"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The beginning of the End - Aberdeen, Écosse ( Ali + libre ) 2979874845 The beginning of the End - Aberdeen, Écosse ( Ali + libre ) 1973890357
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The beginning of the End - Aberdeen, Écosse ( Ali + libre )

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Alastair H. Pratt
Alastair H. Pratt
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() message posté Ven 13 Juil 2018 - 8:12 par Alastair H. Pratt
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It's a God-awful small affair
To the (boy) with the mousy hair
But his mummy is yelling no
And his daddy has told him to go

But his friend is nowhere to be seen
Now he walks through his sunken dream
To the seat with the clearest view
And he's hooked to the silver screen

But the film is a saddening bore
For he's lived it ten times or more
He could spit in the eyes of fools
As they ask him to focus on

Ali + libre



6 juillet 2018, 13h

Tout ce qu'il emmenerait avec lui devait entrer dans une valise normale, un sac de sport et un petit carton. Si on comptait son clavier électronique, qu'il faudrait transporter sur son épaule, ça serait bien assez lourd.

Il avait passé la semaine à les regarder, les itinérants, avec leurs caddys pleins à rebords et leurs couches superposées de vêtements sur le dos, malgré la vague de chaleur qui déferlait sur Londres.  Il s'était même aventuré dans le Chinatown, malgré la terreur d'y croiser son double. Ses piètres conclusions avaient été les mêmes : il ne pourrait pas sauver grand chose de sa vie passée.

Il devait prévoir des vêtements chauds, malgré la saison estivale qui battait son plein. Des T-shirts, des caleçons. Des putains d'articles d'hygiène. Sa brosse à dents. Ne pas oublier sa brosse à dents. Sa trithérapie. Une ou deux cravates, des chemises habillées et un veston, pour les entretiens... En plus de celui qu'il porterait à Aberdeen.

Deux vestons à choisir parmi la trentaine qu'il détenait.
Et quelques disques.

Alistair laissa glisser sa pauvre carcasse anéantie, entre les deux baies vitrées du living room. La semaine avait été cauchemardesque. C’était toute sa vie qui lui passait sous les yeux et qui se désagrégeait entre ses doigts. Ses putains de cartes de joueurs de basketball qu’il collectionnait quand il avait douze ans. Ses consoles de jeux vidéo sur lesquelles ils avaient passé tant de nuits blanches, Erwan et lui et… sa méga-collection de disques.

Dix ans à écumer toutes les boutiques de disques seconde-main de Londres et les ventes de garage pour y trouver les trésors abandonnés qu’elles y recélaient. Dix ans de sa vie qui disparaitraient d’un claquement de doigt quand le type qui l’avait contacté, via un site web quelconque de petites annonces classées viendraient chercher tous les disques à 17h, pour 1000 livres. Le type devait être mort de rire. Dix ans de passion, des centaines et des centaines de 78 tours et de 33 tours… pour 1000 livres.

Au moins, il aurait encore son clavier, non?

1000 livres… C’est ce qu’il lui resterait, après avoir remboursé son père. Il avait réussi à vendre son projecteur et quelques photos de son grand-père… Seulement 1000 livres d’avance avant que la rue et la déchéance ne le rattrappe.

Non, il ne demanderait pas d’aide à Keynes. Il lui créait déjà assez de souci comme ça.

Et que dire de son identité, maintenant, hein? Alistair avait même l’impression d’avoir perdu son propre nom, son propre moi. Pratt ou Eristoff? Qui était-il?


**

(Même jour, 15h)

« Oh allez, Kait, je t’en prie. Juste un coin du vestiaire. Je viens chercher ça Lundi soir. Promis. »

La barmaid du Viper Room roula des yeux, comme d’habitude et lui céda le passage, lui et son fardeau jusqu’au dit-vestiaire, en lui signifiant qu’elle n’était pas responsable en cas de vol. La rengaine habituelle, quoi. Alistair hocha la tête. Que pouvait-il faire d’autre, de toute façon? Il déposa avec une précaution infinie le lourd sac de transport contenant son instrument, le sac de sport et le carton contenant ses précieux disques et quelques objets personnels puis sourit tristement à l’employée.

« Tu… tu ne dis rien à Wilde, hein? Je reviens chercher tout ça lundi, je te jures. »

Il allait quitter le bar, les mains dans les poches lorsqu’il se tourna une fois de plus vers la jeune femme, avec une grimace embarrassée.

« Hey dis… Kait… Vous… vous auriez pas besoin d’un serveur ou… je sais pas moi, d’un autre tech de sono… d’un DJ… J’ai pas d’expérience mais… mais je suis sûr que je peux me débrouiller… Y aurait… Y aurait pas un job, pour moi, ici? »

La moue attristée de la barmaid fut une réponse suffisante. Il tourna les talons sans demander son reste.

**

7 Juillet 2018, 1h du matin

Aberdeen était la ville où la terre se fondait au ciel. C’était ce que les gens du pays disaient, ici. The Grey City. Avec son port plongé dans la Mer du Nord et ses bâtiments de granit austère qui disparaissait subitement lorsque le Haar vous enveloppait pour vous couper du reste du monde.

Le vol jusqu’à la cité de son enfance avait été interminable. L’avion était resté au sol à Edimbourg des heures durant à cause des alertes de visibilité. Le jeune homme se félicita presque de ne pas avoir parlé de cette maudite réception à Keynes. Son amant aurait voulu l’accompagner et il aurait été perdu les pédales, coincé dans cet avion. Il valait mieux que Nate ne sache rien.

Le trajet en voiture, de l’aéroport jusqu’à Aberdeenshire se fit en silence. Le chauffeur, Arthur, lui mentionna brièvement que son père était arrivé la veille et que, malgré le malaise qu’il avait eu quelques jours auparavant, il semblait aller beaucoup mieux. La réception aurait toujours lieu Dimanche. Alistair ne put s’empêcher de dévisager le chauffeur alors que celui-ci le dardait de son regard noir. Allait-il lui aussi l’accuser de vouloir tuer son père?

C’est une Nessie complètement hystérique qui l’avait réveillé, le lendemain de sa rencontre avec Castiel. Le portier avait envoyé la vidéo de surveillance à son père. Là où Alistair avait supposément sorti une arme blanche pour le menacer. Le Vieux avait demandé d’être seul pour visionner le tout. Et il avait fait un malaise.

La vidéo avait été effacée et personne, personne sauf Nessie et ses furieuses accusations ne l’avait questionné à ce sujet. Le pianiste avait refusé de répondre en haussant les épaules. Il y avait bien longtemps que ses petits caprices d’enfant gâté et son caractère excentrique frôlait la limite de la psychose, aux yeux de sa famille. Une connerie de plus ou de moins ne changerait pas grand chose et ne venait que confirmer ce que le jeune homme se refusait d’admettre. Castiel et lui se ressemblaient beaucoup trop pour que ce ne soit qu’une simple coïncidence. Même son propre père ne faisait pas la différence.

Qu’était-il? Un Pratt ou un pauvre gosse d’immigré?

Il arriva dans la demeure éteinte peu après 1h du matin. Ses parents étaient couchés depuis longtemps et les invités n’étaient attendus que le lendemain en soirée. Alistair n’avait pas sommeil. Il eut tôt fait d’errer sans but, après avoir débouché une bouteille de rouge, dans l’immense demeure familliale des MacKay qui l’avait gardé prisonnier, tous les étés de son enfance et de son adolescence. Il trouva sans mal la salle de bal et son vieux piano droit qu’on avait écarté, dans un coin de l’immense pièce. Il caressa avec affection le couvercle de l’instrument sur lequel il avait joué ses premières notes. Posant la bouteille déjà bien entamée sur le dessus de l’instrument, il ouvrit le couvercle et posa les doigts sur l’ivoire pour renouer avec lui. Du Chopin, du Mozart. Du Bowie, du Webber même et ses dernières propres compositions, sans relâche si ce n’était que pour boire une autre gorgée de vin. Depuis combien de temps jouait-il ainsi, dans l’obscurité? Avait-il vraiment entendu sa mère lui hurler, à l’autre bout de la pièce qu’il était 3h du matin et qu’il était devenu complètement cinglé?

Ce ne fut que lorsque le lourd couvercle s’abattit sauvagement sur ses mains qu’il leva la tête, complètement épouvanté. Il avait retiré ses mains juste à temps. Son père le surplombait, le regard froid et la main sur le couvercle qui avait failli lui briser les doigts… Ses doigts, bordel. Ils se regardèrent, sans un mot. Puis Maître Pratt émis un rictus indéchiffrable, les iris pâles toujours rivés dans ceux de son héritier.

« Tu devrais aller te coucher, tu ne crois pas? Nous avons une grosse journée qui nous attend demain, fils. »
@James M. Wilde , @Nathanael E. Keynes, @Castiel Eristoff, @Livia S. Lindberg
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Sam 14 Juil 2018 - 13:45 par Nathanael E. Keynes
Juin 2018

- Maman... Il y a longtemps que tu as reçu ça ?
- Quelques jours, je n'ai pas encore eu le temps de leur répondre... Mais il doit y avoir eu une erreur, les Pratt n'invitent pas réellement l'ex-épouse de Henry Keynes, n'est-ce pas ?
- Sans doute que non...

Je suis resté un instant, trop long sans doute, à observer le carton d'invitation sur lequel les noms d'Alistair et son père étaient joliment tracés en lettres d'or. Un carton adressé à Analisa Stanhope Keynes, étrangement parvenue à destination : ils auraient dû l'envoyer à mon père, en théorie, et à notre ancienne adresse dans Kensington. Maman n'avait plus de contact avec eux depuis le procès. Comment cette invitation avait-elle fini par être expédiée restait un mystère... Mais elle était là, restait à savoir ce qu'on allait en faire.

Et puis en réalité, ce n'était pas le détail de son expédition qui m'interpelait le plus. Des erreurs pouvaient arriver et qu'ils invitent ma mère, ce n'était pas le point qui tournait en boucle dans ma tête. Non, ce qui me chagrinait dans l'histoire, c'était qu'Ali ne m'en avait absolument pas parlé. Pas même pour me dire sur le ton de la blague qu'il ne m'infligerait pas cette torture et qu'on se reverrait après le week-end. Pas même pour se plaindre qu'il allait s'ennuyer à mourir et pour me dire qu'il m'enverrait quelques messages histoire de lui changer les idées. Rien. Absolument pas un mot sur le sujet.

Et s'il en a fait un tel secret, ça ne m'annonce rien de bon. Maman a vu mon air soucieux, elle a quitté ses croquis pour venir près de moi, cherchant mon regard.

- Nate ?
- Tu comptais poliment décliner, je suppose ?
- Et soulager tout le monde d'un embarras certain, oui... Mais ?
- Tu accepterais que je t'y accompagne ?

Elle a froncé les sourcils, attendant la suite. On a discuté un moment, de ma relation avec Alistair dont elle ignorait encore tout - mais j'ai moi-même du mal à mettre des mots sur dessus à vrai dire -, de l'accueil qu'ils nous réserveraient là-bas, si elle accédait à ma demande, de l'impact que ça aurait sur elle, sur moi, sur lui, aussi, sans doute. Elle était inquiète pour moi, bien plus que pour elle-même. Et moi je le suis pour lui. Maman a fini par accepter, et par rajouter sur le ton de l'humour qu'il a encore fallu que ce soit d'un homme que je m'entiche, que ça n'aurait pas pu être une jolie jeune fille, histoire qu'elle puisse être grand-mère un jour. J'ai accusé le coup en riant, affirmant qu'il y avait aussi des couples gays qui fondaient des familles, que ça ne voulait rien dire, et surtout, que j'avais encore bien le temps d'y penser... Je me voyais pas lui expliquer que c'était un sujet plus sensible qu'il n'y paraissait, même si je sais bien au fond qu'un jour je lui en parlerai.

***

Début juillet 2018

- Tu prends ce que tu veux, tu sais, hein ? Il faut... que je fasse un peu de ménage, de toute façon...
- Tu plaisa...

Non, bien sûr que non il ne plaisante pas. J'ai pas renchéri, ce jour-là, il y avait un autre sujet autrement plus accaparant, mais je n'ai pas oublié un instant ce que sous-entendaient ses propos. Et le lien avec la réception et le secret qui l'entoure est assez inévitable, même si je ne l'identifie pas clairement. Quant à ses disques...

- Rika, je peux te demander un service ?

Je sais qu'il écume les boutiques de vinyles dans la ville, et qu'il a l'habitude de fouiner sur le net pour trouver des perles à ajouter à sa propre collection. Alors si, comme je le suppose, Ali se débarrasse de la sienne, s'il y a bien une personne que je sais capable de retrouver l'annonce correspondante, c'est lui... Et il a pas fallu bien longtemps pour qu'il m'appelle, confirme le numéro de portable sur l'annonce, et qu'on se mette d'accord sur un plan pour que le pianiste ne se doute pas qu'on est derrière tout ça. Parce que s'il ne m'en a pas parlé, il n'acceptera pas mon argent, j'en suis convaincu. Mais je suis pas sûr de pouvoir vraiment lui jeter la pierre, je ferais sans doute pas mieux si j'étais à sa place. Ca n'empêche que je ne peux pas rester les bras croisés à le voir bazarder toute sa vie à cause d'eux.

C'est Andres, le frangin de Rika qui a récupéré mes 1000 livres et les a apportées à Alistair, pour charger la petite voiture de Matéa des trésors de mon amant. Qui ne se doute pas une seconde, j'espère, que ce jeune homme qui se présente à sa porte fait partie de la famille de mon bassiste, et que je suis dans la combine. Et pendant que la transaction a lieu, je suis en train de finaliser les préparatifs pour nous emmener, Maman et moi, vers Aberdeen - sans prendre un avion que je risque fort de ne pas supporter. Le trajet en voiture sera long, c'est un fait, mais ça n'a pas d'importance. Deux chambres pour la nuit sont réservées dans un hôtel proche, et nos bagages sont prêts. Et si j'appréhende le déroulement de la soirée, je n'ai pas l'intention de faire marche arrière.

- Tu es sûr que ça va aller ?
- Je n'en sais trop rien... Mais je sais que je regretterais si je n'y vais pas.

Maman a hoché la tête, et nos bagages ont été chargés dans ma voiture. Peu avant que celle de Matéa nous rejoigne, et que les précieux vinyles changent de coffre.

- Sérieux mec, il se débarrassait de tout ça ton pote ?! Mais c'est de la folie, tu parles que t'as voulu les lui récupérer !

Andres n'en revient pas. Je vois dans son regard pétillant qu'il est aussi admiratif que moi de la collection de mon amant, mais il y a de quoi. Pas pour rien qu'il était simplement hors de question que je le laisse refiler ça à un parfait inconnu...

- Dis, j'ai droit à une commission pour avoir fait l'intermédiaire ? Genre... un ou deux specimens, tu vois, pour services rendus ?

Je sais bien qu'il dit ça pour la blague. Mais l'idée est pas si con, je la garde dans un coin de ma tête, on en reparlera. Quand tout sera terminé.

- Ca se voyait sur sa tronche qu'il avait mal de les refiler, tu sais ?... Tu m'étonnes en même temps... N'empêche, 1000 livres, quand même... Tu dois vraiment y tenir à ce mec pour débourser autant...

J'ai pas su quoi répondre.

***

7 juillet 2018

Les dix heures de trajet jusqu'à Aberdeen, sans compter les pauses, ont été longues, il est vrai, d'autant qu'on est partis de nuit... Mais quand par la radio, l'information du blocage d'un avion pendant plusieurs heures a filtré, j'ai franchement pas pu m'empêcher de manifester mon soulagement d'être dans ma voiture plutôt que dans une cabine scellée. On a pris le parti d'en rire, avec Maman, et si depuis le divorce, je me suis clairement rapproché d'elle, ce voyage aura au moins eu le don de renforcer cet état de fait. J'ai pas souvenir qu'on ait jamais eu une relation aussi... facile, amicale, même, malgré ses efforts pour faire le tampon entre mon père et moi. Que mon père me tape sur la tronche aura au moins eu cet aspect positif, n'est-ce pas ?

Cette pensée me fait frissonner comme j'imagine le pire concernant Ali. S'il n'a pas voulu que je sache pour cette soirée d'anniversaire, que prévoit-il donc qu'il s'y déroulera ? Et dans quel état vais-je le retrouver, au final ? Comme s'il n'en avait pas déjà suffisamment bavé comme ça ! Je le revois prostré dans sa salle de bain, je me remémore sans mal ses réticences à mon contact, malgré l'envie qui l'étreignait. Sa séropositivité récemment apprise. Et quoi d'autre encore ?

L'hôtel nous a accueilli dans l'après-midi, reconnaissant visiblement ma mère, du temps où elle était invitée avec mon père auprès des Pratt et MacKay. On s'est mis d'accord sur l'heure à laquelle on se retrouverait pour gagner la demeure de nos hôtes pour la soirée, et sur quelque visite de la ville de granit qu'on ferait peut-être, demain, et puis chacun a regagné sa chambre pour se préparer. Et je n'ai pas pu empêcher une certaine angoisse de me gagner.

***

Maman a l'air inquiet quand elle pose le regard sur moi, mais elle sait que je ne reculerai pas. Et la conversation se cantone à des sujets mondains, comme si on cherchait tous deux à se (re)mettre dans l'ambiance. Sa robe est superbe, ce costume me va parfaitement, et le détail de ce bouton de rose à la boutonnière assortie à sa toilette... Oui, voilà, restons-en à ça... C'est à son bras, après avoir laissé mes clefs au voiturier, que je parais dans la demeure des parents d'Alistair, un sourire factice sur les lèvres, droit comme un i. Il y a longtemps que je n'avais pas endossé le costume du parfait gentleman, pourtant les souvenirs refont surface, les habitudes reviennent presque trop naturellement. Pour ma mère comme pour moi. Certains regards nous suivent comme le carmin de sa toilette attire l'oeil autant que notre présence semble incongrue.

Mais sans surprise, c'est une certaine chevelure brune que je cherche du regard, comme je parcours la salle de réception des yeux...

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() message posté Ven 20 Juil 2018 - 15:44 par Invité

The beginning of the end
Ali & Others
06 juillet 2018.
Tu avais passé des jours à réfléchir à ta rencontre avec Alistair. Il fallait que tu le vois, tu avais eu le temps de te remettre du choc, tu en avais parlé avec Nemo. Il fallait maintenant que tu en parles avec ton frère, plus calmement. Il fallait que vous démêliez tout ça ensembles sans stress et panique. Bonnet sur la tête et blouson sur le dos, tu te dirigeais donc vers son immeuble, espérant ne pas croiser son portier, mais bien évidemment c'était trop demander. A peine après avoir franchis le seuil de la porte, celui-ci se leva de derrière son bureau, se précipitant à ta hauteur. "Monsieur Pratt ! Vous avez loupé votre avion ! Mon dieu, mais que va dire Monsieur votre père quand il ne vous verra pas à l'aéroport ?!" Tu le regardais en haussant un sourcil de surprise avant de comprendre assez vite, il te prenais pour ton frère. Tiens, tiens. Donc comme ça, Alistair n'était pas là. "Hum...oui, je...il y avait du mauvais trafic. Pouvez-vous me prendre un autre billet ? Je vais monter chez moi en attendant le prochain vol. Oh et pas un mot à père évidemment. Inutile de l'inquiéter." Tu espérais être convaincant, au vu de la tête du portier, tu avais été plutôt bon. Il hocha la tête, avant d'aller derrière son bureau pour commander un nouveau billet. Pourquoi tu en avais demandé un d'ailleurs ? Aucune idée, c'était ce qu'il te paraissais correct de faire à ce moment là. Tu montais donc jusqu'à l'appartement d'Alistair demandant au portier de t'appeler quand le taxi serait là. Une fois la serrure crocheté tu rentrais dans l'appartement de luxe, essayant de t’imprégner de l'environnement de ton jumeau. Seulement, quelque chose clochait. Tu n'étais venu ici qu'une seule fois, mais tu avais l'impression que quelque chose manquait. La collection de vinyles avait disparus, Et il manquait quelques affaires par ci, par là. Étrange, on dirait que quelqu'un avait pris des affaires à la hâte comme s'il partait et ne reviendrait pas. Tu fronçais les sourcils. Pourquoi Alistair aurait-il fait ça ? Est-ce qu'il voulait te fuir ? Non. Non, ça devait être autre chose. Tu essayais de trouver le pourquoi du comment, quand le portier dont tu avais oublié le nom arriva à l'appartement. Un taxi t'attendait en bas et cette fois tu avais largement le temps d'aller jusqu'à l'aéroport. Tu hochais la tête, te dirigeant vers la sortie. "Monsieur Pratt, vous n'emmenez pas de costume pour la soirée de demain ?" La soirée de demain...tu ne savais pas de quoi il parlait, mais tu avais bien envie d'y aller à cette soirée. Un sourire pris place sur ton visage, tandis que tu allais chercher un des costumes de ton jumeau avant de partir en direction de l'aéroport.

07 juillet 2018
Aberdeen. Il y avait un moment que tu n'étais pas venu. Tu avais hésité à aller voir ta mère, mais finalement tu étais passé lui dire bonjour. Elle ne t'avais pas vraiment vu, trop dans les nuages pour ça. Elle avait encore du boire ou fumer quelque chose. C'est pour ça que tu allais la voir le moins possible, tu ne pouvais pas avoir de conversation avec elle. Seulement, il fallait que tu passes la voir pour t'assurer qu'elle était encore en vie. Car après tout elle restait ta mère. Tu avais essayé de lui demander si elle connaissait la famille Pratt, sans pour autant lui dire la raison de tes questions, mais elle semblait être partie trop loin pour comprendre se que tu lui disais.
Finalement, il était enfin l'heure de la soirée au Manoir des Pratt. Tu n'avais finalement pas mis le costume de ton frère, si tu venais à la soirée en temps qu'invité, tu te ferais remarquer à coup sûr. Les gens connaissait Alistair, alors s'ils croisaient son sosie en version châtain et cheveux longs, ils allaient forcément se poser des questions. Non, il fallait que tu rentres ni vu, ni connu. Les cuisines paraissait un bon moyen d'entrer. Tu avais patienté quelques minutes devant la porte des dites cuisines avant de voir un serveur sortir fumer une clope. Parfait, tu attirais son attention en sifflant, lui faisant signe de venir vers toi. "Ouais, t'as besoin d'un truc ?" "Combien tu veux pour laisser tomber ton job de se soir ?" L'autre te regarda d'une façon étrange, se demandant ce que tu voulais dire par là. Il finit cependant par te donner une sommes que tu lui payais immédiatement en liquide. Tu lui fis signe de déguerpir vite fait, avant d'aller mine de rien jusqu'aux cuisines. "Excusez-moi, je me suis perdu et..." "Bordel de merde, mais où il est passé ce serveur de mes deux ?! On a des invités qui arrive là ?!" "Vous cherchez un serveur ? Je peux vous dépanner si vous le souhaitez." Tu lançais un sourire angélique à l'homme devant toi, réajustant tes lunettes sur ton nez. Celui-ci te regarda de haut en bas, avant de marmonner un : "Ouais tu feras l'affaire de toute façon on a a pas le choix." Et voilà, le tour est joué. Personne ne fais jamais attention au serveur dans ce genre de réception. Tu pris un plateau de champagne, avant de commencer à faire le tour de la salle, proposant une coupe aux invités. Tu te détendis remarquant que personne ne faisait attention à toi. Tant mieux. Maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre que ton jumeau arrive.
20/07/18
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() message posté Sam 21 Juil 2018 - 9:40 par Alastair H. Pratt

Tenement kids flying on e
Pretending they don't give a shit
Dancing for something to be
So out of place
The computer erased
their hearts (...)

Grabbing today
because tomorrow
Is too far away
and you are alone

They're gonna get you
Not gonna let you go
They're gonna mess you up
Not gonna let you be yourself
They're gonna tell you
Try to persuade you
They're always fucking with your head
Hotel Persona - Modern Kids

Ali + Nate + Castiel + James


Le matin du 7 juillet 2018

Sa mère. Sa mère lui avait fait la crise du siècle. Parce qu’il s’était levé trop tard. Parce que sa chemise était froissée. Parce qu’il avait ces maudits cheveux noirs dans les yeux. Parce qu’il n’était pas capable de se contenter d’un thé, comme tout le monde et qu’il avait exigé un espresso bien serré. Parce qu’il avait refusé d’ingurgiter cette putain d’omelette aux champignons et ces toasts à moitié calcinées. Parce qu’il fumait à la table. Parce qu’il se tenait mal. Parce qu’il ne souriait pas assez, même s’il avait mal au cœur, même si sa main gauche était encore un peu enflée à cause de la chute du couvercle et qu’il avait du mal à bouger les doigts. Même si c’était juste le matin, bordel!

Parce qu’il ne lui ressemblait pas du tout, au fond.

Il avait abdiqué. Il était passé chez le coiffeur.

Lo trovi divertente, Riccioli d'Oro?

Riccioli d’Oro.* En regardant ses cheveux revenus à leur couleur naturelle, dans le miroir de la salle de bains, Alistair sentit la bile lui monter à la gorge. La ressemblance avec son double était encore plus frappante, maintenant. Alistair eut soudain envie de l’avoir à ses côtés. D’échanger, de lui parler de sa mère, de son père. D’oublier pour cinq minutes qu’il lui avait probablement volé toute sa vie, à cet enfant-là. Que tous les malheurs de Castiel lui incombait. Oublier qu’il était un imposteur tant pour Catiel que pour tout le monde. De lui raconter tous les putains de sobriquets dont on l’avait affublé, tout au long de sa vie à cause de tel ou tel trait physique. Est-ce que Castiel devait porter des verres de contact, lui aussi? Des lunettes? Est-ce qu’il aimait autant que lui les cornichons, tiens? Est-ce qu’il détestait lui aussi les omelettes aux champignons? Il aurait voulu lui parler de musique. Avec Nate. Castiel et son amant était à des centaines et des centaines de kilomètres d’ici.

Son kilt de tartan bleu, ses bas, et sa besace traditionnelle étaient étalés sur le lit, avec presque la même cérémonie qu’une robe de mariée. Avait-il seulement le droit de le porter, maintenant qu’il ne savait plus qui il était?

Riccioli d’Oro. C’était comme ça qu’ils l’avaient surnommé, lorsque ces trois hommes l’avaient interpellé, dans ce bar romain, dans leur italien chantant. Leurs mains dans ses cheveux alors qu’il tentait, en riant, de leur faire comprendre, dans un italien encore un peu hésitant, qu’il avait déjà un copain et qu’il ne faisait que prendre un verre avec eux. Leurs mains dans ses cheveux, le coup de fatigue subi et…

Alistair vomit et s’affala, le front sur la cuvette des WC.
Cette putain de soirée allait le tuer.

**

La plupart des invités devaient être arrivés, maintenant. On était venu deux fois frapper à sa porte pour lui demander de descendre rejoindre ses parents.

Est-ce que James Wilde était arrivé? Non, bien sûr que non. Il arriverait quand plus personne ne compterait sur lui. Quand on n’attendrait plus personne. Alistair ne le savait que trop bien.

Y arriverait-il sans Wilde? Arriverait-il, seul, à couper les ponts avec tout ça une fois pour toute?
Il ne le savait pas.

**

La salle de réception, au rez-de-chaussée du Manoir, était déjà bondée. Tout le gratin juridique et financier du Royaume-Uni avait été invité à cette putain de soirée. Caché derrière le grand escalier, Alistair les distinguait vaguement, au loin. Les clients de son père causaient avec des juges de la cour d’appel. Des étudiants boutonneux de Cambridge échangeaient avec des dinosaures qui enseignaient encore à la Faculté de droit. Il distinguait au loin la silhouette de son père, bien plus grand que tout le monde, malgré son âge, en train de serrer les mains des nouveaux arrivants. Des robes de soirée et des toxedos partout. Wilde… Wilde n’était toujours pas arrivé. Alistair eut le vertige. Il allait presque rebrousser chemin lorsque qu’une main lui agrippa fermement l’épaule.

« Pratt! Mais ça fait une éternité, vieux! »

Millard. Le fils du vice-directeur de la Faculté de Droit d’Oxford. Ils avaient partagé ensemble la même chambre de dortoir, avant que le pianiste ne se fasse expulser de la prestigieuse université. Il se souvenait encore de ces orgies inavouables dans lesquelles ils s’étaient lancés, tous les deux, avec d’autres comparses aussi fortunés et désoeuvrés. Pettigrew, Shields. Ils formaient ensemble le pire quatuor d’Oxford. Sex, drugs and rock n’roll on the Campus. Les filles – ou les mecs - qu’on rejoignait en douce au centre-ville à 1h du mat. Les beuveries sauvages du week-end. Les partouses étudiantes dans la chambre de l’un ou l’autre. L’herbe fumée dans les toilettes. La E sur la piste de danse. Le speed et la cocaîne à la fin de la session, pour mieux se concentrer sur les examens. Quand bien même qu’ils arrivaient en cours les yeux injectés de sang et qu’ils envoient chier les profs… Ils étaient les Intouchables. Jusqu’à ce qu’Alistair se fasse renvoyer. Shields avait subi le même sort, à la suite de l’overdose de Pettigrew. Mais qu’est-ce que Millard foutait ici? Alistair avait été expulsé d’Oxford, non? Son ancien pote de dortoir se frotta le nez et demanda, d’un air goguenard.

« Tu connaitrais pas un coin où on peut fumer une clope bien tranquille, ici? »
Une clope. Une putain de clope. Alistair jeta un coup d’œil morne à la salle de réception qui n’attendait que lui.

« Il y a un espèce de grand débarras où on fout toutes sortes de bricoles, de l’autre côté de l’escalier. Viens, je te montre où c’est. »

**
« A... Anastasia?! »
Dolorès Pratt figea un instant, l'air hautement contrarié et leva la tête vers le jeune homme, avec un rictus de dégoût. Puis son sourire éclatant revint. Elle prit un verre de champagne sur le plateau d'un serveur anonyme et se tourna vers la dame vêtue de carmin et son fils, avec un air faussement ravi.
« Mais comment vas-tu ma chère, ça fait si longtemps...! Que deviens-tu! Oh! Et Nathanael!!! La dernière fois qu'on s'est vus... tu faisais tes premiers pas! Quel petit ange tu étais à l'époque! Si pur, si innocent...»
Elle se retourna, dans un geste désespéré, vers son mari, en grande conversation avec le Juge Macpherson.
« Mon chéri! Mais viens voir qui est là! »

**

C’est sans grande surprise qu’Alistair remarqua qu’on y avait déplacé le piano droit. Il donna une chiquenaude à l’ampoule du plafond qui clignotait, comme dans un mauvais cliché et sortit son zippo pour allumer la cigarette de Millard et la sienne. Il exhala une bouffée de nicotine en caressant de sa main malmenée le couvercle de l’instrument, sans trop écouter ce que son ex-camarade de classe débitait, de l’autre côté du piano. Ce n’est que lorsque la carte de crédit frappa la surface de l’instrument que l’attention du jeune homme revint sur Millard et sur la ligne blanche qu’il traçait, avec délicatesse, sur le bois verni.

« … ne devais pas t’en parler mais on m’a assigné pour être ton mentor pour la dernière session et ton co-chambreur, of course. On te l’a pas dit, hein? Tu ré-intègres Oxford dès la fin Août, Mate! Mon paternel s’est arrangé avec le tien pour que tu obtiennes ton diplôme d’ici Noel. T’es assez intelligent, de toute façon pour assimiler la matière à la vitesse de la lumière, à ce qu’il paraît. Paraît que tu bats des records, à Londres, sans même te forcer. Et en Janvier, Pratt & Pratt est tout à toi. Tooooout à toi, mate!

Le sourire de son ancien compère disparut un moment et ses traits devinrent crispés.

« Ton père prend sa retraite, vieux! Tu savais que.... oh! Et oublie ça. On fête ce soir! ...Hey Ali… »

Millard lui sourit, avec son regard trop brillant et lui tendit le petit tube, en reniflant de plus belle. Sous la lumière blafarde, la ligne de poudre de blanche, sur le bois sombre du piano lui donnait l’impression d’irradier.

« Oh allez… en mémoire du bon vieux temps, mate. »

Le bon vieux temps. Alors qu’il était toujours un jeune con insouciant et gâté. Alors que le monde entier lui appartenait, sans responsabilité et sans attaches. Alors que Rome était encore une ville merveilleuse à découvrir.
Alors qu’il était toujours un Pratt.
Intouchable.

Il prit le tube, se boucha la narine gauche du pouce, se pencha et inspira d’une traite. La drogue afflua dans son sang et l’effet se fit sentir presque instantanément. Depuis combien de temps ne s’était-il pas senti aussi maître de lui? Était-ce que Wilde ressentait, sur scène?

« … me suis toujours demandé ce qu’il y avait, sous un kilt… »

Millard s’avançait, le regard plus brillant que jamais. Alistair lui fit un sourire angélique… et lui balança son poing en pleine gueule.

« Ho un fidanzato.** »


Intouchable. Wilde ou non, il était temps de foutre le bordel à cette putain de réception.[/color]



* Boucle d'Or
** J'ai un petit ami.
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James M. Wilde
James M. Wilde
MEMBRE
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() message posté Lun 23 Juil 2018 - 17:29 par James M. Wilde


« But the film is a saddening bore
'Cause I wrote it ten times or more
It's about to be writ again
As I ask you to focus on »

Alistair
& Nate
& Castiel
& James




Et elle n’avait rien dit, Kaitlyn, elle n’avait strictement rien dit. Elle avait conservé ses lèvres fines hermétiquement closes, même lorsque Wilde avait grogné en demandant ce que tout ce bordel foutait ici, elle avait pris sur elle. Elle avait raconté une sorte de bobard concernant un cousin à elle, un déménagement dont elle s’occupait, elle avait haussé les épaules comme elle avait si souvent vu James le faire, et son tyran favori était passé à autre chose. Tout se bousculait dans sa tête, tout allait trop vite sous ce crâne enfiévré de toute façon. Il avait déjà oublié les objets encombrant le vestiaire qu’il regardait la scène, d’un air presque attristé.
_ Donc je rentre pas après la petite fiesta, tu te souviens hein ?
Elle avait hoché la tête pour la cinquantième fois depuis qu’il lui avait annoncé partir pour Aberdeen puis pour Paris ensuite. Quinze jours d’absence, compte plutôt trois semaines avait-il ajouté nonchalamment. Comme s’il fallait se perdre en voyage, comme s’il fallait oublier de rentrer. Wilde oubliait toujours de rentrer, c’était comme ça. Le voir prendre un avion, c’était un peu comme jouer à la roulette sauf que la bille finissait par disparaître, s’évaporer. Et l’on ne gagnait strictement rien au bout. Juste quelques angoisses de plus. Alors elle s’apprêtait à s’angoisser, pour lui, et pour Greg qui tournerait en rond car il n’aurait aucune nouvelle. Tout le monde se poserait la question : est-ce qu’il rentrerait cette fois-ci. Ou bien est-ce qu’il oublierait pour de bon. Pour de bon. Le chemin, la musique, les heures et les journées. Perdu quelque part, dans l’entre-deux de son infamie, à osciller sur un trottoir. Arrêté. Juste arrêté.
_ Ils sont où les billets déjà ?
Elle eut un sourire familier, dans cette intimité qu’ils partageaient, malgré eux, malgré les souvenirs si clairs qu’il fallait faire mine de les laisser embrouillés. Il lui sourit en retour également et s’écria avant de se casser, sa veste en cuir sur l’épaule :
_ Ah oui c’est vrai, tu me les as envoyés par mail. Bon bah, à un de ces jours.
Elle a penché sa tête sur son épaule et l’a regardé passer le seuil du Viper, en notant les détails de ses airs préoccupés. Elle n’a même pas posé la question que le gamin avait balancée, comme ça, l’air de rien. Elle sait pertinemment que James n’embauche plus, pas depuis que tous les experts comptables et la banque lui sont tombés sur le coin du nez. La future tournée a vidé toutes les caisses, ils sont dans la dèche, Wilde a vu trop grand. Bien trop grand, comme d’habitude. Mais elle sait aussi qu’il a vu grand pour le gamin aussi, alors… Elle ne se fait pas trop de soucis. Pas dans l’immédiat, en tout cas.

***

L’aéroport d’Aberdeen est laid, comme à peu près tous les aéroports du monde. Il y règne de ces idéaux usés jusqu’à la corde, qui plombent l’atmosphère et le front des passagers. L’on s’envole avec des rêves plein la tête, on finit embrumé dans des cauchemars, comme si la transition, même de quelques heures, finissait par remuer le merdier que vous dissimulez trop soigneusement. Hors des codes, hors de chez soi, hors des sentiers connus par coeur. Je connais Aberdeen pourtant, et d’autres villes d’Ecosse, j’en connais certaines boîtes, puis les hôtels, et aussi les salles, forcément. Et les terminaux. Les chiffres, les lettres, tous ces codes à retenir, marqués sur des bouts de papier. Une existence entièrement tenue par des heures, disloquée par une fatigue incommensurable à se fader en tournée. En dehors aussi, parce que ici, ailleurs, chez moi, qu’importe l’atmosphère et les idées, je ne dors pas. Je ne dors presque jamais. Car tout ce que je calfeutre est en train de déborder. Tout. Tout depuis que j’ai assassiné Moira en pensées. Tout depuis qu’à son cadavre inachevé, j’ai substitué la froideur de l’autre. Du vrai. Chaque fois que je ferme les yeux je la vois. Chaque fois. Et partir dans les quelques semaines qui viennent ne changera rien à cela. Strictement rien.

Je bois la tasse à la sortie, me saoûle de l’air ambiant, fais mine d’aller bien quand je ne sais même plus pourquoi j’ai accepté, ou plutôt je me suis imposé à cette sauterie détestable. Tout, jusqu’à la police d’écriture du carton qui se rencogne dans ma poche intérieure me rappelle ce que j’ai quitté. Abandonné un soir d’hiver, ma guitare sur le dos, mon carton dans les bras, et ma soeur qui pleurait en tenant la main de ma mère. Ce à quoi j’ai renoncé caracole en lettres dorées, annonce les stigmates passés, à venir. Ceux que nous partageons, lui et moi. Malgré toutes les prétentions à renier l’attachement que je pressens pour Alistair, je ne puis être totalement aveugle. Je sais d’où il vient, je sais que ma venue ici est une note sourde, là, sous mes pas qui crissent sur le gravier. La note sourde, une sorte de glas, l’existence qu’on enterre pour en choisir une nouvelle. Et le vertige vous saisit, et le vertige est immense. La tête tourne, les incertitudes vous étouffent. Je suis ici pour lui rappeler que je ne le lâcherai pas. Je suis ici parce que j’ai été l’un des acteurs de cette émancipation qu’il s’inflige, que je crois nécessaire, absolue. Il n’y a pas de retour en arrière. Il n’y a jamais de retour en arrière. Je cherche, tout à côté du carton, la pochette qui contient quelques-unes des clefs de cet avenir qui pourrait être commun. Je ne lui ai pas demandé son avis, c’était une simple évidence, c’était un peu les astres qui murmuraient à mon oreille. Tout du moins c’est la connerie que je pourrais dire si l’on m’emmerde avec des justifications inutiles. C’est comme ça. J’ai besoin qu’il soit là. J’ai besoin de l’emmener, qu’importe l’irrésolu d’une situation familiale massacrée. Le désaveu de tout ce qu’il cherchait à embrasser, que son père voulait lui imposer. Qu’importe tout cela, les autres projets, l’université, les rythmes codifiés. Il a fallu batailler avec la production, toute l’ambition de ce défi que je tiens à lui soumettre n’est pas totalement entérinée. Mais ça viendra. Ca viendra forcément. A moins qu’il ne refuse… Mais je ne crois pas. Je ne crois pas. Ellis et Greg ont trouvé l’idée brillante, pour une fois qu’on ne me targuait pas de folie furieuse. Il faut dire qu’ils aiment bien ces petits gars, on les fréquente un peu trop désormais pour continuer à faire mine de les détester.

Je suis passé à l’hôtel, et j’ai négligemment hésité entre le costume protocolaire et ce qui ressemble à une insulte à toute la haute société. Bien entendu, j’ai choisi l’insulte, car il n’est pas l’heure de passer inaperçu ou encore de se renier. Je ne dois rien à ce monde que j’ai haï, fui, trahi aussi. Je ne leur dois rien, et je pense que le petit ne m’en tiendra pas rigueur. C’est plutôt l’heure de se réjouir de pouvoir se tirer non ? Puis il faut que le gosse me voit bien, ne me loupe pas, puisse déverser à la fois sa haine et ses espoirs sur ma personne. Que je sois la cause du malheur et sa conséquence. Tout cela ensemble. Ca ira mieux s’il y a une sorte de catalyseur à sa peine et à ses angoisses, et je veux bien jouer le rôle du connard de l’affaire, celui qui vole les fils aux familles de nobliaux en kilt et qui substitue la solennité de la cornemuse à la guitare électrique et fantoche d’un groupe de braillards. Je veux bien être celui qui détourne, celui qu’on accuse, celui qu’on déteste. Après tout, s’il est là, ça explique tout, si James Wilde est de la partie, ce n’est pas étonnant que tout sombre d’un grand coup, d’un seul. L’idée me fait presque ricaner face au miroir, je deviens une sorte d’hybride, persona ostentatoire arrachée aux feux de la rampe. J’ai un jean noir, plus sombre que ceux que je porte d’habitude, et au moins il est neuf celui-là, qu’on ne m’accuse pas de recycler des frusques au nez et à la barbe des snobs. Ma chemise noire en soie italienne, asymétrique, qui porte mes instincts ambivalents dans sa découpe, ouverte sur mon cou glabre, porcelaine maladive qui tranche sur le deuil d’un présent en souffrance. La cravate rouge sang que j’aurais pu nouer là dessus histoire d’être plus convenable est dénouée, elle ne sert que d’injure et parfait mes airs débraillés. Au moins j’ai mis de vraies chaussures, pas mes rangers habituelles, j’espère qu’on aura la décence de saluer là l’effort. J’appelle ensuite la compagnie de chauffeurs avec laquelle j’ai l’habitude de traiter quand je suis dans le coin. C’est Wells qui s’occupe de ça d’habitude alors je lui envoie un sms au préalable pour récupérer le téléphone que visiblement j’aurais pu chercher directement dans nos emails. Sauf que ma boîte est une sorte de bordel monstre, qui compte des correspondances par milliers, pas toutes lues, pas toutes ouvertes, absolument pas classés, le concept des filtres et des dossiers, subtilités du numérique actuel, m’échappant complètement car il ne m’intéresse absolument pas. Autant j’adore verser dans les détails futuristes dans le cadre de ma création, autant au quotidien, toutes ces futilités qui s’accumulent sur mon smartphone me fatiguent. Puis au fond, je préfère faire chier Greg plutôt que de chercher. Aussi. Le chauffeur se pointe un quart d’heure après, bien entendu, j’ai su disparaître jusqu’au bar de l’hôtel où je ne trouve rien de mieux que d’entamer une conversation avec une jolie blonde que je décide, au débotté, de ramener à mon bras. Je ne me souviens plus si l’invitation mentionnait que l’on pouvait être accompagné. Qu’importe n’est-ce pas ? Je songe à une autre frimousse, une sorte de flash, qui tiraille vers le remords, ou plutôt vers l’amer du biais que j’opère. Le subterfuge ne tiendra pas, elle est sympa cette fille, mais… ça n’a rien à voir avec… Avec quoi ? Avec quoi, James ? Je ne parviens même pas à réellement le formuler. J’oublie un temps, pour mieux m’y consacrer quand l’avion me remportera jusqu’à Eleah. En attendant, j’essaye de retenir le prénom de la fille, Mary, avant de lui proposer de venir bouffer gratos des petits fours dégueulasses et de boire du champagne très cher. Ca la fait plutôt marrer et au final, je me dis qu’ainsi, vu la robe courte qu’elle se trimballe sur ses escarpins de pétasse, mon costume est absolument complet.

Nous arrivons bien une heure en retard, parce qu’il a fallu faire comprendre à la compagnie de chauffeurs que non, je ne me foutais pas de leur gueule à les avoir plantés une première fois en ne me pointant pas sur le trottoir de l’hôtel, qu’il a fallu ajouter à cela la douceur et les talents de négociatrice que semble posséder Mary pour faire revenir quelqu’un d’autre, et faire passer surtout les quelques insultes qui sont sorties de mes dents serrées quand j’ai argué que pour le tarif, si je souhaitais les faire patienter toute la nuit, voire deux jours, ce n’était pas non plus scandaleux. Nous arrivons, je suis déjà passablement remonté, par mes tirades envers le chauffeur, par les quelques whiskys que j’ai dégustés, par la fatigue, par la peur que je n’avouerai jamais. Rien que de voir la demeure de maître me retourne l’estomac. Elle me rappelle notre maison de Mayfair. En pire. En bien pire. J’ai soudain cette pointe de panique, l’idée funeste que mon père soit dans le coin. Ne gère-t-il pas les portefeuilles du père de Pratt ? Ou de plusieurs de ses invités ? Quelle horreur… Je n’ai jamais songé à me le demander. Puis, j’oublie la fantaisie des cauchemars accumulés et à peine exorcisés du passé, pour avancer droit vers un autre avenir. Je balance presque dans la tronche du loufiat le carton d’invitation, et si mon propre état ne semble pas le faire tomber à la renverse, le fait qu’à mon bras, ma compagne d’un soir divulgue de sa personne beaucoup trop d’arguments pour qu’on ne puisse les embrasser d’un seul regard le fait sourciller. J’ai un sourire plein de dents. Et j’attends, j’attends qu’il ose arguer quoique ce soit quant à notre allure ou encore au retard honteux avec lequel je me présente. Mais rien ne vient. Peut-être que ce brave homme a été prévenu de l’énergumène qu’il devrait confronter. Peut-être qu’il s’en contrefout. Peut-être que la berline noire dans laquelle nous avons été amenés lui suffit, ou que le carton est le seul sésame à cette soirée. Mais toujours est-il que nous voilà vomis dans l’antre de la splendeur. Garden Party de mes deux. Au secours. Où est l’alcool ? Je vérifie qu’en changeant de veste je n’ai pas oublié le plus important et Mary me murmure à l’oreille :
“Si j’avais su qu’en une nuit je croiserai James Wilde et que j’irai à une soirée huppée !”
Elle a l’air ravi. Moi je fais ostensiblement la gueule, même si je pose ma main dans le creux de ses reins en lui assurant :
_ Et encore, beauté, la soirée est à peine commencée, vois-tu. Je cherche la star du jour, et quoique ce soit surprenant, ce n’est pas moi… Et, putain de merde, ce n’est pas lui non plus !
Tout mon nez se fronce lorsque je remarque Keynes, posé là comme une fleur, entre l’un des buffets et une dame en rouge vraiment très chic. Elle a l’air bien plus sympathique que lui d’ailleurs. Tout le monde a l’air plus sympa me direz-vous. Mary, quant à elle, n’a pas ma vue sélective, et elle semble le trouver à son goût, forcément. Je tente de retenir son pas, parce qu’elle semble croire que c’est un ami à moi. Ami, tu parles ! Elle leur dit bonjour, riant très légèrement, comme toute personne qui n’a ni l’habitude de ce genre de situation, ni la conscience des menaces qui y règnent. Je ne fais qu’un très léger salut de la tête à Nate, visant rapidement le petit groupe qui se forme sans souhaiter une seule seconde en faire partie. Je laisse ma compagne d’un soir en émissaire :
“Enchantée, je suis Mary Talbot et je suis venue avec Jam…”
_ L’innocence, la pureté, pfiou, ça me donne la nausée, j’ai besoin d’un verre avant ça.
Et sur cette sentence, j’abandonne Mary à l’angélique Nate, un petit démon quasiment à poil pour jurer à côté de son beau costard, et je disparais dans la foule, avec la vitesse de ces farfadets qui préfèrent fureter plutôt que de se faire prendre au collet. Je viendrai jouer des convenances plus tard, le grand défilé parental m’a donné le tourni, j’ai aussitôt compris que se fader papa et maman (puissance 2) d’entrée de jeu, c’était bien trop pour moi. Et je veux trouver Alistair, qui doit se planquer dans un coin. Pas question qu’il se défile maintenant que je suis en Enfer. Et ce à cause de lui. Ca ne manque pas d’ailleurs, à proximité de quelques dépendances, on m’interpelle. Et pas parce que je suis le leader des Wild, ça non. Parce que je suis le putain de fils de Wyatt. J’ai envie de gerber.
“Oh mais James, si je m’attendais à te croiser ici. Tu es venu avec tes parents ?”
Je ravale un rire quasiment hystérique :
_ Non j’ai préféré ramener une pute, c’est plus festif. Enfin elle est secrétaire dans une grande compagnie, mais vous savez, moi et les terminologies… A vrai dire, je n’avais absolument pas l’envie de vous croiser, si bien que je vais faire mine de ne pas vous avoir reconnue, madame Barnes.
Je la laisse gober de l’air comme un poisson clown hors de l’eau, elle a toujours été par trop maquillée, puis me tire, moitié bousculé par un jeune homme qui semble s’être fait refaire le portrait. Bientôt, je vois émerger du même sillage un Alistair sans doute trop électrique pour être sobre :
_ Alors ? On s’amuse même avant que je ne me pointe ? Ça n’est pas très poli. D’un côté, tout ce défilé de connards est trop poli pour être supportable. J’aurais dû t’imiter, et ne pas me contenter du pur malt de l’hôtel. Enfin bref, frotte ton nez à moins de vouloir déclencher la guerre d’emblée, et ramène-toi en pleine lumière. C’est toi qui a pété le nez de ce petit suffisant que je viens de croiser ? J’aime ta façon de recevoir, c’est presque parfait.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 23 Juil 2018 - 17:39 par Nathanael E. Keynes
Personne ne fait jamais attention au serveur dans ce genre de réception. Sauf s'il a les traits et la carrure d'un être cher, je suppose. Je le vois passer dans mon champ de vision, portant un plateau de champagne, alors que Mrs Pratt s'approche de nous, la surprise peinte sur son visage. Le jumeau - j'en ai la quasi certitude, j'attends seulement les preuves. Castiel. Qui ne devrait pas être là, pas plus que moi d'ailleurs. Comme quoi je ne suis pas la seule fouine, il faut croire...

« A... Analisa?! »

Cache ta joie, ma chère hôtesse, ton air profondément dégoûté aurait valu une photo pour immortaliser l'instant. Vraiment. Sur mon visage, cependant, aucune réaction notable n'est visible, si ce n'est peut-être un léger éclat dans mon regard. Ce sourire hypocrite plaqué sur les lèvres, je remarque comme elle s'efforce de redorer le sien, s'empare d'une coupe de champagne.

« Mais comment vas-tu ma chère, ça fait si longtemps...! Que deviens-tu! Oh! Et Nathanael!!! La dernière fois qu'on s'est vus... tu faisais tes premiers pas! Quel petit ange tu étais à l'époque! Si pur, si innocent... »

A l'époque ouais. Et j'entends bien le sous-entendu : ce n'est plus le cas aujourd'hui, bien évidemment. Non, bien sûr que non. Aujourd'hui, je suis cet être ignoble qui vit la nuit, et les passe avec un autre homme, quelle ignominie ! Je sens la main de ma mère s'affermir légèrement sur mon bras.

« Dolores... Quel plaisir de vous retrouver ce soir pour un si bel événement ! Et quelle touchante attention de nous avoir invités malgré les circonstances... »

Intérieurement, je suis mort de rire. Ma mère vient juste d'appuyer là où ça fait mal, à l'évidence : la surprise sur le visage de la mère d'Alistair est sans équivoque : le carton reçu par ma mère était bel et bien une erreur.

« Bien le bonsoir Mrs Pratt. J'avoue n'avoir guère de souvenir de cette époque, j'étais certainement bien trop jeune à l'époque, mais je ne doute pas une seconde que nous ayons tous trois été merveilleusement accueillis, tout comme nous le sommes ce soir... »

Je ne cherche même pas à répondre à la question de ce que je deviens, qu'elle n'a posée que par politesse, et à laquelle elle n'attend pas réellement de réponse... D'ailleurs elle est déjà tournée vers son époux, en grande conversation un peu plus loin avec... Pourquoi ce visage ne m'est-il pas inconnu ? Je fronce légèrement les sourcils, fouillant ma mémoire, avant de suivre la silhouette de Castiel qui s'éloigne. Pour seulement voir Wilde approcher, une fille clairement pas de ce milieu à son bras. De la part de n'importe qui d'autre, j'aurai salué la marque de rébellion. Mais c'est de lui qu'il s'agit.

Sa compagnede la soirée nous salue en riant, je lui réponds d'un sourire, hoche sobrement la tête au geste de Wilde.

« Enchantée, je suis Mary Talbot et je suis venue avec Jam…
- L’innocence, la pureté, pfiou, ça me donne la nausée, j’ai besoin d’un verre avant ça.
- Mon chéri! Mais viens voir qui est là! »


Ok donc si je comprends bien, il profite de la diversion de sa blonde pour prendrele large et Mrs Pratt de son mouvement pour chercher de l'aide auprès de son mari. Et moi je me retrouve coincé avec Maman - ça c'est le point positif - et la fille catapultée là et qui a manifestement décidé de me tenir la jambe. Génial.

Marrant aussi comme le regard de Pratt senior s'assombrit comme il tombe sur nous. Un court instant seulement, l'avocat sait parfaitement sauver les apparences, mais tout de même. Combien on parie qu'il sait ? Que le portier a suffisamment bien décrit celui qui squatte sa chambre trop souvent et que les vidéos de surveillance de la rencontre avec Castiel lui ont fait comprendre qu'il n'en avait pas fini avec les Keynes ? Il ne s'attendait pas à nous voir lui non plus, cependant. Pas ce soir alors qu'il parade dans toute sa gloire.

Des mondanités d'usage échangées pour la forme encore quelques instants, j'attends (im)patiemment le moment où je peux enfin prendre élégamment congé de la génération précédente. J'imagine bien qu'ils préféreraient nous voir nous éclipser définitivement, mais ce ne sera pour l'heure qu'un répit temporaire tant que je n'ai pas vu Ali. J'imagine parfaitement, également, qu'on n'en restera pas là et que maman et moi devons nous attendre à des représailles. Mais chaque chose en son temps. Pour l'instant, c'est vers Castiel que je me dirige et j'attrape une coupe de son plateau après un "s'il vous plaît" visant à attirer son attention plus qu'à demander quelconque permission profitant qu'on soit un peu à l'écart de la foule des invités.

- Je crois que je ne suis pas le seul à ne pas vraiment être à ma place ce soir... tu sais que tu joues avec le feu ?

Comment ça moi aussi ? Oh, si peu...
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() message posté Sam 28 Juil 2018 - 11:25 par Invité

The beginning of the end
Ali & Others
Les invités commencent à être nombreux, des têtes connues et d'autres inconnus. Tu ne saurais pas dire qui est qui, tu n'y connais rien dans les mondanités. Cependant, tu avais reconnu l'homme qui était toujours présent où presque lorsqu'il passait devant le juge. Tu ne savais pas son identité, mais tu ne l'aimais pas. Tu ne pouvais t'empêcher de le suivre du regard, espérant qu'il ne te reconnaisse pas. Pas tout de suite, pas tant que tu n'avais pas trouvé Alistair. D'ailleurs il était où lui ? D'après ce que le portier t'avais dis c'était une soirée importante pour lui, donc la moindre des choses c'était de se présenter. Tu avais une drôle de sensation qui commençait à monter le long de ta colonne vertébrale. Tu n'aimais pas ça, il allait se passer un truc tu le sentais. Sur tes gardes tu slalomais entre les convives, proposant des verres à ceux qui en demandaient, évitant soigneusement, l'homme qui te connaissais. Et puis soudain, un s'il vous plaît qui retentit près de toi, tu lève les yeux au son de la voix qui te dis un truc. Et là tu tombe sur Prince Charmant, enfin Nate. Tu jette des coups d’œil à droite et à gauche. Apparemment, personne ne vous remarque. Tu te racle la gorge face au jeune homme avant de répondre doucement pour ne pas être trop entendu. "Suis moi." Tu t'éloigne jusque vers les cuisines, prétextant aux autres serveurs qu'il faut que tu ailles chercher des bouteilles de champagnes. Tu t’éloigne donc de l'agitation de la pièce, te retrouvant bientôt seul avec Nate. "Ecoute, je sais que je devrais pas être là. Mais je suis passé chez Alistair hier et le portier m'a raconté pour la soirée, pensant que j'étais lui. Vraiment pas doué ce mec d'ailleurs. Bref, je suis monté à son appart...et il y avait quelque chose qui clochait." Tu fis une pause, regardant la réaction du jeune homme, est-ce qu'il était au courant d'un truc ou non ?? "Je saurais pas t'expliquer mais...il y avait comme un malaise dans l'appart, certains trucs qui étaient là la dernière fois n'y étaient plus. Il y avait plus ses vinyles. C'est comme...comme s'il comptait pas revenir tu vois." Tu te mordis légèrement la lèvre. Tu devais passer pour un taré à t'inquiéter pour un mec que tu ne connaissais pas. Mais c'était plus fort que toi. Quand t'étais rentré dans l'appart, c'est comme si une voix dans ta tête de disait qu'il y avait un truc pas normal et qu'il fallait que tu fasse quelque chose. Alors t'avais pas réfléchis, t'étais venu. Tu sais pas pourquoi mais t'étais là. Et tu voyais à la tête de Nate, que lui aussi était là pour les mêmes raisons. On t'appela au loin pour retourner servir et tu soupirais avant de t'excuser auprès du brun. Attrapant un plateau sur la table, tu retournais donc dans la salle pour continuer à observer, attendant l'arrivé du brun.

A peine entré dans la salle, tu te fis bousculer par un jeune homme qui semblait avoir le nez en sang. Tu rétablis ton équilibre juste à temps pour ne pas faire tomber le plateau, c'était pas le moment de se faire remarquer. Une fois stable, tu tournais la tête dans la direction d'où venait ton "agresseur" essayant de comprendre pourquoi il avait finit avec un nez en moins. Et c'est là que tu le vis. Enfin...au début t'étais pas sûr, mais si c'était lui. En châtain, mais c'était lui. Tu fis une mini grimace, il avait pas tort la dernière fois, le brun lui va dix mille fois mieux que sa couleur naturelle. Tu avais l'impression que se n'était pas lui là. Pourquoi il avait changé de couleur d'ailleurs ? Enfin, bref, la question n'était pas là. Tu t'approchais discrètement de lui, tendant le plateau vers lui et l'homme à ces côtés. "Une petite coupe de champagne ? Tu verras ça passe mieux que se que tu t'es mis dans le nez." Ton ton était assez sec et froid. Pas besoin de le regarder longtemps pour comprendre qu'il n'était plus très clean et le fait qu'il se gratte sans cesse le nez n'aidait pas à dissimuler son état. Tu lançais un regard suspicieux à l'homme à côté, si c'était lui qui avait fait prendre cette merde à Alistair, t'allais lui dire ta façon de penser. Mais pas maintenant, pas de scandale, pas encore. Tu te retournais vers le jeune homme demandant doucement : "Est-ce que ça va ? Pourquoi tu lui a péter le nez à l'autre ? Et puis mecs...tes cheveux." Oui ! On s'en fou de ses cheveux, mais merde ça te perturbais, parce qu'avec ça vous vous ressembliez encore plus et du coup l'hypothèse des jumeaux semblaient encore plus vrai, même si tu te doutais qu'elle l'était, t'étais pas encore prêt à l'assumer totalement.
20/07/18
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Alastair H. Pratt
Alastair H. Pratt
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() message posté Lun 30 Juil 2018 - 8:16 par Alastair H. Pratt
Il avait tendu presque aimablement le bras à Millard, pour l’aider à se relever. Il lui avait même donné son mouchoir pour s’éponger le nez. C’était bien connu : le fils du directeur de la Faculté saignait du nez, après une ligne. Tout le monde le savait à Oxford. Encore bien trop sonné par le coup de poing qui avait failli lui éclater le nez, Millard se laissa trainer jusqu’à la sortie du débarras, comme un pantin en marmonnant des choses incompréhensibles. Alistair le laissa chancelant à l’entrée de la salle de bal sans le moindre regret ni la moindre crainte. Personne Tout le monde savait à Oxford que Millard saignait toujours du nez, de toute façon. Et qu’il mettait sa came dans la poche gauche de son veston. Personne ne serait étonné. Personne. Alistair lui fit un sourire angélique. Combien de temps cela lui prendrait-il avant de s’apercevoir que sa poche gauche était maintenant vide, hein?

**

« Viens voir qui est là, chéri!!! »

La haute et majestueuse silhouette de maitre Pratt se détacha de la foule pour s’approcher d’un pas tranquille qui s’était formé autour de la divorcée de Keynes qu’il salua au loin avec grâce, en comme si ils étaient toujours restés les meilleurs amis du monde. Que Dolores gère le problème toute seule. Analisa était inoffensive, après tout, Ce n’était pas elle qui importait, ce soir. La greluche avec cette jupe trop courte lui importait peu. Son cavalier dépareillé et déjanté, qui se tenait près du buffet aussi, pour le moment. Il le reconnaissait vaguement. Le même profil que son vieux père. Le fils ingrat de Wyatt Wilde. Que faisait-il ici? Le vieux Wilde l’avait-il envoyé à sa place? Il en parlerait à Wyatt, lorsque viendrait le temps de négocier ses portefeuilles.

Ses iris de glace se rivèrent vers le garçon chancelant qui venait d’entrer, le nez en sang et glissèrent vers la tête blonde, vêtue d’un toxedo bleu royal sombre qui venait d’apparaitre à sa suite et qui s’était elle aussi tournée vers le buffet pour plus de discrétion et faire dos à la foule. Un instant, Pratt figea. Il prit un verre de champagne et détourna sa trajectoire pour passer devant les deux hommes d’un air détaché.

« Monsieur Wilde… Alistair, heureux que tu daignes enfin te joindre à nous. Ta main va mieux, j’espère. »

Le jeune se tourna à peine vers lui en haussant les épaules et se frottant discrètement le nez et cracha d’un timbre un peu trop rapide.

« Depuis quand m’appelles-tu Alistair? »

L’avocat, ne put tout de même s’empêcher de faire une moue excédée et continua sa route comme si de rien n’était. Jason Millard était un jeune imbécile qui s’en était sorti à cause de l’influence de son pathétique de père. Il toujours été une influence néfaste, pour son fils. Les mettre à nouveau dans la même chambre à Oxford? Non, c’était hors de question. On lui trouverait quelqu’un d’autre comme mentor. Le directeur de la Faculté allait devoir s’arranger autrement, pour redorer son blason. Avec les donations et le prestige qu’il donnait à Oxford… tout pouvait s’arranger. Parlant d’influences néfastes… Il repéra Keynes à l’entrée, les mains dans le dos, l’air inquiet, à chercher quelqu’un des yeux.  Tel un aigle fondant sur sa proie, Maître Pratt intercepta le jeune homme, avant que sa progéniture ne le voie, le sourire aux lèvres et lui mit une main autour des épaules, comme s’il avait toujours été le fils de son bon ami.

« Nathanaël, mon garçon! Comment vont les affaires? Un petit bar sans prétention dans Soho, dis-moi? Qui l’aurait cru! Après des études en… en journalisme… C’est… c’est ma foi un parcours excentrique, tu ne trouves pas? Et dire que tu avais tout pour réussir en finances et en gestion internationale… Tu as toute mon admiration, vraiment. Mais avec ce que ta mère a récolté au procès... »

L’homme serra plus fort les épaules du jeune homme en l’éloignant du buffet. Comme si tout n’avait été qu’une conversation mondaine et amicale. Il sourit à un couple et en salua un autre avant de reprendre, d’un air peiné.

« Quel procès, vraiment… Quel gâchis… Ne me dis pas… comment s’appelait-il? Trevor? Taylor? Non… Tyler. Comment va Tyler, Nathanaël? Vous êtes toujours ensemble n’est-ce pas? J’ai cru entendre que non… C’est tellement dommage… Tous ces partenaires… toute cette instabilité. Tu sais fiston… Un parent ne veut que le bonheur de son enfant. De la santé. Un bon travail. De la stabilité, une famille. Je me mets à la place de ta mère et… ça doit être dur de s’imaginer ne jamais avoir de petits-enfants. Mon dieu, je n’imagine même pas sa terreur que tu attrapes une maladie ou que tu te fasse tabasser, au coin d’une rue. Avec toute cette violence de droite qui remonte, ces temps-ci à Londres… Ça doit être terrible, pour ta mère. Terrible… »

**

Wilde. Wilde était enfin arrivé. Alistair eut l’impression qu’un poids s’enlevait de ses épaules. Ce soir, ils seraient les maîtres du monde. Qu’importe ce qu’il arriverait demain, hein? Qu’importe s’il se retrouvait dans le ravin. Il fit un sourire éclatant au musicien, les pupilles trop dilatées et se pinça le nez, en regardant à gauche et à droite. Avait-il de la poudre sur la narine?

« Oh! Millaaaaaaard! Tu parles de Millard, le fils du recteur. Un ancien compagnon de chambre, à Oxford. Il a fait le con, c’est tout. Il a voulu savoir ce qu’il y avait sous le kilt. Je l’ai simplement éduqué sur les traditions écossaises en la matière. Il saigne toujours du nez, tout le monde le sait, à la fac. Crois-moi vieux, j’aurai le même putain de comité d’accueil parfait au campus, dans un mois et demi, si cette réception de merde se passe comme mon père a prévu. Disons qu’on ne m’aimait pas beaucoup, là-bas. Tu aurais dû, oui. Tu aurais dû. Ça fait des lustres que je ne m’étais pas éclaté autant. Je ne comprends même pas comment j’ai pu me passer de tout ça pendant deux ans… Je sais pas… Deux ans, putain, à me sentir comme une merde… Mais maintenant… Mais on trouvera bien le moyen de remettre ça dans la soirée. Et tanpis pour la guerre. On s’en souviendra, de cette putain de guerre. Cette soirée sera magnifique, je te le promets, Wilde. »

Le jeune homme fit un clin d’œil à Wilde. Comment pouvait-on garder tant de coke d’aussi bonne qualité dans la poche gauche de son veston? Et comment…

Une voix interrompit ses pensés chaotiques. Une voix qui lui semblait presque irréelle, entre ces murs. Le jeune homme se retourna lentement et dévisagea, les yeux agrandis d’épouvante, le serveur qui se tenait pres d’eux depuis quelques minutes déjà et qui leur tendait des coupes de champagne. Qui le dardait, d’un air déçu lui et son air électrique, au travers de ses lunettes. Il se passa la main dans le visage, incapable de bouger davantage et resta un moment immobile avant de murmurer, incrédule.

« Toi. Mais… mais qu’est-ce que tu fous ici? Mais qu’est-ce que tu fous ici? Qui… »

il se tourna vers Wilde. Le musicien n’était pas au courant , non? Personne n’était au courant. Personne sauf Nate. Mais Nate était à Londres et…  

« Mes cheveux?! Tu ne connais pas ma ... »

Puis, une étincelle gerba dans sa cervelle enfiévré, un sourire presque maléfique naquit sur son visage, il fit un pas ou deux vers son sosie, jusqu’à toucher le plateau que celui-ci tenait à la main.

« Tu disais pas, l’autre jour que tu aurait tout donné, pour être à ma putain de place? Tout donné, vraiment hein, Cas’? Il y a un espèce de débarras, de l’autre côté de l’escalier, attends-moi là, je te rejoins dans dix minutes. Oh! Et essaie de te pencher le plus vite possible. Personne ici ne veut porter attention à un serveur qui doit ramasser son bordel. »

Alistair asséna un coup de poing sur le plateau qui bascula sur lui et acceuillit avec un petit rire diabolique la chute de verre et de champagne sur sa personne.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 30 Juil 2018 - 10:11 par Nathanael E. Keynes
HRP:

Castiel. Qui déambule dans ce milieu comme si c'était tout à fait normal... Alors que c'est tout l'opposé. Et personne ne prête attention à lui, même les invités proches de cette famille, qui sont censés connaître Ali. Mais on ne prête pas attention au serveur. Personne ne s'y attarde. Faut croire que je fais office d'exception.

« Suis moi. »

Je me fais pas prier pour suivre d'office Castiel qui se dirige vers les cuisines. A l'écart de la foule. Là où personne ne s'interrogera trop d'un invité discutant avec un serveur.

« Ecoute, je sais que je devrais pas être là. Mais je suis passé chez Alistair hier et le portier m'a raconté pour la soirée, pensant que j'étais lui. Vraiment pas doué ce mec d'ailleurs. Bref, je suis monté à son appart...et il y avait quelque chose qui clochait.
- Sans commentaire pour le portier.
- Je saurais pas t'expliquer mais... il y avait comme un malaise dans l'appart, certains trucs qui étaient là la dernière fois n'y étaient plus. Il y avait plus ses vinyles. C'est comme...comme s'il comptait pas revenir tu vois. »


Je soupire comme il se mord la lèvre.

« C'est un peu ce que je craignais oui. Ses vinyles, il les a vendus. J'étais à peu près sûr que c'était ce qu'il allait faire alors je me suis arrangé avec un pote pour être l'acheteur. Je sais pas exactement ce qu'il se passe, mais ça m'annonce rien de bon non plus. Je l'ai pas vu encore mais... »

Mais on verra ça plus tard, parce que t'es appelé à bosser et si on veut pas attirer l'attention, on n'a pas d'autre choix que de suivre les ordres. J'ai laissé Castiel repartir servir les autres, et je suis sorti un tout petit peu après... Juste pour me faire alpaguer par Pratt Sr et je me crispe instantanément, sans pour autant me départir de ce sourire factice que j'ai tellement bien appris à porter dans ce milieu. Sa main autour de mes épaules me brûlerait presque, mais je m'efforce de n'en rien laisser paraître. Comme si tout ça était parfaitement naturel. Comme si je ne vouais pas d'office une haine viscérale à ce type qui fait de la vie d'Ali un enfer. Et ça n'est pas près d'aller en s'arrangeant.

« Nathanaël, mon garçon!
- Mr. Pratt... »


Une réponse polie et parfaitement froide, la suite ne tardera pas à venir, c'est une évidence, et je serre les dents.

« Comment vont les affaires? Un petit bar sans prétention dans Soho, dis-moi? Qui l’aurait cru! Après des études en… en journalisme… C’est… c’est ma foi un parcours excentrique, tu ne trouves pas? Et dire que tu avais tout pour réussir en finances et en gestion internationale… Tu as toute mon admiration, vraiment. Mais avec ce que ta mère a récolté au procès... »

Laissez ma mère en dehors de ça. Je sens bien les accusations sous-jacentes. Ma mauvaise vie, le gâchis et surtout, surtout, le procès et l'ignominie de ma mère d'y avoir traîné mon père. Ce qu'elle a récolté... Elle n'a fait qu'être dédommagée, et moi aussi par la même occasion.

« Quel procès, vraiment… Quel gâchis…
- Gâchis ? Voyons Mr. Pratt, justice a seulement été rendue.
- Ne me dis pas… comment s’appelait-il? Trevor? Taylor? Non… Tyler. Comment va Tyler, Nathanaël? Vous êtes toujours ensemble n’est-ce pas? J’ai cru entendre que non… C’est tellement dommage… »


Je me suis raidi un peu plus encore. Comment connaît-il Tyler ? Comment connaît-il son nom ? Comment... Non je ne m'étonne pas qu'il sache que nous ne sommes plus ensemble, je suis persuadé qu'il est parfaitement au courant des nuits que j'ai passées chez son fils. Mais foutez-lui la paix, à Tyler, il a rien demandé, il est en dehors de ça, davantage encore que Maman.

« Tous ces partenaires… toute cette instabilité. »

Je vous en foutrai de l'instabilité.

« Tu sais fiston… Un parent ne veut que le bonheur de son enfant. De la santé. Un bon travail. De la stabilité, une famille. Je me mets à la place de ta mère et… ça doit être dur de s’imaginer ne jamais avoir de petits-enfants. Mon dieu, je n’imagine même pas sa terreur que tu attrapes une maladie ou que tu te fasses tabasser, au coin d’une rue. Avec toute cette violence de droite qui remonte, ces temps-ci à Londres… Ça doit être terrible, pour ta mère. Terrible…
- Je vous remercie pour votre sollicitude Mr Pratt, mais vous vous méprenez. Nombre de techniques actuelles permettent aussi aux couples gays de fonder une famille. Et les couples hétérosexuels sont tout aussi à même d'attraper ces maladies que vous évoquez que les couples homosexuels. Dans les deux cas, vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe des moyens efficaces de s'en protéger et je vous rassure, je suis un jeune homme plutôt prudent. »


Comme s'il en était vraiment inquiet. Comme s'il était vraiment désolé pour ma mère. Comme s'il n'était pas en train, là, de la façon la plus mondaine qui soit, de me menacer : la violence de droite, hein ? Mais qui l'ourdit, cette violence, dans l'ombre ? Qui en tire les ficelles ? Je n'ai pas vraiment besoin de réponse à cette question, mais aucun moyen de la contrer pour l'heure cependant. La prudence, en revanche, je compte bien en faire preuve davantage encore, parce qu'elle va, clairement, s'avérer nécessaire. Et je ne parle pas de ce qui peut se passer - et ne se passe de toute façon pas - dans un lit...

« Je vous remercie de vos conseils, je m'efforcerai de faire preuve de davantage de prudence à l'avenir. Mais je vous retiens, vous devez avoir bien d'autres invités à honorer de votre présence, je vous en prie, faites... »

Une façon plus ou moins élégante de prendre congé. Un coup d'oeil dans leur direction m'indique que Maman est toujours en grande conversation avec la blonde et Mrs Pratt dont le visage se décompose à vue d'oeil, ça n'est pourtant pas mon sujet d'inquiétude principal. Et lorsque le bruit d'un plateau et de verres se brisant au sol retentit, mon sang se glace plus que de raison... Comme nombre d'invités, mon regard se tourne vers l'origine du tumulte et j'y aperçois James et Alistair, ainsi que la silhouette courbée de Castiel. Merde. Merde. Merde. MERDE ! Détourner l'attention, ne serait-ce qu'un instant...

« Je crois que je vais aller libérer votre épouse et ma mère de la présence pour le moins surprenante de cette jeune femme... »

Un geste en direction de la blonde de l'autre côté de la pièce, un sourire qui se veut entendu, même s'il n'en est rien, et je tends la main au père d'Alistair, presque naturellement. Presque, mais la poignée se fait rude, mes doigts serrant les siens davantage qu'il ne serait nécessaire, bien que je ne sois pas vraiment sûr de gagner à ce jeu-là. Juste une façon de signifier que je ne partirai pas sans me battre.

« Toutes mes félicitations pour vos anniversaires, Mr Pratt, et pour cette magnifique réception... »

Qui semble bien loin d'être terminée... Et sans plus vraiment attendre, je me suis dirigé vers les femmes précédemment citées, juste pour pouvoir détourner l'attention du trio de l'autre côté de la grande salle, malgré mon envie dévorante d'aller voir ce qu'il s'y passe. Des coupes de champagne en main, je les tends à notre hôtesse et à celles qui sont sans le moindre doute considérées comme des intruses, sans toucher à la mienne. Sans grande surprise, j'y suis à peine parvenu que la jeune femme prénommée Marie s'accroche à mon bras, et Mrs Pratt en profite pour prendre congés.

« Tout va bien ?... » s'enquiert Maman une fois la mère d'Alistair éclipsée, et je secoue négligemment la tête.

« Nous verrons bien... »

Pas comme si j'avais beaucoup d'autre choix que d'attendre à présent, et c'est d'une oreille distraite que j'entends Mary poursuivre sa conversation dont je ne saisis que des bribes... Mon regard, lui, est à l'affût de deux visages semblables... ou du faciès acéré d'un type que je ne peux pas voir en peinture, au choix, en sachant qu'Ali risquerait fort d'être dans son sillage...
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James M. Wilde
James M. Wilde
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() message posté Jeu 23 Aoû 2018 - 14:15 par James M. Wilde


« But the film is a saddening bore
'Cause I wrote it ten times or more
It's about to be writ again
As I ask you to focus on »

Alistair
& Nate
& Castiel
& James




C’est qu’il y a, dans ce genre de soirée, bien planqués sous le lustre et sous le fric, toujours des relents d’une désuétude putride. Ca flotte dans l’air, ça embue les pensées et vient tournoyer dans le souffle des convives. Il y a sous les rires des éclats des plus faux. Il y a dans les sourires la défiguration des âmes. J’ai une moue dédaigneuse pour tout ce que je vois, le décor vacille, bascule à chacun de mes pas, je n’aime pas ce lieu, je n’aime pas ces gens. Je les hais même, à chaque seconde. C’est comme autrefois. Comme autrefois. Rien n’a changé. Sauf qu’à présent personne ne peut m’atteindre, personne n’a ce pouvoir sur moi, de ployer les idéaux, d’enténébrer d’horreur tous les avenirs. Alors je ne laisserai pas le sien sombrer. Je ne laisserai pas son avenir se dévoyer dans les illusions d’un père à l’ambition malade. Non. Je ne le laisserai pas. Son avenir, j’en fais mon affaire, pour qu’il soit le seul maître, de tous les pas qu’il souhaitera tracer.

Mary s’est quelque peu arrimée au couple formé par Nate et par sa mère. Elle aime bien cette femme, qui déjoue la malfaisance d’une autre avec tact et élégance. Car il ne faut pas lui en compter à la petite, elle n’est pas tant éblouie que cela par le décor ni par ces gens. Être au bras de Wilde, ça ne suffit pas pour oublier tous les travers d’une société à laquelle elle n’appartient guère. D’un côté, elle n’aurait jamais cru qu’un type comme James en soit issu. Toutefois, rien qu’à le regarder parader jusqu’au buffet, elle sait qu’ici c’est son monde, quoiqu’il prétende, quoiqu’il en dise. Elle esquisse un piètre sourire envers celui qui se nomme Nathanaël, il a un côté doux sous ses traits quasiment parfaits, il n’est pas désagréable à regarder. Elle se raidit cependant parce qu’elle se retrouve bientôt seule au milieu d’inconnus, elle navigue, un instant elle se noie. Mais bientôt elle se raccroche à cette femme, qui a le même sourire que son fils, c’est clair, et elles conversent doucement, faisant connaissance comme lorsque l’on se croise dans ce genre de mondanités.

Sur le chemin de mes déambulations, désormais accompagné d’un verre bien rempli, ma clope au bec sans me soucier de ce que cela pourrait gêner quiconque, je trouve enfin mon poulain, dans le sillage d’un type au portrait défait dont la gueule ne me revient pas. Je fais claquer une gorgée de whisky sur ma langue, tire sur le filtre de la cigarette, cherche à entamer une conversation bientôt violemment interrompue par les échos du passé. C’est son père, je le sais aussitôt, sans avoir même à l’identifier clairement, tout mon corps se révulse, j’ai du mal à retenir l’agressivité qui se niche dans mes iris froids. Il ressemble à Wyatt, la même dureté, cette posture inflexible, cette bonhomie de parade. Et quelque part, je lui suis reconnaissant de ne pas s’attarder plus longtemps à nos côtés, j’ai presque le réflexe de le chasser d’un geste dédaigneux de la main, murmure un :
_ C’est ça, barre-toi…
Qu’il ne peut pas entendre, mais qu’Alistair peut lui saisir, même s’il est tout indigné de ce prénom que son paternel vient de lui servir. Je recrache avec langueur la fumée de cigarette, dans le sillage de Pratt, avant de repartir de plus belle dans nos échanges :
_ Bordel, dire qu’il t’a fait porter un kilt. Forcément, fallait bien ça pour couronner une soirée pareille.
Nous échangeons un sourire, le fait qu’il soit complètement perché et que mes allures moroses se maquillent de prétention rend nos rapports plus détendus, plus simples. Je ne me tiens pas sur la défensive, pas ce soir, pas envers lui quand je suis venu uniquement pour lui sussurer le doux nom de liberté avant de le voir éclater dans un fracas sur les convives.
_ Sauf que… ça se passera pas comme prévu. Parce que tu l’as trouvé le mot, terreur, le mot c’est exactement cela. Ce soir, c’est la guerre, et on sait qui la perdra. Tiens au fait, voilà les clefs de ta putain de geôle, que tu m’accuses pas de pas tenir ma réputation.
Je farfouille dans la poche de ma veste de costume pour en sortir une enveloppe où mon écriture appliquée a couché juste son prénom. Je la lui balance. Dedans, il y a les billets d’avion, ceux de toute la tournée, qui lui permettent de nous rejoindre à tout moment, et aussi les réservations dans les nombreux hôtels. Ca a été coton de négocier au débotté tout le chambardement d’un invité supplémentaire, voire des Untitled au grand complet s’ils le souhaitent. Je me penche vers lui :
_ Oublie le comité d’accueil de ton université de merde, on part en voyage et vraiment loin d’ici. Je te donne pas le choix, hormis de ramener tes miches, et celles de tes potes même si ça m’étonnerait qu’ils adorent l’ambiance dépravée qu’il y aura. Et si tu me fais pas trop chier, tu feras certaines premières parties, en solo ou avec les Untitled je m’en tape. Alors, maintenant, tu te sens comment à l’aube de la guerre, de la vraie ?
Je ne dis pas “joyeux anniversaire”. Ce serait de trop. Puis je l’aurais fait même s’il n’avait pas soufflé sa bougie ou quasi. Mais l’on nous interrompt, une fois encore, et je fronce des sourcils parce que putain, soit je suis déjà copieusement bourré et je ne m’en aperçois même pas, soit ce gars est son portrait craché. Je demeure interdit, termine ma clope en les écoutant, Alistair n’ayant pas l’air particulièrement ravi de la surprise. Je hausse les épaules lorsqu’il me regarde :
_ Me dis pas qu’en fait, avec les branleurs dans ton genre, on en a deux pour le prix d’un ? Je sais pas si j’vais survivre à ça.
Le conciliabule paraît clair et j’ai un sourire en coin si appuyé qu’il fait peur. Je ne le connais pas, l’envoyé du ciel, mais il tombe à pic. Les verres aussi qui se fracassent au sol. Je repousse un éclat du bout de ma chaussure, sans sursaut :
_ De la fourberie Pratt. Ce soir, tu me plais de plus en plus. Allez, que ton sosie se magne… Et toi aussi. Et perds pas ce que je viens de te filer, je le prendrais mal.
J’ai un dernier sourire que je lui offre presque sur un salut théâtral, puis je repars doucement en direction des convives abandonnés, de Mary surtout.

Mary, justement, en grande conversation avec madame Keynes sur le tout nouvel appartement qu’elle a investi à Fitzrovia, voit Nate leur revenir, avec un geste au comble du désespoir en préambule. Elle n’hésite pas une seule seconde, répond d’un signe, l’air de le presser de l’atteindre pour l’arracher à ce vieux sec et ombrageux, qui semble être le maître des lieux. Elle saisit son bras pour jouer du subterfuge jusqu’au bout, et également parce qu’elle en a bien envie. Elle lui parle comme si elle le connaissait depuis longtemps :
“Ta mère a des conseils vraiment top dans ce qui tient du choix des coloris d’intérieur. Allez, ne fais pas la tête, ne te laisse pas avoir par ce type qui ne semble pas te vouloir du bien, soit dit en passant. Je ne sais pas ce que je fais ici, mais toi, tu n’as pas l’air de le savoir non plus. C’est James que tu cherches ? Ou l’autre là-bas ?”
Justement, James fend la foule, mais elle fait la moue, ne lâche pas le bras de son cavalier pour autant.

Je ne lui en tiens pas rigueur, je lui fais un clin d’oeil entendu, pour signifier qu’elle ne perd rien pour attendre. Puis je suis déjà bien occupé par le visage qu’arbore Nate en me voyant ici, si près de lui. Je raille :
_ Alors, on joue encore les têtes d'enterrement ? Bah quoi, Keynes, tu souris pas à un vieil ami, c’est la fête ce soir. T’imagines même pas à quel point !
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