(Kyle & Rush) nightmare in the tube.

Après une longue journée de travail, la jeune femme n'avait qu'une hâte : rentrée chez elle. Et éventuellement prendre un bain, songea-t-elle. En effet lorsqu'on avait la chance de disposer d'une baignoire, on en profitait. C'était un vendredi soir. Et comme il était relativement tard, un certain nombre de gens présent dans la rame sentaient l'alcool. Mais pas l'alcool séduisant d'un petit bar à cocktail branché, non...Ici, cela se rapprochait plus de vieille vinasse massérante depuis des semaines. Ce qui n'avait donc rien  d'attrayant ou de rassurant. L'ambiance s'avérant d'autant plus glauque, qu'un drôle de type n'arrêtait pas de la reluquer. Si elle ne laissait habituellement pas démonter, Kyle trouvait cet individu beaucoup trop dérangeant pour tenter quoi que ce fut pour le rembarrer. Elle essaya donc de paraître aussi sereine et désintéressée que possible, s'intéressant tantôt à ses ongles, ou fixant faussement un point dans le vide. Et cela fonctionnait plutôt bien, jusqu'à que l'autre décida de se rapprocher et commença à vouloir lui parler. La britannique commença d'abord par essayer de l'ignorer, pensant qu'il se lasserait, ce qui ne fut apparemment pas le cas. En désespoir de cause, elle se leva pour changer de place. Elle préférait rester debout un peu plus loin qu'avoir des ennuis. Malheureusement, cela ne fonctionna pas non plus. "Ecoutez, je ne veux pas être désagréable, mais je préférerais rester seule" tenta-t-elle vainement de le convaincre. Le pauvre gars ne semblait pas être dans un état normal. Autant vouloir raisonner un enfant de 3 ans. Elle se mordit la lèvre, réfléchissant à toute vitesse. Comment allait-elle réussir à se sortir de là ? Faut bien avouer que tu as le chic pour te mettre dans des situations pas possible, lui souffla sa conscience. Ce qui n'était pas complètement faux. Elle en était toujours à s'interroger, tout en s'efforçant de conserver son espace vital, l'envahissant individu s'avançant chaque fois de quelques millimètres de plus, lorsqu'une une troisième personne se joignit à eux. La femme de ménage ne pu retenir un soupir de soulagement quand celui commença à prendre sa défense. Ah ba ça l'a fou bien pour une féministe engagée...Dépendre d'un homme, vraiment ? Elle grimaça. Je ne cherche pas vraiment non plus à les éradiquer ou les évincer de ma vie. Restant sur ses gardes, elle suivit la scène entre les deux hommes, sans rien dire, croisant très fort les doigts pour cela ne dégénéra pas.

△everleigh

   

Le métro, normalement je ne connais pas ça. Je déteste cela d’ailleurs. Trop de monde. Ça pue. On attend toujours une plombe. Puis c’est souterrain. Je ne vais pas vous dire que j’ai peur des souterrains. Mais nous ne sommes pas à l’abri qu’un jour, le tout s’effondre. Et ce jour-là, je préfèrerais être au-dessus plutôt qu’en dessous. Mais cette soirée-là, plusieurs clients avaient souhaité que je leur vende le tout dans le métro. C’était sur le chemin et ça les arrangeait. La seule chose qui m’a fait accepter c’est qu’eux-mêmes ont accepté de payer le double. Imbéciles. Mais n’aimant vraiment pas cet endroit, j’avais pris un petit joint juste avant. Juste de quoi m’apaiser un peu. Une fois qu’ils étaient venus prendre ce qu’ils devaient, je décidais de prendre l’autre métro. Pourquoi ? Aucune idée…

Avec une capuche sur la tête, je restais assis sur un siège à l’abri de tous. Bien qu’à cette heure-là, plus grand monde n’était présent. A part cet autre mec qui ét ait là depuis moi et qui faisait flipper tout le monde. Me concernant, il m’avait suffi de lui lancer un regard noir pour qu’il ne s’approche pas plus. Malheureusement, une jeune fille arriva sur les lieux. Ce que l’autre débile sembla aimer. Je priais sur place pour qu’il ne la dérange pas. Je ne voulais pas aller la défendre et me prendre la tête avec ce mec. Il était juste bizarre. Mais il ne devait pas être bien méchant. Lorsque j’entendis qu’il se faisait plus insistant avec la jeune fille, en soufflant, je me relevais et avança vers lui pour le calmer. Je n’hésitais pas une seule seconde à hausser le ton. Ce qui sembla ne pas lui plaire car il sortit un couteau suisse. « Sérieux mec ? Tu crois vraiment que ça va me faire peur ? » Et avant même qu’il ne réponde, je lui donnais un coup sur le visage qui eut le don de l’assommer directement. « Désolé, tu l’as cherché. » Je lui pris le couteau, non pas pour le garder pour moi, j’en avais déjà un, mais pour le jeter loin sur les rails. Après cela, je revins vers la jeune fille. « Y a pas de quoi. » Et j’allais me reposer directement sur mon siège. Tout cela, sans avoir retiré ma capuche. Elle allait surement avoir peur de moi maintenant. Tant pis. Puis ces putains de métros qui ne veulent pas arriver…

Une minute plus tard, un groupe de gars arrivèrent à leur tour. Et cette fois-ci, ils avaient tous bu. Je les entendis commencer à siffler la jeune fille. Non, mais sérieux. Ils se sont donné le mot ou quoi ? Je relevais le visage. Elle regardait en ma direction. Je lui fis signe alors de s’asseoir à côté de moi… Si elle le voulait. On ne savait pas quand le métro allait arriver… Malheureusement.

△everleigh

   

Suivant des yeux la scène, la demoiselle ne pu s'empêcher de porter les mains à sa bouche, lorsque le drôle de type, non content d'être dérangé par une tierce personne, sortit un couteau. Oh là lala ! Ca va mal tourner cette affaire. Elle se mordit la lèvre inquiète et hésitante à intervenir. Elle ne voulait pas que quelqu'un fut blessé pour avoir voulu lui venir en aide. « Sérieux mec ? Tu crois vraiment que ça va me faire peur ? » demanda le jeune homme intervenu. Et avant que l'autre n'eu le temps de répondre, il le frappa en plein visage. Sur le coup, Kyle recula, ce qui ne l'a mena à rien, étant donné qu'elle se trouvait déjà collée contre la vitre derrière elle. « Désolé, tu l’as cherché. » annonça le mec en capuche, avant de désarmer l'agresseur.  « Y a pas de quoi. » déclara-t-il ensuite à la britannique, scotchée, avant de retourner s'asseoir comme si de rien n'était. Quoi ? Mais non, reviens, pensa-t-elle fortement. Avisant l'homme à ses pieds, apparemment K.O, elle se pencha vers lui, vérifiant qu'il respirait toujours. Ouf ! Bon déjà il pas mort...il fait juste une petite sieste forcée. La jeune femme secoua ensuite la tête, essayant de se remettre de ses émotions, avant d'enjamber le pauvre bougre, pour rejoindre son sauveur. Quelques minutes passèrent à peine, ne lui laissant pas même le tant d'engager la discussion cet inconnu. Un groupe de mec survint et ils commencèrent aimablement à leur tour, à l'a siffler. Non mais sérieusement ?!! s'exaspéra-t-elle mentalement. Je crois pas que ce soit vraiment le moment de l'ouvrir, suggéra habilement sa conscience, se rendant bien compte que la situation n'était pas à leur avantage. Jetant un oeil à son nouveau camarade, toujours assis, elle remarqua qu'il lui faisait signe de venir s'installer à ses cotés. Sans doute en raison du nouveau conflit qui risquait d'éclater. Regardant d'un coté, puis de l'autre, elle hésita. Ce n'était définitivement pas son genre de jouer les jouvencelles en détresse. En tant que femme affirmée et indépendante, elle entendait pouvoir gérait n'importe quelle situation toute seule. La brune en était la de sa réfléxion, lorsque le regard particulierement vicieu d'un des nouveaux arrivant l'a convaint en 3 secondes de ne pas restée au milieu du chemin. Et donc, de nouveau assise et non plus seule cette fois, l'ancienne étudiante, s'intéressa plus en détail à son compagnon. Après l'avoir détaillée sans trop de discrétion, pendant plusieurs longues secondes. Il a séché un type super louche pour me sauver, comme dans les films, donc je peux me permettre de le reluquer un peu, j'imagine. Finalement, ayant terminée cette première inspection, elle se lança dans la conversation : "Et vous faites souvent ça ? Je veux dire...Sauvée des inconnues dans le métro ?" Elle haussa un sourcil, curieuse. "Je demandais juste, comme ça. Pour savoir si c'était un boulot à temps plein ou juste un passe temps" continua-t-elle en plaisantant. Peut-être cela détendrait -il un peu l'atmosphère toujours assez chargée.

△everleigh

   

Décidemment aujourd’hui, tout était une première fois pour moi. Aller dans le métro, vendre dans cet endroit pourri et enfin secourir une jolie fille. Beaucoup d’hommes aiment faire ça : secourir les femmes. Ils pensent qu’ils auront plus de facilité à pécho par la suite. D’ailleurs beaucoup en jouent : un des copains jouent le relou, pour qu’ensuite l’autre vient la secourir. Personnellement, je n’ai pas besoin de ce jeu pour avoir les filles dans mon lit. D’ailleurs, j’ai appris que généralement, elles n’aiment pas plus que ça. De nos jours, elles préfèrent s’en sortir toutes seules. Beaucoup prennent des cours de self-défense, justement pour ne pas avoir besoin d’être secouru et être obligée de parler à leur « héros ». Alors oui, normalement je les laisse se débrouiller. Mais ce mec là je le sentais mal. Et j’avais bien fait d’écouter mon instinct. Même si elle savait se défendre, qu’aurait-elle pu faire face à ce couteau ? Même moi, je me sentais plutôt chanceux.

Et alors que je pensais que la soirée allait se terminer là. Un nouveau groupe de jeunes hommes arrivèrent. Très vite, la jeune fille vint s’asseoir près de moi. Je ne savais pas si j’allais pouvoir faire face à tout ce groupe, mais je n’en avais pas peur pour autant. Montrer sa peur est déjà une faiblesse. Je sentis son regard sur moi. Mais ce n’est pas pour autant que je retirais ma capuche. « Jamais. Je ne m’aventure jamais ici, normalement. » Je ne savais même pas si je voulais réellement avoir une conversation avec elle. Mais après tout, pourquoi pas. C’est elle qui venait de faire le premier pas. « Je n’ai pas besoin de ça pour mettre les filles dans mon lit. » Bon, je n’avais peut-être pas besoin de dire ça. Mais après tout, pourquoi pas. Je ne pensais même pas à la draguer. Je ne voulais pas profiter de la situation. Quoique. Pourquoi pas. Non, sérieux, draguer dans le métro, c’est ringard non ? J’entendis le groupe arriver petit à petit vers nous. Avant qu’ils n’aperçoivent le mec par terre, avec le nez en sang. « Et merde ! » Sans même réfléchir, je pris la main de la jeune fille et me mit à courir. Je ne voulais pas d’ennui avec ce coup que je lui avais porté. J’aurais pu partir tout seul, mais je me voyais mal laisser la jeune fille toute seule là-bas.

Une fois dans la rue, à quelques pâtés de la sortie de métro, je lui lâchais enfin la main. « Désolé. » Je devais lui faire encore plus peur que les autres. Pour la rassurer, je retirais enfin ma capuche. Disons, que généralement mon visage d’ange rassure les gens. « Je ne voulais pas avoir de problème à cause de ce connard… Et je pense que tu ne voulais pas rester avec eux. » En lui disant cela, je la regardais enfin dans les yeux. Elle était plutôt jolie. Je comprends mieux pourquoi ils voulaient tous faire plus amples connaissance avec elle. « Je te ramène chez toi ? Taxi ? » Je lui aurais bien proposé de marcher, il faisait plutôt bon dehors. Mais, après tout ce qu’elle venait de vivre, elle aurait peur si je lui proposais cela. Alors je me tus.

△everleigh

   

Indépendante et évoluant toujours dans une volonté plus soutenue d'égalité homme/femme, la demoiselle appréciait particulièrement de pouvoir se débrouiller seule. Ne pas dépendre de quelqu'un s'avérait pour elle, essentiel. Malheureusement, elle devait bien reconnaître qu'il ne pouvait pas toujours en être ainsi. Elle en avait d'ailleurs déjà fait l'expérience, parfois à regret. En effet, sa santé pour le moins vacillante était depuis plusieurs années maintenant cause de souci pour son entourage et entraînait, selon les périodes, une certaine subordination de sa personne à un tiers. Elle grimaça légèrement en y repensant. Ce n'était pas le sujet du jour, enfin pas vraiment. Elle venait d'être sauvée par un inconnu et reconnaissait intérieurement en être soulagée. A présent assise à coté de lui, Kyle décida de lui faire un brin de conversation, souhaitant en savoir d'avantage sur ce héros sortit de nul part. « Jamais. Je ne m’aventure jamais ici, normalement. » répondit-il dans un premier temps. Son air renfrogné et sa capuche n'avait rien de très engageant, pourtant ça n'empêcha pas la jeune femme de poursuivre. "Je n’ai pas besoin de ça pour mettre les filles dans mon lit." » Haussant d'abord un sourcil, elle hocha tête. "Je vois. Je ne pensais pas à ça, mais d'accord. Au moins  ça veut dire  que vous n'essayez pas de profiter de la situation, c'est un bon point." Elle se mordit légèrement la lèvre, songeant à l'instant après avoir parler à quel point sont discours pouvait paraître vieille école et moralisateur. « Et merde ! » La femme de ménage eu à peine de le temps dé réaliser ce qu'il se passait que son compagnon l'attrapa par la main pour l'entraîner à sa suite. Une fois dans la rue, à quelques pâtés de la sortie de métro, il lui lâcha enfin la main. « Désolé. »  Il peut l'être en effet, railla sa conscience avec mauvaise humeur. Certes, on est sortit du métro en un seul morceau, mais pas du tout au bon endroit...Pour une raison qu'elle ne saisit pas à l’instantané, le jeune homme se décida également à ôter sa capuche. « Je ne voulais pas avoir de problème à cause de ce connard… Et je pense que tu ne voulais pas rester avec eux. » Elle secoua la tête en réponse. A dire vrai, il paraissait d'un coup beaucoup plus ouvert et sympathique que précédemment. "Ce n'est pas grave...Je crois. Euh...C'est moi qui suis désolée" annonça-t-elle un peu confuse. "Ça fait un peu trop de choses en même temps pour moi, surtout en fin de journée, il me faut un temps d'adaptation." Prenant quelques secondes, elle inspira profondément et expira, une manière de revenir à plus de calme et de sérénité. "Je ne me laisse pas décontenancée aussi facilement d'habitude" expliqua-t-elle. "Mais j'avoue que là...C'est la fin de la journée, la fatigue n'aide pas et j'ai l'étrange impression de m'être retrouvée plonger au cœur d'une série d'action qu'on trouve en Streaming." Elle se tut et secoua légèrement la tête à nouveau. « Je te ramène chez toi ? Taxi ? »  écouta-t-elle à peine. "Je veux bien" finit-elle par répondre, reprenant peu à peu son souffle et ses esprits. "Ca ne t'ennuis pas qu'on marche ? J'ai besoin d'un peu d'air." Sur ce, elle attendit patiemment sa réponse tout en soufflant.

△everleigh

   

Je suis toujours franc avec les filles. C’est soit à mon avantage soit tout le contraire. La plupart aime cela, même si au début cela peut les effrayer. Mais au fond, elles préfèrent un homme honnête même si elles n’aiment pas forcément ce qu’elles entendent, plutôt que ces gars qui leur font miroiter tellement de choses. Non, moi je ne suis pas comme ça. Je préfère me faire rembarrer plutôt que leur mentir… Même si au fond, toute ma vie est tissée autour de mensonges. Mais pour moi, ce ne sont plus des mensonges. Cela fait partie de ce que je suis. La jeune fille prouva ma théorie en me disant que je ne profitais pas de la situation. Je souriais, intérieurement. Non. Je ne fais pas de partie de ces cons. Si je voulais me la faire, je lui aurais fait tout de suite comprendre, sans me faire passer pour son héros. Mais sans le vouloir, j’avais fait tout ce qu’un « héros » aurait pu faire. Je l’avais pris par la main, sans lui demander son avis, afin que l’on s’enfuie de ce souterrain. Et comme si cela ne me ressemblait pas assez, je lui proposais même de la raccompagner chez elle. Juste après lui avoir proposé, je le regrettais. Je priais pendant un quart de seconde pour qu’elle refuse. Mais ce ne fut pas le cas. Elle proposa même que l’on marche. Bon ça va, je ne l’avais pas trop traumatisé. « Tu comprends maintenant pourquoi je ne prends jamais le métro… » Je préfère largement marcher, ou dépenser un peu plus d’argent dans un uber. « Longue journée ? » Je ne lui aurais pas forcément fait la conversation, mais étant donné que je me retrouvais à la raccompagner chez elle, ça serait plus sympa si on échangeait quelques mots, n’est-ce pas ? Tout en étant à côté d’elle, je la laissais mener, étant donné que je ne savais pas où j’allais. Il se pourrait que je me retrouve à l’autre bout de chez moi. C’est ça d’être un gentleman, ou héros… Je déteste ça.

△everleigh

   

Propulsée dans la rue presque comme un boulet de canon, la demoiselle avait du prendre un instant pour se remettre. Tout c'était passé tellement vite, elle n'en revenait pas. Cette fin de journée ressemblait étrangement à un début de comics ou de série américaine. Ce qu'elle ne manqua d'ailleurs pas de faire remarquer à son camarade. Celui-ci, après l'avoir littéralement sauvée à la façon d'un super-héros tomber du ciel, lui avait courtoisement proposé de l'a ramener chez elle. Taxi ? Transports en commun ? Non, elle n'y tenait plus particulièrement. Elle répondit alors qu'elle préférait marcher un peu. En effet, l'air lui ferait sans doute grand bien. Par ailleurs, c'était également l'occasion de discuter avec son camarade et peut-être d'en savoir d'avantage sur lui. « Tu comprends maintenant pourquoi je ne prends jamais le métro… » La britannique sourit, légèrement amusée. "Tu parle du fait d'être enfermé sous terre avec une sensation d'étouffement qui revient régulièrement ou du fait de t'attirer des ennuis ?" A bien y repenser, c'est plutôt toi qui à eu quelques problèmes, rectifia sa conscience. « Longue journée ? » s'informa ensuite celui-ci, tandis qu'elle venait d'évoquer la fatigue accumulée. "En effet. Ma patronne m'a littéralement prise pour Cendrillon aujourd'hui...J'ai cru que sa liste de tâche à faire ne finirait jamais. " Elle haussa les épaules. "Je devrais avoir l'habitude pourtant, elle est du genre pénible celle là", confia-t-elle tout en replaçant une mèche de cheveux tombante. "J'ai finis de me plaindre. A ton tour", enchaîna-t-elle. "Parle moi un peu de toi, enfin, si t'en as envie, je te force pas. Mais j'avoue que je suis assez curieuse." Elle marqua une pause et s’abîma dans la contemplation du paysage urbain s'étalant devant eux. "C'est assez rare qu'on se précipite pour voler à mon secours...tout du moins sans contre partie." En effet, sans faire de généralités, elle devait avouer que le peu d'hommes ayant voulu lui venir en aide semblait attendre quelque chose en retour.  Cela pouvait varier selon le type d'individu, néanmoins elle avait finalement toujours des comptes à rendre, ce qu'elle détestait. "D'autres choses à dire ?" s'enquit-elle. "Tant qu'on y est. Tu peux te lâcher tu sais, je mords pas...quoi que..." dit-elle dans un sourire. "J'essaye de ne pas juger non plus. Mais personne n'est parfait j'imagine." Tout en marchant, elle profitait de l'air frais, manquant inévitablement lorsqu'on prenait le métro. "Faut me le dire si je parle trop. C'est pas vraiment mon genre, mais si tu parle moins que moi je vais me sentir obligée de compenser"avoua-t-elle avant de se taire un plus longtemps cette fois-ci.

△everleigh

   

Cette soirée ne se déroulait pas comme j’avais pu l’imaginer. Moi qui pensais que j’allais rentrer directement chez moi afin d’oublier ce moment dans le métro. Mais non. Je me retrouvais à marcher en direction de je ne sais où pour raccompagner une jeune femme que je ne connaissais pas du tout. Une jeune femme qui semblait parler beaucoup. Une vraie pipelette. Elle était mal tombée. J’avais essayé de lancer un semblant de conversation, mais très vite je le regrettais. Je l’écoutais, sans vraiment savoir quand était mon tour de répondre. « Je pensais plutôt à la première solution… » Des personnes normaux lui auraient peut-être expliqué les raisons… Mais pas moi. Je ne me voyais pas lui détailler toute ma vie. Oui, je l’ai en quelque sorte sauvée, mais est-ce vraiment une raison pour que je me dévoile. Peut-être… A vrai dire, je n’avais jamais fait ça. « Et bien moi… Quand je t’écoute, cela me conforte de ne pas vouloir avoir un boulot. Etre sous les ordres de quelqu’un, très peu pour moi. » Evidemment, de nos jours il y a pleins de boulots où nous pouvons être à notre propre compte… Mais en soit, on doit toujours rendre des compte à une quelconque personne. Non. Je suis bien comme je suis maintenant. A dépenser l’argent de mes parents juste pour que je ne les embarrasse pas de trop. « Et c’est la première fois que je le fais. Je ne sais pas ce que cela peut vouloir dire, mais tu es en quelque sorte spéciale il faut croire. » En repensant à ce que je venais de dire, j’allais surement passer pour un connard. Le genre de mec qui n’aide pas les autres, ni les femmes. Mais pourquoi irais-je m’engrainer dans les problèmes des autres ? Puis beaucoup de femmes prônent le féminisme de nos jours. Je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais je sais que beaucoup tentent de prendre des cours de self-défense, justement pour se débrouiller par elle-même. Cela doit bien vouloir dire quelque chose… « Tu es mal tombée. Je ne suis vraiment pas le genre de mec qui vais me confier à toi, ou te poser pleins de questions. » Lui répondis-je en soulevant les épaules. Désolé, ou pas. « En fait tu habites où ? » Que je sache tout de même vers où je vais, juste de quoi savoir si je m’éloigne totalement de mon chez moi, ou pas.

△everleigh

   

A bien y repenser, ce début de soirée ne se déroulait pas exactement comme elle l'avait imaginée. Tout en marchant aux cotés de son compagnon, elle songea que ce devait être la même chose pour lui. Désireuse, une fois n'était pas coutume, d'échapper au silence, elle tenta de faire la conversation du mieux qu'elle pu. La jeune femme posa ainsi quelques questions, qui pouvaient amener plus ou moins naturellement à faire plus ample connaissance. Il était tellement rare dans la société actuelle que quelqu'un vienne en aide à quelqu'un d'autre sans contre partie, aussi s'avérait-elle intriguée. Eh oui, comme dirait les anciens, aujourd'hui il n'y a plus rien de gratuit...A part peut-être le droit de se taire, eh encore...« Je pensais plutôt à la première solution… »  répondit-il alors à une de ses premières questions, tandis qu'elle c'était vaguement perdue dans ses pensées. "Des tendances claustrophobes ?" demanda-t-elle en haussant un sourcil. "Remarque, je ne suis pas mécontente d'être sortie de là-dessous non plus." Elle sourit légèrement, amicale. Si elle se montrait régulièrement méfiante, la britannique imaginait pouvoir se montrer sympathique avec une personne lui ayant sauvée ainsi la mise. L'air de rien, la conversation se poursuivit. La femme de ménage évoqua un peu sa journée et son boulot, parfois ingrat. « Et bien moi… Quand je t’écoute, cela me conforte de ne pas vouloir avoir un boulot. Etre sous les ordres de quelqu’un, très peu pour moi. » Elle ouvrit la bouche et l'a referma presque aussitôt. "C'est une réponse peu commune" avoua-t-elle. Même nous sommes sans doute nombreux à ne pas travailler par pur plaisir, on le fait quand même, songea-t-elle. "J'en conclus donc que tu ne travail pas" déclara-t-elle ensuite. "Mais dans ce cas, à quoi occupe-tu tout ton temps ?". Si l'idée de ne pas dépendre des contraintes d'un boulot était alléchante, la demoiselle savait déjà qu'elle n'aurait supportée de restait sans rien faire. Il lui fallait une activité stable pour rythmer ses journées et éviter ainsi la douce tentation des ténèbres de la dépression. Il était curieux ce type quand même et s'il ne parlait qu’avec une certaine réserve, contrairement elle, dont le débit se faisait plutôt soutenue, cela ne faisait que renforcer son intérêt. « Et c’est la première fois que je le fais. Je ne sais pas ce que cela peut vouloir dire, mais tu es en quelque sorte spéciale il faut croire. » Pinçant vaguement les lèvres avant de hocher la tête, elle se mit à rire. "Ah je vois. Première tentative d’héroïsme. Ton quotidien te paraissait donc si monotone ?" se moqua-t-elle légèrement. "Spéciale...Je ne crois pas, du moins pas dans le bon sens du terme." Généralement lorsqu'on l'a qualifiée ainsi, cela n'avait rien de très valorisant. Et pour cause c'était souvent synonyme de " bizarre, atypique, cas délicat..." et autres termes peu engageants. "Bref...Je vais t'éviter le discours féministe de base, blalblabla les femmes peuvent se défendre...Faut croire que c'est pas toujours le cas". Elle se tut un instant et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. « Tu es mal tombée. Je ne suis vraiment pas le genre de mec qui vais me confier à toi, ou te poser pleins de questions. » répondit peu après à un de ces précédents propos. Fronçant les sourcils, elle agita légèrement la main en signe de négation. "Je crois qu'on c'est mal comprit alors. Je m'attendais pas à des confidences particulièrement intimes ou une avalanches de questions sur moi, pour bien appuyer le fait que je t’intéressais...Non. Je voulais juste...en savoir un peu plus sur le mec qui débarque comme une fleur pour me rendre service. "Elle marqua une pause avant d'ajouter : "Avoir une conversation normale et naturelle en somme. Mais ça me parait raté...Soit dit en passant, je sais que j'ai l'air de beaucoup parler. C'est pas forcement le cas d'habitude, mais va savoir pourquoi, je me sens obligée de compenser ton manque d'exhaustivité. La fatigue peut-être...faut pas chercher". Le silence revint à nouveau, un peu plus longuement cette fois ci. Puis, il lui demanda où elle habitait. "Hammersmith dans un des immeubles façon maisonnée d'époque. Pressé de te débarrassé de moi ? " plaisanta-t-elle. C'était possiblement une option, surtout s'il ne tenait à poursuivre cette discussion.

△everleigh