(✰) message posté Mar 22 Juil 2014 - 3:14 par Invité
Here our dreams aren't made, they're won
C’est après une courte nuit de sommeil forcé que Juliette se force à sortir du lit, frottant ses yeux brûlants. Au pied du lit sont éparpillées des dizaines d’annonces imprimées avec des photos de chevaux tous différents les uns des autres. La jeune femme n’a jamais été de ceux qui se sentent détendus face au changement. Elle ne le redoute pas, mais se sent grandement nerveuse à chaque retournement de situation approchant. Elle s’agenouille pour rassembler les feuilles, chacune comportant une annonce de vente de cheval qui lui a tapé dans l’oeil. Depuis des années, son rêve est de s’offrir son propre cheval. Un cheval pour lequel elle aurait le coup de coeur, avec lequel l’entente serait parfaite et qu’elle pourrait éduquer à sa manière. Quelques semaines plus tôt, elle a commencé les recherches sur le web afin de concrétiser ce rêve. Bien que le but ne soit pas près d’être atteint, il se rapproche à grands pas et annonce un grand changement dans sa vie. Pourtant, aujourd’hui, elle n’est pas seule. Le propriétaire du centre équestre où elle est inscrite depuis son arrivée a accepté de l’accompagner à la recherche du cheval idéal. Elle ne veut pas seulement un cheval avec qui elle aurait une relation parfaite mais, pour un premier cheval, préfèrerait malgré son expérience un cheval qu’elle pourrait manipuler plutôt aisément. Si elle aime les défis, adopter un animal aussi fragile demande d’abord beaucoup d’assurance.
Plusieurs heures plus tard, la jeune femme est prête, dans sa tenue habituelle d’équitation, à savoir un t-shirt simple qu’elle n’a pas peur d’abîmer, un pantalon d’équitation élastique, des chaussures de marches et des chaps. Bien qu’elle ne monte plus avec depuis longtemps, elle a malgré tout sa bombe à la main. C’est à elle d’aller chercher Kieran qui a gentiment accepté de l’aider. C’était la moindre des choses. Quand, avec sa petite Opel Corsa vert grenouille, elle se gare devant le centre équestre où les deux se sont donnés rendez-vous, elle abaisse la vitre et regarde les alentours. Les bâtiments sont paisibles. Elle sourit. Elle s’est toujours sentie à l’aise ici. Entourée d’animaux. Au calme.
Juliette n’a pas la moindre idée du temps qui passe. Elle se perd dans la contemplation des bâtiments et des quelques chevaux qui paissent tranquillement dans leur paddock. C’est au moment où Kieran apparaît dans son champ de vision que la jeune femme se rend compte qu’il approche. Elle affiche un grand sourire mais attend qu’il soit plus proche pour le saluer. « Hey ! Merci de venir avec moi… » Pressant un bouton, elle déverrouille la voiture pour le laisser s’installer sur le siège passager et lui embrasse une joue, une espèce de bise à la française, pour le saluer. Elle est sincèrement soulagée d’avoir Kieran avec lui. Son assurance l’aide beaucoup. Il sait ce qu’il fait, fait ce qu’il dit et dit ce qu’il pense. Tout ce qu’elle aime. Tout ce dont elle a besoin à ce moment-là. Se contorsionnant pour attraper les feuilles sur la banquette arrière, elle les lui tend. « C’est le premier cheval qu’on va voir ce matin… » Juliette marque un long moment d’arrêt pour réfléchir à ses mots. Elle redémarre le moteur et s’engage lentement sur la petite route en béton qui mène à la nationale quelques centaines de mètres plus loin. Elle porte deux doigts à sa lèvre inférieure qu’elle mordille nerveusement depuis quelques minutes avant de jeter un regard vers Kieran. « Hey, même si je flash sur un cheval, si tu penses que ça ira pas, dis-le, d’accord ? Tu t’y connais bien mieux que moi alors… Mh… N’hésite pas. » Lentement, Juliette hoche la tête et lui adresse un léger sourire en coin avant de se reconcentrer sur la route pour s’engager sur la nationale les menant au petit village dans lequel vit la propriétaire vendant son cheval.
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(✰) message posté Dim 3 Aoû 2014 - 19:45 par Invité
Juliette & Kieran
Here our dreams aren't made, they're won
Tiré du lit depuis cinq heures du matin, comme chaque jour, je préparais le petit déjeuner de ma fille. Je m’étais un peu plus presser que d’habitude, sachant pertinemment que Juliette débarquerait d’ici peu. Une fois la pile de pancakes prête et disposée au centre de la table, je pris le chemin de la douche pour subvenir au besoin naturel de se rafraîchir. La nuit n’avait pas été de tout repos. Contraint par un marché avec son chirurgie et ami –voir plus- à prendre du repos et fréquenté un kinésithérapeute pour soigner sa jambe blessé depuis des lustres, celle-ci ne lui avait pas fichu la paix de toute la nuit. Lancement, brûlure et démangeaisons musculaires, il avait été bien servi. Pourtant, il avait diminué l’équitation, le sport, il travaillait au MI-5 derrière un bureau et n’était jamais sur le terrain, du moins pas ces derniers temps. Se passant une main sur le visage, le grand brun s’imaginait déjà devoir rester assis dans un fauteuil à ne rien faire pour être certains qu’elle arrête de l’ennuyer ou pire encore, une nouvelle opération. Oh, il ne serait pas inquiète de passer sous le scalpel de Graham, mais admettez qu’il y a plus gaie dans la vie que de se retrouver cloîtrer à l’hôpital. Il avait déjà donné, mais il serait fort à parier qu’il donnerait encore. Il chassa alors ses idées noires dans un coin de sa tête, quitta la douche et après une séance de séchage, s’en retourna enfiler une tenue appropriée aux circonstances : pantalon d’équitation, un polo ainsi qu’une paire de chaussette longue. Certes, ce n’est pas lui qui monterait aujourd’hui, mais ça fait toujours mieux d’arrivé dans un manège habillé en cavalier, ça fait plus professionnel. De retour au rez-de-chaussée, il se calla une tasse de café noir dans l’estomac, pris une de ses casquettes et quitta son domicile non sans avoir salué les animaux à quatre pattes qui venaient eux aussi d’émerger. Achilles – le saint bernard- resta sur ses talons alors qu’il patientait en attendant Juliette en offrant quelques câlins au doyen du haras. Il avait accepté d’accompagné la jeune femme dans cette périlleuse et en même temps magnifique aventure, qu’est l’achat d’un premier cheval. Lui-même se souvenait du jour où il avait été voir Othello. Il venait au départ pour une jument, mais il était finalement repartit avec les papiers de le hongre bai qui trônait désormais comme maître et doyen de son haras. Une bien belle histoire puisque ce dernier soit disant bon à rien était destiner à finir en boucherie et qui veillait désormais farouchement à l’apprentissage des plus jeunes et moins expérimentés. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Kieran l’aimait beaucoup ce cheval, comme chacun de ceux qui vivent désormais dans les stalles de sa propriété, mais on a toujours une histoire particulière avec le premier. Ou parfois avec une pauvre bête dont le regard a croisé le vôtre comme avec Priam, son étalon frison. Un bruit de moteur et le crissement des caillasses l’informa de l’arrivée de sa jeune amie et il flata une dernière fois l’encolure d’Othello avant de se diriger vers l’Opel Corsa où il prit place du côté passager. « Bonjour, mais il n’y aucun soucis, c’est avec plaisir même. » dit-il en bouclant sa ceinture, reculant un peu le siège pour avoir un peu plus d’espace. Les grandes jambes, c’est toujours un souci dans les petits véhicules. Après la bise, il prit le paquet de feuille qu’elle lui tendait, probablement sortie d’internet et inspecta les données mentionnées par le vendeur. « D’accord. » La voiture redémarra alors qu’il continuait de parcourir les informations et de regarder l’animal. « Belle bête en tout cas, un peu maigrichon des postérieur, mais bon la photo n’est pas d’une qualité terrible non plus. » Instinctivement, il releva la tête vers elle et haussa un sourcil à sa dernière réplique. « Tu m’as déjà vu ne pas dire ce que je pense ? Je suis un tyran selon certains, mais je ne le vois pas vraiment comme ça. » Lança-t-il avec un peu d’humour. Oui, il s’y connaissait, du moins autant qu’un homme pouvait s’y connaître après autant d’années à monter et ayant son propre haras, démarrant son élevage. « De toute façon, je le dis toujours c’est le cheval qui choisit le cavalier et non l’inverse. Il te faut un cheval doux, gentil, mais énergique, ça irait de pair avec toi. Cependant, il est rare que ce soit comme ça que ça marche. Regarde avec Priam, c’est l’inverse de moi. » Ayant confiance en les qualités de conductrice de la jeune femme, il regarda les autres papiers, se souciant peu de la route à dire vrai.
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