Beware of dog [ Finished]

« Profite de chaque instant, tu ne sais pas ce que la vie va te réserver. »

C’est ce que mon père me répétait toujours, alors c’est ce que je fais à l’heure actuelle. Je profite simplement de la vie. Quand j’étais gosse, mes parents étaient assez laxiste, pas du genre à mettre des limites à leur gamin parce qu’ils avaient peur de le frustrer. Mais bordel, c’était ça le souci, pas de limite, très peu de punitions, j’ai grandi en étant l’enfant roi. A cause de ça, je suis ce que je suis aujourd’hui. Déjà, mon caractère de base est à chier, plus petit j’étais une vraie terreur. Le genre de morveux que tu as envie d’attraper et de baffer. Je n’écoutais rien ni personne, je n’en faisait qu’à ma tête, à l’école c’était la même, les profs en avaient ras le cul de moi. Conseil de discipline, convocations à gogo et exclusions de plusieurs établissements. Pourtant j’étais bon élève, je ramenais des bonnes notes, mais clairement je me faisais chier en cours.

J’ai vite quitté le lycée pour me focaliser sur le travail, j’ai enchaîné les petits boulots, mais rien ne plaisais, tant pis ça fait de l’argent. Assez d’argent pour quitter la baraque familiale pour m’installer dans un appartement à Londres. Il a fallait que je change d’air, de vie. J’ai toujours voulu avoir un chien, être entouré d’animaux, c’est la seule chose que le refusait mes parents. Du coup, j’me suis fait plaisir et j’ai adopté mon premier chien : Vince. Un malinois agressif avec les inconnus, le refuge ne connaissait pas trop son histoire, les employés l’avaient trouvé errant sur leur parking, une laisse pendant à son cou. Il aboyait et voulait mordre tout ce qu’il bougeait. Ce chien m’a tapé dans l’œil, il me ressemblait niveau caractère. Le personnel me prévenait qu’il pouvait être dangereux mais j’en avais rien à foutre. Je suis revenu plusieurs fois pour le voir, c’était très tendu au début, j’ai échappé de peu aux morsures, mais j’ai vite compris que je pouvais l’avoir par le jeu. Il a changé du tout au tout, les gens du refuge n’en croyaient par leurs yeux. Ils en avaient tellement peur que personne n’osait le sortir. J’ai finis par l’adopter, et je me suis amusé à lui apprendre pleins de trucs. Je savais que pour ce genre de chien, il fallait tout le temps les solliciter, aussi bien physiquement que mentalement. Au même moment j’ai rencontré Cathy, la femme de ma vie, du moins je le pensais. Nous avons eut deux magnifiques enfants, notre vie était un rêve.

Je me suis lancé dans l’éducation et le comportementalisme canin grave à Vince, je moindre mouvementé d’oreille, un regard furtif, le moindre geste voulait dire quelque chose. Cet univers m’intéressait beaucoup, et grâce à ça, je me suis formé ma propre meute. Aujourd’hui en plus du malinois, j’ai récupéré quatre autres chiens, tous venant de refuge ou de la rue. Chacun d’eux a sa propre histoire, un passé tragique, jeune ou vieux, je ne suis pas regardant, avec moi ils ont le droit à un nouveau départ. J’ai dû prendre une maison aussi, l’appart’ devenait vraiment trop petit pour nous tous. Le problème, c’est que mon métier et ma passion prenait trop de place et de temps. Je passais plus de temp avec mes enfants et mes chiens, plutôt qu’avec ma femme, je le reconnais j’ai été un gros con sur ce coup-là. Cathy en avait marre de m’attendre, elle a commencé a aller voir ailleurs. J’étais furax quand je les appris et j’en ai fais autant. Je suis du genre rancunier, et on a fini par divorcer. Elle a fait ses valises, et a disparu de ma vie. Franchement ? Je m’en fous, ça ne me fait rien, je suis même plutôt content qu’elle se soit barrée. J’avais l’impression d’avoir un mur en face de moi, elle ne me comprenait pas. C’est beaucoup mieux ainsi, même si les gosses veulent qu’on se remettent ensemble.

Je vis ma vie au jour le jour, et ça me conviens parfaitement.