour laquelle je n’avais pas brûlé dans les flammes c’était elle et que sinon j’aurais préféré mourir pour oublier cette vie. Ce n’était pas contre elle mais elle avait un but, un métier qui était sa passion, moi j’étais simplement barman et d’aucune utilité, à part pour elle je ne comptais pas, si je n’étais pas là se serait pareil. La seule raison pour laquelle je m’étais battue c’était elle, pour qu’elle ait cet avenir, qu’elle puisse avoir tout ce qu’elle souhaitait mais moi dans tout ça je m’étais oubliée. « Pourquoi tu veux en parler toi ? On l’a vécu c’était déjà bien assez. Tu veux quoi des conversations sur le canapé autour d’un verre à nous rappeler nos souvenirs d’enfance ? » Sans m’en rendre compte je m’étais levée et j’avais légèrement haussé le ton, j’étais têtue et butée sur ce sujet même si dans le fond elle avait peut-être raison, on devrait en parler mais je m’en sentais incapable car j’avais peur de craqué, peur qu’elle ou mon psy voit ma vulnérabilité, qu’ils comprennent que j’avais souffert et que je souffrais chaque jour depuis, non ma sœur n’avait pas besoin de ça, elle avait réussi à se reconstruire petit à petit et elle devait croire que c’était mon cas aussi. « Tu veux parler ? Va voir un psy c’est tout ce que j’ai à te dire. » J’avais dit ça sur un ton sec et froid, je me renfermais comme à chaque fois qu’elle abordait ce sujet, je devenais cette personne que je n’aimais pas être, cette jeune femme dure avec les autres, qui ne laissait rien passer comme émotion, un peu comme si je n’avais pas de cœur… Cette façade c’était Jedahiah qui me l’avait enseigné car il fallait toujours paraître ce qu’on n’est pas, car dehors à la vue des membres de la secte il fallait faire croire qu’on était heureux, il fallait cacher ses vraies émotions, sa personnalité et simplement être ce que les autres veulent qu’on soit. Alors quand on parlait de ça je redevais cette personne fausse, cette femme qui cache tellement de chose et qui est fatiguée un peu de tout cacher.
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(✰) message posté Dim 27 Juil 2014 - 18:04 par Invité
Circé & Calypso
Tout ce que je voulais, c'était passé un bon petit-déjeuner avec ma soeur jumelle, rattraper le temps de cette semaine qui avait été plus que mouvementé. Et pourtant, une chose aussi simple que ça tournait en cauchemar, un mauvais rêve dont je me devais de passer à travers pour une fois dans ma vie. Alors ok, il y a quatorze ans de cela, ma soeur et moi passions d'adolescentes à épouses d'un taré, mais j'en avais marre de ce jour noir et des autres qui suivaient, marre de passer des horribles journées comme celle-ci durant laquelle des flash-backs de ce mariage me reviendraient en tête et hanteraient mes rêves. Je n'en pouvais juste plus, c'était pour cela que je mettais les pieds dans les plats avec ma soeur jumelle, Circé. Depuis notre sortie de la secte, nous n'avons plus jamais reparlé de cette histoire, de ce par quoi, nous étions passées, elle et moi. Il y avait bien les psychiatres, mais ce n'était pas la même chose pour la bonne raison qu'il n'avait pas vécu cette horreur à mes côtés, ils n'étaient pas Circé alors pour moi, ces docteurs ne pouvaient pas comprendre, même si certains de leurs mots m'ont été d'une aide précieuse et parfois même salvatrice. Je savais que ma soeur avait volontairement raté son rendez-vous au cabinet du docteur Edwards, mais une part de moi voulait croire le contraire, croire qu'elle souhaitait cette aide pour avancer et quel ne gérait pas tout cela seule. J'espérais qu'elle osait en parler, vraiment, sauf que je ne pouvais plus prétendre, croire l'impossible quand il était clair que Circé gardait tout cela en elle.
Je soupirais fortement, passant mes mains sur mon visage avant de les glisser dans ma chevelure, écoutant désespérément ma soeur jouer sur la défensive avec ses blagues surréalistes. Je regardais ma soeur, arquant un sourcil alors qu'elle m'offrait un sourire. D'habitude, je répondais à son sourire, riant même légèrement tout en me disant que ma soeur est folle, mais là... là cela ne marchait pas, pas quand on parlait de ce genre de choses. « Prescription ? » Rétorquais-je surprise de l'entendre dire ça. Je ne comprenais pas comment elle pouvait dire cela. Il n'était pas question d'un petit événement de notre passé, mais carrément la moitié de notre vie et de moments que deux gamines ne devraient jamais devoir vivre. « Il n'y a pas prescription sur ça Circé. Pas pour ce qu'il nous est arrivé. Il y a quatorze ans de cela, notre mère, nous a marié de force à un homme fou et dangereux ! » M'exclamais-je avant de soupirer à nouveau. Je tenais même plus sur place avec cette adrénaline et cette colère en moi. Je ne pouvais tout simplement plus tenir. J'avais envie de prendre tout ce que j'avais en mains et de le balancer sur les murs, mais je me contrôlais afin de ne pas monter d'un niveau voir plus cette conversation. Par contre, ce n'était pas le cas de Circé, je l'avais poussée, forcé à discuter d'une chose qui pour elle, appartenait au passé et ne méritait pas qu'on en reparle. Je l'écoutais sans bouger attendant qu'elle ait fini son petit discours sarcastique. Nous n'étions pas du genre à nous disputer, bien au contraire la dernière dispute remontait à deux mois de cela, quand Thor avait décidé de faire ses dents sur une de ses pairs de chaussures. Et encore comparée à celle-ci, c'était différent.
Et puis, elle finit par me blesser, me lançant d'un ton -qui venant d'elle m'était encore inconnue, que si je voulais en parler, il fallait que j'aille voir ailleurs. Je la regardais un instant en silence, alors que les larmes me montaient aux yeux. « Je n'ai plus faim. » Lançais-je à voix basse, avant de jeter le bacon dans la poubelle et de mettre la poêle dans l'évier. Je restais de dos ne voulant plus poser mon regard sur ma soeur jumelle. J'essayais de rester forte, de retenir mes sanglais, mais je pouvais sentir des gouttes glisser le long de mes joues. Je les balayais rapidement avant de me diriger hors de la cuisine, avec en tête de mettre le plus d'espace possible entre nous deux, mais je voulais répondre à sa question, qu'elle comprenne pourquoi il m'était important d'en discuter avec elle. Je restais tout de même dos à elle, m'arrêtant simplement dans ma course. « Ce n'était pas avec un psy que j'ai vécue ce cauchemar, ce n'était pas l'un d'eux qui était à mes côtés durant toutes ses années, mais toi. Si je voulais t'en parler, c'est parce que tu es l'unique personne à savoir ce que je ressens, qui sait par quoi je suis passé...et surtout, tu es la seule qui me comprend. » M'exclamais-je lassée, mais aussi épuisée. Je passais le revers de ma main sur mes joues, prenant un instant pour me calmer. « Tu voulais les raisons, les voilà, mais ne t'inquiètes pas, Circé. Je me tais à partir de maintenant. » J'abandonnais, c'était tout ce qu'il me restait à faire. Je ne pouvais pas la forcer à me parler, surtout que j'avais compris que c'était peine d'essayer. Je ne voulais plus avoir affaire à cette Circé froide, car ce n'était pas ma soeur, du moins pas celle que je connaissais.
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(✰) message posté Jeu 31 Juil 2014 - 21:30 par Invité
Circé & Calypso
Calypso ne semblait pas avoir compris que je n’avais pas envie de parler de tout ça, que c’était le passé et que je ne savais toujours pas comment faire pour le gérer, j’étais encore dans une phase de déni. Mais elle ne voulait pas lâcher l’affaire, me parler de tout ça elle ne comprenait pas que ça me faisait du mal, je faisais tout pour mettre ça de côté, faire comme si rien ne c’était produit même si c’était difficile avec mes cauchemars, elle était loin d’aidée voir même c’était tout l’opposé. Oui il y a quatorze ans on avait vécu quelque chose de plutôt particulier mais contrairement à elle je n’avais pas eu à subir le corps de Jedahiah contre le mien ce jour-là, non j’étais restée contre lui, il ne m’avait rien demandé, serait-elle en mesure de comprendre, elle risquait peut-être de m’en vouloir si elle savait que ma relation avec cet homme était différente. Elle le haïssait au plus haut point, elle n’avait jamais supporté qu’il pose ses mains sur elle, moi c’était diffèrent, je n’étais pas amoureuse et il a profité de moi aussi mais j’étais toujours restée forte, je me taisais simplement, je faisais comme si de rien était encore et toujours, j’avais vécu une vie à faire semblant et je continuais. J’avais l’impression de n’être qu’une façade face au monde, je me cachais derrière une carapace car je ne savais pas comment gérer ce qui m’était arrivé, quoi en penser, certes un psy m’aurait surement aidé mais je ne voulais pas accepter cette aide qu’on m’avait tant proposé, j’avais survécu à tout ça pas besoin d’aide, c’était ce que je pensais, à tort surement. Je l’avais énervé j’en étais consciente et je ne faisais qu’empirer tout ça, je m’en voulais, elle était la seule personne que je ne voulais pas toucher, celle que je protégeais mais je ne supportais pas qu’elle veuille elle me protégeait, c’était mon rôle un point c’est tout. « Je sais j’étais là Caly, tu te souviens la fille en robe blanche à côté de toi. » L’ironie n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, elle détestait ça, elle ne supportait pas que j’essaye de m’échapper de conversation en utilisant ce cynisme dont je pouvais parfois faire preuve. On ne se disputait jamais et je détestais ça d’ailleurs, je souffrais alors qu’on s’affrontait ce matin, pourtant c’était plus fort que moi, j’avais activé mon bouclier de protection quand elle avait essayé de m’extirper des informations. Elle pleurait, je le voyais à la façon dont ses épaules bougeaient légèrement, je baissais les yeux honteuse, je me détestais, je m’en voulais mais je ne pouvais simplement pas en parler c’était plus fort que moi. Ses paroles me brisaient le cœur, entendre sa voix tremblotante venait de m’achever. « Non je ne te comprends pas Calypso, je ne te comprends pas. » C’était la vérité, il était temps qu’elle réalise qu’on avait vécu les choses de façon différentes, qu’on les avait perçus de façon différente aussi. « Tu veux que je te dise quoi ? Que chaque jour je priais qu’il te rejette pour être la seule à subir ça et que toi tu sois enfin en sécurité. Que toutes les nuits je le suppliais de rester avec moi pour qu’il te laisse tranquille, que je lui ai fait croire que je n’arrivais pas à dormir sans lui simplement pour t’épargner le plus possible. Que j’aurais donné ma vie pour que tu puisses t’enfuir, qu’un soir j’aurais pu m’enfuir mais je suis restée pour TOI. Alors non Calypso je n’ai pas envie de parler de tout ça, de me rappeler ce qu’il t’a fait subir. » J’avais monté le ton vers la fin, j’étais énervée, elle ne se rendait réellement pas compte que je me fichais de moi, de ma vie, qu’il n’y avait que la sienne qui m’avait intéressé toute ces années car je la pensais plus méritante que moi, si ça n’avait pas été pour elle je ne serais plus là depuis longtemps mais non je suis toujours restée près d’elle car je ne me voyais pas me séparer de ma sœur, parce que je l’aimais plus que tout et que notre lien était indestructible. « On a peut-être vécu ça ensemble mais pas de la même façon Caly il faut que tu te mettes ça en tête, je ne suis pas comme toi et je n’ai surement pas envie qu’un psy entre dans ma tête pour savoir tout ce que j’ai pu vivre avec lui car mon histoire avec Jedahiah n’appartient qu’à nous. » J’avais parfois du mal, j’avais tendance presque à le défendre alors que je le détestais et que s’il était devant moi j’essaierais de l’étrangler probablement, il était mien si jamais il était en vie, je voulais me venger et pourtant je savais que face à lui j’en serais complètement incapable, j’étais bien trop faible pour ça.
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(✰) message posté Jeu 31 Juil 2014 - 23:15 par Invité
Circé & Calypso
Et voilà, les filles Winstead en pleine dispute. Cela n'arrivait pas souvent, mais quand c'était le cas, ce n'était jamais minime, non bien au contraire. Les voix se lèvent de plus en plus à chaque fois. Je détestais ça, je détestais vraiment ça, parce que ma sœur était têtue, que je détestais ne pas avoir le dernier mot et que de ce fait, cela rendait l'instant encore plus horrible. Et aujourd'hui, si on se prenait la tête s'était à cause de lui. Même mort, Jedahia nous rendait encore la vie dure, c'était comme si, une part de lui était toujours avec nous, accroché à notre esprit. Je le haïssais plus que tout et pour tellement de choses, pour avoir rendu notre mère complètement folle et naïve, pour avoir osé marier deux gamines à peine sorties de l'enfance, mais surtout pour nous avoir soumis à ses envies et ses fantasmes. J'espérais qu'il brûlait en enfer, là où était sa place. Qu'il criait jusqu'à n'en plus pouvoir, à s'en crever les poumons sous d'insoutenables tortures et qu'il suppliait qu'on l'achève encore et encore, sans voir ce vœu s'exhausser. Cette pensée était la plus noire et la plus forte que j'avais au fond de mon âme et je savais qu'elle serait capable de me faire faire bien des choses aussi sombres, si Jedahia était en face de moi. J'avais laissé tomber la cuisine, ma faim s'était évaporée pour laisser place à la colère. J'avais à présent une boule dans le ventre et je savais que celle-ci n'était pas prête de me laisser manger quoi que ce soit. Je lançais un regard sur Thor, il regardait Circé et puis moi, alors que nous nous échangions des mots dans notre dispute, il poussait des petits couinements, montrant qu'il n'aimait pas du tout, ce qui se passait à cet instant, Il fit comme Pandie et Roxie, fuyant la cuisine pour le calme du salon, enfin ils devaient sûrement nous entendre là-bas aussi. Je reposais mon attention sur Circé, alors qu'elle tirait la carte de l'ironie. Je détestais quand elle faisait cela et elle le savait très bien. Je savais que c'était sa façon de se défendre, tout comme l'humour et le sarcasme, mais qu'elle utilise cela contre moi, me rendait encore plus hors de moi. Et puis tout éclata enfin, les actes jamais avoués, les pensées qui n'avaient jusqu'à là jamais passé nos lèvres. Je savais que ma sœur jumelle s'était trouvée le devoir de prendre soin de moi, même si pourtant, j'étais l'aînée, la première fille Winstead mise au monde. Je ne lui ai jamais demandé de faire tout cela avec Jedahia. J'avais l'impression qu'elle mettait ses actes sur mon dos, chose qui me rendit encore plus furieuse. Il y avait même pas une minute de cela, je fuyais la bataille, mais là, je ne pouvais tout simplement plus faire ça. J'avais donc fait volte face, revenant sur mes pas pour avoir ma sœur droit devant moi. « Je ne t'ai jamais demandé de faire cela pour moi ! Il n'y a pas eu un instant ou les mots « aide moi Circé » sont sortis d'entre mes lèvres ! Alors ne met pas la faute sur moi, si tu n'as pas pu t'enfuir quand tu en avais eu la chance! Au contraire de ce que tu dois penser, je t'aurais poussée à t'en aller, j'aurais tout fait pour que cela arrive, pour que tu puisses sortir de ce cauchemar ! Peut-être que tu l'as oublié, Circé, mais le besoin de prendre soin de l'autre ça va dans les deux sens depuis toujours ! » Moi aussi, j'avais levé le ton de ma voix, montrant à quel point, j'étais en colère contre ses propos. D'habitude, je faisais en sorte d'apaiser les tensions, car les disputes n'avaient jamais été mon fort et que je détestais cela plus que beaucoup de choses. Je pensais vraiment ce que je venais de dire à ma sœur, jamais je ne lui aurais demandé de rester avec moi et je lui aurais encore moins voulu de s'enfuir. Bien au contraire. J'aurais tout fait pour que cela arrive, j'aurais même fait en sorte de divertir Jedahiah pour lui donner encore plus de chance. Je savais que cet homme ne se comportait pas de la même façon avec ma sœur jumelle, après tout, nous avions peut-être le même visage, mais les caractères étaient à l'opposer. Je n'avais jamais été choquée par les propos de ma sœur, du moins jusque-là. Cette phrase, ce mot, ils résonnaient dans ma tête encore et encore, éveillant en moi la nausée. « Mon histoire avec Jedahiah n'appartient qu'à nous. » Je ressentais à nouveau cette horrible gêne qui se prenait de moi du temps de la secte, cette envie de vomir mes tripes, cette atmosphère sale autour de moi. Je savais que je n'allais pas tarder à vomir la seule chose que j'avais dans le ventre, mon cocktail de fruit. « Mais tu t'entends, Circé ? Qu'est-ce qu'il a pu te faire pour que tu puisses dire cela. Comment peux-tu croire qu'il y a un...un nous entre toi et ce monstre ! Après tout ce qu'il t'a fait ?! M'a fait ?! Je ne sais pas comment il était avec toi, ou du moins, je n'ose pas y penser de peur que le peu que je pense soit vrai. » Il fallait que je me tienne à quelque chose, mes jambes se faisaient de plus en plus faible alors que les souvenirs remontaient en moi. J'attrapais donc d'une main le comptoir du bar et continuais mon discours, espérant, priant pour que ma sœur ouvre les yeux sur qui était Jedahiah. « Il était un monstre avec nous, Circé ! Dois-je te dire ce qu'il m'a fait pour te rappeler ce qu'il était ? Il m'attachait au lit parce que je faisais que de me débattre, il me giflait pour que je la ferme et quand il rentrait saoule comme un porc au beau milieu de la nuit, il venait d'en ma chambre et me prenait pour toi. Cet homme était un monstre de la pire espèce et que tu le penses ou pas, il en était un aussi avec toi.» Ajoutais-je la mâchoire serrée et une grimace de dégoût sur le visage. J'avais peur, peur que ma sœur soit d'une certaine façon atteinte du syndrome de Stockholm ou d'une saloperie de ce genre. Et puis, cette envie de vomir ce fit encore plus forte, alors que j'essayais de me calmer.
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(✰) message posté Mar 26 Aoû 2014 - 23:07 par Invité
Circé & Calypso
Je détestais me disputer avec ma sœur, elle était tout ce qui me rester mais j’avais l’impression de tout gâcher à chaque fois, toujours la même dispute sur le même sujet, mais aujourd’hui notre petit fight semblait prendre de l’ampleur. Si seulement elle avait choisi un autre jour, mais non il fallait que ce psy m’appelle juste aujourd’hui, il l’avait surement fait exprès, s’il pensait que ça allait fonctionner pour le coup c’était tout le contraire, il venait de me refroidir encore plus. Une partie de moi était honteuse, je ne voulais pas en parler pour ça, je ne voulais pas que des gens sachent tout de ma vie, tout de mes peines, tout de mes faiblesses et tout ce qui peut me toucher. Caly avait de la rancœur et de la rancune, envers notre mère par exemple alors que moi j’en étais venue à m’en ficher, c’était ça le problème, je m’en fichais, j’avais baissé les bras à un moment, j’étais devenue froide par rapport à tout, comme si j’avais perdu mon humanité enfin pas totalement car mon humanité c’était ma sœur jumelle, oui je pense que c’était ça. Elle ne comprenait pas, je n’aurais pas pu l’abandonner, non pas que je la trouvais faible mais il faut dire qu’elle a beaucoup plus mal vécu son union avec Jedahiah que moi, alors je n’ose pas imaginer si j’avais décidé de fuir, sa violence aurait peut-être été double. Alors oui elle ne m’avait jamais demandé mais c’était mon devoir, je ne pouvais pas fuir car je ne me voyais pas de futur, je ne voyais pas l’espoir. Je fermais les yeux un instant et je prenais une grande inspiration, je ravalais les larmes qui menaçaient d’apparaître, non je n’allais pas les laisser venir ses petites garces. Ces pensées, me remettre dans cette optique que je pensais ne rien valoir ne m’aider pas, elle ne comprenait donc pas, j’étais inutile alors qu’elle non. « Tu avais un avenir, tu étais la seule de nous deux qui pouvait réussir alors je t’ai protégé c’est comme ça. Tu n’avais pas à demander, qu’aurais-tu fais seule là-bas ? Tu serais surement morte. » Rien qu’à cette idée je sentais une vague de rage m’envahir, imaginer qu’il ait pu lui arriver quelque chose, c’était une des pires choses pour moi. Pourquoi elle remuait le couteau dans la plaie, pourquoi ressentait-elle le besoin de reparler de tout ça, on en souffrait assez alors se rappeler les souvenirs de l’une et l’autre n’allait pas aider quoi qu’elle pense. Elle avait peur, c’est sûr que ma façon de parler laisser sous-entendre que j’avais peut-être ressenti des choses pour cet homme, ce n’était pas le cas à part peut-être cette dernière nuit mais ce n’était pas de l’amour, ça ne l’avait jamais été non, mais je l’avais découvert plus humain. Mon seul soucis c’est que je ne sais pas si je lui avais pardonné ou non, je pense que je ne pourrais jamais lui pardonner pour Caly mais moi au final je m’en fichais, comme si je n’étais pas importante, comme si j’étais inutile et que je me le faisais comprendre de cette façon. A force d’être dans cette secte j’en avais oublié ma propre personnalité, je m’étais oubliée et à la sortie j’avais eu du mal à vraiment savoir qui j’étais, j’avais cherché en faisant pleins de petit boulot. Se reconstruire, à ce qui parait c’est ça le plus important et je pense que je ne m’étais pas reconstruite, au contraire j’avais laissé en construction sans jamais avoir la foi de finir. Je me disais que c’était impossible, vous savez comme les maisons si vous voulez qu’elle tienne bien, qu’elle soit solide il faut de bonne fondation, tout commence là et bien moi je pense que je n’ai pas de fondation et donc je serais toujours bancale. Comme vous pouvez le constater je n’ai pas beaucoup d’espoir ou d’ambition pour moi-même. « C’était diffèrent c’est tout. Tu ne sais pas ce qu’il m’a fait, arrête d’essayer d’imaginer car tu peux imaginer ce que tu veux, tu n’arriveras jamais à savoir la vérité. Tu es ma sœur jumelle, on a toujours tout partagé mais ça je ne peux pas, tu ne pourras jamais te mettre à ma place, je n’ai pas fait d’étude, je n’ai pas trouvé ma voie comme toi, j’étais peut-être simplement destinée à rester dans cette secte et à mourir dans ses flammes, ça aurait été plus simple que de ne pas savoir qui je suis. » Je venais de m’ouvrir, je ne voulais pas parler de lui, de nous, je voulais qu’elle comprenne que nous étions différentes, elle avait évolué et grandi grâce à ces épreuves contrairement à moi, j’étais simplement devenue indépendante, je faisais un peu de tout mais je n’avais rien de spécial, je n’étais personne d’important, ni pour les gens, ni dans ce monde. « Je ne te parlerais pas de lui, il était un monstre surement mais je n’en suis même pas certaines. Je pense qu’il ne savait plus se raisonner, il s’est perdu en ayant autant de monde qui le vénérait. Je ne lui cherche pas d’excuse loin de là mais je pense que c’est les adeptes qui l’ont rendu ainsi, il pouvait avoir tout ce qu’il voulait et ce qu’il voulait c’était nous. Tout le monde réalisait ses souhaits alors il nous a eu. » C’était un raisonnement simple, tout ce pouvoir lui était monté à la tête. Quand il m’avait parlé de son passé c’était tellement différent, il semblait intéressant en voyageant il avait vu tellement de chose et pourtant il avait changé, il était devenu un gourou manipulateur et fou. Les êtres humains sont complexes, mais je ne pouvais pas lui mettre tous mes malheurs sur le dos, si je n’avais pas essayé de me trouver un avenir c’était avant tout ma faute enfin je crois, je ne sais pas trop, je m’étais oubliée et je m’en voulais parfois pour ça puis je continuais ma vie, j’essayais de ne pas trop y penser, j’étais heureuse dans mon boulot pour l’instant c’était tout ce qui compté.
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(✰) message posté Jeu 18 Sep 2014 - 15:02 par Invité
Circé & Calypso
Je passais mes mains dans ma chevelure encore et encore. Je n'y croyais pas, tout ce qui se passait à cet instant ressemblait à un mauvais rêve et pourtant, c'était bien la réalité et celle-ci était loin d'être jolie. J'étais en colère contre moi pour avoir ouvert la bouche, contre ma sœur pour ne pas vouloir me parler et aussi, pour ses mots qui me blessaient, contre Jedahiah pour avoir bourré la tête de ma sœur d'idioties et contre la vie en générale pour être aussi horrible. J'avais l'impression que c'était Calypso against the world, pourtant, je n'avais passé l'âge de jouer les rebelles. Les vérités étaient de sortie, et même si la plus part du temps, elles étaient bonnes à dire, celles-ci ne l'étaient en aucun cas. Je regardais ma sœur avouer qu'elle m'avait fait passer avant elle, car elle voyait en moi un avenir plus important que le sien. Chose que je trouverais complètement absurde, bien entendu. Ma sœur ne voyait pas son potentiel et toutes les choses qu'elle pourrait faire et devenir. J'avais tellement envie de lui ouvrir les yeux, mais elle était tellement butée. « Comment tu peux dire ça, Circé ?! Tu peux être tout ce que tu veux être ! Ton avenir, il est là devant toi, tu as juste à faire tes propres choix et prendre les bonnes décisions ! » M'exclamais-je, tout en passant à nouveau mes mains dans mes cheveux, avant de soupirer. « Peu importe ce qui me serait arrivé ! Toi, tu aurais arrêté de subir les actes de Jedahiah, tu n'aurais pas été aussi touchée et détruite par cette saloperie d'histoire. » Peut-être que la mort aurait été une meilleure destinée que de vivre de cette façon. Oui, peut-être que je serais morte dans cet incendie, mais je n'en aurais eu rien à faire, parce que ma sœur aurait été libre.
À plus, nous nous disputions sur le sujet de Jedahia à plus, une envie de vomir grandissait en moi. Je m'étais accoudée au bar qui séparait la cuisine du salon, sentant mes jambes devenir faible sous mon poids. Cette ambiance malsaine dans laquelle nous baignions dans nos années là-bas refaisait surface. C'était le genre d'atmosphère qui me faisait sentir sale et écœurée. Les mots de ma sœur me touchaient tellement, car chacune de ses phrases étaient remplies de tristesse et de colère. Elle ne voulait pas m'avouer tout ce qui s'était passé et pourtant dans son discours, j'en avais eu un échantillon. Je sentais les larmes refaire leurs apparitions alors que Circé venait de déclarer que de mourir dans les flammes de l'église auraient été plus simple pour elle. Je secouais doucement ma tête, tout en posant mon regard sur ma sœur. Je pouvais sentir sa tristesse, voir la marque de notre passé sur son visage. « Comment peux-tu dire ça ?! » Lançais-je alors que moi-même, j'y avais pensé. « Tu ne vois pas tout ce dont tu es capable, parce que tu crois que tu ne mérites pas mieux. Bordel Circé, tu ne peux pas continuer comme ça ! » Ajoutais-je d'un ton déterminer. Ma sœur jumelle avait passé sa vie à s'occuper de moi, il était temps maintenant que je fasse de même, maintenant que j'avais appris tout cela. Et puis la discussion sur Jedahiah reprit de plus belle. Son point de vue sur cet homme était tellement différent du mien, et même si, elle disait ne pas lui chercher des excuses, c'est ce qu'elle faisait à cet instant. « Je n'arrive pas à croire que tu puisses penser ça...je ne peux pas y croire... » Mais qu'est-ce qu'il avait pu lui faire ? Il n'y avait pas de mot pour le décrire, même les plus insultants n'étaient pas assez forts. J'avais envie de prendre la première chose qui me venait en main pour le balancer contre un mur. « Est-ce que tu t'écoutes ? Il était le seul à réaliser ses souhaits ! Il avait la tête tellement grosse et pleine de conneries qu'il a décidé d'épouser des jumelles de quatorze ans ! » M'exclamais-je tellement fort que Pandie qui était resté dans la cuisine avait déguerpi en quatrième vitesse. Jamais je ne m'étais mis dans un tel état de frustration et de colère. « Tu sais quoi, on en reste-là, je ne veux plus entendre parler de cet homme ! T'as gagné Circé, je n'en parlerais plus ! Je te fiche la paie sur ce point-là.» Je n'avais tout de même pas laisser tout tomber certes, il était hors de question de parler à nouveau de la secte, mais je ne pouvais pas rester de marbre sur le fait que ma sœur jumelle venait d'avouer qu'elle n'était pas destinée à grand-chose. Et encore une fois, je passais ma main dans ma chevelure, soupirant fortement pour me calmer. Je posais mes mains sur mes hanches, arquant le dos tout en levant ma tête. « Mais les choses vont changer à partir de maintenant. » Expliquais-je, tout en pointant du doigt le sol. « Je ne vais pas te laisser gâcher ta vie, parce que tu crois que tu n'en vaux pas la peine. Je ne vais pas te regarder chavirer comme ça et tu n'as pas ton mot à dire, pas après ce que tu as fait pour moi, Circé. » Je venais de me trouver un nouveau but dans la vie et j'étais déterminée à le mener à bien, après tout, il était question de ma sœur. « Est-ce que tu sais au moins à quel point tu es une femme géniale ? Si seulement tu pouvais te voir à travers mes yeux, tu verrais à quel point tu comptes. » Soufflais-je, avant de passer une main sur mon front.
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(✰) message posté Mar 23 Sep 2014 - 21:39 par Invité
Circé & Calypso
Il ne faut pas se méprendre j’adore ma sœur mais elle a le don de venir remuer le couteau dans la plaie, ce besoin de parler des choses qui ne vont pas et de mettre tout à plat alors que moi j’ai besoin de tout garder, de rester enfermer sur moi-même au niveau de mes sentiments. Il faut l’admettre je m’étais toujours dirigée vers des hommes pas forcément recommandable, des hommes au passé trouble, parfois violent et surtout pas bon pour moi, surement car c’est la seule chose que j’avais connu, surement car mon soi-disant premier amour ou ce qui était censé l’être vu que j’étais supposée être marier avec Jedahiah était un fou, un homme complètement malade qui avait la gifle facile et encore les gifles c’étaient dans les bons jours. J’avais comme suivi un schéma et pas besoin qu’un psy vienne me le rappeler ou même ma sœur, de toute façon je ne lui avais jamais vraiment parlé de mes histoires elle serait devenue folle sinon de savoir que je retournais toujours vers des hommes pas très recommandable. Mais du coup je n’allais plus du tout vers eux enfin sauf pour une nuit, aucun attachement, juste un peu d’amusement quand ça me prenait. On était tellement différente, elle rêvait surement aux cœurs et aux chocolats alors que moi je ne rêvais a rien à ce niveau-là, je n’attendais plus rien des hommes je les avais cerné, ces êtres égocentriques maniaque du contrôle. Calypso m’agaçait à toujours penser du bien de moi alors que très franchement je n’étais qu’une épave, j’avais enfin un boulot plutôt stable, je commençais peu à peu à me mettre dans une petite case mais il ne fallait pas trop m’en demander non plus, j’étais du genre à me lasser très vite, heureusement être barman pour l’instant me suffisait, j’aimais cette ambiance dans les bars, être derrière mon comptoir à observer tous ces gens, me rendre compte que tout le monde à ses épreuves, ses soucis, que tout le monde est un peu malheureux quelque part quoi. C’est horrible dit comme ça en fait je m’en rends compte, mais quand on a vécu le pire c’est rassurant quelque part de savoir que les autres ont aussi droit à des épreuves, qu’on n’a pas été ciblé avec Caly pour le prix de la vie de merde. « Mon avenir » Je pouffais légèrement de rire, non mais très franchement elle croyait tellement en moi que ça me rendait triste, je savais que j’allais la décevoir comment ne pouvait-elle pas s’en rendre compte ? « Occupe-toi plutôt de toi, tu es l’espoir de la famille Winstead, ne croit pas que j’ai un quelconque avenir, je n’ai pas de diplôme, pas de passion et pas l’envie de faire de grande chose, je suis bien comme je suis. » Bon bien était un grand mot mais je me contentais de ce que j’avais et après mon parcours je pense que c’était suffisant et que je pouvais remercier je ne sais pas trop qui d’être toujours là et de m’en sortir comme je le pouvais. Caly prenait trop à cœur tout ça, cette conversation n’était pas vraiment ce que je voulais en me réveillant mais elle était sur sa lancée et à moins de claquer la porte je ne pourrais pas m’en débarrasser, puis même si je claquais la porte la technique de la fuite ne marche plus sur Caly depuis des années, elle m’attendait toujours pour que ça reparte de plus belle. « Je ne suis PAS détruite, arrête de penser à ma place tu n’y es pas Caly, arrête de t’imaginer ce que j’éprouve ou ressens, on est différente je te l’ai dit alors stop, ne pense pas qu’on ressent les mêmes choses, que j’ai été autant touché que toi ou plus ou moins. » C’était fatiguant de devoir rabâcher tout ça tout le temps, elle s’imaginait surement les choses car je ne lui avais jamais parlé de tout ça, je ne m’étais jamais vraiment livrée sur ce sujet pourtant je partageais tout avec ma sœur sauf ce côté-là, le côté sentimental si on peut dire. Je n’étais pas détruite, enfin si surement mais j’avais passé tellement de temps à me persuader que non je ne voulais pas que quelqu’un vienne remettre en cause cette pensée. J’avais tout fait pour me relever pour ne plus être cette femme faible que j’ai été trop longtemps, je m’étais légèrement reprise en main en prenant des cours de krav-maga pour me défendre par exemple, j’avais trouvé ce boulot de barman par moi-même et c’était comme ça que je retrouvais petit à petit mon indépendance, je ne me reposais plus sur le néant que j’étais auparavant, je n’attendais plus que les choses passent j’avais pris un peu les devants mais il ne fallait pas trop pousser, il fallait me laisser faire petit à petit sans me forcer mais ça elle avait dû mal à le comprendre, surement car je ne lui avais pas demandé.
Oui j’avais souvent pensé que mourir dans ces flammes m’auraient évité beaucoup de soucis, je n’étais pas suicidaire loin de là sinon ça ferait longtemps que j’aurais pris des médocs pour en finir mais je me disais que ça aurait été plus simple, je n’aurais pas à me battre chaque jour car c’était une bataille qu’on vivait avec Caly, alors qu’elle gagnait moi j’étais plutôt du côté des perdants car je faisais souvent des cauchemars, car je n’avais jamais parlé à personne, c’était ma faute j’en suis consciente et pourtant pour l’instant je préférais subir ça que d’aller parler à quelqu’un qui attend juste un joli chèque, alors désolé mais je n’ai pas vraiment envie d’enrichir un idiot qui va juste trouver des problèmes là où il n’y en a peut-être pas. « Je le dis et c’est tout, il n’y a pas à chercher de raison particulière. » Quand j’abandonnais, quand je baissais les bras je repensais à certains moments où j’aurais peut-être dû arrêter de me battre et pourtant c’était plus fort que moi je me battais quand même à chaque fois, je me disais que j’étais une survivante et que ce serait du gâchis, je me disais que Caly serait détruite alors je continuais mais ce n’était pas une partie de plaisir tous les jours. « Je suis capable de quoi ? De faire des cocktails ? De monter une étagère ? Je ne peux même pas m’occuper d’un autre être vivant à part moi, même un poisson rouge se suiciderait si je m’en occupais, même une plante ne reste pas en vie. » Oui j’étais loin d’avoir la main verte ou d’être douer avec les animaux, je supportais les chiens de ma sœur mais je priais de ne pas avoir à m’en occuper car très franchement je ne sais pas comment elle pouvait faire avec autant de truc vivant autour d’elle. Je pense qu’elle avait besoin d’être entouré, elle se sentait surement en sécurité et bien avec ses boules de poil alors que j’étais plutôt du genre solitaire à me démerder seule, c’était surement là mon problème. Mais voilà que le sujet Jedahiah n’était jamais loin, planant au-dessus de nous, telle une malédiction, oui c’était la nôtre, on était maudites alors qu’on avait jamais rien demandé. Je ne voulais pas le défendre mais je pensais vraiment que les plus gros fautifs étaient ses naïfs qui l’avaient suivi dans ses délires, qui n’avaient pas eu la présence d’esprit de se réveiller de remarquer que ce n’était pas normal tout ça. « Tu sais très bien que si il a pu faire ça c’est à cause de notre mère. Oui je le dis haut et fort c’est sa faute, elle est la cause de tout ça à la base, Jedahiah en a profité car il était ainsi mais si on ne lui avait pas permis il n’aurait pas pu nous faire ça. » Je détestais ma mère pour ça, je lui en voulais tellement de n’avoir pas su nous protéger comme elle aurait dû le faire, de ne pas avoir su voir que ce n’était pas normal, que nous n’étions pas des objets ou des choses qu’on échange pour se faire bien voir. Elle avait surement pensé qu’elle serait bien vue, elle était tellement folle de toute façon, mais au départ je la blâmais elle pour m’avoir détruite et pour avoir détruit Caly, il ne fallait pas se battre contre les mauvais ennemis. C’était tellement facile de ne blâmer que Jedahiah alors que c’est toute une communauté qui a soutenu ses actes, si seulement une personne c’était réveillée, une seule qui aurait mis fin à ce cauchemar, une personne censée et raisonnée, un adulte quoi. Nous n’étions que des enfants, des adolescentes et pourtant personne n’a rien dit, non ils ont tous assisté à ce mariage comme si c’était complètement normal et comme si c’était logique. Je les blâmais eux, je leur en voulais de ne pas avoir su réfléchir. Caly commençait enfin à se calmer sur ce sujet, je pense qu’elle en avait marre mais moi aussi, parler de cet homme n’était pas bon. « Tu sais quoi c’est toi qui as commencé, tu le laisses continuer à avoir une emprise sur nous en voulant tout savoir, donc ne met pas la faute sur moi, ne dis pas que je suis folle ou quelque chose du genre à voir les choses telles qu’elles sont. »
J’étais fatiguée, épuisée par tout ça, pourtant je n’arrivais pas à m’arrêter, elle m’avait lancé et je ne savais pas si je pourrais me calmer pour la matinée. Elle s’investissait d’une mission qui ne la regarder pas, pourtant je ne pouvais pas me battre contre elle, je ne savais pas vraiment comment la repousser sans la blesser, je n’avais pas besoin de tout ça. Je la laissais parler, chavirer, détruite elle avait visiblement une vision plutôt optimiste de mon état il faut croire, j’avais l’impression d’être une grande malade ayant besoin d’aide. Je ne demandais rien et je ne voulais rien, très franchement j’avais appris à me contenter de ce que j’avais mais elle ne pouvait pas le comprendre, je n’avais pas besoin d’atteindre les étoiles, ce n’était pas mon but car je ne voyais pas de but ultime, de chose à atteindre. Très franchement j’étais surement malheureuse mais c’était tout ce que je connaissais, tout ce que j’avais vécu à part à quelques rares moments, ces moments avec mon père, pourtant il m’avait été arraché et je souffrais plus qu’autre chose quand je pensais à lui. Ces moments avec Cameron qui avait disparu, qui m’avait lâché et abandonné. Alors non je n’avais pas envie de croire au bonheur car je pensais que le bonheur n’était pas fait pour moi tout simplement, c’était une constatation vu mes vingt-neuf années un peu pourrie de vie. « Déjà je ne vois pas en quoi je gâche ma vie et ensuite je n’ai pas fait les choses pour toi en attente d’un retour, tu es ma sœur et je veux que tu ne penses qu’à toi s’il te plait. Tu ne peux pas me changer. » Ou alors je n’avais pas envie de changer je ne sais pas trop mais dans tous les cas je ne voulais pas qu’elle s’investisse dans une mission suicider, une mission perdue d’avance car c’était tout bêtement le cas avec moi, j’étais revêche, têtue et surtout bornée. Si elle comptait poursuivre cette lubie elle allait en voir de toutes les couleurs je peux vous le dire moi, on n’avait pas fini de se prendre la tête. Puis voilà qu’elle me complimentait, je levais les yeux au ciel. « Et si tu me voyais pas mes yeux tu comprendrais que je suis un cas désespérée. » J’étais blasée, complètement et très franchement pas motiver à ce que madame Caly s’occupe de moi je n’en avais pas besoin alors pourquoi se mettait-elle cette mission en tête, je soupirais légèrement, de toute façon elle était aussi têtue que moi alors quoi que je dise elle n’allait pas me lâcher de sitôt je le savais, pourtant je l’espérais car je n’avais pas envie de tout ça, j’étais bien comme j’étais, j’avais peur de l’inconnu, peur d’aller mieux, le manque de confiance en soi est redoutable dans ces moment-là si seulement elle pouvait saisir ça.